Une monnaie qui dépanne ¼ - UFR Lettres et sciences humaines
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Une monnaie qui dépanne ¼ - UFR Lettres et sciences humaines
lWhWd]k[ ?djgcVa"XdaZYj&'dXidWgZ'%&& c'*) 3 )gk[ij_edi} Michaël Rard, président de l’Observatoire marin de la Réunion « Pas de requins sédentaires » Hj^iZ|aVX]VhhZVjgZfj^cdg\Vc^hZeVgaVeg[ZXijgZ! WZVjXdjeYZfjZhi^dchgZhiZciZchjheZch#=VW^ijYj bVgfjV\Z YZh gZfj^ch! B^X]V a GVgY gZk^Zci hjg XZiiZ igVfjZ# Photo : P.E L’observatoire est une association à but non lucratif, qui réalise des études scientifiques sur le monde marin de La Réunion. On cherche notamment à mieux connaître les espèces et à évaluer les dégâts des hommes sur les fonds. Dans ce cadre, cinq à six fois par an, on prend le large pour tenter de pêcher des requins. On utilise la canne à pêche pour qu’ils restent vivants. On attache la ligne principale avec un fil d’acier pour éviter que le squale ne la sectionne. Ensuite, on ajoute au fil d’acier deux à trois mètres de fil de nylon. L’hameçon au bout est à pointe rentrante (circle hook). Ainsi, il se coince automatiquement quand le squale bouge. L’appât, c’est du poisson frais qu’on pêche dans l’après-midi afin d’être prêts avant que les requins n’aillent chasser, en fin de journée. Les combats peuvent durer aussi bien quinze minutes qu’une heure trente. Ce prélèvement permet de connaître les espèces de requins autour de l’île ainsi que la proportion des mâles et des femelles 50 euros : une somme dérisoire pour le couple même si elle dépanne. K:GHA6;>C9:A6EG>B:8DHE6G »JcZbdccV^Zfj^YeVccZ¼ AZ',hZeiZbWgZ!h^mb^aaZhVaVg^hdcibVc^[Zhi|AV Gjc^dcXdcigZaVhjeegZhh^dcYjWdcjh8dheVg#B^hZZc eaVXZedjgigd^hVch!XZiiZeg^bZZmXZei^dccZaaZY^heVgVi Zc_Vck^ZgegdX]V^c#EdjgGd\Zg!hVaVg^YVchjcZ ZcigZeg^hZYZHV^ci"?dhZe]!aZXdjeZhiYjg# Chauffeur routier depuis dix-sept ans… Cela fait longtemps que Roger n’a pas connu d’époque aussi difficile. « La vie est tellement chère que je n’aperçois même plus ce que je touche », raconte le Saint-Josephois. Depuis sept ans, il travaille dans la même entreprise et perçoit le même salaire. L’homme de 42 ans gagne entre 1200 et 1400 euros, bonus Cospar (voir encadré) compris. Il est le seul à ramener un salaire à la maison où vivent quatre personnes. Sa compagne, Brigitte, n’a pas droit au Revenu de Solidarité Active. Son seul revenu, ce sont les 125 euros d’allocation familiale pour leurs deux enfants encore à la case. Le cadet, lycéen, ne bénéficie d’aucune bourse. Parfois Brigitte travaille, des petits contrats de la commune d’une durée de six mois maximum. Durant ces périodes, ils respirent un peu mieux ; sinon, difficile de boucler la fin de mois. Les plaisirs personnels, cela fait longtemps que le couple n’y pense plus, obnubilé par les 150 euros de factures mensuelles, la mutuelle à payer et un crédit à rembourser. « Les 50 euros du Cospar ne valent peut-être plus rien aujourd’hui, mais ce sont toujours 50 euros de perdus », s’indigne le chauffeur. Sa compagne, assise à ses côtés dans leur garage, renchérit : « Nous tire toujours le diable par la queue, mais c’est une monnaie qui dépanne quand même ». Le quadragénaire, savates au pied, se dit satisfait de la mobilisation des syndicats. Mais il n’y participe pas directement, car une journée de moins, c’est aussi 70 euros de moins à la fin du mois. Un luxe qu’il ne peut se permettre. ¼BWYh_i["YÊ[ijbÊ[khe½ Pour ce salarié, la suppression de la prime Cospar est impensable. Selon lui, les entreprises ne connaissent pas la crise et ont les moyens de maintenir le bonus. « Pour elles, c’est quoi 50 euros ? C’est nous qui les faisons avancer de toute façon », défend le chauffeur. « Si les patrons sont en crise, nous, employés, nous le sommes encore plus », ajoute-t-il. Mais il est réaliste. Ce n’est pas avec 50 euros que son pouvoir d’achat va vraiment diminuer ou augmenter. Le Saint-Josephois estime que depuis la mise en place de l’euro, la vie devient de plus en plus coûteuse. Si par le passé, Roger pouvait faire la semaine avec ses 50 francs, aujourd’hui 50 euros équivalent à un peu de gasoil, un goûter et un déjeuner pour la journée. Il en est convaincu : « La crise c’est l’euro. Il est trop cher ». Selon lui, la conversion des prix c’est « du vol ». Seul le symbole aurait changé. « Deux euros ce n’est pas deux francs », ajoute Brigitte, lassée elle aussi, de cette « sur-augmentation ». Après toutes ces années, le couple continue de tout convertir en franc au moindre achat. Une monnaie qui valait beaucoup plus selon eux. Assis à table, sous son garage, le regard fixé sur la route en contrebas, le Saint-Josephois se souvient : « Avant, avec mon salaire de 4200 francs j’étais riche et je vivais beaucoup mieux ». La meilleure solution, dit-il, ce n’est pas le bonus Cospar, c’est l’élévation de la fourchette des salaires. « Puisque tout augmente, pourquoi ne pas augmenter notre paie aussi ? », s’interroget-il. En attendant, le chauffeur roule au ralenti. Précilla ETHEVE JcWdcjhedjg.%%%%Zbeadnh AÉ^YZYZaVeg^bZ8dheVgcViZcbVgh'%%.#6adgh fjZaZh6ci^aaZhhdciaVegd^ZYZk^daZciZhbZjiZh!| AVGjc^dc!aZhgZkZcY^XVi^dchhdcieajheVX^[^fjZh# AÉ^ciZghncY^XVaZZiaZBZYZ[c\dX^ZciedjgfjZaZh eVigdchYjhZXiZjgeg^kkZghZcijcZeg^bZYZ*%Zjgdh |aZjghZbeadnh#AVYZbVcYZegZcYZ[[ZiZc_j^cYZ aVbbZVccZ#»H^aV8<EB:eZi^iZhZibdnZccZh ZcigZeg^hZhcdjhVkV^igZ_d^ci!XZcZhZgV^ieVh.% %%%bV^hZck^gdc&'%%%%hVaVg^hfj^Wc[^X^ZgV^Zci YZXZiiZeg^bZVj_djgYÉ]j^¼!VhhjgZ>kVc=dVgZVj! hZXgiV^gZ\cgVaYZaV8<IGjc^dc#8ZWdcjhZhi kVg^VWaZ#EdjgaZhZbeadnhVjhVaV^gZ^c[g^Zjg|&!) [d^haZHb^X!aÉVj\bZciVi^dccZiZhiYZ*%Zjgdh!YZ+% ZjgdhedjgaZhgZkZcjhXdbeg^hZcigZ&!)Zi'Hb^XZi YZ**ZjgdhedjgXZjmXdbeg^hZcigZ'Zi'!&+Hb^X# 6j_djgYÉ]j^!aZhhncY^XVihhZbdW^a^hZciedjggZXdcYj^gZ aVeg^bZ8dheVgV[^cYZaÉ^ci\gZgY[^c^i^kZbZciYVch aZhhVaV^gZh#»*%ZjgdhXÉZhieZjedjgaZeVigdcVibV^h WZVjXdjeedjgaZhhVaVg^hZiWdcedjgaÉXdcdb^Z¼! Y[ZcY >kVc =dVgZVj# Jc Wdcjh ZmXZei^dccZa fj^ cÉZhieVhc\a^\ZVWaZfjVcYdc[V^iaZXdbeiZhjg jcZVccZ#»+%%ZjgdhYZeajheVgVcXÉZhicdgbZ# 8ÉZhiegZhfjÉjcHb^X¼!XVaXjaZaZaZVYZghncY^XVa# 3 En quoi consiste le marquage ? On marque un requin avec une petite étiquette numérotée qu’on fixe avec une flèche en plastique sous sa nageoire dorsale. C’est un endroit où la marque ne sera pas enlevée par un contact avec un autre squale. Grâce aux marquages, on peut établir la distance qu’un requin a parcourue entre deux points et mesurer sa vitesse de déplacement. Aussi, en comparant deux dates et deux lieux, on en déduit sa migration. Nous avons réussi à marquer cinq requins, quatre bouledogues et un émissole lisse mais aucun n’a encore été repêché. Le marquage donne des indications sur la sédentarité des requins. Photo : J.A 3 Pourquoi et comment pêchezvous les requins ? "On pêche des requins six fois par an". Aussi, lorsqu’on repêche un requin marqué, on peut évaluer sa vitesse de croissance. 3 Est-ce qu’il n’y aurait pas eu un manque de communication autour de ce projet ? Contrairement à ce que dit le préfet, selon nos observations, les requins ne sont pas sédentaires. Quand on ne retrouve pas les poissons marqués, il y a cinq possibilités. Soit la marque est partie, soit la personne qui a attrapé le requin ne nous a pas contactés. L’animal peut avoir été mangé ou il peut il y avoir tellement de requins qu’on a très peu de chance de pêcher les mêmes. Ce qui semble peu probable. Les pêcheurs disent que notre mer est infestée de requins mais ils n’en pêchent que cinquante par an. Cinquante, c’est le nombre de requins qu’on pêche en un jour en Polynésie. Selon nous, les requins marqués sont déjà partis sur d’autres îles. Donc non, il n’y en a pas autant qu’avant, il faut juste faire attention aux conditions de baignade. Entretien : Julien ANDY <G6C9G6>9'%&& JcigV^aXd"gZhedchVWaZ Si cette 19ème édition ne connaît pas de grands bouleversements au niveau du tracé, du côté des coureurs, une petite révolution se prépare. Finis les gobelets jetables et autres déchets laissés sur les sentiers réunionnais. L’organisation s’est engagée pour ce Grand Raid 2011 à la préservation de l’environnement, en offrant aux raiders des gobelets uniques ainsi que des réceptacles pour les petits déchets. « L’image du ravitaillement des courses sur route et des gobelets sur la chaussée ne convient pas aux coureurs », reconnaît Cyril Sidonie, directeur de course adjoint. « Ces derniers sont sensibles à la cause environnementale, qui plus est à La Réunion, où la majorité des sentiers utilisés pour le Grand Raid font partie du Parc naturel », insiste-t-il. Pour lui, cette course ne pollue pas plus que cela car « tout est fait » en amont et en aval pour « limiter » l’impact écologique. « La gestion des déchets se fera en temps réel. Après la course, nous enverrons une équipe refaire les passages empruntés par les coureurs pour collecter les déchets restants. Nous serons aidés dans cette tâche par l’entreprise Nicollin, qui se chargera en plus de traiter les déchets médicaux » ¼9[hjW_dihWdZedd[khi\edj fbkiZ[Z]~ji½ Du côté de l’ONF, qui s’occupe de l’entretien des sentiers, on garde le même optimisme. Pour son directeur Hervé Houin, il est « plus facile » de gérer l’impact écologique d’une course comme le Grand Raid, car le tracé est « clairement établi ». « Certains randonneurs du dimanche font plus de dégâts », sourit-il. Ce dernier semble se satisfaire de la gestion des déchets effectuée par l’association Grand Raid. « Par le passé, ils ont fait du bon boulot concernant le nettoyage des sites. Nous intervenons juste dans les endroits qui leurs sont inaccessibles, comme les plateformes rocheuses ou les raccourcis pris par les coureurs », conclut-il. Voilà pour les déchets. Reste la question du passage de 3000 coureurs dans un temps restreint sur des sentiers souvent présentés comme fragiles… Samuel IRLEPENNE & H6G6=9:A6K:G<C:!EGDI:8IG>8:9:H6C>B6JM :aaZVYjX]^Zc K aniky, Vlad, Jade, Opium et Kalox… Onze chiens partagent la maison de Sarah De Lavergne à Saint-Pierre : « Ils ne vivent pas chez moi, je vis chez eux ». Elle a sauvé les toutous de « l’indifférence » et la « cruauté de leurs maîtres ». Ils lui montrent chacun à leur façon leur reconnaissance. Kaniky aboie de bonheur, Jade est toujours dans ses pattes et Vlad, un berger allemand de taille impressionnante, la couve du regard. Affalés dans le canapé, sur le lit ou sous la table à manger, ils attendent que Sarah leur prépare le « dîner » dans plusieurs gamelles. Une par chien. Présidente de l’association SOS Animaux, financée par la Fondation Brigitte Bardot dont elle est la représentante officielle à la Réunion depuis 1983, Sarah de Lavergne est connue pour son amour enragé des animaux. Elle défend régulièrement leurs droits sur Radio Freedom. Elle a aussi fait naître la fourrière de Saint-Pierre il y a une vingtaine d’années ainsi que le refuge du Tampon il y a environ dix ans. Octogénaire et coquette au point de ne pas donner son âge, Sarah mène des « enquêtes » dans toute l’île avec un esprit de commando militaire. En cas de soupçon, Photo : S.H HjgaZhdcYZhYZ;gZZYdb!|aVeaV\Z!djbbZX]Zokdjh! YVchaVXdjg½HVgV]YZAVkZg\cZ!aV7g^\^iiZ7VgYdieVnh! ^ciZgk^ZcieVgidjidZaaZZhi^bZfjÉjcVc^bVaZhiZc YVc\Zg#IVcie^hedjgaZhZ[[ZihXdaaVigVjm!aVegh^YZciZ YZHDH6c^bVjmZhijcZZcgV\Z½ si elle reçoit un signalement, elle se rend sur place, observe les lieux, demande à rentrer dans la cour pour discuter avec le propriétaire. Si la maltraitance est avérée, la BB pays n’hésite pas à faire intervenir les forces de l’ordre. «Je ne quitte jamais une enquête sans l’animal maltraité », prévient-elle. Sûre de son bon droit, elle connait les lois par cœur : « Un chien doit être attaché avec au moins cinq mètres de laisse, avec de la nourriture, de l’ombre et surtout de l’eau ; un chien en boit deux litres par jour ». Elle rappelle que la cruauté envers un animal est condamnable d’une amende allant jusqu’à trente milles euros. “@[d[bW_ii[`WcW_ikdWd_cWb cWbjhW_jÇ Son acharnement l’expose parfois à des représailles. Récemment, elle a reçu des insultes par téléphone après la confiscation d’un macaque attaché pendant sept ans avec un mètre de chaine de bœuf derrière un restaurant dans le sud de l’île. « On m’a traitée de salope ! Eh bien oui, j’en suis bien une quand il s’agit de mettre fin à la souffrance d’un animal », aboie-t-elle. Peu importe les menaces de coups de sabre. Même le sachet, Sarah de Lavergne passionnée de ses chiens ; ses chiens passionnés de fromage… trouvé devant sa porte et rempli de chatons morts, les yeux crevés, ne la dissuadera pas de s’engager pour ses compagnons. La présidente de SOS Animaux ne s’arrête pas aux chiens ; elle se rappelle avec affection la panthère qu’elle a gardée six mois dans son jardin avant de pouvoir l’envoyer à un refuge en métropole. Elle évoque avec colère le cheval abandonné dans une piscine vide, dans le sud de l’île. Bien avant la fondation de SOS Animaux, Sarah de Lavergne récupérait déjà des bestioles un peu partout : « Le jour même de mon arrivée à la Réunion en 1963, j’ai croisé un chien dans un jardin attaché avec 30 cm de laisse. Je l’ai acheté à son maître et je l’ai gardé à mes côtés pendant douze ans. » Kd[fWii_edgk_Zkh[ Elle explique qu’elle a toujours été particulièrement attachée aux ani- maux : « Quand j’avais huit ans, mon père a déposé le dalmatien de la famille à la fourrière sans me prévenir ; je ne lui ai toujours pas pardonné. » Peut-être est-ce traumatisme qui explique sa rupture avec son ancien mari : « Il a emmené mon chien à la fourrière où il l’a fait piquer. Je lui ai dit que s’il restait avec moi, ce serait l’homme le plus cocu de l’île » Soe HITCHON A6E=>ADHDE=>:6K6CIA6I:GB>C6A: Photo : C;F HdXgViZZiEaVidcVjegd\gVbbZ Pour Benoît Clay, les élèves de seconde sont assez mûrs pour s'initier à la philosophie. :chZ^\cZgaVe]^adhde]^ZYhaV [^c Yj Xdaa\Z! XZaV eVgV^hhV^i ^beZchVWaZ ^a n V ZcXdgZ fjZa" fjZhVccZh#EdjgiVciaZ_ZjY^ Vegh"b^Y^VjanXZ7ZaaZe^ZggZ |HV^ci"9Zc^h!fjZafjZhakZh YZ hZXdcYZ X]Vc\Zci hjg aV a^WZgi# ' Philosopher en seconde. « Certains pensent qu’ils ne sont pas assez mûrs à cet âge, mais peut-être faut-il leur enseigner la philo pour qu’ils le soient ? », s’interroge Benoît Clay, professeur de philo au lycée Bellepierre. La matière initialement prévue pour les élèves de terminale est inculquée en seconde dans quelques lycées de l’île, dans le cadre de l’aide personnalisée, deux heures par semaine. Ces cours, instaurés depuis la rentrée 2010, ont pour but d’aider les élèves en difficulté à « s’adapter aux exigences du lycée, à acquérir des méthodes de travail et à construire leur projet d’orientation ». La philo pour les moins bons ; étonnant ? « Ce n’est pas parce que vous n’avez pas de bonnes notes que vous ne pouvez pas participer au dialogue philosophique », argumente Benoît Clay en direction de ses élèves qui ont passé des tests en début d’année. Cet après-midi là, une douzaine d’élèves participent à l’échange philosophique. L’ambiance est plutôt détendue mais les jeunes restent tout de même attentifs. La première heure est consacrée aux origines de la philosophie. Diapositives à l’appui, le professeur tente de faire connaître Socrate et Platon à ses jeunes disciples qui semblent parfois un peu perdus.. Après leur avoir inculqué quelques notions de base, l’enseignant en vient à parler de respect. Le bâton de parole fait alors son apparition. L’objet, un simple morceau de bambou, sert à réguler la parole entre les disciples lorsque ceux-ci voudront parler. Il vise à « respecter la parole de l’autre et l’écouter et cela sans violence », explique le professeur. Après la pause, les philosophes en herbe ont un quart d’heure pour réfléchir sur la liberté. Bâton de parole en main, chacun doit donner sa réponse. « Pouvoir faire ce qui nous donne envie, comme rouler en moto sans permis », lance Flavien. ;jh[b_Xh[ Pour Elidia, « c’est le droit de s’exprimer n’importe où, n’importe quand ». « La liberté c’est faire ce qu’on veut tout en respectant les autres »... Le concept paraît un peu plus complexe pour Marion. Face à l’engouement des élèves, Benoît Clay leur fait comprendre qu’ils ont besoin de concepts philosophique pour s’exprimer. S’ensuit tout un questionnement sur le désir, la libération ou encore l’autonomie. A cinq minutes de la fin, les jeunes élèves se sentent plus armés « à attaquer la philo en terminale ». Enthousiastes. Christelle FLORICOURT @ekhdWb;Yeb[LWhWd]k[ 9eVgiZbZci>c[d"8db ;VXjaiYZhAZiigZhZiHX^ZcXZh ]jbV^cZh#Jc^kZgh^iYZaVGjc^dc# :_h[Yj[khZ[bWfkXb_YWj_ed0 7ZgcVgY>YZahdc HZWYj[kh[dY^[\0 AVjgZci9ZXad^igZ I[YhjW_h[iZ[hZWYj_ed0?#6cYn! E#:i]kZ!H#>gaZeZccZ DE:C7D9N7D6G9EGD9:H6>CIE>:GG: JcZkV\jZ|XgdfjZg Dix ans après le dernier événement mondial de surf à la Réunion, les rois de la vague ont retrouvé les spots de l’île dans un contexte pour le moins sécuritaire. La quatrième attaque de l’année, deuxième mortelle, intervenue mi-septembre, a fortement remué le monde du surf local. Ce samedi matin, la crainte du prédateur marin est palpable. Les organisateurs s’activent dès la première heure. « D’habitude, on se met en place juste une heure avant le début de la session », explique un membre de l’organisation. C’est que le déploiement d’un dispositif de sécurité exceptionnel demande plus de temps. Dès 9h, les moyens humains et matériels sont sur place : des pompiers, en passant par les Une compétition sous bonne garde ! sauveteurs en mer ou encore les scaphandriers, qui doivent être lâchés quelques mètres au large des tubes…, tous sont sur le pont équipé et prêts à intervenir. Outre les classiques équipes d’intervention, qui évoluent en jet ski, en zodiac, voir en paddleboard… un expert des méthodes d’intervention utilisées en Australie et à Hawaï, est également présent. Photo : A.F Bd^chYZYZjmhZbV^cZhVeghaVY^heVg^i^dcYZBVi]^Zj HX]^aaZg!k^Xi^bZYÉjcZViiVfjZYZhfjVaZh!hÉZhiiZcjaZ C^hhVc7dYnWdVgYEgdhjgaZhediYZh6gX]ZghYZHV^ci E^ZggZ#JcZXdbei^i^dceZgijgWZeVgaZg^hfjZgZfj^c# ¼BWHkd_ed"YÊ[iji^Whao½ « Je suis capable de porter secours quelles que soient les conditions de vague », assure Laurent Morel. Basé sur la plage, en liaison permanente avec les équipes évoluant sur l’eau (jet ski, zodiac…), l’éducateur sportif guette les surfeurs, paré à réagir. S’il doit intervenir tout est prêt : « ma rescueboard, mon rescuetube (une bouée), et ma fidèle paire de palmes ». Les vingt-quatre meilleurs bodyboardeurs de la planète attendent le lancement de la compétition, pas vraiment stressés par l’étendue du dispositif. « Pas question de renoncer à d’aussi belles vagues à cause d’un supposé risque requin », lance un concurrent sud-africain. Mais voilà : la houle est trop forte et empêche les navires de surveillance 9:GC>:GG:8:CH:B:CI6<G>8DA: Le risque requin n'inquiète pas les pros. et de transport de scaphandriers de sortir du port de Saint-Pierre. Pas question de se lancer à l’eau sans cette garantie, rendez-vous est pris à 7h le lendemain. « C’est vraiment frustrant, les vagues sont magnifiques aujourd’hui… Mais je comprends tout à fait la décision, la Réunion c’est sharky, on ne peut pas jouer avec ça ! », philosophe Amaury Lavernhe, champion du monde en titre. Hadrien FAIVRE HDGI>:BDC9>6A:9:;>;6'%&':IE:H'%&' 8djeYZk^ZjmX]ZoaZh »?ZaÉV^ghZgk eVnhVch YZej^hjcbd^h¼ Pour Bernard, « le métier d’agriculteur va disparaître » La canne est amère pour Bernard. A 52 ans, cet exploitant agricole de Champ Borne s’active seul sur ses douze hectares. « Les nouvelles espèces de canne sont plus difficiles à couper. Il me faudrait davantage de bras », soupire-t-il, jugé sur son tracteur. La main d’oeuvre fait cruellement défaut. A La Réunion, la majorité des chefs d’exploitation ont entre 40 et 50 ans. Alors que le nombre d’exploitations agricoles reste plus ou moins stable, plus personne ne veut travailler la canne. « C’est une situation propre à notre île : l’emploi se maintient, mais iI n’y a pas de véritables créations de postes. On voit de plus en plus de travailleurs non déclarés », analyse Michel Sinoar, directeur départemen- tal de l’Alimentation, l’agriculture et la forêt. « J’aimerais embaucher mon fils à plein temps, reprend Bernard. Mais il n’y a pas suffisamment de place pour deux ». L’exploitation familiale, de taille trop réduite, ne suffirait pas à générer deux salaires. « A la retraite, je ne vais toucher que 325 euros par trimestre, prévoit l’agriculteur. Notre travail n’a jamais été reconnu. J’ai cultivé la terre toute ma vie pour finalement toucher moins qu’un érémiste ! » A La Réunion, plus de la moitié des quinze mille retraités agricoles vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Ceci expliquant cela, ils ne sont en moyenne qu’une vingtaine de jeunes par an à intégrer l’univers agricole. A la faible attractivité des revenus s’ajoutent le problème récurrent de la pénurie de foncier disponible, mais aussi un manque de formation. Bruno, 27 ans, chef d’exploitation à Sainte-Anne, fait figure d’exception. « J’ai un BTS développement de l’agriculture. Plus on est formé, plus on bénéficie d’aides » précise-til. Issu d’une famille d’agriculteurs, Bruno n’a pas peur des conflits de générations. « On arrive avec nos idées. Par exemple, simplifier les tâches au maximum avec davantage de mécanisation ». Mais pour cela, il faut évidemment investir, emprunter et…s’endetter. Flavien OSANNA JcgZXZchZbZciidjhaZh Y^mVch A V e d e j a V i ^ d c V X i ^ k Z V \ g ^ X d a Z g j c ^ d c c V ^ h Z g Z e g h Z c i Z & * +-, eZghdccZh# '' YZh X]Z[h YÉZmead^iVi^dcdcibd^chYZ)%Vch# 8ZiiZ igVcX]Z YÉ}\Z gZ\gdjeV^i (- YZh VXi^[h Zc '%%%# 6jigZ ZchZ^\cZbZci!aVY^b^cji^dcYZaV hjg[VXZ V\g^XdaZ ji^a^hZ gVaZci^i# .','Zc'%%%0,+'(Zmead^iVi^dch Zc '%&%# :c[^c! aZh Zmead^iVi^dch ad X V aZ h h Z e gd [Z h h ^ d c c V a ^ h Z c i # AV hjg[VXZ bdnZccZ Zhi YZ *!- ]V# AV bV_dg^i YZh Zmead^iVi^dch hdci » bdnZccZh dj \gVcYZh ¼# ?ZjY^'.hZeiZbWgZ'%&&/aZXdjeYÉZckd^ZhiYdcc#AVkZgh^dc '%&'YZhXaWgZh_Zjmk^YdhYZ[ddiWVaa;>;6ZiE:HYWVgfjZ Zc[^c#8]ZoK^Yd9g^kZ!|HV^ciZ"8adi^aYZ!jcZX^cfjVciV^cZYZ eZghdccZhhZWdjhXjaV^ZciedjgaZjg_ZjYZ[ddiWVaa[Vkdg^# Photo : J.A Photo : F.O :cY^mVch!Zck^gdcYZjmb^aaZZmead^iVi^dchV\g^XdaZhgjc^dccV^hZhdciY^heVgj#JcbdcYZgjgVa fj^eZ^cZ|eVhhZgaZ[aVbWZVj#AVbV_dg^iYZhX]Z[hYÉZmead^iVi^dcdcieajhYZ)%Vch Pour la première fois les deux jeux sont sortis simultanément. « Oui bien sûr, on a PES 2012 ; et Fifa arrive d’un instant à l’autre ». Une phrase qui revenait en boucle jeudi dernier chez les vendeurs de Video Drive, à Sainte-Clotilde. A peine la porte franchie que la file d’attente commence déjà. Si certains repartent avec PES 2012, d’autres attendent impatiemment de tenir Fifa 2012 entre leurs mains. Le temps passe, leur jeu n’est toujours pas là. Le nombre de « gamers » s’accroît. « Je l’ai réservé depuis un mois, c’est pas si près du but que je vais partir », souffle Johan. Pour Jean-Louis Boucher, le plus ancien vendeur du magasin, « c’est assez incroyable, les personnes payent de peur qu’il n’y en ait plus ». Seize heures trente, la camionnette de livraison arrive enfin. Le jeu star fait son apparition. Soulagement parmi les supporters. « Enfin nous sa gaign’ défoulé », s’exclame Mathieu. Après avoir dépensé 59 euros pour ces jeux, quelques passionnés pensent déjà à l’année prochaine: « Maintenant nou attende le 2013 ». Game Over. Julien ANDY ( (