Une initiation au travail de terrain socio

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Une initiation au travail de terrain socio
La Filière Une initiation au travail de terrain socio-anthropologique
par S. Bava, C. Chams, J.-B. Demaison
ĂŶƐůĞĐĂĚƌĞĚ͛ƵŶƉĂƌƚĞŶĂƌŝĂƚĞŶƚƌĞů͛/ZĞƚůĂ&^W, du 4 au 6 mars 2010, a été organisé ƵŶƐƚĂŐĞĚ͛ŝŶŝƚŝĂƚŝŽŶĂƵƚƌĂǀĂŝůĚĞƚĞƌƌĂŝŶƐŽĐio-­‐anthropologique in situ à destination des étudiants de 2e science po, sur la base du volontariat. Terrain choisi : la rue Talaat Harb. Point de départ : réunion au café Groppi. 4X·HVW-FHTXHO·REVHUYDWLRQ et quel est son rôle dans une recherche ? Etape classique de
la recherche HQVFLHQFHVKXPDLQHVHWVRFLDOHVHOOHHVWLQFRQWRXUQDEOH/·REMHFWLIGHFH
VWDJHpWDLWG·REVHUYHUXQHUXHSHQGDQWWURLVMRXUVjWUDYHUVVRQHVSDFHVHVDFWHXUVVHV
rythmes, ses bruits, ses boutiques, etc., selon une méthode inductive, c'est-à-dire en
abordant le terrain, vierge de tout renseignement sur celui-ci. Avec une devise :
« Rendre étranger ce qui est familier et rendre familier ce qui est étranger ».
Armés de leur carnet de terrain et de leur stylo, les étudiants ont arpenté, individuellement ou en groupe, la rue Talaat Harb
pendant trois jours, travail intensif rythmé par des « pauses de suivi pédagogique » dans les cafés du quartier, en compagnie des
professeurs investis dans le projet. Ouvrir les yeux, flâner, écouter les gens et commencer à établir des liens avec les gens que
O·RQ FURLVH« OHV pWXGLDQWV VH VRQW UDSLGHPHQW VHQWLV j O·DLVH HW VRQW SDUWLV j OD GpFRXYHUWH G·XQ XQLYHUV TX·LOV SHQVDLHQW
familier. ,OV·DJLVVDLWpJDOHPHQWSRXUHX[G·DSSUHQGUH© la présentation de soi ªGDQVOHFDGUHG·XQWUDYDLOGHUHFKHUFKH
Cet atelier méthodologique aura permis de se questionner sur les techniques du travail de terrain mais aussi de parvenir au
bout de ces trois jours à proposer une questiRQVFLHQWLILTXHSUHPLqUHpWDSHGHODSRVVLEOHFRQVWUXFWLRQG·XQHSroblématique.
(QERQXVOHVpWXGLDQWVRQWHXODFKDQFHG·rWUHLQYLWpVpar Pierre-Arnaud Barthel, géographe et responsable du pôle ville du
CEDEJ, à un séminaire organisé spécialement pour eux sur une approche urbaine du centre-ville du Caire. Sophie Bava
Parole de stagiaire !
« Faire une enquête de terrain, questionner des gens, noter des observations,
prendre contact avec des responsables et surtout arriver à un questionnement
scientifique, sont des qualités et des compétences qui doivent être acquises par des
SROLWRORJXHV $YHF 6RSKLH %DYD FKHUFKHXU j O·,5' ,QVWLWXW GH UHFherche pour le
développement) et Jean-Baptiste Demaison, politologue, dans le cadre de la
conférence de science politique dirigée par Chérine Chams, nous, seize étudiants de
la 2e année science politique, avons suivi « XQ VWDJH G·LQLWLDWLRQ Du travail de
terrain socio-anthropologique » durant trois jours consécutifs dans la rue Talaat
Harb, au centre-ville du Caire. La mission consistait à trouver un questionnement
de recherche lié à cette rue. Pour ce travail, nous nous sommes divisés en groupes de
deux ou trois étudiants.
/HSUHPLHUMRXUpWDLWFHOXLGHO· « exploration » et notre première remarque était la suivante : cette rue est la rue de « toute chose de toutes les
choses » ! Nous y avons trouvé des cafés, des restaurants, des magasins de toutes sortes de biens, des centres commerciaux, des agences de
tourisme, des partis politiques, des entreprises, des cinémas, etc&·HVWODUqJOHGDQVFHWWHUXH XQPpODQJHHQWUHO·DQWLTXHHWOHPRGHUQHOH
sophistiqué et le populaire.
Pendant les deux autres jours, chaque groupe partait avec une idée en tête : certains ont décidé de se concentrer sur les mendiants de la rue, un
gURXSH Q·D\DQWSDVRXEOLp VRQ travail de SROLWRORJXH V·HVW PLV j TXHVWLRQQHU OHV passants sur les enjeux politiques du pays et son futur, et
G·DXWUHV, vivant ces deux jours comme des sociologues, se sont focalisés sur le comportement des jeunes et leur culture, en se basant sur le grand
nombre de librairies, de kiosques et de cinémas. Un rapport quotidien était présenté par chDTXHJURXSHDLQVLTX·XQFRPSWH-rendu individuel à
la fin du stage, couronné par une rencontre au CEDEJ le mardi 9 mars avec P.-A. Barthel. Il nous a parlé du Caire Khédival, de sa spécificité
et des défis de la patrimonialisation de ce quartier, des tentatives de restauration des immeubles et de leur vente, ainsi que les nouveaux
centres-villes qui sont censés être construits dans les villes nouvelles. Pour finir, nous avons « vécu » cette rue à la mode égyptienne ce que nous
Q·DYLRQVSDUIRLVMDPDLVIDLWDXSDUDYDQW: prendre le petit-déjeuner à Felfela, manger du « Koshary al Tahrir » au déjeuner, boire le thé ou le
« zabady bel manga » à la terrasse d·un café populaire, voire le fait même de se balader dans la rue de Talaat Harb.
3OXVHQFRUHTX·XQ « XQVWDJHG·LQLWLDWLRQGXWUDYDLOGHWHUUDLQVRFLR-anthropologique » ce fut une « aventure » à Talaat Harb. »
Nayera Soliman et Sherif El-­‐Ashmawy, 2e SCPO