OpéraLe Château de Barbe-Bleue
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OpéraLe Château de Barbe-Bleue
CONTACTS PRESSE Vanessa Chuimer - Katy Cazalot Tel : +33 (0)5 61 22 24 30 [email protected] CONTACT PRESSE Dorothée Duplan & Flore Guiraud, assistées d’Eva Dias 01 48 06 52 27 [email protected] Dossier de presse, visuels et extraits sonores téléchargeables sur www.planbey.com COMMUNIQUÉ DE PRESSE Opéra Tito Ceccherini : direction musicale Aurélien Bory : mise en scène et scénographie Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók (1881-1945) Le Prisonnier de Luigi Dallapiccola (1904-1975) Nouvelle Production Les 2, 4, 6, 9 et 11 octobre 2015 Théâtre du Capitole Durée : 2h10 Spectacle en langues hongroise et italienne surtitré en français Équipe artistique Tito Ceccherini : direction musicale | Aurélien Bory : mise en scène | Vincent Fortemps : artiste plasticien | Aurélien Bory, Pierre Dequivre : scénographie | Sylvie Marcucci : costumes | Arno Veyrat : lumières INFORMATIONS PRATIQUES Jours et horaires : 2, 6 et 9 octobre à 20h 4 et 11 octobre à 15h Répétition générale : 30 septembre à 14h Tarifs : de 20,50 à 109 € / www.theatreducapitole.fr Tel : 05 61 63 13 13 © Vincent Fortemps Théâtre du Capitole : Place du Capitole, 31000 Toulouse www.theatreducapitole.fr Opéra Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók (1881-1945) Le Prisonnier de Luigi Dallapiccola (1904-1975) Face à l’enfermement, la liberté et la lumière au bout de la nuit… Composés respectivement en 1918 et 1949, Le Château de Barbe-Bleue et Le Prisonnier sont deux courts opéras métaphysiques, où Bartók et Dallapiccola, chacun à sa manière, tentent d’analyser les effets de l’espoir sur l’esprit humain. Judith, chez Bartók, souhaite faire entrer la lumière dans la demeure de son époux. Elle est la face lumineuse de l’attente, de l’enthousiasme, de la curiosité aussi, qui pense pouvoir vaincre les doutes et les inquiétudes – sans imaginer que des effets plus sombres pourront en résulter. Le héros du Prisonnier de Dallapiccola est lui aussi guidé par l’espoir, un espoir que manie avec habileté l’homme de foi. Là encore, la lumière et l’espérance se retourneront contre celui qui s’en nourrit. Deux ouvrages éminemment humains, humanistes même, devrions-nous dire, œuvres politiques autant que musicales, dont l’écriture toujours lyrique, sait autant se souvenir de Debussy que de Schönberg. Deux chefs-d’œuvre qui auront marqué leur époque par leur style si unique et personnel. Le Château de Barbe-Bleu Opéra en un acte et un prologue sur un livret de Béla Balázs Créé le 24 mai 1918 à l’Opéra de Budapest Bálint Szabó : Barbe-Bleue Tanja Ariane Baumgartner : Judith Le Prince Barbe-Bleue vient d’enlever Judith à sa famille pour en faire sa nouvelle épouse. Dans l’obscurité de sa vaste et antique demeure, sept portes fermées. Cette obscurité surprend la jeune femme, qui tentera d’ouvrir toutes ces portes pour faire entrer la lumière, malgré l’interdiction de Barbe-Bleue. Il cède petit à petit, la laissant ouvrir les portes l’une après l’autre, et y découvrir des éléments symboliques de sa vie. Mais elle doit renoncer à ouvrir la dernière porte. Le Prisonnier Opéra en un acte avec prologue sur un livret du compositeur, d’après Villiers de l’Isle-Adam Créé en concert le 1er décembre 1949 à Turin (création scénique : 20 mai 1950, Florence) Tanja Ariane Baumgartner : La Mère Levent Bakirci : Le Prisonnier Gilles Ragon : Le Geôlier / L’Inquisiteur Dongjin Ahn, Jean-Luc Antoine : Deux Prêtres Chœur du Capitole - Alfonso Caiani : direction Orchestre national du Capitole Spectacle présenté dans le cadre du cycle Présences vocales par le collectif éOle, Odyssud, le Théâtre du Capitole et le théâtre Garonne Un prisonnier de l’Inquisition, seul dans sa cellule, confie à sa Mère venue lui rendre visite que, malgré les tortures infinies, il a repris espoir parce que le Geôlier l’a incidemment appelé : « Frère ». Cet espoir sera aussi son poison, car dans une ultime tentative de fuite, le Prisonnier se rend compte que ce n’était qu’un raffinement supplémentaire dans la torture qu’on lui infligeait là : la torture par l’espérance. Entretien avec Aurélien Bory Mise en scène et scénographie Comment est venue l'idée de joindre en un même spectacle ces deux œuvres apparemment si différentes ? Frédéric Chambert a imaginé ce programme. J'ai travaillé sur les deux œuvres, d'abord indépendamment, en cherchant à les éloigner le plus possible, et ensuite en les associant, de façon à former un diptyque. J'ai fait une plongée dans chaque livret, en essayant d'en extraire la question essentielle qui puisse m'amener à concevoir un dispositif scénographique. Comme dans chacune de mes créations, la scénographie constitue le point de départ de la mise en scène. Je cherche à comprendre l'espace par son mouvement, par ses transformations, par les phénomènes physiques qui sont en jeu. L'ouvrage de Bartók est aujourd'hui un classique du répertoire, mais il n'en garde pas moins sa part de mystère. Comment le comprenez-vous ? Qui sont Judith et Barbe-Bleue pour vous ? C'est effectivement son mystère qui rend l'œuvre passionnante. Béla Balázs a écrit un livret fascinant, qui place la lumière au premier plan. Les sept portes suivent la décomposition de la lumière. Judith veut ouvrir les portes pour faire entrer le vent et la lumière dans ce château – qui n'est autre que Barbe-Bleue lui-même. Elle veut faire toute la lumière de façon à respirer à nouveau, à faire taire la rumeur étouffante. Elle veut connaître Barbe-Bleue, et cette connaissance est un acte d'amour. Barbe-Bleue préfère l'opacité et le silence. Il cache dans son cœur les femmes qu'il a aimées et qu'il a rendues muettes. Barbe-Bleue et Judith sont d'une certaine manière l'histoire de l'échec de l'amour. Pouvez-vous nous dire comment cette lecture vous a guidé dans la mise en scène du spectacle ? Le point central est évidemment le motif de la porte. Même si je voulais que ces portes rappellent l'architecture d'un château, j'ai pensé à une structure légère qui puisse être sensible au vent. J'ai ainsi imaginé un mobile de portes encastrées, dont la forme évoque le spectre lumineux, l'arc en ciel. J'essaie toujours de convoquer sur le plateau les lois physiques. Le spectre renvoie alors à Isaac Newton, et le mobile à la gravité. Quant au Prisonnier, le sujet semble davantage politique. Cette « torture par l'espérance » n'est-elle pas, peut-être aussi, une métaphore de la condition de l'homme sur terre ? Comment comprenez-vous ce Geôlier / Inquisiteur ? Dans Le Prisonnier, la question est bien celle de la liberté, ou plutôt celle de l'illusion de la liberté qui renvoie effectivement à la question de la condition humaine. Dallapiccola place dans à peu près chaque scène une apparition, une illusion. Le Prisonnier flotte et souffre dans ces illusions. Il cherche mais ne parvient pas à regagner le réel. L'Inquisiteur est celui qui l'en empêche. Cer tains commentateurs pensent par fois que l'apparition de La Mère, au prologue, n'est pas réelle, mais n'est qu'une hallucination du Prisonnier. C'est donc aussi votre point de vue ? Oui, comme le rêve de La Mère, le discours du Geôlier, le couloir, tout est illusion. Et l'opéra finit sur une terrible désillusion. Vous parlez d'illusion. Comptez-vous l'utiliser au plateau ? Cette réflexion sur l'illusion m'a amené à choisir l'artiste Vincent Fortemps comme collaborateur. Son travail de dessin en direct, qui se forment et s'effacent au fil de l'action convient parfaitement à la suite d'illusions dans cet opéra. De plus, Le Prisonnier est traversé par de multiples références à Victor Hugo, qui était lui-même un dessinateur étonnant. Dont Vincent Fortemps ne manquera pas de s'inspirer. La curiosité (de Judith) et l'espérance (du Prisonnier) sont deux des moteurs de la vie humaine ? Dans les deux cas, c'est la quête de la connaissance qui guide l'action. Plus personnellement, comment êtes-vous venu à l'opéra ? Quels sont vos rapports à ce genre théâtral si particulier ? J'aime parcourir tous les genres, tous les arts de la scène. Cela m'aide à renouveler la forme, ou du moins aborder les mêmes choses mais par un autre côté. D'une certaine façon, j'approfondis là ma démarche de création. Mais j'essaie surtout de la questionner sans cesse. Propos recueillis par Jean-Jacques Groleau Opéra Le Château de Barbe-Bleue de Béla Bartók (1881-1945) Le Prisonnier de Luigi Dallapiccola (1904-1975) Biographies Tito Ceccherini Direction musicale Défenseur de la musique contemporaine, Tito Ceccherini entretient une intense collaboration avec des compositeurs tels que Giorgio Battistelli, Hugues Dufourt, Ivan Fedele, Philippe Hurel ou Salvatore Sciarrino. Il dirige de nombreuses créations mondiales : Seven de Niccolò Castiglioni, les opéras Lohengrin 2, Da gelo a gelo et Superflumina de Salvatore Sciarrino, La Cerisaie de Fénelon (Bolchoï, Opéra de Paris). Il dirige notamment le BBC Symphony Orchestra, l’Orchestre philharmonique de Radio France, l’Orchestre de Chambre de Genève, le HR-Sinfonieorchester de Francfort, l’Orchestre radiosymphonique du SWR de Stuttgart, l’Orchestre symphonique de la RAI de Milan et l’Orchestre philharmonique de Tokyo. Il débute au Festival de Lucerne en 2012 avec le projet « Pollini Perspectives » qui fera le tour du monde (Suntory Hall, Salle Pleyel, Staatsoper de Berlin, etc.). Il est également invité au Festival de Schwetzingen, à la Philharmonie de Berlin, à la Scala de Milan, au Suntory Hall de Tokyo, à la Salle Pleyel à Paris, à la Biennale de Munich. Son répertoire lyrique comprend des œuvres telles que Alessandro de De Majo, Les Puritains de Bellini et Marie Stuart de Donizetti, Turandot de Puccini, Guntram et Ariane à Naxos de Strauss, ainsi que plusieurs créations. Il dirige notamment à l’Opéra de Paris, au Bolchoï, au Grand Théâtre de Genève, au Théâtre national de Mannheim, au Teatro Colón de Buenos Aires, etc. Invité une première fois par le Théâtre du Capitole pour la création des Pigeons d'argile de Philippe Hurel en 2014, il retrouve la fosse du Capitole pour deux partitions qu'il affectionne particulièrement : Le Château de Barbe-Bleue qu'il a dirigé de nombreuses fois, notamment en Autriche au Festival de musique d'Erl en 2012 et 2014, et Le Prisonnier qu'il dirigera pour la première fois. Aurélien Bory Mise en scène, scénographie Aurélien Bory, né en 1972, est metteur en scène. Il fonde la compagnie 111 en 2000 à Toulouse. Il y développe un « théâtre physique », singulier et hybride, à la croisée de nombreuses disciplines (théâtre, cirque, danse, arts visuels, musique...). Ses spectacles sont présentés dans le monde entier et cette reconnaissance internationale débute avec Plan B (2003) et Plus ou moins l’infini (2005), marqués par la collaboration avec le metteur en scène Phil Soltanoff. Ses plus récentes pièces sont Azimut (2013), Plexus (2012), Géométrie de caoutchouc (2011) et Sans objet (2009). En 2007, il crée en Chine Les sept planches de la ruse avec des artistes de l’Opéra de Dalian, qui sera repris au Centquatre du 12 au 21 novembre 2015. Intéressé également par la danse et le croisement des écritures, il met en scène le chorégraphe Pierre Rigal dans Erection (2003) et Arrêts de jeu (2006). Il crée ensuite des portraits de femme, Questcequetudeviens? (2008) pour la danseuse de flamenco Stéphanie Fuster puis Plexus (2012) pour la danseuse japonaise Kaori Ito. Pour Marseille-Provence 2013 – Capitale européenne de la culture, il crée Azimut, autour de l’acrobatie marocaine, neuf ans après Taoub (2004), spectacle fondateur du Groupe acrobatique de Tanger. En 2014, Vincent Delerm lui confie la réalisation de la scénographie de son concert Les Amants parallèles, et, pour la Nuit Blanche à Paris, il crée l’installation-performance Sans objet. Invité par Le Voyage à Nantes pour son édition estivale 2015, Aurélien Bory conçoit l’installation plastique Spectacula. Il prépare actuellement son onzième spectacle, Espèce d’espace, inspiré de l’œuvre de Georges Perec, pour 2016. Son intérêt pour les sciences influence son esthétique. Les œuvres d’Aurélien Bory sont animées par la question de l’espace et s’appuient fortement sur la scénographie. Il ne conçoit son travail théâtral que « dans le renouvellement de la forme » et « en laissant de la place à l’imaginaire du spectateur ». Depuis 2011, Aurélien Bory est artiste associé au Grand T à Nantes, et est artiste invité du TNT – Théâtre National de Toulouse Midi-Pyrénées depuis janvier 2014. Il est également artiste accompagné par le Théâtre de l’Archipel scène nationale de Perpignan depuis septembre 2014.