Homélie pour l`inauguration de la crèche - Paroisse Saint

2° dimanche de l’Avent A, 3-4 décembre 2016
Adamville
pour l’inauguration de la crèche
A trois semaines de Noël, le risque habituel : traverser Noël avec l’armure (blindage) de
nos soucis, avec une espérance fatiguée, une petite drogue de fête (« dites : joyeuses
fêtes ! ») mais en pensant que tout continuera comme d’habitude et qu’on s’en tirera si
on a de la chance…
** « Moi, je vous baptise dans l’eau, en vue de la conversion, dit Jean-Baptiste. Mais Lui,
Jésus, vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Alors → Préparez le chemin du
Seigneur, aplanissez sa route
Etre baptisé dans l’Esprit Saint et le feu, ça veut dire que pour nous, vivre, c’est être
plongé dans un amour plus grand que nous, un amour qui nous porte et nous pousse en
avant. Le contraire serait de constater que nous sommes un feu éteint, que tout ce qui
est capable de ranimer une flamme d’amour est déjà éteint en nous.
A trois semaines de Noël, Jean-Baptiste nous dit : laissez-vous faire, quoi, laissez-vous
plonger dans cet amour qui ne demande qu’à renaître.
Mais comment ?
Concrètement, qqch nous est donné à voir ce matin :
** dans la parole de Dieu
** dans cette crèche suspendue…
Dans la parole d’Isaïe, chap. 11
Ça bouge dans tous les sens :
** Qqch monte : la petite pousse de l’arbre de Jessé…
** qqch descend : les dons de l’Esprit, comme une pluie qui fait du bien
Au milieu de cela c’est la terre habitée.
Après le paradis terrestre, comme Dieu qui dessine une création harmonieuse…
Après l’arche de Noé, comme Dieu qui prend le monde dans sa main pour le protéger de
la noyade,
c’est la vision du royaume messianique… celui que nous attendons mais aussi que nous
avons à construire. C’est bien le sens de l’encyclique Laudato si : rencontre du don de
Dieu et des efforts de l’homme = ça monte et ça descend
Regardons la crèche
→ Suspension, comme l’eucharistie. Dans la messe, l’autel est posé en terre, sous la
coupole qui ouvre vers le divin. Jésus descend et nous le recevons, les pieds sur terre.
→ Crèche, rencontre des étoiles et des santons… rencontre de la présence mystérieuse
de Dieu et de la terre des hommes. Santons, figurines de terre cuite, avec leurs petits
pieds de terre.
→ « Credo »… pour nous les hommes et pour notre salut, il s’est fait homme… il a pris
chair de la Vierge Marie… il est descendu pour nous.
La naissance de Jésus, c’est Dieu qui descend. St Léon dit : il s’est fait homme pour que
nous soyons divinisés.
Vous dites : un plongeons dans l’amour, notre crèche ? Oui, c’est un beau travail
communautaire, un défi gros comme les journées d’amitié.
C’est bien intéressant de monter un projet original, de le tenir dans la durée avec des
conditions de travail pas très faciles, de mettre en relation beaucoup d’amis, d’habiter le
chœur/cœur de l’église, de faire réagir nos compagnons d’Adamville et de plus loin.
Il nous reste à regarder et à montrer. En donnant à voir une œuvre, on lit dans les yeux
des gens et ça permet de mieux voir et de se lâcher. Avec Noël, « donner à voir » Dieu
qui descend ou qui se fait humain…
Il nous reste à « écouter ce que vous voyez » :
« Une crèche inédite, innovante, incroyable, inventive, intuitive, incomparable »
« on ne peut que contempler, comme devant un berceau: c’est pleinement Noël, le vrai !
Et en ressortant, on découvre la crèche dans le baptistère : art et tradition peuvent
cohabiter, c’est l’Eglise ! »
« Le chœur est habité, propice au recueillement. Quelle belle réalisation collective !!! »
Voici le témoignage de nos artistes :
L'idée a germé, elle s'est construite, nous avons été appelées et portées par le projet.
Jésus, Marie, Joseph sont insérés dans une mandorle lumineuse.
La mandorle est une forme ovale à l'intersection de deux cercles, symbole de la
rencontre entre Dieu et l'homme.
Nous sommes invités à entrer au cœur de la Foi en ce début d'Avent.
La présence de la crèche au choeur de l'église, visible par tous,
nous appelle à regarder vers le Ciel.
L'absence de couleur et l'effet de transparence exprimés par le choix des matériaux
vient suggérer l'Invisible enfoui au cœur de chacun.
Cette représentation de la Nativité vient nous surprendre et nous interpeller
dans notre monde contemporain où Dieu s'incarne.
« Là où naît Dieu fleurit la Miséricorde » Pape François
Pierre-Edouard Le Nail