Alcatel Lucent

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Alcatel Lucent
Du 10 septembre 2015
Contact : Odile Denis, Secrétaire nationale, 01 56 41 50 70
Alcatel Lucent : droit de réponse à Philippe Camus, la réalité sur les
conséquences du plan Shift sur l’emploi !
Du fait des gros remous provoqués par la publication des conditions financières scandaleuses liées
au départ de Michel Combes, le président du Conseil d’administration d’Alcatel Lucent, Philippe
Camus, a répondu à différents interviews en cherchant à mettre en valeur les réussites de Michel
Combes à la tête d’Alcatel Lucent pendant 29 mois.
Parmi les arguments, la situation de l’emploi a été évoquée et P. Camus a dit que, « suite au plan de
restructuration en France, des solutions avaient été trouvées pour tous les salariés touchés, sauf 15
situations sur 600 ». Des salariés, dont certains directement concernés, ont été choqués d’entendre
ou de lire cela. Car la situation, et nous ne parlerons que de la France, est loin d’être aussi idyllique !
La CFDT tient à rappeler la réalité du plan Shift, énième plan de suppressions d’emplois dans
Alcatel-Lucent, plan toujours en cours qui comprend des suppressions d’emplois et des fermetures
de sites avec mobilité contrainte vers des sites très éloignés.
Sur 595 suppressions d’emplois dans ce plan en France, nous recensons fin juin :
 548 « volontaires » avec parmi ceux-ci des solutions stabilisées, d’autres précaires :
1. 295 partent, ou vont partir, accompagnés par des « mesures d’âges », quelques-uns
directement en retraite. A priori, il n’y a pas de risques pour ces salariés.
2. 253 ont trouvé, ou sont, à la recherche d’une solution :
• 163 ont déclaré en avoir trouvé une (CDI ou CDD>12 mois dont certains en
période d’essai chez un nouvel employeur, formation longue, création
d’entreprises),
• 90 restent en recherche.
 47 personnes dont le licenciement contraint a été prononcé ou sur le point d’être prononcé.
À fin juin, 11 avaient retrouvé une solution, 36 étaient en recherche d’emploi.
Concernant les mobilités géographiques liées aux fermetures de sites, la Direction considère qu’une
solution d’emploi leur a été proposée via une mobilité vers Lannion (22) ou Villarceaux (91). Mais il
s’agit de mobilités forcées de plusieurs centaines de kilomètres. Ceux qui refusent, ou refuseront,
cette mobilité seront licenciés : dans le bilan Shift, il faut donc aussi en parler, car le risque de
chômage est réel pour eux !
Voici pour illustrer ces situations, la réalité connue à ce jour à Rennes (35) (fermé depuis fin 2014) et
Orvault (44) (fermeture le 30 septembre 2015) : 13 salariés de Rennes restent en situation précaire
et au moins 39 salariés pour Orvault.
Fédération Générale des Mines et de la Métallurgie - CFDT
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En résumé, M. Camus a fait preuve d’optimisme et de légèreté en affirmant qu’une solution avait été
trouvée pour presque tous. La réalité ne sera connue qu’à la fin des congés de reclassement et nous
tiendrons compte de toutes les situations précaires pour faire le bilan. Sur le plan Shift,
contrairement à ce que dit M. Camus, ce ne sont donc pas 15 salariés qui sont sans solution
aujourd’hui, mais plutôt autour de 130. Et ce nombre ne n’intègre pas les salariés qui ont accepté
une mutation à plusieurs centaines de kilomètres de leur domicile, mais qui ne poursuivront pas à
terme.
Même si M. Combes n’a pas déclenché le plan précédent, dit plan Performance, il faut savoir que 28
salariés licenciés de façon contrainte (soit plus de 50 % des licenciés hors départs volontaires) n’ont
toujours pas d’emploi 18 mois après ! Le cabinet de reclassement n’a pas permis à ces salariés de
retrouver un emploi. C’est un souci concernant l’efficacité de ce cabinet ! Il reste aussi entre 23 et 40
salariés (incertitude sur 17 projets personnels) partis en volontariat sans solution sur 381, soit entre 6
et 10 %.
La CFDT souhaite que chaque licencié - volontaire ou contraint - retrouve un emploi en CDI ou CDD
de 12 mois au moins, y compris à l’issue de formation ou via une création d’entreprises. C’était un
engagement de M. Combes au début de cette restructuration qui a déclamé haut et fort qu’il n’y
aurait « personne à Pôle emploi » en France. Des dizaines de salariés sont aujourd’hui sans solution !
La CFDT demande à la Direction du Groupe de respecter son engagement initial, y compris en
augmentant les moyens humains et financiers dédiés, et d’aider chaque salarié licencié à retrouver
un emploi digne !
Fédération Générale des Mines et de la Métallurgie - CFDT
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