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ANALYSE DES RISQUES SECTORIELS – JANVIER 2016 CHIMIE ÉVALUATIONS COFACE AMERIQUE DU NORD AMERIQUE LATINE ASIE EMERGENTE EUROPE CENTRALE EUROPE DE L’OUEST M. ORIENT + TURQUIE FAIBLE ELEVE ELEVE MOYEN MOYEN ELEVE APPRÉCIATION DU RISQUE Points forts • LES FAITS MARQUANTS Les prix des principaux Intrants utilisés dans la production de produits chimiques ont atteint leur niveau le plus bas depuis juin 2014, suivant en cela les évolutions des cours du brent (30 $/b en janvier 2016), et du gaz naturel (2,4$/MBTU). Ainsi, au 18 janvier 2016, le cours du naphta (un dérivé du pétrole brut) atteignait 287 $/t contre 465 $/t auparavant. Le cours de l’éthane à Mont Belvieu, quant à lui, était de 13,63 cents/gallon, contre 19 cents/gallon 12 mois auparavant. • • Points faibles • • • Ces baisses des coûts des matières premières offrent du répit, notamment celle du naphta, aux producteurs européens. L’activité demeure néanmoins en deçà du potentiel du secteur, n’atteignant pas les niveaux connus en 2006, année record pour la production et la consommation. Les producteurs pétrochimiques américains ont pu profiter, jusqu’à un passé récent, de leur accès à un gaz naturel peu cher et abondant. C’est encore le cas, mais la chute des cours du brut a permis aux producteurs européens utilisant du naphta de se remettre en selle. Toutefois, les producteurs américains disposent toujours d’un avantage compétitif. Forte dépendance à la conjoncture économique de la chimie de base Surcapacités en Chine Accroissement des capacités de production concernant l’éthylène Cours du naphta et de l’éthane 1250 Naphtha Europe CIF U$/MT Ethane Mix FOB Mont Belvieu USc/GAL 1050 850 Un cours bas du naphta fait aussi les affaires des producteurs chinois. Néanmoins, le développement d’oléfines via le charbon, abondant et peu coûteux, nécessite beaucoup de capitaux, et exerce une forte pression sur l’environnement, dans un contexte de surcapacités (accentuées par le ralentissement économique) dans certains segments de l’industrie chimique, tel le PVC. Chute des cours des principaux intrants Robustesse de la demande américaine Chimie de spécialité moins dépendante de la conjoncture 110 90 70 650 50 450 30 250 10 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 Source : Reuters Coface Siège social : 1, place Costes et Bellonte - 92270 Bois-Colombes T. +33 (0)1 49 02 2000 Plus d’études économiques : http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques CHIMIE DEMANDE La demande mondiale en produits chimiques devrait croître modérément en 2016, tirée par l’Amérique du Nord et l’Europe de l’Ouest. En Europe de l’Ouest en 2016, l'activité chimique devrait croître de 1% selon le CEFIC. Ce chiffre est en hausse par rapport à 2015 (+0,5%) car selon Coface la croissance de l’activité mesurée par le PIB (+1,8%) devrait être légèrement plus soutenue (+1,7%). La production industrielle chimique locale est largement orientée vers le marché domestique, 75% de cette dernière trouve des débouchés provenant de clients internes, selon le CEFIC. La faible croissance du secteur s’explique par une l’activité industrielle manquant de dynamisme, mais néanmoins positive. En hausse de 1,1 % à fin novembre 2015 (selon Eurostat) sur un an, cette progression demeure bien en deçà de la moyenne pré-crise. Seul le secteur automobile semble tirer son épingle du jeu, avec 28 mois consécutifs de hausse des ventes de véhicules neufs (+9,3% en 2015 par rapport à 2014). Avec l’industrie, la consommation des ménages constitue le principal moteur du secteur. Du côté des pays d’Europe centrale et de l’Est, la demande résiliente devrait offrir aux producteurs locaux des débouchés stables. La demande en produits chimiques en Amérique du Nord en 2016 aura un effet « net » significatif sur les producteurs locaux. En effet, Coface prévoit un taux de croissance du PIB américain de 2,2% en 2016, en léger retrait par rapport à 2015, mais qui permettra d’offrir des débouchés à une industrie pro-cyclique. La diminution des prix du baril de Brent continuera d’affecter la production industrielle américaine qui a chuté de 1,8% en 2015, pénalisée par l’activité des industries minières et extractives (notamment les pétroles non conventionnels, dont l’extraction nécessite des additifs chimiques). Du côté de la production manufacturière, nous prévoyons un ralentissement de la croissance des ventes de voitures neuves, avec une hausse annuelle de 2% en 2016 contre 5,7% en 2015. Cette modération s’explique par la légère remontée des taux d’intérêt décidée par la FED en fin d’année 2015, ainsi que par le niveau des ventes qui semble avoir atteint son rythme de croisière en ayant dépassé ceux connus avant la crise de Lehman. Du côté de la construction, les logements privés démarrés, qui ont augmenté de 10,8% à fin décembre 2015 sur un an, continueront de croître. En effet, malgré l’impact de la politique monétaire américaine sur les taux d’emprunts à long terme devrait rester bas. En Amérique latine, la demande brésilienne sera en contraction en 2016 car nous estimons que l’activité mesurée par la croissance du PIB se contractera de -3%. En Chine, nous prévoyons un taux de croissance de 6,2% en 2016. Le secteur de la construction, offre des perspectives négatives au secteur de la chimie : l’investissement dans l’immobilier a vu sa croissance annuelle en 2015 chuter à 1% selon le NBS, alors qu’elle s’établissait à 10,5% un an auparavant. Ce secteur est en situation de surcapacités, étant donné que de nombreux logements sont vacants. Le ralentissement de l’économie chinoise semble exercer une pression sur la profitabilité des chimistes chinois. Ils souffrent de difficultés financières liées à leur endettement et aux conditions de crédit qui se resserrent. En outre, la croissance des achats de véhicules neufs ralentit : les ventes ont crû de 7,3% en 2015 contre 9,9% en 2014. Coface Siège social : 1, place Costes et Bellonte - 92270 Bois-Colombes T. +33 (0)1 49 02 2000 OFFRE Les cours bas du brut offrent une amélioration des marges des chimistes utilisant du naphta, sans toutefois faire disparaître l’avantage comparatif de la chimie provenant du gaz. En Europe en 2016, la nouvelle baisse du prix du pétrole pourrait profiter à la production chimique. En conséquence les cours du naphta, un dérivé du brut et un input majoritairement utilisé en Europe, suivront la même tendance. En 2015, la production issue de la pétrochimie a encore subi la concurrence des produits nord-américains baissant de 2,4% à fin octobre 2015 sur 10 mois. Bien qu’en partie compensé par la dépréciation de l’euro face au dollar, les cours européens du naphta, qui sert de matière première à la pétrochimie, ont subi une correction de près de 38% entre mijanvier 2015 et mi-janvier 2016, pour atteindre 287 $/t. Ils suivent le cours du brut passé sous la barre des 30 $/b mijanvier 2016. Si la baisse du prix de cet intrant permet de restaurer les marges des entreprises du secteur (459 $/t au dernier trimestre 2015 contre 289 au T2 2014), les prix producteurs s’affaissent en en réduisant une partie. Selon le CEFIC, les prix à la production ont chuté de 4,7% à fin octobre 2015 (sur 10 mois), par rapport à la même période en 2014. Néanmoins en 2016, les marges augmenteront grâce à la hausse de la production de produits chimiques soutenue par le dynamisme de la production automobile attendue en Europe ainsi que l’amélioration des perspectives du secteur de la construction. Aux Etats-Unis en 2016, la demande devrait offrir des débouchés aux producteurs de ce pays. Le cours de l’éthane, à sa sortie du pipeline à Mont Belvieu au Texas, s’établissait à 13,63 cents/gallon mi-janvier 2016, alors qu’à la même date en 2015, le cours était de 19 cents/gallon, soit une chute de 28%. Malgré le renchérissement du dollar par rapport à l’euro, les pétrochimistes américains demeurent compétitifs, particulièrement dans les oléfines. Le ratio pétrole brut (brent) sur gaz naturel à Henry Hub, bien qu’ayant chuté à 12,5, demeure toujours à l’avantage des pétrochimistes américains, et devrait rester stable en 2016. Il en découle la bonne tenue de la filière aux Etats-Unis, car l’indice d’activité de l’American Chemistry Council s’améliore mois après mois. A fin décembre 2015, il progresse de 1,5% par rapport à la même date en 2014, tiré par les prix à la production, ainsi que par l’activité des secteurs clients. Nous estimons que les producteurs américains profitent à plein de leur accès à une matière première abondante et relativement peu chère. De plus, pour l’année 2016, le secteur chimique devrait profiter de la bonne tenue de l’activité industrielle. La Chine souffre de surcapacités dans la pétrochimie. Ainsi, c’est le cas pour le polyéthylène, le PVC (dont le taux d’utilisation des capacités de production est à environ 60%), et pour le méthanol. A moyen-terme, l’augmentation des capacités de production dans les oléfines, produit via du charbon, risque de détériorer la profitabilité des producteurs. En outre, cette technologie nécessite une forte consommation d’eau, de capitaux, mais aussi et surtout de fortes contraintes sur l’environnement, une question sensible en Chine. En 2015, près de 76 % de l’éthylène produit en Chine l’a été à partir du naphta (selon Platts). La chute des cours du brut s’est répercutée en retour sur celui-ci, donnant un répit aux marges. En 2016, l’industrie chimique chinoise continuera à souffrir de surcapacités, entraînant une faible profitabilité. Nous estimons aussi que le marché local difficile devrait forcer les producteurs à exporter, mimant ce qui se fait dans la sidérurgie. Plus d’études économiques : http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques Coface Siège social : 1, place Costes et Bellonte - 92270 Bois-Colombes T. +33 (0)1 49 02 2000 Plus d’études économiques : http://www.coface.com/fr/Etudes-economiques