L`HISTOIRE DES CHEVALIER, ORIGINAIRE DE LOUISEVILLE
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L`HISTOIRE DES CHEVALIER, ORIGINAIRE DE LOUISEVILLE
L'HISTOIRE DES CHEVALIER, ORIGINAIRE DE LOUISEVILLE Jean-François Renaud ( 1 286) l'histoire Bien sûr, il y a I'Histoire avec une majuscule, celle qui est enseignee dans nos écolesjamais voie au chapitre, des rainqueurs, la version officielle- tanàis que 1'histoire des vaincus n'a laisser sa place cela est bien connu. Et, il y a l'histoire du peuple, celle-là doit malheureusement à la grande Histoire et étre reléguée aux oubliettes. Pourtant, c'est celle-là qui a été vécue de pleinement par les gens, leurs herirs et malheurs. Elle est vécue sans en laisser bien souvent a la i.r"", pui.qu'.lle ne fait partie en fait que de l'intimité des familles. Par chance qu'il y eux, généalogie qui vient patier à cette lacune et j'en remercie vivement les généalogistes' Sans notre triitoirL, I'histoire des familles, s'évanouirait à tout jamais' famille de ma Dès mon enfance, j,entendis dire dans les conversations des adultes que le nom de Son père mère, native de üontréal, n'était pas nécessairement apparenté aux autles Chevalier' palenté prolifique dans étant originaire de saint-Denis-ru.-Ri.h"li"u ne semblait pas avoir une guère courant ce coin d"e pays. Quant à celui de ma grand-mère maternelle, il n'était, de surcroît, près de Troisà Montréal, voireluasi inexistant. EIle était une Desjarlais, native de Louiseville, article, nous Rivières. Ceci n'aiàant point à eclaircir la situation déjà opaque. Pour le but de cet allons nous en tenir strictement aux Chevalier. jusqu'au jour Or, l,énigme des origines a toujours en quelque sorte planée dans la famille et ce, découvrir où je m,àdonne pa, ,n heureui hasard i la génealogie. Quelle stupéfaction ce fut de les origines de cès Chevalier. Sans plus tarder, je vous raconte cette histoire. jour le 20 Son premier ancêtre en Nouvelle-France était un ceriain Pierre Dulignon qui vit le janviàr 1656 à L-a Rochefoucaüld, en la province d'Angoumois en France. Il était le fils aîné de îhéodo." Dulignon, écuyer, sieur de la Mirande, qui épousa en 1654 à 1-a Rochefoucauld Lagedemoiselle Marthe Pasquet.'Cette dernière était la fille de Denis Pasquet, écuyer' sieur de Théodore parents de Baton et de Marie Mariquier. Tous étaient de la Rochefoucauld ainsi que les Dulignon. Son père avait le même patronyme et sa mère était Marie-Catherine Vallette; ils se 1626. marièrent vers 1614 et eurent 1l enfants dont Théodore était le cinquième garÇon, né vers 1657 et [æs parents de Pierre n'eurent, eux, que trois garçons : Pierre, né en 1656, Jean, né en deux l-es Thàore, né en 1660, et furent tous baptisés au temple protestânt de ta Rochefoucauld. premiers garçons viendront s'étâblir en Nouvelle-France alors que le benjamin demeurera vraisemblablement en France en possession du patrimoine familial; on ne sait ce qu'il advînt à ce dernier avec les événements qui eurent lieu à cette époque. @ L Outaouâis généâlogique, vol. XX' n' I ' janvier ' févriÈr 1998 de la justice et de la médecine au Les Dulignon oeuvraient principalement dans les_domaines Dulignon, son père, il était procureur au duché duché de [a Rochefoucauro. ôuant à Theodore le livre_de Victor Bujeaud, il est mentionné qu'à et son grand-Êre était, lui,.lugi *r"rr"ur. selon les Pas!u:!, |es DuLignon' les La Rochefoucaula tes famitres les plus riches étaient les Goys, et les saunier. Bref, Pierre Du1-ignon était Renouard, les Rouflignac, t", viti".-oy, les Albert_ le destinait fort-probablement' à-. f" petite nobiesse de France, Aani ,ne famille cossue qui Mais Théodore Dulignon decède "i à tout le moins, à prendre la ."terÉ, u charge de son Êre. mariage. A son décès, Pierre, p**",rier."r.n iOOO à l,âge de l+ ans, .o'it six ans après sonpatemel et seigneur du domaine 'r"r"à, qri n,a qu,à p"in" s J.rient I'héritier du patrimoine "i, de La Mirande dans la paroisse de Rancogne' j I Ilalieuicidefaireunepetiteincursiondansl,Histoireencequiatraitàl,aventuredu protestantismed-,un,oy",*"oùlecatholicismesevoulaitdominateur,étantdonnélareligion à 1598, fut le champ des guerres à*, i"q*," fut baptisé Éierre Dulignon. La France, de 1559 par le célèbre m.ass-ac1. de la Saintde religion, particulièrement atrocel marquees entre autre de Medicis, le 24 aoit 1572. Barthélemy, ordonné p- r" -i ct rrtes Ii et sa mère catherine qui règna de 1574 à 1589 et mourut sans Henri IIt fut'le demier ioi issu de la dynætie des Valois par conséquent, le plus proche parent étaitr{enri de donner de fils héritier au trône de Fiance. I1 étâit le fils d'Antoine de Bourbon' Bourbon qui descendait du sixième fils du roi saint Louis. participé à la persécution qui, selon ses intérêts, s'était rallié à la Réforme religieuse ou avait Bourbon I calviniste convaincue et Henri de contre elle. Mais sa mère, lonn" a" Navarre, était une était le chef du parti dit * huguenot '' Alors,enl58g,HenrideBourbonfutproclaméroideFranceparunepartiedel'armée.Contre tandis que les classes aisées' lui se dressait la ligue catholique lui etuit *"n." par de grands nobles au .o*À"rc-r, l,appuyaient. Il-dut nânmoins se convertir en 1593 avocats, médecins exercice libre ", qui accordait aux huguenots le catholicisme. En 15gg, it promutiua t'eaiià" N"nte, I'Histoire le montre, la tolérance a de leur culte. En 1610, ftenri iV meurt assassiné. Comme toujoursseslimites.l.edemiercoupd'envoiprovenudeLouisXlV,leGrandMonarque'qui pour les protestants français' Ils sont alors révoqua l,édit de Nantes en 1685, ànee fatidique s'enfuient, p.rduter. Un très.grand nomb.e i'eu* vont dev;ir émigrer. Les huguenots français iuient dans toute I'Europe qui est alors en pleine ébullition' Qu'arrive-t-ildoncànotrePierreDulignonenl685,maintenantâgédeprèsde30ans?Rester ou fuir? Telle était la question. Mais où aller? mais un esprit aventureux, En 1670, son frère cadet, Jean, n,ayant droit de succession à l'héritage de se livrer à la traite des s,était embarqué dès l'âge ae l+'ans pour la Nouvelle-France afin nous indique que Jean foum:res. Un acte redigé par devant Me Drouyneau, daté du21 mai 1670' de son oncle, Dulignon cède avant de quitter tous ses 6i"nr., faveur vraisemblablement du.recensement rheodîre Barbou, sieur de la potardière. onze ans plus tard - grâce aux données qui de 168l en Nouvelle-France I Jean Dulignon fait parti de la vingtaine. d'hommes fondateur de l-achine, à la accompagneront René-Robert cavelier de La salle, explorateur et LOutâouais genéalogique, vol. )O( n" I'janvier - fe!îier 1998 Ç découverte des bouches du Mississipi. la couronne de France prend solennellement possession de la Louisiane en avril 1682. A son retour à Montréal, Jean Dulignon épouse Marie Testard dit Papineau le 9 octobre 1684. Elle est la f,rlle aînée de Charles Testard, sieur de Folleville, et de la cabaretière montréalaise Anne lamarque. Il y aurait lieu ici d'apporter un rectif,icatif à l'effet que Jean Dulignon est bel et bien le frère cadet de Pierre et non pas le père comme il est mentionné dans le Jetté à la page 380. Pierre Dulignon décide alors lui aussi de fuir la persécution. Il quitte la France en juin 1685 en s'embarquant en tant que militaire avec la Compagnie de Joseph Desjordy-Moreau, sieur de Cabanac, du régiment de Carignan-Salières, pour Québec où sévit la deuxième grande guerre franco-iroquoise; elle durera de 1684 à 1701. Pendant quinze ans, Pierre Dulignon fera parti du coqps militaire en Nouvelle-Frànce. Ce moment de sa vie m'est inconnu et exigera de plus amples recherches sur sa vie militaire. Néanmoins, nous savons qu'à sa démobilisation vers 1700, il était sergent de la Compagnie. D'autre part, nous savons de plus que Pierre Dulignon a dû abjurer puis se convertir en 1687 au catholicisme, d'ailleurs comme tous les immigrants non-catholiques arrivant en Nouvelle-France. Peu avant la signature du traité de paix, dite la Grande Paix de Montréal, avec les Iroquois, Iean I-e Chasseur, lieutenant-gouverneur des Trois-Rivières et seigneur de la Rivière-du-l-oup-en-haut (par rapport à la Rivière-du-Loup-en-bas, encore connue aujourd'hui comme Rivière-du-l-oup) concède en décembre 1700 à Piene Dulignon, maintenant âgé de près de 45 ans, l'ancienne terre de Joachim Germano, un censitaire maintenant décedé. Il s'y installera définitivement jusqu'à sa mort. Germain l-esage, o.rq.i, I'auteur du livre Histoire de Louiseville, nous dit que Pierre Dulignon, sieur de Lamirande, amène dans la seigneurie le double prestige de la vie militaire et de la noblesse. Pierre Dulignon de lamirande, qu'on retrouve sur la liste des agregés à la noblesse canadienne, est dit, dans les registres et actes, écuyer, un titre de noblesse à l'époque, mais il n'occupera au contraire de ses pairs au sein de la colonie une fonction de pouvoir après sa démobilisation. Par ailleurs, l'auteur de L'Histoire de Louiseville nous instruit à I'effet que Pierre DuLignon a reçu un sumom que lui avait conféré ses confrères de régiment, celui de " chevalier ,, car il était coutume au régiment de Carignan-Salières d'accoler aux militaires un sobriquet. Ce surnom s'attachera à certaines familles de ses descendants et Pierre Dulignon deviendra ainsi l'ancêtre de trois grandes familles en Amérique à savoir, des Dulignon, des De [amirande et des Chevalier, ceux originaires seulement de Louiseville. L'énigme est enfin déchiffree. Il est intéressant de relever sur la lignee ancestrale publiee ci-après, la modification graduelle au cours des générations du nom de famille figurant dans les registres et actes notâriés. Toujours selon Cermain Lesage, il paraîtrait que Pierre Dulignon est désigné dans son acte matrimonial sous le vocable de . chevalier o Pierre Dulignon de Lamirande, ou encore comme Chevalier de Lamirande, Dulignon-Chevalier ou Lamirande-Chevalier. Les diverses variantes retrouvées sont très nombreuses dans les textes. Il est à preciser toutefois que I'orthographe des noms n'est jamais en w L'Outaouais généâlogique, vol. XX, t' I, janvier - février 1998 cause mais bien I'ordre dans lequel les deux ou trois noms utilisés sont disposés. i facteurs inhérents au contexte de l'époque en sont la cause. t Maintenant bien installé sur sa terre avoisinante celle de Jean-Jacques de Gerlaise, sieur de StAmant, il maria en juillet 1703, à l'âge de 47 ans, l'une des ses filles dénommée MargueriteJeanne. Sa femme mettra au monde onze enfants dont sept garçons et quatre filles, tous nés à la Rivière-du-Loup-en-haut. Soit dit en passant, les De Gerlaise qui sont originaires de Liège en Belgique furent parmi les tout premiers pionniers de la Rivière-du-Loup-en-haut et sont, de fait, les ancêtres des familles Desjarlais, soit la famille de ma grand-mère. Découverte inusitée. Les ancêtres de mes grands-parents maternels étaient jadis voisins et s'étaient en plus liés par le sang. Le savaiençils? Vraisembablement pas. I t février 1736, Pierre Dulignon decMe à l'âge de 80 ans et est inhumé dans le cimetière de la paroisse de St-Antoine-deJa-Rivière-du-1-oup. læ 14 Telle est l'histoire de Pierre Dulignon qui vient élucider I'origine du nom de famille des Chevalier de t ouiseville. I€ sumom que le régiment de Carignan avait donné à Pierre Dulignon a fait un bon bout de chemin et a même réussi à supplanter les deux autres à tout jamais pour certains de ses descendants. RÉFÉRENCES CONS'ULTÉES L'Histoire de Louiseville, de Germain læsage, o.m.i. Wf , XVI( Xvllf siècles, de Victor Bujeaud publié en 1860. Ce volume se trouve à la bibliothèque de la Société de I'Histoire du Protestantisme Français, 54, rue dès SainçPères, 75007 Paris. Chronique protestarue de I'Angotunois aux et La noblesse de la Nouvelle-France, de Lorraine Gadoury; ce volume se trouve aux Archives Canadiennes, rue Wellington, Ottawa. Mélanges Historiques. Étwles éparses et inédiles, de Benjamin Sulte, volume 10, publié en 1922 Iôl Loutaouais généalogique, vol. iO( n' l. janvier - félder 1998 7 ASCENDANCE PATERNELLE DE MARE OLTV TE TffiRÈSE CHEVALIER en 1654 Théodore DULIGNON, écuyer, sieur de [a MIRANDE [: Rochefoucauld ar. el év. Angoulême, Angoumois (Charente) demoiselle Marthe PASQUET (Denis, écuyer, sieur de [âgeBaton, et Marie Maraquier) France écuyer, sieur de LAMIRANDE, dit CHEVALIER Pierre DuLIGNON, I 27 1703 juillet Rivière{u-I-oup-en-haut (I-ouiseville) Marguerite-Jearme de GERLAISE dit ST-AMANT (Jean-Jacques et Marie-Jeanne Trudelle) écuyer, dit Claude DuLIGNON, sieur de LAMIRANDE, CHEVALIER II 20 novembre 1735 Rivière-du-Loup-en-haut (touiseville) Marie-Joseph Catherine TROTTIER dit VALCOURT (Pierre et Marie-Jeanne Mercereau) Joseph CHEVALIER LAMIRANDE de III 1764 (l-ouiseville) 23 janviet Rivière-du-loup Marie-Anne SAVOIE (Jean-Baptiste et Marie-Ame Haché) CHEVALIER de LAMIRANDE Pierre Louis DULiGNON CHEVALIER LAMIRANDE IV l8O4 Rivière-du-Loup (Louiseville) 6 février v 1832 5 mars SÈLéon-de-Mâskinongé Euphrosine GIGUÈRE (Augustin et Madeleine Paquin) Rosalie HOUDE (François et Charlotte Fortier) (Maskinongé) VI Diogène CHEVALIER Joséphat CHEVALIER l87l (Massueville) 20 février Saint-Aimé VII 7 janvier l9l4 St-Stanislas-de-Kostka (Montréal) Octavie LAFLAMME (François et Aglaé Giard) Marie Alice Rose Blanche DESJARLAIS (François-Xavier et Émitina I-eSieur-Desaulniers) Thérèse CHEVALIER vIII Marie Olivine {;, \i/ 3 juin 1950 (Montréal) St-Jean-Berchmans L'Out ouâis généalogique, vol. XX, n' l, janvier - février l99E Paul-Émile Gérald RENAUD (Émile et Delphine Rainville) - / :- Pierre Du Lignon eaptisé au temple protestant de La Rochefoucauld Le 2O janvier 1656. r1 est le fils de Théodore Dulignon et de Mart.he Pasquet Jean Du Lignon baptisé au t.emple protestant de La Rochefoucauld le 18 juin 1657. Mêmes parents que pierre.