La Vie a le dernier mot - Paroisse St-Nicolas St

Célébra'on liturgique
en présence des autorités civiles et militaires
11 novembre 2014
Eglise Saint Joseph Haguenau La Vie a le dernier mot
(textes : le prophète Ezéchiel 3,16-­‐21 ; Evangile Ma?hieu 5,14-­‐16) Le cessez de feu a imposé le silence aux canons. L’Armis7ce est arrivée après la signature du 11 novembre 1918 à 5h15. Nous sommes réunis aujourd’hui, en ce 11 novembre 2014, dans le silence de l’automne, à l’orée de notre grande forêt de Haguenau, en l’église St Joseph, érigée dans ce quar7er mul7culturel qui lui aussi a déjà connu certaines périodes difficiles…et où le mieux vivre ensemble est devenu une heureuse réalité … grâce aux efforts de la municipalité, du centre socio-­‐culturel, de la paroisse et de femmes et d’hommes qui préfèrent construire des ponts au lieu d’édifier des murs. Nous célébrons aujourd’hui, me semble-­‐t-­‐il plus qu’un souvenir, si honorable il puisse être. Nous meUons sur le boisseau la lumière, plus forte que la haine et la violence. Nous rendons grâce à Dieu pour les femmes et les hommes dont le coeur est ciselé par le courage, le don de soi, la disponibilité pour défendre les valeurs d’une démocra7e, le pardon…
En même temps, dans une société complexe et une période de muta7ons, ne sommes-­‐nous pas aussi invités à devenir gueUeur et ini7ateur de paix ?
Gue$eur Une aZtude de vigilance serait une vertu à encourager. • Vigilance d’abord pour soi ; car en nous, en moi, en toi, peuvent surgir de l’inconscient, de notre cœur, de notre corps des aZtudes d’enfermement, de peur, de violence •
Caïn et Abel, n’est pas qu’un récit du passé… ces personnes, ces figures-­‐
types, sont de tous les temps… A Berlin a lieu, le 25ème anniversaire de la chute du mur…au même moment à Strasbourg, un feu criminel aurait pu incendier la grande mosquée. • Vigilance pour que ne progresse pas la violence sous toutes ses formes. Que se lèvent des gueUeurs pour nous rappeler qu’il ne suffit pas uniquement d’enfermer des hommes dans des prisons surchargées, mais qu’il faudrait être beaucoup plus sévère à l’égard de toutes ces formes de violence accessibles dans les médias ; un enfant qui passe des heures avec des jeux électroniques où sont arborées de mul7ples formes de violence n’en sort pas indemne. La violence doit être travaillée à ses racines. • Des gueUeurs sont aUendus, car l’homme peut avoir la mémoire si courte et oublier les leçons du passé. Alors que la première guerre mondiale, dont nous célébrons l’armis7ce, a fait huit millions de morts, d’invalides et de mu7lés…tant d’autres conflits se sont mul7pliés au fil des décennies jusqu’à aujourd’hui comme des trainés de poudre. Que se lèvent des gueUeurs capables de faire barrage à des personnages obscurs aux discours fallacieux et aux pra7ques perverses. La France n’est pas épargnée. Ini*ateur Si les gueUeurs sont indispensables ; autant aussi celles et ceux qui ini7ent à la paix, au dialogue, à la ges7on des conflits… des ini7ateurs pour un avenir meilleur
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En ce jour anniversaire de l’Armis7ce, il me semble important d’encourager toutes celles et ceux qui ont mission d’éveiller à la jus7ce, à la droiture, au respect, aux valeurs qui font grandir l’Homme et l’Humanité. Si ceUe mission est portée par des éducateurs, des enseignants, elle est toujours ouverte à celles et ceux qui, au quo7dien, tentent humblement et sincèrement de travailler à la croissance humaine et spirituelle ; tant de parents donnent le meilleur d’eux-­‐
mêmes. Me vient souvent ceUe phrase de la Rougeur des Ma*naux de l’écrivain René Char, Résistant : « Quand on a mission d’éveiller, on commence par faire sa toileUe dans la rivière. Le premier enchantement comme le premier saisissement sont pour soi ». Que se lèvent des ini7ateurs, des éveilleurs qui sont capables de se regarder en face et de dire que la vie a le dernier mot.
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Que se lèvent des chré7ens qui, touchés par la Parole brûlante de Dieu, osent des paroles et des gestes qui tantôt dénoncent et redressent et tantôt calment et guérissent. La lumière sur le boisseau indiquera une présence dans la nuit, une possibilité de frapper à la porte. •
Il n’est jamais trop tard pour enclencher un processus d’ini7a7on à ce qui apporte davantage de lumière. Il faut oser souffler sur quelques lueurs pour faire de la bonne lumière. Dans un instant la célébra7on nous conduira à la table de l’eucharis7e ; humbles gestes et paroles de Jésus tant de fois déjà répétés ici et ailleurs… dans le sillage de celui, qui toute sa vie fut du bon pain pour celles et ceux rencontrées en chemin, dans la lumière de sa résurrec7on, car la vie a et aura le dernier mot.
François Wernert, curé de St Nicolas/St Joseph