Fiche de synthese Threne pour Evaluation janvier 2015

Transcription

Fiche de synthese Threne pour Evaluation janvier 2015
Fiche d’identité d’une œuvre
Comment les artistes dénoncent-ils la guerre ?
I – Présentation de l’œuvre
1 –Situer l’œuvre : Thrène
pour les victimes d'Hiroshima (1961)
* Thrène: Chant funèbre en usage dans la Grèce antique en l’honneur d’un défunt illustre. Il
est entonné par un conteur et accompagné par les cris et les lamentations de femmes.
* C’est une œuvre de musique contemporaine de 10 mn, composée pour ORCHESTRE A
CORDES:
24 violons
10 altos
10 violoncelles
8 contrebasses
* Krzysztof Penderecki est un compositeur et chef d’orchestre polonais, né à Dębica le 23
novembre 1933. Il remporte en 1959 le premier prix du concours de composition de Varsovie.
En 1961, il reçoit le Prix de l’UNESCO pour Thrènes à la mémoire des victimes d'Hiroshima.
La composition de cette œuvre musicale a rapidement suscité un énorme intérêt dans le
monde entier et a rendu dès lors le jeune Penderecki (29 ans) célèbre.
* La création de Thrène eut lieu le 31 mai 1961 à la radio de Varsovie et fut jouée en 1967 à
Auschwitz.
2 – Contexte de l’œuvre :
a- Contexte historique
*La guerre en Europe s’est terminée le8 Mai 1945, mais les Japonais ne voulaient pas se
rendre. Durant la conférence de Potsdam , le 26 juillet 1945, un ultimatum est signifié à
l’Empire du Japon, au nom des Etats-Unis, du Royaume Uni et de la République de Chine. Le
Japon est sommé de se rendre sans condition sans quoi il subirait une rapide et grave
destruction. La reddition complète des forces armées est exigée ainsi que l'abdication de
l'empereur Hiro-Hito. Le 29 juillet, le premier ministre Kantara Suzuki prononce une déclaration
indiquant qu'il entendait ignorer cet avertissement. La première bombe atomique militaire est
alors larguée sur Hiroshima le 6 août, puis la seconde le 9 sur Nagasaki, après un second
ultimatum du président Truman, resté sans réponse.
La Seconde Guerre mondiale se conclut officiellement moins d'un mois plus tard par la
signature de l'acte de capitulation du Japon le 2 septembre 1945 .
On estime l e nombre de décès entre 40000 et 250 000 personnes, selon les diverses
sources. Ils sont causés par l'explosion, la chaleur, et l'incendie, puis par la suite sont dûs à
divers types de cancers et de pathologies.
b- Contexte de création
L’œuvre est composée 16 ans après la fin de la 2ème G.M.
goût amer :
BILAN : La victoire a eu un
1. 50 millions de victimes
2. La découverte des camps
3. La maîtrise de l’arme atomique
Bien que « contemporaine», l’œuvre de Penderecky est une réelle expression de son émotion
et n’est en aucun cas le fruit de spéculations théoriques typiques de la création musicale
contemporaine et appelée écriture sérielle.( Schoenberg ou Boulez).
Son œuvre est largement autobiographique. Le 12 octobre 1964, Penderecki écrivait à propos
de son œuvre :
"La grande Apocalypse [Auschwitz], ce grand crime de guerre, est incontestablement dans
mon subconscient depuis la guerre où j'assistai enfant à la destruction du ghetto de ma petite
ville natale, Debiça (près de Cracovie). Puisse le thrène exprimer ma ferme conviction que les
sacrifices d'Hiroshima ne soient jamais oubliés ni perdus".
II – Description de l’oeuvre
Moyens utilisés par l’auteur : L’orchestre à corde est utilisé de manière peu traditionnelle,
les 52 instruments à corde créent des atmosphères particulières.
Les possibilités sonores des cordes sont poussées à l’extrême, procurant des sensations
sonores
inédites, pour essayer de rendre compte du sentiment de détresse et d’angoisse lié à
l’événement auquel elle fait allusion.
Des modes de jeu sont répertoriés dans une légende en début de partition : quarts de ton,
registres, note la plus aiguë, position particulière de l’archet, frapper la table d’harmonie,
frotter le cordier ou le chevalet …
Il n’y a pas de pulsation rythmique. Le temps est mesuré en seconde.
Il n’y a pas non plus de mélodies mais uniquement des atmosphères, des climats.
Analyse de 3 extraits. A savoir reconnaître et à décrire.
Partie 1 : Sons continus. (0 à 1’26)
- entrée des groupes de façon décalée jouant sur l’effet spatial de la stéréo, sur la note la plus
aiguë possible et fortissimo. Chaque musicien joue une hauteur différente qu’il choisit dans un
ambitus indiqué. (Part de l’aléatoire).
- ces clusters joués en tremolo provoquent des dissonances (comme des "fausses notes" ).
- le temps est lisse et il n’y a pas de thème repérable.
- le caractère est violent, insupportable, agressif, strident et angoissant; on pense aux
hurlements des victimes.
- puis les clusters joués en vibrato se transforment en oscillations: les hurlements se
transforment en plaintes.
Partie 2: Sons discontinus. (1’26 à 2’20)
- sons discontinus, irréguliers et martelés en pizzicati, joués col legno ou legno battuto dans le
médium.
- sentiment de désordre et de panique qui suggère une course effrénée, une fuite éperdue des
rares survivants. C’est le chaos.
Partie 3 : Sons continus. (2’20 à 5’30)
- quelques sons tenus forment un cluster de nuance variable : pp et crescendo.
- Les glissandi nous font penser à des sirènes = danger, peur, angoisse,
- Les courbes mélodiques sont souvent en mouvement contraires amplifiant les sensations.
FIN (9’05) L’œuvre se termine sur un grand cluster de 30 s. joué aux 52 cordes dans un
registre médium/aigu. Chaque instrument a une note singulière dans le cluster. Penderecki
divise son octave en 24 ¼ de tons. (très dissonant).IL commence triple fortissimo pour
atteindre le triple pianissimo à la fin du decrescendo.
Tout s’éteint. C’est le silence, la stupeur, l’incompréhension, le néant.

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