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SYNTHÈSE DE LA TABLE RONDE N°2
Centre Pompidou - 16 décembre 2016
LES RENCONTRES DU TOURISME CULTUREL 2016
Animée par la journaliste Émilie Aubry, la deuxième table ronde traite de « L’attractivité culturelle dans la
mondialisation du tourisme ».
Pour en débattre : Rui Moreira, Maire de Porto, Kérya Chau Sun, Porte-parole et Conseillère de l’Autorité
Nationale APSARA du Cambodge (établissement national public en charge de la sauvegarde et du développement
du site historique d’Angkor) à la Présidence du Conseil des Ministres, Frédéric Leturque, Maire d’Arras, Président
du CRT des Hauts-de-France, Christian Mantéi, Directeur Général d’Atout France et Imma Tor Faus, Conseillère
chargée de la langue française et de la diversité linguistique au cabinet de la Secrétaire générale de la
Francophonie.
Rui Moreira, élu à la mairie de Porto en 2013, pose le principe suivant : « La culture ne se fait pas pour les
touristes, mais pour les habitants ». Premier magistrat d’une ville devenue principale concurrente de Lisbonne
en termes de destination, Monsieur Moreira insiste sur l’immense potentiel économique de la culture et la
nécessité d’encourager la créativité en ce domaine. Puis il cite l’exemple des marchés, parties prenantes du
patrimoine culturel, fréquentés abondamment par les voyageurs. Si ces derniers ont volontiers tendance à
dépenser leur argent pour se procurer le maillot du footballeur Ronaldo, plutôt que d’acheter de la morue,
produit emblématique du pays, le Maire de Porto entend répondre à ce constat en défendant ses traditions
régionales : « On peut être une ville pour les touristes et pas une ville de touristes. Quand on a un héritage
culturel, il faut le maintenir. »
Avec 2 millions de visiteurs en 2014, le temple d’Angkor reste l’un des sites les plus prisés au monde. Pour résister
aux dangers de ce tourisme de masse, Madame Kérya Chau Sun prône différentes politiques de formation. Auprès
de la population, mais également des opérateurs et des visiteurs étrangers, rappelant la vocation première du
site : « Nous avons réussi à marier un haut lieu de culte Cambodgien avec un tourisme respectueux de la cultures
des autres », rappelle la conseillère. Une réalité parfois difficile à concilier avec l’importance des revenus
potentiels que constitue Angkor dans le produit national brut du Cambodge.
Troisième intervenant, Frédéric Leturque revient sur le bilan touristique des Hauts-de-France en pleine
expansion. Si certains monuments, à l’instar de la Piscine de Roubaix transformée en musée, connaissent un
succès sans appel, d’autres, comme le Louvre de Lens, peinent à trouver leur public. Pour le Maire d’Arras, ces
fortunes diverses confirment qu’un établissement ne peut être isolé d’une région et qu’il convient de créer des
réseaux fédérant les propositions culturelles et touristiques qui gravitent autour de lui : « Nous devons mettre
en synergie l’ensemble des éléments qui peuvent concourir au succès du Louvre Lens et imaginer que sa réussite
s’appuie sur tous les acteurs du territoire. Associer culture et tourisme nous permet d’affaler un certains nombre
de barrières.», conclut-il.
C’est au tour de Madame Imma Tor Faus, d’intervenir. Après avoir précisé que la francophonie constitue un enjeu
fondamental dans l’attractivité de la France à l’étranger, la Conseillère regrette que cet atout ne soit pas
davantage exploité. L’an passé, 130 000 voyageurs ont participé à des séjours linguistiques sur le territoire
français, mais la tendance pourrait selon elle s’accélérer. A condition, d’une part, que l’offre soit mieux
structurée, et que, d’autre part, la France se réapproprie sa langue, notamment en renonçant à la tentation du
« tout en anglais ». A ce titre, Madame Tor Faus annonce la préparation d’un Grand Tour Francophone, initié par
le ministère des affaires étrangères.
Pour conclure cette table ronde, la parole est donnée à Christian Mantéi : « La première chose à faire pour
transformer la France en destination, est d’être en accord avec son identité profonde et son histoire », affirme
le Directeur Général d’Atout France. Une démarche à mener en respectant plusieurs équilibres. Le premier
concerne la place de l’habitant, désormais co-acteur du développement touristique face à la baisse du nombre
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des employés du secteur, moins 2% en 10 ans. Le deuxième relève du développement durable. Selon Christian
Mantéi : « Il faut inventer un modèle de développement touristique qui nous est propre, respectueux de toutes
les petites identités locales et qui va plaire à nos visiteurs. »
En conclusion, Emilie Aubry revient sur quelques idées fortes issues du débat. Parmi lesquelles : l’émergence des
villes dans les espaces touristiques les plus fréquentés ces dernières années, la demande d’expériences
culturelles de plus en plus recherchée par les voyageurs, la naissance d’une nouvelle économie territoriale de
marché et la nécessité d’acculturer la communauté des acteurs du tourisme : « Le tourisme, comme la culture,
c’est l’économie de l’offre : regardons autour de nous ».
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