Une monnaie qui dépanne ¼ - UFR Lettres et sciences humaines

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Une monnaie qui dépanne ¼ - UFR Lettres et sciences humaines
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Michaël Rard, président de l’Observatoire marin de la
Réunion
« Pas de requins sédentaires »
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Photo : P.E
L’observatoire est une association à
but non lucratif, qui réalise des études scientifiques sur le monde marin
de La Réunion. On cherche notamment à mieux connaître les espèces et
à évaluer les dégâts des hommes sur
les fonds. Dans ce cadre, cinq à six
fois par an, on prend le large pour
tenter de pêcher des requins. On
utilise la canne à pêche pour qu’ils
restent vivants. On attache la ligne
principale avec un fil d’acier pour
éviter que le squale ne la sectionne. Ensuite, on ajoute au fil d’acier
deux à trois mètres de fil de nylon.
L’hameçon au bout est à pointe rentrante (circle hook). Ainsi, il se coince automatiquement quand le squale
bouge. L’appât, c’est du poisson frais
qu’on pêche dans l’après-midi afin
d’être prêts avant que les requins
n’aillent chasser, en fin de journée.
Les combats peuvent durer aussi bien
quinze minutes qu’une heure trente.
Ce prélèvement permet de connaître
les espèces de requins autour de l’île
ainsi que la proportion des mâles et
des femelles
50 euros : une somme dérisoire pour le couple même si elle dépanne.
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Chauffeur routier depuis dix-sept
ans… Cela fait longtemps que Roger
n’a pas connu d’époque aussi difficile. « La vie est tellement chère que
je n’aperçois même plus ce que je
touche », raconte le Saint-Josephois.
Depuis sept ans, il travaille dans la
même entreprise et perçoit le même
salaire. L’homme de 42 ans gagne
entre 1200 et 1400 euros, bonus
Cospar (voir encadré) compris. Il
est le seul à ramener un salaire à la
maison où vivent quatre personnes.
Sa compagne, Brigitte, n’a pas droit
au Revenu de Solidarité Active. Son
seul revenu, ce sont les 125 euros
d’allocation familiale pour leurs
deux enfants encore à la case. Le
cadet, lycéen, ne bénéficie d’aucune
bourse. Parfois Brigitte travaille, des
petits contrats de la commune d’une
durée de six mois maximum. Durant
ces périodes, ils respirent un peu
mieux ; sinon, difficile de boucler la
fin de mois. Les plaisirs personnels,
cela fait longtemps que le couple
n’y pense plus, obnubilé par les
150 euros de factures mensuelles,
la mutuelle à payer et un crédit
à rembourser. « Les 50 euros du
Cospar ne valent peut-être plus rien
aujourd’hui, mais ce sont toujours
50 euros de perdus », s’indigne le
chauffeur. Sa compagne, assise à
ses côtés dans leur garage, renchérit : « Nous tire toujours le diable
par la queue, mais c’est une monnaie qui dépanne quand même ».
Le quadragénaire, savates au pied,
se dit satisfait de la mobilisation
des syndicats. Mais il n’y participe
pas directement, car une journée de
moins, c’est aussi 70 euros de moins
à la fin du mois. Un luxe qu’il ne
peut se permettre.
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Pour ce salarié, la suppression de la
prime Cospar est impensable. Selon
lui, les entreprises ne connaissent
pas la crise et ont les moyens de
maintenir le bonus. « Pour elles,
c’est quoi 50 euros ? C’est nous qui
les faisons avancer de toute façon »,
défend le chauffeur. « Si les patrons
sont en crise, nous, employés, nous
le sommes encore plus », ajoute-t-il.
Mais il est réaliste. Ce n’est pas avec
50 euros que son pouvoir d’achat va
vraiment diminuer ou augmenter. Le
Saint-Josephois estime que depuis la
mise en place de l’euro, la vie devient
de plus en plus coûteuse. Si par le
passé, Roger pouvait faire la semaine avec ses 50 francs, aujourd’hui 50
euros équivalent à un peu de gasoil,
un goûter et un déjeuner pour la
journée. Il en est convaincu : « La
crise c’est l’euro. Il est trop cher ».
Selon lui, la conversion des prix c’est
« du vol ». Seul le symbole aurait
changé. « Deux euros ce n’est pas
deux francs », ajoute Brigitte, lassée
elle aussi, de cette « sur-augmentation ». Après toutes ces années, le
couple continue de tout convertir
en franc au moindre achat. Une
monnaie qui valait beaucoup plus
selon eux. Assis à table, sous son
garage, le regard fixé sur la route en
contrebas, le Saint-Josephois se souvient : « Avant, avec mon salaire de
4200 francs j’étais riche et je vivais
beaucoup mieux ». La meilleure
solution, dit-il, ce n’est pas le bonus
Cospar, c’est l’élévation de la fourchette des salaires. « Puisque tout
augmente, pourquoi ne pas augmenter notre paie aussi ? », s’interroget-il. En attendant, le chauffeur roule
au ralenti.
Précilla ETHEVE
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En quoi consiste le marquage ?
On marque un requin avec une petite étiquette numérotée qu’on fixe
avec une flèche en plastique sous sa
nageoire dorsale. C’est un endroit
où la marque ne sera pas enlevée
par un contact avec un autre squale.
Grâce aux marquages, on peut établir la distance qu’un requin a parcourue entre deux points et mesurer
sa vitesse de déplacement. Aussi, en
comparant deux dates et deux lieux,
on en déduit sa migration. Nous
avons réussi à marquer cinq requins,
quatre bouledogues et un émissole
lisse mais aucun n’a encore été repêché. Le marquage donne des indications sur la sédentarité des requins.
Photo : J.A
3 Pourquoi et comment pêchezvous les requins ?
"On pêche des requins six fois par
an".
Aussi, lorsqu’on repêche un requin
marqué, on peut évaluer sa vitesse de
croissance.
3 Est-ce qu’il n’y aurait pas
eu un manque de communication
autour de ce projet ?
Contrairement à ce que dit le préfet,
selon nos observations, les requins
ne sont pas sédentaires. Quand on
ne retrouve pas les poissons marqués, il y a cinq possibilités. Soit la
marque est partie, soit la personne
qui a attrapé le requin ne nous a pas
contactés. L’animal peut avoir été
mangé ou il peut il y avoir tellement
de requins qu’on a très peu de chance
de pêcher les mêmes. Ce qui semble
peu probable. Les pêcheurs disent
que notre mer est infestée de requins
mais ils n’en pêchent que cinquante
par an. Cinquante, c’est le nombre
de requins qu’on pêche en un jour
en Polynésie. Selon nous, les requins
marqués sont déjà partis sur d’autres
îles. Donc non, il n’y en a pas autant
qu’avant, il faut juste faire attention
aux conditions de baignade.
Entretien : Julien ANDY
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Si cette 19ème édition ne connaît
pas de grands bouleversements au
niveau du tracé, du côté des coureurs,
une petite révolution se prépare. Finis
les gobelets jetables et autres déchets
laissés sur les sentiers réunionnais.
L’organisation s’est engagée pour ce
Grand Raid 2011 à la préservation
de l’environnement, en offrant aux
raiders des gobelets uniques ainsi
que des réceptacles pour les petits
déchets. « L’image du ravitaillement
des courses sur route et des gobelets
sur la chaussée ne convient pas aux
coureurs », reconnaît Cyril Sidonie,
directeur de course adjoint. « Ces
derniers sont sensibles à la cause
environnementale, qui plus est à La
Réunion, où la majorité des sentiers
utilisés pour le Grand Raid font partie
du Parc naturel », insiste-t-il. Pour
lui, cette course ne pollue pas plus
que cela car « tout est fait » en amont
et en aval pour « limiter » l’impact
écologique. « La gestion des déchets
se fera en temps réel. Après la course,
nous enverrons une équipe refaire les
passages empruntés par les coureurs
pour collecter les déchets restants.
Nous serons aidés dans cette tâche par
l’entreprise Nicollin, qui se chargera en
plus de traiter les déchets médicaux »
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Du côté de l’ONF, qui s’occupe de
l’entretien des sentiers, on garde le
même optimisme. Pour son directeur
Hervé Houin, il est « plus facile » de
gérer l’impact écologique d’une course
comme le Grand Raid, car le tracé
est « clairement établi ». « Certains
randonneurs du dimanche font plus
de dégâts », sourit-il. Ce dernier
semble se satisfaire de la gestion des
déchets effectuée par l’association
Grand Raid. « Par le passé, ils ont
fait du bon boulot concernant le
nettoyage des sites. Nous intervenons
juste dans les endroits qui leurs sont
inaccessibles, comme les plateformes
rocheuses ou les raccourcis pris
par les coureurs », conclut-il. Voilà
pour les déchets. Reste la question
du passage de 3000 coureurs dans
un temps restreint sur des sentiers
souvent présentés comme fragiles…
Samuel IRLEPENNE
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aniky, Vlad, Jade, Opium
et Kalox… Onze chiens
partagent la maison de
Sarah De Lavergne à
Saint-Pierre : « Ils ne vivent pas chez
moi, je vis chez eux ». Elle a sauvé
les toutous de « l’indifférence » et la
« cruauté de leurs maîtres ». Ils lui
montrent chacun à leur façon leur
reconnaissance. Kaniky aboie de
bonheur, Jade est toujours dans ses
pattes et Vlad, un berger allemand
de taille impressionnante, la couve
du regard. Affalés dans le canapé,
sur le lit ou sous la table à manger,
ils attendent que Sarah leur prépare
le « dîner » dans plusieurs gamelles.
Une par chien. Présidente de l’association SOS Animaux, financée par
la Fondation Brigitte Bardot dont
elle est la représentante officielle
à la Réunion depuis 1983, Sarah
de Lavergne est connue pour son
amour enragé des animaux. Elle
défend régulièrement leurs droits
sur Radio Freedom. Elle a aussi fait
naître la fourrière de Saint-Pierre il
y a une vingtaine d’années ainsi que
le refuge du Tampon il y a environ
dix ans. Octogénaire et coquette
au point de ne pas donner son âge,
Sarah mène des « enquêtes » dans
toute l’île avec un esprit de commando militaire. En cas de soupçon,
Photo : S.H
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si elle reçoit un signalement, elle se
rend sur place, observe les lieux,
demande à rentrer dans la cour pour
discuter avec le propriétaire. Si la
maltraitance est avérée, la BB pays
n’hésite pas à faire intervenir les forces de l’ordre. «Je ne quitte jamais
une enquête sans l’animal maltraité », prévient-elle. Sûre de son bon
droit, elle connait les lois par cœur :
« Un chien doit être attaché avec au
moins cinq mètres de laisse, avec de
la nourriture, de l’ombre et surtout
de l’eau ; un chien en boit deux
litres par jour ». Elle rappelle que
la cruauté envers un animal est
condamnable d’une amende allant
jusqu’à trente milles euros.
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Son acharnement l’expose parfois à
des représailles. Récemment, elle a
reçu des insultes par téléphone après
la confiscation d’un macaque attaché pendant sept ans avec un mètre
de chaine de bœuf derrière un restaurant dans le sud de l’île. « On m’a
traitée de salope ! Eh bien oui, j’en
suis bien une quand il s’agit de mettre fin à la souffrance d’un animal »,
aboie-t-elle. Peu importe les menaces
de coups de sabre. Même le sachet,
Sarah de Lavergne passionnée de ses chiens ; ses chiens passionnés de fromage…
trouvé devant sa porte et rempli de
chatons morts, les yeux crevés, ne la
dissuadera pas de s’engager pour ses
compagnons. La présidente de SOS
Animaux ne s’arrête pas aux chiens
; elle se rappelle avec affection la
panthère qu’elle a gardée six mois
dans son jardin avant de pouvoir
l’envoyer à un refuge en métropole.
Elle évoque avec colère le cheval
abandonné dans une piscine vide,
dans le sud de l’île. Bien avant la
fondation de SOS Animaux, Sarah
de Lavergne récupérait déjà des bestioles un peu partout : « Le jour
même de mon arrivée à la Réunion
en 1963, j’ai croisé un chien dans un
jardin attaché avec 30 cm de laisse.
Je l’ai acheté à son maître et je l’ai
gardé à mes côtés pendant douze
ans. »
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Elle explique qu’elle a toujours été
particulièrement attachée aux ani-
maux : « Quand j’avais huit ans,
mon père a déposé le dalmatien
de la famille à la fourrière sans me
prévenir ; je ne lui ai toujours pas
pardonné. » Peut-être est-ce traumatisme qui explique sa rupture avec
son ancien mari : « Il a emmené
mon chien à la fourrière où il l’a fait
piquer. Je lui ai dit que s’il restait
avec moi, ce serait l’homme le plus
cocu de l’île »
Soe HITCHON
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Photo : C;F
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Pour Benoît Clay, les élèves de seconde sont assez mûrs pour s'initier à la philosophie.
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Philosopher en seconde. « Certains
pensent qu’ils ne sont pas assez
mûrs à cet âge, mais peut-être faut-il
leur enseigner la philo pour qu’ils
le soient ? », s’interroge Benoît
Clay, professeur de philo au lycée
Bellepierre. La matière initialement
prévue pour les élèves de terminale
est inculquée en seconde dans quelques lycées de l’île, dans le cadre de
l’aide personnalisée, deux heures
par semaine. Ces cours, instaurés
depuis la rentrée 2010, ont pour but
d’aider les élèves en difficulté à «
s’adapter aux exigences du lycée, à
acquérir des méthodes de travail et
à construire leur projet d’orientation
». La philo pour les moins bons ;
étonnant ? « Ce n’est pas parce que
vous n’avez pas de bonnes notes
que vous ne pouvez pas participer
au dialogue philosophique », argumente Benoît Clay en direction de
ses élèves qui ont passé des tests en
début d’année.
Cet après-midi là, une douzaine
d’élèves participent à l’échange philosophique. L’ambiance est plutôt
détendue mais les jeunes restent
tout de même attentifs. La première
heure est consacrée aux origines
de la philosophie. Diapositives à
l’appui, le professeur tente de faire
connaître Socrate et Platon à ses
jeunes disciples qui semblent parfois
un peu perdus.. Après leur avoir
inculqué quelques notions de base,
l’enseignant en vient à parler de
respect. Le bâton de parole fait
alors son apparition. L’objet, un
simple morceau de bambou, sert à
réguler la parole entre les disciples
lorsque ceux-ci voudront parler. Il
vise à « respecter la parole de l’autre
et l’écouter et cela sans violence
», explique le professeur. Après la
pause, les philosophes en herbe ont
un quart d’heure pour réfléchir sur
la liberté. Bâton de parole en main,
chacun doit donner sa réponse. «
Pouvoir faire ce qui nous donne
envie, comme rouler en moto sans
permis », lance Flavien.
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Pour Elidia, « c’est le droit de s’exprimer n’importe où, n’importe
quand ». « La liberté c’est faire ce
qu’on veut tout en respectant les
autres »... Le concept paraît un peu
plus complexe pour Marion. Face
à l’engouement des élèves, Benoît
Clay leur fait comprendre qu’ils
ont besoin de concepts philosophique pour s’exprimer. S’ensuit tout
un questionnement sur le désir, la
libération ou encore l’autonomie.
A cinq minutes de la fin, les jeunes
élèves se sentent plus armés « à
attaquer la philo en terminale ».
Enthousiastes.
Christelle FLORICOURT
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Dix ans après le dernier événement
mondial de surf à la Réunion, les
rois de la vague ont retrouvé les
spots de l’île dans un contexte pour
le moins sécuritaire. La quatrième
attaque de l’année, deuxième mortelle, intervenue mi-septembre, a
fortement remué le monde du surf
local. Ce samedi matin, la crainte
du prédateur marin est palpable.
Les organisateurs s’activent dès la
première heure. « D’habitude, on se
met en place juste une heure avant
le début de la session », explique
un membre de l’organisation. C’est
que le déploiement d’un dispositif
de sécurité exceptionnel demande
plus de temps. Dès 9h, les moyens
humains et matériels sont sur place
: des pompiers, en passant par les
Une compétition sous bonne garde !
sauveteurs en mer ou encore les
scaphandriers, qui doivent être
lâchés quelques mètres au large des
tubes…, tous sont sur le pont équipé
et prêts à intervenir. Outre les classiques équipes d’intervention, qui
évoluent en jet ski, en zodiac, voir
en paddleboard… un expert des
méthodes d’intervention utilisées en
Australie et à Hawaï, est également
présent.
Photo : A.F
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« Je suis capable de porter secours
quelles que soient les conditions de
vague », assure Laurent Morel. Basé
sur la plage, en liaison permanente
avec les équipes évoluant sur l’eau
(jet ski, zodiac…), l’éducateur sportif guette les surfeurs, paré à réagir.
S’il doit intervenir tout est prêt :
« ma rescueboard, mon rescuetube
(une bouée), et ma fidèle paire de
palmes ». Les vingt-quatre meilleurs
bodyboardeurs de la planète attendent le lancement de la compétition,
pas vraiment stressés par l’étendue
du dispositif. « Pas question de
renoncer à d’aussi belles vagues à
cause d’un supposé risque requin »,
lance un concurrent sud-africain.
Mais voilà : la houle est trop forte et
empêche les navires de surveillance
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Le risque requin n'inquiète pas les pros.
et de transport de scaphandriers
de sortir du port de Saint-Pierre.
Pas question de se lancer à l’eau
sans cette garantie, rendez-vous est
pris à 7h le lendemain. « C’est
vraiment frustrant, les vagues sont
magnifiques aujourd’hui… Mais je
comprends tout à fait la décision,
la Réunion c’est sharky, on ne peut
pas jouer avec ça ! », philosophe
Amaury Lavernhe, champion du
monde en titre.
Hadrien FAIVRE
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Pour Bernard, « le métier d’agriculteur va disparaître »
La canne est amère pour Bernard.
A 52 ans, cet exploitant agricole
de Champ Borne s’active seul sur
ses douze hectares. « Les nouvelles
espèces de canne sont plus difficiles
à couper. Il me faudrait davantage de bras », soupire-t-il, jugé sur
son tracteur. La main d’oeuvre fait
cruellement défaut. A La Réunion,
la majorité des chefs d’exploitation
ont entre 40 et 50 ans. Alors que
le nombre d’exploitations agricoles
reste plus ou moins stable, plus
personne ne veut travailler la canne.
« C’est une situation propre à notre
île : l’emploi se maintient, mais iI
n’y a pas de véritables créations de
postes. On voit de plus en plus de
travailleurs non déclarés », analyse
Michel Sinoar, directeur départemen-
tal de l’Alimentation, l’agriculture et
la forêt. « J’aimerais embaucher mon
fils à plein temps, reprend Bernard.
Mais il n’y a pas suffisamment de
place pour deux ». L’exploitation
familiale, de taille trop réduite, ne
suffirait pas à générer deux salaires.
« A la retraite, je ne vais toucher
que 325 euros par trimestre, prévoit l’agriculteur. Notre travail n’a
jamais été reconnu. J’ai cultivé la
terre toute ma vie pour finalement
toucher moins qu’un érémiste ! » A
La Réunion, plus de la moitié des
quinze mille retraités agricoles vivent
en-dessous du seuil de pauvreté.
Ceci expliquant cela, ils ne sont en
moyenne qu’une vingtaine de jeunes
par an à intégrer l’univers agricole.
A la faible attractivité des revenus
s’ajoutent le problème récurrent de
la pénurie de foncier disponible,
mais aussi un manque de formation.
Bruno, 27 ans, chef d’exploitation
à Sainte-Anne, fait figure d’exception. « J’ai un BTS développement
de l’agriculture. Plus on est formé,
plus on bénéficie d’aides » précise-til. Issu d’une famille d’agriculteurs,
Bruno n’a pas peur des conflits de
générations. « On arrive avec nos
idées. Par exemple, simplifier les
tâches au maximum avec davantage
de mécanisation ». Mais pour cela, il
faut évidemment investir, emprunter
et…s’endetter.
Flavien OSANNA
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Photo : F.O
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Pour la première fois les deux jeux sont sortis simultanément.
« Oui bien sûr, on a PES 2012 ; et
Fifa arrive d’un instant à l’autre ».
Une phrase qui revenait en boucle
jeudi dernier chez les vendeurs de
Video Drive, à Sainte-Clotilde. A
peine la porte franchie que la file
d’attente commence déjà. Si certains
repartent avec PES 2012, d’autres
attendent impatiemment de tenir
Fifa 2012 entre leurs mains. Le
temps passe, leur jeu n’est toujours
pas là. Le nombre de « gamers »
s’accroît. « Je l’ai réservé depuis un
mois, c’est pas si près du but que
je vais partir », souffle Johan. Pour
Jean-Louis Boucher, le plus ancien
vendeur du magasin, « c’est assez
incroyable, les personnes payent de
peur qu’il n’y en ait plus ». Seize
heures trente, la camionnette de
livraison arrive enfin.
Le jeu star fait son apparition.
Soulagement parmi les supporters.
« Enfin nous sa gaign’ défoulé »,
s’exclame Mathieu. Après avoir
dépensé 59 euros pour ces jeux,
quelques passionnés pensent déjà
à l’année prochaine: « Maintenant
nou attende le 2013 ». Game Over.
Julien ANDY
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