Economie monétaire CM – Chapitre 9 Chapitre IX : Le taux de

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Economie monétaire CM – Chapitre 9 Chapitre IX : Le taux de
Economie monétaire CM – Chapitre 9
Chapitre IX : Le taux de change : marché et politique
I. Marché des changes et balance des paiements
= marché où s'échangent les monnaies nationales.
Grand A : impact du taux de change E sur les exportations et les importations
Grand B : impact des exportations et des importations sur le taux de change
A) Le taux de change
Définition : 1 € = E $ (cotation au certain) = c'est la monnaie nationale qui vaut 1, on exprime les autres
monnaies en fonction de celle-là. Cotation au certain = lorsque E augmente, il y a appréciation de la monnaie.
Appréciation = les prix extérieurs exprimés en euros diminuent, ce qui favorise les importations = le pouvoir
d'achat de 1€ augmente.
Les prix nationaux vont paraître plus cher une fois traduits en devises => défavorise les exportations. Donc
le solde courant (= solde de la balance commerciale = X – IM) tend à devenir déficitaire.
Solde courant = X – IM
E augmente => or X < IM <=> X – IM < 0
Lorsque E diminue, il y a dépréciation : la monnaie nationale perd du pouvoir d'achat par rapport aux autres
monnaies. Les prix nationaux exprimés en devises diminuent, ce qui favorise les exportations (X ). Ex :
tourisme. Les prix extérieurs en euros augmentent, donc les importations diminuent. Donc le solde courant
tend à devenir excédentaire. X > IM => X – IM > 0
Remarque : la balance est toujours équilibrée, c'est le solde qui est positif ou négatif.
B) Impact des flux économiques sur le marché des changes
Balance des transactions courantes (= balance commerciale) -> biens et services (j'importe = je paye le
fournisseur en dollars = je vends des euros -> vente en monnaie nationale).
X < IM => achat de monnaie nationale. + de vente d'euros que d'achats.
Si X < IM, le solde de la balance courante est négatif => vente nette de la monnaie nationale => E diminue.
Si X > IM (solde positif), achat net de la monnaie nationale => E augmente.
« Balance commerciale » = les biens (sans les services).
Solde de compte financier = entrées – sorties de capitaux. Entrées de capitaux = achat d'actifs nationaux
(actions, usines...), les investisseurs placent des usines en France... Si des étrangers veulent acheter des
usines allemandes, ils doivent se procurer des euros, beaucoup d'achat d'euros => E augmente =
appréciation du change (-> nécessité d'acheter de la monnaie nationale).
Entrées de capitaux = E diminue, dépréciation.
Remarque : s'il y a entrées nettes (= entrées > sorties) de capitaux, cela implique que l'investissement
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intérieur I est supérieur à l'épargne intérieure S <=> I – S > 0. Normalement, l'épargne finance
l'investissement. Ici, il n'y a pas assez d'épargne dans les pays pour financer tous les besoins des entreprises,
on fait appel à des financements extérieurs (= entrées nettes). Le pays a besoin de capitaux extérieurs,
l'épargne interne S ne suffit pas, il a un « besoin de refinancement » BF. S'il y a sorties nettes de capitaux (= I
< S ou I – S < 0), il y a un déséquilibre S/I qui pousse à exporter des capitaux : le pays place son épargne dans
les actifs étrangers, il a une « capacité de financement » CF.
Remarque générale : est-ce qu'on va avoir une économie avec volatilité ou avec stabilité du taux de change ?
Un solde courant positif entraine une augmentation de E => solde négatif => E diminue => augmentation du
solde courant... = le taux de change augmente, puis diminue, c'est volatile, donc néfaste.
Dans quels cas volatilité ou stabilité ? Cela va dépendre :
–
de la balance des paiements -> grand C
–
des déterminants du taux de change -> grand D
C) La balance des paiements
Ensemble des transactions financières et non-financières entre les résidents et les non-résidents. Elle inclut :
–
les transactions courantes
–
les comptes de capital (brevets, droits d'auteur, revenus des travailleurs émigrés)
–
les comptes financiers (entrées / sorties de capitaux)
Exemple : balance des paiements de la zone euro en 2003
Agrégat
Milliards d'euros
(1) Compte transactions courantes
+ 24,9
(2) Compte « capital »
+ 13,4
(3) Compte financier
- 50,5
(4) Erreurs et omissions
+ 12,2
En théorie, (1) + (2) + (3) + (4) = 0 car toute balance est équilibrée.
X – IM = + 24,9 => X > IM : la zone euro est une zone exportatrice de biens et services.
Entrées – sorties = - 50,5 milliards d'euros => + de sorties
La zone euro est exportatrice nette de biens et services (+24,9), sortie de capitaux (- 50,5)
Comparaison internationale pour l'année 2005 en milliards de dollars américains
(1) Transactions
(3) Compte financier
a) EU
- 791
+ 771
b) Japon
+ 165
- 122
c) Chine
+ 160
+ 58
d) Zone euro
- 28
+ 77
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a) – 791 => zone importatrice de biens et services // + 771 => entrées massives de capitaux = l'épargne
nationale ne suffit pas = I < S (aux Etats-Unis, les ménages sont souvent endettés, peu d'épargne de la part
des ménages). Les capitaux qui entrent aux EU sont des capitaux qui viennent d'Asie du Sud-Est qui vont se
placer en bons du Trésor = obligation de l'Etat.
b) exportateur, sortie de capitaux. Explication démographique de I<S : la population est + âgée qu'ailleurs =>
épargne + qu'une population jeune.
c) exportateur, entrées de capitaux sous forme de créations d'établissements, achat d'entreprises.
d) zone importatrice de biens et services. Les entrées de capitaux sont supérieures aux sorties de capitaux.
Remarque générale : déséquilibres internationaux importants (- 791, +777) sauf dans la zone euro.
Lorsqu'on a des soldes plus équilibrés, le taux de change tend à devenir plus stable.
D) Les déterminants du taux de change
1) Déterminant de long terme : la théorie de la parité du pouvoir d'achat (fait référence à l'inflation)
Donc pour comprendre le taux de change, on va comparer des niveaux de prix -> niveau des prix intérieurs
par rapport aux prix extérieurs ou des taux d'inflation : ΔP int – ΔP ext.
Ex de la zone euro : si ΔP int > ΔP ext (prix compétitifs= => baisse des exportations => baisse de la demande
en monnaie nationale => baisse du taux de change
Donc pour savoir si E va augmenter ou diminuer, on étudie les différentiels d'inflation. Ex : si l'inflation de la
zone euro est de +2,2% et que celle des EU augmente + vite (+ 3,4%), alors, selon la théorie de la parité du
pouvoir d'achat, le taux de change €/$ devrait s'apprécier.
2) Déterminant de court terme : la théorie de la parité des taux d'intérêts
Le solde du compte financier dépend du taux d'intérêt. Si le taux d'inflation augmente -> entrées de capitaux
=> E augmente.
Ex : taux d'intérêts directeurs de la BCE = 4%, taux d'intérêts directeurs de la Fed = 2,50%. Alors, selon la
parité des taux d'intérêts, il y a entrée de capitaux dans la zone euro donc appréciation de l'euro. Donc si on
a une stabilité de l'inflation et des taux d'intérêts, on a + de chances d'avoir un taux de change stable.
II. Politique de change
A) Définition de la politique de change
1) Un sous-ensemble de la politique mo
Une politique économique = un objectif final (= stabilité du taux de change), un objectif intermédiaire
(inflation et i) et des instruments (la masse monétaire).
Enjeu : inflation = valeur interne de la monnaie / taux de change = valeur externe de la monnaie.
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2) Lien avec la création monétaire (rappel)
Si les ANF demandent à transformer des devises en euros, la masse monétaire augmente. (=> création
monétaire). S'ils demandent à transformer des euros en devises, la masse monétaire diminue (=>
destruction monétaire).
3) Interventions de la BC sur le marché des changes
A la base, la BC détient des réserves en or et en devises à son actif. Les réserves de la BC dépendent du
comportement des ANF. Ex : si dans un pays une zone est exportatrice nette de biens et services (X > IM) ou
si entrées nettes de capitaux, elle demande des euros contre d'autres devises pour effectuer les paiements
en euros ou effectuer des placements en euros => les réserves augmentent. La BC peut ensuite utiliser ses
réserves pour influencer le taux de change E (ex : en allant acheter et vendre des devises sur le marché des
changes). Ex : si la BC achète des euros (= vente de devises = diminution des réserves de change) =>
diminution de la masse monétaire (euros retirés de la circulation) => augmentation du taux de change (car
la demande d'euros augmente = augmentation des prix de l'euro sur le marché des changes = appréciation).
Si la BC vend des euros (= achète des devises = augmentation des réserves de change => augmentation de la
monnaie et baisse du taux de change.
B) Les régimes de changes flottants
Exemple en 2008 : $, £, €, ¥ -> le taux de change est librement fixé par le marché des changes. Toutes les
banques peuvent intervenir sur le marché des changes : la BC peut intervenir pour le stabiliser (= éviter les
variations brusques et imprévisibles) -> « appréciation » ≠« dépréciation ».
C) Les régimes de changes fixes
Exemple en 2008 : yuan (Chine), lev (Bulgarie) : les régimes de changes fixes sont largement dominants dans
les années 50.
-> Parité officielle du taux de change : il faut que les échanges se fassent à cette parité.
-> Lorsque la BC décide de changer la parité officielle, on parle de dévaluation (si le niveau du taux de
change est + faible) ou de révaluation (si le niveau de E est + fort).
-> avantage -> stabilité pour les entreprises (sauf si dévaluation / révaluation : mais rare)
-> inconvénient ; très coûteux pour la BC parce que la BC intervient systématiquement = faire respecter la
pause sur le marché des changes.
=> nécessité d'importantes réserves de change. C'est souvent une politique de dévaluation qui est menée ->
dévaluation => diminution de E => favorise les exportations => politique de relance par la demande (car X
est une composante de la demande globale).
Conclusion
Exemple de débat actuel : le yuan est-il sous-évalué ? Beaucoup de pays demandent à la Chine augmenter la parité
officielle du yuan parce que ça pose des problèmes. Pourquoi ?
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taux de change effectif = ce que devrait être le taux de change selon les théories (parité du pouvoir d'achat
[inflation] / parité des taux d'intérêts) : étant donné...., le taux de change devrait être... Avec le yuan, le taux de
change effectif devrait être plus élevé.
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Bank of China possède de très importantes réserves de changes (cf. balance des paiements)
=> possibilité d'avoir une politique des changes telle qu'il est possible de maintenir la parité officielle du yuan à un
niveau trop bas par rapport au taux de change effectif => facilite les exportations X car si E est « trop » faible par
rapport aux pays partenaires, la vente mondiale des produits chinois augmente fortement. Critique des EU : c'est
de la concurrence déloyale ? Oui...mais pas + que les EU dans les années 50-70.
A retenir
-> régimes de change
-> comment et pourquoi la BC intervient sur le marché des changes ?
-> lecture d'une balance des paiements et déterminants du taux de change
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