Guide des professions juridiques de la Tribune de Lyon 2014-2015
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Guide des professions juridiques de la Tribune de Lyon 2014-2015
© Yann Foray DROIT BANCAIRE ET BOURSIER L’ÉCLAIRAGE DE… MAÎTRE GÉRARD LEGRAND, avocat spécialisé en droit bancaire et boursier Les avocats en droit bancaire et boursier peuvent intervenir pour le compte de banques, d’entreprises ou de particuliers dans des situations diverses. Ils peuvent assurer une mission de conseil des opérations de financement ou à l’occasion de procédures de recouvrement. « J’interviens en qualité de conseil, par exemple pour les crédits structurés ou les contentieux complexes et sensibles (blanchiment, escroquerie, fraude ou emprunt toxique) », explique Me Legrand. Une loi relative à la sécurisation des prêts souscrits par les collectivités a d’ailleurs été promulguée le 29 juillet 2014. Elle vise à valider les prêts structurés Autre souscrits par ces dernières, qui seraient irréguliers. « Ce nouveauté texte est de nature à favoimportante riser un encadrement de la pour 2015, pratique et s’inscrit dans le les actions cadre d’un ensemble qui vise à encourager un règlement de groupe négocié des contentieux prévues par entre les banques et les colla loi Hamon. lectivités », note Me Legrand. 24 GUIDE DES PROFESSIONS JURIDIQUES 2014-2015 Parmi les autres évolutions cette année, « l’ordonnance du 20 février 2014 est venue assurer la transposition du règlement Bâle III. Son objectif : prévenir toute éventuelle crise des liquidités », confie Me Legrand. Elle s’est accompagnée d’un audit des différents établissements bancaires au niveau européen, en vue de tester leurs réactivité et capacité de résistance face à d’éventuelles secousses susceptibles d’affecter les marchés. « Le but est d’éviter que la défaillance d’un établissement ne déstabilise l’ensemble des marchés, comme en Grèce, par exemple », explique l’avocat spécialisé en droit bancaire. Autre nouveauté importante pour 2015, les actions de groupe prévues par la loi Hamon, qui permettent à un groupe de personnes d’engager une action en justice contre une entreprise ou des institutions, bancaires notamment. « Ce texte aura certainement une incidence en droit bancaire où des recours ne sont pas à exclure, affirme Me Legrand, notamment à propos du TEG (Taux effectif global), qui est destiné à renseigner sur le coût global d’un crédit, et suscite toujours un abondant contentieux entre emprunteurs et établissements de crédit ». DROIT BANCAIRE ET BOURSIER CAS PRATIQUE Maintenir la confiance avec sa banque malgré des difficultés financières Monsieur R., chef d’entreprise, est dans l’impossibilité d’honorer ses échéances auprès de sa banque, à la suite d’impayés qu’il a lui-même enregistrés. M onsieur R. se trouve être, par suite d’une véritable réaction en chaîne, soumis à une procédure de sauvegarde. Il a besoin, en vue d’espérer un redressement, de retrouver des moyens financiers. Comment contraindre le mauvais payeur à rembourser pour s’assurer ensuite la confiance de son banquier ? DANS L’IMMÉDIAT Il importe d’agir sans attendre auprès du client défaillant afin qu’il régularise sa situation et de prendre toutes mesures utiles en ce sens. Première mesure : mettre en place un protocole si la situation du client n’est pas trop obérée. Il peut être envisagé de négocier un échéancier. En pareil cas (en partant du principe qu’il vaut mieux être réglé sûrement sous quelques semaines ou mois, plutôt que pas du tout), il y aura lieu de sécuriser l’exécution par des garanties (gage sur stock, caution…) qui en constitueront la contrepartie. Une autre des mesures peut également aboutir, si les discussions s’avèrent impossibles, au prononcé d’une décision de justice. Obtenir une décision ne suffit pas, encore faut-il l’exécuter ! Il est donc important d’être parfaitement conseillé. Les mesures à prendre pouvant prendre la forme d’une saisie conservatoire sur créance ou sur stock, d’une inscription de nantissement sur fonds de commerce ou de toute autre disposition, en fonction de l’activité du débiteur. Obtenir une décision ne suffit pas, encore faut-il l’exécuter ! Il est donc important d’être parfaitement conseillé. CONVAINCRE SON BANQUIER Nul n’est à l’abri d’un impayé et le banquier est assez souvent confronté à ce type de problématique. Ce qui ne signifie pas pour autant que l’entreprise qui en est victime perdra la confiance de son banquier. L’avenir de la relation sera fonction de la situation financière exacte de l’entreprise (niveau de capitaux propres), de l’importance de l’incident par rapport à sa taille et de sa capacité à y faire face. On peut tout à fait parvenir à la mise en place d’un échéancier ou d’un plan, que cela soit dans le cadre d’une procédure de sauvegarde ou de redressement. Ou même en amont, si les difficultés ont été prises en compte suffisamment tôt : c’est l’intérêt des procédures de conciliation ou du mandat ad hoc, qui favorise souvent la mise en place de financements ou échéanciers car la situation de l’entreprise n’est alors pas trop compromise. GUIDE DES PROFESSIONS JURIDIQUES 2014-2015 25