LCI LE JOURNAL DE LA REDACTION – Le 02/07/2008 - CFE-CGC

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07/07/08 - 10:07 - Page 1/2
60 AV. DU GENERAL DE GAULLE
92046 PARIS LA DEFENSE
[email protected]
TEL : 01.47.67.18.00
FAX : 01.47.67.18.01
Ref. Doc. : 2500-3283801-3
A : Service de presse / CGC
Mot-Clé : VAN CRAEYNEST
LCI
LE JOURNAL DE LA REDACTION – Le 02/07/2008 – 19:21:45 – Extraits
A propos de la réforme du marché du travail
Invités : Jean-François ROUBAUD, président de la CGPME et Bernard Van CRAEYNEST,
président de la CFE-CGC
MICHEL FIELD
Est-ce que c’est l’attitude aussi de la CGC ?
BERNARD VAN CRAEYNEST
Je rappelle que la CFE-CGC n’était pas demandeur des 35 heures.
Nous avons dû subir des mois et des années de négociations pour nous
adapter à ce dispositif qui a créé une France à plusieurs vitesses, avec des
salariés qui en bénéficient pleinement, d’autres qui n’en bénéficient pas du tout,
et d’autres qui se les sont payées, avec modération ou blocages salariaux. Ce
que j’observe c’est que depuis 2003 nous avons des vagues successives qui
viennent écrêter ce phénomène 35 heures, assouplissement en 2003,
assouplissement en 2005, assouplissement en 2007 avec les heures
supplémentaires défiscalisées, exonérées de charges, là je crois que c’est le
tsunami qui balaye ce qui restait de ce dispositif. Ce n’est pas scandaleux en
soi, ce qui nous pose problème c’est qu’il appartient à l’Etat d’être garant d’un
certain nombre de normes et de cadrer un dispositif pour faire en sorte qu’il ne
dérive pas et qu’on préserve en particulier la santé des salariés. Ce que nous
dénonçons à la CFE-CGC c’est en particulier les dispositions relatives au forfait
en jours, qui jusqu’à présent était plafonné à 218 jours par an, sachant qu’on a
déjà, avec cette instauration du forfait en jours, deuxième loi AUBRY de janvier
2000, fait sauter le plafond journalier et hebdomadaire de durée maximale du
travail, 10 heures par jour, 48 heures hebdos, là on est en train d’aller vers 235,
on nous parle de 250 jours, pourquoi pas 365.
MICHEL FIELD
Ça fait combien par semaine, combien par jour ça ? Ça peut aller jusqu’à
quoi ?
BERNARD VAN CRAEYNEST
Là on n’est pas dans la remise en cause du dogme des 35 heures, on
est en train d’envoyer le balancier très loin de l’autre côté et les salariés en
forfait/ jour, pas que les cadres…
MICHEL FIELD
Sur le fait qu’il n’y ait plus de durée légale du travail, c’est ça que vous
nous dites.
BERNARD VAN CRAEYNEST
Tous droits réservés
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Les 35 heures c’est 1607 par an, les « forfaités » en jours, depuis 2000,
ils travaillent en moyenne 2000, 2100, 2200 heures par an, là on est en train
d’ouvrir la porte à 2500.
(…)
MICHEL FIELD
Ce qui est bizarre dans vos propos à tous les deux, c’est qu’on peut très
bien comprendre qu’un gouvernement défasse ce qu’un autre a fait etc, mais
les 35 heures elles ont quand même… beaucoup de salariés, notamment
beaucoup de cadres, se les sont appropriées. Ils ont en effet accepté des
blocages ou des ralentissements de hausse de salaires parce que la qualité de
vie, parce que aujourd’hui, peut-être plus qu’il y a 15 ou 20 ans, on ne met pas
toute son énergie entièrement dans le travail mais dans l’équilibre de sa vie
familiale, tout ça vous pensez que ça peut être remis en cause par ce qui se
passe aujourd’hui au Parlement ?
BERNARD VAN CRAEYNEST
Complètement, avec, encore une fois, pas la compensation en terme
salarial, et, en plus, un problème dans un contexte de globalisation de
l’économie où la pression, pression du client, pression de l’actionnaire, pression
du « juste à temps », se fait de plus en plus forte, un risque de dérapage
supplémentaire relatif à la santé des salariés. Ce que nous soulignons c’est
qu’on ne peut pas d’un côté nous faire des conférences pour s’attaquer au
problème des risques psychosociaux, de la santé des salariés au travail…
MICHEL FIELD
Le stress au travail, etc.
BERNARD VAN CRAEYNEST
Et de l’autre côté ouvrir totalement les vannes, ce qui peut conduire,
malheureusement, à une dégradation supplémentaire de la santé des salariés.
(…)
MICHEL FIELD
Un mot de conclusion.
BERNARD VAN CRAEYNEST
Tout ça s’inscrit dans le cadre du débat sur la représentativité, et je
rappelle que celui-ci est biaisé dans la mesure où on centre les possibilités de
négociation sur l’entreprise, or je rappelle qu’il y a une majorité d’entreprises
dans lesquelles il n’y a pas de possibilité de négociation tout simplement parce
qu’il n’y a pas de représentants du personnel.
(…) 19:29:35. FIN-
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