Examen 2005
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Examen 2005
Mastère Management et Nouvelles Technologies Economie d’Internet Examen Lundi 12 décembre 2005. Durée : 2h Avec documents – sans PC portable Consigne générale : Cet examen comprend deux cas. Pour chacun de ces cas, vous fournirez des réponses courtes mais argumentées aux questions posées. *** I. DVD nouvelle génération : Blu-ray ou HD-DVD ? (12 pts) En vous appuyant sur les documents qui suivent, vous répondrez, de façon synthétique, aux questions suivantes : 1. Le « marché du DVD » présente-t-il des « effets réseaux » ? Si oui, quels sont ces effets réseaux ? 2. Dans le document 3, il est écrit : « Un accord semble plus que jamais compromis et nous nous acheminons vers une nouvelle guerre de formats ». Qu’est-ce qu’une « guerre de formats » ? Pourquoi parle-t-on dans cet article d’une « nouvelle » guerre de formats ? 3. Dans le document 1, il est écrit : « Mais même si certains analystes prédisent la victoire à terme du Blu-Ray, la bataille pourrait prendre jusqu'à deux ans. » Une telle prédiction est-elle possible ? Argumentez. 4. Commentez la phrase « Reste que l'arrivée sur le marché de deux formats de DVD de nouvelle génération pénalisera le secteur. » (document 4). 5. Quels seraient les avantages et les inconvénients d’un accord pour Sony et Toshiba ? (document 3) 6. Quelle est la stratégie de Sony avec la PS3 ? (document 2) 1 7. Quel rôle jouent les studios de cinéma dans les alliances ? (document 1) 8. Pourquoi le studio Paramount s’est-il inscrit dans les 2 alliances concurrentes ? (document 5) Documents Document 1 : les nouveaux formats DVD Plusieurs formats sont en concurrence pour prendre la relève du format DVD. Les deux principaux nouveaux formats sont le format Blu-Ray et le format HD-DVD. Le format Blu-Ray est soutenu par un consortium qui réunit Sony, Matsushita, Pioneer, Dell, HP, LG electronics, Apple, etc. et plusieurs studios de cinéma (Sony Pictures, MGM, 20th Century Fox, Disney, Paramount). La Blu-Ray Disc Association compte environ 200 membres. Le format Blu-Ray offre une capacité de stockage maximum de l’ordre de 50 Go (contre 4,7 Go pour les DVD actuels). Le format HD-DVD est soutenu par Toshiba et une alliance dont Nec, Sanyo, Microsoft, Intel et quatre studios de cinéma : Paramount, Universal, Warner Bros et New Line Cinema. Toshiba avance que 230 entreprises (de contenants ou de contenus) soutiennent le format HD-DVD. Par rapport au Blu-Ray, ce format apporte un système de protection plus flexible, des coûts de production plus faibles. Par contre, la capacité maximale n’est que de 30 Go contre 50 Go pour le Blu-Ray. Document 2 : le pari Blu-Ray (extrait d’un article du site overgame.com) (…) il y a cinq ans, les marchés du jeu vidéo et de la vidéo grand public avaient profité d'une symbiose étonnante. A sa sortie, la Playstation 2 était en effet moins chère que la vaste majorité des lecteurs DVD disponibles. En plus des joueurs, beaucoup d'acheteurs japonais ou nord-américains s'étaient donc laissé tenter par la console uniquement pour ses fonctions multimédia, ce qui était venu avantageusement arrondir les chiffres de vente. Et qui a, ensuite, profité au secteur DVD, le parc de lecteurs augmentant en même temps que le parc de PS2 installées. Pour la troisième version de la machine, Sony cherche à reproduire le même phénomène – à une différence près : la compagnie espère cette fois gagner sur les deux tableaux, le nouveau média optique utilisé par la Playstation 3, le Blu-Ray, lui appartenant en partie. Pousser la PS3, c'est également pousser l'adoption du format et, Stringer l'espère, faire décoller toute une chaîne de produits haute définition estampillés Sony, des caméras de tournage professionnelles jusqu'aux lecteurs de salon et aux téléviseurs. Bien sûr, pour que cette stratégie fonctionne, il faut que la Playstation 3 se vende. Mais apparemment, la marque dispose d'un fort pouvoir de séduction chez les majors de Hollywood ; du coup, cinq sur six d'entre elles ont déjà promis du supporter le Blu-Ray. "La raison pour laquelle Sony a soudainement obtenu ce support est simple," explique un responsable de studio à Hollywood Reporter. "La PS3 est un lecteur Blu-Ray qui va se vendre à 20 millions d'unités. Les premiers lecteurs haute définition sortiront à 1000$. La PS3, elle, pourrait être à 300 ou 400 dollars. Sony les vendra à perte pendant six mois ou un an juste pour pousser les lecteurs Blu-Ray sur le marché. Et pour que les studios [de cinéma] réalisent qu'ils doivent décliner leur contenu sur ce format." Contenu qui, à son tour, aidera à faire vendre des consoles. La boucle est donc bouclée, mais la recette est-elle aussi simple que cela ? Stringer en est convaincu. "Les consommateurs vont vouloir des appareils capables de supporter tous les formats et tous les types de contenu", affirme-t-il. "Et le consommateur est roi. C'est pourquoi la victoire de Sony ne fait aucun doute pour moi." (…) 2 Mais même si certains analystes prédisent la victoire à terme du Blu-Ray, la bataille pourrait prendre jusqu'à deux ans. (…) Le Blu-ray s'imposera-t-il (…) ? "Possible", avance prudemment Merrill Lynch. Bill Gates, de son côté, s'en fiche. Les yeux déjà tournés vers le très long terme, il pense à un futur où tout sera numérique et connecté. "Vos vidéos seront sur un disque dur dans votre poche ou sur Internet et tout sera beaucoup plus pratique", prédisait-il en octobre dernier lors d'une conférence. "Les discussions actuelles, HD vs Blu-ray, c'est tout simplement le dernier format physique que nous aurons." Document 3 : Le format unique du futur DVD dans l’impasse (extrait d’un article de Zdnet.fr) Les négociations entre Sony et Toshiba, pour créer un standard unique des futurs DVD, ont été interrompues faute d'un accord. C'est Toshiba qui l'a annoncé le 21 juin sans fournir de précisions sur les raisons de cet échec. Selon notre rédaction américaine de Gamespot.com, les deux groupes devraient se revoir autour d'une table avant la fin du mois. Mais chacun est dans de très mauvaises dispositions. «Un accord semble plus que jamais compromis et nous nous acheminons vers une nouvelle guerre de formats», confie à ZDNet.fr Jean-Marc Auffret, chef de groupe "home audio/vidéo" chez Sony France. «Rien n'est impossible mais les discussions sont moins bien engagées qu'auparavant.» (…) Document 4 : Pas de format unique pour les premiers équipements (extrait d’un article de Zdnet.fr) Pour les analystes et les experts du secteur, il est fort probable que des lecteurs compatibles avec les deux formats apparaîtront sur le marché, grâce notamment au développement de composants polyvalents. Cela s'est déjà produit avec les lecteursenregisteurs de DVD, qui sont aujourd'hui aux deux formats: DVD+RW et DVD-RW. Reste que l'arrivée sur le marché de deux formats de DVD de nouvelle génération pénalisera le secteur. «Ce qui a fait le succès du DVD actuel est que tous les acteurs se sont entendus sur un seul format, ce qui a considérablement accéléré l'adhésion à cette technologie», commente pour ZDNet.fr, Romain Corler, analyste chez GFK France. Selon l'institut d'étude, 75% des foyers français sont aujourd'hui équipés d'un lecteur de DVD, près de huit ans après son arrivée sur le marché. (…) Document 5 : Paramount mise sur les deux formats (extrait d’un article de Zdnet.fr) Dans la bataille qui se joue pour la prochaine génération de DVD, Paramount refuse de choisir. Tout en continuant à soutenir le format HD DVD, le studio de cinéma américain a annoncé que sa filiale vidéo, Paramount Home Entertainment, proposera également des films haute définition au format concurrent Blu Ray. (…) II. La location de vidéo (8 pts) En vous appuyant sur les documents qui suivent, vous répondrez, de façon synthétique, aux questions suivantes : 1. Quels sont les « plus » et les « moins » pour le consommateur de la VOD, du PPV et de la location de DVD (cf. document 1) ? 3 Stock (nombre de titres), choix horaire, chronologie média, facilité d’acquisition (déplacement, téléchargement), possibilités de copie, conditions d’accès (abonnement satellite ou câble, accès haut débit pour la VOD), possibilités de conseils 2. Quels sont les atouts et les faiblesses des loueurs de DVD à distance (comme Glowria) sur le marché de la location de vidéo ? 3. Commentez le document 3 (« tout cela se mord un peu la queue »). Quelles recommandations pourriez-vous faire au DG de FTI ? 4. Quelles sont les stratégies de Google et d’Apple ? Quels sont leurs atouts ? Document 1 : le marché de la location de vidéo Le marché de la location de vidéo s’organise autour de différentes solutions techniques. Les vidéo stores (magasins de location de vidéos – au format VHS et de plus en plus DVD) proposent un stock de DVD à la location, soit en magasin, soit dans des distributeurs automatiques ; les formules tarifaires comprennent le paiement à l’unité et des formules d’abonnement. Avec le pay-per-view (PPV ; en France, le Kiosque de Canal Satellite ou Multivision de TPS), le consommateur n’a pas le choix de l’horaire : il achète l’accès à un programme particulier, sans choix de l’horaire (il peut s’agir d’un programme sportif, d’un spectacle en direct, mais aussi d’un film). TF1, Canal Plus et France Télécom ont lancé récemment ou s’apprêtent à lancer des services de vidéo à la demande (VOD). La réception des programmes se fait sur un ordinateur en streaming (pour Canal Plus, par exemple) ou par téléchargement (TF1). En cas de téléchargement, le fichier n’est actif que temporairement (1 mois pour le service de TF1). Les films peuvent être visionnés sur l’ordinateur ou sur un téléviseur relié à l’ordinateur. Le prix de vente est de l’ordre de 5 euros, moins pour des documentaires ou des séries TV (de l’ordre de 2 euros). Canal Plus propose environ 700 films actuellement en VOD, dont 20% de nouveautés, et vise un catalogue de 1000 titres rapidement. L’utilisateur du service de Canal Plus doit télécharger un lecteur propriétaire, qui intègre un DRM (gestion de contenu numérique). Le délai entre la sortie en salle d’un film et sa disponibilité dans un des circuits de « location » est un élément très structurant de la concurrence entre les différentes « fenêtres » d’exposition d’un film. Le délai est de 6 mois pour la location de vidéo, de 9 mois pour le PPV, de 12 pour les chaînes payantes et de 24 mois pour les chaînes en clair. Le délai pour la VOD a été fixé à 9 mois sauf pour les films qui ont fait plus de 1 million d’entrées (12 mois). Document 2 : Le cinéma à la lettre (extrait d’un article de Libération) Louer un DVD sans bouger de son salon, c'est possible. Surfant sur l'engouement du grand public pour le DVD (plus de 40 % des foyers sont équipés), les sites de location par l'Internet se multiplient en France (…) Après le pionnier dvdfly en août 2001, locafilms et le mastodonte glowria ont débarqué sur le Web l'automne dernier, et les sites cinesofa.com et cineplaynet sont en construction. (…) Le fonctionnement de tous ces vidéoclubs en ligne est grosso modo le même. Après avoir donné son numéro de carte bancaire, l'internaute choisit une dizaine de films par ordre de préférence dans le catalogue du site. Il reçoit ses titres (jusqu'à 5 à la fois selon 4 l'abonnement) deux ou trois jours plus tard par la poste, dans une simple enveloppe (…). Après visionnage, l'internaute envoie le colis dans une enveloppe pré-affranchie fournie par le site, qui lui expédiera les films suivants de sa liste (…) (…) Les catalogues sont très fournis, tous les loueurs disposant d'au moins 2 000 titres chacun, les films les plus demandés comme Harry Potter étant disponibles en plusieurs centaines d'exemplaires (…). Pour faire la différence, glowria essaie de nouer des accords avec tous les éditeurs de DVD français sur l'ensemble de leur catalogue afin de proposer l'offre la plus étendue possible, des classiques de Disney aux documentaires en passant par le court métrage. (…) Reste la question de la coexistence avec les vidéoclubs classiques. Prenant exemple sur le marché américain, glowria préfère parler de «complémentarité» avec le commerce traditionnel. Edouard Ducray, de locafilms, renchérit en parlant d'«un autre mode de consommation du DVD qui va développer le marché de la location, de la même manière que le DVD a fait progresser le marché de la vidéo dans son ensemble». Le Parisien Paul Sultan, patron du plus grand vidéoclub d'Europe (Libération du 20 février), ne craint pas ces nouveaux venus : «Chez Palace Vidéo, les gens viennent aussi pour parler, se faire conseiller, et nous avons une offre suffisamment vaste pour faire la différence.» L'argument est sans doute valable pour Paris et les métropoles régionales, mais on peut penser que les «petits» vidéoclubs de province, au catalogue limité, risquent de pâtir de cette nouvelle concurrence. Soixante-dix pour cent des clients de glowria habitent en province… Document 3 : extrait d’une interview du DG de France Télévisions Interactive (sur Zdnet.fr) Quel modèle économique peut s'avérer rentable pour la VOD sur ADSL? Pour l'instant, uniquement un partage des revenus. On ne peut pas envisager autre chose tant que le marché n'est pas établi. Il est actuellement assez marginal aujourd'hui, voire décevant par rapport à ce que l'on pouvait en attendre (…) Il faut une base d'utilisateurs plus importante. C'est vrai aussi qu'il n'y a peut-être pas tous les contenus. S'il n'y a pas de contenus, il n'y a pas d'usage. Mais en même temps, s'il n'y a pas d'usage on ne fait pas beaucoup d'efforts pour avoir du contenu. Alors tout cela se mord un peu la queue (…). Document 4 : Google Video: la première brique d'un service de vidéo à la demande ? (extrait d’un article de Zdnet.fr) Google a mis fin aux rumeurs persistantes en lançant, le 27 juin, son nouveau moteur de recherche dédié aux vidéos (…). «Google est le seul moteur de recherche qui a toutes les cartes en main pour proposer des films à la demande via internet, au grand public», estime Allen Weiner, analyste chez Gartner. Selon lui, Google pourra faire payer en pay per view ou à l'abonnement, et insérer des publicités dans les vidéos. Document 5 : Après la musique, Apple peut-il imposer sa loi sur le marché de la vidéo ? (extrait d’un article de Zdnet.fr) Les nouvelles fonctionnalités vidéo de la plate-forme de téléchargement d'Apple iTunes Music Store (ITMS), liées à l'iPod vidéo, permettent de dessiner les contours d'un modèle économique susceptible de chambouler les marchés de la télévision, du cinéma et de la publicité, dans les années à venir (…). (…) la perspective d'étendre le succès de l'ITMS à la vidéo laisse entrevoir des perspectives qui affolent déjà l'industrie toute entière. «C'est une première étape gigantesque», a d'ailleurs affirmé Robert Iger, le directeur exécutif de Disney, lors de la présentation officielle du nouvel iPod. «En ce qui nous concerne, c'est le futur.» 5