La dernière des Tourtes voyageuses

Transcription

La dernière des Tourtes voyageuses
Espèces en péril — 25
Sommaire :
Les élèves s’inspirent de l’histoire de la Tourte voyageuse pour
explorer la notion d’espèce disparue et leurs sentiments à ce
sujet.
Objectifs d’apprentissage :
La dernière des
Tourtes
voyageuses
Les élèves vont :
Photo : J.G.Hubbard, Dept. of Library Services,
American Museum of Natural History
1. découvrir qu’une espèce animale ou végétale disparue est
disparue à tout jamais;
2. apprendre l’histoire des dernières Tourtes voyageuses;
3. reconnaître la Tourte voyageuse comme un exemple d’une
espèce dont la disparition a été causée par les humains;
4. comprendre que les espèces en péril sont en danger de
disparition, mais qu’elles pourraient être sauvées s’il y avait
prise de conscience de la part des humains.
Activité 4
Fournitures nécessaires : carnets (cahiers) des élèves
et stylos/crayons, renseignements de base sur la Tourte voyageuse
Endroit : À l’intérieur
Durée de l’activité : 40 minutes - 2 classes
Renseignements de base :
La Tourte voyageuse était autrefois l’un des oiseaux les plus nombreux sur la terre.
On croit que ce nombre dépassait celui de tous les autres oiseaux de l’Amérique du
Nord. On croit qu’il y avait au milieu des années 1800, de deux à cinq milliards de Tourtes
voyageuses. Elles volaient en bandes immenses qui remplissaient le ciel, s’étendant parfois sur
plusieurs kilomètres. Quelle pouvait être la dimension de telles bandes? Le célèbre naturaliste et
artiste ornithologue, John James Audubon, était étonné par cette volée de pigeons n’ayant « ni
début, ni fin » qui mit trois jours à passer au-dessus de sa tête! Voici comment il décrit l’arrivée
d’une volée de pigeons alors que des chasseurs attendaient au sol :
« Tout était prêt et tous les yeux étaient fixés sur le ciel clair que l’on pouvait percevoir dans la
trouée des cimes des grands arbres. Tout à coup, un cri généralisé se fit entendre : « Les voilà! ».
La rumeur distante me fit penser à une bourrasque en haute mer. Les oiseaux volant au-dessus
de moi dégageaient un souffle de vent. Ensuite, j’ai vu quelque chose qui était à la fois
magnifique, merveilleux et terrifiant. Les pigeons, arrivant par milliers, atterrirent partout,
formant des masse solides sur les branches tout alentour. Ici et là, sous le poids des oiseaux, des
perchoirs (branches) commencèrent à rompre d’un grand « crac » et tombèrent au sol, tuant des
centaines d’oiseaux pris en-dessous. De la scène se dégageaient une clameur et une confusion
extrêmes. Les oiseaux faisaient tellement de bruit qu’il m’était inutile d’essayer de parler ou
même de crier aux personnes près de moi. On n’entendait même pas le bruit des fusils des
chasseurs. »
— (David Gibson, 2001, Ch 5 Activité 3)
Liens avec le
programme d’études :
L’élève doit pouvoir :
1. Prévoir comment la
disparition d’une
population d’une plante
ou d’un animal touche le
reste de la communauté.
2. Établir un rapport entre
la perte d’habitat et la
menace de disparition ou
l’extinction de plantes et
d’animaux.
26 — Espèces en péril
Cela a dû être une expérience extraordinaire! L’histoire est parsemée d’anecdotes de témoins de
volées massives de Tourtes voyageuses, comme celle d’Alexander Wilson :
« Alexander Wilson, en visite chez des amis en Nouvelle-Angleterre, était assis dans la cuisine en
plein jour. Tout à coup le ciel devint noir et la cuisine s’obscurcit. Lorsque ses amis se rendirent
compte de son effroi, ils lui expliquèrent que ça n’était que « les pigeons qui passaient audessus. »
— (David Gibson, 2001, Ch 5 Activité 3)
Essayez de vous imaginer un vol d’oiseaux capable de cacher la lumière du soleil!
Qu’est-il arrivé à ces milliards d’oiseaux?
Dès que les Européens ont commencé à coloniser l’Amérique du Nord, le nombre de Tourtes
voyageuses a commencé à diminuer. Certains habitats ont disparu par suite du défrichement de
vastes forêts pour l’agriculture, mais la chasse a été la raison principale du déclin de l’oiseau. On
en tuait un grand nombre pour la viande, mais la plupart, pour le « sport ». Dans un concours
particulier, un participant avait dû tuer 30 000 pigeons tout simplement pour mériter un prix!
On tirait sur les pigeons, les prenait au filet et les abattait dans les arbres à l’aide d’une
mitrailleuse des plus rudimentaires, puis on les laissait habituellement se décomposer sur place.
En 1896, il ne restait qu’un seul troupeau de 250 000 Tourtes voyageuses. Un jour d’avril, un
groupe de chasseurs les ont trouvés. À la fin de l’expédition, le carnage était complet : 200 000
carcasses, 40 000 oiseaux blessés et des milliers d’oisillons laissés aux prédateurs.
En 1910, les jardins zoologiques de Cincinnati avaient en main la dernière Tourte voyageuse
vivante sur terre. L’espèce était vouée à l’extinction. On nomma affectueusement le dernier
oiseau – une femelle – Martha, du nom de la femme du premier président des États-Unis. Le
1er septembre 1914, à 13h, Martha est morte à l’âge de 29 ans. La Tourte voyageuse était une
espèce disparue.
De nos jours, personne ne peut vivre l’expérience de John James Audubon ou d’Alexander
Wilson. En fait, peu importe votre envie de voir une Tourte voyageuse vivante, vous ne le
pouvez pas. La Tourte voyageuse est l’une des cinq espèces que l’on trouvait au NouveauBrunswick et qui ont disparu. Ces espèces, ainsi que celles qui ont été extirpées de la province,
sont énumérées dans le tableau précédent.
Activité :
1. Faites une révision des termes « espèces en péril », « espèces disparues » et « espèces
disparues de la région » qui sont expliqués dans les renseignements de base.
2. Donnez des exemples d’espèces qui ont subi l’extinction ou sont disparue de la région.
3. Demandez aux élèves de nommer leur animal préféré. Comment se sentiraient-ils si cet
animal disparaissait soudainement et qu’ils ne pouvaient plus jamais le revoir?
4. Dites-leur que vous allez leur lire une histoire vraie à propos d’un animal qui était autrefois
très nombreux mais qui a disparu à tout jamais.
5. Lisez à la classe « La dernière des Tourtes voyageuses » et « Qu’est-il arrivé à ces
milliards d’oiseaux? », ou demandez aux élèves de lire à tour de rôle des parties du texte.
Espèces en péril — 27
6. Demandez aux élèves d’écrire leurs réactions après avoir entendu l’histoire de la Tourte
voyageuse en répondant aux questions suivantes dans leurs cahiers :
a) Comment vous sentez-vous après avoir entendu l’histoire de la Tourte voyageuse?
b) Est-il est possible de ramener une espèce disparue?
c) Quelles sont certaines des causes de la disparition de la Tourte voyageuse?
d) Que pouvez-vous faire pour que les espèces en péril dans la province du NouveauBrunswick ne deviennent pas des « espèces disparues »? (Vous trouverez des indices
de réponses à cette question dans la section intitulée « Ce qu’on peut faire pour
protéger la vie sauvage et ses habitats ».)
7. Lorsque les élèves ont fini de répondre aux questions, discutez des questions suivantes avec
toute la classe :
a) Que veulent dire « espèce disparue », « en péril » et « disparue de la région »?
b) Demandez à quelques élèves de lire à haute voix, à la classe, leurs réactions par suite
de l’histoire.
c) Quelles leçons peut-on tirer de la disparition d’une espèce? Donnez des exemples
d’espèces en péril au Nouveau-Brunswick. Comment peut-on protéger les espèces en
péril du Nouveau-Brunswick?
8. Finissez sur une note optimiste. Dites aux élèves que plusieurs espèces fauniques ne sont pas
en voie de disparition. Certaines sont en péril, mais peuvent être sauvées. Dites-leur que
graduellement, à mesure qu’ils progressent dans la Trousse pédagogique sur les espèces en
péril du Nouveau-Brunswick, ils apprendront des moyens d’aider la vie sauvage. La section
« Habitudes à conseiller », à la fin de la trousse, offre d’excellentes idées en ce sens.