Gestion des conflits dans la fonction publique nigériane

Transcription

Gestion des conflits dans la fonction publique nigériane
République du Cameroun
Paix – Travail – Patrie
Ministère de la fonction publique
et de la reforme administrative
Centre Africain de Formation et de
Recherche Administratives pour le
Développement
Republic of Cameroon
Peace – Work – Fatherland
Ministry of Public Service and
Administrative Reform
‫اﻟﻤﺮآﺰ اﻹﻓﺮﻳﻘﻲ ﻟﻠﺘﺪرﻳﺐ‬
‫و اﻟﺒﺤﺚ اﻹداري ﻟﻺﻧﻤﺎء‬
African Training and Research
Centre in Administration for
Development
Forum africain sur la prévention et la gestion
des conflits sociaux dans l’administration
publique
Gestion des conflits dans la fonction publique
nigériane : un élément déterminant de la reforme
par
S.D. Matankari, oon
Secrétaire général
22 – 24 Septembre 2008
Yaoundé (Cameroun)
Forum africain sur la prévention et la gestion des conflits sociaux dans la fonction publique.
Introduction
La prolifération des conflits dans la société nigériane - comme partout en Afrique - est imputable à
plusieurs facteurs :
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Psychologique ;
Socio-psychologique (dynamique de groupe) ; et
Sociologique.
Ces facteurs ont naturellement donné lieu à une variété de méthodes permettant de procéder à
une analyse des confits au Nigéria.
Pour mieux comprendre la question de gestion ou de résolution de conflits dans la Fonction
publique nigériane et notamment dans le cadre actuel de réforme de la Fonction publique, il est
indispensable de définir le terme « conflit » et de fournir une piste permettant d’appréhender
l’hétérogénéité de la société nigériane, source principale de conflits sociaux dans ce pays.
Définition du terme « conflit »
Le terme « conflit » a plusieurs interprétations. L’interprétation psychoculturelle passe en
revue les protagonistes d’un conflit et la manière dont ils interprètent leur univers. L’analyse
structurelle par contre met l’accent sur la manière dont l’organisation de la société détermine
l’action.
Sur un plan général, les deux sens peuvent s’appliquer au cas nigérian.
Toutefois, pour les besoins de cet exposé, je le définirai comme une bataille entre deux
parties opposées. Autrement dit, le conflit sous-entend une disparité et une friction entre les parties
en opposition.
Cependant, comme nous le rappelle Boulding, ce qui est important concernant un conflit
« n’est pas sa manifestation en tant que tel, mais plutôt la manière dont les différentes parties tentent
de le résoudre ».
Les conflits qui agitent le Nigeria
Le Nigéria est le pays le plus peuplé d’Afrique. Sa nombreuse population, la diversité de ses
cultures, ses traditions ainsi que les croyances religieuses sont souvent à l’origine des conflits
sociaux au niveau national.
Ainsi, il y a de temps à autre :
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des conflits ethniques ;
des conflits religieux ;
des conflits politiques ;
des conflits motivés par la recherche des besoins de subsistance (comme ceux relatifs à la
reconnaissance de l’identité sociale ou d’une association).
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Concernant les conflits au Nigéria, il est un fait que lorsqu’il y a une grave situation de crise
dans n’importe quel pays du monde, elle a des répercussions sur les autres régions du pays. Et au
cas où elle est mal gérée, cette crise a tendance à se propager même au delà des frontières
territoriales du pays.
Cette situation est bien décrite dans une enquête menée en 2001 par Afro-baromètre, qui
relève que : « le Nigéria est un indicateur du continent ; quand il se présente comme une source de
chaos ou de stabilité, le voisinage est également dans la même situation ».
Conflits dans la fonction publique nigériane
La Fonction publique du Nigéria n’est pas épargnée par les facteurs qui déclenchent ou
accentuent les conflits au plan national.
Dans l’histoire de la Fonction publique du Nigéria, on a d’ailleurs vécu ce que l’on désigne
par « processus clairs de résolution de conflit ». Il s’agit des situations dans lesquelles au moins les
protagonistes ou leurs représentants s’efforcent de : « défendre leur point de vue concernant les
objectifs compatibles pour les deux parties en mettant en cause directement ou autrement, la
capacité des uns et des autres à atteindre les objectifs fixés ».
Dans la Fonction publique, les conflits peuvent être perçus sous deux angles :
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ceux qui apparaissent à cause de la mauvaise interprétation des actions des pouvoirs publics
par les syndicats ;
ceux qui surviennent au sein des associations, comme les syndicats entre eux (par exemple
dans les secteurs de l’éducation et de la santé), et qui se fondent sur la rémunération d’une
catégorie d’employés par rapport à une autre ;
ceux qui se produisent à la suite des accrochages entre les individus, les associations ou les
cadres au sein du service, c'est-à-dire entre les dirigeants d’une part et entre les professionnels
et les administrateurs / cadres généralistes de l’autre.
L’une des raisons pour laquelle le gouvernement fédéral a engagé des réformes dans la
Fonction publique était de s’attaquer aux problèmes qui ont contribué à rendre la Fonction publique
incapable d’atteindre ses objectifs et de jouer le rôle indispensable qui consiste à être l’instrument
d’expression et de mise en exécution de l’action des pouvoirs publics.
Ces problèmes sont légion et ceux liés aux conflits ont été identifiés au début de la réforme.
La Commission Danjuma, créée en mars 1999 par le gouvernement fédéral en vue de
présenter clairement les mesures prises par la nouvelle administration démocratiquement élue de
Chief OLUSEGUN OBASANJO, a mené une importante étude qui met en évidence les problèmes
de la Fonction publique et les défis qu’elle doit relever. Ladite commission a relevé entre autre que :
« La Fonction publique a subi une profonde mutation. En effet, elle est passée d’un organisme
maîtrisable, compact¸concret, formé, compétent et très motivé à une institution surpeuplée,
déséquilibrée, mal équipée, mal rémunérée, sans gouvernail, manquant d’initiative et rongée par
l’absence de morale, l’arbitraire et la corruption ».
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Sur la base de ces résultats, la commission a affirmé que :
« Sans réforme, la Fonction Publique est incapable de relever de façon significative le défi
consistant à relancer une économie en perte de vitesse face au libre jeu de la concurrence à
l’échelon mondial ».
En conséquence, la commission a recommandé l’entrée en vigueur des mesures permettant
d’instaurer l’équité et de réduire au minimum les frictions entre les dirigeants et les gouvernés au
sein de la Fonction publique.
Recommandations de la commission Danjuma
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Dépolitiser la Fonction publique ;
Mettre en place un mécanisme infaillible d’avancement et de promotion ordinaires des
fonctionnaires remplissant les conditions requises ;
Mettre sur pied une stratégie rédemptrice visant à rétablir le mérite en matière de promotions
et à mettre un terme aux rivalités créées par les défavorisés ;
Réintroduire les procédures de recrutement et de sélection afin de ne retenir que les meilleurs
tout en veillant à l’équité en matière de représentation (adoption des procédures d’équité et de
représentation grâce au principe fédéral d’intégrité et l’adoption du mérite en matière
d’emploi ;
Mettre en place un système de rémunération compétitif (en instituant la gestion par rendement
par rapport à la qualité de la rémunération grâce aux réformes salariales).
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