memorandum national pour l`autonomisation de la femme senegalaise
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memorandum national pour l`autonomisation de la femme senegalaise
REPUBLIQUE DU SENEGAL Un Peuple - Un But - Une Foi DIRECTION DE LA FAMILLE MEMORANDUM NATIONAL POUR L’AUTONOMISATION DE LA FEMME SENEGALAISE DRAFT DU 25 AOUT 2010 1 1 INTRODUCTION Malgré leur importance démographique et leur dynamisme dans les processus productifs de biens matériels et immatériels, les femmes sont encore confrontées à beaucoup de difficultés résultant de la persistance de certains préjugés et de leur faible accès aux facteurs de production. En vue de leur permettre de faire face à ces défis et d’améliorer leur situation, les pouvoirs publics ont ratifié et mis en œuvre les instruments internationaux de protection des droits humains en général, en particulier des femmes et de promotion de leur mieux être ainsi que de leur statut au sein de la société. Sur le plan interne, la Constitution Sénégalaise consacre la nondiscrimination entre les sexes et garantit un égal accès aux opportunités des hommes et des femmes. Divers mécanismes et programmes sont également mis en pour optimiser le potentiel des femmes et favoriser leur participation aux transformations qualitatives au sein société sénégalaise et au développement harmonieux de la et du continent. œuvre pleine de la nation Dans le cadre de la décennie 2010-2020 consacrée par l’Union africaine (UA) à la femme africaine, le Sénégal entend marquer cette décennie par des actions hardies, eu égard à l’engagement du Chef de l’Etat, Son Excellence Maître Abdoulaye WADE, d’offrir à la femme en général et sénégalaise en particulier, l’opportunité de renforcer son leadership dans la marche du monde et du continent afin d’infléchir la volonté politique dans le sens d’une amélioration des conditions de vie des femmes. Cette ambition du Chef de l’Etat, a commencé à se consolider avec la 28ème quinzaine nationale de la femme, moment de réflexion basée autour d’un thème central dans le cadre des objectifs du millénaire pour le développement « autonomisation des femmes et égalité des sexes ». En se projetant dans la réalité sénégalaise, le thème a été adapté en fonction du contexte du vote de la loi sur la parité et « Promouvoir l’autonomisation des femmes pour un développement durable : enjeux et défis de la parité homme/femme au Sénégal ». 2 2 CONTEXTE La 28ème édition de la quinzaine nationale de la femme s’est déroulée dans un contexte marqué par : 2.1 L’évaluation de la plateforme d’action pour l’amélioration de la condition féminine (15 ans après son adoption à Beijing comme principales recommandations : l’articulation avec les OMD et la mise en place de cadre de concertation pour accélérer les progrès vers l’autonomisation de la femme et l’égalité des sexes dans la société ; 2.2 L’institution pour l’Union Africaine de la décennie 20102020, dédiée à la femme africaine, appelée ainsi à accroître sa contribution dans le développement et la renaissance de l’Afrique ainsi que dans la perspective d’un gouvernement continental vers les Etats-Unis d’Afrique ; 2.3 Les avancées notées dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de l’équité et l’égalité de genre dans la perspective du processus d’institutionnalisation avec comme préalables les audits-genre des différentes institutions ; 2.4 L’adoption du deuxième plan d’action pour l’abandon total et définitif de l’excision au Sénégal en 2015 ; 2.5 Enfin, le lancement par le Chef de l’Etat de l’Initiative Nationale pour la Protection Sociale des Groupes Vulnérables (INPS-SUQALI-JABOOT) qui a permis après des CRD spéciaux tenus dans les 14 régions, de mobiliser et de former 900 Acteurs Porteurs de Dynamiques Communautaires (APDC) et de mettre en perspective un cadre de concertation et de meilleure participation des femmes et de leurs organisations au processus de développement. En terme d’objectifs, il s’est agi d’identifier les priorités en matière d’autonomisation de la femme sénégalaise et de réaliser de larges consensus autour des leviers à actionner dans la perspective de leur réalisation à l’échéance 2015, et contenues dans un mémorandum national pour l’autonomisation de la femme à traduire en plan d’actions prioritaires (2010-2015). En plus, les pouvoirs publics et les organisations de femmes devront disposer d’un projet de décret portant mise en place du nouveau comité consultatif national de la femme Sénégalaise conformément aux orientations du Chef de l’Etat lors du 3 lancement de l’initiative nationale pour la protection sociale des groupes vulnérables (INPS-SUQALI-JABOOT). 3 METHODOLOGIE Sous le signe de la décentralisation et de la pleine participation des élus locaux, des services techniques décentralisés et des organisations de la société civile, les organisations de femmes ont été invitées à une réflexion autour du thème : « Promouvoir l’autonomisation des femmes pour un développement durable : enjeux et défis de la parité homme/femme au Sénégal ». Le thème a été structuré en sous thèmes relatifs à : - La santé familiale La lutte contre les gaspillages L’autonomisation économique des femmes La loi sur la parité Le comité consultatif national de la femme • Dans chaque région, sous l’autorité du gouverneur, le comité consultatif régional en liaison avec le service régional du développement communautaire, a produit un rapport régional faisant synthèse des rapports départementaux élaborés par les comités départementaux sous la supervision des services administratifs (préfecture et service développement communautaire). Au niveau des représentants de la diaspora, un rapport d’ensemble a été déposé et relatif aux préoccupations des femmes (sénégalaises de l’extérieur). • Au Niveau national, un facilitateur a été désigné pour aider à la mise en forme définitive des 15 rapports de la quinzaine à traduire en mémorandum national, qui sera décliné sous forme de plans d’actions 2010-2015 après sa validation lors d’un symposium convoqué par le Ministère. A noter que le travail du facilitateur est encadré et validé au fur et à mesure par un comité restreint dirigé par le Directeur de cabinet. 4 4 SYNTHESE DES PROPOSITIONS 1 Dans le domaine de la santé de la famille Considérant que la santé et particulièrement celle de la famille est à la base de tout développement qui se veut durable, les difficultés à la promotion de leur santé, son maintien et sa consolidation ont été mises en exergue à travers les contraintes ci-après : 1.1 Contraintes 2 Des difficultés relatives à l’inexistence et l’inaccessibilité géographique, financière et culturelle de certaines structures de santé, autant dans les zones rurales enclavées, des régions et collectivités locales nouvellement créées ; • La qualification relative des ressources humaines et leur faible quantité pour couvrir les structures existantes. • L’absence des spécialistes clés comme des gynécologues, pédiatres, radiologues etc. • Le très faible niveau des plateaux techniques dans certaines régions (nord-centre-sud) • L’offre de soins incomplète dans sa disponibilité et sa diversité • L’inaccessibilité aux médicaments dits essentiels ou de base dans certaines zones rurales • L’absence quasi générale des mutuelles de santé pour permettre aux femmes d’accéder par la solidarité à des soins et de participer aux fonctionnements et ces instances 1.2 Propositions dans le cadre de la santé Nonobstant les acquis qui sont certes considérables dans le secteur avec le programme national du développement sanitaire et avec des initiatives comme la mise en place du programme « Badienougokh » dans le cadre communautaire : Les femmes souhaitent : • Renforcer le niveau d’information et de sensibilisation sur la santé de la mère et de l’enfant à tous les niveaux de l’organisation administrative (communauté rurale, région) • Faire un plaidoyer pour le renforcement et l’ouverture des structures de santé qui ont été créées et ferméesfaute de personnel dans toutes les régions et toutes les localités. 5 • Doter les structures sanitaires de moyens de télécommunication modernes pour faciliter leur relation avec les centres de référence et de contre référence. • Finaliser le projet du Président de la République sur la dotation des communautés rurales en ambulances, de manière générale et progressive ; • Renforcer dans chaque région médicale le personnel médical spécialisé : des sages femmes et des gynécologues, des pédiatres, des radiologues compétentes dans le ressort régional pour faciliter la disponibilité de l’offre de soins : créer des banques de sang régionales/départementales dans le cadre de l’amélioration ou l’accompagnement du relèvement des plateaux techniques des régions médicales. • Améliorer l’accessibilité aux médicaments dits essentiels ; • Faciliter la mobilité des handicapés moteurs au niveau des structures de santé et leur prise en charge complète ; • Encourager la transformation des groupements féminins en mutuelles de santé et favoriser des mesures d’accompagnement De manière reproduction plus spécifique concernant la santé de la • Organiser des stratégies avancées de dépistage du cancer et assurer la subvention des kits et PEC des cancers de la femme. • Sensibiliser au dépistage volontaire des IST/SIDA, cancer du col de l’utérus et encourager la prise en charge précoce ; • Lutter enfin contre les formes de violences sexuelles faites aux femmes et aux petites filles, (viol, excision, mariage précoce entre autres). 3 Dans le domaine de l’autonomisation économique des femmes 2.1 Les Contraintes Le constat a été fait de la multiplicité des organismes de micro finance au niveau central, avec à l’analyse la même cible « femme », même s’il y a une bonne présence d’autres institutions de micro finance privées, au niveau de la quasitotalité des régions et jusqu’aux niveaux des départements. En outre, le dénominateur commun de ces institutions de micro finance reste : 6 • L’absence de sécurisation du crédit accordé ; • Les difficultés d’accès au financement (temps particulièrement long à cause des procédures et garanties exigées) ; • Apport personnel et taux d’intérêt élevés ; • Délais de remboursements courts et difficiles à cause des faibles revenus tirés des prêts • L’absence de formation des cibles bénéficiaires, en gestion de projet en leadership et en alphabétisation fonctionnelle ; • L’absence de référentiel de bonnes pratiques ou d’exemples de réussite du niveau des organisations de femmes à montrer en exemple. 2.2 Propositions 2.2.1 Sur le Plan institutionnel • Rationaliser la création au niveau national des structures ayant en charge la micro finance pour la promotion de l’entreprenariat féminin ; • Créer des structures institutionnelles relais dans les régions eues égard à la politique de décentralisation ; • Favoriser la synergie d’actions des autres institutions de micro finances dans les régions ; • Amener le fonds de Promotion Economique à s’intéresser aux actions des groupements féminins ; • Renforcer les capacités des femmes en gestiondéveloppement organisationnel, leadership/management des petits projets. • Réviser fondamentalement les conditions des prêts en vigueur au niveau des institutions de micro finance par : - L’assouplissement des conditions d’accès ; La révision des taux d’intérêt et les apports personnels ; La révision des délais d’amortissement ; La révision des montants à prêter ; L’adoption d’une politique de sécurisation des crédits octroyés ; - Enfin, favoriser l’accès aux crédits à toutes les femmes et dans tous les secteurs d’activités liés à des potentialités économiques de leur zone de résidence. 7 - Encourager la mise en place des associations fortes de groupements féminins pour satisfaire les marchés intérieurs et dans la sous région en fonction de leurs spécialités ; - Ré-instituer le grand prix du Chef de l’Etat pour cette promotion de l’entreprenariat féminin. 3 Dans le domaine des gaspillages dans les cérémonies 3.1 Contraintes Compte tenu de l’oubli de la loi relative et surtout de sa méconnaissance par la quasi-totalité des organisations de femmes. Compte tenu de l’incompatibilité économique et financière des objectifs de promotion et de l’autonomisation économique et sociale des femmes avec le gaspillage énorme dans les cérémonies familiales et autres pour des motivations purement subjectives. 3.2 Propositions - De réactualiser la loi d’en assurer sa vulgarisation générale à travers les autorités politiques, les leaders d’opinions religieux, chefs de confrérie et au niveau des organisations féminines, de toutes obédiences et à tous les niveaux ; - Assurer des séances de sensibilisation des groupes vulnérables femmes et hommes à tous les niveaux ; - Evaluer et diffuser l’expérience des bonnes pratiques sur le domaine du gaspillage et le montrer en exemple ; - Interdire aux autorités politiques, les parrainages spectaculaires des manifestations à « SORANO » - Inviter les communicateurs traditionnels, hommes et femmes à s’engager dans le combat. 4 Dans le domaine de la parité 4.1 Contraintes • Après avoir salué cette avancée significative eue égard à l’état actuel de la faible représentation des femmes dans les instances de décisions politiques • Considérant la survivance des pratiques discriminatoires à l’égard des Femmes surtout en milieu rural, conforté par la faible scolarisation des filles, leur maintien à l’école, leur faible formation et partant leur alphabétisme. 8 4.2 Propositions • De veiller au respect scrupuleux à l’esprit et à la lettre de la loi et à la promulgation et à son application sans délai avant la fin de l’année 2010 dans les instances concernées ; • De mettre en place par le biais du Ministère de la Famille d’un plan de communication en direction des femmes rurales dans le contexte de la décentralisation ; • D’appuyer les politiques et programmes des femmes sur la scolarisation des filles et leur maintien à l’école ; • D’appuyer à travers des programmes, la formation des femmes en renforcement des capacités, en leadership et en alphabétisation fonctionnelle. 5 Sur le Comité Consultatif National de la Femme 5.1 Constats • Le Comité Consultatif National de la Femme a fait son temps ; il a été marqué par des tares congénitales avec l’absence d’un leadership fort • Une mission exclusive d’animation et d’organisation de la quinzaine nationale de la femme et la journée du 8 Mars ; • Enfin, une absence d’objectifs pratiques d’ambitions et de moyens pour porter la mise en œuvre des politiques dédiées aux femmes et à la petite fille. 5.2 Propositions Mise en place d’une nouvelle structure consultative qui jouera aussi un rôle d’alerte et de suivi de toutes les questions relatives à la condition de la femme. Elle devra refléter toutes les sensibilités sociopolitiques, économiques et des femmes de la diaspora. 6 Au niveau de la Diaspora : 15ème Région Au niveau de la diaspora (15ème) région, les membres ont partagé avec les autres femmes des 14 régions les mêmes préoccupations relativement à l’analyse des questions posées. Cependant, elles ont marqué leur démarche par quelques spécificités qui leur sont proposées et qui sont de nature à les aider à assurer leur autonomisation économique. 9 Outre la protection sociale des femmes à travers la diaspora et le développement de l’entreprenariat ship des membres des questions fondamentales liées à l’éducation et la formation ont été mises en exergue et demande une bonne implication du gouvernement à travers les Ministres en charge des affaires étrangères et celui des sénégalais de l’extérieur dans les pays d’accueil et partant améliorer leur statut professionnel. Une part active relative à la gestion de l’environnement a été aussi ciblée, et des propositions de développement de la coopération Sud/Sud et Bord/Sud. Conclusion Ce mémorandum se veut d’être un document qui exige la mise en œuvre d’un plan d’action Prioritaire 2011-2015 pour mettre en pratique toutes les actions autour desquelles un long consensus s’est réalisé, surtout des transformations qualitatives, en vue de l’autonomisation économique de la femme, de façon concrète (accès à la terre, à l’eau potable, à l’éducation, la formation, la scolarisation de la petite fille, accès au matériel d’allégement des travaux et aux crédits etc. Nous restons convaincues que la mise en œuvre par la traduction de nos recommandations en plan d’actions prioritaires sera de nature à nous engager résolument et durablement dans le processus d’autonomisation surtout économique dans un double contexte de lutte contre la pauvreté, et l’égalité des sexes. 10