sites classés et inscrits d`eure-et-loir
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SITES CLASSÉS ET INSCRITS D’EURE-ET-LOIR Rédaction : Diren Centre - Service Nature, Paysages et Qualité de la Vie Création graphique et crédits photo : Enola Création 21, La Tuilerie - 45240 Marcilly en Villette Tél : 02 38 76 96 35 - Fax 02 38 76 67 89 Email : [email protected] Direction Régionale de l'Environnement Centre 5, avenue Buffon BP 6407 - 45064 Orléans cedex 2 Tél : 02 38 49 91 91 - Fax : 02 38 49 91 09 www.environnement.gouv.fr/centre 2 DIREN CENTRE Avant propos La qualité du cadre de vie constitue aujourd'hui une demande sociale forte et les problématiques paysagères deviennent une préoccupation croissante des différents acteurs de l'aménagement du territoire. La protection réglementaire est un outil de réponse de l'Etat face à ces préoccupations, via la préservation d'espaces précisément délimités et dont l'évolution est particulièrement contrôlée. La loi du 2 mai 1930, ayant pour objet de réorganiser la protection des monuments naturels et des sites de caractère artistique, historique, légendaire ou pittoresque, à l'instar de la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques, a prévu deux niveaux de protection, le classement et l'inscription. Initialement fondés sur des critères d'ordre esthétique au début du XXème siècle, les dispositifs de protection ont par la suite évolué vers la préservation de paysages naturels ou urbains de plus grande envergure. Cette loi a été reprise récemment dans le code de l'Environnement (articles L.341.1 à L.341.22). A ce jour, 7 sites sont classés et 23 inscrits dans le département d'Eure-et-Loir, soit une superficie de 7160 hectares environ. Ils sont de nature diverse, citons par exemple les centres urbains anciens de Dreux, Chartres ou Châteaudun, les villages de Saint Christophe ou de la Ferté Vidame, des parcs et châteaux à Lanneray, ou encore les vallée du Loir et de l'Eure. Leur statut foncier est soit public, soit privé, et leur superficie varie de quelques ares à des centaines d'hectares. Ce recueil s'est donné pour objectif de présenter chacun de ces 30 sites. Les informations portent principalement sur les motivations et les raisons de l'instauration de la protection retrouvés dans des documents d'archives, rapports préalables au classement ou à l'inscription, avis des inspecteurs des sites, délibérations des commissions des sites ; la rubrique sur l'état et l'intérêt actuel des lieux fait suite à un travail de terrain. Ces descriptions textuelles sont accompagnées d'illustrations photographiques et cartographiques, précisant la localisation géographique du site ainsi que son périmètre. Ainsi synthétisées, ces informations se conçoivent comme un support de connaissance du patrimoine départemental protégé, mais aussi comme une invitation à la découverte, la plupart des sites étant traversés par des routes ou des chemins ils peuvent être (re)découverts par tout un chacun, et ce, sous un nouvel angle… DIREN CENTRE 3 Localisation des sites 4 DIREN CENTRE Sommaire ➔ n° Nom du site Date de protection Statut Avant propos Page 3 1 Le village de Saint-Christophe et ses abords 10/06/89 Inscrit 6 2 Le site de Saint-Christophe 26/04/89 Classé 8 3 Le hameau de Dheury 29/07/88 Inscrit 10 4 Le bourg et les ruines du château du Puiset 24/10/83 Inscrit 12 5 La haute vallée de l’Eure 12/08/83 Inscrit 14 6 L’ancien couvent des Capucins 01/03/77 Inscrit 16 7 La boucle du Loir 05/11/76 Inscrit 18 8 Le village de Dampierre-sur-Avre et le confluent de l’Avre et de la Meurette 02/11/76 Inscrit 20 9 Le centre ancien de Dreux 15/06/76 Inscrit 22 10 Le bourg de La Ferté-Vidame, le château et son parc 20/08/75 Inscrit 24 11 Les abords du Pré Catelan 09/01/73 Classé 26 12 Les abords du Pré Catelan 06/10/72 Inscrit 28 13 La vallée de l’Eure 10/05/72 Inscrit 30 14 Le château, le parc et une partie du domaine d’Esclimont 23/12/65 Classé 40 15 Le parc du château d’Houville-la-Branche 15/09/61 Classé 42 16 L’ensemble urbain de Châteaudun 09/12/48 Inscrit 44 17 Le panorama du château de Châteaudun 09/12/48 Inscrit 46 18 Le Pré Catelan 12/12/46 Classé 48 19 Les abords de la porte Guillaume, du pont Bouju et le Tertre de la Poissonnerie 29/12/43 Inscrit 50 20 Les bords de l’Eure, quartier de la Foulerie 27/12/43 Inscrit 52 21 Les bords de l’Eure, quartier de la Tannerie 27/12/43 Inscrit 54 22 Le moulin de la Roche et ses abords 24/05/43 Inscrit 56 23 Le Pont Rouge et ses abords 07/04/43 Inscrit 58 24 Les villages de Courtalain et Saint Pellerin 06/04/43 Inscrit 60 25 Le parc du château de Bois-Bertrand 24/02/43 Inscrit 62 26 Le château de Sainte Radegonde et son parc 24/02/43 Inscrit 64 27 Le domaine de la Touche-Hersant 24/02/43 Inscrit 66 28 Les jardins sous la terrasse de l’ancien évêché 26/04/41 Inscrit 66 29 Le sol de la place du château d’Anet 08/04/35 Classé 70 30 La Promenade de la Citadelle 24/01/34 Classé 72 Annexes 74 DIREN CENTRE 5 ➔ Fiche technique Commune : Saint-Christophe Situation : à 10 km au Nord de Châteaudun Site inscrit par arrêté du 10/06/1989 Superficie : 27,87 ha Propriété : publique et privée Le village de Saint-C Christophe et ses abords Origine et intérêt du site Le rapport préalable à l'inscription du village de Saint-Christophe, réalisé par la Direction régionale à l'architecture et l'environnement Centre pour le Ministère de l'Équipement, du Logement, de l'Aménagement du Territoire et des Transports, motivait ainsi la mise en place d'une protection : "Ce village ponctue agréablement l'espace vallée du Loir ; témoin d'un type d'implantation humaine dans la vallée du Loir en Eure-et-Loir, il constitue l'un des rares villages à profiter pleinement de la présence de la rivière. Sa composition urbanistique originale (fonction de l'eau) et architecturale spécifique justifie la proposition d'inscription au titre de la législation sur les sites." La protection se basait donc sur l'homogénéité du bâti et l'adéquation du bourg au milieu physique, topographie et 6 DIREN CENTRE couverture végétale, qui créaient la grande qualité paysagère du site, notamment par l'équilibre que ses différents éléments généraient. Cet équilibre était menacé par une urbanisation galopante, de nouvelles constructions de style pavillonnaire commençant à s'implanter en marge du village sur le coteau, ce développement risquait de compromettre l'unité paysagère des lieux et c'est dans ce contexte que l'inscription fût adoptée. Le village de Saint-Christophe et ses abords ➔ Enjeux Concernant l'urbanisme, le rapport d'inscription du village de Saint-Christophe précisait qu'il fallait veiller à l'implantation judicieuse d'éventuelles constructions nouvelles, en évitant un développement linéaire sur le coteau ainsi que l'implantation en crête de constructions dispersées. Ces principes généraux peuvent toujours être énoncés, même si le site ne connaît pas une pression urbaine trop importante. La qualité de la restauration des bâtiments anciens constitue également un enjeu certain. Description Le village de Saint-Christophe apparaît comme le témoin d'un type d'implantation humaine dans la vallée du Loir, véritable coulée verte dans ce secteur des confins Est de la Beauce. Site représentatif des villages de bords de l'eau, il se situe sur la rive droite de la rivière et en relation immédiate avec elle, de par l'agencement linéaire et parallèle des constructions le long de son cours. Exposé face au Sud et adossé à un coteau, le bourg s'organise autour d'un large espace public ouvert donnant sur le Loir. Il se caractérise par la continuité des volumes bâtis qui fait se succéder en continu pignons et faîtes des toitures ; cet enchaînement crée l'unité urbaine. Différents matériaux de construction se retrouvent : ouvertures à entourage de pierre en harpe, murs en moellons, en pisé ou décors de briques, toitures en chaume. L'église, de volumétrie simple et implantée selon la même orientation que les habitations, possède un portail de pierre avec des traces de modénature(1) plein cintre romane. Traitement ornemental (proportions, forme, galbe) d'éléments en relief ou en creux d'un édifice, en particulier des moulures d'une corniche. (1) DIREN CENTRE 7 ➔ Fiche technique Communes : Donnemain-Saint-Mamès, Marboué, Moléans, Saint-Christophe Situation : Vallée du Loir à l'amont de Châteaudun Le site de Saint-C Christophe Site classé par décret du 26/04/1989 Superficie : 891,08 ha Origine et intérêt du site Propriété : publique et privée A partir d'une initiative de la municipalité de Saint-Christophe, craignant l'ouverture de carrières pour l'exploitation alluvionnaire et l'édification de petits cabanons qui risquaient de modifier et déstructurer le paysage, une procédure de protection s'engagea dans les années quatre vingt. D'autres communes furent associées au projet, la réflexion s'orientant à l'échelle de l'entité paysagère des vallées du Loir, de la Conie et de leur confluence. Le rapport préalable à l'inscription, réalisé par la Délégation régionale à l'architecture et l'environnement Centre, explicitait l'intérêt paysager du site : La qualité des paysages "procède d'un relief général assez doux où alternent les espaces cultivés de la plaine alluviale et les fronts boisés des coteaux qui referment les vues et délimitent des sous-secteurs paysagers plus intimes. Une grande variété des paysages naît aussi de la relative complexité du relief liée à l'imbrication des deux vallées dans le vaste espace de la confluence. Depuis les hauteurs qui limitent le site au Nord et au Sud (coteau de Saint Christophe et falaises d'Ecoublanc), des vues très étendues permettent d'appréhender le site dans sa presque totalité et d'apprécier l'opposition des rythmes végétaux, coteaux boisés ou bosquets alternant avec les cultures. Faiblement urbanisé, l'ensemble du secteur conserve un caractère à dominante naturelle où une agriculture assez différenciée 8 DIREN CENTRE apporte une variété de structures végétales (hauteurs et couleurs) qui anime et fait évoluer l'ensemble du paysage selon les diverses saisons." Par ailleurs, d'autres données complétaient l'intérêt du site en faveur d'une protection. Ainsi, l'intérêt floristique du secteur se révélait notamment dans la zone de confluence Loir-Conie : présence d'une chênaie-charmaie calcicole à Buis et Mercuriale pérenne sur le coteau d'Ecoublanc, formation végétale peu fréquente dans le Bassin parisien, doublée d'une station de fougères et de mousses, dont plus de dix variétés rares ou en limite de répartition dans l'Eure-et-Loir. Des sites archéologiques témoignaient d'une occupation très ancienne de ces vallées, avec un dolmen et deux menhirs dans le parc du château de l'Aulnaie ou encore les vestiges de deux petits forts romains. La silhouette ou un élément d'architecture de plusieurs édifices, dont le château de Moléans, venaient aussi ponctuer et animer ces paysages. La protection de ce secteur se motivait également par la valeur paysagère externe du site, due au contraste de cette section représentative des paysages de la vallée du Loir Beauceron, véritable coulée verte enserrée dans un paysage ouvert de plateau agricole cultivé. Le site de Saint-Christophe Partie exclue Description Le site est à dominante naturelle et agricole ; il comprend les plaines alluviales du Loir et de la Conie, cultivées, boisées ou marécageuses, ainsi que leurs versants boisés. ➔ Enjeux La présence d'un sentier de grande randonnée -le G.R.35qui traverse le site en passant par le Bois de Moléans à l'Est et longeant la Conie au Sud traduit un certain enjeu touristique. La pérennité des atouts de ce site passe par l'équilibre entre la sauvegarde des secteurs sensibles au plan écologique, la gestion de l'extension de l'urbanisation et la restauration ou la mise en valeur du patrimoine bâti et historique. (1) Forêt se développant le long d'une rivière ou d'un fleuve. (2) Végétaux ayant une affinité pour les milieux chauds et ensoleillés. Cinq éléments paysagers se dégagent : - Le coteau Nord de Saint-Christophe domine la vallée du Loir, il est cultivé ou boisé. - La vallée du Loir, qui à l'amont de SaintChristophe se compose en un double méandre créant des talus assez vifs aux abords extérieurs, puis à l'aval du village s'adoucit pour laisser place à un relief peu marqué. - La vallée de la Conie, secrète, cachée dans une large et dense ripisylve(1), forme à la limite Sud du site, à Ecoublanc, un flanc de coteau possédant une physionomie de falaise avec une pente très abrupte de 20 à 50°. L'intérêt écologique du site est révélé par la présence d'espèces rares ou de milieux remarquables. Une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux a été délimitée autour de la vallée de la Conie, ainsi que plusieurs Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique. Elles concernent des pelouses calcicoles à orchidées, des marais alcalins et des roselières ainsi que des chênaies thermophiles(2) à Chêne pubescent. - L'interfluve de Moléans, plateau qui sépare les deux vallées, s'étrangle pour laisser la confluence naturellement s'annoncer ; il est occupé par le Bois de Moléans. Les éléments architecturaux des hameaux et des villages du site sont des témoins de l'histoire de l'occupation humaine et de ses activités : château de Moléans reconstruit au XVII et XVIII ème siècle, château de la Perrine édifié vers 1400, maisons basses en pisé et toits de chaume, moulins à eau de Moléans et d'Ecoublanc, ferme du Goulet… DIREN CENTRE 9 ➔ Fiche technique Commune : Donnemain-Saint-Mamès Situation : à 5 km au Nord-Est de Châteaudun Site inscrit par arrêté du 29/07/1988 Superficie : 12,79 ha Propriété : publique et privée Le hameau de Dheury Origine et intérêt du site L'initiative de l'inscription revient à une demande de la Commission départementale des sites en 1985. Le hameau de Dheury n'a pas été inclus en totalité dans le périmètre, et seul un espace centré autour du C.D.145 a été retenu, en raison d' "une densité plus importante d'éléments intéressants de construction traditionnelle basée sur la mise en œuvre de matériaux locaux : roseaux pour la couverture (rouche), argile à silex et paille en ce qui concerne les murs (bauge) et pierres calcaires pour les encadrements" tel que le rapport préalable établi par la Délégation régionale à l'architecture et l'environnement Centre le 21 octobre 1987 le mentionnait. Il y était également précisé que le site était "un espace témoin pour la vallée de la Conie (dû à) une composition urbanistique originale (pignons sur rue) et architecturale spécifique." La décision de protection s'est justifiée à 10 DIREN CENTRE l'époque par la volonté de préserver le hameau d'un éventuel développement anarchique de nouvelles constructions, qui aurait sensiblement modifié sa composition urbanistique. A cela s'ajoutait l'importante cohérence visuelle entre l'implantation de Dheury et la géomorphologie de la vallée de la Conie. Implanté sur la pente du coteau Nord que longe la Conie, le hameau de Dheury dans sa composante architecturale la plus ancienne, assurait le "hors d'eau" nécessaire pour prévenir des crues, et laissait les constructions les plus hautes en deçà de la ligne de crête, s'abritant également des vents dominants. Le développement urbain respectait une logique d'installation basée sur le groupement ou le semi-groupement des constructions, expression d'une solidarité, probablement d'origine sociale et nécessaire du fait des contraintes physiques locales. Le hameau de Dheury ➔ Enjeux La vallée de la Conie, calme, bien exposée, est attractive pour des formes d'habitat pavillonnaire. Le hameau de Dheury n'échappe pas à cet engouement et toute la partie orientale du site jouxte des constructions de ce type qui tranche quelque peu avec les motifs d'implantations ancestrales, comme le citait le rapport préalable à l'inscription : "L'analyse de ce secteur met en évidence le conflit qui existe fréquemment entre le légitime désir de profiter, de jouir, d'accaparer des sites de qualité, et le maintien de certains seuils d'équilibre audelà desquels l'objet convoité perd peu à peu l'essence de la richesse souvent immatérielle qui avait provoqué cette attirance". Les préconisations énoncées étaient alors les suivantes : "Eviter les implantations hors secteur urbanisé, regrouper les maisons au plus près de l'urbanisation existante, créer des groupements homogènes reprenant la structure et le caractère du village ancien." Ces principes généraux d'urbanisme gardent aujourd'hui leur pertinence, les enjeux concernent également la réhabilitation du bâti ancien et notamment le maintien des toitures en chaume. Par ailleurs, l'enfouissement des réseaux aériens serait souhaitable au sein du hameau afin de mettre en valeur les perspectives visuelles lors de la découverte du village. Description Le site s'articule autour de la rue principale du hameau et couvre les jardins attenants aux habitations ainsi que quelques parcelles en culture. Le bâti est diversifié mais conforme aux traditions architecturales dépendantes des matériaux locaux. Les toitures sont en tuile plate, utilisée dès le début du XVIème siècle, ou en rouche (roseau), des matériaux anciennement employés plus récemment substitués par l'ardoise. La toiture des pentes est comprise entre 40 et 45°. Les murs en bauge - pisé composé de terre mêlée de petits éclats de silex et de paille hachée - sont fréquents ; la technique du pan de bois et torchis, datant de la fin du XIX ème siècle, est observée en partie supérieure de murs de façades ou murs gouttereaux(1) de granges. Sur certaines maisons, des encadrements en briques rouges contrastent avec les murs de teinte beige, la brique ayant été utilisée dès la première moitié du XIXème, appareillée en alternance avec la pierre de taille calcaire puis utilisée seule. La pierre de taille calcaire se retrouve dans les chaînages, où elle est mêlée à des rognons de silex. Les encadrements peuvent aussi être en bois. Les volumes des constructions, dont certaines sont implantées pignon sur rue, sont modestes, rez-de-chaussée et comble, avec petite cour carrée, les ouvertures dans les murs étant plutôt étroites et hautes. (1) Murs portant un chéneau, une gouttière ou percés de fenêtres. DIREN CENTRE 11 ➔ Fiche technique Commune : Le Puiset Situation : à 35 km au Sud-Est de Chartres Site inscrit par arrêté du 24/10/1983 Superficie : 16,96 ha Propriété : Le bourg et les ruines du château du Puiset publique et privée Monument historique : Eglise Saint Etienne (Cl. MH 04/01/1961) Origine et intérêt du site L'Architecte des Bâtiments de France, dans son rapport préalable à l'inscription établi le 30 juin 1980, justifiait la mise en place d'une mesure de protection : "En raison de l'état de conservation, et des textes qui les éclairent, les ruines qui subsistent aujourd'hui dans le village du Puiset sont d'un grand intérêt pour l'histoire de la fortification médiévale. Il serait souhaitable qu'une mesure de protection intervienne pour préserver les vestiges qui constituent un témoignage de valeur pour l'histoire de l'architecture militaire durant le Moyen Age." Citons également la description donnée par l'Inspecteur des sites : "Elle supporte les vestiges d'une ancienne motte fortifiée d'où le seigneur du Puiset a mis entrave à maintes reprises à la dernière organisation du pouvoir centralisé du royaume de France, lors de sa constitution, par divers actes de brigandage. Le système défensif comprenait une enceinte fortifiée assez large, qui a servi de support à la trame d'organisation de l'urbanisation du village, comme le montre encore en partie, le tracé de certaines rues et du parcellaire. L'évolution dans le temps, avec 12 DIREN CENTRE l'adaptation à ce tracé des modes de constructions typiques de la Beauce, articulées autour de cours, de petites places, de rues ou d'impasses, le nom de ces dernières encore évocateur, justifient un soin de conservation particulier." Ainsi, outre des éléments architecturaux, le site du Puiset témoigne de la lutte des Capétiens contre les châtelains indépendants de l'Ile de France à une époque où le royaume était encore fragile. Un premier siège fut entrepris en 1031 sur l'initiative de Henri Ier, puis en 1078 Hugues Ier Blavons se révolta contre le roi de France Philippe Ire qui vint mettre le siège devant le Puiset, et y subit un échec. L'épisode le plus connu restera sans doute le conflit entre Hugues III du Puiset, décrit comme un tyran envers les populations et les églises avoisinantes, et le roi de France Louis VI le Gros qui, en 1111, assiégea une première fois le château. Il réitéra en 1112 et 1118 pour être totalement débarrassé de l'importun et fit de nouveau détruire le château. Le bourg et les ruines du château du Puiset Description Au Nord Ouest du site, le tracé d'une grande enceinte de forme elliptique, composée d'un rempart de terre et d'un fossé, se retrouve ; d'après les vestiges encore visibles, le fossé et le rempart devaient être de grandes dimensions. Au centre de cette enceinte on peut observer les restes d'un système fortifié occupé en partie par les bâtiments d'une ferme. A l'extérieur du rempart au Nord-Est, s'élève une motte entièrement artificielle, de grandes dimensions appelée "Tour de Boil". Sa base est entourée d'un fossé, dont ➔ il ne reste que peu de traces, et qui relayait celui de la grande enceinte. Le bourg s'est développé en s'adaptant au tracé des fortifications. Il n'en garde pas moins une allure typiquement beauceronne avec l'omniprésence de la pierre et une articulation autour de cours et de petites places ; celle bordée de tilleuls entre le château et l'église est particulièrement agréable. Enjeux Le principal enjeu concerne la conservation des derniers vestiges de fortification médiévale, comme témoignage de l'histoire du site. DIREN CENTRE 13 ➔ Fiche technique Communes : Barjouville, Fontenay-surEure, Meslay-le-Grenet, Mignières, Morancez, Nogent-sur-Eure, SaintGeorges-sur-Eure, Thivars, Ver-les-Chartres Situation : à 5 km au Sud de Chartres Site inscrit par arrêté du 12/08/1983 Superficie : 1032 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : La haute vallée de l'Eure Barjouville : Vestiges de la prestière de "Moineaux" (I.MH 27/06/1994) ; Fontenay-sur-Eure : Choeur de l'église Saint Savin (I.MH 10/12/1987) 14 DIREN CENTRE Origine et intérêt du site Touchée par une accélération du développement urbain liée à la proximité de Chartres, et par les extractions de matériaux alluvionnaires (ballastières) sur son territoire, la commune de Fontenay-sur-Eure émit le vœu à la fin des années 1970 de voir protéger la vallée de l'Eure dans la traversée du territoire communal. Par l'impact évident que les constructions et les aménagements engendraient sur le paysage, et pour éviter leur essor, le projet de protection fut accepté mais étendu à une plus grande partie de la vallée en amont de Chartres, comprenant neuf communes sur une dizaine de kilomètres. Cette superficie paraissait nécessaire pour une politique de protection globale. Tel l'exprimait le Délégué au Recensement des Sites et Monuments Anciens dans le rapport préalable à l'inscription établi le 7 février 1978 : "Ainsi, de voir assez grand pour englober toute la partie menacée de constructions, d'aménagements ou de transformations, afin de pouvoir les contrôler, les guider et surtout les retoucher en les conseillant. Il est infiniment souhaitable de conserver à cette vallée tout son caractère, de faire que ce qui y sera créé ne dénote pas, que les constructions soient groupées en hameaux et pour cela que les permis de construire soient vus avec la plus grande vigilance." La haute vallée de l'Eure ➔ Enjeux Les préconisations du Délégué au Recensement des Sites et Monuments Anciens du rapport préalable à l'inscription étaient formulées ainsi : "Il faudra interdire toute construction industrielle dans les zones inscrites à l'Inventaire des Sites et les mettre sur les coteaux, mais à l'arrière. Il faudra d'autre part, avoir le souci du style du pays ; (...) des toitures à fortes pentes en tuiles brunes et plates, des enduits à la chaux naturelle et au sable additionné d'un peu de sable de carrière à dominante ocre -mais sans exagération-, proscrire (...) les enduits de couleur. Ne pas faire du "faux normand" mais tendre au style le plus simple, en s'inspirant justement de la simplicité des constructions anciennes de la région. Etre aussi très vigilant en ce qui concerne ce qui pourra être implanté autour des étangs nés du creusement des ballastières." Aujourd'hui, le caractère encore naturel de la vallée est préservé, malgré diverses pressions, notamment urbaines avec l'extension de l'agglomération de Chartres, la plupart des communes accueillent des lotissements récents. La réduction du paysage prairial traditionnel est amorcée. Par ailleurs, l'apparition de nouvelles ballastières est certainement à limiter tant elles sont déjà présentes dans le paysage. (1) Conditions moyennes de température et d'humidité. Description Dans cet espace, en amont de Chartres, le talweg que la rivière a creusé est encaissé d'une quinzaine de mètres seulement. L'Eure y est sinueuse, lente et peu large, repérable de prime abord par les alignements d'arbres qui la bordent. Elle longe deux coteaux peu prononcés, qui permettent des vues agréables sur son cours. Les coteaux sont boisés sur leurs flancs, du côté de Thivars et du Grand Bérou. De temps à autre la rivière se divise en plusieurs bras, comme à Goindreville, agrandissant du même coup son lit. De nombreux moulins ont contribué au développement économique de la région ; certains sont toujours visibles et fonctionnels comme au Pont-Tranchefétu, ou transformés en résidences comme à Loché. De nombreux châteaux et propriétés bourgeoises, intégrées au paysage environnant, se découvrent dans le site. Les activités agraires s'ordonnent en général suivant les conditions naturelles du milieu. Ainsi, les cultures reposent sur les plateaux limoneux tandis que les prairies s'agencent en fond de vallée, là où les affleurements d'argile à silex ou encore des alluvions anciennes ne permettent pas d'autres utilisations agricoles. Précisons qu'actuellement les cultures céréalières se rencontrent plus près du cours de l'Eure, le jouxtant presque, et ne laissant que de rares espaces en prairies de pacage. L'activité prégnante de ce secteur restera sans doute l'exploitation intensive du ballast qui a profondément modifié le paysage de la vallée. De Saint-Georges-sur-Eure à Fontenay-sur-Eure, la vallée n'est plus qu'une succession de plans d'eau, privés en majeure partie. Cette réhabilitation des anciennes ballastières est agréable au plan visuel. Elles permettent l'accueil de diverses espèces d'oiseaux, alors que des alignements d'aulnes fournissent d'appréciables écrans végétaux. Les étangs publics sont fréquentés par les amateurs de pêche, d'activités nautiques et autres promeneurs. Par ailleurs, l'intérêt écologique de la vallée se traduit par la délimitation de plusieurs Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique pour la présence de zones humides ouvertes (marais alcalins, roselières, prairies marécageuses) et de peuplements forestiers (chênaies - charmaies en conditions mésophiles(1) et forêts alluviales de type aulnaies sur les sols les plus humides). DIREN CENTRE 15 ➔ Fiche technique Commune : Dreux Situation : à 25 km au Nord de Chartres Site inscrit par arrêté du 01/03/1977 Superficie : 1,56 ha Propriété : publique et privée L'ancien couvent des Capucins Origine et intérêt du site Ce site dévoile les derniers vestiges du couvent des Capucins qui fut, à partir de 1790, vendu comme bien national et victime de multiples destructions. C'est en 1609 que le comte de Soissons, comte de Dreux, désirant établir un couvent d'hommes dans cette ville, fit connaître ses intentions. Quatre ordres mendiants, les Cordeliers, les Récollets, les Minimes et les Capucins se présentèrent pour l'occuper, ce furent les derniers qui obtinrent la préférence. Le couvent fut construit avec les ruines du château de 16 DIREN CENTRE Fermaincourt et de la Tour grise, qu' Henri IV avait détruit lors des deux sièges de Dreux. Il fut inauguré le 16 août 1619. Le rapport préalable à l'inscription du centre de la ville de Dreux établi le 16 juillet 1975 par le Recenseur Général explicitait que l'ancien couvent des Capucins "primitivement en plein champs et absorbé par la ville (est proposé à l'inscription) en raison de l'intérêt des bâtiments qui subsistent rue Damars." L'ancien couvent des Capucins Description C'est de la rue Damars que ce quartier excentré par rapport au centre de Dreux peut être découvert. Cette rue est bordée par un ensemble de bâtiments du XVIIème siècle, présentant des caractères architecturaux semblables : murs de pierre enduite, chaînes de brique rouge, lucarnes. Les espaces privatifs jouxtant ces habitations sont constitués de grands parcs ou de plus petits jardins, enclos de hauts murs et fermés de porches qui ne laissent aucune ouverture visuelle pour le regard. De ces propriétés dépassent quelques platanes, peupliers et saules. DIREN CENTRE 17 ➔ Fiche technique Commune : Saint-Maur-sur-le-Loir Situation : environ 12 km au Nord-Est de Châteaudun Site inscrit par arrêté du 05/11/1976 Superficie : 181,97 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : Reste de l'ancien château de Mémillon (Cl. MH 31/12/1976) ; La boucle du Loir Ensemble agricole de Mémillon (I.MH 31/12/1976). Origine et intérêt du site Le rapport préalable à l'inscription, établi le 3 janvier 1976 par le Recenseur Régional des Sites, mentionnait la nécessité d'une protection : "Le caractère de ce petit bourg, son environnement, ses routes, le cadre des rives tantôt escarpées, tantôt basses du Loir, recouvertes soit de prés, soit de bois où les modestes habitations aussi bien que les demeures plus importantes s'y inscrivent avec justesse. Une protection rapide est souhaitable pour limiter la multiplication des résidences secondaires dont le nombre va croissant dans la région et pour éviter l'ouverture de carrières de matériaux pour les routes." L'inscription se justifiait pour la qualité de l'entité paysagère ainsi délimitée, le contraste qu'elle créait avec le proche plateau Beauceron, intérêt renforcé par des vestiges mégalithiques (dolmens du Baignon) et un patrimoine historique (domaine de Mémillon). Description C'est sur la commune de Saint-Maur-surle-Loir près de Bonneval que le Loir forme une boucle étroite et allongée encerclant une butte orientée Est-Ouest, en créant presque une limite naturelle entre la Beauce et la zone de transition qui annonce le Perche. La géologie, avec l'affleurement de l'argile à silex avertit d'un changement de paysage. L'hégémonie de la grande culture persiste sur la butte, là où le limon est assez épais pour que le maïs croisse par18 DIREN CENTRE faitement, mais, dans le fond de vallée et à flanc de coteau, c'est une succession de bois, de marécages et de prairies humides dans lesquels s'insèrent les villages. La vallée du Loir, répertoriée en Zone d'Intérêt pour la Conservation des Oiseaux et Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique, abrite dans ses sinuosités des groupements végétaux remarquables de zones humides et de forêts La boucle du Loir ➔ Enjeux Les servitudes dans le rapport d'inscription énonçaient comme principes à respecter : "que les constructions à venir gardent leur caractère de l'ensemble du petit bourg ; que les rives restent plantées d'arbres (...) ; que les routes gardent leurs plantations d'arbres." Par ailleurs, les enjeux de préservation identifiables sont la conservation des dolmens du Baignon et la poursuite de la gestion du domaine de Mémillon, parc, château et ruines fortifiées. alluviales résiduelles, ou de pelouses et bois thermophiles sur les coteaux. L'occupation humaine y est ancienne comme en témoignent les dolmens du Baignon au nombre de quatre, près du Loir, et dont la silhouette se détache sur un parcellaire en culture. Le bourg de SaintMaur-sur-le-Loir est discret, caché par les bois qui jalonnent le talus, et s'organise autour de l'église du XIIème siècle entre la rivière et le haut de ce coteau. L'église, dominée par quelques marronniers, surplombe la rivière et constitue le noyau du village, le petit groupement de maisons basses qui l'entourent n'est pas compris dans le site. Cet étroit espace a probablement empêché une extension du village et contribué à préserver une unité architecturale typique. La Touche, hameau de coteau, possède, tout comme le lieu-dit La Voye, des constructions traditionnelles en pisé et couvertes de chaume. Il constitue une zone d'habitations plus importante mais plus diffuse que le bourg de SaintMaur. Enfin, l'ensemble des trois châteaux de Mémillon offre une empreinte historique et architecturale remarquable. Sur la rive gauche du Loir, l'ensemble fortifié de Mémillon conserve les ruines des deux anciens châteaux : celui du Moyen Age reste d'un château féodal auquel Guillaume de Mémillon donna son nom, et à côté les vestiges d'une autre demeure avec des jardins à la française construite par Jean de Vienne, grand argentier d'Henri IV, au XVIIème siècle et qui ne fût jamais terminée. Actuellement, l'on découvre les restes des anciennes fortifications, d'autres bâtiments étant toujours habités. Sur la rive droite le château actuel, enchâssé dans un parc boisé, fut construit en 1852. De là, une belle vue panoramique se dégage sur les vestiges des anciens châteaux et l'espace agricole environnant, elle est limitée par une crête boisée en arrière-plan. Un sentier de grande randonnée (G.R.35) passe en contrebas de ce château. DIREN CENTRE 19 ➔ Fiche technique Commune : Dampierre-sur-Avre Situation : à 17 km à l'Ouest de Dreux Site inscrit par arrêté du 02/11/1976 Superficie : 158,37 ha Propriété : publique et privée Monument historique : Eglise Saint Pierre (I. MH 27/12/1926) Le village de Dampierre-s sur-A Avre et le confluent de l'Avre et de la Meurette Origine et intérêt du site Le rapport de proposition d'inscription sur l'Inventaire des Sites du confluent de l'Avre et de la Meurette établi le 3 avril 1975 par le Recenseur Régional donnait comme justification d'une protection la menace que constituait la croissance des demeures secondaires sur un espace encore préservé : "Le caractère de ce petit bourg, son environnement resté intact et naturel mais qui est menacé par l'accroissement des 20 DIREN CENTRE demeures secondaires en raison de sa proximité de la région parisienne." Le cadre dans lequel Dampierre-sur-Avre s'est développé est enrichi par une confluence qui génère un paysage prairial tout à fait remarquable. La proximité des gravières de Nonancourt et leur éventuel développement constituait également un risque de dégradation du site. Le village de Dampierre-sur-Avre et le confluent de l'Avre et de la Meurette Description ➔ Enjeux Le rapport préalable à l'inscription énonçait les servitudes suivantes : "que les constructions à venir gardent bien le caractère de l'ensemble du bourg, que les routes ainsi que les bois restent plantés d'arbres". Actuellement, pour renforcer l'esthétique visuelle et l'attrait paysager du site, des actions de dissimulation des réseaux aériens en fond de vallée et de constitution d'un écran végétal le long de la RN.12 pourraient être bienvenues. Le caractère prairial du site est à préserver. En limite Nord du département d'Eure-etLoir, accroché sur le flanc de coteau Sud, le village de Dampierre-sur-Avre domine la vallée, discrètement, car dissimulé par un bois. Seule l'église émerge au-dessus des arbres signalant la présence d'un bourg. Le bâti est simple, avec des murs agrémentés de briques rouges, et suit le coteau en s'y intégrant parfaitement. C'est au pied de ce village que le petit cours d'eau de la Meurette, né dans la forêt de la Ferté-Vidame, rejoint l'Avre avec qui elle s'attarde en de nombreux méandres et détours. Cette confluence a élargi la vallée, qui à l'aval, près de Nonancourt, se rétrécira une nouvelle fois. Son thalweg(1) est enserré par deux coteaux aux flancs prononcés et couverts de bois, dont celui d'Ilou. Malgré la présence de quelques parcelles cultivées, drainées par de multiples fossés bordés d'arbres, le paysage agraire dominant reste le bocage avec des prairies humides dont quelques chevaux profitent. Ce paysage est de type champêtre, calme. La RN.12 constitue la limite Nord du site ; de cette dernière le recul est assez important pour pouvoir observer le site dans sa totalité et admirer le jeu des lumières se reflétant sur l'eau. Une Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique a été identifiée sur la commune, en raison de la présence de forêts sous influence submontagnarde, et de zones humides en fond de vallée. Ligne joignant les points les plus bas du fond d'une vallée. (1) DIREN CENTRE 21 ➔ Fiche technique Commune : Dreux Situation : à 25 km au Nord de Chartres Site inscrit par arrêté du 15/06/1976 Superficie : 24,15 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : Domaine de la chapelle royale Saint-Louis (Cl. MH 12/12/1977) ; Eglise Saint Pierre (Cl. MH liste de 1840) ; Le centre ancien de Dreux Ancien hôtel de ville dit le "Beffroi" (Cl. MH liste de 1840) ; Chapelle Saint-Jean-Baptiste (I.MH 02/02/1982) 22 DIREN CENTRE Origine et intérêt du site Le Secrétariat d'État à la Culture adressait le 19 octobre 1974 un courrier au Maire de Dreux sur les raisons générales de la politique d'inscription et de classement des sites. Parmi les arguments présentés, on pouvait lire : "Même lorsqu'ils ne comportent pas de monuments remarquables, et même s'ils ont été constitués au cours du XIXème siècle, ces centres et quartiers anciens forment la plupart du temps des ensembles architecturaux homogènes et de proportions harmonieuses, dont les formes, les matériaux et les détails ont créé un paysage urbain agréable et familier qui touche la sensibilité des habitants et des visiteurs ; ils ont aussi tracé des réseaux de rues et de places qui, s'ils ne sont pas toujours bien adaptés à la circulation automobile, ont le précieux mérite d'être à l'échelle de l'homme." C'est dans ce cadre que le centre ancien de la ville de Dreux fut inscrit et le rapport préalable à l'inscription établi le 16 juillet 1975 par le Recenseur régional soulignait : "Une protection de ce site permettrait de conserver son caractère à cette partie de la ville qui correspond à la cité telle qu'elle est restée jusqu'au XIXème siècle, gardée par ses murs." Le centre ancien de Dreux Description ➔ Enjeux Le rapport préalable à l'inscription énonçait les servitudes suivantes : "Aucune construction ne devrait venir rompre l'harmonie de cette partie ancienne de Dreux, les maisons intéressantes devraient être conservées et restaurées, les constructions nouvelles devraient s'intégrer parfaitement au site." Les enjeux actuels sont bien de préserver et mettre en valeur la qualité urbaine du centre ancien (monuments historiques, façades de maisons anciennes...). Bordé par une boucle de la Blaise, l'ensemble urbain est dominé par la butte de l'ancien château. Ce promontoire, en partie délimité par des remparts, est occupé par un parc boisé entourant la Chapelle Royale Saint Louis, édifiée à partir de 1816, les vestiges du château fort et l'actuel château. Ce tertre symbolise l'histoire d'une ville capitale de la tribu gauloise des "Durocasses", carrefour routier à l'époque gallo-romaine, puissante sentinelle avancée du domaine Capétien face aux Ducs de Normandie et victime des nombreux sièges que lui fit subir Henri IV. Un réseau de petites rues, ponctuées de maisons anciennes, relie cet éperon aux autres quartiers de la ville. Au pied de la Chapelle Royale, l'essentiel du bâti comprend des maisons médiévales à pans de bois. Ceinturé par les fossés et quelques vestiges des fortifications, ce centre historique offre un large panorama de l'architecture médiévale. Les maisons de la rue d'Illiers, du XVème siècle, et de la rue Saint Pierre en témoignent. L'église Saint Pierre, édifiée au début du XIIIème siècle, offre au regard un ensemble assez composite, puisqu'elle fut l'objet de nombreux remaniements, notamment après le siège des Anglais en 1421. La tour dite du Beffroi, ancien Hôtel de ville érigé de 1512 à 1537, mêle l'ornementation de la fin du gothique à celle de la première Renaissance. Les rives de la Blaise et le bras de l'écluse, délimitent l'extrémité Sud de ce quartier. L'ensemble urbain peut être découvert depuis la colline de la Chapelle Royale, à partir de laquelle se dégage une vue panoramique sur la ville. DIREN CENTRE 23 ➔ Fiche technique Commune : La Ferté-Vidame Situation : à 50 km à l'Ouest de Chartres Site inscrit par arrêté du 28/08/1975 Superficie : 168,85 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : Communs, parcs et vestiges du château (Cl. MH 26/02/1991) ; Eglise Saint Nicolas (Cl. MH 03/12/1976) Le bourg de La Ferté-V Vidame, le château et son parc Origine et intérêt du site Les arguments justifiant la protection étaient présentés dans le rapport préalable à l'inscription établi par le Délégué au Recensement des Sites et Monuments Anciens comme suit : "Le caractère de la petite cité, son environnement, ses routes ou bordures plantées en allées, le parc exceptionnel du château." L'indéniable unité architecturale, historique et végétale qui lie le parc du château et le bourg de La Ferté-Vidame est à l'origine de la mesure de protection envisagée par la commune dans les années soixante-dix, soucieuse du devenir d'un tel patrimoine. Cette unité trouve son explication probablement dès l'origine : villa gallo-romaine qui, à l'époque de l'invasion franque fut fortifiée à la hâte, "firmitas", fut le lieudit à l'emplacement duquel les premiers seigneurs érigèrent leur château fort. 24 DIREN CENTRE La fermeté des combattants aurait donné naissance au toponyme. C'est en 1387 que Robert de Vendôme, vidame de l'évêque de Chartres, acquiert la cité devenant alors La Ferté au Vidame. Le domaine de La Ferté-Vidame vit des personnages aussi illustres que le deuxième duc de Saint Simon (1675-1755) et le témoignage de ses abondantes mémoires, que Jean-Joseph de Laborde en 1764, ou encore LouisPhilippe en 1815. Ces événements historiques marquent le site qui, malgré le temps et les vicissitudes politiques, dont la destruction du château à la Révolution, ont laissé un espace riche et de caractère. Le bourg de La Ferté-Vidame, le château et son parc Description ➔ Enjeux Le maintien de l'homogénéité architecturale et urbanistique du village est important. De plus, la conservation des ruines du château comme la gestion du parc doivent concourir à préserver l'intérêt paysager du site. Du château ne subsistent que les impressionnantes maçonneries qui s'érigent vers le ciel : longues façades tout en longueur, encadrées de pavillons symétriques et couronnés d'un fronton central triangulaire. Le château, orienté Est-Ouest, impose ses ruines majestueuses malgré les nombreuses allées et lignes de tilleuls et de platanes qui pourraient le dissimuler à première vue. D'immenses pièces d'eau, l'une à l'Est du site, l'étang de Gautrey, l'autre à l'Ouest, l'étang du Bourg Neuf, sont visibles du château et permettent d'amples perspectives visuelles. Les vastes prairies, tracées de perspectives à la française, entretenues par quelques moutons, sont cernées de fosses, de balustres, de rampes et d'urnes de pierres. Le mur du parc longe la partie méridionale du bourg et ne coupe pas celuici du reste du périmètre. Les voies périphériques sont bordées d'une double rangée de tilleuls, de platanes ou de frênes comme les allées du parc, telle une continuité végétale et transition parfaite avec le centre urbain. Le bourg de la Ferté-Vidame est un ensemble harmonieux de maisons des XVIIème et XVIIIème siècles, dont les hauts toits sont en tuiles plates, les entourages de fenêtres, les lucarnes et les entablements(1) en briques. Les petites rues sinueuses contrastent avec l'artère principale, route de Dreux, où l'hôtel de ville avec ses arcades resplendit. L'église Saint Nicolas réalisée en briques et en pierres, est située non loin des communs du château et de l'une des portes du parc. Tout cet ensemble d'influence Percheronne peut être découvert par le public. Couronnements moulurés d’une porte ou d’une fenêtre. (1) DIREN CENTRE 25 ➔ Fiche technique Commune : Illiers-Combray Situation : à 25 km au Sud-Ouest de Chartres Site classé par décret du 09/01/1973 Superficie : 2,73 ha Propriété : publique et privée Les abords du Pré Catelan Origine et intérêt du site Le Pré Catelan, situé à l'extrémité Sud/SudOuest de la ville d'Illiers-Combray, est d'une grande valeur artistique puisqu'il fut une des sources d'inspiration de l'écrivain Marcel Proust. Pour qu'une mise en valeur de ce site prestigieux soit possible, il était nécessaire de protéger les espaces mitoyens et les abords de modifications majeures et notamment d'éventuelles constructions, comme le précisait le rapport à la Commission Supérieure des 26 DIREN CENTRE Sites du 29 mai 1972 : "Mais les abords du Pré Catelan ont subi des dégradations (...). Il convient d'empêcher que cette situation ne s'aggrave. Le jardin doit demeurer dans un cadre digne des souvenirs qui y sont attachés." Ce site vient en prolongement du site classé du Pré Catelan, vers le Nord à flanc de coteau et à l'Est, de part et d'autre du Loir. Les abords du Pré Catelan Description Le flanc de coteau est largement boisé de feuillus, pentu, mais facilement accessible par un petit chemin en lacet. Au pied de l'escarpement, un parc public comportant quelques bancs et un bassin jouxte le Pré Catelan. Les bordures du Loir sont hétérogènes quant à leur physionomie. Sur la rive droite de la rivière, l'espace public est ➔ engazonné et planté de peupliers, de saules, et de frênes. La rive gauche est, quant à elle, occupée par des jardins privés abondamment fleuris. Enjeux L'enjeu est de poursuivre une gestion qui permette au site de représenter un espace de transition de qualité entre le Pré Catelan et le reste de la ville. DIREN CENTRE 27 ➔ Fiche technique Commune : Illiers-Combray Situation : à 25 km au Sud-Ouest de Chartres Site inscrit par arrêté du 06/10/1972 Superficie : 6,48 ha Propriété : publique et privée Monument historique : Pavillon d'entrée de l'ancien château (I. MH 22/03/1930) Les abords du Pré Catelan Origine et intérêt du site Une forte pression des activités humaines était constatée à la fin des années soixante aux abords du Pré Catelan et risquait d'amoindrir l'intérêt de ce site prestigieux pour le domaine littéraire et artistique, lié au souvenir de Marcel Proust et de ses écrits. De ce fait, les terrains jouxtant le jardin, pour la plupart habités ou concernés par une activité humaine, firent l'objet d'une instance de classement à la demande du Ministère des Affaires Culturelles, un 28 DIREN CENTRE vaste périmètre inscrit fut délimité autour du Pré Catelan déjà classé et les abords plus proches furent proposés au classement. Il était également important de préserver et de mettre en valeur tout un quartier, déjà renommé par la présence du Pré Catelan, mais qui, de par ses éléments historiques internes et son agencement autour du Loir, constituait une unité paysagère identifiée. Les abords du Pré Catelan Description Le site s'articule autour du Pré Catelan. Au Sud, l'on découvre un ensemble de parcelles agricoles cultivées, puis, de l'autre côté du chemin rural n° 149, une vaste propriété privée entourée d'une haie dense annonçant les premières habitations. A ses côtés, un petit lotissement discret représente la limite du site. ➔ Enjeux Le Loir, que l'on peut traverser par le pont de la Grand' Planche, cité par Proust sous le nom "le Pont Vieux", constitue la limite Sud-Est du site. On aborde ensuite un espace aménagé en parc public que longe la rivière. Celle-ci, bordée d'aulnes, a généré un paysage harmonieux où les activités maraîchères et les lavandières ont laissé des traces : des jardins clos se succèdent avec leur assortiment de fleurs et de légumes ; des lavoirs, avec leur toit en ardoise, semblent se préserver du présent. A l'extrémité Est, le site recouvre un ensemble de constructions anciennes, dont une porte à laquelle a été accolé un bâtiment, ancien château, et deux restes de tours. Le Nord-Ouest du site est un peu plus éloigné de l'ensemble et comporte les abords de la rue des vierges -maisons anciennes et jardins- et une partie du coteau boisé. L'enjeu est de poursuivre la gestion du site pour qu'il conserve son rôle d'espace d'approche de qualité du Pré Catelan, pour cela l'urbanisation doit être maîtrisée. La conservation des vestiges est également à souligner. DIREN CENTRE 29 ➔ Fiche technique Communes : Abondant, Chartainvilliers, Chaudon, Cherizy, Coulombs, Dreux, Jouy, Lormaye, Luray, Maintenon, Mévoisins, Mézières-en-Drouais, Montreuil, Nogent-le-Roi, Saint-Gemme-Moronval, Saint-Piat, Saint-Prest, Saussay, Sorel-Moussel, Villemeux-sur-Eure, Villiers-le-Morhier. La vallée de l’Eure Situation : vallée de l’Eure à l'aval de Chartres Site inscrit par arrêté du 10/05/1972 Superficie : 3663 ha Propriété : publique et privée Origine et intérêt du site La proposition de protection de la vallée de l'Eure fut une initiative de l'Association pour le développement et l'aménagement de la vallée de l'Eure et des plateaux créée en 1968. Après une étude approfondie du secteur, il fut décidé de prendre en compte cinq sections de l'Eure, considérées comme les plus intéressantes et qui devaient être préservées d'éventuelles détériorations. Celles-ci étaient liées aux implantations et à la prolifération des établissements voués à l'extraction des sables et matériaux divers de construction, ainsi qu'au développement de résidences s'implantant de manière diffuse. Ainsi en faisait état le rapport préalable à l'inscription établi en avril 1969 par le Délégué au Recensement des Monuments Anciens : "La petite rivière de l'Eure qui est étroite et serpente s'entoure d'une vallée assez plate et assez large qui en suit les méandres entre deux plateaux.(…) Bien entendu les parties les plus intéressantes de cette vallée sont celles qui ont été les moins construites.(…) Les constructions 30 DIREN CENTRE s'intensifient, elles sont petites, généralement assez médiocres. Si on n'essaye pas de les grouper, par exemple, en petits hameaux et de placer tous les importants lotissements ou les futures constructions industrielles sur les plateaux, très vite on verra des maisons tout le long de chacune des routes longeant cette vallée. Les parties inviolées sont celles où la rivière glisse tout simplement entre des saules, des aulnes ou des peupliers, de chaque côté de petits moulins, entre des prés servant de pâture et non celles qui sont bouleversées par des ballastières ou celles où l'ensemble des maisons rappelle celles de la banlieue de Vierzon." La vallée de l’Eure Description La vallée de l'Eure présente également un grand intérêt écologique, reconnu par la délimitation de nombreuses Zones Naturelles d'Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique. Les peuplements forestiers les plus riches correspondent à la chênaiecharmaie en condition mésophile, à la forêt alluviale sur les sols les plus humides et à la chênaie thermophile des coteaux du Nord de Dreux. Bien que leur surface ait été réduite de diverses façons (ballastières, peupleraies), il subsiste dans cette vallée des zones humides ouvertes remarquables : marais alcalins, roselières, formations nitrophiles à hautes herbes, prairies marécageuses et aulnaies à fougère aquatique.Certains plans d'eau, bien qu'artificialisés, hébergent quelques plantes intéressantes de rives et accueillent une avifaune diversifiée. On peut enfin souligner les radeaux à renoncules aquatiques et les peuplements piscicoles qui confèrent un intérêt écologique certain au lit mineur de l'Eure. DIREN CENTRE 31 ➔ Fiche technique Communes : Champhol, Chartainvilliers, Jouy, Maintenon, Mévoisins, Saint-Piat, Saint-Prest, Soulaires Monuments historiques : Maintenon : Dolmen dit "le Berceau" et menhir dit "le but de Gargantua" (Cl.MH 23/10/1974) ; Château et ses dépendances (Cl.MH 25/07/1944) ; Aqueduc (Cl.MH liste de1875). Première section : De Chartres à Maintenon Jouy : Portail de l'église (Cl.MH 30/12/1913). Saint-Piat : Maison du XVIème (I.MH 19/10/1928). Description De Chartres à Anet, l'Eure, d'orientation Sud-Nord, évolue dans un relief assez peu prononcé. Les plateaux tabulaires, qui enserrent la vallée, d'une altitude moyenne d'environ 140 m, sont assez monotones. Seules quelques buttes, dolines, vallées sèches et encaissées, rompent avec le paysage habituel. L'Eure y a creusé une vallée assez large (1000 à 2000 m) donnant des dénivellations de 30 à 60 mètres environ. A fond plat, elle est dominée par des coteaux peu marqués au Sud mais qui s'accentuent en abrupts au Nord. L'agriculture, à vocation céréalière, s'est installée sur les plateaux, où les limons et lœss enrichissent le substrat (craie et calcaire). Les terres les moins aptes, 32 DIREN CENTRE notamment d'argile à silex, sont occupées par les bois. La première section couvre tout le fond de la vallée de Chartres à Maintenon, délimitée en rive gauche par la RD.6 et en rive droite par la voie ferrée Chartres-Paris. Elle est composée de prairies bocagères et d'alignements de peupliers dans sa partie Sud, puis, près de Maintenon, au Nord, elle a laissé la culture céréalière s'imposer. Les maisons traditionnelles aux toits de chaume et les moulins se succèdent, réduisant l'accès direct à la rivière. A Maintenon, cette section comprend le château et son parc, ainsi que l'aqueduc et le château de la Folie. La vallée de l’Eure : première section DIREN CENTRE 33 La vallée de l’Eure : deuxième section ➔ Fiche technique Communes : Coulombs, Lormaye, Nogent-le-roi, Villiers-le-Morhier Deuxième section : De Villiers-lle-M Mohier à Lormaye Description La seconde section, comprise entre Villiersle-Morhier et Lormaye, est plus restreinte, elle est délimitée en rive gauche par la RD.983 et en rive droite par la RD.116. Les parties les plus humides subsistent en 34 DIREN CENTRE prairie avec une trame d'arbres et de haies. Les secteurs aux sols plus sains sont en général cultivés. Deux plans d'eau occupent la partie centrale du périmètre protégé. La vallée de l’Eure : troisième section ➔ Fiche technique Communes : Chaudon, Villemeux-sur-Eure Monument historique : Villemeux-sur-Eure : Eglise (Cl.MH 13/04/1907) Troisième section : De Chaudon à Le Mesnil Ponceau Description La troisième section, délimitée par la RD.829 et la RD.116, s'étend entre Chaudon et le Mesnil-Ponceau. La mise en culture des prairies a transformé le paysage. Celuici, même s'il a évolué, n'en demeure pas moins varié et riche de couleurs, données par l'utilisation du sol. Les éléments résiduels du bocage, arbres et haies, persistent autour du Mesnil-Ponceau et composent avec la culture céréalière et les boisements des contrastes intéressants. Les anciens moulins de Mormoulin, Boisard et des Trois-Moulins, témoins d'une activité prégnante dans le paysage de la vallée, constituent des éléments de patrimoine, ajoutant une touche historique attachante. DIREN CENTRE 35 ➔ Fiche technique Communes : Abondant, Cherizy, Dreux, Luray, Mézières-en-Drouais, Montreuil, Sainte-GemmeMoronval Monument historique : Montreuil : Eglise St Pierre (Cl.MH 15/02/1988). Quatrième section : De Mézières-e en-D Drouais à Montreuil Description La quatrième section s'étend entre Mézièresen-Drouais et Montreuil, puis s'étend sur le département de l'Eure. Les coteaux sont nettement marqués et génèrent des nuances agréables pour qui, de la vallée, observe ces abrupts généralement boisés. Si certaines parties ont conservé un paysage bocager à Fermaincourt, au Nord de 36 DIREN CENTRE Montreuil, d'autres sont maintenant vouées à la céréaliculture et aux ballastières comme à Saint Gemme ou Cherizy. Les points de vue sur la vallée sont dégagés vu l'ampleur des dénivellations et permettent d'apprécier un espace verdoyant et un bâti de qualité. La vallée de l’Eure : quatrième section DIREN CENTRE 37 Cinquième section : entre Croth et Saussay ➔ Fiche technique Communes : Saussay, Sorel-Moussel Cinquième section : De Croth à Saussay Description La cinquième et dernière section est délimitée au Sud-Est par les villages de Croth (Eure) et de Sorel-Moussel, au Nord-Ouest par le village de Saussay, en rive gauche par la RD.143 et en rive droite par la RD.116. Cette partie de la vallée, plus large et moins encaissée possède de vastes zones cultivées comme les Terres Noires. 38 DIREN CENTRE Il demeure quelques îlots de prairies, mais la construction de lotissements et l'évolution de l'agriculture ont modifié le paysage traditionnel. Les habitats pavillonnaires notamment sont beaucoup plus prégnants sur l'espace que dans les autres sections de la vallée. La vallée de l’Eure Enjeux Le rapport préalable à l'inscription énonçait les prescriptions suivantes : "Interdire toutes constructions industrielles dans les zones inscrites à l'Inventaire supplémentaire et les mettre sur les plateaux. Eviter les lotissements importants et les reporter vers le coteau. Grouper les habitations à construire dans la vallée en petits hameaux d'une douzaine de maisons à organiser avec assez de variété et d'harmonie pour éviter l'impression très désolante d'alignement en parallèle à la route. Exiger des toitures à assez fortes pentes en tuiles brunies et plates, des enduits à la chaux naturelle (...) ; ne pas faire du faux-normand mais tendre au style le plus simple, s'inspirer de la simplicité des constructions anciennes de la région (...). Interdire l'ouverture de nouvelles ballastières dans les parties protégées et tendre à les grouper dans les autres sections ne faisant pas l'objet de la protection au titre des sites parce que moins intéressantes. Mais entre les ballastières permises et déjà en exploitation exiger que soient supprimées les levées de séparation entre les bassins afin de créer de véritables étangs reprenant un aspect naturel." On peut constater une disparition progressive de la trame bocagère. Les ballastières, dans l'éventualité de nouvelles créations, doivent être surveillées, et l'extension des peupleraies est à maîtriser. Il existe un forte pression de l'urbanisation due à la proximité de l'agglomération parisienne, l'enjeu en terme d'urbanisme est donc d'accompagner le développement urbain. Rappelons que ce site inscrit est le plus vaste du département. DIREN CENTRE 39 ➔ Fiche technique Communes : Saint-Symphorien, Prunay-sous-Ablis (Yvelines). Situation : à 20 km à l'Ouest de Chartres Site classé par arrêté du 23/12/1965 Superficie : 62,72 ha Propriété : privée Le château, le parc et une partie du domaine d’Esclimont Origine et intérêt du site Les 900 ans d'histoire et la richesse des éléments architecturaux et végétaux forment un ensemble paysager remarquable, probablement déterminants dans la décision de le protéger en 1965 et de le classer parmi les sites d'Eure-et-Loir. Ainsi, un château du XVIème siècle, des jardins à la Française et un parc à l'Anglaise donnent au site toute sa légitimité et son caractère remarquable, un site comme inattendu dans ce secteur de limite Nord-Est de la Beauce, à proximité de la forêt de Rambouillet et de la région Parisienne. Dans un rapport préalable au classement, le site était décrit ainsi : "Un parterre régulier, bordé de lignes d'ifs, est établi dans la pelouse centrale, devant le château. Des lignes d'arbres régulières 40 DIREN CENTRE forment une pelouse en fer à cheval qui monte doucement au Sud-Ouest du château. A l'Est, un bois régulier tracé selon la noble ordonnance française est traversé de huit allées rayonnantes qui forment une étoile décorée en son centre d'une table de pierre. Une rivière coule d'Est en Ouest à travers le parc, alimentant un canal dont la manche s'avance dans la pelouse centrale et dont un bras ceinture le château au Sud et à l'Ouest.(…) C'est ainsi une perspective de près de deux kilomètres couvrant parterres et pelouses, canaux et rivière, prés et bois, que l'œil découvre du château d'Esclimont vers l'orient. Un tel ensemble mérite amplement la protection que lui donnerait le classement parmi les sites." Le château, le parc et une partie du domaine d’Esclimon Description Le domaine occupe le fond et les versants de la vallée de la Remarde, petit affluent de La Voise, il est cerné de murs de pierre. Edifié en 1543 par Etienne du Ponchet, puis modernisé et remanié dans le style classique au début du XVIIIème siècle, le château fut reconstitué en 1865 par l'architecte Parent dans un décor de style Renaissance : échauguettes, lucarnes, mâchicoulis et poivrières ornent la façade tournée vers les jardins. ➔ Enjeux Le château a été pendant près de vingt ans laissé à l'abandon. C'est dans les années 1980 que des travaux furent réalisés pour le transformer en hôtel de grand standing. Le site est remarquable et l'enjeu est bien de poursuivre la gestion du domaine dans son ensemble, parc et bâtiments. Le domaine fût propriété d'une même grande famille qui vit des personnages aussi illustres que les Rochefoucauld, dont la devise était "c'est mon plaisir", les Montmorency, les Ligne ou encore les Colbert. A l'Ouest du site, à flanc de coteau, une pièce de gazon ovale, servant notamment de parcours de golf, fait face à la cour du château. Celui-ci est aux trois-quarts encerclé par la Remarde et une fosse. Un plan d'eau et un petit jardin à la française, offrent à ceux qui s'y promènent un espace calme et agréable, ombragé en été le long de la fosse, et permettant d'admirer le château de divers points de vue. Au Nord, un bois percé de huit allées en étoile délimite le site. L'Est du domaine chevauche la commune de Prunay-sous-Ablis et est essentiellement composé de prairies humides et de pentes partiellement boisées. Les parties boisées sont généralement, traitées en taillis et taillis sous futaie de Chêne et plus localement de frênes et d'érables. DIREN CENTRE 41 ➔ Fiche technique Commune : Houville-la-Branche Situation : à 20 km à l'Est de Chartres Site classé par arrêté du 15/09/1961 Superficie : 55,66 ha Propriété : privée Monuments historiques : Château : façade et toitures du bâtiment principal et des ailes attenantes, cour d'honneur (I.MH 21/04/1960) Le parc du château d’Houville-lla-B Branche Origine et intérêt du site Le ruisseau la Branche, le château et ses 363 ans d'existence ainsi que le parc mis en valeur surtout dans les années 1950, 42 DIREN CENTRE ont donné au site son intérêt et un cadre agréable ayant justifié la demande de protection. Le parc du château d’Houville-la-Branche Description ➔ Enjeux Il s'agit de poursuivre la gestion du domaine dans son ensemble, parc et château. Végétaux se développant dans des milieux humides. (1) Presque entièrement cerné d'un vaste parc boisé, le château d'Houville-la-Branche est une construction du XVIIème siècle. Il se compose d'un corps principal à étage et fronton, flanqué de deux ailes en saillie, d'une toiture en ardoise. Il est situé près de la rue principale du bourg, dont il est séparé par la cour d'honneur. Celle-ci est limitée de part et d'autre par des terrasses à balustres et, côté rue par une alternance de murs et de hautes grilles. Elle est agrémentée de massifs à la Française et de marronniers en bordure de rue. Le parc s'étend principalement au NordOuest du château. Il est clos d'un haut mur sur les côtés Est et Sud. Il se compose essentiellement d'une chênaie haute et dense, émaillée en lisière d'érables sycomores, d'ormes, de merisiers et de houx. Une perspective s'ouvre au Sud-Ouest, dans l'axe du château. La bordure Nord, longée par la Branche, présente des caractéristiques plus humides, d'où la présence de saules, peupliers et plantes hygrophiles(1). Le long de ce ruisseau, des promenades parcourent un jardin de marais, créé en 1956 par les propriétaires. DIREN CENTRE 43 ➔ Fiche technique Commune : Châteaudun Situation : à 30 km au Sud de Chartres Site inscrit par arrêté du 09/121948 Superficie : 46,33 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : Eglise de la Madeleine (Cl.MH 03/06/1908 et 24/07/1922) ; Ancienne église Saint-Lubin (I.MH 16/07/1929) ; L’ensemble urbain de Châteaudun Restes de l'ancienne église Saint-Médard (I.MH 16/07/1929) ; Château (Cl.MH 06/07/1918) ; Abords du château (Cl.MH 02/04/1947) ; Hôpital : rotonde et partie centrale (Cl.MH 28/12/1948), les deux ailes Origine et intérêt du site La position géographique privilégiée de ce site en fait un lieu habité et fortifié depuis fort longtemps. A l'origine, la ville fut appelée Dun, qui signifie colline, et ce n'est qu'au XIIème siècle que le mot château fut accolé. L'unité architecturale de la vieille ville, son histoire, la majesté du château et la vue sur la vallée du Loir qu'elle offre de certains lieux, en constituaient un ensemble remarquable, qui a motivé la décision d'inscription. (I.MH 28/01/1949) ; Maison de la Vierge et restes de la porte d'Abas (Cl.MH 27/06/1945) ; Maison du XVIe rue de la Cuirasserie (Cl.MH 24/08/1925) ; Place du 18 octobre (I.MH 18/08/1953) ; Maison du XVIe rue SaintLubin (Cl.MH 03/07/1922) ; Maison renaissance dite des "Architectes du château" 11 rue Saint-Médard (Cl.MH 17/06/1941) 44 DIREN CENTRE Description Le château et la vieille ville de Châteaudun sont installés sur un promontoire dominant d'une soixantaine de mètres la vallée du Loir. Le périmètre du site est centré sur le château et la partie urbaine la plus ancienne avec ses maisons à pans de bois, non touchées par l'incendie de 1723. La place du 18 octobre, détachée de l'ensemble, est agrémentée de quelques arbres et sert de vaste espace où marchés et foires animent le quartier. Une fontaine, édifiée en 1860 pour commémorer la première alimentation en eau potable de la ville, en est le point central ; elle est couronnée d'une lanterne surmontée d'un phénix, symbole de la ville de Châteaudun dont les armes portent la devise EXTINCTA REVIVISCO. Construite après la destruction quasi totale de la ville par l'incendie de 1723, elle fut témoin des durs combats qui se L’ensemble urbain de Châteaudun déroulèrent le 18 octobre 1870 contre les Prussiens. On remarque au Nord-Ouest l'Hôtel de ville édifié en 1777. Imposant édifice du XII ème, le château conserve intact un donjon cylindrique du XIIème et deux vastes ailes des XVème et XVI ème siècles. En 1710, les Luynes succédèrent à la famille d'Orléans qui en avait fait l'acquisition en 1391. En définitive, il resta dans la même famille pendant ➔ près de quatre siècles, ce qui permis de maintenir une unité architecturale. Les quartiers proches du château, ont conservé des maisons basses à pans de bois, des rues sinueuses et étroites, comme la venelle Ribaudes. La protection recouvre également une partie de la ville basse, dont les maisons anciennes sont logées au creux du coteau. Enjeux L'enjeu essentiel réside en le maintien de la qualité de l'unité de ce centre ancien urbain (monuments historiques, maisons anciennes...). DIREN CENTRE 45 ➔ Fiche technique Communes : Châteaudun, Saint-Denis-les-Ponts Situation : à 30 km au Sud de Chartres Site inscrit par arrêté du 09/12/1948 Superficie : 375,58 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : Eglise Saint-Jean et portail de l'ancien cimetière (Cl.MH 13/04/1907) Le panorama du château de Châteaudun Origine et intérêt du site "La vallée du Loir à Châteaudun avec le faubourg Saint-Jean, une partie du faubourg Saint-Médard, les escarpements de la ville côté du Loir et la promenade publique dominant le Loir constituent le grand cadre du château et est un des beaux sites de l'Ile de France qu'il importe de ne pas laisser se dénaturer" soulignait l'Architecte en chef des Monuments Historiques le 17 septembre 1947 dans un courrier. Un peu plus tard, le 23 février 1948, il adressait un courrier au Ministre de l'Éducation Nationale, direction des Monuments Historiques motivant l'inscription au titre des sites : "Après avoir quitté la Beauce le Loir creuse dans le tuff calcaire une vaste boucle dominée par Châteaudun et son château, bâti à l'extrémité du promontoire sur lequel s'élève la ville. La ville, le château, les faubourgs et le paysage forment un site riant aux lignes calmes. C'est un beau paysage du val du Loir gardé presque intact jusqu'à nos jours, rappelant les paysages représentés dans les miniatures et peintures de la fin du XVème siècle. La ville, incendiée 46 DIREN CENTRE et reconstruite au XVIIIème siècle sur un plan ordonné a un tracé régulier, nettement affirmé, conservé intact; les rues gardent leurs maisons basses du XVIIIème. Au centre de la ville, l'ancienne place royale est entourée de maisons à arcades formant une ordonnance dans laquelle s'incorpore l'Hôtel de Ville du XVIIIème siècle; seules les boutiques de cette place et quelques constructions modernes en ont altéré le caractère. A l'extrémité du promontoire, autour du château et de l'église de la Madeleine subsistent des rues bordées de constructions des XVIème et XVIIème siècles, restes de la ville épargnés par le feu de 1723. Le château est une construction importante conservant intact un haut donjon cylindrique du XIIème siècle et deux vastes ailes des XV et XVIèmes siècles. C'est un des plus remarquables châteaux de la vallée du Loir et qui occupe une place importante dans l'histoire de l'architecture française.(…) Du château et de la ville on jouit d'une belle vue sur la vallée du Loir. De cette même vallée on voit la ville et le château dans un cadre qui en accuse le Le panorama du château de Châteaudun charme et l'intérêt. Ce n'est pas le château seul qu'il faut protéger, c'est tout le cadre, paysage urbain et rural qu'il est nécessaire de garder avec son caractère, mesure qui doit compléter les classements et inscriptions à l'inventaire des abords immédiats du château, faits au titre des Monuments Historiques." Venant d'Alençon, on ne peut qu'être impressionné par la haute silhouette du château, qui, du haut du coteau, domine la vallée du Loir. Cette perspective remarquable et le paysage de la vallée, que l'on observe du château, ont pour cette raison été inscrits, au même moment que l'ensemble urbain près du château. Description ➔ Enjeux Un enjeu essentiel concerne le maintien des perspectives sur le château, dont la silhouette se détache sur l'horizon, notamment à partir des routes au Nord de la ville qui convergent vers le centre. Par ailleurs, pour préserver le qualité du champ visuel et du panorama depuis le château, il serait souhaitable de limiter la hauteur des constructions futures au niveau des toitures déjà existantes faubourg Saint Jean. Le site comprend le méandre du Loir s'étendant sous la vue du château et le versant Nord de la vallée. Celle-ci présente un caractère assez homogène sur toute la partie concernée. Un linéaire arborescent de saules, frênes et peupliers suit la rivière, cependant que les abords sont occupés par des prairies et des jardins. A flanc de coteau, les parcelles ouvertes consacrées à la culture céréalière dominent en dehors des zones urbanisées. La partie du site qui s'étend à l'Ouest de la RD.155, route de Brou, présente un cadre où les activités humaines sont moins perceptibles que sur la partie opposée. Enserrée entre le coteau boisé au Sud, et un fort ressaut de terrain également boisé au Nord -limite du lit majeur-, elle est essentiellement agricole, sauf à l'approche de Saint-Denis-les-Ponts. Le panorama observé depuis l'esplanade du mail, à côté du château, est large et permet d'apprécier cette région de transition entre Beauce et Perche. Le bourg Saint-Jean en est la partie la plus urbanisée, alors qu'au loin, l'alternance des parcelles culturales et des bosquets, agence le paysage vers la ligne d'horizon. DIREN CENTRE 47 ➔ Fiche technique Commune : Illiers-Combray Situation : à 25 km au Sud-Ouest de Chartres Site classé par arreté du 12/12/1946 Superficie : 0,69 ha Propriété : publique Monument historique : Jardin du Pré Catelan entre la sente rurale n°1 de la Croix rompue Le Pré Catelan et le CD n° 149 (Cl.MH 09/03/1999) Origine et intérêt du site Le classement du Pré Catelan s'est appuyé sur des critères d'ordre artistique. En effet, cet espace représentait un lieu important pour le monde littéraire. Il a constitué une source d'inspiration pour plusieurs œuvres de l'écrivain Marcel Proust, qui, enfant, passait ses vacances à Illiers chez son oncle Jules Amiot, créateur de ce jardin vers 1850. Inspiré par ses nombreux séjours en Algérie, ce dernier avait conçu ce parc dans un style romantique, avec des essences ornementales et non courantes. Quant à la dénomination du jardin, elle fait référence à un site du Bois de Boulogne, appelé la "croix Catelan" quand le célèbre troubadour à la Cour de Provence Arnaud Catelan y fut assassiné au XIIIème siècle. Cet extrait du rapport général de proposition d'inscription du Ministère de l'Education Nationale daté du 1er octobre 1946 l'illustre : "Mais Illiers n'est autre que le Combray de Marcel Proust, l'un des plus grand poètes et psychologues français de notre siècle. C'est en ce Pré Catelan que se sont 48 DIREN CENTRE formés tous les souvenirs d'enfance de Proust et il n'est pas une de ses œuvres qui n'évoque en des pages admirables le cadre de sa jeunesse. Sans un pèlerinage littéraire à Combray et une visite au Pré Catelan bien des images proustiennes et à commencer par le titre de son chef d'œuvre "Du côté de chez Swann" demeureraient pour nous obscures et pauvres. En revanche, ce jardin sans attrait devient prestigieux à l'évocation des réminiscences poétiques dont il fut l'objet et le visiteur initié reste constamment entre le rêve et la réalité. (…) Le Ministère de l'Education Nationale se doit de surveiller, protéger et peut-être ultérieurement remettre en état ce coin qui vit naître l'âme poétique de celui qui fut par ailleurs l'émule de Montaigne et eut une influence décisive sur les lettres françaises et anglo-américaines." Le Pré Catelan ➔ Enjeux Délaissé depuis le décès de Jules Amiot en 1912, ce n'est qu'à partir de 1947 que le site commença à être entretenu par la Société des amis de Marcel Proust. En 1959 et 1960, d'importantes inondations dégradèrent le jardin que la commune d'Illiers acheta en 1962, en engageant un bail emphytéotique de 65 ans avec le Conseil général d'Eure-etLoir. Récemment, le parc a bénéficié d'importants travaux de réhabilitation et de mise en valeur, ainsi les fabriques ont été restaurées, des plantations réalisées et le potager recréé. (1)Petites constructions de fantaisie ornant un parc, notamment un jardin anglais. (2)Monument élevé sur la tombe d'un personnage vénéré ou d'un marabout, en Afrique du Nord. Description Situé en bordure du Loir, le Pré Catelan s'étend du fond de vallée au flanc du coteau. C'est un parc d'agrément de petite superficie, de forme irrégulière et clôturé sur son pourtour. L'entrée, non loin du Loir, comporte un porche en bois encadré par deux hauts buis taillés. Dès le premier regard, on se laisse agréablement surprendre par la diversité et la densité des végétaux, qui créent une ambiance verdoyante invitant à la découverte du parc et qui constituent l'attrait paysager essentiel du site. Sur le pourtour, des haies basses taillées de buis, alternent avec des charmilles, des lauriers, des aubépines, des houx ou de la symphorine. S'intercalent de grands arbres et essentiellement des ifs, des hêtres et des marronniers. L'espace central, coupé par le petit ruisseau dénommé La Serpentine, est composé de secteurs engazonnés et d'essence arborées. Les plus représentées sont les ifs, les tilleuls, les érables et les marronniers, et ponctuellement on peut identifier un chêne, un séquoia ou un platane. Des cheminements étroits, sinueux bordés de végétation, parcourent le parc, accentuant cette impression de labyrinthe de verdure. A leur détour apparaissent des fabriques(1) (koubba(2), pigeonnier), constructions cylindriques variants en couleurs, matériaux et formes. La plus imposante est située sur le haut du coteau, appelée "maison des archers", elle est octogonale et construite en briques rouges, et abrite une grotte artificielle dans ses fondations. Non loin, on observe encore le réservoir en béton qui alimentait à l'origine le jardin en eau, grâce à un système actionné par des chevaux. Sur le haut du coteau, à l'Ouest du site, on découvre un bassin ainsi qu'un potager. Là, le parc communique avec le plateau agricole par la célèbre barrière blanche. On peut alors longer, par le chemin qui mène à la RD 149, la tout aussi célèbre haie d'aubépines, formant la limite du site classé et décrite ainsi par Marcel Proust dans son œuvre Du côté de chez Swann : "La haie (d'aubépines) laissait voir à l'intérieur du parc une allée bordée de jasmins, de pensées et de verveines entre lesquelles des giroflées ouvraient leur bourse fraîche du rose odorant et passé d'un cuir ancien de Cordoue, tandis que sur le gravier un long tuyau d'arrosage peint en vert, déroulant ses circuits, dressait, aux points où il était percé, au-dessus des fleurs dont il imbibait les parfums, l'éventail vertical et prismatique de ses gouttelettes multicolores." DIREN CENTRE 49 ➔ Fiche technique Commune : Chartres Situation : Est / Sud-Est de la vieille ville Site inscrit par arrêté du 29/12/1943 Superficie : 3,06 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : Maison du Saumon, façade et comble (Cl.MH 05/05/1928) ; Maison dite de la reine Berthe, escalier (Cl.MH Liste de 1889) ; Vestiges de la Porte Guillaume (Cl.MH Liste de 1840) Les abords de la Porte Guillaume, du Pont Bouju et le Tertre de la Poissonnerie Origine et intérêt du site C'est dans un souci de respect du patrimoine architectural et dans un contexte de protection générale réglementant les constructions et les affichages au sein de la ville que ce site a été inscrit. Le Rapport Général du Secrétariat Général des Beaux Arts, Chantier Intellectuel des Sites, énonçait : "Les pèlerins innombrables venant visiter Notre-Dame, beaucerons de la plaine voisine, ou voyageurs intrépides des provinces lointaines de l'Est, entraient à Chartres par la Porte Guillaume. Depuis qu'ils avaient atteint la vaste étendue des champs faiblement ondulés et couverts d'épaisses et mouvantes moissons, les deux tours guidaient leur marche patiente. (…) La foule entrait sous la porte massive couronnée de créneaux, et les flèches, qui depuis des lieues guidaient la marche, 50 DIREN CENTRE faisaient taire la lassitude, s'offraient encore aux yeux assoiffés de miracles sous la voûte de pierre de la Porte Guillaume, dans le cadre tumultueux des maisons.(…) Par bonheur, la ville est restée, gardant à peu près intact son visage charmant, continuant au cours de longs siècles à fleurir de ses toits le parterre de Notre Dame. Ainsi qu'il y a cinq ou six cents ans on peut passer cette porte, gravir ces pentes : Porte Guillaume, rue du Bourg, rue St Emon. Seul le tertre de la Poissonnerie a été modifié. Il ne faut pas le regretter pour ses habitants et l'on doit s'en réjouir pour la perspective agréable qu'il offre sur les tours de la Cathédrale. La Place de la Poissonnerie a, par contre, gardé tout son caractère. Les maisons y sont curieuses et coiffées de pignons aigus (…). Tout cet Les abords de la porte Guillaume, pont Bouju et le tertre de la Poissonnerie ensemble attrayant, témoin d'un passé tumultueux et fervent doit rester." Outre un espace très dégagé qui laisse au regard une vue séduisante sur la cathédrale, ce site a une apparence des plus attachantes. Ces suites de petites rues d'origine médiévale, où au détour de l'une d'entres elles se trouve une maison typique à pans de bois, lient la cathédrale à la Porte Guillaume. Ce caractère moyenâgeux donne au paysage une totale harmonie pour le promeneur qui, du haut du coteau opposé, contemple la ville. Description ➔ Enjeux Les enjeux sont essentiellement d'ordre architectural puisqu'il s'agit de préserver au centre ancien toutes ses qualités urbanistiques, ainsi que les perspectives et les angles de vues sur la cathédrale. Entres autres, cela concerne donc le maintien des vestiges de la Porte Guillaume, la restauration et la réhabilitation des constructions anciennes, et notamment les maisons à colombages. De manière linéaire, le périmètre s'étend du Tertre de la Poissonnerie à la vallée de l'Eure, comprenant ainsi les principaux quartiers moyenâgeux de Chartres. Les abords de la cathédrale, avec leurs anciennes rues commerçantes, étroites et sinueuses, constituent le cœur de la ville haute. Certaines maisons ajoutent un caractère pittoresque au site, telle la Maison du Saumon et de la Truite, bâtiment à colombages des XVème et XVIème siècles. Puis, après avoir descendu une série de marches, on aborde la basse ville, à l'angle de la rue des Ecuyers et de la rue Saint Eman, où peuvent être admirées des maisons à colombages, dont un escalier du XVème - XVIème, dit de la reine Berthe. Enfin, à partir du Pont Bouju, les bords de l'Eure constituent la troisième composante du site. Les vestiges de la porte Guillaume du XIIème - XIVème siècle sont les derniers éléments importants de l'enceinte médiévale de Chartres, détruite en 1944. Elles délimitent le périmètre au niveau des fossés de l'Eure. DIREN CENTRE 51 ➔ Fiche technique Commune : Chartres Situation : Est de la vieille ville Site inscrit par arrêté du 27/12/1943 Superficie : 2,14 ha Propriété : publique et privée Monument historique : Pont Saint-Hilaire (I.MH 23/05/1925) Les bords de l’Eure, quartier de la Foulerie Origine et intérêt du site Les bords de l'Eure ont été des siècles durant le théâtre d'activités diverses : tanneries, lavoirs, moulins, et fouleries, d'où le nom donné au quartier. Elles ont animé les berges et laissé un patrimoine architectural chargé d'histoire. Par ailleurs, ce secteur offrait des perspectives visuelles majeures sur la cathédrale qu'il était important de préserver. Éviter que les différents points de vue sur cet édifice soient affectés par des constructions visuellement gênantes a été, semble-t-il, un argument important pour l'inscription de ce site. Ainsi en faisait état le rapport général du Secrétariat général des Beaux Arts, Chantier Intellectuel des Sites : "Ce fût toujours l'eau qui fit vivre ce quartier. Foulerie ici, tanneries ailleurs.(…) Les maisons aussi ont leur charme. Elles ont vu se succéder les hommes, artisans des métiers de l'eau ; et les métiers eux-mêmes ont changé. 52 DIREN CENTRE Elles ont gardé le visage du passé. (…) Mais au-dessus de tout ceci il y a la beauté. Puisque Chartres ne saurait exister sans elle, qui domine de toute sa hauteur cette ville au charme tout auréolé de piété sereine, fait de l'empreinte d'un passé tumultueux. La Cathédrale. Elle couronne de sa masse blanche la pente ou s'étagent les toits rouges ou bleus. Là encore c'est elle qui ajoute au pittoresque des vieilles rues, des pignons aigus, en faisant d'eux le cadre d'une incomparable beauté. A mesure qu'on descend la rivière, la forme se précise, les traits s'accusent, les voussures se creusent, les pinacles et les sables s'aiguisent en sortant de la brume.(…) Ainsi, la ville a vécu depuis des siècles dans le rayonnement impérissable de la merveille de pierre gardant avec le temps ce visage aimable d'une cité où l'eau anime le ciel, qui baigne entre les toits ses nuages gonflés du grand vent de la plaine." Les bords de l’Eure, quartier de la Foulerie Description L'Eure est bordée de lavoirs, la plupart sont couverts de tuiles plates et se penchent doucement sur la rivière. Celleci, étroite, nommée à cet endroit "la petite Venise", compose avec ces témoins d'un temps passé un paysage urbain remarquable. Les ponts qui l'enjambent, comme le Pont Saint Hilaire et le Pont Taillard, ouvrent une perspective unique ➔ sur la cathédrale. D'ailleurs, entre ces deux ponts, le promeneur ne peut que rester admiratif d'un si bel agencement urbain. Les saules pleureurs effleurant la rivière contrastent avec le gris du bâti, se reflétant lui-même sur l'eau. Enjeux Le maintien de la qualité architecturale des constructions qui bordent le cours de l'Eure est essentiel, tout comme le patrimoine qui y est lié, ponts et lavoirs. Les perspectives visuelles sur la cathédrale sont à préserver, afin que le quartier conserve cette caractéristique principale ayant prévalu pour l'inscription. DIREN CENTRE 53 ➔ Fiche technique Commune : Chartres Situation : Nord-Est de la vieille ville Site inscrit par arrêté du 27/12/1943 Superficie : 6,5 ha Propriété : publique et privée Monument historique : Eglise Saint-André (Cl.MH Liste de 1840) Les bords de l’Eure, Quartier de la Tannerie Origine et intérêt du site Tout comme le quartier de la Foulerie, ce site relate par son patrimoine bâti toutes les activités dépendantes de l'Eure, tels que le furent les lavandières et les tanneries. Situé un peu plus au Nord que le quartier de la Foulerie, il donne lui aussi naissance à un tableau d'où émerge d'un seul tenant, la cathédrale, œuvre maîtresse et resplendissante. Outre la protection de ces constructions pittoresque, lavoirs et sécheries notamment, l'inscription de ce site permettait alors de sauvegarder des points de vue valorisant la cathédrale. Le rapport général du Secrétariat général des Beaux Arts, Chantier Intellectuel des Sites présentait le site : "L'Eure traversant Chartres en la basse ville fuit par le Nord vers son destin. Elle décrit en traversant la cité chartraine une très vaste courbe, qui la fait s'approcher de la butte sacrée d'où jaillit la merveille de pierre et donne à son cours, tout semé d'îles à moulins, succédant à des ponts bossus, tant de 54 DIREN CENTRE charme et de variété. Un des ensembles les plus attrayants qui se soient groupés le long des eaux vertes encombrées d'herbes ondulantes, est constitué par le quartier de la Tannerie compris entre le Pont Bouju et le Pont du Massacre. La variété la plus grande a présidé à l'arrangement des rives, et l'on trouve le pittoresque des vieux lavoirs dont les reflets dansent dans l'eau claire au gré des larges ronds qu'y font les lavandières, aussi bien que les frondaisons épaisses de la Place St André. (…) Mais la beauté éclate. Il suffit de quelque trou de ciel entre deux toits, d'une rue qui monte en serpentant, ou descendant en cascade de pierre, si c'est un "tertre". Alors, c'est un étonnement. Le pas s'arrête, la bouche bée et l'œil amusé jusqu'ici, voltigeant de pignons en feuillages, se fixe. La Cathédrale. (…) Dans ce quartier où elle domine avec tant de hauteur partout et toujours l'œil la cherche, et l'esprit avide de sa séduisante grandeur guette la faille dans les maisons, Les bords de l’Eure, quartier de la Tannerie la trouée dans les feuillages, ou apparaîtra l'image resplendissante. Car c'est un envoûtement, une obsession." Le périmètre envisagé se justifiait ainsi : "La délimitation des bords de l'Eure et du Quartier de la Tannerie a pour but de protéger les constructions pittoresques, lavoirs et sècheries, qui bordent la rivière, ainsi que l'Eglise St André. (…) Il s'agit en effet de surveiller étroitement l'état de cette superficie et les transformations qui pourraient s'y produire.(…) Si l'importance de la protection de la Basse ville de Chartres vient (…) de la domination que la Cathédrale exerce sur celle-ci, on ne saurait trop insister sur le fait qu'en aucun autre point de la ville on ne trouve de perspective plus largement ouverte sur la masse de pierre s'élançant des verdures de l'Evêché." Description ➔ Enjeux Le maintien de la qualité architecturale des constructions qui bordent le cours de l'Eure est essentiel, tout comme le patrimoine qui y est lié, ponts et lavoirs. Les perspectives visuelles sur la cathédrale sont à préserver, afin que le quartier conserve les principaux atouts mis en avant lors de l'inscription. Structuré le long de la vallée de l'Eure et des fossés de la ville, en continuité avec le quartier de la Foulerie, ce site couvre un quartier calme, de petites rues étroites -rues du Massacre et de la Tannerie-, et enrichies par des maisons discrètes et variées. La présence des lavoirs, le long de la rivière, permet d'imaginer un quartier probablement très actif à une époque qui n'est pas si lointaine. Au ras de l'eau, d'une allure tassée, ils contrastent avec la grandeur de la cathédrale, qui peut être admirée entre deux maisons ou encore d'une des nombreuses passerelles qui, avec les ponts, relient les deux rives. Les saules, les aulnes et, pendant la belle période, les fleurs qui inondent ce quartier, embellissent d'autant plus le site. L'église Saint André du XIIème siècle et la petite place qui la jouxte, délimitent le périmètre au Nord. DIREN CENTRE 55 ➔ Fiche technique Commune : Saint-Prest Situation : à 20 km au Nord-Est de Chartres Site inscrit par arrêté du 25/05/1943 Superficie : 12,61 ha Propriété : publique et privée Le moulin de la Roche et ses abords Origine et intérêt du site Situé en bord de rivière, le moulin de la Roche était un édifice fort intéressant et représentatif des multiples moulins qui jalonnaient le cours de l'Eure. Le rapport préalable à l'inscription de la vallée de l'Eure établi en avril 1969 par le Délégué au Recensement des Monuments Anciens évoquait ce point : "En la parcourant de Chartres à Anet, c'est-à-dire d'amont en aval, on y trouve surtout du pittoresque aux endroits où elle se divise en bras de chaque côté d'un moulin." Par la suite en 1972, ce site a été inclus dans le vaste périmètre du site inscrit de la vallée de l'Eure. Il est dit qu'une fontaine, puits peu profond alimenté non pas par la rivière mais par les eaux d'infiltration et de ruissellement du coteau, fut un temps miraculeuse. On y plongeait les enfants atteints de "maladie de langueur ceuzes là qui poussaint 56 DIREN CENTRE point". Portant le nom de Fontaine Saint Audevoir, son eau était potable et le propriétaire du moulin ouvrait aux pèlerins et voisins agriculteurs ou meuniers la porte du petit édifice. En 1848, un arrêté Préfectoral interdit cette pratique considérant qu'il était dangereux de baigner de jeunes enfants dans une eau glaciale. Le site est aujourd'hui un témoignage de l'histoire et des traditions séculaires locales, ainsi que des technologies hydrauliques anciennes. Le moulin de la Roche et ses abords Description Cet ancien moulin du XVIIIème siècle, caché derrière un mur longé par la route de Jouy, a été très bien restauré, aménagé et est aujourd'hui une agréable résidence privée. Entouré d'arbres, une passerelle traversant la rivière permet de le découvrir. ➔ Les bâtiments, les biefs et écluses ont conservé leur aspect traditionnel. La roue, mise en valeur par un parterre de fleurs et arbustes, reste immobile comme pour garder intact les souvenirs d'une activité révolue. Enjeux Il s'agit de poursuivre la gestion actuelle en conservant le corps de bâtiments, corps même du site. DIREN CENTRE 57 ➔ Fiche technique Commune : Maintenon Situation : à 20 km au Nord-Est de Chartres Site inscrit par arrêté du 07/04/1943 Superficie : 1,23 ha Propriété : publique et privée Le Pont Rouge et ses abords Origine et intérêt du site Le Pont Rouge fut réalisé à la fin du XVIIème siècle sur les ordres de Louis XIV dans le cadre du vaste projet de construction de l'aqueduc de Maintenon confié à La Hire et Vauban. Maintenon était alors résidence intermittente de la cour du roi, et d'importants travaux furent entrepris, tels le creusement du grand canal passant sous l'aqueduc, la plantation des rives ou encore le dessin du parc du château par Le Nôtre. 58 DIREN CENTRE Le Rapport Général établi en vue de l'inscription mentionnait : "Il importe qu'aucune dégradation ne vienne abîmer ce cadre de vie fort agréable. La digue plantée est actuellement menacée (…) et l'on veut y édifier une affreuse baraque (…). Il est donc essentiel qu'une mesure (…) apporte toute sécurité en ce qui concerne la protection de ce site." Le Pont Rouge et ses abords Description A la sortie du parc de Maintenon, le canal Louis XIV traverse un quartier quelque peu retiré du centre. Ce canal est séparé de la rivière le Géreau par une digue plantée de hauts peupliers. Le Pont Rouge, édifié au XVIIème siècle et repris au XIXème, en dos d'âne, est le point central du site, et à proximité du parc du château. Les parties bâties sont constituées à l'Ouest par une école et quelques commerces dans la rue ➔ du Pont Rouge ainsi que d'anciens lavoirs ouverts sur le Géreau. A l'Est, les quelques maisons bordant la rue Thiers sont séparées du ruisseau par des jardins. Les neufs arches du pont composent avec l'eau et les peupliers de la digue un contraste des plus agréables qui peut être admiré du Pont Neuf. Enjeux L'entretien du pont et la gestion de ses abords seront un facteur déterminant pour que le site conserve ses qualités originelles. DIREN CENTRE 59 ➔ Fiche technique Communes : Courtalain, Saint-Pellerin Situation : à 16 km à l'Ouest de Châteaudun Site inscrit par arrêté du 06/04/1943 Superficie : 281,59 ha Propriété : publique et privée Monuments historiques : Château et dépendances (I.MH 10/05/1991) ; Parc du château (I.MH 21/05/1997) ; Polissoir des griffes du diable (I.MH 27/01/1987) ; Pavillon de garde du Les villages de Courtalain et de Saint Pellerin Château de Courtalain à Arrou (I.MH 10/05/1991) Origine et intérêt du site La rivière l'Yerre, après avoir traversée le Dunois, passe entre les deux communes de Courtalain et Saint-Pellerin. La vallée, peu encaissée, constitue un espace remarquable par la variété et le contraste qu'elle apporte en pleine zone de transition entre la Beauce et le Perche. De plus, la typicité de l'ensemble urbain et la présence du château de Courtalain composent un paysage équilibré. Celle-ci paraît avoir orientée favorablement la décision de protection du site : "C'est surtout à l'ouest que la vallée revêt le plus d'attrait là où la ville avec le château surplombent la rivière. C'est donc de ce côté que la protection envisagée s'étend le plus largement. A l'ouest il était important de protéger non seulement le cours de la rivière avant qu'elle ne vienne contre la ville s'infléchir vers le sud mais aussi l'espace libre qui descend en pente douce de la gare à la rivière et dans lequel 60 DIREN CENTRE auraient pu s'élever des constructions disgracieuses.(…) Il est important de protéger cet ensemble dont le mérite est fait de calme et de stabilité pour ce qui est de la ville elle-même, qui s'ajoute au charme verdoyant de la petite vallée qui l'entoure. Il est d'autre part indispensable qu'aucune faute, quelle qu'elle soit, ne soit commise aux abords mêmes du château et ne vienne gâter le cadre ou détruire l'harmonie", comme le précisait le rapport préalable à l'inscription du site. Une description du parc du château de Courtalain précisait : "La protection du parc de Courtalain doit permettre de conserver au château la magnificence du cadre qu'il mérite. Il est indispensable d'éviter qu'il ne soit porté atteinte à l'un des châteaux les plus attrayants et respectables puisqu'ancienne terre Montmorency, il prend une place importante dans le passé." Les villages de Courtalain et de Saint Pellerin Description ➔ Enjeux Les enjeux sont de différentes natures : conservation de la trame bocagère, poursuite de la gestion du domaine de Courtalain et des extensions éventuelles des villages. Le site est centré sur le château de Courtalain, et s'étend sur une grande superficie du village installé sur une partie de plateau que l'Yerre a entaillé. Le château, édifié au XVème siècle sur l'emplacement d'une forteresse médiévale, domine la rive gauche de l'Yerre. Les façades en moellons de silex contrastent avec la décoration des ouvertures d'inspirations Renaissance rapportées au XIXème siècle. Le passé de ces terres et du château est étroitement lié à l'histoire des Montmorency, notamment à partir de 1750. Au Nord, sur le plateau, le site comprend le parc du château, boisé et emmuré, et quelques parcelles agricoles cultivées. Le parc s'étend dans un rayon d'un kilomètre au Nord-Est du château. Il est composé d'essences diverses, marronnier, chêne, charme et platane. Un étang, pourvu de deux îles, a été creusé au milieu des bois. La vallée de l'Yerre s'annonce par un liseré arborescent, dense, souvent élargi en peupleraies. L'argile à silex est l'affleurement le plus courant, recouvert quelquefois par les limons des plateaux. La rive droite est une pente douce, support d'un paysage agricole cultivé, ouvert, malgré quelques haies et bosquets témoins du précédent parcellaire et d'anciennes prairies. Sur Saint Pellerin, des extractions de matériaux ont été réalisées en plusieurs lieux dans la vallée de l'Yerre, les terrains ont été par la suite remblayés ou réaménagés en plan d'eau. Notons par ailleurs que le passage de la ligne TGV atlantique mis en service en 1990 traverse désormais le site dans son angle Nord-Ouest. L'agglomération et le château sont situés à flanc de coteau. Le village possède de nombreuses habitations typiques de la région avec des chaînages de briques, façades de pierres apparentes ou enduites, encadrant d'agréables places. Au pied du bourg, un lavoir, restauré avec soin, se cache dans la verdure près de la rivière. DIREN CENTRE 61 ➔ Fiche technique Commune : Lanneray Situation : à 15 km à l'Ouest de Châteaudun Site inscrit par arrêté du 24/02/1943 Superficie : 42,23 ha Propriété : privée Le parc du château de Bois-B Bertrand Origine et intérêt du site Le rapport préalable à l'inscription motivait la mise en place d'une mesure de protection ainsi : "Bois Bertrand et ses futaies est un des éléments de la ceinture de bois qui entoure Lanneray. De quelque point que l'on considère le village celui-ci se détache sur un fond de verdure. Parmi les masses boisées les plus importantes qui s'élèvent dans la plaine, Bois Bertrand occupe une 62 DIREN CENTRE place importante. C'est dans la partie Nord des Bois du Châpitre que le Parc a été dessiné.(…) Bois Bertrand mérite d'être préservé des atteintes de l'avidité ou du mauvais goût. L'effet de variété et de contraste que la présence des bois produit en cette partie du Dunois, qui géologiquement annonce le Perche, doit être respecté." Le parc du château de Bois-Bertrand Description Le château de Bois-Bertrand, installé à l'écart du bourg de Lanneray, a été édifié au XIXème siècle dans une clairière entaillant un vaste massif boisé. L'ancien parc, qui s'ouvrait au Nord-Ouest en direction du village, a été presque entièrement mis en culture. On devine toutefois l'ancienne fonction de cet espace par les quelques bosquets et sujets arborescents remarquables qui subsistent : cèdres, séquoias, pins. Seuls les abords du château ont été conservés en pelouses. ➔ Le site, boisé sur ces faces Nord et Est, est peu visible depuis les alentours. Seule la bordure Ouest est dégagée et permet à l'observateur, situé à Lanneray, de contempler le château. De ce dernier part une très longue allée, d'environ deux kilomètres, qui traverse successivement un massif boisé et une zone agricole. Enjeux Le principe du maintien des atouts de ce site repose sur la gestion du domaine dans son ensemble, parc et château. Un enjeu important en terme de qualité paysagère concerne la préservation des perspectives visuelles sur le château, notamment à partir de la RD.111. DIREN CENTRE 63 ➔ Fiche technique Commune : Lanneray Situation : à 15 km à l'Ouest de Châteaudun Site inscrit par arrêté du 24/02/1943 Superficie : 52,59 ha Propriété : publique et privée Le château de SainteRadegonde et son parc Origine et intérêt du site La protection du parc et du château de Sainte-Radegonde s'inscrit dans une logique de préservation des domaines forestiers de la commune de Lanneray. La protection de ce domaine apparaissait comme nécessaire tant par le caractère très particulier que lui conférait la présence des bois en contraste avec les paysages du plateau Dunois alentours que par les éventuelles atteintes qu'il aurait encore pu subir, comme le précisait le rapport préalable à l'inscription : "La protection du Parc de Ste Radegonde apparaît d'autant plus nécessaire que sa situation dans un réseau de voies de passage constitue pour cellesci un agrément indéniable. La présence de bois sur ce pays sans accident lui donne un caractère très particulier. C'est pour l'œil un étagement, une succession de terrains et de bois qui jouent sous la lumière aussi bien par la variété des tons que par 64 DIREN CENTRE la diversité d'orientation de leurs plans. Il importe d'autre part d'éviter que se renouvellent dans un avenir plus ou moins éloigné les actes de vandalisme dont furent victimes la majorité des bois de Sainte Radegonde." Et l'état des lieux de préciser : "Il ressort : que dans les pays de relief peu accusé, et chez lesquels le charme naît principalement des différences de matières ou de végétation, il est de toute nécessité de préserver les plantations, et spécialement les parcs, de l'entière disparition ou de la ruine passagère. Qu'il est nécessaire de mettre un frein aux abus que l'avidité d'un homme, en sa qualité de propriétaire, peut le conduire à commettre contre l'ornement le plus riche et le plus majestueux d'un paysage, qui s'il en était dépourvu, perdrait tout agrément. Il est temps de prendre pour le parc de Sainte Radegonde une mesure qui mette Le château de Sainte-Radegonde et son parc ce domaine à l'abri de tels errements et de le voir dans cinquante ans renaître, élever à nouveau vers le ciel la majesté de ses arbres et répandre encore sur la terre l'ombre de ses futaies." Description Le château XVII ème siècle de SainteRadegonde est situé à moins de deux kilomètres au Nord-Est du village de Lanneray et doit son nom à une chapelle mentionnée dès 1529, aujourd'hui détruite. D'un aspect simple, toiture en ardoise, façade en briques rouges, il est situé avec ses communs au cœur d'un massif boisé. ➔ Enjeux Il se compose d'une cour carrée que des fossés larges et profonds limitent au Sud. Un petit pont et une belle grille de fer forgé permettent l'accès à l'entrée du château. De cette dernière, direction Sud, on observe une longue et belle allée, qu'une futaie ancienne borde des deux côtés. Le boisement, pour l'essentiel composé de feuillus, offre une remarquable variété ; chênes, charmes, châtaigniers, érables, tilleuls, merisiers et alisiers composent une remarquable palette de couleurs et de lumières. Entre le château et la pièce d'eau, s'étend une pelouse rectangulaire entourée d'allées ombragées par de très beaux platanes et sapins. De chaque côté des chemins tracés, des massifs boisés occupent tout le terrain. La limite Nord du site est composée de parcelles agricoles. Le principe du maintien des atouts de ce site repose sur la gestion du domaine dans son ensemble : parc, château et dépendances. DIREN CENTRE 65 ➔ Fiche technique Commune : Lanneray Situation : à 15 km à l'Ouest de Châteaudun Site inscrit par arrêté du 24/02/1943 Superficie : 26,91 ha Propriété : privée Monuments historiques : Château, poterne d'entrée, tour Ouest, corps de logis, bâtiments du XVIème, chapelle et douves (I.MH 22/06/1982) Le domaine de la Touche-H Hersant Origine et intérêt du site Le domaine de la Touche-Hersant comprend un ensemble bâti, avec des constructions de différentes époques, ainsi qu'un couvert forestier. Selon le rapport préalable à l'inscription établi à l'époque, il était précisé : "Entouré de belles futaies le domaine que partagent deux voies bien tracées apporte au milieu de la plaine qui l'entoure la richesse de ses masses arbustives. Il constitue pour le hameau de la Touche Hersant un ornement. Celui-ci prend d'autant plus de valeur que l'élément de couleur et de forme qui le compose apporte à l'horizon de la plaine un effet de contraste. Il est nécessaire que la densité de végétation et conséquemment l'intensité de coloration soit préservée afin de garder à cette contrée qui tient la beauté de la grandeur de ses horizons, un des éléments essentiels, à savoir la richesse de ses bois." 66 DIREN CENTRE Le domaine de la Touche-Hersant Description Adossé à un boisement, le domaine de la Touche-Hersant se compose d'un ensemble de bâtiments des XVI au XVIIIème siècles. La poterne à tourelles, les douves et la chapelle sont d'origine médiévale. Une vaste maison du XVIIIème siècle, ouverte sur un petit jardin à la française, borde les douves. A l'écart, on peut observer quelques bâtiments agricoles avec une ferme habitée et une grange ancienne. ➔ Enjeux Le principe du maintien des atouts de ce site repose sur la gestion du domaine dans son ensemble : parc, château et bâtiments annexes. Le boisement, auquel ces ensembles sont accolés, est dense et essentiellement constitué de chênes et de charmes, dont les lisières s'enrichissent d'alisier, de merisier ou encore de frêne. Le massif devait autrefois occuper tout l'espace compris entre le château et la RD 927, en témoigne les deux allées perpendiculaires bordées de platanes, de tilleuls, de marronniers et d'érables. Seule l'allée conduisant au château, orientée Sud-Est/Nord-Ouest, a conservé ses deux alignements de bordures. La seconde, à la suite de la mise en culture de la parcelle qui la jouxte, a perdu son alignement côté Sud, et l'alignement Nord se confond avec la lisière du bois subsistant. DIREN CENTRE 67 ➔ Fiche technique Commune : Chartres Situation : centre, vieille ville Site inscrit par arrêté du 26/04/1941 Superficie : 0,74 ha Propriété : publique et privée Les jardins sous la terrasse de l’ancien évêché Origine et intérêt du site Ces jardins constituent un joli premier plan au panorama formé par la basse ville et les coteaux qui la dominent, et contribuent ainsi à mettre en valeur la cathédrale. Le rapport à la Commission établi le 13/01/1941 par l'Inspection Générale, Ministère de l'Éducation Nationale, Commission des Monuments Historiques, justifiait la protection : "En contrebas de la magnifique terrasse de l'ancien évêché de Chartres, qui s'étend derrière la cathédrale et domine toute la vallée de l'Eure, se trouvent plusieurs jardins qui s'étagent du bord de la rivière jusqu'au mur de soutènement. Ils constituent d'un côté, un puissant mur de soutènement à l'imposante abside de la cathédrale, et de l'autre, un joli premier plan au panorama formé par la basse ville et les coteaux qui la dominent. M. l'architecte en chef Trouvelot craignant qu'un jour on bâtisse sur cet emplacement 68 DIREN CENTRE et, d'autre part, connaissant les projets de la ville de Chartres qui désire y faire une promenade publique et y construire un escalier monumental reliant la terrasse à la place St André, propose de classer tous ces terrains parmi les sites. C'est croyonsnous une sage mesure de prudence. Il serait en effet infiniment regrettable qu'un bâtiment, quel que soit son intérêt architectural, soit placé dans ce site, et il serait tout aussi désastreux d'y voir un escalier monumental." Les jardins sous les terrasses de l’ancien évêché Description Situés en contrebas de la terrasse de l'ancien évêché de Chartres qui s'étend derrière la cathédrale et domine toute la vallée de l'Eure, ces jardins couverts de pelouses et ponctués de quelques conifères s'étagent du bord de la rivière jusqu'au pied du mur de soutènement. La couleur verdoyante qui se dégage du premier coup d'œil contraste pleinement avec la blancheur éclatante des murs qui cernent ces pelouses et accentue l'incomparable éclat de la Cathédrale. De la Place Saint André, il faut monter les marches ➔ qui couvrent la pente abrupte du tertre pour accéder à ces jardins, puis, par une petite entrée située sur la gauche, on pénètre à l'intérieur d'une première terrasse pour découvrir en se rapprochant des murs, toute la vallée de l'Eure qui traverse Chartres. Toujours à partir des escaliers, une seconde entrée débouche sur un étage supérieur au précédent. Celui-ci donne accès à la cathédrale d'où les jardins peuvent être également contemplés. Enjeux L'enjeu de ce site est que son rôle d'espace de transition et d'accompagnement de la découverte de la cathédrale soit maintenu, avec la gestion de la fréquentation touristique. DIREN CENTRE 69 ➔ Fiche technique Commune : Anet Situation : à 18 km au Nord de Dreux Site inscrit par arrêté du 08/04/1935 Superficie : 0,4 ha Propriété : publique Le sol de la place du château d’Anet Origine et intérêt du site En 1547, Henri II ordonnait à Philibert de l'Orme de construire un château à Anet afin d'en faire la demeure de sa favorite, Diane de Poitiers. Celle-ci, souvent identifiée à la déesse de la chasse et de la lune, fut la maîtresse des lieux jusqu'en 1566 et dota certainement ce site des caractères tels l'élégance et la grâce. Curieusement d'ailleurs, le château fut, au cours des siècles suivants, essentiellement tenu par des femmes. A l'égal du Louvre, le château d'Anet constitua l'une des principales réalisations de la Renaissance européenne ; de nombreux artistes y furent reçus tels Lulli, Molière ou encore Voltaire. Les heures révolutionnaires détruisirent de manière irréversible une grande partie du château qui fut reconstruit au cours du XIXème siècle par Adolphe de Camaran et Ferdinand Moreau. La protection des abords immédiats permettait de mettre en valeur ce patrimoine. Un rapport à la Commission Supérieure 70 DIREN CENTRE des Sites élaboré par le Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, Commission des Monuments Historiques le 14 août 1934 mentionnait : "M. le Maire d'Anet désirerait que les abords du château soient classés, afin qu'aucune transformation fâcheuse ne soit exécutée dans l'avenir. Un bureau de poste étant projeté dans l'angle de la petite place, il en craint l'architecture en général très claironnante." Le Maire voulait également que le classement soit plus étendu. Mais tous les abords ne purent être classés en raison de fortes indemnités qu'il aurait fallu payer à plusieurs propriétaires d'immeubles situés face au château. La place formée par une rue longeant les bâtiments du château, des habitations et deux trottoirs furent en définitive retenus dans le périmètre protégé. Le sol de la place du château d’Anet ➔ Enjeux Malgré les dispositions favorables à la préservation du site par son classement, la ville d'Anet ne put échapper après guerre à l'évolution urbaine générale qui s'adaptait peu à peu à l'automobile. C'est ainsi que le site classé subit pendant longtemps sur l’aire gravillonnée des stationnements surabondants en période touristique. La maigre largeur de gazon jouxtant l'enceinte du château résistait également mal à la circulation des piétons, tentés d'aller jusqu'au mur délimitant les douves pour mieux admirer l'architecture dans son ensemble. C'est en 1990 qu'une mesure de réhabilitation fut entreprise, sur la base d'une étude réalisée par J. Ballereau architecteurbaniste pour la Direction Régionale à l'Architecture et l'Environnement. Elle constituait en "un système de défense physique et psychologique pour empêcher tout accès à des véhicules sur l'esplanade et permettre ainsi aux piétons de jouir en toute quiétude de la vue sur ce patrimoine exceptionnel." Depuis la suppression du stationnement, les abords du château sont longés par une promenade piétonnière fort appréciée. Description Le sol de la place du château est un espace visuellement dégagé qui longe les douves du château, offrant une large vue sur ses façades. Les bornes tronconiques et la bordure dédoublée en pierre empêchent tout stationnement de véhicules. Le mobilier urbain, bancs en pierre blanche, est sobre et s'agence parfaitement dans le cadre des pelouses et du château. DIREN CENTRE 71 ➔ Fiche technique Commune : Illiers-Combray Situation : à 25 km au Sud-Ouest de Chartres Site classé par arrêté du 24/01/1934 Superficie : 0,25 ha Propriété : publique La Promenade de la Citadelle Origine et intérêt du site Lors de sa séance de délibération du 27 février 1933, le conseil municipal d'Illiers formula une demande de classement de la Promenade de la Citadelle au nombre des sites et monuments naturels. Ses arguments s'articulaient autour de l'intérêt ornemental et de la fonction récréative d'un tel espace : "La conservation de la Promenade de la Citadelle dont il s'agit présente au point 72 DIREN CENTRE de vue artistique un intérêt considérable pour la Ville d'Illiers, les arbres plus que centenaires forment un ombrage délicieux très fréquenté par les enfants et constituent, en quelque sorte, l'unique promenade de la ville. Cette promenade donne en outre un cachet naturel et rehausse la beauté de notre petite cité." La Promenade de la Citadelle Description ➔ Enjeux Site modeste, réservé aux piétons, la Promenade de la Citadelle se compose d'un espace engazonné et de deux rangées d'érables. Ceux-ci, espacés suffisamment pour ne pas étouffer l'espace environnant, procurent, en été, une ombre bien agréable pour qui souhaite tout en s'asseyant sur un des bancs, apprécier le calme de l'endroit. D'une configuration linéaire, le site est cerné de deux murs gris qui contrastent avec l'aspect verdoyant des arbres. Les érables planes, centenaires à l'époque du classement, furent abattus en 1956 sous réserve d'une replantation rapide. Or rien ne fut réalisé et la Commission des Sites le 10 juillet 1964 demanda le déclassement du site : "Nous sollicitons de la Commission des Sites, une décision d'avis favorable à la proposition de radiation de la Promenade de la Citadelle à Illiers de la liste des sites classés." La replantation fût effectuée entre temps et la procédure de déclassement ne fût pas engagée. DIREN CENTRE 73 Annexes ARTICLES L.341.1 A L.341.22 DU CODE DE L'ENVIRONNEMENT RESULTANT DE LA LOI DU 2 MAI 1930 Principales dispositions : La loi du 2 mai 1930, abrogeant la loi du 21 avril 1906 organisant la protection des sites et monuments naturels de caractère artistique, vise à instaurer une protection des sites pour lesquels la conservation présente un intérêt général pour des motifs d'ordre historique, scientifique, légendaire ou pittoresque. Cette procédure, très utilisée pour préserver des paysages exceptionnels ou remarquables d'une région donnée, prévoit deux niveaux de protection, le classement et l'inscription. Le CLASSEMENT correspond à la reconnaissance nationale d'un paysage exceptionnel, qu'il soit urbanisé ou naturel. Cette procédure, dont l'application est sélective, constitue le moyen d'assurer avec rigueur la pérennisation de la qualité paysagère des espaces définis et dont l'Etat entend sauvegarder les particularités. Si le classement a pour objectif le maintien de l'état et de l'aspect des lieux, il ne fige pas pour autant toute évolution ; cependant, par les obligations qu'il crée, il permet de garantir les caractères fondamentaux et la valeur paysagère intrinsèque du site pour lesquels la protection a été instaurée et de le préserver de toute atteinte fondamentale irréversible. Procédure : L'initiative d'un classement peut être multiple : Elus, associations, propriétaires fonciers, services de l'Etat ou Commission départementale des sites, perspectives et paysages ; l'instruction de la procédure se réalisant sous l'autorité du Préfet de département. La Direction régionale de l'environnement, en liaison le plus souvent avec le Service départemental de l'architecture et du patrimoine, les municipalités concernées, voire d'autres partenaires locaux, constitue un dossier préalable justifiant la mise en œuvre d'une protection. Le projet de protection fait l'objet d'une enquête administrative, puis est suivi d'une consultation de la Commission départementale des sites, perspectives et paysages. Cette instance, présidée par le Préfet de département, est composée de représentants des services de l'Etat, des collectivités territoriales et de personnalités qualifiées en matière de sites, cadre de vie, sciences de la nature et paysages dont des membres d'associations agréées de protection de l'environnement. En cas d'avis favorable des propriétaires le classement est prononcé par arrêté du Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, en cas d'opposition d'au moins un des propriétaires, ou en raison de leur nombre important qui a rendu impossible une enquête individualisée, le classement est prononcé par décret en Conseil d'État, après consultation de la Commission supérieure des sites, perspectives et paysages via un rapport de l'Inspection générale. Il fait l'objet d'une publication au Journal Officiel et constitue une servitude d'utilité publique opposable aux tiers et qui s'impose aux documents d'urbanisme. La décision de classement doit être reportée au(x) plan(s) d'occupation des sols. Les travaux : Les travaux d'exploitation courante des fonds ruraux et d'entretien normal continuent à s'exercer librement. A contrario, tous les travaux susceptibles de modifier l'état ou l'aspect des lieux sont interdits, sauf autorisation spéciale du ministre, après avis de la Commission départementale des sites, perspectives et paysages, de l'Architecte des bâtiments de France et du directeur régional de l'environnement, et si le ministre le juge utile de la Commission supérieure des sites, perspectives et paysages. Pour certains types de travaux, l'autorisation ministérielle a été déconcentrée au Préfet de département. 74 DIREN CENTRE L'INSCRIPTION, conçue à l'origine comme une mesure préalable au classement, représente désormais un outil de reconnaissance de la qualité paysagère d'un territoire, dont l'évolution doit être suivie. Actuellement, cette protection est surtout utilisée pour les espaces bâtis, ou aux abords et en complément de sites classés. Elle permet également d'attirer l'attention des acteurs de l'aménagement et de l'urbanisme sur ces espaces sensibles au plan paysager. Procédure : Comme pour le classement, la demande d' inscription d'un site peut émaner de divers services ou instances. La Direction régionale de l'environnement, en liaison le plus souvent avec le Service départemental de l'architecture et du patrimoine, le(s) communes concernée(s), voire d'autres partenaires locaux, constitue un dossier préalable justifiant la mise en œuvre d'une protection. Après avis de(s) la commune(s) intéressée(s), de la Commission départementale des sites, perspectives et paysages et consultation de l'Inspection générale, l'inscription est prononcée par arrêté du Ministre de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. L'inscription est mentionnée au Journal Officiel et constitue une servitude d'utilité publique opposable aux tiers. S'imposant aux documents d'urbanisme, la décision d'inscription doit être reportée au(x) P.O.S. Les travaux : Toute modification de l'état ou l'aspect du site ne peut être réalisée par le maître d'ouvrage sans qu'elle ait été déclarée quatre mois au moins avant le début des travaux auprès de l'administration. L'Architecte des bâtiments de France émet un avis simple, cet avis n'est conforme que pour les projets de démolitions. La GESTION DES SITES a dépendu de différents Ministères depuis 1930 : Ministère de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts, Ministère de l'Education Nationale, Ministère des Affaires Culturelles, Ministère de la Qualité de la Vie, Ministère de la Culture et de l'Environnement, Ministère de l'Equipement, du Logement, de l'Aménagement du territoire et des Transports... Actuellement, l'application de la législation sur les sites relève entièrement du Ministère de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement. La gestion des sites au quotidien relève dans les faits souvent d'une coopération étroite entre les services de l'Etat, régionaux et départementaux, les élus, les propriétaires fonciers, voire les organismes gestionnaires. Par ailleurs, certains sites classés ou inscrits, sont également protégés, entièrement ou partiellement, par d'autres législations telles la loi du 31 décembre 1913 sur les Monuments Historiques complétée par la loi du 23 février 1943 sur les abords, la loi du 4 août 1962 dite loi Malraux créant les Secteurs Sauvegardés, ou encore la loi du 7 janvier 1983 étendue par la loi du 31 décembre 1993 instituant les Zones de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager. Ainsi, les services de l'Etat peuvent être amenés à donner des avis en application de l'un ou l'autre de ces outils. Cette superposition n'entraîne pas de contradictions, d'abord car les périmètres de protection ne sont pas forcément identiques, ensuite car certains avis trouvent leur légitimité plutôt dans le cadre d'une réglementation que dans une autre. Par ailleurs, précisons que la protection au titre des sites a pu être réalisée antérieurement et a permis d'interpeller le législateur sur des espaces sensibles au plan paysager ou d'intérêt architectural et historique majeur. L'inscription et le classement d'un site restent un label, une garantie de gestion de qualité, les autorisations de travaux n'étant validées qu'après une expertise approfondie. DIREN CENTRE 75