LES VAGUES SCELERATES, UN PHENOMENE REEL MAIS
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LES VAGUES SCELERATES, UN PHENOMENE REEL MAIS
LES VAGUES SCELERATES, UN PHENOMENE REEL MAIS TOUJOURS MAL CONNU Par Anne BARTHELEMNY, Arnaud VAZEILLE Michel HUTHER Bureau Veritas – Division Marine SOMMAIRE Le phénomène de vague scélérate est connu depuis de nombreuses années et a fait l'objet d'un séminaire en 2000 dont les résultats ont été présentés à l'ATMA en 2001. En 2004, un nouveau séminaire a fait le point des travaux et progrès réalisés au cours des quatre années les séparant. Le mémoire présente une synthèse des communications faites à ce séminaire dans les domaines des observations de vagues et de dommages de structures marines, des simulations tant numériques qu'en bassin, de l'amélioration de la sécurité des unités en mer, de la prévision de l'apparition de vagues scélérates. Malgré les progrès enregistrés et rapportés, il est constaté qu'il reste encore beaucoup à faire pour permettre une bonne maîtrise du phénomène en projet par les ingénieurs et par les marins ou opérateurs pétroliers en exploitation des navires et des unités en mer. SUMMARY The rogue wave phenomenon is known from many years and has been the subject of a seminar in 2000, the results of which were presented at the ATMA in 2001. In 2004 a new seminar has been organized to check the works and progresses made during the four years between them. This paper presents a synthesis of the papers presented at this seminar in the areas of observed waves and marine structure damages, numerical and in model basin simulation, improvement of the safety of the units at sea, forecasting of rogue wave occurrence. In spite of the obtained and reported progresses, it has to be noted that it remains a lot to be done to allow a good management of the phenomenon in design by naval architects and by sailors or offshore operators to safely operate ships and units at sea. 1. INTRODUCTION Le phénomène de vagues exceptionnelles ou vagues dites scélérates est connu depuis de très nombreuses années. Bien qu'ayant été à l'origine de dommages importants sur plusieurs navires [1] (figure 1), le phénomène n'avait pas préoccupé outre mesure le monde maritime car considéré comme très très peu probable. Seuls les "chercheurs" s'en préoccupaient et travaillaient en silence, jusqu'au séminaire organisé par Ifremer en novembre 2000 [2] durant lequel il a été possible d'avoir une vue globale des résultats obtenus et des interrogations toujours existantes. Suite au séminaire une revue de l'Etat de l'Art sur le sujet a été présentée en 2001 à l'ATMA [3]. Le séminaire et les publications effectuées à son sujet vinrent sans doute à un moment propice car il faut reconnaître que depuis le sujet est devenu d'intérêt publique puisque relayé par la presse et les télévisions. Nous avons pu ainsi voir des reportages impressionnants avec vidéo, par exemple, de la passerelle du "Caledonian Star" détruite par une vagues scélérate au cours d'un voyage de retour de l'Antarctique (Figure 2). Il est désormais courant de voir rapporter des dommages de navires en mentionnant que ceux-ci sont le résultats d'une vague scélérate, comme par exemple dans FAIRPLAY du 18 avril dernier. Le communiqué indiquait: "Le Figure 1: Flambement du pont principal du Ville de Marseille navire à passager norvégien Norvegian Dawn a été touché par une vague scélérate de 21 m samedi 16 avril, 62 cabines ayant été inondées et quatre passagers blessés ….. Un communiqué officiel de NCL annonça que le navire naviguait la nuit du 15 avril par une mer extrêmement forte au large de la côte de Floride, mais que la mer s'était calmée avant que la vague ne heurte le navire." S'étant donnés rendez-vous lors du séminaire de 2000, les scientifiques et représentants du monde maritimes se sont retrouvés de nouveau à Brest sous l'égide de Ifremer du 20 au 22 octobre 2004 afin de faire de nouveau le point sur le sujet. Nous avons considéré intéressant, comme en 2001, de faire une synthèse des nouveaux résultats présentés. Figure 2: Passerelle du "Caledonian Star" après la rencontre avec une vague scélérate Si les espoirs de voir de nouveaux événements bien identifiés et analysés ont été quelque peu déçus, il a été constaté un très grand pas en avant dans la simulation du phénomène permettant une meilleure compréhension de sa formation et ouvrant la voie à la possibilité de prévoir ses effets sur les structures marines. Les présentations au séminaire peuvent être classées en 4 grandes familles qui sont passées en revue: les observations de vagues et de dommages de structures marines, les simulations numériques et en bassin, les travaux visant à améliorer la sécurité des unités en mer, les travaux visant à prévoir l'apparition de vagues scélérates. 2. OBSERVATIONS Depuis 2000, compte-tenu des présentations effectuées on pouvait s'attendre à de nombreux nouveaux rapports d'observation de vagues ou de dommages. En fait seuls 3 présentations concernent des observations de vague et 2 des dommages sur des structures. Ce peu d'observations renforce les conclusions du passé: même si le phénomène de vague scélérates est beaucoup plus fréquents dans la nature qu'il n'était admis, la probabilité de se trouver à l'endroit et au moment où il se produit est très très faible. 2.1 Mesures à la mer 2.2 Accidents Lors du séminaire, 3 nouveaux rapports d'observations en mer ont été présentées dans des zones connues pour la possibilité d'existence du phénomène, la Mer du Nord et Comme mentionné précédemment, seulement 2 présentations rapportent des accidents attribués aux vagues scélérates, un concerne le FPSO Schiehallion en Mer du Nord et l'autre des pertes de navires sur les côtes de Norvège. l'Océan Indien (côtes d'Afrique du Sud), mais aussi dans une zone plus inattendue, la Mer Noire. En Mer du Nord on retrouve les données du champs pétrolier d'Ekofisk mais aussi des mesures sur une période de 6 mois au large des côtes belges. En Océan Indien, les observations ont été effectuées à partir d'une plate-forme pétrolière située en bordure du courant "Algulhas" sur une période de 6 ans. Les mesures donnent quelques 1563 vagues pouvant être classées vagues scélérates conduisant à une probabilité d'apparition de 3,1 %, ce qui conforte le chiffre donné par Liu et Pinho en 2004 pour l'Atlantique sud de 3,7%. Les vagues scélérates ont été observées aussi bien par fortes tempêtes que par mers moyennes. Les hauteurs des vagues de type scélérates obtenues par le système de mesure se placent entre 25 et 30 m, mais quelques mesures donnent des valeurs considérées comme des anomalies de mesure, non réellement expliquées, 6 points entre 40 et 50 m, et même un point à 71 m. En Mer Noire, ce sont 15.000 enregistrement de vagues qui ont été traités. Une vague scélérate de 10,3 m dans une mer de hauteur significative de 2,6 m est présentée, donnant un facteur Hmax/Hsign de 3,9 (figure 3) Le Schiehallion, un FPSO de 228 m de long, a eu à affronter l'assaut d'une vague scélérate la nuit du 9 nov 1998. L'état de mer correspondait à une hauteur significative de 14 m mais le bordé de l'étrave a été enfoncé de quelques 25 cm sur plusieurs mailles à une distance entre 15 et 20 m au dessus de la flottaison. Sur les côtes de Norvège, une analyse des naufrages de chalutiers sur une période de 9 ans, ayant entraîné la perte de 72 vies humaines, conduit à constater que les pertes se concentrent sur 24 zones correspondant toutes à des zones à forte probabilité d'apparition de vagues scélérates. Sur l'une des zones, Stad, il a été enregistré le retournement de 8 navires avec pertes de 28 vie humaines. Les pertes y sont clairement attribuées au phénomène de vagues scélérates conduisant les autorité norvégiennes à tester un système d'alerte aux navires. 3. SIMULATIONS Si le nombre de communications relatives aux observations est faible, il n'en est pas de même de celles concernant les simulations. C'est dans le domaine de la simulation numérique que les efforts se sont portés, d'ailleurs avec succès. Si on compte 3 présentations de simulations en bassin, on en compte 13 sur des simulations numériques. 3.1 Simulations numériques La première constatation est qu'il se confirme la possibilité de simuler numériquement le phénomène d'apparition d'une vague scélérate. Plusieurs modèles s'affrontent, basés sur des interférences d'ondes, des solitons, des ondelettes, des ondes aléatoires, des trains d'ondes, des focalisations d'énergie. Figure 3 – Vague scélérate en Mer Noire (22 nov 2001) Toutes permettent de générer des vagues scélérates représentatives des observations, et toutes s'accordent sur le caractère fortement non linéaire du phénomène. Les travaux montrent clairement que même le 2ème ordre est insuffisant pour approcher correctement la forme d'une vague scélérate (figure 4). Parmi l'ensemble des présentations nous avons choisi un exemple de traitement 3D correspondant à des bassins numériques sur lesquels travaillent des équipes françaises et qui illustrent bien les capacités des modèles et des moyens informatiques actuels [4-5] (figure 5). Figure 4: Modèles du 1er et 2ème ordre comparés à une mesure création de vagues scélérates pour des conditions particulières de houle, courant et vent, et que les spectres d'ondelettes peuvent être un outil intéressant pour déterminer l'existence de vagues scélérates à partir des mesures de profils de vagues. Les travaux de [4] concernent la génération en bassin 3D de vagues scélérates et la comparaison avec un modèle de bassin numérique, confirmant la possibilité de générer en bassin une vague scélérate et montrant une bonne concordance des deux résultats. La dernière présentation concerne des essais en bassin avec mesures de pression sur le bordé d'un modèle du FPSO Schiehallion qui a été mentionné précédemment, dans le but d'expliquer les avaries observées. Les mesures ont concerné les pentes des vagues, les vitesses fluides et les pressions engendrées. Les résultats montrent que les pressions sont plus fonction de la pente des vagues que des mouvements relatifs mais que ni le modèle linéaire ni celui du second ordre permettent de représenter correctement le phénomènes observés. 4. SECURITE DES UNITES EN MER Figure 5: Focalisation de vague en bassin numérique [4] En complément de la simulation de la forme des vagues scélérates, les modèles permettent d'approcher les champs de vitesses fluides qui sont à la base des calculs des interactions fluide-structure et des efforts dynamiques s'exerçant sur les bordés des structures. La connaissance du phénomène présente un intérêt pour l'ingénieur si elle permet de déterminer les effets sur les structures marines et d'évaluer le niveau de sécurité. Ainsi 4 présentations concernent des travaux sur les méthodes de prédiction des effets locaux et 4 concernent le comportement du navire. 4.1 Prédiction des effets locaux Les développements des modèles numériques n'ont pas éliminé les recherches de simulations dans des bassins à houle. Les travaux se poursuivent sur la génération de la vague scélérate elle-même mais aussi pour la mesure de ses actions sur des structures marines. Le premier niveau d'avarie sur une structure correspond à la déformation permanente des tôles et panneaux raidis des bordés des unités. C'est le cas par exemple du Schiehallion mentionné en 2.2. Les déformations sont induites par les pressions d'impact, comme dans le cas du slamming des navires. Pour le calcul de projets la méthode actuelle est de déterminer les vitesses maximales à partir desquelles les pressions d'impact sont déterminées par calculs ordinateurs. Ainsi on peut noter des générations de vagues scélérates en canal avec effet de courant et de vent sur des groupes de vagues aléatoires et leur caractérisation par spectres d'ondelettes [6]. Les résultats montrent la possibilité de Les présentations concernent des déterminations par mesures en bassin des vitesses de liquide avec recherche des corrélations avec des caractéristiques des vagues, principalement la hauteur et la pente, 3.2 Simulations en bassin et des modèles de vague, premier et second ordre (figure 6). Figure 6: Distribution en probabilité des vitesses suivant le modèle de vague Il est noté la difficulté soulevée par les lois de similitudes, les champs de vitesses suivant la loi de Froude, les pressions d'impacts relevant plus de la compressibilité et de la cavitation. 4.2 Comportement du navire Le comportement global du navire fait aussi l'objet des attentions des chercheurs. Deux domaines sont concernés, le risque de retournement par perte de stabilité suite à envahissement et de dommages globaux de structures avec ruptures. Pour les risques liés à la stabilité une étude propose des règles opérationnelles pour les petits navires afin d'éviter les pertes de stabilité et une autre française présente une approche originale de calcul dynamique sur houle d'un flotteur avec embarquement progressif d'eau jusqu'au retournement [7]. Les 2 autres présentations concernent les règles de classification des navires: la position de l'AISC (Association Internationale des Sociétés de Classification) confirmant la prise en compte du phénomène pour l'amélioration des règles existantes ou le développement de nouvelles règles et l'analyse des règles de module minimum vis-à-vis des efforts induits par une vague scélérate. On peut ainsi constater que les nouvelles règles AISC pour les minéraliers améliorant la sécurité vis-à-vis des risques d'envahissement à l'avant sont parfaitement en ligne avec les résultats des travaux effectués sur les effets des vagues scélérates. Au sujet des règles de module minimum, des calculs de moments induits sur un FPSO et un porte-conteneurs par une vague scélérate, la vague de Draupner (hauteur de 26 m observée en Mer du Nord en 1995 [3]) ont été effectués en pas de temps permettant de déterminer la valeur extrême du moment à la coupe au maître. Les résultats des calculs du FPSO ont été comparés à des mesures en bassin donnant une bonne corrélation (figure 7). Figure 7: Moment de flexion en fonction du temps au passage de la vague scélérate, calculs et mesures en bassin Le résultat est quelque peu surprenant mais intéressant car il donne des valeurs inférieures à celles du moment réglementaire actuel. Concerant le FPSO, la présentation conclue: "Il a été montré que pour cette vague particulière et cette coque de FPSO les charges sont dans le domaine de celles attendus et qu'il n'apparaît pas nécessaire de modifier les règles de conception".Il doit donc être souligné qu'il s'agit d'une vague avec des caractéristiques particulières, de deux navires particuliers, et que le moment de houle a été calculé au milieu de la poutre navire alors que les avaries observées montrent un moment maximum dans la zone du tiers avant des navires [3]. 5. PREVISIONS L'autre domaine qui, avec la simulation du phénomène, préoccupe le plus les chercheurs est celui de la prévision dans le but d'alerter les navires ou les opérateurs des unités pétrolières en mer. En effet on compte pas moins de 14 présentations sur le sujet, 9 traitant de l'évaluation de la fréquence d'apparition, 5 de la possibilité d'existence de vagues scélérates. 5.1 Fréquence d'apparition La grande difficulté d'estimation de la fréquence d'apparition d'une vague scélérate réside dans sa très très faible probabilité. Les valeurs de probabilité admises sont de l'ordre de 10-4 par an ce qui conduit à des probabilités à long terme de 10-11 à 10-12 ou encore 10-8 par vagues de tempête. Les approches sont donc basées sur des modèles de queues de distributions. Les méthodes s'appuient sur des spectres d'énergie de houle et des formulations non linéaires ou des équations de Schrödinger non linéaires. La réelle difficulté est qu'il est pratiquement impossible de calibrer les formulations de manière efficace avec des observations vu leur très faible nombre et le manque d'information sur les états de mer correspondant. 5.2 Possibilité s'existence L'autre approche concerne la possibilité d'évaluer le risque ou non d'apparition de vagues scélérates suivant certaines conditions de mer, de vent et de courant. D'après les sites où de telles vagues ont été le plus souvent observées des modèles d'évaluation ont été développés, en particulier sur les côtes d'Afrique du Sud et de Norvège. Les vagues scélérates présentant un front de vague de pente anormalement raide et une forte dissymétrie, deux facteurs sont retenus: la cambrure des vagues et le kurtosis du spectre de houle. Considérant les origines possibles, à ces deux paramètres est ajouté un indice mesurant la probabilité de vagues croisées. On notera plus particulièrement un modèle développé par Météo-France [8] basé sur la cambrure et le risque de vagues croisées et utilisé pour l'opération des navires rapides dans la zone du golfe de Gênes (figure 8). Figure 8: Indice de cambrure de vague en Méditerranée Une autre méthode originale a été présentée, basée sur une théorie de transition entre classes de spectres de vague. Cinq classes ont été définies: 1- vagues du vent 2- houle 3- vagues du vent et houle récente de fréquence voisine 4- vagues du vent et houle ancienne de fréquence et direction éloignées 5- vagues du vent et houle confondues en fréquence et direction La théorie prévoit des vagues scélérates pour certains types de transition, en particulier 1-3 ou 3-1. L'application de la méthode en Mer du Nord pour les périodes pendant lesquelles des vagues scélérates ont été observées donnent de bonnes corrélations. Cependant on notera pour terminer l'étude effectuée en Mer du Nord sur le champs de Frigg dont les résultats avaient été présentés en 2004 à l'ATMA [9] et qui conclue à l'impossibilité de définir des paramètres permettant de prévoir correctement le risque ou non d'apparition de vagues scélérates, les fausses alarmes étant aussi nombreuses que les vrais. 6. CONCLUSION Les travaux effectués au cours des 4 dernières années montrent clairement que le phénomène de vague scélérate est désormais pris très au sérieux par le monde maritime. Les études continuent à chercher une caractérisation précise de ce que l'on peut appeler vague scélérate et les conditions dans lesquelles elle peut se produire. Il est d'ailleurs remarqué que l'intérêt pour ce phénomène est sorti du monde professionnel puisqu'il en est de plus en plus souvent question dans les média, presse écrite mais aussi télévision. Depuis le séminaire de 2000 [2], de nombreux progrès ont été constatés dans tous les domaines, mesures en bassin et simulations par calcul ordinateur. En outre des études de comportement de structures marines ont été effectuées ouvrant la porte à des outils pour les projets, en évaluation du risque de chavirement ou de dommages structurels. Des modèles de prévision de risque d'apparition de vagues scélérates ont été développés, testés par rapport à des observations, et même mis en pratique de manière opérationnelle en Méditerranée pour l'exploitation des navires rapides. Cependant il reste encore beaucoup à faire pour bien comprendre le phénomène et le maîtriser, tant du point de vu projet que du point de vu opération des unités en mer. En particulier il n'est toujours pas possible de relier clairement le risque d'apparition d'une vague scélérate à des paramètres particuliers des états de mer et le peu d'observations documentées rend très difficile la vérification de la validité des modèles théoriques. REFERENCES: [1] P. de Livois, N. Ket – Avaries du "Ville de Marseille" par très gros temps –Bulletin Technique du Bureau Veritas, juillet 1978 [2] M. Olagnon, G.A. Athanassoulis, editors Proceedings of the Rogue Waves 2000 workshop - Ifremer, ISBN 2-84433-063-0 [3] M. Huther, J.C. Le Hire, M. Olagnon, Vagues Exceptionnelles et Dommages en Mer – ATMA - Paris, octobre 2001. [4] F. Bonnefoy, P. Roux de Reilheac, D. Le Touzé, P. Ferrant – Numerical and physical experiments of wave focussing in short-crested seas – Rogue waves 2004, SeaTechWeek 2004 – Brest octobre 2004 [5] C. Fochesato, F. Dias, S. Grilli – Wave energy focussing in a three-dimensional numerical wave tank - Rogue waves 2004, SeaTechWeek 2004 – Brest octobre 2004 [6] J.P. Giovanangeli, C. Kharif, E. Pelinovsky – Experimental study of the wind effect on the focussing of transient wave groups - Rogue waves 2004, SeaTechWeek 2004 – Brest octobre 2004 [7] G. Oger, M. Doring, B. Alessandrini, P. Ferrant – SPH: Toward the simulation of wave-body interactions in extreme seas – Rogue waves 2004, SeaTechWeek 2004 – Brest octobre 2004 [8] H. Savina, J.M. Lefèvre – Sea State in Marine Safety Information, Present state, future prospects - Rogue waves 2004, SeaTechWeek 2004 – Brest octobre 2004 [9] M. Olagnon, A.K. Magnusson Confrontation d’hypothèses sur les vagues exceptionnelles avec des statistiques en mer du Nord – ATMA - Paris, juin 2004.