Télécharger les pistes d`animation

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CIPS - Affiches de Pastorale scolaire 2009-2010
Pistes d’animation affiche 2
Ce projet nous plonge au cœur des attitudes évangéliques, celles que l'on retrouve dans la scène du Jugement dernier: Mt
25,31-46
Mois
Paroles bibliques
Paroles de chansons de Noah
Thématiques
11/2009
« J'étais un étranger et « Pour refuser de n'être personne, et
vous m'avez accueilli » résister, devenir un homme. Pour le
plaisir de partager, danser pour
danser. »
Noah Danser
Mt 25, 35b
Multiculturalité,
multiconfessionnalité, accueil,
plaisir du partage avec l'autre qui
est différent
Ces différentes pistes s’appliquent tantôt aux adultes, tantôt aux plus jeunes.
Certaines peuvent être adaptées en fonction du public.
I. L’affiche.
•
L’image
o Observer les personnes dessinées : que représente celle qui est tout en gris ?
Diverses interprétations sont possibles…
Les différences que nous y voyons représentent-elles une difficulté ou une
richesse ?
Quelle est l’attitude la plus répandue autour de nous ? (proches, collègues,
copains, médias…) à propos de ces différences ( race, culture, religion…) ?
o Reproduire une chaîne de petits bonshommes et leur dessiner un visage, pour
qu’ils deviennent « quelqu’un »
o Organiser dans l’école une chaîne de solidarité, voire à l’extérieur (par
exemple, transporter des vivres de l’école au Resto du Cœur en faisant une
chaîne). Il est important d'agir.
•
La Parole d’Evangile
o Qui est mon étranger ? C’est celui qui me paraît autre, différent, ce qui peut
susciter de la peur. L’étranger peut être mon voisin, cela peut être aussi le
jeune pour l’adulte : « Nos ados, ces inconnus »
o Comment aussi vaincre nos peurs ?
o Comment pourrions-nous agir en référence à cette Parole avec les
limites qui sont les nôtres ?
ο Chercher d'autres références évangéliques : exemples:
- Le centurion romain: Matthieu 8,54...
- La samaritaine
: Jean, 4,1..
- La cananéenne
: Marc, 7,24...
- Le 10ème lépreux : Luc, 17,11...
•
La chanson
Reprendre la chanson dans son ensemble (voir annexe 1).
Qu’est-ce que c’est que ce monde « cabossé », pourquoi faudrait-il le
« cadencer » ? Dans l’école et en pastorale.
Jouer sur les paroles :
Pour refuser de…
Et résister à…
Devenir un homme pour…
L'extrait et les mots mis en évidence:
o
Discuter sur la notion de « personne » et « quelqu’un »: tout le
monde est quelqu’un: verbaliser cela, faire le lien avec la citation de
Matthieu. Pourquoi ne pas y associer les mots « plaisir et accueillir ».
Partager, c’est un plaisir.
o
Pour le plaisir de partager… pourquoi ne pas créer dans l’école
un lieu, un contexte esthétique pour mettre en valeur l’esthétisme de
l’affiche?
o
Au début de semaine, un professeur amène un petit texte qui dit
le plaisir de retrouver ses élèves: le plaisir de la rencontre passe avant
la matière. Par la suite, les élèves qui le désirent peuvent aussi amener
un texte sur le même thème
o
Pour le plaisir de se rencontrer et de découvrir: pourquoi pas,
avec les profs et éducateurs, la visite d’un lieu «étrange» (synagogue,
église orthodoxe…) ou d’une exposition surprenante…( lors d’une
journée pédagogique?), suivi d’un repas convivial
II. Autres pistes .
•
Chercher d’autres chansons qui nous « parlent ». Exemples : annexes 2, 3, 4.
Faire des liens avec l'affiche.
•
Le jeu des locataires (annexe 5)
•
Recherche de photos, peintures, planches de BD pour montrer que l’étranger a
différents visages.
•
Fabriquer un photolangage représentant l’accueil,le partage, ou l’exclusion.
(Ou le préparer à l’avance).
•
Choisir une photo et par groupes de 3 ou 4 ( selon le nombre de participants),
Inventer une histoire en rapport avec la phrase d’Evangile et/ou avec la chanson.
•
Des témoins qui n’ont pas eu peur de se mouiller pour le plus petit, le plus pauvre,
l’étranger, le différent, le malade : Père Damien, Soeur Emmanuelle, Mère Teresa…
Comment comprendre « la mission » aujourd’hui ?
(voir texte de Myriam Tonus : annexe 6)
•
Une approche de l’étranger au travers de sa culture :
Extrait du livre de A. Maalouf, « Le dérèglement du monde » :
À l’heure de la mondialisation, quel partage culturel au sein de notre école ?
(annexe 7)
Commentaires autour d’un extrait de « Identités meurtrières » du même auteur.
(Voir annexe 8 )
●
Un temps d'intériorité partagé: « On peut également accueillir ce qui vient de l'autre,
en respectant la foi et la recherche de chacun et en ne perdant pas sa propre
richesse , »
Suggestion : « Ensemble pour prier et prier ensemble » ?
-Prier ensemble : tout le monde récite la même prière.
-Ensemble pour prier : Tous sont réunis, chacun selon ses textes,
sa prière, ses traditions,en référence aux représentants de toutes
les religions réunies à Assise autour du pape Jean-Paul II en 1986.
●
Texte de Stan Rougier, tiré de son livre « Une vie pour aimer »,
mediaspaul, Paris, 1998 ( annexe 9)
●
Possibilité de partager une tradition familiale (un plat, une danse, un habit,
le récit d’une fête…)
● Outils de réflexion et de formation d’Entraide et Fraternité/Vivre ensemble :
www.entraide.be Service jeunes : [email protected]
*************************************
Annexe 1
Danser – Y.Noah
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Pour implorer les dieux,
Ou pour se dire adieu.
Exorciser ses haines et ses peurs,
Vivre la musique de l'intérieur.
Pour faire jaillir de l'eau,
Et s'envoler encore plus haut.
Et faire briller nos coeurs et nos corps.
Fêter l'amour, fêter la mort.
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Pour éloigner les mauvais sorts,
Pour exister juste un peu plus fort.
Laisser le pire pour le meilleur,
Danser, prier comme un derviche tourneur.
Pour les traditions, danser !
Pour les émotions, danser !
Et pour fêter la terre ou la nation,
Danser pour danser !
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Hééééé Hi hé hi hé hé
Pour refuser de n'être personne,
Et résister, devenir un homme !
Pour le plaisir de partager,
Danser pour danser !
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
Danser pour oublier que le monde est cabossé.
Danser, redessiner un monde cadencé.
o
Toi plus Moi - Grégoire.
Toi plus moi, plus eux plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui plus elle et tout ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez, laissez faire l'insouciance
A deux à mille je sais qu'on est capable
tout est possible tout est réalisable
on peut s'enfuir bien plus haut que nos rêves
on peut partir bien plus loin que la grève
Oh Toi plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui plus elle plus tout ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez c'est notre jour de chance
Avec l'envie la force et le courage
le froid la peur ne sont que des mirages
laissez tomber les malheurs pour une fois
allez venez , reprenez avec moi.
Oh, toi plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui plus elle et tout ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez laissez faire l'insouciance
Je sais c'est vrai ma chanson est naïve
même un peu bête , mais bien inoffensive
et même si elle ne change pas le monde
elle vous invite a entrer dans la ronde
Oh toi plus moi plus tous ceux qui le veulent
plus lui plus elle et tous ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez c'est notre jour de chance
L'espoir l'ardeur font tous ceux qu'il te faut
mes bras mon coeur mes épaules et mon dos
je veux te voir des étoiles dans les yeux
je veux nous voir insoumis et heureux
Oh toi plus moi plus tous ceux qui le veulent
plus lui plus elle et tous ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez, laissez faire l'insouciance
Oh toi plus moi plus tous ceux qui le veulent
plus lui plus elle et tous ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez c'est notre jour de chance
Oh toi plus moi plus tous ceux qui le veulent
Annexe 2
plus lui plus elle et tous ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez et entrez dans la danse
Annexe 3
Alors regarde – Patrick Bruel
Le sommeil veut pas d'moi, tu rêves depuis longtemps.
Sur la télé la neige a envahi l'écran.
J'ai vu des hommes qui courent, une terre qui recule
Des appels au secours, des enfants qu'on bouscule.
Tu dis qu'c'est pas mon rôle de parler de tout ça
Qu'avant d'prendre la parole il faut aller là-bas.
Tu dis qu'c'est trop facile, tu dis qu'ça sert à rien
Mais c't' encore plus facile de ne parler de rien.
Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.
Perdue dans tes nuances, la conscience au repos
Pendant qu'le monde avance, tu trouves pas bien tes mots.
T'hésites entre tout dire et un drôle de silence.
T'as du mal à partir, alors tu joues l'innocence.
Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.
Dans ma tête une musique vient plaquer ses images
Sur des rythmes d'Afrique mais j'vois pas l'paysage
Encore des hommes qui courent, une terre qui recule
Des appels au secours des enfants qu'on bouscule
Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.
Alors regarde, regarde un peu
Je vais pas me taire parce que t'as mal aux yeux.
Alors regarde, regarde un peu
Tu verras tout c'qu'on peut faire si on est deux.
•
Annexe 4
•
•
Je te donne – Jean-Jacques Goldman
I can give a voice, bred with rythms and soul
the heart of a Welsh boy who's lost his home
put it in harmony , let the words ring
carry your thoughts in the song we sing
Je te donne mes notes , je te donne mes mots
quand ta voix les emporte à ton propre tempo
une épaule fragile et solide à la fois
ce que j'imagine et ce que je crois .
Je te donne toutes mes différences,
tous ces défauts qui sont autant de chance
on sera jamais des standards des gens bien comme il faut
je te donne ce que j'ai ce que je vaux
I can give you the force of my ancestral pride
the well to go on when i'm hurt deep inside
whatever the feeling, whatever the way
it helps me to go on from day to day
je te donne nos doutes et notre indicible espoir
les questions que les routes ont laissées dans l'histoire
nos filles sont brunes et l'on parle un peu fort
et l'humour et l'amour sont nos trésors
Je te donne toutes mes différences...
Je te donne, donne, donne ce que je suis
I can give you my voice, bred with rythm and soul,
je te donne mes notes, je te donne ma voix
the songs that i love, and the stories i've told
ce que j'imagine et ce que je crois
i can make you feel good even when i'm down
les raisons qui me portent et ce stupide espoir
my force is a platform that you can climb on
une épaule fragile et forte à la fois
je te donne, je te donne tout ce que je vaux , ce que je suis, mes dons,
mes défauts, mes plus belles chances, mes différences
Annexe 5
LES LOCATAIRES
Source : G. CHANET100 techniques d'animation de la foi.CRJC, Liège,
Objectifs
Mettre en lumière des préjugés que nous avons tous sans en être toujours bien conscients.
Durée
50min
Matériel
Liste des locataires photocopiée (une par élève)
Section
Toutes
Au préalable : Photocopier et distribuer la liste suivante (qui
peut se compléter)
1. Un couple de pensionnés qui partent souvent en voyage.
2. Une vieille dame, 70 ans, seule, petite pension, trois chats.
3. Une famille de réfugiés : 5 enfants de 5 à 12 ans.
4. Une jeune femme seule avec un enfant de 3 ans.
5. Trois religieuses vivant en communauté.
6. Un couple américain aisé, sans enfant... et 2 gros chiens.
7. Une famille de gitans, 4 enfants, ils aiment la fête.
8. Deux musiciens africains, célibataires, beaucoup d'amis.
9. Cinq jeunes écolos, cools, aiment la vie communautaire.
10. Quatre immigrés polonais, dont un a l'air alcoolique.
11. Une famille juive ultra-orthodoxe, pratiquants convaincus.
12. Une famille belge, aisée, une fille de 17 ans très bcbg.
13. Un groupe de quatre étudiants qui viennent « Koter ».
14. Une famille musulmane, deux garçons, une fille : la mère et la fille portent le
foulard.
15. Un couple d'homosexuels.
Première étape : (10 min)
Chacun choisit individuellement deux locataires avec qui il accepterait de partager sa
maison et deux locataires qu'il verrait entrer chez lui avec le plus de réticences.
Deuxième étape (20min)
Répartir les participants par petits groupes de 4 ou 5.
Leur demander d'échanger sur les choix qu'ils ont faits et
d'expliquer leurs raisons.
Troisième étape (20min)
Regrouper les participants et faire un court débat sur ce que l'exercice a appris à
chacun sur ses propres réactions et sur celles des autres.
Annexe 6
« Comment comprendre aujourd'hui la "mission", dans un monde où
les identités religieuses ont une fâcheuse tendance à se crisper, à se radicaliser;
dans une société - la nôtre - où l'appartenance à une religion
tend à devenir affaire strictement privée, où le respect des convictions de l'autre
prime sur tout autre principe? Seul chemin possible:
écouter la Parole, encore et encore. Avec humilité. Sans idée préconçue...
"Allez, demande Jésus, enseignez-leur à garder -certaines traductions disent: à
pratiquer... -tout ce que je vous ai commandé."
Mais quel est ce commandement ? "Voici mon commandement : aimez-vous les uns
les autres comme je vous ai aimés" (Jn 75,12).
La mission, la seule mission, c'est non seulement de faire savoir, mais aussi et
surtout de faire expérimenter à chaque être humain - si étranger soit-il, si éloigné
soit-il de notre culture, de nos cadres de pensée -qu'il est justifié d'exister;
qu'il a une valeur infinie;... qu'il n'est pas un paria ou un exclu.
Que la mort n'a pas le dernier mot»
(Myriam Tonus, Direct-Anpap n° 251 ).
« Certains, comme Jésus, comme les apôtres, en font leur occupation principale,
dans un partage de vie. Pensons à mère Teresa et les mourants de Calcutta, sœur Emmanuelle
et les chiffonniers du Caire, Monseigneur Jacques Gaillot, Madeleine Delbrêl...
Parfois jusqu'à en mourir, comme monseigneur Romero, assassiné à San Salvador en 1980. »
« Damien, hier et aujourd’hui », Edouard Brion – Stéphane Steyt.
Editions Fidélité, p.54.
Annexe 7
A. MAALOUF, Le dérèglement du monde, Grasset, Paris, 2009, p. 205-206
Ces populations aux origines multiples qui se côtoient dans tous les pays, dans toutes les
villes, vont-elles continuer longtemps encore à se regarder à travers des prismes déformants –
quelques idées reçues, quelques préjugés ancestraux, quelques imageries simplistes ? Il me
semble que le moment est venu de modifier nos habitudes et nos priorités pour nous mettre
plus sérieusement à l’écoute du monde où nous sommes embarqués. Parce qu’il n’y a plus
d’étrangers en ce siècle, il n’y a plus que des « compagnons de voyage ». Que nos
contemporains habitent de l’autre côté de la rue ou à l’autre bout de la terre, ils ne sont qu’à
deux pas de chez nous ; nos comportements les affectent dans leur chair, et leurs
comportements nous affectent dans la nôtre.
Si nous tenons à préserver la paix civile dans nos pays, dans nos villes, dans nos quartiers,
comme sur l’ensemble de la planète, si nous souhaitons que la diversité humaine se traduise
par une coexistence harmonieuse, plutôt que par des tensions génératrices de violence, nous
ne pouvons plus nous permettre de connaître « les autres » de manière approximative,
superficielle, grossière. Nous avons besoin de les connaître avec subtilité, de près, je dirais
même dans leur intimité. Ce qui ne peut se faire qu’à travers leur culture. Et d’abord au
travers de leur littérature. L’intimité d’un peuple, c’est sa littérature. C’est là qu’il dévoile ses
passions, ses aspirations, ses rêves, ses frustrations, ses croyances, sa vision du monde qui
l’entoure, sa perception de lui-même et des autres, y compris de nous-mêmes. Parce qu’en
parlant des « autres », il ne faut jamais perdre de vue que nous-mêmes, qui que nous soyons,
où que nous soyons, nous sommes aussi « les autres » pour tous les autres.
Annexe 8
A. MAALOUF, Les identités meurtrières , Editions Grasset et Fasquelle, 1998, p.142-143
Au plan global, comme au sein de chaque société, personne ne devrait se sentir
bafoué, dévalorisé, raillé, « diabolisé », au point d'être contraint de dissimuler
honteusement sa religion, ou sa couleur, ou sa langue, ou son nom, ou n'importe
quel élément constitutif de son identité, pour pouvoir vivre au milieu des autres.
Chacun devrait pouvoir assumer, la tête haute, sans peur et sans rancœur,
chacune de ses appartenances.
Il serait désastreux que la mondialisation en cours fonctionne à sens unique, d'un
côté les « émetteurs universels », de l'autre les « récepteurs » ; d'un côté « la
norme », de l'autre « les exceptions » ; d'un côté ceux qui sont convaincus que le
reste du monde ne peut rien leur apprendre, de l'autre ceux qui sont persuadés
que le monde ne voudra jamais les écouter.
Annexe 9
Qui es-tu, toi que je croise comme un étranger ...
toi que j'épie comme un chat regarde un chien?
Seras-tu pour moi un piège ... ou un soutien?
Qui es-tu toi que je heurte en passant comme un meuble?
Qui es-tu toi que je blesse de mes critiques?
N'es-tu qu'une silhouette dans mon paysage?
N'es-tu qu'une frontière à mon élan vital .. une limite à mon orgueil ?
N'as-tu pas besoin de me rabaisser pour te rassurer sur toi-même?
Es-tu une fenêtre ouverte sur le monde
ou un miroir pour me refléter?
Nos chemins se croisent ... pour combien de jours ... combien d'années?
Nous avons peut-être une longue route à parcourir ensemble!
Toute rencontre est un risque, une aventure.
C'est pourquoi mon premier réflexe est de t'éviter,
ou de te classer, vite, pour être plus à l'aise, plus en sécurité.
Épinglé, tel un papillon dans une collection, tu seras inoffensif.
Si tu n'es pas «du même bord», devant toi je me tairai.
Je te dirai des paroles banales, des phrases toutes faites.
Je poserai des questions sans souci de la réponse.
Je peux t'enfermer dans un passé mort,
t'emprisonner dans un personnage,
regarder attentivement toutes les étiquettes collées sur ton dos.
Je sais que toute rencontre est une aventure, un risque.
Alors je me méfie, je te juge, je te toise .... je t'affronte.
Mérites-tu la confiance que j'aimerais te faire?
Je te mets à l'épreuve ... Je t'éclabousse de plaisanteries.
Et en même temps j'ai si peur que tu me juges ...
Les pailles dans mes yeux t'empocheraient de voir mes yeux !
Rien n'est plus triste que de donner de soi une image si pauvre!
Un vitrail peut n'être qu'une surface grise et sale ... vu du dehors ...
Alors qu'à l'intérieur il éclate crie mille feux!
Comment oser te parler de mes paysages intérieurs ?
Si tu t'y promenais avec de gros sabots
écrasant des fleurs qui naissent à peine?
Tes qualités m'attirent et je cours vers toi.
Aussitôt tes défauts me consternent et je fuis.
Ton mystère me déroute ... Je voudrais voir clair
Mais tu ne cesses de brouiller tes pistes.
Qui es-tu, toi, mon semblable~ mon frère?
Quel printemps, quel éternel été germe en ton cœur ?
Si j'étais hindou, je dirais: «Tu es moi» ...
«Je suis toi»
Et je n'aurais plus peur …,
Mais je sais bien que tu commences où je m'arrête ...
et que je m'arrête où tu commences.
Ce n'est pas par hasard si je te rencontre ...
Rien n'est laissé au hasard.
Nous sommes nés de l'Amour ... tissés d'Amour.
faits les uns par les autres ... les uns pour les autres.
C'est pourquoi un seul enfant des hommes est plus précieux
que l'univers entier avec ses vagues et ses torrents.
avec ses millions de fleurs et de collines,
avec ses milliards d'étoiles ...
Un seul enfant des hommes! ... éperdument préféré de Dieu.
Il dépend de toi que je me donne ou que je me ferme,
que je sois un piège ou une source.
N'approche pas sans respect.
Ne viens pas sans joie.
Nous passerons l'Éternité ensemble
Si nous commencions dès maintenant!
S.ROUGIER
« Une vie pour aimer »,
mediaspaul, Paris, 1998