La vie du diocèse N°61
Transcription
La vie du diocèse N°61
La vie du diocèse Maison diocésaine Saint-Paul—20, rue Colombeau – 03000 MOULINS Tél. : 04 70 35 34 22 — Courriel : [email protected] N°61 Septembre 2015 ISSN 2258-5753 À propos de la crise agricole Après un été qui aura été rude pour le monde agricole, nous publions un extrait d’un texte de Mgr Grua, évêque de Saint-Flour, qui veut retenir “quelques idées simples” ! Dans ce numéro : P.1 - À propos de la crise agricole, par Mgr Grua - Intentions de prières du Saint Père pour le mois de septembre P.2 - À la prière de l’Église - Vie consacrée : professions solennelles - La FEDEAR se rassemble à Lourdes - Quête pout l’enseignement catholique - Pastorale des jeunes P.3 - Accueil des migrants : tous appelés à agir - Un site pour la Mission - À l’abbaye de Sept-Fons P.4 La lecture des “Signes des temps” « La crise n’est pas conjoncturelle. Elle ne sera pas résolue par quelques recettes superficielles. On pourrait pour un temps calmer les manifestations mais elles ressurgiront tant que le monde agricole n’aura pas le sentiment que son travail est reconnu et rémunéré à sa juste valeur. Le système actuel de rémunération fondé sur la distribution de subventions massives a, de ce point de vue, atteint ses limites. Voulons-nous faire de nos agriculteurs une population assistée, aux marges de la société ? La question n’est pas seulement économique. Elle est aussi culturelle. « Dans la longue chaine agroalimentaire on peut dire que les producteurs agricoles ne sont pas les mieux servis et que les rapports de force ne jouent pas en leur faveur. On a parfois l’impression que les prix de leur production sont fixés par soustraction et que leur revient ce qui reste lorsque tous les autres partenaires ont reçu leur rémunération. Comment permettre une répartition plus équitable… quand, dans le même temps leurs charges sont en augmen- tation constante ? « Ne jetons pas la pierre sur les uns ou sur les autres. Interrogeons-nous plutôt sur nos propres responsabilités. Nous sommes obsédés par notre niveau de vie et prêts à tout pour acheter au moindre coût à l’autre bout du monde. Les pratiques commerciales que nous dénonçons sont le reflet de nos attentes de consommateurs. Depuis cinquante ans la part de l’alimentation dans nos budgets familiaux est passée de 38 à 25%. Pour une bonne part cette évolution s’explique par l’élévation de notre pouvoir d’achat et il faut s’en réjouir. Mais les agriculteurs ont-ils bénéficié de la même évolution ou souffrent-ils de notre résistance à payer leurs productions à leur juste prix ? Il y a là une vraie question de solidarité et de justice dans notre société. Chacun de nous, par ses choix de consommateur, contribue à donner une réponse. « Espérons pour les mois qui viennent une évolution positive, sans tensions sociales lourdes. Les partenaires sont nombreux dans la réflexion à promouvoir et les décisions à prendre. Que prévale, chez tous, l’esprit de solidarité et de justice. » + Bruno Grua évêque de Saint-Flour Intentions de prières du Saint Père pour le mois de septembre À retrouver sur www.prieraucoeurdumonde.net Universelle.- Pour qu’augmentent les possibilités de formation et de travail pour tous les jeunes. Pour l'évangélisation.- Pour que les catéchistes soient dans leur propre vie des témoins cohérents de la foi qu’ils annoncent. La vie du diocèse de Moulins Page 2 À la prière de l’Église Sr Hélène Gétenay est décédée des suites d’un AVC à l’hôpital de Montélimar. Ses funérailles ont été célébrées le vendredi 31 juillet à Bourg-Saint-Andéol (07). Marthe Gétenay, de son nom de religion, sœur Hélène, est née, le 3 août 1924 à Arronnes (03). Elle a célébré ses vœux perpétuels au sein de la congrégation des sœurs de la Pré- sentation de Marie, le 8 septembre 1951. L’essentiel de sa vie professionnelle a été consacré à l’enseignement : institutrice puis directrice à Marcillat, à Moulins et à St-Julien-enGenevois. Sa communauté de Moulins ayant été fermée, à l’heure de la retraite, elle partira à Orange, puis Uchaud, et enfin à la maison mère de la congrégation à Bourg-St-Andréol. Vie consacrée : professions solennelles Le 8 septembre 2015, en la fête de la Nativité de Notre Dame, le frère GeorgesPierre-Marie Cabaud a fait profession solennelle sous la règle de st Benoît au monastère Notre-Dame de Randol. À l’abbaye de Sept-Fons - Le mercredi 24 juin, en la solennité de la nativité de saint Jean-Baptiste, F. M.Adam a prononcé ses vœux monastiques solennels. - Le lundi 29 juin, en la solennité des saints Apôtres Pierre et Paul, Mgr Savio Hon Tai-Fai, sdb, archevêque titulaire de Sila, a ordonné diacres F. M.-Augustin et F. M.-Charles Lwanga. - Le samedi 11 juillet, en la solennité du bienheureux Père saint Benoît, le frère postulant Valleran a reçu l’habit monastique et le nom de F. M.-Godefroid (en mémoire du R.P. Dom Godefroid Belorgey, + 1963) - Le samedi 15 août 2015, en la solennité de l’Assomp- La FEDEAR se rassemble à Lourdes Le prochain rassemblement national de la Fédération d’équipes apostoliques de religieuses (FEDEAR) aura lieu à Lourdes du 23 au 25 octobre autour du thè- Pastorale des jeunes me “En route, ne craignons pas !” (Cf. Mt 28, 10 : « Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée, c’est là qu’ils me verront. »). Contact : 01 40 49 02 96 • Mardi 1er mars 2016, 20h30, conférence sur l’éducation affective, relationnelle et sexuelle par Maëlle Challan-Belval à la Maison diocésaine Saint-Paul à Moulins (lieu à confirmer) : « Comment parler d’amour et de sexualité avec les enfants et les jeunes ? ». • Mercredi 2 mars, journée de formation sur l’éducation affective, relationnelle et sexuelle par Maëlle Challan-Belval à la Maison diocésaine Saint-Paul à Moulins. Pour les per- tion de la bienheureuse Vierge Marie, le frère postulant Pierre a reçu l’habit monastique et le nom de F. M.Dismas. - Le dimanche 16 août, gr M Percerou, évêque de Moulins, a ordonné prêtre F. M.-Guillaume. - Le mardi 8 septembre, en la fête de la nativité de la bienheureuse Vierge Marie, F. M.-Xavier a prononcé ses vœux monastiques solennels. Quête à l’extérieur La prochaine quête prescrites par notre évêque dans toutes les églises et les chapelles du diocèse sera le dimanche 27 septembre au profit des écoles catholiques. sonnes qui accompagnent des jeunes, principalement les chefs d’établissement et les professeurs dans l’enseignement catholique (mais ouverts aussi aux autres…) • Samedi 5 mars, journée provinciale de formation des aumôneries de l’enseignement public, au CDP de Clermont-Ferrand. Sur l’éducation affective, relationnelle et sexuelle. Avec la participation de Mgr Luc Crépy, évêque du Puy. Cette formation n’est pas exclusivement réservée aux animateurs d’aumônerie… N°61 - Septembre 2015 Page Accueil des migrants : tous appelés à agir Le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France reçoit avec joie et relaie l’appel du pape François à l’accueil de familles de migrants. Cet appel nous stimule tous et nous invite à continuer, voire à accroître nos actions vis-à-vis des réfugiés. L’invitation du pape François rappelle à tous que l’ampleur de l’afflux de réfugiés en Europe est inédite et durable. Depuis de nombreuses années, des diocèses, des paroisses, des communautés religieuses, des monastères, des sanctuaires et des associations œuvrent déjà auprès des réfugiés. Cette expérience acquise met en lumière les besoins de compétences spécifiques, de moyens et de temps nécessaires pour la mise en place d’un véritable accueil et d’un accompagnement digne. Depuis longtemps déjà, l’accueil des migrants est rendu très difficile par manque de moyens. Les obstacles et les lenteurs d’ordre administratif sont nombreux, l’accès au logement et au travail est très difficile. Ainsi, pour entrer dans cette nécessaire nouvelle dynamique, la question des moyens doit être reposée à frais nouveaux. C’est l’économie même de notre société qui est remise en cause. Les schémas actuels, inadaptés, doivent être révisés. C’est pourquoi, le seul appel à l’initiative privée ne saura suffire à résoudre la question des migrants. Il est nécessaire de s’engager dans des actions en véritable partenariat impliquant les forces vives de notre communauté nationale : Etat, collectivités locales, associations… Comme il a déjà pu le faire, le Conseil permanent rappelle par ailleurs l’importance de se préoccuper des causes de ces migrations. La communauté internationale, l’Europe, les gouvernements, ne peuvent ignorer la situation politique et économique des pays d’origine ou encore le rôle des filières qui exploitent la misère humaine. Par son appel enfin, le pape François nous invite à changer notre regard et notre discours sur les migrants. Il nous faut cesser de considérer ces personnes comme des agresseurs dont on doit avoir peur. Migrants économiques ou politiques, il n’est pas acceptable de faire un tri qui viserait à en accueillir certains seulement. Ces personnes ne viennent pas dans un esprit de conquête mais de fuite et de survie. Tous peuvent participer à l’action commune, nous invitons chacun à s’engager à sa mesure. Le Conseil permanent : Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille, président de la CEF Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque de Montpellier, vice-président de la CEF Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis, vice-président de la CEF S. Ém. le card. André Vingt-Trois, archevêque de Paris Mgr Jean-Claude Boulanger, évêque de Bayeux Mgr François Fonlupt, évêque de Rodez Mgr Hubert Herbreteau, évêque d’Agen Mgr Jean-Paul James, évêque de Nantes Mgr Stanislas Lalanne, évêque de Pontoise Mgr Benoît Rivière, évêque d’Autun 3 Un site pour la Mission Le Service de la Mission universelle est heureux d’annoncer l’ouverture de son site internet. Ce site est destiné au réseau des animateurs de la Mission universelle dans les diocèses, et plus largement à ceux qui s’intéressent à la vie de l’Église sous toutes les latitudes. Une Eglise mondiale, globalisée, universelle, catholique, missionnaire… l’Église tout simplement. Ce site donnera des informations sur la diversité des Églises diocésaines dans le monde. Il fournira aussi des outils pédagogiques pour faciliter l’animation missionnaire dans les diocèses, et l’échange sous toutes ses formes entre Églises particulières. Enfin, il constitue une plateforme d’échange de bonnes pratiques pastorales dans le domaine de l’échange et de la solidarité entre Eglises particulières. http://www.missionuniverselle.catholique.fr/ À l’abbaye de Sept-Fons Prochaine journée de récollection sacerdotale le lundi 12 octobre, avec le P. Daniel Moulinet, professeur d’histoire à l’Université catholique de Lyon) Page La vie du diocèse de Moulins — N°61 - Septembre/2015 4 La lecture des “Signes des temps” Dans sa constitution pastorale sur l’Église dans le monde d’aujourd’hui (Gaudium et spes), le Concile Vatican II nous dit : « L’Église a le devoir, à tout moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Evangile, de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la vie présente et future et sur leurs relations réciproques » (n° 4 et 1). Le document revient sur ce “devoir” aux numéros 11 (et 1) et 44 (et 2 à la fin). Qu’entendre par “Signes des temps ?” Il y a des événements qui nous frappent et qui sont “signes” de réalités que nous ne voyons pas tout de suite. Par exemple la fumée que je vois me révèle l’existence d’un feu que je ne vois pas. Je peux voir passer une manifestation. Elle est le signe d’une revendication que je ne connais pas forcément. Pour mieux en saisir le sens je vais scruter les banderoles ou les cris portés par les manifestants. Ces événements peuvent être signes d’aspirations, de peurs, de déceptions… On n’en prend conscience qu’après coup, après les avoir “relus”. Pour les relire je puis avoir plusieurs lunettes : celles du sociologue, de l’historien, de l’homme de la rue… Je peux avoir aussi des lunettes de la foi qui me fait voir la présence de Dieu. Jésus ne nous at-il pas dit que « le Royaume des cieux est au milieu de vous ? » (Lc 17/21) Mais à l’état brut, les événements que je veux scruter ne sont pas clairs. Pensons à notre Révolution. Il est sorti des devises qui rejoignent le projet de Dieu “Liberté, égalité, fraternité”, mais bien des moyens employés étaient loin d’être tous inspirés par l’Évangile ! Il faut donc faire œuvre de discernement, voir ce qui vient de Dieu ou du mal, ce qui va dans le sens du Royaume de Dieu (le bon grain) et ce qui s’y oppose (l’ivraie). Qui est habilité à faire la lecture évangélique des “Signes des temps” ? Ce ne peut être l’affaire d’une seule personne, ni même d’un groupe particulier, même si chacun a quelque chose à apporter dans cette œuvre de discernement. Attention en effet à nos “lunettes”, à nos vues étroites. Nous ne sommes pas toujours clairvoyants. Et, pécheurs, nous sommes enclins à faire parler les événements en notre faveur (idéologies, sentiments, avantages politiques ou économiques… nous guettent sans cesse). C’est l’Église, comme on l’a vu plus haut, qui a le devoir de scruter les signes des temps à tout moment. L’Église c’est la hiérarchie et tout le peuple de Dieu : pasteurs, théologiens, les prêtres avec les laïcs. Voici ce que dit encore le concile à ce sujet dans le décret sur le ministère et la vie des prêtres (c’est au milieu du n°9) : « Les prêtres doivent écouter volontiers les laïcs, tenir compte fraternellement de leurs désirs, reconnaître leur expérience et leur compétence dans les différents domaines de l’activité humaine, pour pouvoir avec eux lire les signes des temps ». Il faut savoir faire appel autant aux chrétiens engagés qu’aux pauvres du Peuple de Dieu. Quelles sont les exigences de cette lecture des “Signes des temps” ? Avant tout être honnête et avoir l’amour de la vérité. Cela demande de la rigueur intellectuelle et de la prudence contre tous modes ou manipulations. Il s’agit de rester en solidarité avec l’Église comme nous le disions au paragraphe précédent. Enfin il faut être habité par la volonté d’aimer et de sauver, non de juger et de condamner. Il faut avoir soi-même la volonté de s’engager pour apporter sa part à la transformation du monde. Pour une lecture objective, il faut bien prendre en considération les travaux de l’historien et du sociologue, et, en Église, s’appuyer sur la Parole de Dieu. Jésus nous appelle d’ailleurs à savoir interpréter les signes des temps (Mt 16/3). Comment faire cette lecture des “Signes des temps” ? Voici, parmi d’autres, une méthode en 4 démarches : 1.- Analyse bienveillante de la situation, relever les faits caractéristiques et s’exercer à leur explicitation : voir les antécédents historiques ; repérer les défis qui nous sont lancés pour une amélioration. 2.- Appel à la Parole de Dieu et à l’enseignement de l’Église. 3.- Porter un jugement prophétique sur la situation en voyant ce qui va dans le sens du Royaume de Dieu et de ce qui s’y oppose. 4.- Décisions à prendre pour seconder la présence de Dieu. Ce n’est pas un simple exercice intellectuel mais un appel à poser des gestes prophétiques qui construisent l’avenir. Pour terminer disons que la lecture des signes des temps est un exercice surnaturel qui mobilise notre foi. Elle s’accompagne donc de la prière. Nous croyons que le Christ est présent parmi nous et qu’il nous parle par les événements de ce monde. Prenons exemple sur Marie qui, le jour de Noël, « retenait tous ces événements et les interprétait dans son cœur ». (Lc 2/19 et Lc 2/51) On peut compléter en citant le pape François dans son exhortation “La joie de l’Évangile” au n°154 : « Le prédicateur doit se mettre à l’écoute du peuple, pour découvrir ce que les fidèles ont besoin de s’entendre dire. Un prédicateur est un contemplatif de la Parole et aussi un contemplatif du peuple… La préparation de la prédication se transforme en un exercice de discernement évangélique, dans lequel on cherche à reconnaître -à la lumière de l’Esprit- un appel que Dieu fait retentir dans la situation historique elle-même, aussi en elle et par elle, Dieu appelle le croyant ». P. Georges Grincourt La vie du diocèse c’est aussi sur http://catholique-moulins.cef.fr