19_maladies_Inf_emer..
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Maladies infectieuses émergentes ou ré-émergentes en 2012 dans l’océan Indien Cellule de l’InVS en région océan Indien (Cire OI) 4èmes journées réunionnaises d’infectiologie - 22 au 24/11/2012 ? Maladie émergente / ré-émergente ? • Maladie émergente – OMS : infection nouvelle causée par l'évolution ou la modification d'un agent pathogène ou d'un parasite existant, qui se traduit par un changement d'hôtes, de vecteur, de pathogénicité ou de souche – Infection ou maladie non encore signalée sur un territoire • Maladie ré-émergente – Fait irruption dans un nouveau contexte géographique – Elargit sa gamme d'hôtes – Enregistre une forte progression Maladies (ré-)émergentes en 2012 dans la zone proche : vue générale Infections invasives à méningocoque Hépatite A Rickettsioses Dengue Ré-émergence de la dengue, 2012 (Réunion, Mayotte et Madagascar) La dengue • Arbovirose transmise par les moustiques Aedes • 4 sérotypes : DENV-1 à DENV-4 +/signes d’alerte Piqûre infectante Incubation 4 à 10 jours Dengue sévère Phase fébrile aiguë 3-5 jours Forte fièvre +/- céphalées, nausées, vomissements, myalgies, éruption cutanée Phase de récupération décès Epidémiologie mondiale • • • • 2,5 milliards exposés 50-100 millions de cas 500 000 cas sévères 12 500 décès Epidémiologie à la Réunion : historique • 1977-78 : une épidémie massive – Taux d’attaque de 30-35% – Probablement due au DENV2 • 2004 : épidémie localisée et modérée – 228 cas dans l’ouest de l’île – DENV-1 identifié • Entre les deux et depuis 2005 – Détection de cas sopradiques – Circulation à bas bruit ou inexistante??? Organisation de la surveillance Laboratoires d’analyses biologiques et médicales, laboratoires hospitaliers, CNR des arbovirus Signalement de tout résultat compatible avec une infection récente Médecins libéraux et hospitaliers Signalement de tout cas confirmé ou suspicion clinique Cire OI Signalement des suspicions de cas LAV ARS OI - Recueil d’informations auprès du patient Traitement anti-vectoriel Recherche active d’autres cas Education sanitaire Retour d’enquête Rétroinformation Cire OI - Classement final du cas - Investigations si suspicion de foyer - Suivi des tendances Définitions de cas • Cas confirmé : patient avec un syndrome dengue-like et confirmation biologique fiable (PCR+ , séroconversion) • Cas possible : patient avec un syndrome dengue-like et IgM+ sur un prélèvement unique • Cas probable : cas possible avec lien épidémiologique avec un ou plusieurs cas confirmés • Cas autochtone : patient n’ayant pas voyagé dans les 15 jours précédant la DDS La ré-émergence en 2012 Cas possible Cas probable Cas confirmé 5 4 3 2 1 0 51 52 Déc 2011 1 2 3 Jan 2012 4 5 6 7 Fév 2012 8 9 10 11 12 Mars 2012 13 14 1 Au total... • 31 cas (12 confirmés, 19 probables) – – – – 3 foyers (n=24) + cas isolés (n=7) 52% femmes, moyenne 39 ans 6 patients hospitalisés DENV-1 (n=4) et DENV-3 (n=3) Dans le reste de la zone • A Mayotte (mars-avril) – 43 cas confirmés entre la semaine 11 et 18 – DENV-1 et DENV-2 identifiés (n=3 prélèvements) • A Madagascar (avril-août) – Antsiranana : 42 cas (DENV1) – Toamasina : 23 cas (DENV3) – Farafangana : 34 cas (DENV3+CHIKV) Quel risque à venir? • Introduction de plus en plus fréquente du virus – Multiplication des transports de biens et personnes – Augmentation de l’incidence de la maladie – Augmentation du nombre de sérotypes circulants • Présence du vecteur +++ – Forte densité d’Ae albopictus – Compétence vectorielle Hanoi (Vietnam) Yaoundé (Cameroun) Libreville (Gabon) Alpes maritimes (France) Corse (France) Saint-Denis (La Réunion) • Très faible immunité de la population CHIKV 94,7% 91,5% 86,0% 93,7% 93,3% 96,9% DENV-2 16,7% 27,9% 21,4% 52,4% 21,7% 88,9% Vazeille et al. 2010 Invasions invasives à méningocoque B à la Réunion : émergence d’une circulation communautaire, 2012 Les Infections invasives à méningocoque (IIM) • Infection grave pouvant provoquer méningites ou septicémies • Maladie à déclaration obligatoire (mesures de contrôle+++) • Epidémiologie en France – Taux d’incidence anuel : 8,1/10 000 (2010) – Essentiellement sujets jeunes, de manière sporadique • A la Réunion – 3,7 cas par an (moyenne 96-2011) – Taux d’incidence : 6,1/10 000 (2010) Emergence d’une circulation en 2012 Bébé de 1 an Purpura fulminans Décès par septicémie Cousin éloigné des cas n°1 et 2 Avait été traité en janvier JF 17 ans Purpura fulminans avec évolution favorable 2 JF 25 ans Eléments purpuriques Evolution favorable Réside à Saint-Paul Fleurimont 1 0 1 2 3 Janv 4 5 6 7 Fev 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 Mars JH 17 ans Evolution favorable Cousin éloigné du cas n° 1 sans contact direct Contacts traités par rifampicine et/ou ciprofloxacine AvrMai Juin Juil JH 21 ans Evolution favorable Réside à La Plaine Saint-Paul Août Analyse de la situation • 5 cas d’IIM en 6 mois, versus 3 en moyenne environ • Tous issus de la même souche (B :VR1=7-2 :VR2=4:F5-9:ST-162) • Chez des patients résidant tous dans la même commune => Circulation intra-familiale puis communautaire – Situation inhabituelle et “inquiétante” – Secteur géographique relativement restreint – Incidence en dessous du seuil épidémique Mesures prises • Investigations complémentaires – Pas de déficit du complément • Prophylaxie à large échelle impossible • Préparation à la survenue de nouveaux cas – Renforcement de la surveillance auprès des labos hospitaliers (réalisation immédiate des analyses, information de l’ARS, transmisison des souches au CNR pour typage) – Réunion d’une CAD nationale : recommandation d’utiliser de la Ciprofloxacine en première intention en cas de survenue de nouveaux cas dans la même famille – Information individuelle des médecins généralistes, urgentistes, scolaires et de la PMI de Saint-Paul (courrier + plaquette) Emrgence du typhus murin à la Réunion, 2012 Le typhus murin (ou typhus endémique) • Rickettsia Typhi • Principal vecteur : puce du rat – puce du chat et de l’oppossum dans certaines zones – rôle occasionnel du pou de corps humain • Zones d’endémicité : Texas, Grèce, Chypre, Espagne, Portugal, Afrique du nord, Thaïlande, Laos et Indonésie • Fièvre élevée à début brutal +/- frissons, myalgies, céphalées, nausées, éruption, anorexie, vomissements, toux, symptômes neurologiques (confusion, convulsions, ataxie, ...), hépatomégalie ou splénomégalie • Evolution le plus souvent favorable mais complications possibles (anomalies SNC, insuffisance rénale ou hépatique, détresse respiratoire) L’émergence à la Réunion • 2 cas dans le nord en 2011 • 3 cas confirmés dans le sud et l’ouest en 2012 – 2 en janvier-février – 1 en septembre • Interrogatoire des patients – – – – Maisons privées dans zones rurales Pas de piqûre de puce notée Présence de rats et dératisation fréquente Présence d’animeux sauvages ou domestiques Emergence ou sous-diagnostic? • Questions qui se posent – Sous-diagnostic?? – Quel vecteur? • Mesures prises / à prendre – Information des professionnels – Groupe de travail Hépatite A à Mayotte, 2011-2012 : Ré-émergence ou endémicité? Le contexte à Mayotte • 217 200 hab. (estimation 2012) – 54% ont moins de 20 ans – 41% d’étrangers dont 50 000 en situation irrégulière • Offre de soins – public : fort turn over – privé : densité médicale faible • Explosion démographique, développement de l’habitat précaire, problèmes d’accès à l’eau, etc. => Risque +++ de maladies à transmission féco-orale L’Hépatite A • VHA, Hepatovirus - famille Picornavirideae • Incubation : 30 jours (15-50 jours). • Clinique : fièvre, asthénie, nausées, douleurs abdominales, ictére • Contagiosité : 15 jours avant ictére et 8 jours après • Diagnostic biologique : anticorps IgM spécifiques du VHA Les niveaux d’endémicité En lien +++ avec développement socio-économique et l’hygiène Source : cdc.gov Haut (>90%) enfants, asymptomatiques, épidémies rares Moyen (60-75%) ado/jeunes adultes, symptomatiques, épidémies possibles Faible (> 20%) Trés faible Adultes à risques, épidémies consommation coquillage++ La surveillance à Mayotte • Maladie à déclaration obligatoire depuis janvier 2009 − Critère de notification : présence d’IgM anti-VHA dans le sérum − Fiche de notification envoyée à l’ARS puis à l’InVS • Investigation des cas groupés (épidémiologique, environnementale, biologique + visite du site) Augmentation de l’incidence en 2011-12 Nombre de cas et taux d’incidence annuels, Mayotte 2009-2012 Année Nombre de cas à Mayotte Taux d'incidence Mayotte / 100 000 hab * Taux d'incidence Réunion / Taux d'incidence France 100 000 hab métropolitaine/ 100 000 hab 2006 2007 ND ND ND ND 1,4 1,4 2,2 1,6 2008 ND ND 1,6 1,9 2009 10 5,0 1,5 2,5 2010 12 5,9 1,4 1,9 2011 99 47,0 2,4 1,6 2012 96** 44,2 ND ND * application d'un taux de croissance annuelle pour la population de Mayotte de 3,1% (source Insee) ** estimé à partir données au 01/09/2012 (n=64) Nombre de cas 70 65 60 55 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 janv-2009 fév mars avril mai juin juillet août sept oct nov déc janv-2010 fév mars avril mai juin juillet août sept oct nov déc janv-2011 fév mars avril mai juin juillet août sept oct nov déc janv-2012 fév mars avril mai juin juillet août Nombre de demandes cas confirmés 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 Taux de positivité Taux de positivité 2009-2012 Taux de positivité (%) 0,35 0,3 Caractéristiques des cas • Répartition géographique • Répartition par classe d’âge 60 50 Taux d’incidence / 100 000 hab 40 30 20 10 0 2009 [0-4] 2010 [5-14] [15-24] 2011 [25-44] [45-64] 2012 65 ET PLUS • Sexe-ratio H/F = 1,8 • Aucune hépatite fulminante • 8% d’hospitalisation en 2012 • 4 cas groupés (dont 3 intrafamilliaux) • 2 souches isolées : - génotype IIIA (endémique OI) - génotype IB Ré-émergence ou endémicité? • Taux d’incidence annuels élevés • Jeunes enfants (< 15 ans), pas de forme fulminantes ni de décès • Répartition géographique et temporelle homogènes • Conditions favorisantes (démographiques, migratoires, accès à l’eau, hygiène et assainissement insuffisant) • Forte endémicité des pays de la zone => Probable endémicité avec prévalence comparable à celle de Madagascar (86% chez moins de 5 ans et 98% chez les 20-24 ans) => Etude de séroprévalence prévue en 2013 Conclusion générale • Plusieurs émergences, mais situation non alarmante – Hépatite A : incidence stable, endémicité probable – Dengue et IIM : pas de nouveau cas depuis début août – Rickettsioses : nombre très restreint • Mais de nombreux risques… – “Attendus” : dengue, chik, West Nile, FVR, etc. – Inattendus… ? • ... avec une clinique “pas toujours” spécifique Pour se donner toutes les chances... • Nécessité de surveiller la situation sanitaire notamment dans l’OI – Réseau Sega – Veille internationale • Importance de la surveillance non spécifique • Importance du signalement +++ – Maladie à DO – Tout événement inhabituel Plateforme de veille et d’urgences sanitaires de la Réunion Tel : 02 62 93 94 15 Fax : 02 62 93 94 56 [email protected] Remerciements • Tous les signalants et partenaires des systèmes de surveillance Médecins hospitaliers, médecins libéraux, laboratoires publics et privés, infirmiers, PMI, rectorat, particuliers, etc. • A la cellule de veille, d’alerte et de gestion sanitaires de l’ARS océan Indien Plateforme de veille et d’urgences • Aux membres du réseau SEGA sanitaires de la Réunion Tel : 02 62 93 94 15 Fax : 02 62 93 94 56 [email protected]