PDF - 35.97 Ko - La Région Languedoc Roussillon

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REGION
LANGUEDOC-ROUSSILLON
__________
CONSEIL
ECONOMIQUE ET SOCIAL
Session Plénière du
5 Novembre 2002
Adopté à l’unanimité
Le Président,
Jean-Claude BOUSQUET
Avis du Conseil Economique et Social
POUR LA REALISATION DE LA LIGNE FERROVIAIRE
MIXTE A GRANDE VITESSE SUD EUROPE
EN LANGUEDOC-ROUSSILLON
Depuis de nombreuses années le Conseil Economique et Social Régional se
préoccupe de la situation des transports régionaux. Adoptée en session plénière
le 22 novembre 1989 par l’Assemblée consultative, une résolution s’inquiétait,
déjà, des conséquences prévisibles de l’accroissement de la circulation et du trafic
en Languedoc-Roussillon. La coordination entre les divers modes de transport
était donc, à cette époque, reconnue comme une nécessité absolue destinée à
éviter un encombrement routier et autoroutier préjudiciable –selon les propres
termes de la résolution – « à l’économie d’une région située au carrefour de deux
grands axes européens de Communication ». Le CESR avait, par conséquent,
préconisé l’accélération de la réalisation de certaines infrastructures de transport,
et en particulier celle du TGV Méditerranée - Europe du Sud.
Treize ans se sont écoulés. La dimension européenne de la ligne nouvelle
ferroviaire à grande vitesse Languedoc-Roussillon, branche sud du TGV
Méditerranée s’est affirmée. Le projet ferroviaire à grande vitesse MontpellierBarcelone-Madrid, qui est l’un des 14 projets européens prioritaires figurant
HOTEL DE REGION – 201, AV. DE LA POMPIGNANE – 34064 MONTPELLIER CEDEX 2 – 04.67.22.93.41 – 04.67.22.93.42 – FAX 04.67.22.93.94
E-mail: [email protected] – Site : www.cr-languedocroussillon.fr/cesr
dans le Livre Blanc des transports présenté en juin 1994 au Sommet Européen de
Corfou est désormais inscrit dans le schéma du futur réseau européen des lignes
à grande vitesse.
Le projet a été plus récemment repris par Réseau Ferré de France ; rebaptisé
« Ligne Nouvelle Languedoc Roussillon », il prend en compte la nécessité de
développer le fret ferroviaire et se présente sous la forme d’une ligne mixte, apte
à la circulation des TGV et des trains de marchandises.
Concernant la mixité des infrastructures de transport, les choses ont donc
progressivement évolué de manière positive.
La procédure de qualification de Projet d’Intérêt Général (PIG) de la future ligne
nouvelle à grande vitesse entre Montpellier et Perpignan a débuté en 1996 pour
s’achever quatre ans plus tard. Quant à la modernisation de la ligne actuelle, elle
a été actée quasi simultanément.
On rappellera enfin qu’une décision gouvernementale, prise il y a deux ans, a fixé
à 2008 la date de mise en service du contournement TGV –ligne mixte
voyageurs & frêt- de Nîmes et Montpellier, et à 2004 la réalisation du tronçon
bi-national Perpignan-Figuéras.
La rentabilité socio-économique du contournement de Nîmes-Montpellier, évaluée
dans une fourchette se situant entre 11 et 13 %, est, en fait, très bonne.
Mais si la Ligne Nouvelle Languedoc Roussillon est aujourd’hui un projet
très avancé, sa concrétisation rencontre en revanche, à l’heure actuelle,
quelques sérieuses difficultés.
La décision prise le 7 août 2002, par le Gouvernement, d’engager un audit sur
les projets de liaisons ferroviaires, routières et fluviales, dont les conclusions
doivent être rendues d’ici le 31 décembre, est en effet de nature à modifier
sensiblement la situation. Il faut, en réalité, rappeler que Réseau Ferré de
France, maître d’ouvrage, n’engagera les travaux qu’après avoir obtenu le feu vert
gouvernemental et s’être assuré du bouclage financier de l’opération (1). Pour
1
(1) On rappellera à cet égard que le contrat de plan Etat-Région Languedoc-Roussillon 2000-2006, signé le 25 juillet 2000, stipulait
entre autres que «l’Etat réalisera hors contrat de plan les investissements nécessaires entre Nîmes et la frontière espagnole pour la ligne à
RFF, ce bouclage inclut les participations financières de l’Union Européenne, de
l’Etat,
complétées
par
des
participations
des
collectivités
locales
et
accompagnées d’un autofinancement limité de RFF.
En fait, il conviendra d’être très attentif au résultat de cet audit, dès qu’il sera
rendu public, et d’en tirer des conclusions utiles pour le développement
économique et social futur du Languedoc-Roussillon.
Dans l’attente des décisions nationales, les représentants économiques et sociaux
du Languedoc-Roussillon, ont tenu –à travers une bref survol des projets
d’aménagement ferroviaire - à rappeler les principaux enjeux européens,
nationaux et locaux liés à la réalisation de première phase des travaux
relatifs à la ligne nouvelle mixte (voyageurs & fret) ferroviaire à grande
vitesse en Languedoc-Roussillon :
•
Disparition programmée en 2008 de l’un des plus importants goulets
d’étranglement ferroviaire d’Europe grâce au contournement de Nîmes Montpellier.
•
La disparition de ce goulet d’étranglement aura une incidence majeure
sur
le
développement
du
Transport
Express
Régional
du
Languedoc-Roussillon.
S’agissant des voyageurs, le contournement TGV de NîmesMontpellier permettra, en effet selon une première estimation de RFF, le
passage de 41 à 60 circulations TER entre ces deux villes avec
prolongement possible vers Alès et Avignon. Cette mesure engendrera
un gain annuel de 330000 voyageurs et une desserte cadencée TER
ainsi rendue possible entre Nîmes et Montpellier, conforme aux
objectifs du Schéma Régional d’Aménagement et de Développement du
Territoire.
Concernant le fret l’incidence est également importante car le nombre
de trains de marchandises pourrait passer, journalièrement, de 89 à 178
grande vitesse »…mais aussi que… «le Conseil Régional pourra participer avec l’Etat à des opérations d’amélioration de ligne, hors
contrat de plan, en particulier pour pallier les phénomènes de saturation ».
à l’horizon 2015 permettant ainsi plus du doublement du trafic
ferroviaire marchandises national et transpyrénéen. On estime qu’à
terme 22 millions de tonnes pourraient ainsi transiter par le rail sur ce
tronçon contre 10 MT actuellement. L’autoroute A9 sera délestée
chaque jour de 3000 camions, soit 20 % du trafic actuel.
•
La réalisation du tronçon ferroviaire Perpignan-Figuéras doit permettre,
en établissant une ligne à grande vitesse entre Perpignan et Barcelone,
d’améliorer les installations terminales de Perpignan notamment par
la création d’un faisceau fret « international » (facilitant l’attente et la
réception des trains en provenance ou à destination de l’Espagne) et la
création de deux nouvelles voies en gare de Perpignan.
•
La modernisation de la ligne ferroviaire actuelle entre Montpellier et
Perpignan doit mobiliser 150 M€, au bénéfice notamment de la création
de voies d’évitement facilitant le trafic et de la modernisation de la
signalisation afin d’augmenter le débit de la ligne. Des travaux de
fluidification des trafics dans le complexe ferroviaire de Narbonne
sont également prévus.
En Conclusion :
Le Conseil Economique et Social régional considère que les décisions
prises concernant la mise en œuvre de la première phase de construction de
la Ligne Nouvelle Languedoc Roussillon doivent être maintenues et les
chantiers suivants réalisés dans les délais prévus :
-
Tronçon Perpignan-frontière espagnole en 2004,
-
Contournement de Nîmes-Montpellier en 2008.
S’agissant du tronçon Montpellier-Perpignan , la qualification en « Projet
d’Intérêt Général » doit permettre dès maintenant de rentrer dans une phase
opérationnelle : par l’acquisition du foncier, la fixation des emprises, la mise en
place des procédures administratives. Ceci permettrait une dynamique sur son
pourtour et serait le gage de la réalisation, au plus tard en 2015, de la globalité
de la LGV Méditerranée - Europe du Sud.
Les objectifs visés par la mise en place de cette liaison sont, on le voit, nombreux :
report de la route vers le rail d’une part significative des trafics fret et voyageurs,
fluidification accentuée des trafics nationaux et transpyrénéens, établissement à
terme d’une possible desserte cadencée TER sur l’ensemble du territoire
régional. Des études complémentaires devraient pouvoir être réalisées sur ces
différents points ; elles doivent être engagées dès 2003.
De tels engagements permettront de conduire une politique des transports tout à
la fois respectueuse de l’environnement et favorable à un aménagement équilibré
des territoires des régions traversées.
Pour toutes ces raisons, le Conseil Economique et Social Régional demande
solennellement que la réalisation globale de la liaison ferroviaire mixte à
grande vitesse Languedoc-Roussillon soit engagée dans les meilleurs
délais, même si une contribution doit être fournie par l’ensemble des
collectivités locales.