Visite Fruits et Légumes du Préfet Pierre de

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Visite Fruits et Légumes du Préfet Pierre de
Visite Fruits et Légumes du Préfet Pierre de BOUSQUET
Après une demi-journée consacrée à l’élevage le 8 juillet dernier, la FDSEA, les Jeunes Agriculteurs
de l’Hérault et la Chambre d’Agriculture de l’Hérault ont convié le 16 juillet dernier Pierre De
BOUSQUET, le préfet de l’Hérault, à une visite de terrain consacrée à la filière fruits et légumes.
Agriculture et environnement
Se rendant tout d’abord à la SCEA le Bourgidou, à Lansargues, le Préfet a pu visiter une exploitation
maraîchère (melons, fraises, salades. Les exploitants, Estelle et Guillaume BOUET, ont présenté au
Préfet les mesures qu’ils ont prises dans le cadre du programme agroenvironnemental de l’étang de
l’Or ainsi que de leur certification environnementale ISO 140001 : diagnostic biodiversité,
implantations de haies, construction d’une aire de lavage, gestion des déchets... Pour Denis
CARRETIER, président de la FDSEA de l’Hérault, « c’est la démonstration que les agriculteurs agissent
mieux par choix que par obligation ! ».
L’avenir de la filière lié au coût de la main d’œuvre
Arrivé à l’EARL Roux, à St Nazaire de Pézan, le Préfet a rencontré des producteurs de pommes. JeanVincent ROUX n’a pas manqué d’interpeller le représentant de l’Etat : « Expliquez moi comment
rester compétitif face aux autres pays européens quand le salaire minimum en France est aux
alentours de 9€ par heure alors que le salaire moyen en Espagne est de 5,15€ ou largement moins
en Pologne ! ». L’arboriculteur a également rappelé qu’1 hectare de verger représente un emploi
permanent.
Son frère Jean-Michel reconnaît que l’exonération des charges pour les travailleurs occasionnels,
obtenue suite à la grande mobilisation de la FNSEA fin 2009, représente une bouffée d’oxygène et a
permis de passer le cap difficile de ces dernières années. Mais à quand le geste promis pour les
permanents ? Rappelons que les agriculteurs s’acquittent d’ores et déjà de l’augmentation de la TIC
(Taxe Intérieure de Consommation) sur le carburant qui devait financer une baisse des charges sur
les salariés permanents, mesure qui n’a jamais vu le jour. « Ou alors il nous faut un SMIC
européen ! », indique le producteur. Quant au CICE (Crédit d’Impôt Compétitivité Emploi), il va dans
le bon sens mais sa mise en œuvre est bien trop complexe.
La nécessité d’une rénovation du verger méridional
Autre point développé pendant la visite, la rénovation des vergers : Jean-Luc Leydier, responsable
des fruits et légumes à la FDSEA de l’Hérault résume le problème : « planter un hectare de verger
coûte 40 000€ sans compter le coût de 10 000€ de l’installation de filets paragrêle, un jeune pour
vivre doit disposer d’au moins 10ha… » L’investissement est malheureusement dissuasif pour
l’installation !
Un plan de rénovation pourrait donner un coup de fouet positif à la filière, sans cela le risque de
perte rapide de performance du verger vieillissant est réel dans notre département.
La loi littoral doit être ajustée pour les agriculteurs
Enfin, dans les locaux de Cofruid’Oc, les représentants de l’agriculture ont soulevé la question de la
loi Littoral. Cette réglementation bloque de nombreux projets agricoles et en tout premier lieu pose
un problème d’importance pour la filière fruits et légumes : celui du logement des saisonniers. Point
positif, le Préfet a rapporté qu’il avait déjà eu l’occasion d’aborder ce point avec Frédéric Cuvillier,
ministre de la mer. Ils sont désormais conscients « qu’il faut faire évoluer la loi Littoral ».
Mais sur le court terme, le président de la Chambre d’Agriculture, Jérôme DESPEY, insiste : « il faut
résoudre des situations emblématiques et problématiques ». L’autorisation de création de hameaux
nouveaux intégrés à l’environnement à vocation agricole peut être une solution, le Préfet en a
conscience, mais les services de l’Etat devront passer des mots aux actes pour concrétiser des
solutions.
Jérôme DESPEY, Hervé DIEULEFES maire de Lansargues, Pierre De BOUSQUET Préfet de
l'Hérault et Jean-Vincent ROUX sur son exploitation