Semisomag N°2, Juillet

Transcription

Semisomag N°2, Juillet
Le magazine de la société anonyme d’économie mixte
de construction et de rénovation de la ville de Saint-Ouen
Juillet/août
2007
N°1
N°2
amÉNaGer
un village
en ville
vivre
petits-fours, planteur
et voisins de palier,
en toute convivialité
coNstruire
patrimoine diffus :
la semiso travaille
dans la dentelle
Semi
semisomag, le magazine
de la Semiso (société
anonyme d’économie
mixte de construction
et de rénovation
de la ville de Saint-Ouen),
32, rue Anselme, 93 400
Saint-Ouen ● Directeur
de la publication : Paul
Planque ● chargés
de la publication : Annick
Martin, Julien Palisson
● rédaction : Claire
Moreau-Shirbon, François
Puthod, Semiso ●
photos : Véronique Debry,
Claire Moreau-Shirbon,
François Puthod, Semiso
● réalisation : Anatome
● impression : Imprimerie
Frazier.
Ce début d’été 2007 est marqué pour la Semiso par des événements qui
feront date. L’anniversaire de ses 40 ans, qui s’est déroulé à Cap Saint-Ouen
en présence de nombreuses personnalités et d’acteurs de la vie locale, montre
combien notre société est une composante appréciée de la vie audonienne.
Actrice majeure du logement social dans notre ville (plus de 1 700 logements),
elle se fixe pour objectif unique d’œuvrer au projet ambitieux de ce début de
XXIe siècle : que Saint-Ouen reste une ville à vivre, que Saint-Ouen reste
une ville pour tous.
Une ville pour tous, c’est une ville dans laquelle chacune des composantes de
la société, jeunes, adultes, aînés, actifs ou pas, peut trouver son lieu de vie, de
travail, de loisirs. Cette véritable gageure, ce pari, Saint-Ouen est en train de
les gagner. La Semiso, pour sa part, a fait ce pari-là !
Loin des langages convenus, où à travers les mots de la stigmatisation
urbaine « banlieue, faubourg » s’exprime un discours déqualifiant attaché
aux lieux habités par des populations moins favorisées, nous croyons à
une ville moderne, solidaire et… belle ! Cet engagement, ce discours nous
le traduisons en actes. Notre « savoir-faire de la ville » acquis tout au long
de nos quarante années d’existence, outre notre parc de logements sociaux,
c’est notre intervention sur le tissu économique avec ce fleuron que constitue
CAP Saint-Ouen. C’est notre participation à la vie culturelle audonienne
avec l’accueil de la prestigieuse École nationale supérieure des beaux-arts
(ENSBA), la réalisation et la location de nombreux ateliers d’artistes au
sein de notre patrimoine, mais aussi notre partenariat avec le festival de
Jazz manouche. C’est notre intervention sur le tissu ancien de la ville avec
pour ambition de redonner du sens à un quartier, de requalifier ce paysage
urbain qui a pu subir les affres du temps. C’est enfin notre rôle d’aménageur
qui, comme c’est le cas sur l’opération Landy-Jaurès-Basset, montre que des
solutions existent aux questions posées par le développement de l’urbain.
Ce début d’été 2007, c’est aussi pour nous un événement majeur avec la
livraison d’une nouvelle résidence de 17 logements sociaux à la porte de SaintOuen. Des discours qui rencontrent des actes, telle est notre ambition.
Et bon été à vous tous !
Paul Planque
Directeur de la Semiso
sommaire
amÉNaGer
L’opération Landy-JaurèsBasset s’achève. Gros plan
sur un ensemble architectural
remarquable, composé
de maisons individuelles
et d’habitat collectif. [pages 4-5]
coNstruire
À la demande de la Ville,
la Semiso travaille depuis
plus d’un an sur le patrimoine
diffus audonien, disséminé
sur tout le territoire. [pages 6-7]
vivre / se loGer
Les 40 ans de la Semiso à Cap
Saint-Ouen, les relogements
pour cause d’insalubrité,
«Immeubles en fête» et fête
de la musique. [pages 8-9-10-11]
● En raison d’une actualité chargée, la question de la répartition des charges
locatives entre bailleur et locataire sera traitée dans notre prochain numéro.
Semisomag w Juillet - août 2007 - 3
A MÉNAGER
Un joli petit village
au cœur de la ville
L’opération d’aménagement Jaurès-Landy-Basset, menée
par la Semiso et qui associe trois constructeurs (dont la Semiso),
marque sa différence... de style !
Par Claire Moreau-Shirbon
Une des entrées de la ville de Saint-Ouen
quand on arrive de Saint-Denis, est en
train de prendre un nouveau visage. La
Semiso achève les derniers travaux qui
signeront la transformation et l’embellissement d’un vaste périmètre aboutissant
sur le boulevard Jean-Jaurès, axe majeur
de liaison entre Paris, Saint-Ouen et
Saint-Denis. Il existe en effet trois entrées possibles à ce nouvel ensemble. Elles
sont situées boulevard Jean-Jaurès, rue
Paul-Langevin et rue du Docteur Basset.
C’est désormais dans ce terrain de plus
de 7 800 m2 que s’abritent 14 000 m2 de
nouvelle surface d’habitation. Un ensemble inattendu, remarquable et varié, à la
fois de logements locatifs et en accession
à la propriété, mais aussi d’immeubles
collectifs et de maisons individuelles.
Trois bâtisseurs, trois architectes
en chiffres
7 800 m2 de terrain.
200 m de longueur.
30 000m3 de terre évacués.
174 logements,
dont 152 en accession
à la propriété
et 22 en location.
81 logements Bouygues.
71 logements Pierre étoile.
22 logements Semiso.
44 parkings Semiso.
200 places de parkings
en tout.
Moins de 9 e le m2,
le prix de location
des nouveaux logements
sociaux de la Semiso.
2 700 e le m2 environ,
prix de vente des
logements.
14 000 m2 de surface
de logement.
Derrière les nouveaux murs de ces rues qui
bougent et s’embellissent, c’est un véritable
village qui vit. Avec ses rues, ses espaces
verts communs, ses jardins privatifs, ses
petites cours agréables. Cette belle opération est originale à un autre titre encore.
En effet, si la Semiso a initié l’histoire et
demeure constructrice et gestionnaire
d’un immeuble de 22 logements locatifs,
elle n’est pas seule. Elle a fait appel à deux
autres constructeurs, Pierre Étoile pour
71 logements et Bouygues Immobilier
pour 81. Tous deux, après appel d’offres,
ont été choisis par la Ville et la Semiso
en fonction de leur expérience au vu des
programmes réalisés, de leur qualité et de
leur solidité financière. Trois bâtisseurs,
trois architectes pour un nouvel élan, un
nouveau quartier audonien.
Quand, en 2004, des grands terrains et
leurs constructions (un pavillon, des boxes
à voitures, une halle vide...) furent mis
en vente sur le boulevard Jean-Jaurès,
la Semiso a tout de suite imaginé qu’en
rachetant à la ville le terrain vague situé
à l’angle de Landy et les vieux ateliers
municipaux inutilisés qui joux-
remarquable
dans sa conception,
le programme
Landy-Jaurès-Basset
s’intègre parfaitement
dans le paysage urbain
de Saint-Ouen.
les 22 logements
de l’immeuble de la Semiso,
œuvre de l’architecteurbaniste Makan Rafatdjou,
sont en cours d’achèvement.
Ils seront livrés à l’automne.
Les différentes étapes
du programme
Jaurès-Landy-Basset
taient ce territoire, on pouvait
créer pas mal de cet habitat qui fait, ici,
tant défaut. Et innover.
Qualité des prestations
Aujourd’hui, les résultats sont là : une idée
s’est concrétisée. Un territoire s’est transformé. Là où s’érigeaient des entrepôts, le
quartier abrite désormais un village d’un
style bien à lui, derrière de beaux bâtiments
collectifs à l’identité différente. À bas la
monotonie ! Les habitants des logements
Bouygues et Pierre Étoile, qui ont été vendus sur plans en un clin d’œil, peaufinent
leurs aménagements intérieurs et soignent
les fleurs de leurs cours et jardins. L’immeuble de la Semiso, quasiment achevé, affiche
la qualité de ses prestations. Jetez un œil à
la taille de son porche et aux proportions
de ses logements avec terrasse. Apprenez
que le gaz, bien plus cher à l’équipement
mais tellement plus souple et économique
à l’usage, équipe tous les appartements.
Mais nous reparlerons de cette belle réalisation, signée Makan Rafatdjou, à l’occasion de sa livraison prévue à l’automne.
Christian Maitrias peut être fier. Pilote
de l’opération, le directeur technique de
la Semiso a réussi à donner corps à un
projet, à faire bosser ensemble plus de
trente entreprises, des experts, des géomètres et trois architectes. Une tâche pas
toujours facile, a fortiori dans une année
de « parfait achèvement ». Propice aux
tensions, cette période peut parfois être
source de nuisances. D’où l’importance
pour la Semiso de prodéder aux derniers
ajustements nécessaires.
la venelle intérieure
bordée de maisons colorées.
2004
Acquisition des terrains appartenant à la Ville
et à des propriétaires privés.
Réalisation par la Semiso d’un cahier des charges
à respecter pour l’aménagement de ces terrains.
Appel d’offres de promoteurs avec les règles
d’aménagement ainsi définies : la Ville et la Semiso
retiennent les deux meilleures offres parmi
17 propositions : Bouygues Immobilier et Pierre Étoile.
Démolition des anciennes constructions et évacuation
des 30 000 m3 de terre pour créer les parkings
souterrains.
Réalisation des études préalables aux constructions :
réseaux (électrique, gaz…), archéologie, pollution,
résistance du sol, etc.
Livraison des terrains aux promoteurs, qui débutent
leurs chantiers. Pour cela, la Semiso met à disposition
ses terrains pour leurs installations de chantier.
Elle débute donc le sien bien plus tard, en mai 2006.
Décembre 2006
Fin de la construction des logements Bouygues.
Mars 2007
Fin de la construction des logements Pierre Étoile.
Automne 2007
Fin de la construction des logements de la Semiso.
point de vue
Éric Mazoyer, directeur général
délégué de Bouygues Immobilier,
directeur général Île-de-France.
« Proposer des maisons de
ville, des maison en bande,
c’est un programme que
nous aimerions produire
plus souvent dans des
îlots déjà construits. Il faut
trouver pour cela le cadre
urbain qui s’y prête et des
élus qui l’autorisent dans
leur plan local d’urbanisme. Les acheteurs en sont
très demandeurs.
Nous souhaitons répondre
à la volonté des élus de
développer à Saint-Ouen
un panel de logements,
du plus aidé jusqu’à l’accession à prix maîtrisé – ce qui est la cas ici. Les prix
du mètre carré que nous
nous sommes engagés à
respecter permettent aux
habitants de Saint-Ouen
d’accéder à la propriété.
La ville de Saint-Ouen
est attractive et permet
d’envisager une croissance
que nous soutenons dans
le cadre de partenariats. Nous avons signé
une convention avec la
Ville nous engageant sur
la qualité des maisons, la
variété des surfaces et un
équilibre avec des appartements, et sur l’emploi
de personnel local dans le
déroulement des travaux. »
Semisomag w Juillet - août 2007 - c onstruire
Travailler
dans la dentelle
À la demande de la ville de Saint-Ouen, la Semiso travaille
depuis plus d’un an sur le patrimoine diffus audonien, disséminé
sur l’ensemble du territoire. Avec de multiples objectifs.
Par Claire Moreau-Shirbon
Depuis toujours, la ville ne cesse de se
renouveler sur elle-même. Elle se construit
au fil du temps : ici des démolitions, là des
réhabilitations et plus loin des constructions neuves. C’est dans ce contexte que
s’est développée l’activité de patrimoine
diffus de la Semiso. Il peut s’agir d’un
terrain nu, d’un appartement dans une
copropriété ou d’un immeuble en totalité.
Comme son nom l’indique, le patrimoine
diffus est disséminé sur l’ensemble du
territoire de la ville.
Traiter les « dents creuses »
pour embellir la ville
accordcadre
L’intervention menée
sur le patrimoine diffus
disséminé sur l’ensemble
du territoire audonien
est née de la volonté de la
municipalité d’offrir aux
habitants une plus grande
diversité de logements. Elle
a donné lieu à la rédaction
d’un accord-cadre signé
entre la Semiso et la ville
de Saint-Ouen.
Précision
Aucun logement social
de la Semiso existant
ne sera mis en vente.
L’objectif est de proposer aux Audoniens
une plus grande diversité des modes d’habiter dans une ville toujours en mouvement. Il s’agit également de traiter les
« dents creuses » pour embellir la ville.
En effet, ces terrains, qui intéressent peu
les promoteurs car de petites dimensions,
sont souvent laissés à l’abandon, enlaidissant le paysage urbain.
Que fait concrètement la Semiso ? Elle
achète du patrimoine à la Ville ou à des
propriétaires privés et s’entoure d’architectes qui réalisent plusieurs études successives. Le futur projet sera le résultat
de ces études.
Quand il s’agit de tout un immeuble, un
diagnostic technique est réalisé. Il permet
de choisir entre sa réhabilitation et sa
démolition (partielle ou totale). Dans ce
dernier cas, un nouveau bâtiment sera
reconstruit avec de nouveaux logements.
Il en est de même lorsque le projet se développe sur un terrain nu. Enfin, lorsqu’il
s’agit de logements situés dans une copropriété, ceux-ci sont réhabilités. Les opérations du patrimoine diffus comptent un
à dix-huit logements. Certaines marient
réhabilitation et construction neuve.
À travers le patrimoine diffus, la Semiso
cherche à proposer aux Audoniens une
plus grande diversité de logements. Cela
se traduit par une diversité des typologies
proposées puisque du studio au 5 pièces,
l’ensemble des ménages pourra être logé.
C’est aussi grâce à la multiplicité des catégories d’habitat : logements sociaux,
loyers libres, accession à la propriété, accession sociale ou encore location-accession… que les Audoniens auront le choix.
L’objectif de cette diversification est de
permettre le parcours résidentiel des habitants de la ville. Ils pourront ainsi cheminer dans divers types de logements au
cours de leur vie sans forcément devoir
quitter Saint-Ouen.
L’accession à la propriété : la VEFA
La VEFA (Vente en l’état futur d’achèvement), ou « achat sur plan », est un des contrats
les plus utilisés en matière d’achat neuf.
Lors de la signature de ce contrat, le vendeur (constructeur) transfère immédiatement
à l’acquéreur ses droits sur le sol et sur la propriété des constructions existantes.
Les ouvrages à venir deviennent la propriété de l’acquéreur au fur et à mesure de leur
exécution. Pour cela, il s’engage à verser progressivement le montant du prix de son
acquisition au constructeur, au fur et à mesure de sa construction.
Ce mode d’accession est régie par la loi du 3 janvier 1967.
Réhabilitée,
l’ancienne gendarmerie
abritera bientôt sept
nouveaux logements.
Quelques exemples
d’opérations du
patrimoine diffus
Rue du Docteur Bauer
Accession sociale : réhabilitation de l’ancienne gendarmerie
(7 appartements créés) et construction de 11 logements
neufs sur l’arrière de la parcelle.
Typologie : 2 T1 + 2 T2 + 11 T3 + 2 T4 + 1 T5
Début des travaux de construction : 2e trimestre 2008
Livraison : 3e trimestre 2009
Rue Alphonse Helbronner
gros plan
Location-accession à la propriété :
comment ça marche ?
Cette formule permet à un locataire
de devenir propriétaire sans apport
personnel initial, après une durée
fixée dans un contrat.
Ce contrat passé devant notaire précise
également le montant de la redevance
que paiera le locataire.
Elle se décompose ainsi :
Accession à la
propriété (VEFA : cf.
encadré) : construction
de 5 logements.
Sur un terrain de
208 m², situé en face
du square Helbronner,
la Semiso prévoit la
construction de 5 logements. Le rez-de-chaussée accueillera
les stationnements et les locaux communs, les logements
seront répartis sur les trois étages supérieurs.
Typologie : 2 T2 + 2 T3 + 1 T4
Début des travaux : 3e trimestre 2007
Livraison : 4e trimestre 2008
Rue Pasteur
• une part locative correspondant
au loyer ;
• une part acquisitive correspondant
à la constitution d’un apport.
Au moment de la vente, le locataire
verse le prix du logement fixé dans le
contrat initial, moins la part acquisitive
versée pendant la durée de la location.
Type d’opération : démolition puis construction
de 15 logements sociaux avec parkings en sous-sol.
Sur un terrain de 900 m² situé en bordure de l’opération
d’aménagement porte de Saint-Ouen et après démolition
des bâtiments existants, la Semiso réalisera 15 logements
sociaux répartis en deux bâtiments :
- un bâtiment sur rue comprenant 6 logements ;
- un bâtiment en cœur de parcelle comprenant 9 logements.
Typologie : 3 T2 + 5 T3 + 5 T4 + 2 T5
Démolition : 3e trimestre 2007
Début des travaux de construction : 2e trimestre 2008
Livraison : 3e trimestre 2009
rue de l’industrie
Logement en location-accession : après réhabilitation
d’un logement de type T3 situé dans une copropriété, il sera
proposé aux Audoniens en location-accession (cf. encadré).
Semisomag w Juillet - août 2007 - V ivre
Vive la musique !
La Semiso fête ses 40 ans
Pour ses 40 ans, fêtés le 22 juin à Cap
Saint-Ouen, la Semiso ne pouvait rêver plus beau cadeau que l’installation
dans son parc d’activités de cinq ateliers de l’École nationale supérieure
des beaux-arts de Paris. Un événement !
Sur 800 m2, dont 500 bénéficient d’une
hauteur sous verrière de six mètres,
les étudiants pourront, dès la rentrée,
travailler la taille, la forge, la mosaïque, la résine et la céramique dans les
meilleures conditions.
Au 64, rue Anselme, paroles et musique pour fêter,
en chœur, le premier jour de l’été, le 21 juin denier.
À défaut d’instruments, les locataires du 3, rue Carnot
ont profité de la sono jusque tard dans la nuit.
Signature de la convention entre l’École nationale supérieure des beaux-arts dirigée
par Henri-Claude Cousseau (à gauche) et la Semiso, représentée par sa présidente
Jacqueline Rouillon, maire de Saint-Ouen, et son directeur, Paul Planque (à droite).
Concert à la Chope des puces le 24 juin, dans le cadre
du festival Jazz musette, dont la Semiso est partenaire.
Fin du monopole EDF/GDF
Le marché de l’électricité et du gaz est ouvert à
la concurrence depuis le 1er juillet. Comme plus de
25 millions de particuliers, vous pouvez donc
désormais choisir librement votre fournisseur
d’énergie. Attention, toutefois, avant de signer
avec un autre opérateur, car si les offres tarifaires
proposées actuellement paraissent intéressantes, elles
pourraient ne pas le rester ! En plus, si vous n’êtes pas
satisfait, sachez qu’en revenant chez EDF/GDF, vous
ne pourrez plus bénéficier des tarifs de votre ancien
contrat, aux prix encadrés par l’état.
L’animation de la soirée
a été confiée à une fanfare
de l’École des beaux-arts.
Forge à gaz ou à charbon :
un four utilisé pour chauffer
du métal brut afin de le rendre
plus malléable et de lui donner
une forme en le martelant.
« G.O. » Naoufel et Najoua Kilani, gentils organisateurs
de l’événement à la résidence Péri-Anselme.
3, rue Carnot
Programme Biron
Avant de passer à table, les petits voisins
ne manquent pas de souffle !
L’heure des retrouvailles.
72, AVENUE MICHELET
Entre les générations, le courant passe.
Sous le signe
de la convivialité
Propriétaires,
locataires et
gardiens de la
Semiso ont mis
les petits plats
dans les grands,
le 29 mai dernier
à l’occasion
de l’opération
« Immeubles en
fête ». Barbecue,
salades variées,
petits-fours
et planteur à
volonté... Grâce
à l’énergie de
Dalila, Carine
Angélique... et
tous les autres, la
fête des voisins a
battu des records !
Retour en images.
Semisomag w Juillet - août 2007 - S e loger
Relogements
à bonne enseigne
Vivant, souvent depuis longtemps, dans des logements insalubres
avenue Gabriel-Péri, plusieurs ménages ont dû être relogés par
la Semiso. Témoignages de leur nouvelle vie.
Par Claire Moreau-Shirbon
Où ? Quand ?
Au 133, avenue Gabriel-Péri
Tout les relogements
ont été effectués.
Au 137
Tout les relogements
(7 au total) sont accomplis.
Au 127 (bâtiment E)
Les 15 appartements
sont vides et murés.
Tous les relogements
ont été effectués.
Au 136
La phase d’une trentaine
de relogements est encore
à mener par la Ville
et la Semiso.
Relogement
express
Le 9 juin 2005, l’arrêté
d’insalubrité est signifié
au propriétaire du logement
de Mme B. Le bail tombe,
aucun loyer n’est plus dû.
En septembre, le
propriétaire signe la vente
de son bien à la Semiso.
En décembre 2005,
Madame B., relogée,
emménage dans son beau
F3 pour Noël.
Mes premières impressions quand je suis
arrivée ici ? Ça a tout de suite été… la vie !
La vie qui recommençait. Là-bas, je n’avais
aucune lumière, ça me donnait l’impression
d’être… dans une prison. Ici, c’est tout autre
chose. L’ambiance aussi est différente. Là-bas,
je ne pouvais même pas me permettre d’inviter des gens. J’avais honte de les amener.
Ce relogement m’a vraiment changé la vie.
Je me suis sentie revivre ».
Elle exulte, madame D., et elle a de quoi !
Dans des témoignages recueillis par Julien
Duguet, un jeune sociologue-urbaniste en
stage à la Semiso, près de quinze familles
racontent l’impact du relogement sur leur
vie de tous les jours. Ces ménages habitaient, souvent depuis très longtemps,
des appartements devenus insalubres,
avenue Gabriel-Péri, dans le périmètre
de l’opération d’aménagement porte de
Saint-Ouen.
Des conditions de vies terribles
Ainsi, bien que ces immeubles aient été
déclarés insalubres de façon irrémédiable
par le préfet de la Seine-Saint-Denis, et
pour permettre un relogement plus rapide de ceux qui y habitaient, la Semiso
a acheté les logements situés dans ces
immeubles, sans attendre l’expropriation de leurs propriétaires. Dès lors, la
Semiso devait légalement faire jusqu’à
deux propositions de relogement (elle va
jusqu’à trois) aux occupants « de bonne
foi » de ces logements, qu’ils soient locataires ou propriétaires occupants.
Madame D. habitait un « une pièce » au
127, avenue Gabriel-Péri. Cette femme
de 60 ans y était arrivée à cause d’une
période de chômage. Ne pouvant s’offrir
un loyer plus important, elle était « bien
contente » d’avoir trouvé ce logement à
68 euros par mois. Mais les conditions de
vie y étaient terribles : « Surtout l’humidité,
ajoute t-elle. Il y avait du salpêtre dans la
salle d’eau, les fenêtres ne fermaient pas.
J’avais de gros problèmes d’isolations et
payais plus de 1 000 euros de consommation
EDF. J’ai fini par remplacer les fenêtres moimême. Quant à la consommation d’eau, elle
était comprise dans le loyer, mais comme il y
avait une grosse dette de la part d’un locataire
ou d’un copropriétaire, on nous a souvent
coupé l’eau ! Il n’y avait qu’un seul
L’intérieur
du nouveau logement
de Mme D.
le DÉLABREMENT
du bâtiment E
du 127, avenue Gabriel-Péri.
L’habitat insalubre
Quand un habitat présente un état de délabrement grave,
visible ou invisible, qui peut nuire aux personnes,
à l’hygiène, à la santé des habitants ou de l’entourage,
le maire de la ville peut prendre un « arrêté de péril ».
Celui-ci peut être imminent ou non imminent. Cet arrêté
peut être levé si les travaux nécessaires sont effectués.
Dans une deuxième phase, le préfet, au nom de l’État,
peut être amené à
rendre un « arrêté
d’insalubrité ». S’il est
déclaré rémédiable,
des travaux de
réhabilitation sont
obligatoires. S’il est
déclaré irrémédiable,
la démolition s’ensuit.
Dans l’opération
d’aménagement porte
de Saint-Ouen, les
sites classés insalubres
ont tous été déclarés
irrémédiables.
POINT DE VUE
« Il n’existe pas une réaction
unique au relogement »
compteur ! Et puis, c’était immonde, on trouvait les ordures dehors, à
l’entrée même parfois ! C’était sale, l’escalier
était pourri. Avec partout des chewing-gums
collés, les papiers de bonbons, les poubelles déposées devant la porte le soir, et qui
n’étaient descendues que deux jours après.
La plupart du temps, je nettoyais l’escalier
parce que j’en avais trop marre ».
« Tout a changé »
Désormais, la vie de Mme D. s’est transformée. Elle a retrouvé du travail et habite un
F2 de la Semiso. Son loyer est bien plus
élevé, certes, mais « j’étais prête à faire cet
effort, dit elle. Pour l’environnement, qui
est formidable. Je voulais que ce soit près
du transport. J’avais prié le bon Dieu pour
que ce soit ici et je l’ai eu. Même si c’est un
sacrifice financier, la première année, ça vaut
le coup. » Le plus frappant, c’est qu’alors
qu’elle n’a pas bougé de plus de cent mètres,
Mme D. a l’impression d’habiter un autre
quartier : « Tout a changé : le simple fait
de voir les bâtiments en face, d’entendre les
enfants, c’est mieux. Et je peux enfin recevoir
ma famille et mes amis. J’aime aller travailler,
mais j’aime aussi rentrer chez moi. Je me
sens mieux, tout simplement. »
On retrouve les mêmes impressions de
bonheur, de bien être, de nouvelle vie, pour
M et Mme G. et leur fils de six ans. Malgré
l’habileté de M. G. à transformer, améliorer le F2 plein d’humidité – avec même
des trous au plafond – où ils vécurent trois
ans, tout va dorénavant mieux dans un F3 :
« On se sent complètement différents, c’était
très dur à vivre, surtout pour le petit ! », dit le
papa, ravi. Encore un écho similaire pour
Mme B., jeune mère de famille de 28 ans,
qui a connu les cafards, le bruit incessant,
l’absence de chauffage, d’eau chaude, de
lumière et surtout d’intimité, dans un
25 m2 loué à sa belle famille. Maintenant
installée dans un F3, elle a retrouvé « de
l’hygiène, du calme, de l’espace, grâce à quoi
mon compagnon a pu emménager. Je peux
enfin passer une journée chez moi au lieu
de sortir pour respirer ! »
Le son de cloche peut, toutefois, être tout
différent. Comme chez madame G.,
60 ans, propriétaire de son logement, qui
vivait là avec enfants et petits-enfants. La
vétusté, le plomb dans les sols, les cafards,
les infiltrations d’eau, les fissures, l’absence d ’eau chaude ? Elle préfère les
oublier. « J’étais très bien chez moi, c’était
ma maison. Avec 20 années passées là : avec
mon mari, sans mon mari, avec mes enfants,
c’est toute ma vie. Bien sûr, c’est propre ici
et spacieux, mais ce n’est pas ce que je cherchais. Moi, je voulais être avec mes enfants
et garder mon bien, mon chez moi. Maintenant, je vais redevoir payer un loyer, ça
m’embête vraiment. Et comme je suis locataire, je ne veux plus trop faire d’aménagement dedans, je vais partir dans le Sud. »
Son fils, lui, est ravi de l’indépendance
gagnée, ayant lui aussi été relogé avec sa
famille par la Semiso.
Julien Duguet, 24 ans,
a obtenu une licence
de sociologie et termine
un mastère « Cité et
mobilité » à l’École
nationale des Ponts et
Chaussées et à l’université
de Marne-la-Vallée. Il
se destine à l’urbanisme.
C’est pour son mémoire,
« Le sens social du
relogement », qu’il a
rencontré les familles
relogées récemment dans
différents programmes
de la Semiso, après avoir
quitté les n°136, 127 et
137, trois immeubles
insalubres de l’avenue
Gabriel-Péri. Le n°133
est lui déjà vide.
« J’ai constaté qu’il
n’existe pas une réaction
unique au relogement.
Globalement, grâce aux
propositions faites par
la Semiso, les personnes
passent du degré zéro
au top du top, en termes
de qualité et de confort,
entre leur ancien
logement et le nouveau.
Eh bien, malgré cela,
pour certains, le fait d’être
relogé ne représente pas
du tout l’objectif numéro
un. Par exemple, ceux qui
étaient propriétaires (et
j’ai été surpris de trouver
des propriétaires !),
même si on leur achète
leur bien et qu’on les
reloge, ressentent une
dévalorisation de leur
statut social. D’autres,
qui vivaient à deux ou
trois générations sous
le même toit, peuvent
éprouver une solitude
nouvelle. Enfin, pour les
personnes en situation
de précarité, peu importe
l’état du logement.
Ce qui compte avant tout,
c’est d’avoir un toit. Je
dois aussi avouer une
inquiétude : en changeant
d’adresse, certains
comportements ne vont
pas s’améliorer... Disons
que… la décrépitude
pourra aussi gagner leur
nouveau logement à la
Semiso ! Mais ce qui m’a le
plus frappé, c’est combien,
en emménageant tout à
côté de l’ancien domicile,
mais dans un logement
correct, tout peut changer
dans la vie et même dans
l’identité d’une personne,
qui se voit et se vit
différemment, du jour
au lendemain. »
Semisomag w Juillet - août 2007 - 11
s emiZoom
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Dalila, dame de cœur
Locataire de la Semiso
au 72, avenue Michelet,
Dalila Gomes s’implique à fond
dans la vie de son immeuble.
Quelle pêche, quelle chaleur communicative chez cette
belle jeune femme de 38 ans ! Dès le bonjour au téléphone
ou le sourire qui accompagne la poignée de main, on
sait que le contact et l’action sont son univers. C’est le
2 mai dernier, le soir de l’opération « Immeubles en
fête », que Semisomag a repéré Dalila, mère de trois
enfants, standardiste secrétaire accueillante pour une
grosse société de publicité et très impliquée dans sa ville
et sa résidence Semiso de l’avenue Michelet.
Pour preuve : il y a trois semaines encore, elle a entraîné une bonne quinzaine d’ados à donner un immense coup de balai de printemps dans la cour et les
jardins des trois bâtiments. Résultat ? Non seulement
ni raillerie ni refus essuyés, mais le fun fut si contagieux
que les tout petits ont accouru, envieux des poubelles
et des balais. Ils finirent plus de vingt à partager ensemble un goûter pas triste. « Je suis plutôt fier de ma mère »,
sourit Antony, 14 ans, as en informatique, qui ajoute
illico : « Et puis elle sait faire peur quand il faut ». C’est
vrai, aucun rassemblement louche ne dure longtemps
si Dalila est là. Voilà une femme qui a l’œil, le cœur et
sait l’importance du partage, du dialogue. « Dès que les
gens se parlent, tout va bien, tout va mieux », dit-elle.
Ainsi, elle a bien senti quand la nouvelle génération
d’enfants devenus ados dans la résidence a commencé
à chatouiller la tranquillité des nombreuses personnes
âgées, résidents longtemps restés majoritaires au sein
de l’immeuble. Peu à peu, encouragées par des habitants
comme Dalila, les relations de voisinage se sont détendues, améliorées. À coup de bonjour, de respect mutuel,
de rapides coups de main, de petites chasses aux œufs
de Pâques ou anniversaires en tout genre, partagés dans
le grand local du rez-de-chaussée. Il y a trois ans, Dalila y avait lancé la toute première fête des voisins. Une
quarantaine avait joué le jeu. Pas mal ? Pas assez pour
Dalila. Alors, cette année, avec la complicité de Franck,
le nouveau gardien plein d’idées, ils ont mis le paquet,
placardé à tout va, fait courir le bouche à oreille. Les
jeunes ont aidé les moins jeunes à descendre dans la
salle, Franck a concocté un punch antillais, chacun a
apporté des délices et ils furent plus de quatre-vingt-dix
à s’amuser tard dans la nuit. « Je pense avoir fait comprendre aux ados qu’il n’y a que bénéfice à partager avec les
autres », sourit Dalila, ravie de son histoire d’amour de
18 ans avec son mari… et la Semiso. « Déménager ? Oh,
que non ! » conclut-elle !
C. M. S.

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