2009-04 Bilan marché du travail 2008

Transcription

2009-04 Bilan marché du travail 2008
Direction Régionale du Travail, de l’Emploi,
et de la Formation Professionnelle de Basse-Normandie
DRTEFP
N° 63 - Avril 2009
T EMPS FORTS
BASSE-NORMANDIE
Travail Emploi Formation
2008, ANNEE DE RETOURNEMENT DE CONJONCTURE
ET DE LA DEMANDE D’EMPLOI
A la fin du mois de décembre 2008, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 50.500
personnes disponibles pour un emploi à temps plein et à 63.200 personnes disponibles pour
un emploi à temps plein, à temps partiel ou à durée limitée.
Après deux ans et demi de diminution continue, la demande d’emploi a repris un mouvement ascendant en 2008, et ceci quelle que soit la définition retenue : entre 14 et 18%. le
retournement de conjoncture a eu un effet direct sur la demande d’emploi dès le mois d’avril. La hausse de la demande d’emploi s’est répercutée sur tous les publics et sur tous les
territoires mais avec plus d’instensité pour les jeunes et les hommes et pour les territoires
agro-industriels aux moindres opportunités tertiaires.
Forte baisse de l’emploi, par ajustement et réduction drastique des emplois temporaires et
retrait de la politique de l’emploi, sont les déterminants de la hausse du chômage en 2008.
Le retournement de conjoncture se répercute directement
sur la demande d’emploi
La diminution de l’emploi salarié engagée à partir du 2ème trimestre 2008 avec un retrait du volume
des emplois intérimaires dans un premier temps s’est progressivement élargie à l’ensemble des
emplois temporaires (intérim et CDD).
Ce retournement de conjoncture s’est répercuté directement sur la demande d’emploi dès le mois
d’avril 2008, la hausse a été continue sur huit mois consécutifs depuis cette date.
A fin décembre 2008, 50.500 demandeurs d’emploi restaient inscrits en catégorie 1, donc disponibles
pour un emploi à temps plein. La Basse-Normandie compte alors 7.850 personnes en plus dans cette
catégorie, soit une augmentation relative de 18,4%. Ce mouvement à la hausse annule un an et demi
de baisse de la demande d’emploi acquise depuis juin 2005, soit en deux ans et demi.
En se référant à des définitions plus larges de la demande d’emploi, la hausse sur l’année 2008 demeure un peu moins conséquente :
* sur la demande d’emploi qu’elle soit à temps
plein, à temps partiel ou à durée limitée et n’ayant
pas exercé d’activité réduite d’au moins un mitemps au cours du dernier mois, avec 63.200 personnes restant inscrites à fin 2008, l’augmentation
annuelle est moins conséquente, elle atteint 13,6%
et porte sur 7.570 personnes en plus ;
* sur la demande d’emploi toutes catégories, donc
la plus étendue, qui intègre les demandeurs ayant
exercé une activité d’au moins un mi-temps au
cours du derniers mois, ce sont 76.050 demandeurs
à fin 2008, soit 6.650 en plus sur un an (+9,5%).
Ministère de l’Economie,
de l’Industrie et de l’Emploi
Ministère du Travail,
des Relations Sociales, de la Famille
de la Solidarité et de la Ville
Préfecture
de la région
Basse-Normandie
Le retournement de conjoncture n’a pas été sans incidence sur les demandeurs d’emploi en activité réduite d’au
moins un mi-temps. Leur nombre a diminué de 1.000 personnes en un an, mais ces personnes sont venues rejoindre le sas des demandeurs d’emploi sans véritable activité.
A fin décembre 2008, 12.830 personnes étaient occupées dans une activité réduite longue, soit près de 17% du
total des demandeurs d’emploi.
Evolution de la DEFM en données CVS
75000
70000
65000
60000
55000
50000
45000
DEFM 1+2+3 hors activité réduite
08
P
08
E
C
S
E
D
08
08
N
JU
07
A
R
M
P
07
E
C
S
E
D
07
JU
N
07
06
A
R
E
C
M
D
06
S
E
P
06
06
N
JU
05
A
R
E
C
DEFM 1+2+3
M
D
05
S
E
P
05
05
N
JU
04
A
R
E
C
M
D
04
P
04
S
E
N
JU
A
R
M
D
E
C
03
04
40000
DEFM 1
Evolution de la demande d'emploi en Basse-Normandie
Catégories de
Décembre
Décembre
demandes d'emploi
2007
2008
Evolution (en %)
06/07
07/08
Catégorie 1
42 663
50518
-12,9
+18,4
Catégories 2+3
12 967
12682
-17,1
-2,2
Catégorie 6
10 231
9799
2,9
-4,2
Catégories 7+8
3 605
3034
-9
-15,8
69 466
76033
-11,5
+9,5
Ensemble
Source : DRTEFP, Pôle Emploi
DEFINITIONS
Demandeurs d'emploi immédiatement disponibles, tenus d'accomplir des actes positifs de
recherche d'emploi, ayant travaillé moins de 78 heures au
cours du mois, à la recherche
d'un emploi :
catégorie 1 : à durée indéterminée à temps plein
catégorie 2 : à durée indéterminée à temps partiel
catégorie 3 : à durée déterminée,
temporaire ou saisonnier
Demandeurs d'emploi non immédiatement disponibles, tenus
d'accomplir des actes positifs de
recherche d'emploi, ayant travaillé plus de 78 heures au cours
du mois, à la recherche d'un
emploi :
catégorie 6 : à durée indéterminée à temps plein
catégorie 7 : à durée indéterminée à temps partiel
catégorie 8 : à durée déterminée,
temporaire ou saisonnier
La hausse de la demande d’emploi en 2008, s’est généralisée aux trois départements bas-normands. L’amplitude
de cette hausse est plus marquée dans l’Orne (+23,7%) que dans le Calvados (+17,8%) et la Manche (+16,2%).
Le retournement conjoncturel affecte davantage les activités industrielles et notamment la filière automobile,
filière très présente dans l’Orne et le Calvados.
Hausse généralisée de la demande d’emploi à tous les publics ...
les jeunes et les hommes les plus touchés.
Evolution de la demande d'emploi par sexe et âge
(DEFM catégorie 1)
BASSE-
Décembre
Décembre
NORMANDIE
2007
2008
Evolution
sur un an
(en %)
Jeunes -25 ans
10 035
12 869
+28,2
25 à 49 ans
26 883
31 335
+16,6
5 745
6 314
+9,9
Hommes
21 580
26 470
+22,7
Femmes
21 083
24 048
+14,1
42 663
50 518
+18,4
50 ans et plus
Ensemble
Source : DRTEFP, Pôle Emploi
La réduction d’activité et ses répercussions immédiates sur les secteurs de production et sur les emplois
temporaires ont pesé avec intensité sur la demande
d’emploi des jeunes et des hommes. A l’opposé de
2007, où tous les publics avaient bénéficié d’une
réduction de la demande d’emploi, l’année 2008 est
marquée par un mouvement inverse. La hausse de la
demande d’emploi en 2008 s’applique à tous les
demandeurs d’emploi quels que soient leur âge et leur
sexe.
Elle est par ailleurs, à l’opposé de 2007, plus intense
•2•
pour les jeunes (+28,2%) que pour les adultes d’âge
intermédiaire (+16,6%) et les seniors (+9,9%) et plus
forte pour les hommes (+22,7%) que pour les femmes
(+14,1%).
plein-temps, à temps partiel et à durée limitée
(51,8%). Leur taux de chômage moyen annuel est de
7,5% contre 6,6% pour les hommes.
Les plus fortes hausses de la demande d’emploi sur
les jeunes et les hommes se sont répercutées sur les
trois départements mais proportionnellement à l’évolution globale de la demande d’emploi dans chacun
d’entre eux.
Conséquence d’une augmentation plus soutenue du
chômage des jeunes en 2008, la part des jeunes dans
la demande d’emploi régionale s’accentue à nouveau.
Elle passe de 23,5% en fin 2007 à 25,5% en fin 2008
et demeure toujours nettement supérieure à la moyenne nationale de 4 points et demi (21,0% en France
métropolitaine).
Si l’écart tient en partie aux sorties précoces de la scolarité en région et à la prédominance des filières courtes de formations professionnelles, il n’en demeure
pas moins que la problématique de l’insertion des jeunes se pose, à nouveau, avec davantage d’acuité en
période de réduction d’activité et de potentialités
d’insertion.
Conséquence également d’une augmentation plus
accentuée de la demande d’emploi des hommes que
celle des femmes, ceux-ci redeviennent majoritaires
dans la demande d’emploi à plein temps (52,4% contre 47,6%). Les femmes restent toutefois encore majoritaires pour l’ensemble de la demande d’emploi à
Par rapport à la moyenne régionale, l’amplitude de la
hausse de la demande d’emploi pour les jeunes et les
hommes est identique dans le Calvados, en deçà dans
la Manche, et supérieure dans l’Orne. Pour ce département, la hausse atteint 36,3% pour les jeunes et
27,1% pour les hommes.
Toutes proportions gardées, les trois départements
bas-normands présentent des dominances propres :
- dans le Calvados, la demande d’emploi est majoritairement masculine (53,7%) et à prédominance d’adultes d’âge intermédiaire (63,2%),
- dans la Manche, elle est plutôt jeune (27,0%) et
féminine (50,5%),
- dans l’Orne, elle est masculine (53,5%) et à dominance seniors (12,9%).
Le retournement affecte les inscrits à Pôle Emploi depuis moins de 2 ans
A fin décembre 2008, l’évolution de la demande
d’emploi selon la durée d’inscription est directement
impactée par le retournement de tendance depuis le
mois d’avril 2008. En fin d’année, ces demandeurs
d’emploi supplémentaires ont au maximum 8 mois
d’inscription. De ce fait, la croissance de la demande
d’emploi prend sa pleine amplitude en 2008 sur les
personnes inscrites à Pôle Emploi depuis moins d’un
an (+22,2%).
Toutefois, le manque de fluidité du marché du travail
s’est aussi quelque peu répercuté sur ceux inscrits
depuis plus d’un an (+6,7%) et exclusivement sur
ceux inscrits de 1 à 2 ans (+17,5%).
Baisse des opportunités d’embauche notamment sur
des emplois temporaires (réduction d’un quart des
emplois intérimaires en 2008), diminution des opportunités d’entrée dans les mesures du Plan de Cohésion
Sociale (8.550 entrées en 2008, soit -26% des mesures directement liées à lutter contre le chômage de
longue durée), ont réduit les chances d’insertion des
demandeurs déjà inscrits en fin 2007, et notamment
de ceux qui bénéficiaient d’une activité réduite et
l’ont perdue en 2008.
Si le glissement vers le chômage de longue durée
atteint la classe des inscrits de un à deux ans, elle
n’atteint pas encore celle des inscrits depuis plus de
deux ans dont le nombre demeure inférieur à celui de
2007 (-7,6%), public qui reste très prioritaire sur les
mesures du Plan de Cohésion Sociale.
Le poids, tant de la demande d’emploi de longue
durée (plus d’un an) que celle de très longue durée
(plus de 2 ans), reste plus modéré en BasseNormandie qu’en moyenne française : respectivement 21,9% et 8,2%, contre 23,9% et 9,6%.
La demande d'emploi selon l'ancienneté d'inscription
en Basse-Normandie - DEFM catégorie 1 -
Ancienneté
d'inscription
moins de 6 mois
Décembre Décembre
2007
2008
Evolution
sur un an
(en %)
24 913
30 571
+22,7
de 6 à 12 mois
7 371
8 874
+20,4
de 1 à 2 ans
5 910
6 945
+17,5
de 2 ans à 3 ans
2 155
2 000
-7,2
3 ans et plus
2 314
2 128
-8,0
42 663
50 518
+18,4
Total catégorie 1
Source : DRTEFP, Pôle Emploi
•3•
Modérées en Basse-Normandie, les exclusions se sont renforcées
en 2008 et risquent de s’amplifier en 2009.
Les phénomènes d’exclusion sont marqués en BasseNormandie comme dans la plupart des régions, mais
leur intensité demeure toujours un peu inférieure à la
moyenne des régions de la France métropolitaine avec :
foyers perçoivent le RMI versé par les Caisses
d’Allocations Familiales (CAF) pour le régime général et les Mutualités Sociales Agricoles (MSA) pour
le régime agricole. Ce nombre s’est accru de 1,7% sur
le 4ème trimestre 2008 (-1% sur le 4ème trimestre
2007). Par rapport à la fin 2007, la baisse reste significative avec près de 1.000 allocataires en moins
(-5,1%). Les effectifs du RMI amorcent ainsi un
* un taux de chômage moyen sur le 4ème trimestre
2008 de 7,7%, inférieur d’un dixième de point avec le
niveau national (7,8%) ;
* une part de demande d’emploi de longue durée et de
très longue durée en-deçà de la part nationale (conformément au paragraphe précédent) ;
* un poids d’allocataires du RMI en région parmi
l’ensemble des allocataires nationaux (1,8%), nettement inférieur à son poids économique (2,3%) et à
son poids dans la demande d’emploi (2,3%).
Le Revenu Minimum d'Insertion en Basse-Normandie
- Nombre d'allocataires à fin décembre -
Evolution 2008/2007
Cette moindre intensité des phénomènes d’exclusion
n’en cache pas moins leur nette amplification en 2008
et un certain rattrapage avec l’intensité moyenne
nationale :
* le taux de chômage moyen de la région sur le 4ème
trimestre 2008 ne présente plus de réel écart avec la
France métropolitaine, alors qu’il était inférieur de 6
dixièmes de point au 4ème trimestre 2007 ;
* la demande d’emploi de longue durée s’est accrue
plus rapidement en région en 2008 (+6,7% contre
+3,3% en France métropolitaine) ;
* le nombre d’allocataires du R.M.I. toujours en baisse sur un an, s’oriente à la hausse sur le dernier trimestre 2008.
2 007
2 008
Nombre
%
Calvados
9 162
8 644
-518
-5,7
Manche
5 040
4 738
-302
-6,0
Orne
4 469
4 330
-139
-3,1
Basse-Normandie
18 671
17 712
-959
-5,1
France Métropolitaine
1 028 170
1 005 205
-22 965
-2,2
Source : CAF - MSA
retournement en fin d’année en lien avec la forte détérioration du marché du travail intervenue depuis la
mi-2008. Une véritable hausse du nombre d’allocataires n’est pas encore observée car la conjoncture se répercute toujours avec un certain retard sur le nombre de personnes susceptibles d’avoir recours à ce minimum
social. C’est ce qui a déjà été constaté dans le passé avec
un décalage de 6 à 9 mois par rapport à l’augmentation
du chômage.
Par ailleurs, le nombre de titulaires de contrats aidés
Contrats d’Avenir et Contrats d’Insertion-Revenu
Minimum d’Activité (CI-RMA) continue de diminuer ce
trimestre. Cette baisse atteint 500 en un an.
Le principal phénomène d’exclusion touche encore
aujourd’hui le public bénéficiaire du Revenu
Minimum d’Insertion.
Au 31 décembre 2008, en Basse-Normandie 17.700
Une reprise de la demande d’emploi en lien avec la qualification
et le niveau de formation.
Les aléas de la conjoncture avec un impact direct sur
les secteurs de production ont eu une incidence sur
l’ampleur de la hausse de la demande d’emploi en
2008. Par rapport à une augmentation moyenne de la
demande d’emploi bas-normande de 18,4%, l’amplitude a été particulièrement élevée pour les ouvriers
(+30,4%).
Les autres catégories professionnelles n’en sont pas
pour autant épargnées, la croissance de la demande
d’emploi a été plus soutenue pour les employés
(+16,5%) et les techniciens, agents de maîtrise
(+13,0%) que pour les cadres (+8,1%).
La reprise de la demande d’emploi a globalement été
défavorable pour les catégories les moins qualifiées ...
- elle a été maximum pour les ouvriers non qualifiés
(+34,0%) et presque aussi soutenue pour les
ouvriers qualifiés (+27,8%) ;
- elle a dépassé la moyenne pour les manoeuvres
(+20,4%) ;
•4•
... à l’exception toutefois des employés où l’amplitude est inversée :
- elle a été plus forte pour les employés qualifiés
(+18,5%) que pour les employés non qualifiés
(+11,4%).
Ce dernier constat est à relier à la baisse d’activité
induite sur les services aux entreprises.
En ce qui concerne les jeunes, le niveau de formation
n’a pas non plus été sans incidence sur l’ampleur de
la hausse de la demande d’emploi en 2008. Ce sont
les jeunes ayant atteint le niveau bac+2 qui ont été les
moins défavorisés (+10,6%) et moins que ceux issus
du niveau supérieur ou égal à bac + 3 (+17,5%).
Même si la tendance est inversée par rapport à l’année 2007, les niveaux bac+2 restent les plus convoités dans la région. Sur les niveaux inférieurs, la croissance de la demande d’emploi des jeunes est ample et
générale tant au niveau bac (+30,0%) et CAP-BEP
(+27,2%) qu’au niveau des sortants de classe de 3ème
(+20,4%).
Hausse généralisée aux 10 zones d’emploi bas-normandes ... plus intense
dans les bassins agro-industriels aux faibles opportunités tertiaires.
Après trois années de baisse généralisée de la demande d’emploi aux trois départements et aux dix zones
d’emploi, le mouvement à la hausse de 2008 ne fait
pas d’exception à la généralisation sur l’ensemble des
territoires bas-normands.
Trois zones d’emploi se détachent de la moyenne
régionale par une forte évolution de la demande
d’emploi ; celles de l’Aigle-Mortagne (+31,0%), de
Flers-Condé (+27,2%) et de Coutances (+24,2%),
trois zones agro-industrielles concernées par la baisse
de l’activité industrielle dans un contexte de faible
développement des activités tertiaires.
Quatre zones d’emploi sont dans une situation similaire à la moyenne régionale, celles d’AlençonArgentan, d’Avranches-Granville, de Vire et de St-Lô
avec une augmentation de la demande d’emploi
de 18 à 19%, zones non épargnées par la réduction
d’activité économique mais sans restructuration
importante.
Deux zones d’emploi se détachent aussi quelque peu
de la moyenne régionale avec pour l’une d’entre elles,
une hausse plus sensible, celle du Pays d’Auge
(+20,1%) et pour la seconde une hausse moins intense, celle de Caen-Bayeux (+16,6%), deux zones aux
opportunités tertiaires mais dont les restructurations
industrielles ont plus d’incidence sur la première que
sur la seconde. Et enfin, la zone d’emploi du Cotentin
dont la croissance de la demande d’emploi est, toutes
proportions gardées, la moins défavorable de la
région (+12,4%), zone qui bénéficie des opportunités
d’embauche sur le grand chantier de l’E.P.R. de
Flamanville.
Un taux de chômage de 7,7%, soit une hausse de 0,8 point en un an.
La notion de chômage au sens du B.I.T. diffère de
celle de la demande d’emploi inscrite à Pôle Emploi
(voir encadré page 8).
Le taux de chômage au sens du B.I.T. est issu des
résultats trimestriels de l’Enquête Emploi de
l’INSEE.
Sur le 4ème trimestre 2008, le taux de chômage
moyen s’élève à 7,7% de la population active de la
région et ne s’écarte que d’un dixième de point avec
le taux national (7,8%) sur le territoire de la France
métropolitaine. L’écart favorable de 6 dixièmes de
point en faveur de la région sur le 4ème trimestre
2007 s’est réduit à sa plus simple expression en un an.
La hausse constatée de la demande d’emploi de
Basse-Normandie, sur l’année 2008, de près de 60%
supérieure à celle de la moyenne des 22 régions
métropolitaines, s’est aussi répercutée sur la mesure
du chômage au sens du B.I.T. Baisse de l’emploi et
hausse du chômage ont été très pénalisantes pour la
région en 2008, la répercussion sur le taux de chômage (+0,8 point en un an) est la plus forte des 22
régions françaises (+0,3 point en moyenne).
La forte reprise du chômage dans le département de
Taux de chômage B.I.T. localisés (1)
Calvados
Manche
Orne
Basse-Normandie
France métropolitaine
4ème Trim.
2007
4ème Trim.
2008
Ecart annuel
(en points)
7,3
6,5
6,8
6,9
7,5
8,0
7,0
8,0
7,7
7,8
+0,7
+0,5
+1,2
+0,8
+0,3
Source : INSEE d'après Enquête Emploi,
(1) taux moyen sur le trimestre
l’Orne est également constatée avec un taux de chômage en croissance de 1,2 point en un an ; c’est aussi
le département le plus touché de la région par l’accélération de la demande d’emploi.
Son taux de chômage devient alors identique à celui
du département du Calvados avec 8%. Sans être épargné, le département de la Manche a un taux de chômage qui reste en retrait d’un point (7%).
Les difficultés économiques et leurs répercussions sur
les restructurations industrielles affectent davantage
aujourd’hui les deux départements les plus industrialisés de la région et notamment le département de
l’Orne dont le développement des activités tertiaires
est moindre qu’ailleurs.
•5•
Un regroupement des zones d’emploi dans la partie haute
de la fourchette des taux de chômage comprise entre 6,1% et 8,4%.
La hausse généralisée de la demande d’emploi sur
les 10 zones d’emploi se répercute sur le taux de
chômage de chacune d’entre elles dans une fourchette allant de +0,4 point pour la zone d’emploi de
Cherbourg à +1,4 point pour celle de l’AigleMortagne.
pour leurs tensions sociales : Lisieux (8,3%), CaenBayeux (8,1%), Alençon-Argentan (8,2%) et L’AigleMortagne (7,8%). Ces cinq premiers territoires se
regroupent dans la partie haute de la fourchette régionale.
Si la faible attractivité démographique avait jusqu’à
présent limité les tensions sociales sur la zone de
Flers, la baisse de l’activité dans un territoire fortement industrialisé s’est répercutée sur son taux de
chômage (+1,1 point en 2008), taux restant toutefois
moins élevé que sur les territoires précédents.
Si les répercussions de la baisse d’activité ont été
moins intenses sur le Nord-Cotentin, grâce aux
opportunités de l’E.P.R., il n’en reste pas moins encore aujourd’hui le bassin d’emploi aux plus fortes tensions sociales de la région, avec un taux de 8,4%. La
forte attractivité démographique des deux autres
zones d’emploi du nord de la région (Caen-Bayeux et
Lisieux) zones non épargnées par les restructurations,
et la forte chute de l’activité économique dans les bassins ornais, font qu’aujourd’hui quatre zones d’emploi se positionnent juste derrière celle de Cherbourg,
Enfin, les quatre dernières zones d’emploi, non épargnées par la baisse générale de l’activité, restent toutefois moins touchées qu’ailleurs, comme
auparavant ; il s’agit des zones de Vire, Saint-Lô,
Avranches-Granville et Coutances avec un taux de
chômage compris entre 6,1% et 6,8%.
Taux de chômage par zone d'emploi au 4ème trimestre 2008
(taux moyen trimestriel)
Avranches-Granville
5,5
Saint-Lô
5,5
6,1
6,2
5,7
Vire
6,5
Coutances
6,1
Flers-Condé
6,1
6,8
7,2
6,4
L'Aigle-Mortagne
7,8
7,5
Caen-Bayeux
8,1
7,2
Alençon-Argentan
8,2
7,3
Lisieux
8,3
8
Cherbourg
0
1
2
3
4
4ème Trimestre 2008
5
6
7
8
8,4
9
4ème Trimestre 2007
Forte baisse de l’emploi, réduction de la politique de l’emploi
sont les deux éléments déterminants de la hausse du chômage en 2008.
Il reste toujours difficile de faire un bouclage précis
au niveau régional entre la hausse du chômage en
2008 et les trois paramètres qui la déterminent, à
savoir :
- s’agit-il d’une hausse de la population active
disponible sur le marché du travail ?
- provient-elle de la baisse des emplois ?
- l’évolution de la politique de l’emploi y contribue-t-elle ?
Déjà la définition du chômage peut différer de la
notion de la demande d’emploi. Certains chômeurs ne
sont pas inscrits à Pôle Emploi et inversement certains demandeurs d’emploi ne sont pas chômeurs au
sens du B.I.T. Toutefois aujourd’hui, au niveau national sur le territoire de la France métropolitaine, le
nombre de chômeurs, au sens du B.I.T. mesuré par
l’Enquête Emploi au cours du 4ème trimestre 2008,
s’élevait à 2.200.000 personnes, ce qui correspond
assez bien au niveau de la demande d’emploi définie
avec les mêmes critères que ceux du B.I.T. à savoir
•6•
les demandeurs d’emploi disponibles recherchant un
emploi à temps plein, à temps partiel ou à durée limitée, sans aucune activité réduite longue ou courte (soit
les catégories 1, 2 et 3 hors activités réduites).
Selon cette définition, en moyenne sur le 4ème trimestre 2008, 2.210.000 personnes étaient inscrites à
Pôle Emploi en France métropolitaine sur cette période, soit un niveau de la demande d’emploi assez identique à celui du chômage BIT.
Selon cette définition, le nombre de demandeurs
d’emploi au plan régional est passé de 43.054 personnes à fin décembre 2007, à 50.240 personnes à fin
décembre 2008, soit une augmentation de près de
7.200 personnes en un an.
* par contre, le niveau des personnes occupées
sur les contrats aidés du Plan de Cohésion Sociale, a
lui aussi chuté en 2008 : la diminution des entrées sur
les quatre contrats du P.C.S. (-3.000 en 2008) s’est
répercutée sur les présents dans les structures d’accueil, associations, collectivités territoriales et établissements publics.
Par rapport à l’effet sur l’emploi, seuls deux types de
contrats produisent un effet direct de retrait des bénéficiaires sur le marché du travail, le Contrat
d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE) et le
Contrat d’Avenir, car sans Contrat aidé, le secteur non
marchand visé par ces dispositifs ne serait pas en
mesure de créer ces emplois.
Quels sont donc les éléments susceptibles de donner un
sens approché à cette augmentation du chômage ?
Pour les deux autres dispositifs (CIE et CI-RMA)
dont les employeurs appartiennent au secteur marchand, l’effet sur l’emploi est plus difficile à mesurer,
des phénomènes de substitution entre publics embauchés peuvent limiter l’effet net sur l’emploi.
En ce qui concerne l’évolution des emplois, l’année 2008 se solde par une baisse effective, qui d’après
les estimations réalisées par l’INSEE porterait sur une
fourchette de 5.000 à 6.000 emplois perdus, sur le
champ de l’emploi salarié total. A noter que d’après
les estimations de l’ASSEDIC, le bilan porterait à
3.700 le nombre d’emplois en moins pour le secteur
privé non agricole ;
Pour les deux contrats du secteur non marchand, le
nombre de présents est passé de 6.150 à 3.850 entre
fin 2007 et fin 2008, soit 2.300 personnes en moins en
2008. Une partie de ces pertes d’emplois n’est pas
intégrée dans le compte de l’emploi notamment ceux
du domaine public.
La politique de l’emploi quant à elle a aussi eu un
effet négatif sur le niveau du chômage en 2008 :
Enfin et malgré l’incertitude qui entoure l’évolution tendancielle de la population active, faute de
modélisation annuelle au niveau régional, on peut
sans crainte annoncer le plein effet sur celle-ci des
départs anticipés pour carrières longues : 3.500
départs ont été enregistrés par la CRAM en 2008, soit
3,5% des adhésions enregistrées au plan national,
donc beaucoup plus que le poids économique de la
région (2,3%).
Ces départs anticipés viennent s’ajouter aux départs
attendus des régimes classiques de départ en retraite.
Il est fort probable que la population active disponible n’ait joué aucun rôle déterminant dans la hausse
du chômage en 2008.
* globalement la politique de formation professionnelle s’est quelque peu infléchie en 2008 :
18.400 jeunes ou demandeurs d’emploi sont entrés en
stage, entrées en stage relevant soit du Plan régional
de Développement de la Formation Professionnelle
(PRDFP) du Conseil Régional (1), soit des programmes du Service Public de l’Emploi (SPE). Le nombre
d’entrées en stage a globalement diminué de 470 stagiaires par rapport à 2007 ;
* les emplois familiaux, dont la majorité des
salariés n’est pas comptabilisée dans le compte de
l’emploi, se sont à nouveau accrus en 2008 ; le nombre
moyen de salariés a augmenté d’environ 800 personnes au travers de l’utilisation de chèque-emploi-service universel, mais a diminué de 150 personnes par
recours à un organisme agréé ;
hypothèse de stabilité des entrées en stage dans les dispositifs du Conseil Régional en raison de la non disponibilité de l’information, à ce jour sur le bilan de l’année 2008.
(1)
•7•
DEPARTS EN RETRAITE AU TITRE DES CARRIERES LONGUES
(demandes liquidées)
Département
2006
2007
2008
TOTAL sur 5
ans
Calvados
Manche
Orne
Basse-Normandie
France (en milliers)
1 586
1 265
862
3 713
1 670
1 254
886
3 810
1 586
1 246
730
3 562
7 872
6 251
4 148
18 271
109 209
117 840
101 801
556 705
% Basse-Normandie
3,4
3,2
3,5
3,3
Source C.R.A.M. de Normandie
De ces éléments déterminants, la hausse du chômage en 2008 est directement liée à la diminution de l’emploi,
diminution de l’emploi fortement concentrée sur les emplois temporaires (intérim et CDD) à laquelle s’ajoute
une réduction des contrats aidés.
Les demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi :
un concept différent du chômage au sens du B.I.T.
La notion de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi est une notion différente de celle du chômage au
sens du B.I.T. : certains demandeurs d’emploi ne sont pas chômeurs au sens du BIT et inversement certains
chômeurs au sens du BIT ne sont pas inscrits à Pôle Emploi.
Les données relatives aux demandeurs d’emploi sont issues des fichiers administratifs de gestion de Pôle
Emploi. La répartition entre les diverses catégories s’effectue sur la base de règles juridiques portant notamment sur l’obligation de faire des actes positifs de recherche d’emploi et d’être immédiatement disponible.
L’exercice d’une activité réduite est autorisé.
Pour mémoire, un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler (c’est-à-dire ayant 15 ans ou
plus) qui :
1) n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence,
2) est disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours et
3) a cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en a trouvé un qui commence dans les
trois mois.
Seule une enquête statistique peut vérifier si ces critères sont remplis. En France, il s’agit de l’Enquête Emploi
de l’Insee.
Alors que le chômage au sens du BIT constitue un indicateur de référence pour l’analyse des évolutions du
marché du travail, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits en fin de mois à Pôle Emploi peut être affecté
par d’autres facteurs : modifications du suivi et de l’accompagnement des demandeurs d’emploi, comportements d’inscription des demandeurs d’emploi...
L’Insee publie chaque trimestre les indicateurs de référence pour le chômage au sens du BIT à partir des résultats trimestriels de son enquête Emploi pour la France métropolitaine. Les dernières estimations de l’Insee
sont disponibles sur son site internet, à l’adresse suivante :
http:/www.insee.fr/fr/indicateurs/indic_conj/donnees/doc_idconj_14.pdf.
I.S.S.N. n° 1253-8302
TEMPS FORTS - Basse-Normandie - Directeur de la publication : Rémy BREFORT
Rédaction : Service des Etudes et des Statistiques de la Direction Régionale du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle de Basse-Normandie,
3, place Saint Clair - B.P. 70034 - 14202 HEROUVILLE SAINT CLAIR cedex - Tél. : 02.31.47.73.00 - Fax : 02.31.47.73.01
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