LYCEE JEAN PERRIN Saint Ouen l`Aumône (95)

Transcription

LYCEE JEAN PERRIN Saint Ouen l`Aumône (95)
LYCEE JEAN PERRIN
Saint Ouen l’Aumône (95)
PREDIAGNOSTIC ENERGETIQUE
Description, analyse et recommandations
Agence régionale de l’environnement et des nouvelles énergies Ile-de-France
Sommaire
1.
INTRODUCTION
3
2.
CARACTERISTIQUES GENERALES DU SITE
3
2.1
Présentation du lycée
3
2.2
Fonctions et description des bâtiments
5
3. DESCRIPTION DES INSTALLATIONS THERMIQUES ET DES USAGES DE
L’ELECTRICITE
11
3.1
Production de chaleur
11
3.2
Eau chaude sanitaire (ECS) et gaz de cuisine
12
3.3
Usages spécifiques et thermiques de l’électricité
13
4.
4.1
BILAN ET ANALYSE DES CONSOMMATIONS ET DES DEPENSES D’ENERGIE
Répartition moyenne
17
17
4.2
Gaz naturel
4.2.1 Chauffage
4.2.2 ECS
4.2.3 Cuisine
19
20
22
22
4.3
Electricité
4.3.1 Analyse globale
4.3.2 Analyse par usage
23
23
27
5. RECOMMANDATIONS
31
6. BILAN ENVIRONNEMENTAL
34
Le diagnostic énergétique qui fait l’objet du présent rapport a été réalisé par Denis
Chamonin, ingénieur énergie et environnement.
Le diagnostic comme l’action de sensibilisation menée auprès du lycée Jean Perrin par
l’agence locale de maîtrise de l’énergie de Saint Quentin en Yvelines ont été financés
par l’Arene Ile de France en 2005.
www.areneidf.org
1. INTRODUCTION
Le présent diagnostic énergétique s’inscrit dans une démarche globale pédagogique et de
sensibilisation auprès des élèves, des enseignants et des personnels du lycée technique
Jean Perrin sur les thèmes de l’énergie et de l’environnement. Dans le cadre de cet
objectif, les résultats du diagnostic seront présentés lors d’une semaine d’animation
« énergie environnement » au sein de l’établissement, le but étant de permettre aux
élèves, enseignants et personnels de connaître et d’adopter des gestes et comportements
économes dans leur quotidien sur tous leurs usages de l’énergie (activité, habitat, vie
sociale et transport). Les animations (conférences, expositions…) seront mises en œuvre
par l’agence locale de maîtrise de l’énergie de Saint Quentin en Yvelines.
2. CARACTERISTIQUES GENERALES DU SITE
2.1 Présentation du lycée
Le lycée professionnel Jean Perrin a été construit en 1972. Il a pour vocation
l’enseignement de l’électronique et de l’électromécanique au niveau des BEP,
baccalauréat, BTS et préparation ingénieur. Ses structures, réalisées avant le premier choc
pétrolier, sans norme thermique et chauffées au fioul, étaient constituées à l’époque de
cinq bâtiments (nommés A, B, C, D, F). Depuis deux autres bâtiments ont été implantés sur
le site, le bâtiment E en 1989 et le bâtiment G en 1994. C’est cette année là que
l’ensemble du site fut rénové thermiquement; cela a concerné les principaux points
suivants :
-
Isolation des enveloppes
Mise en place d’huisseries en PVC équipées de double vitrage
Rénovation de la chaufferie centrale et des sous stations
Passage au gaz naturel
Installation d’une GTC
Rénovation des éclairages d’intérieur
A cela se sont ajoutés des travaux de mise en conformité par rapport aux règles de
sécurité propres aux établissements scolaires.
L’emprise au sol des sept bâtiments est de 10 921 m² avec une surface chauffée totale de
14 564 m². Treize logements de fonction sont implantés sur trois étages du bâtiment
administratif. Ces logements ont leur propre système de chauffage et compteurs
d’électricité. La consommation énergétique des logements n’est donc pas prise en compte
dans l’étude.
Deux énergies sont utilisées sur le site :
-
Le gaz naturel pour les besoins thermiques (chauffage, eau chaude sanitaire et
cuisson)
L’électricité pour ses usages spécifiques (force motrice, éclairage, bureautique,
électroménager…). Il n’y a pas d’usage thermique de l’électricité
3
Actuellement la composition de la communauté du lycée est la suivante :
-
Elèves
Professeurs
Surveillants
Agents de laboratoire
Personnels périscolaires
Agents d’entretien et ouvriers
Agents de cuisine
Administratifs
1 017 (2004/2005)
119
10
7
5
19
5
12
L’ensemble de cette communauté de 1 194 personnes est présent sur le site pendant les
périodes scolaires. La vie quotidienne du lycée commence à 6 heures 30 avec le début du
travail des personnels de nettoyage pour se terminer vers 21 heures par ce même
personnel.
Les personnels d’entretien technique, périscolaire, administratif, enseignant et les élèves
occupent le site de 8 h 30 à 18 h 30 en moyenne.
Dans la suite de l’étude les différents ratios de consommation et dépense sont calculés sur
la base d’une surface de 14 564 m² et de 1 017 élèves. Soit une surface disponible par
élève de :
14,3 m²/élève
A titre de comparaison il est donné dans le tableau ci-dessous les ratios pour quatre lycées
techniques et professionnels ayant fait l’objet d’un bilan énergie en 2000.
Lycée
Jean Perrin (St Ouen l'Aumone)
Diderot (Paris)
Louis Jouvet (Taverny)
Antonin Carème (Savigny le Temple)
Maupassant (Colombes)
Moyenne
Surface
Nbr. d'élèves Ratio
14564m²
1017 14,3m²/élève
17765m²
980 18,1m²/élève
12669m²
1204 10,5m²/élève
7660m²
640 12,0m²/élève
16585m²
1080 15,4m²/élève
14,1m²/élève
4
2.2 Fonctions et description des bâtiments
Chaque bâtiment a fait l’objet d’une visite technique détaillée avec interview des
enseignants et des personnels sur les fonctions et la vie des différents espaces.
Plan masse
•
Bâtiment A : Mécanique et sciences expérimentales
Ce bâtiment est constitué de trois volumes : un rez-de-chaussée avec deux étages
comprenant des salles de cours, un rez-de-chaussée avec trois étages comprenant un préau
et des salles de cours (23 salles de cours et de laboratoires [électricité, chimie, physique…]
au total pour ces deux espaces) et, attenant au bâtiment en rez-de-chaussée, un espace
comprenant trois ateliers de mécanique, cinq salles de cours techniques et une salle de
dessin industriel.
5
Espace atelier
Cet espace ajouté au bâtiment en 1992 possède une esthétique architecturale
particulièrement réussie, avec une pénétration forte de l’éclairage naturel par des dômes
semi-circulaires en polycarbonate sur les circulations et de nombreux skydom en terrasse
au dessus des ateliers. Néanmoins ce concept architectural engendre par déperdition
thermique des parois non opaques un fort inconfort d’hiver, avec des températures
intérieures en dessous de 15°C par grand froid et un inconfort d’été par la pénétration
importante des apports solaires par les dômes et skydoms.
Circulation des salles de cours
Lors de la visite technique il a été noté que de nombreuses circulations restaient allumées
en absence d’élèves alors que l’éclairage naturel est suffisant.
6
•
Bâtiment B : CDI et Média pole
Ce bâtiment a deux fonctions, un média pole au 1er étage qui est un espace de plusieurs
salles (cours, réunion, administration et informatique) qui sert pour les formations des
enseignants du département et au rez-de-chaussée un centre de documentation et
d’information pour les élèves du lycée. Les espaces et salles au nord doivent être éclairées
en permanence pendant la présence d’usagers. La salle informatique de la média pole est
ouverte sur le sud ce qui implique, pour des conforts d’usage sur écran, l’occultation des
parois vitrées par des rideaux et donc un éclairage artificiel permanent. Ceci est un
exemple de non prise en considération de l’aménagement des espaces en fonction des
contraintes d’utilisation. Il aurait été préférable d’implanter cette salle informatique au
nord.
•
Bâtiment C : Accueil, administration et logements de fonction
7
Les services de l’administration du lycée et l’espace accueil sont situés au rez-dechaussée. Les trois étages comprennent treize logements de fonction. Ces logements
possèdent leur propre compteur gaz et électricité, ils ne sont donc pas pris en compte
dans le bilan énergie du lycée.
•
Bâtiment D : Restauration scolaire
Le bâtiment de restauration est structuré autour d’un patio central recouvert d’une
verrière (Cf. photo en page de couverture). Le rez-de-chaussée comporte une salle foyer,
un espace de détente autour du patio avec des distributeurs de boissons et des salles
d’activités parascolaires (maquettisme, échecs…). Ces espaces sont en libre circulation et
utilisation pour les élèves.
Le premier étage comprend deux salles de restauration élèves (474 places), deux salles de
restauration pour le personnel et une cuisine centrale. La cuisine est en ligne chaude,
c'est-à-dire que les repas sont préparés sur place. Le nombre de repas préparés et servis
est en moyenne de 167 000 sur l’année civile soit environ 950 repas par jour ouvré du lundi
au vendredi. L’activité de ce bâtiment est étalée de 6 h30 à 14 h 30. Le fonctionnement
des fours de cuisson se situe vers 9 heures jusqu'à 13 h 30. Les chambres froides positives
sont hors service pendant l’ensemble des périodes de vacances et les chambres froides
négatives seulement pendant les vacances d’été. L’ensemble des équipements
électroménagers est des années 1980 et début 1990.
Salles de restauration
8
Pendant la visite technique, après le service, l’éclairage des deux salles de restauration et
les circulations étaient en fonction.
•
Bâtiment E : Electronique
Ce bâtiment constitué d’un rez-de-chaussée et d’un étage possède en son centre un hall
monumental ouvert sur toute la hauteur. Il accueille principalement neuf salles de travaux
pratiques en électronique. Chaque salle comporte en moyenne sept postes de travail
équipés d’environ cinq appareils de mesures (oscilloscope, fréquencemètre, générateur de
tension…) dont la puissance unitaire est de l’ordre de 75 Watts. Les salles sont très
utilisées, 35 heures en moyenne par semaine. Du fait de la spécificité des manipulations
électroniques, l’éclairage artificiel des salles est nécessaire.
•
Bâtiment F : Enseignement général
Ce bâtiment, de deux étages sur rez-de-chaussée, ne comprend que des salles de cours
d’enseignement général. Au sous-sol des salles aveugles ont été équipées mais elles sont
très peu utilisées.
9
•
Bâtiment G : Electrotechnique
Bâtiment d’un étage sur rez-de-chaussée avec un entresol.
L’entrée du bâtiment est constituée d’un hall monumental vitré sur toute sa hauteur en
orientation Est et Ouest; de plus le plafond est équipé de skydom. La luminosité naturelle
est très bonne mais là aussi la problématique thermique n’est pas prise en compte dans
l’architecture d’autant plus que ce hall de circulation est chauffé.
Au total ce bâtiment abrite vingt deux salles de cours et de manipulations
électrotechniques, plus quelques bureaux et une salle pour les professeurs.
Salle des bancs moteurs
En première remarque, après la visite des espaces et interview des usagers, il a été
constaté que certains bâtiments, du fait de leur conception architecturale, engendrent des
inconforts d’hiver et d’été et qu’en règle générale les comportements sont peu économes :
non fermeture des portes en période de chauffe et surtout un maintien inutile de
l’éclairage dans les circulations et salles d’enseignement.
10
3. DESCRIPTION DES INSTALLATIONS THERMIQUES ET
DES USAGES DE L’ELECTRICITE
3.1 Production de chaleur
Le chauffage du lycée (hormis le bâtiment E) est assuré par une chaufferie centrale située
en sous sol du bâtiment D et distribue la chaleur par un réseau alimentant cinq sous
stations.
Le synoptique de l’installation est le suivant :
Chaufferie
centrale
Bâtiment D
Sous station bâtiment A
Chaufferie du
bâtiment E
Sous station bâtiment B
Sous station bâtiment C
Sous station bâtiment D et F
Sous station bâtiment G
Chaufferie Centrale
La chaufferie centrale, qui assure aussi la production d’eau chaude sanitaire, est équipée
de deux chaudières, non mises en cascade, de 1 350 kW et 1 120 kW. En règle générale une
seule chaudière est en fonctionnement pour satisfaire les besoins de chauffage, l’autre est
isolée manuellement.
11
Sous station des bâtiments D et F
L’ensemble des installations thermiques est dans un état de maintenance et d’entretien
n’appelant aucune remarque, d’autant plus que les équipements de base ont maintenant
quinze ans de vie et que les systèmes de régulation et de commande datent des années
1980.
L’exploitation de chauffage est assurée par la société MIEGE exploitation chauffage S.A.S.
dont le siège social est à Garges les Gonesse au 39 boulevard de la muette dans le val
d’Oise.
Le marché passé est de type F.T.I (Forfait – Température – Intéressement) pour le poste P1
(fourniture du combustible) et de type PF (forfaitaire) pour le poste P2 (conduite et
maintenance).
Les caractéristiques de puissance (pompes et moteurs) de l’ensemble des appareillages
électriques, équipant la chaufferie centrale, la chaufferie du bâtiment E et les sous
stations ont été relevées sur les plaques signalétiques des équipements ou estimées en
l’absence de ces plaques. Sur ces bases de connaissance, la puissance installée de ces
équipements a été estimée à 42 kW.1.
Le lycée ne possède pas d’espaces chauffés électriquement.
3.2 Eau chaude sanitaire (ECS) et gaz de cuisine
L’eau chaude sanitaire (ECS), principalement pour la cuisine est produite par la chaufferie
centrale avec un ballon tampon d’un volume de 3 000 litres. Afin de déterminer les
consommations de chauffage un compteur volumétrique divisionnaire à été installé, Il est
relevé par l’exploitant chaque semaine.
Les besoins en ECS pour les autres espaces du lycée (locaux des agents d’entretien
uniquement) sont assurés par un cumulus électrique. Un local est généralement situé au
niveau de chaque étage de bâtiment et est équipé d’un cumulus de 50 litres qui fonctionne
en heures pleines et creuses et reste alimenté pendant les périodes de vacances scolaires.
1
Il est à noter qu’il avait été demandé début mai à la société d’exploitation de chauffage de communiquer le
recensement technique des équipements. Ce recensement n’a pas été communiqué en date du 20 août 2005.
12
La cuisine du restaurant possède son propre compteur et abonnement (il est lui aussi
relevé chaque semaine par l’exploitant). Il est à noter que la maintenance et l’entretien
des appareils en cuisine sont assurés par la société CISE située 1 rue Lavoisier à Guyancourt
dans les Yvelines qui n’a pas communiqué, comme il le lui avait été demandé, les
caractéristiques électriques des appareils en cuisine ; elles ont donc été relevées à partir
des plaques signalétiques, ou mesurées, ou estimées.
3.3 Usages spécifiques et thermiques de l’électricité
On appelle usages spécifiques de l’électricité tous les usages qui ne peuvent pas
rationnellement être satisfait par une autre source d’énergie que l’électricité. Il s’agi par
exemple de l’éclairage, de la force motrice, de la réfrigération des aliments, etc.
Pour le lycée, la famille des usages spécifiques ont été répertorié en neuf besoins qui
sont :
-
Eclairage
Production de froid alimentaire
Electroménager et cuisson
Force motrice
Bureautique, informatique et appareils de mesures
Ventilation
Le recensement des matériels et appareillages avec leurs puissances est donné dans les
tableaux ci-après.
Lycée Jean Perrin
ECLAIRAGE
incandescent préau
fluo circulations
fluo salles de cours
fluo espace attelier
fluo dessin ind.
fluo salle de manip.
allogène hall
allogène circulations
fluo salles
allogène salles annexes
EAU CHAUDE
Cumulus 50 litres
Bât A et G
Pu normal
Pu veille
Nb.
99376 W
0W
1077
45 W
92 W
92 W
92 W
92 W
92 W
100 W
100 W
92 W
100 W
12
78
348
154
24
108
28
70
246
9
Pu normal
Pu veille
Nb.
5400 W
0W
9
600 W
9
13
Lycée Jean Perrin
ECLAIRAGE
fluo circulation
fluo salle média
fluo salle info
fluo bureau
fluo CDI
fluo salles
LBC circulation
EAU CHAUDE
Cumulus 50 litres
Lycée Jean Perrin
ECLAIRAGE
fluo circulation
fluo accueil
fluo salle de réunion
fluo sale de ropro
fluo bureau
fluo dir.
allogène BT hall
Bornes piétonnes
projecteur allogène
Projecteur fluo
EAU CHAUDE
cumulus
Lycée jean Perrin
ECLAIRAGE
Fluo patio
LBC patio
allogène patio
fluo circulation
fluo cuisine
Fluo restaurant
LBC restaurant
fluo restaurant prof
fluo foyer
allogène foyer
fluo salles
fluo attelier
Bât B CDI médiapole
Pu normal
Pu veille
Nb.
10212 W
0W
123
92 W
92 W
92 W
92 W
92 W
92 W
23 W
6
37
18
3
26
17
16
Pu normal
Pu veille
Nb.
1200 W
0W
2
600 W
2
Bât C Adm. + ecl.Ext.
Pu normal
Pu veille
Nb.
14908 W
0W
122
92 W
92 W
92 W
92 W
92 W
92 W
50 W
160 W
250 W
150 W
20
3
4
2
13
12
20
24
15
9
Pu normal
Pu veille
Nb.
600 W
0W
1
600 W
1
Bât D restauration
Pu normal
Pu veille
Nb.
15574 W
0W
203
92 W
23 W
150 W
92 W
92 W
92 W
23 W
92 W
92 W
50 W
92 W
46 W
15
22
4
12
13
48
16
16
17
6
24
10
14
ELECTROMENAGERS
Chauffe assiettes
Appareilles électro
Friteuse
Lave vaisselle
Lave plateau
Fours
FROID
table froide
armoire +
armoire congélateur
Lycée Jean Perrin
ECLAIRAGE
LBC hall
fluo salles manip.
fluo labo. Atteliers
EAU CHAUDE
cumulus
BUREAUTIQUE
appareilles de mesures
Lycée Jean Perrin
ECLAIRAGE
LBC hall
fluo circulation rdc
fluo salles rdc
fluo entre sol
fluo circulation étage
fluo salles étage
EAU CHAUDE
cumulus
FORCE MOTRICE
Bancs moteurs
Pu normal
Pu veille
Nb.
125800 W
0W
16
1500 W
800 W
5000 W
25000 W
2500 W
24000 W
1
6
4
1
1
3
Pu normal
Pu veille
Nb.
13420 W
0W
13
2000 W
85 W
1200 W
150 W
4
2
4
3
Bât E électronique
Pu normal
Pu veille
Nb.
11707 W
0W
155
23 W
92 W
92 W
37
108
10
Pu normal
Pu veille
Nb.
1200 W
0W
2
Pu normal
Pu veille
Nb.
28350 W
0W
378
600 W
2
75 W
378
Bât F enseignement
Pu normal
Pu veille
Nb.
25576 W
0W
287
23 W
92 W
92 W
92 W
92 W
92 W
12
32
36
55
26
126
Pu normal
Pu veille
Nb.
1800 W
0W
3
600 W
3
Pu normal
Pu veille
Nb.
3000 W
0W
6
500 W
6
15
A ce recensement par espace, il faut ajouter la puissance des appareillages électriques en
chaufferies et sous stations qui est de 42 kW, la puissance installée du parc informatique
et bureautique qui est estimée à 75 kW sur la base de 524 ordinateurs et 117 imprimantes
plus les usages divers (moteurs de traitement d’air, équipements audio visuel…) estimés à
15 kW.
Au total la puissance brute installée au lycée est de 620 kW ce qui donne pour une
puissance souscrite de 300 kW un coefficient de foisonnement de 48 %. Ce coefficient
exprime qu’en moyennes seules 48 % des appareillages et équipements électriques
fonctionnent en même temps. Cette valeur est satisfaisante pour un lycée et montre que
la puissance souscrite est bien adaptée aux usages.
La répartition des puissances installées par usage spécifique et l’usage thermique pour la
production d’ECS est présentée dans le graphe suivant.
Répartition des puissances par usage
FORCE MOTRICE
28 % (176 kW)
ECLAIRAGE
29 % (177 kW)
VENTILATION, DIVERS
2 % (15 kW)
EAU CHAUDE
2 % (10,2 kW)
FROID
2 % (13,4 kW)
ELECTROMENAGERS
20 % (126 kW)
BUREAUTIQUE et APP.
Mesure 17 % (103 kW)
Les deux usages qui engendrent plus de la moitié de la puissance installée sont la force
motrice et l’éclairage.
La puissance de l’usage force motrice, essentiellement composée par le parc machines du
lycée ne peut être diminuée. Par contre l’usage éclairage (près de 2 000 points lumineux
recensés équipés de lampes à décharge avec ballasts ferromagnétiques), peut par
changement de technologie représenter un important gisement de diminution de puissance
installée. D’autres gains substantiels peuvent aussi être obtenus sur les usages du froid et
informatique (Cf. proposition au chapitre 5).
16
4. BILAN ET ANALYSE DES CONSOMMATIONS ET DES
DEPENSES D’ENERGIE
Les bilans présentés dans ce chapitre sont issus des factures émises par les fournisseurs
d’énergie. EDF pour l’électricité, à partir des factures mensuelles concernant les années
civiles 2002, 2003 et 2004 et la société MIEGE pour le Gaz naturel, à partir des
récapitulatifs annuels du P1 concernant les saisons de chauffe 2001/2002, 2002/2003 et
2003/2004. Les saisons de chauffe correspondent à la période annuelle comprise entre le
1er juillet et le 30 juin.
4.1 Répartition moyenne
Les périodicités de facturation étant différentes entre l’électricité et le gaz, il est
présenté dans ce chapitre un premier bilan général correspondant à la moyenne des
consommations et des dépenses sur trois ans. Ce bilan moyen est présenté dans les graphes
ci-après :
Consommation moyenne annuelle par énergie
2 074 MWh
75%
Gaz
Electricité
684 MWh 25%
Total :2 758 MWh
17
Dépense moyenne annuelle par énergie
55 740 € 45%
Gaz
Electricité
67 910 € 55%
Total : 125 645 €
Si, en terme de consommation, l’énergie gaz est prédominante avec en moyenne annuelle
75 % des besoins, par contre en terme de dépense, l’électricité représente une part
importante avec 45 % de la facture énergétique. Cette dépense d’électricité est d’autant
plus importante que son utilisation ne concerne que des usages spécifiques, hormis une
puissance installée de 10 kW pour les cumulus électriques).
L’analyse du PI gaz, qui fait ressortir les consommations liées à la production d’ECS pour la
restauration et des consommations de gaz pour les usages en cuisine du restaurant
scolaire, permet d’établir le bilan des dépenses moyennes par famille d’usage comme le
montre le graphe suivant :
Dépense moyenne annuelle par famille d’usage
1 460 € 1%
1 360 € 1%
Usages de l'électricité
55 740 € 45%
Chauffage
ECS gaz
Cuisine
65 092 € 53%
18
A partir de ce premier bilan général les principaux ratios financier et énergétique, toutes
énergies confondues, sont les suivants :
Consommation annuelle = 189 kWh/m²
Consommation annuelle = 2 712 kWh/élève
Dépense annuelle = 8,6 €/m²
Dépense annuelle = 124 €/élève
Coût du gaz = 3,28 ct TTC/kWh
Coût de l’électricité = 8,15 ct TTC/kWh
A ce jour il n’y a pas de base de données exploitable sur les consommations et les
dépenses d’énergie des lycées en Ile de France, il n’est donc pas possible de réaliser une
analyse comparative avec d’autres lycées. De plus les lycées ont des thèmes
d’enseignement différents, donc des parcs d’équipements variés et des concepts
architecturaux non uniformes.
A titre indicatif il est présenté ci-dessous une comparaison avec certains ratios calculés sur
trois lycées en Ile de France.
Lycée
Jean Perrin (St Ouen l'Aumone)
Diderot (Paris)
Antonin Carème (Savigny le Temple)
Maupassant (Colombes)
Moyenne
Surface
Nbr. d'élèves Conso. totale Ratio 1
Ratio 2
14564m²
1017 2758000kWh 189kWh/m² 2712kWh/élève
17765m²
980 3266185kWh 184kWh/m² 3333kWh/élève
7660m²
640 1529375kWh 200kWh/m² 2390kWh/élève
16585m²
1080 2310560kWh 139kWh/m² 2139kWh/élève
178kWh/m²
2643kWh/m²
On constate que les ratios du lycée Jean Perrin ne s’écartent pas des trois autres lycées.
Des ratios stables disponibles concernant les équipements scolaires sont ceux de l’enquête
« Energie et patrimoine communal » réalisée tous les cinq ans par l’Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). Cette enquête donne pour les
groupes scolaires primaires des ratios annuels de 147kWh/m² et 7 €/m².
4.2 Gaz naturel
Les factures de gaz sont directement payées par la société MIEGE et refacturées au lycée
dans le cadre de son contrat P1. Les consommations et les dépenses de gaz pour la
production d’ECS sont calculées à partir du relevé d’un compteur de débit sur le départ du
circuit de distribution. L’alimentation en gaz de la cuisine possède son propre compteur.
19
4.2.1 Chauffage
Dans le contrat P1 la saison de chauffe contractuelle est de 220 jours de chauffage par an.
L’analyse, des récapitulatifs arrêtés au 30 juin de chaque année, donne les évolutions des
consommations et des dépenses suivantes :
Evolution des consommations de chauffage (MWh)
2 500
- 5,7 %
+ 3,6 %
2 043
1926
1995
Saison01/02
Saison 02/03
Saison 03/04
2 000
1 500
1 000
500
0
Ce bilan annuel pourrait être affiné si les consommations mensuelles étaient
communiquées (Cf. proposition au chapitre 5).
On constate que le niveau de consommation est
consommations de chauffage est directement liée
l’autre. Cette rigueur hivernale est calculée par la
Unifié (DJU). Pour la station météo de référence
analysée sont donnés dans le graphe ci-après :
relativement stable. L’évolution des
à la rigueur hivernale d’une saison à
météo et est exprimée en Degré Jour
du site (Orly) les DJU sur la période
20
Evolution de la rigueur climatique en DJU
2 500
+ 0,9 %
+ 4,7 %
2 000
1 500
1 000
2 148
2 169
2 272
Saison01/02
Saison 02/03
Saison 03/04
500
0
Il est à noter que depuis plus d’une décennie les rigueurs hivernales sont particulièrement
clémentes en Ile de France. En effet, la rigueur climatique moyenne dite trentenaire
(1950/1980) est de 2 449 DJU soit supérieur de 11 % par rapport à la moyenne des trois
saisons étudiées.
En terme de dépense les évolutions sont les suivantes :
Evolution des dépenses de chauffage (€ TTC)
70 000
- 2,5 %
- 0,2 %
60 000
50 000
40 000
30 000
66 230
64 590
64 456
Saison01/02
Saison 02/03
Saison 03/04
20 000
10 000
0
La stabilité des dépenses est liée en partie à de faible variations du prix du gaz. Il est
néanmoins important d’attirer l’attention du gestionnaire sur cette situation qui évolue du
fait de la forte hausse des prix du pétrole. Pour l’année 2005 les prix du gaz vont
augmenter de près de 10 %. L’augmentation permanente de la demande de pétrole au
niveau mondial devrait maintenir durablement à un fort niveau le coût des produits
21
pétroliers (67 dollars le baril en août 2005) et par conséquence le gaz naturel qui est
indexé sur le cours du pétrole. De ce fait, les économies d’énergie sont, sur le seul aspect
financier, de nouveau d’actualité (Cf. proposition au chapitre 5).
4.2.2 ECS
Le coût moyen annuel de la production d’ECS (restauration et besoin des locaux
d’entretien) est de 2 235 € (1 360 € facturé pour la cuisine et 875 € calculé pour les
cumulus électriques).
La société d’exploitation de chauffage effectue hebdomadairement un relevé de la
consommation de l’ECS pour la cuisine. La transmission de ce relevé sur un an permettrait
de calculer la rentabilité d’une installation de production d’ECS à partir de capteurs
solaires plans.
4.2.3 Cuisine
Le gaz consommé par les appareils en cuisine est négligeable, 1 % de la dépense
énergétique. En moyenne sur 3 ans cette dépense est de 1 360 € par an. Si l’on intègre la
dépense d’électricité liée au fonctionnement des appareils électroménagers, qui a été
calculée à 3 560 € plus l’ECS le coût énergétique de la préparation d’un repas, sur la base
de 167 000 repas par an, est donc de 3 ct .
22
4.3 Electricité
4.3.1 Analyse globale
L’analyse a été réalisée sur trois années civiles à partir des facturations mensuelles
établies par EDF. Les évolutions globales annuelles sont présentées dans les graphes cidessous :
Evolution des consommations d’électricité (MWh)
800
+ 0,2 %
+ 0,4 %
682,5
684
686,9
2002
2003
2004
700
600
500
400
300
200
100
0
Evolution des dépenses d’électricité (euros)
70 000
+ 2,2 %
+5%
55 650
54408
57151
2002
2003
2004
60 000
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
La consommation d’électricité montre une stabilité sur les trois années étudiées. Ce point
est positif à la fois pour le gestionnaire financier et aussi en terme de maîtrise de la
23
consommation. Néanmoins la dépense liée aux usages de l’électricité a augmenté de 3 %
entre 2002 et 2003. Cette augmentation est liée au prix de l’énergie électrique, qui après
une stabilisation des coûts dans la fin des années 90, progresse régulièrement chaque
année. En 2004 le coût moyen TTC du kWh consommé a été de 8,32 centimes.
L’importance des dépenses d’électricité doit inciter le gestionnaire à agir sur ce poste de
consommation tout autant que sur le poste chauffage, d’autant plus que les actions sur la
diminution des consommations d’électricité reposent en grande partie sur des
modifications de comportement. Ces actions peuvent être mises en œuvre par des moyens
de communication et de sensibilisation (Cf. propositions au chapitre 5).
Pour compléter ce bilan global il a été réalisé une analyse mensuelle des consommations
d’électricité en fonction des périodes de facturation horosaisonière. Cette analyse
concerne l’année 2002 car en 2003 et 2004, EDF a sur certaines périodes fait des relevés
de comptage englobant deux mois de consommation ce qui ne permet pas un suivi
rationnel. Ce point est abordé dans les propositions de gestion énergétique au chapitre 5.
Pour le tarif vert A5 moyenne utilisation du lycée, les coûts des kilowattheures
consommés, en fonction des périodes horosaisonières, sont présentés dans le tableau ciaprès :
Définition et coût du kWh des tranches
tarifaires EDF pour le tarif vert A5 moyenne
utilisation (cas général et prix HT 2004)
•
Heures pointe hiver (Décembre, janvier et février)
– De 9h à 11h et de 18h à 20h (5h/jour)
– 13,56 ct le kWh
•
Heures pleines hiver (de novembre à mars)
– De 6h à 9h, de 11h à 18h et de 20h à 22h (12h/jour)
– 6,83 ct le kWh
•
Heures creuses hiver (de novembre à mars)
– De 22h à 6h (8h/jour)
– 4,28 ct le kWh
•
Heures pleines été (d’avril à octobre)
– De 6h à 22h (16h/jour)
– 2,72 ct le kWh
•
Heures creuses été (d’avril à octobre)
– De 22h à 6h (8h/jour)
– 1,79 ct le kWh
24
L’évolution des consommations mensuelles pour l’année 2002 est la suivante :
Evolution des consommations d’électricité par
tranche horosaisonière
Lycée J. Perrin EDF2002
kWh
100000
80000
60000
HCE
40000
20000
HCH
HPE
HPH
nov
déc
oct
août
sep
juin
juil
avr
mai
mars
jan
fév
0
P
Cette analyse mensuelle met en évidence la consommation en fonction de l’occupation du
lycée (jour/nuit et période de vacances). Cette analyse pourrait être affinée par un relevé
hebdomadaire du compteur EDF.
La consommation et la dépense par période horosaisonière sont représentées dans les
graphes ci-après :
Répartition moyenne annuelle des
consommations par tranche tarifaire
39,3 MWh 6%
95,8 MWh 14%
220,2 MWh
32%
PH
HPH
HCP
HPE
HCE
243,8 MWh
36%
85,4 MWh 12%
25
A la lecture de ce graphe on constate, évidemment, que c’est en périodes d’activités de
jour que la consommation principale a lieu. Mais on constate aussi, qu’en période de non
activité du lycée (heures creuses d’hiver et d’été entre 22 h et 6 h) il y a une
consommation d’électricité non négligeable qui est de l’ordre de 12 à 14 %.
Répartition moyenne annuelle des dépenses par
tranche tarifaire (€ HT) [hors abonnement et taxes]
1 710 € 5%
5 330 € 16%
6 650 € 21%
HP
HPH
HCH
HPE
HCE
3 660 € 11%
15 040 € 47%
En terme de coût on constate aussi que ce sont les kWh consommés en heures d’hiver et
particulièrement en pointe qui structurent la facture d’électricité (6 % de la consommation
en pointe hiver représentent 16 % de la dépense annuelle). C’est principalement sur ce
constat qu’il doit être proposé des actions de maîtrise de la demande d’électricité.
La composition de la facture d’électricité, à la différence de celle du gaz naturel,
comporte un élément essentiel qui est le coût de l’abonnement. Ce coût est lié au niveau
de la puissance souscrite. La décomposition par poste est la suivante :
26
Répartition moyenne annuelle des dépenses
d’électricité par poste tarifaire
Taxes et
divers
12 327 € 22%
Consommation
32 385 € 58%
Abonnement
11 028 €
20%
L’abonnement du lycée qui est de 300 kW représente une dépense annuelle de 11 028 €
TTC soit 20 % du montant de la facture d’électricité. La mise en fonction d’appareillages
électriques performants, tels que les nouveaux systèmes d’éclairage à faible puissance,
permettrait de diminuer la puissance souscrite, donc la dépense, tout en diminuant les
consommations pour un même service rendu.
En ce qui concerne l’énergie réactive facturée, l’analyse des factures sur trois ans donne
une dépense moyenne sur ce poste de 590 € HT par an soit, soit 1 % environ de la dépense
total. Cette faible valeur montre qu’il n’est pas utile d’agir sur ce poste.
4.3.2 Analyse par usage
Un des problèmes de fond avec le vecteur électrique c’est qu’il n’y a, en règle générale,
qu’un point de comptage pour l’ensemble des usages. De ce fait on ne connaît ni les
consommations, ni les dépenses par usage. La mise en place d’instruments de mesures ou
de compteurs divisionnaires peut lever le problème mais engage des temps de travail et
d’investissements importants.
A partir du relevé des puissances des équipements consommateurs d’électricité et les
estimations de leurs durées d’usage, il est possible de reconstituer la consommation
globale par usage et espace, de déterminer le coût de chaque usage et calculer la courbe
de charge type moyenne.
L’analyse par usage présentée dans ce chapitre a été réalisée avec le logiciel « US élec »
spécialement développé pour ce type d’application2.
Le logiciel USélec permet de saisir les données de facturation d’EDF (coût et
consommation), les puissances des appareils et équipements consommant de l’électricité à
partir du recensement technique et les durées d’usages obtenus à partir d’interview
2
Le logiciel « US élec » a été développé par Jean Pierre Moya (consultant énergie) et Denis Chamonin
27
auprès des usagers (enseignants, élèves, agents d’entretien, personnels administratifs,
agents de restauration).
A partir de ces saisies physiques (exactes) et subjectives (donc entachées d’imprécision) le
logiciel USélec permet d’évaluer les consommations et les dépenses d’électricité par usage
et de reconstituer la courbe de charge d’appel de puissance pour une journée moyenne en
forte demande d’électricité. Il permet aussi de calculer une simulation mensuelle des
consommations et de comparer cette simulation avec les relevés mensuels d’EDF.
La reconstitution de la courbe de charge est la suivante :
350 kW
Courbe de charge type
puissance souscrite
300 kW
Total
250 kW
Bât A et G
Bât D
200 kW
150 kW
Chaufferie et divers
Bureautique,Informatique
100 kW
Bât E
Bât C
Bât B
Bât F
50 kW
0 kW
00:00 01:00
02:00 03:00 04:00
05:00 06:00 07:00 08:00 09:00 10:00 11:00 12:00 13:00 14:00 15:00 16:00
17:00 18:00 19:00
20:00 21:00 22:00
23:00 00:00
Cette reconstitution est conforme à la vie d’un lycée technique ayant une forte activité de
salles de manipulation électronique et électrotechnique et un service de restauration
important. La pointe d’appel en heures pleines d’hiver de 323 kW est conforme à celle
relevée au compteur par EDF qui est de 317 kW. En ce qui concerne la puissance appelée
permanente en heures creuses de nuit, l’écart entre la simulation (43 kW) et la valeur
moyenne relevée par EDF (73 kW) est importante. Cela signifie que des équipements
restent en service (lampes, appareils, ordinateurs…) au-delà des temps normaux de
fonctionnement. A titre d’exemple, lors d’une visite technique en fin de journée les
ordinateurs d’une salle sans activité étaient sous tension, on peut supposer qu’ils sont
restés ainsi toute la nuit.
La simulation est réalisée en respectant les informations transmises par les usagers.
Si la reconstitution de la courbe de charge est globalement conforme aux relevés, le calcul
de l’estimation mensuelle des consommations est très écarté des relevés réels. La
représentation de cette discordance est donnée dans le graphe ci-après :
28
90000 kWhm
Répartition mensuelle des consommations
80000 kWhm
70000 kWhm
60000 kWhm
50000 kWhm
40000 kWhm
30000 kWhm
20000 kWhm
10000 kWhm
0 kWhm
jan
fév
mars
avril
mai
juin
relevé EDF
juil
août
sept
oct
nov
déc
simulation
La consommation moyenne annuelle relevée mensuellement par EDF est de 682 000 kWh
alors que la simulation est de 498 000 kWh soit un écart de 27 %. Il est vrai que la
simulation repose en grande partie sur la qualité subjective des informations transmises
par les usagers qui, en règle générale, affirment leurs bons comportements vis-à-vis des
usages de l’énergie. Néanmoins pendant les visites techniques, il a été constaté des
espaces non utilisés qui restaient éclairés. Le fonctionnement de la chaufferie a été
également constaté alors que l’on était au mois de juin.
Cette comparaison montre qu’un fort potentiel d’économie d’électricité est possible et
tout particulièrement pendant les périodes de vacances scolaires où il apparaît, sauf
erreurs de données, que les consommations sont excessive pour un établissement n’ayant
pas d’activité.
En considérant que l’erreur de simulation est, comme l’expérience le montre, de l’ordre
de 10 %, le potentiel d’économie d’électricité par action comportementale est d’environ
130 000 kWh soit une économie financière annuelle sur la facture d’électricité de 10 600 €.
Sur la base de la simulation, la consommation par usage est la suivante :
29
Répartition des consommations électriques par usage
VENTILATION
4%
FORCE MOTRICE
13%
EAU CHAUDE
2%
ECLAIRAGE
41%
FROID
3%
ELECTROMENAGERS
8%
BUREAUTIQUE APP.
Mesure
29%
L’éclairage (29 % de la puissance installée) représente 41 % des consommations du lycée.
C’est sur ce poste que, prioritairement, les actions de MDE doivent être menées en terme
de changement technologique et comportemental.
Sur les mêmes bases de simulation la dépense par usage est représentée dans le graphe ciaprès.
Coût annuel par usage
FORCE MOTRICE
€ 5 300
VENTILATION
€ 1 597
EAU CHAUDE
€ 875
FROID
CHAUFFAGE
€ 1 205
€0
ELECTROMENAGERS
€ 3 356
BUREAUTIQUE APP. Mesure
€ 11 840
ECLAIRAGE
€ 16 471
€0
€ 2 000
€ 4 000
€ 6 000
€ 8 000
€ 10 000
€ 12 000
€ 14 000
€ 16 000
€ 18 000
30
Ce calcul par usage est établi sur la base du coût moyen du kWh toutes tranches horaires
de tarification confondues. Il donne donc un indicateur de dépense par usage et non pas
une exacte réalité des faits. Néanmoins la corrélation puissance installée, consommation
et dépense permet d’identifier objectivement les priorités d’actions sur les consommations
d’électricité.
5. RECOMMANDATIONS
Dans ce chapitre il est simplement donné des pistes de réflexion et d’actions argumentées
à partir des éléments de l’étude, pour le gestionnaire soucieux d’économies d’énergie, de
protection de l’environnement et pas uniquement de gestion financière.
Les recommandations portent essentiellement sur la chaufferie, les usages de l’électricité,
la gestion énergétique et les actions comportementales. En effet le lycée ayant été, il y a
dix ans, réhabilité thermiquement sur sa partie ancienne et agrandi avec des choix
architecturaux peu compatibles avec le confort thermique (hiver comme été) et
l’efficacité énergétique, on est condamné à travailler avec les enveloppes existantes. Leur
modification dans la partie neuve engendrerait des investissements trop importants.
•
Chaufferie
o La régulation étant ancienne il serait nécessaire de la moderniser afin de
pouvoir affiner les programmes horaires de chauffage.
o La salle de projection du bâtiment G est peu utilisée mais néanmoins
chauffée en permanence. Il serait judicieux de l’équiper d’un
programmateur permettant de la maintenir en sous chauffage pendant les
périodes de non utilisation.
o Equiper les départs des sous stations de vannes trois voies pour mieux
réguler les départs d’eau chaude.
o Le contrat d’exploitation de chauffage définit la saison de chauffe du 20
septembre au 20 juin. Cette période n’est pas adaptée aux conditions
climatiques en Ile de France. Il faudrait la déterminer entre le 1er octobre et
le 15 mai. Cela évitera que des circuits soient en chauffe inutilement
comme cela a pu être constaté en juin alors que la température extérieure
était estivale.
Il n’est pas possible de chiffrer les économies de consommation dans le cadre du contenu
de la présente étude, mais elles permettront d’avoir une installation plus moderne qui
évitera quelques gaspillages d’énergie.
•
Usages de l’électricité
o
Cumulus électrique. Il a été recensé 17 cumulus pour une puissance de 10,2
kW ; ces cumulus sont en permanence sous tension, sachant que pour
maintenir l’eau en température la résistance électrique est en service 1
heure par jour en moyenne. Il est donc conseillé de mettre hors tension les
cumulus pendant les vacances scolaires car ils ne sont pas utilisés.
Sur la base de 90 jours (vacances d’hiver, d’avril et d’été) le gain en
consommation serait de : 10,2 kW * 90 heures = 918 kWh soit un gain
financier de 75 €, certes modeste, mais la somme des petites actions simples
ne doit pas être négligée.
31
o
Electroménager. Il a été constaté que les appareils producteurs de froid
étaient vétustes (équipement ayant plus de 20 ans et ce particulièrement
pour les congélateurs). La consommation de ces appareils a été estimée à
14 800 kWh par an pour une dépense de 1 200 €. En l’état, leur
remplacement par des appareils neufs, plus économes en énergie, doit être
programmé. Un appareil de froid actuel consomme 50 % de moins, suivant le
modèle, qu’un appareil des années 70. Un gain financier de l’ordre de 600 €
est possible sur cet usage. De plus il a été constaté que ces appareils restent
en service alors qu’ils n’ont pas d’usage (congélateur vide, volume de
chambre froide peu utilisée).
o
Informatique. Le parc informatique du lycée est de plus de 500 ordinateurs
utilisés quotidiennement et représente 10 % des consommations du lycée
52 000 kWh. L’élément le plus consommateur sur un poste informatique est
l’écran, d’une puissance moyenne de 90 W pour un écran cathodique
(suivant les dimensions), c’est 65 % de la consommation du poste. C’est
donc sur ce poste qu’il faut agir prioritairement (Cf. actions
comportementales ci-après). Chaque année une part des postes
informatiques est remplacée, mais avec des écrans cathodiques pour des
raisons économiques d’investissement, alors que les écrans LCD (encore
légèrement plus chers) sont de puissance plus faible (45 W en moyenne) et
ont des conforts visuels meilleurs pour la vue de l’utilisateur.
Dans le cadre d’une réduction des consommations d’électricité, il faudrait
systématiquement remplacer progressivement le parc d’écrans cathodiques
par des écrans LCD. Le gain financier obtenu sera à terme de l’ordre de
17 000 kWh par an soit une économie financière de 1 385 €.
Le critère énergétique, et donc environnemental, doit parfois être
prioritaire par rapport au simple critère économique.
Il est aussi recommandé de vérifier que les ordinateurs soient tous en
fonction Energy Star.
o
Eclairage. C’est ce poste, qui en terme de puissance installée, de
consommation et de dépense est le plus important. 2 000 points ont été
recensés principalement des tubes fluos à décharge de 36 W (90 % du parc)
équipés d’un ballast ferromagnétique de 12 W.
La première mesure consisterait à remplacer en fin de vie les ballasts
ferromagnétiques par des ballasts électroniques qui ont une puissance de
fonctionnement de 2 W3.
Le gain en puissance de cette action serait de 18 kW, 16 600 kWh et un gain
financier de 1 400 €.
Par la suite, dans le cadre de programmes de rénovation de l’éclairage des
bâtiments, il faudrait systématiquement opter pour des systèmes de tubes
électroniques à haut rendement qui ont une efficacité lumineuse de plus de
20 % par rapport à un tube classique et une durée de vie de près du double.
Une application de ces nouveaux systèmes d’éclairage pourrait être menée
sur certains espaces du lycée à titre d’opération de démonstration en
partenariat financier avec l’ARENE, l’ADEME et un industriel.
Il parait aussi essentiel de mettre en fonction des détecteurs de présence
dans un grand nombre de circulations qui restent systématiquement éclairé
pendant les cours. Il en est de même pour les deux salles de restauration.
3
Il est à noter qu’une directive européenne est en cours d’application pour interdire la commercialisation des
ballasts ferromagnétiques dans les 25 pays de l’union. Cette mesure est déjà appliquée depuis plusieurs années
aux Etats-Unis et en Suisse.
32
En éclairage on pourrait aussi supprimer les lampes halogènes très
consommatrices (30 points recensés de 100 W) par des lampes basse
consommation (LBC).
La mise en œuvre des quatre actions prioritaires décrites sur les usages de l’électricité
donne un potentiel d’économie de 42 000 kWh (- 8,4 % par rapport à la simulation) et un
gain financier de 3 460 € (22 700 Francs).
•
Applications des énergies renouvelables. La principale application en énergie
renouvelable serait de mettre en œuvre une chaufferie bois en substitution au gaz
de la chaufferie centrale. La chaufferie ayant été rénovée il y a quelques années,
cette solution ne peut être retenue que pour le futur quand il sera nécessaire de
remplacer les chaudières.
En ce qui concerne la production d’eau chaude sanitaire de la cuisine centrale, on
pourrait envisager une installation de production par capteur solaire plan.
Néanmoins, le fait qu’il n’y a pas de besoin d’ECS trois jours par semaine et
pendant les vacances scolaires et particulièrement pendant les mois d’été les plus
ensoleillés, une telle installation n’aurait pas de rentabilité économique sur sa
durée de vie (25 ans en moyenne).
Afin d’engager le lycée dans une démarche énergie renouvelable, on pourrait
mettre en œuvre deux applications à caractère pédagogique en relation avec les
enseignements électronique et électromécanique. Ces deux applications seraient :
o
o
L’installation d’une plate forme aérogénérateur de quelques dizaines de kW
de puissance qui serait raccordée au réseau électrique.
L’installation d’une unité de production d’électricité photovoltaïque qui
aurait pour fonction d’alimenter les bornes d’éclairage piéton du lycée. Ces
bornes seraient équipées des nouveaux systèmes d’éclairage à diodes
électroluminescentes afin d’avoir une faible puissance de fonctionnement
compatible avec le photovoltaïque (100 W par m²).
La réalisation de ces deux installations, la maintenance et le suivi de la production
peuvent être réalisés par une équipe de professeurs avec leurs élèves. Pour un tel
projet concret et pédagogique, un partenariat avec l’ARENE, l’ADEME et des industriels
doit être envisagé là aussi.
•
Gestion énergétique. Afin de donner suite dans le temps au bilan énergétique
réalisé sur trois ans (2001, 2002 et 2003) dans le cadre de cette étude, il est
indispensable de faire les bilans 2004 et des années suivantes ainsi que le suivi
mensuel des consommations et des dépenses à partir des factures et des relevés
des compteurs divisionnaires installés en chaufferie (gaz cuisine et ECS).
La réalisation des bilans permettrait de quantifier les actions de maîtrise de
l’énergie menées dans le lycée.
Cette gestion énergétique avec son application informatique (tableur, graphe,
calcul des ratios…) pourrait être réalisée par une équipe professeurs-élèves en
relation avec l’administration du lycée.
•
Actions comportementales. Lors des visites techniques en juin 2005 il a été
constaté, alors que l’activité du lycée était faible en cette période d’examens pour
les élèves de terminales et BTS, une grande négligence sur le comportement des
usagers (élèves, professeurs et personnels) vis-à-vis de l’énergie. L’expérience
33
montre que cette négligence est due principalement au manque d’actions
informatives et pédagogiques.
Pour tenter de remédier à cet état de fait il est proposé un programme de
communication et de sensibilisation vers les usagers du lycée en s’appuyant sur les
analyses de l’étude. Ce programme pourrait comporter les points suivants :
o
o
o
o
o
o
•
Présenter une synthèse de l’étude au conseil d’administration
Organiser une réunion d’information en direction des parents d’élèves
Réaliser une exposition au sein du lycée donnant les résultats de l’étude
(consommation, dépense, bilan environnemental…)
Organiser pour les élèves un cycle de conférence débat sur les
problématiques énergétiques
Editer un document écrit pédagogique pour les usagers de type : « l’énergie
dans mon lycée cela me concerne »
Mener une campagne continue au sein du lycée pour rappeler les gestes et
comportements économes en énergie (affiches, autocollants…)
Autres recommandations. La simulation en juillet et août est très inférieure à la
facturation, il est donc nécessaire de faire le recensement des équipements qui
restent en fonction pendant l’été.
6. BILAN ENVIRONNEMENTAL
Le bilan environnemental présenté dans ce chapitre concerne les émissions annuelles de
gaz à effet de serre liées à la consommation de gaz naturel en chaufferie, plus les gaz à
effet de serre induits par les centrales thermiques à flamme pour la consommation
d’électricité et la production de déchets radioactifs produits dans les centrales nucléaires
par la consommation d’électricité du lycée.
Les calculs ont été faits sur les consommations moyennes annuelles à partir des ratios
d’émissions en tonnes équivalent CO2 donnés par l’ADEME et EDF.
•
Gaz à effet de serre
o Gaz naturel
o Electricité
Eclairage bâtiment
Eclairage extérieur
Equipements en chaufferie
Autres usages
Total électricité
623 teCO2
14,2 teCO2
2,2 teCO2
4,8 teCO2
27,6 teCO2
48,8 teCO2
Total lycée = 662 teC02
•
Déchets radioactifs
o Faiblement radioactifs
o Hautement radioactifs à vie longue
34 kg
3,4 kg
34

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