SEMIOLOGIE EN PNEUMOLOGIE ET ROLE IDE
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SEMIOLOGIE EN PNEUMOLOGIE ET ROLE IDE
SEMIOLOGIE EN PNEUMOLOGIE C. HALLER - IFSI CHU DE NICE 08 07 OBJECTIFS DE LA SEQUENCE identifier et différencier la plupart des signes fonctionnels et des signes physiques liés aux pathologies respiratoires en lien avec le rôle propre et le rôle prescrit, connaître le rôle infirmier spécifique lors de la prise en charge d ’un patient présentant : – une dyspnée – une hémoptysie – une toux – une expectoration – une douleur thoracique PLAN Les signes fonctionnels la dyspnée la toux l ’expectoration la bronchorrhée l ’hémoptysie Les signes physiques anomalies de la forme du thorax anomalies dynamiques inspection des mains et recherche de cyanose la sueur la douleur thoracique (caractéristiques, étiologies, rôle infirmier) 4 LES SIGNES FONCTIONNELS 1- La dyspnée: c’est une gêne respiratoire perçue par le patient, et décrite comme étant une respiration pénible, inconfortable ou difficile - signe subjectif qui n’appartient qu’au patient caractéristiques de la dyspnée : à l ’effort l ’échelle de Sadoul est une échelle de handicap qui classe le patient dans un groupe de gens d ’incapacité donnée. Elle comprend 5 stades. 6 l’échelle de Borg évalue l ’intensité de la dyspnée (la mesure et chiffre le symptôme) selon le rythme respiratoire bradypnée une respiration ralentie -la respiration normale au repos est de 12 à 16 mouvements respiratoires par minute chez un adulte, et 30 mouvements par minute chez un nourrisson- polypnée accélération de la fréquence respiratoire avec diminution du volume courant. La respiration est donc rapide et superficielle tachypnée une respiration accélérée 8 selon le temps inspiratoire dyspnée inspiratoire : souvent déclenchée par un obstacle laryngé ou trachéal (ex: cancer laryngé, laryngite virale). selon le temps expiratoire dyspnée expiratoire (ex: à la fin de la crise d ’asthme, à l ’auscultation on entend des sibilants (râle sonore aigu, on entend un sifflement qui accompagne le murmure respiratoire) 9 dyspnées aigües aux deux temps respiratoires - on retrouve très souvent une polypnée causes possibles: œdème aigu du poumon pneumonies aigües embolie pulmonaire pneumothorax 10 dyspnée chronique ou permanente : installation progressive, s’observe dans presque toutes les insuffisances cardio-respiratoires (au stade ultime, dyspnée de repos et orthopnée), les causes centrales ou métaboliques (coma acido-cétosique diabétique) selon la position c ’est l’orthopnée, dyspnée survenant en position couchée, qui oblige le patient à rester debout ou assis (bronchite chronique, insuffisance cardiaque) éléments à prendre en compte lors de l’interrogatoire du patient : – date d ’apparition de la dyspnée et sa périodicité dans l ’année – les modalités d’apparition : brutale ou insidieuse – les signes associés : toux, douleur, fièvre – comment le patient perçoit sa dyspnée : son importance, à l ’inspiration ou à l ’expiration Rôle infirmier en cas de dyspnée mettre le patient dans une situation de confort (art.R 4311-5) : repos, position 1/2 assise, rassurer, calmer (la dyspnée provoque une sensation d ’étouffement qui est angoissante) faire appeler le médecin par une AS ou autre afin de pouvoir rester auprès du patient rechercher les manifestations de gravité de la dyspnée sur le patient : pouls, TA, rythme respiratoire, SaO2 et les noter sur la feuille de surveillance. Rechercher une polypnée, une cyanose, une douleur thoracique, une angoisse... attendre que les gaz du sang aient été effectués pour mettre l ’O2, sinon cela perturbe les résultats si l ’état du patient s ’aggrave, faire chercher par l ’AS le chariot d ’urgence et préparer le matériel d ’intubation (cf. module réanimation) effectuer les soins sur prescription médicale (art R 4311-7) – gaz du sang en urgence – ECG – mettre l ’O2 à bas débit (2l/mn) le débit sera modifié selon les résultats de la gazométrie pratiquer, selon prescription médicale ou protocole, bilan sanguin (NFS et IONO) et pose de voie veineuse périphérique appeler la radio pour une radiographie pulmonaire en urgence, au lit du patient + préparer le bon de radio récupérer rapidement les résultats des gaz du sang, du bilan sanguin et la radio pulmonaire. Montrer les résultats au médecin noter les transmissions dans le dossier de soins 2- la toux C ’est un acte réflexe ou volontaire, provoqué par une irritation des voies respiratoires (irritation des récepteurs des voies aériennes supérieures ou de la plèvre). caractéristiques : – aiguë : d’installation brutale – chronique : évolue depuis plus d ’un mois – sèche – grasse : crachats muqueux, purulents ou hémoptoïques – circonstances de survenue : spontanée, diurne / nocturne, provoquée par l ’effort, un changement de position, des allergènes, l ’émotion... étiologie de la toux : – toux aiguë : infection banale – toux chronique : asthme, BPCO, cancer bronchique, tuberculose, pleurésie, affections ORL (cancers, sinusites)… rôle infirmier en cas de toux : – rechercher la présence d ’un corps étranger avalé – apprécier les circonstances d ’apparition : à l ’effort, en position couchée… – noter les signes d ’accompagnement : cyanose, dyspnée, sueurs… – installer le patient confortablement pour faciliter l ’expectoration – donner une crachette si toux grasse – signaler la toux au médecin – ne pas la banaliser - 3- l ’expectoration Rejet par la bouche, au cours d’efforts de toux, de sécrétions provenant des voies aériennes caractéristiques de l ’expectoration – fluide, transparente – blanche, +/- épaisse dans le cas d ’irritations bronchiques – épaisse, jaunâtre : infection bactérienne – mixte : muqueuse et purulente – vomique (volume ++ et rapidité d’apparition): rupture d ’un abcès pulmonaire – mousseuse, rosée : OAP – perlée de Laennec (aspect « grain de riz ») : fin de la crise d ’asthme étiologies de l ’expectoration : infection, cancer bronchique, bronchite chronique… rôle infirmier en cas d ’expectoration – installer le patient en position 1/2 assise pour faciliter l ’expectoration – donner une crachette à usage unique et mouchoirs en papier pour s ’essuyer – évaluer la quantité et la qualité des expectorations – proposer au patient de se rincer régulièrement la bouche avec solution adaptée – selon la PM : examens bactério, virologiques…, récupérer les résultats et transmettre au médecin – administrer traitement fluidifiant si PM – noter les transmissions dans le dossier de soins La bronchorrhée: sécrétion pathologique et abondante des bronches La bronchorrhée est muqueuse, claire, aérée, ou bien purulente et épaisse. Elle est fréquente au cours des affections bronchiques chroniques telles que l'asthme, les suppurations bronchiques, la bronchite chronique ou la mucoviscidose. Le tabac est un facteur qui peut provoquer progressivement une bronchorrhée 20 4- l ’hémoptysie C ’est l ’ expectoration de sang rouge, aéré, provenant de la trachée, des bronches ou des poumons, au cours d ’un effort de toux les prodromes : – chatouillement laryngé – « graillonnement » de la respiration – sensation de goût métallique dans la bouche caractéristiques de l ’hémoptysie : – faible abondance : la plus fréquente, quelques traces de sang émises lors d ’un crachat – moyenne abondance : rejet de sang rouge (1/2 verre). Peut s ’accompagner d ’une hypotension artérielle et d ’un malaise - grande abondance : rare, urgence médicale ou chirurgicale car le pronostic vital du patient est en jeu (encombrement bronchique avec risque d’asphyxie) diagnostic étiologique : – causes cardio-vasculaires : embolie pulmonaire, insuffisance ventriculaire gauche – causes broncho-pulmonaires : séquelle de tuberculose, pneumonie aiguë, cancer bronchique primitif - signe révélateur – – causes traumatiques: traumas fermés du thorax peuvent entraîner hématomes pulmonaires ou ruptures bronchiques pouvant générer une hémoptysie Rôle infirmier en cas d’hémoptysie installer le patient en position ½ assise, mise au repos, le rassurer, lui expliquer le déroulement des soins à venir faire appeler le médecin par l ’AS afin de rester à côté du patient donner au patient une crachette afin d ’évaluer l ’aspect et la quantité de l ’hémoptysie surveiller le pouls, la TA, la coloration des téguments et du visage, dépister les signes de choc qui pourraient survenir noter les paramètres sur la feuille de surveillance proposer au patient de se rincer régulièrement la bouche avec une solution adaptée au bain de bouche établir un recueil de données auprès du patient ou de sa famille – traitement anticoagulant en cours ? – quelles sont les circonstances de survenue de l’hémoptysie ? – quels sont les antécédents du patient si celui-ci est hospitalisé en urgence ? effectuer les soins sur prescription médicale: NFS, plaquettes, bilan de coagulation, groupage sanguin – pose de la VVP +/- réanimation selon la PM – appeler la radiologie pour radiographie pulmonaire au lit, et préparer le bon – selon la PM, administrer le traitement hémostatique prescrit préparer le patient + dossier si le médecin a prescrit une fibroscopie bronchique récupérer les résultats des examens et les montrer au médecin noter les informations dans le dossier de soins surveiller l ’évolution de l ’hémoptysie : – surveiller l ’aspect du sang : le sang devient-il noir (évolution favorable, fin de l ’hémoptysie) ou reste fluide et rouge (prévenir le médecin car signe de gravité) ? – surveiller les constantes et la coloration des téguments – surveillance biologique sur PM : NFS plaquettes – radiologie de contrôle LES SIGNES PHYSIQUES 1- les anomalies du thorax thorax en entonnoir thorax en carène malformations de la CV : cypho-scoliose 2- les anomalies dynamiques le tirage : utilisation des muscles respiratoires accessoires perturbation du rythme respiratoire 28 3- inspection des mains, recherche de cyanose et de sueurs L ’hippocratisme digital : hypertrophie de la pulpe et des dernières phalanges des doigts et des orteils, qui est responsable d ’une incurvation de l ’ongle en « verre de montre » rencontré dans le cas d ’une hypoxie : ex, le cancer bronchique, mucoviscidose, dilatation des bronches parfois d ’origine congénitale la cyanose : coloration anormale, bleutée, violacée de la peau et des muqueuses (ongles, lèvres, ailes du nez, oreilles) Signe majeur de l’insuffisance respiratoire la sueur : sécrétion aqueuse contenant du chlorure de sodium et de l’urée. Elle est formée par les glandes sudoripares et éliminée par les pores de la peau en pathologie : hyperthermie, chocs septiques ou hypovolémiques, infections pulmonaires, tuberculose avec sueurs nocturnes +++ LA DOULEUR THORACIQUE Caractéristiques: prendre en considération: – début brutal ou progressif – siège et irradiation – type et intensité : coup de poignard, point de côté, déchirure – douleur modifiée lors de l ’effort, de la toux étiologies : toutes les douleurs thoraciques ne sont pas d ’origine pulmonaire, certaines peuvent être dues à des cardiopathies, ou des traumatismes (ex : fractures de côtes) embolie pulmonaire : douleur brutale, dyspnée, polypnée, +/- hémoptysie pneumothorax : brutale, en coup de poignard, dyspnée cancer broncho-pulmonaire : douleur sourde, hémoptysie, tenace avec toux pneumopathie : douleur en point de côté, dyspnée pleurésie : douleur progressive, toux sèche + / dyspnée rôle infirmier: Établir un recueil de données – circonstances d ’apparition : effort, repos… – siège de la douleur – irradiation – intensité : utiliser l’échelle analogique et visuelle de la douleur – type de la douleur – augmente t-elle lors d ’un effort de toux, respiration… – appeler le médecin – rassurer le patient MERCI DE VOTRE ATTENTION... 35