APAP - Causerie Eric Berne par Olivier Guillaneux

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APAP - Causerie Eric Berne par Olivier Guillaneux
Les Causeries de l'APAP
Jeudi 28 mars 2013
Eric Berne
et quelques notions d'Analyse Transactionnelle
présentés par Olivier Guillaneux
Olivier Guillaneux est
- consultant, membre du groupe Ressources & Changement
www.ressources-et-changement.com
- et praticien en psychothérapie, co fondateur des Ateliers de Psychologie et de
Psychothérapie de Toulouse (école de Psychologie Systémique et Intégrative),
11 rue du Sénéchal à Toulouse www.psychologie-psychotherapie.com
Contact : 06 62 86 67 25
[email protected] ou [email protected]
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REPERES BIOGRAPHIQUES
Eric Berne (1910-1970)
Eric Léonard Bernstein est né à Montréal d'un père médecin et d'une mère écrivain et
éditrice. Sa famille est originaire de Pologne et de Russie.
Eric accompagne souvent son père lors de ses tournées. Son père décède à 38 ans
(tuberculose) alors qu'Eric est enfant.
Il devient médecin comme son père (1935). Il est interne aux Etats-Unis dans le New
Jersey, puis à l'université de Yale, puis assistant en psychiatrie de 1938 à 1943 à New
York. Il raccourcit son nom lorsqu'il devient citoyen américain en 1939.
Il commence une pratique privée en 1940. Il commence sa formation en psychanalyse en
1941. Il est client de Paul Federn puis d'Erik Erikson.
Il est mobilisé dans le corps médical de l'armée américaine de 1943 à 1946, où il pratique
la thérapie en groupe. Démobilisé, il s'installe à Carmel (Californie). En 1950, il est
assistant en psychiatrie à San Francisco.
En 1956, sa demande d'être reconnu comme psychanalyste est rejetée. Il décide alors de
développer lui-même une nouvelle approche de la psychothérapie.
Il publie 2 articles en 1956, l'un sur les états du moi et l'autre sur le diagramme des états
du moi et les contaminations.
L'Analyse Transactionnelle est reconnue en 1958 avec la publication d'un article (traitant
des jeux psychologiques et du scénario) d'Eric Berne dans l'American Journal of
Psychotherapy.
Jusqu'en 1970, Eric Berne développe sa théorie et sa pratique. Il publie plusieurs
ouvrages. L'ouvrage "Des jeux et des hommes" (Games people play) publié en 1965
connaît un important succès auprès du grand public, bien au-delà du public professionnel
auquel il est destiné.
Eric Berne décède en 1970, suite à des attaques cardiaques successives.
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PRESENTATION DE L’ANALYSE TRANSACTIONNELLE
L’analyse transactionnelle est une théorie de la personnalité humaine en même temps
qu’une technique d’analyse et d’intervention dans le domaine des relations entre les
personnes.
Fondée par le Dr Eric Berne pour une utilisation dans le domaine clinique, l’analyse
transactionnelle s’est développée dans le monde entier et elle est aujourd’hui utilisée dans
le management, la diplomatie, l’éducation et dans tous les domaines où la réussite dépend
en grande partie du succès des relations humaines.
De plus l’analyse transactionnelle propose une théorie systémique du fonctionnement des
groupes, des équipes et des entreprises qui permet d’intervenir avec efficacité « à l’endroit
où il faut » en cas de difficulté.
Aussi, l’analyse transactionnelle est une méthode contractuelle (c’est l’une de ses
particularités), qui privilégie la communication directe entre les individus et dont la finalité
est le développement vers la responsabilité et l’autonomie des personnes et des groupes
humains.
En entreprise, dans les organisations publiques ou privées, l’analyse transactionnelle
profite également aux dirigeants de tous niveaux, aux collaborateurs et à l’entreprise ellemême. On recherche avant tout les possibilités diverses pour éviter la compétition et les
conflits stériles, et pour améliorer les styles de management et les stratégies de résolution
de problèmes.
L’analyse transactionnelle fournit en outre de nombreux concepts concernant divers
aspects de la vie en entreprise comme les types de leaders, le travail sur les objectifs et
les contrats, les messages contraignants pour la gestion du temps et du stress, l’analyse
du scénario de groupe pour optimiser les transitions et les changements.
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PRESENTATION DE LA PERSONNALITE
LE MODELE DES ETATS DU MOI
DEFINITION DES ETATS DU MOI
Eric Berne définissait un état du Moi comme un ensemble cohérent de pensées et de
sentiments directement associé un ensemble correspondant de comportements.
P
P
A
E
Etat du Moi Parent
Comportements, pensées et sentiments
copiés sur les parents ou figures parentales.
Etat du Moi Adulte
Comportements, pensées et sentiments en
réaction directe à l’ici et maintenant.
Etat du Moi Enfant
Comportements, pensées et sentiments
reproduits de l’enfance.
Lorsque je me comporte, que je pense et que je ressens comme je le faisais enfant, on dit que je
suis dans mon Etat du Moi Enfant.
Lorsque je me comporte, que je pense et que je ressens d’une manière copiée sur mes parents ou
sur des figures parentales, on dit que je suis dans mon Etat du Moi Parent.
Lorsque je me comporte, pense et ressens d’une manière qui est une réaction immédiate, ici et
maintenant, à des événements qui se produisent autour du moi, en utilisant toutes mes capacités
d’adulte, on dit que je suis dans mon état du Moi Adulte.
Dans la pratique quotidienne de l’Analyse Transactionnelle, nous disons souvent simplement : je
suis « dans l’Enfant », « dans le Parent », « dans l’Adulte». Il a été convenu de représenter la
personnalité sous la forme de trois cercles superposés.
Pour avoir une personnalité saine et équilibrée, nous avons besoin de nos trois états du
Moi. Nous avons besoin de l’Adulte pour résoudre les problèmes ici et maintenant et
pouvoir aborder la vie d’une manières adaptée et efficace. Pour être en harmonie avec la
société, il nous faut cet ensemble de règles que nous avons dans notre Parent. Et dans
notre Enfant, nous retrouverons la spontanéité, la créativité et l’intuition dont nous
jouissons quand nous étions enfants.
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ANALYSE FONCTIONNELLE DES ETATS DU MOI
On parle d’analyse fonctionnelle des états du moi lorsque l’on décrit les comportements
observables.
Parent
Normatif
PNf
PNr
Adulte
A
Enfant
Adapté
EA
Parent
Nourricier
EL
Enfant
Libre
LES DIFFERENTES FONCTIONS :
- de l’Etat du Moi…
Parent Normatif + (PNf+)
Il donne des règles utiles, applicables et
protectrices.
Parent Normatif – (PNf-)
Il écrase, critique, fait du chantage, humilie.
Parent Nourricier + (Pnr+)
Il aide à révéler les besoins.
Il donne des permissions, propose.
Il développe les motivations.
Il fait confiance.
Il favorise l’autonomie.
Parent Nourricier – (PNr-)
Il fait à la place.
Il étouffe.
Il ne sait pas faire faire.
- de l’Etat du Moi Adulte
Il appréhende l’ensemble de la réalité, enregistre les faits,
les trie selon des critères objectifs,
les combine avec d’autres informations,
et en déduit une action adaptée à la situation.
- de l’Etat du Moi…
Enfant Adapté Soumis + (EAS+)
Il respecte les règles, « joue le jeu ».
Enfant Adapté Soumis – (EAS-)
Il se soumet passivement, se suradapte.
Enfant Adapté Rebelle + (EAR+)
Accrocheur, demande des explications,
tenace.
Se défend contre les abus d’autorité.
Enfant Adapté Rebelle – (EAR-)
Agressif, Rebelle, Inadapté.
Continue de régler des vieux comptes
venant de loin.
Enfant Libre + (EL+)
Exprime librement ses besoins et ses
sentiments selon les situations.
Jouit de la vie.
Il est intuitif, malin et plein d’humour.
Enfant Libre – (EL-)
Abattement .
Apathique (Dépressif).
Auto-dérision, auto-destruction, « rage ».
Joue avec le danger, avec sa vie.
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CONTAMINATIONS
Par moments, il arrive de prendre une partie du contenu de l’Enfant ou du Parent pour de
l’Adulte. Quand cela se produit, on dit que l’Adulte est contaminé. Le mécanisme qui soustend une contamination est un mécanisme de généralisation et/ou de rationalisation.
a) Contamination par le Parent
préjugés
a) Contamination par le Parent
Je suis dans une contamination par le Parent
lorsque je confonds les slogans que lance le
Parent avec la réalité de l’Adulte ; je prends
des idées,
des
idées reçues
reçues pour
pour des faits. Berne
appelait cela des préjugés. Par exemple :
« Tous les Ecossais sont avares »
« Tous les Noirs sont paresseux »
« Les Blancs vous exploitent »
« Le monde est un endroit abominable »
« On ne peut pas faire confiance aux gens »
Si je pense qu’une affirmation de ce genre est
une expression de la réalité, alors je suis dans
une contamination.
Quand une personne parle d’elle-même et dit
« vous » au lieu de « je », Il est probable que
que
le contenu
quiest contaminé par le
le
contenu
de cede
quice
suit
le Parent.
Parent.
b) contamination par l’Enfant
illusions
b) Contamination par l’Enfant
Quand je suis dans une contamination par
l’Enfant, j’obscurcis ma pensée avec des
croyances de mon enfance, des fantasmes
créés par des sentiments que je prends pour
des faits. Par exemple, je quitte une soirée et
j’entends des gens rire au moment où je passe
la porte je me dis « Ils sont en train de se
moquer de moi derrière mon dos ! »
A cet instant, je revis un épisode de ma petite
enfance au cours duquel j’ai décidé sans le
formuler : « Il y a quelque chose qui cloche
chez moi. Tout le monde sait quoi sauf moi, et
personne ne veut me le dire ».
Je n’ai pas conscience que c’est une répétition.
Dans la contamination, je confonds cette
situation de mon enfance avec la réalité adulte.
c) Double contamination
La double contamination se produit lorsque la La double
contamination se produit lorsque la personne répète un Slogan du
Parent, y souscrit par une croyance de son Enfant, et confond les
deux avec la réalité. Par exemple :
(P) « On ne peut pas faire confiance aux gens », couplé avec :
(E) « Je ne peux pas faire confiance à personne », ou bien :
(P) « Les enfants doivent se faire oublier », couplé avec :
(E) « Pour m’en sortir dans la vie, il faut que je me tienne tranquille ».
Certains auteurs modernes en AT pensent que toute contamination est double. Pour
eux, le contenu de la double contamination se compose de toutes les vieilles croyances
déformées qu’une personne a sur elle-même, les autres et le monde.
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EXCLUSION
Quelquefois, selon Berne, une personne ferme un ou plusieurs de ses états du Moi. Il
appelait cela l’exclusion.
Les gens qui excluent le Parent fonctionnent sans règles
P
P
P
A
A
A
E
E
E
b) Adulte
exclu
c) Enfant
exclu
a) Parent
exclu
Exclusion
P
P
P
A
A
A
E
a) Parent
constant
(exclusif)
E
E
b) Adulte
constant
(exclusif)
c) Enfant
constant
(exclusif)
préétablies par rapport au monde. Au lieu de cela, ils créent
leurs propres règles à chaque situation nouvelle. Ils sont forts
pour utiliser l’intuition pour sentir ce qui se passe autour d’eux.
Ce sont souvent des « combinards » : « des politiciens de haut
vol », des « cadres sans scrupule » ou des parrains de la Mafia.
Si j’exclus l’Adulte, je débranche ma capacité adulte à faire face
à la réalité, et je n’écoute que mon dialogue interne ParentEnfant. Les actions, pensées et sentiments que j’ai ensuite
reflètent ce conflit permanent. Parce que je n’utilise pas en
totalité mes capacités adultes d’affronter la réalité, il peut même
arriver que mes actions et mes pensées deviennent étranges et
même qu’on me diagnostique comme psychotique.
Quelqu’un qui exclut l’Enfant ferme l’accès aux souvenirs de
son enfance qu’il a stockés. Si on lui demande : «comment
c’était la vie pour vous quand vous étiez petit ?», il répond : «je
ne sais pas, je ne me souviens de rien». Quand, adultes, nous
exprimons des sentiments, nous sommes souvent dans
l’Enfant. Donc, une personne avec un Enfant exclu sera
souvent considérée comme un «pisse froid».
Si deux état du Moi sur trois sont exclus, on dit que celui qui
reste en état de fonctionner est constant ou exclusif, ce qui
apparaît sur le schéma avec un tracé plus épais du cercle.
Une personne dans un Parent constant ne se comporte dans la
vie qu’en ayant accès à un ensemble de règles Parentales. Si
on lui demande : «comment pensez-vous que nous pourrions
développer ce projet ?», elle répond : «eh bien, je pense que
c’est un bon plan. Tenez-vous-y, c’est bien mon avis». En
réponse à : «comment vous sentez-vous ?», elle dira peut-être :
«dans des moments comme ça, vous avez intérêt à rester
calme, vous ne croyez pas».
D’après Berne, quelqu’un qui est dans un Adulte constant est
incapable de s’amuser avec les autres. Au contraire, il
fonctionne essentiellement comme un organisateur, un
collecteur d’informations et comme un ordinateur.
Une personne dans un Enfant constant se comporte, pense et
ressent en permanence comme si elle était encore enfant.
Confrontée à un problème, cette personne a pour stratégie de
surenchérir dans les sentiments, ce qui exclut et la capacité
adulte d’affronter la réalité et les ensembles de règles
Parentales. Cette personne est susceptible d’être perçue par
les autres comme quelqu’un «d’immature» ou «d’hystérique».
L’exclusion n’est jamais totale. En revanche, elle est particulière
à certaines situations précises. Par exemple, si nous parlons de
quelqu’un qui a un « Enfant exclu », ce que nous voulons dire,
c’est que cette personne est rarement dans son Enfant, sauf
dans certaines situations privilégiées.
Etats du Moi constants (exclusifs)
Les gens ne peuvent pas fonctionner sans avoir un minimum d’Enfant. Ils ne peuvent pas
fonctionner en dehors d’une institution sans une part d’Adulte et ils ne s’en sortent pas en
société sans avoir un embryon de Parent.
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LA SYMBIOSE
Il y a symbiose quand 2 personnes se comportent comme si elles ne formaient qu’une
seule personnalité.
P
A
E
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LES TRANSACTIONS
Quand 2 états du moi se rencontrent, ils échangent des transactions.
P
P
A
A
E
E
Les 3 types les plus courants de transactions sont :
• les transactions complémentaires ou parallèles
• les transactions croisés ou bloquantes
• les transactions cachées ou a double fond (ou piégées)
Dans une transaction parallèle, l’émetteur vise un Etat du
Moi chez le récepteur et c’est cet Etat visé qui répond
Ex : - Quelle heure est-il ?
- Il est 15 heures.
La communication est sans heurt et peut durer longtemps
Dans une transaction croisée, l’émetteur vise un Etat du Moi chez
le récepteur et ce n’est pas l’Etat du Moi visé qui répond. Il existe à
ce moment là une rupture de communication qui oblige l’émetteur
à se réajuster.
Ex : - Quelle heure est-il ?
- Va te faire voir ! Tu n’as qu’à avoir une montre !
(Réponse d’EAR)
Dans une transaction cachée, il existe à la fois un message verbal
et un message psychologique caché (non dit).
Ex : - Quelle heure est-il ?
Sous-entendu : « Vous êtes en retard. »
Parfois le message non dit est décodé par le récepteur, d’autres
fois non ; parfois il est crée par le récepteur alors que l’émetteur
n’en mettait pas.
Le but du travail sur les transactions est d’amener l’individu à communiquer
d’une façon claire avec le moins de messages non dits possibles.
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LES SIGNES DE RECONNAISSANCE
OU LES STROKES
LE STROKE : mot américain signifie tout à la fois donner un coup, donner une caresse. Les
coups ou les caresses sont utilisés dans un sens physique et psychologique.
Il y a différentes sortes de stimulation. Physique, verbale, non verbal. L’échange de strokes
constitue une activité humaine essentielle : nos comportements, habitudes ou caractères
sont des solutions que nous mettons en œuvre pour obtenir le plus de stimulations
possibles.
Les strokes sont transmis par un contenu, mais aussi par les gestes, le ton de la voix…etc.
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TABLEAU SYNTHETIQUE DES SIGNES DE RECONNAISSANCE
Types de signes de
reconnaissance
(+)
Favorise :
La construction de
la personne
L’expression de
l’identité
REUSSITE
L’AUTONOMIE
INCONDITIONNELS
concernent la personne,
l’« Etre »
Acceptation totale et
entière de la personne :
Je me respecte.
Je te respecte
Je m’aime.
Je t’aime.
La Personne est
reconnue dans sa
perception globale :
permet à la personne de
s’accepter et de s’aimer,
favorise la confiance en
soi.
Aide à la prise d’initiative
et de responsabilité.
Développe l’Autonomie.
« JE » Différent « TU »
(-)
DESTRUCTION de
la personne
CENSURE de son
Identité
ECHEC
CONDAMNATION
Ne reconnaît par la
personne (dans son
entier)
«Tu n’es pas comme je
voudrais que tu sois ».
Tu es nul, tu es bête.
Provoquent : les
situations et les
comportements qu’ils
veulent éviter.
Répétition de
comportements négatifs
et reprochés, car
l’important c’est d’être
reconnu.
L’enfermement dans des
jugements sans appel.
DEVALORISATION de la
personne
CONDAMNATION
CONDITIONNELS
Concernent les actes,
comportements, habitudes,
le « Faire »
Acceptation de ce que fait la
personne : d’un acte d’un
comportement, d’une
attitude, d’un travail…
La Personne est reconnue
pour ce qu’elle fait :
permet à la personne de
repérer ses capacités et ses
compétences.
Favorise la confiance en soi
et la progression de la
personne.
Développe les capacités.
Les compétences, l’efficacité
et la créativité sont utilisées
pour modifier dans le sens
indiqué. (Socialisation)
J’apprécie…
J’aime que tu…
Posent les limites et les
protections.
Indispensable pour la
progression de la personne
mais doivent être associés
aux signes de
reconnaissance positifs
(inconditionnel et
conditionnel).
Permet d’orienter le
changement de
comportement d’un travail,
d’une activité, d’une relation.
Utilisés modérément ils
participent au
développement de
l’autonomie de la personne.
Je n’apprécie pas …
Types de signes de
reconnaissance
(+)
Ne sont efficaces
que s’il y a à la base
un signe de RI +
Nécessaire à tout
processus de
développement.
Education.
Apprentissage
Evolution.
EFFICACITE
CREATIVITE
(-)
Ne sont efficaces
que s’il y a, à la base,
un signe de RI+
Nécessaire à tout
processus de
développement
Education
Apprentissage
Evolution
Utilisation modérée :
PROTECTION
CREATIVITE
ABUS :
Contrôle
Dépendance
ECHEC
Les parties colorisées montrent les parties potentiellement dommageables ;
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LES MESSAGES CONTRAIGNANTS
Apport original de Taibi Kahler et de Hedges Capers à l’Analyse Transactionnelle, les
messages contraignants sont au départ des Permissions que l’individu a reçues, mais
reçues et imposées en si grand nombre de fois qu’elles se sont transformées en contraintes.
Cinq messages contraignants ont été identifiés :
Fais plaisir : la personne désire plaire à tous ceux qui l’entourent ; elle s’hyper-adapte pour
ne pas être rejetée et/ou est continuellement en quête d’approbation.
Sois Fort : ici, rien ne doit transparaître des émotions et sentiments.
Sois Parfait : l’individu qui fonctionne avec ce message est à la recherche continuelle de la
perfection ; il ne délègue pas par peur que la tâche ne soit effectuée correctement ; comme il
n’arrive pas à être parfait, il est souvent enclin à faire des efforts pour y arriver.
Fais des Efforts : petit enfant, cet individu a été valorisé sur le fait d’essayer plutôt que
réussir ; devenu grand, il recherche par l’effort les gratifications d’autrui ; le but atteint est
sans importance, il faut peiner pour qu’il y ait de la valeur.
Dépêche-toi : la personne a appris qu’elle était acceptée à condition de faire vite. L’individu,
en enclenchant un ou plusieurs de ces messages entre dans son mini-scénario qui est une
séquence de comportement non OK qui se déroule en l’espace de quelques minutes, hors
de la conscience Adulte, et qui renforce ou fait avancer son scénario de vie.
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FAIRE FACE AUX CONFLITS ET AUX MANIPULATIONS
LES JEUX PSYCHOLOGIQUES
Le Jeu est une manipulation de la communication, hors de la conscience de l’Etat du
Moi Adulte ; c’est une série de transactions à messages cachés, progressant vers un
résultat bien défini, prévisible, dont le but en est un bénéfice négatif (irritation, colère,
tristesse…) : confirme nos croyances scénariques (notre position de vie).
Le Jeu est un moyen pour entrer en symbiose ; de même, une relation symbiotique
instaurée peut être le point de départ de jeux.
Le but des Jeux est de prendre en charge ou se faire prendre en charge sans faire
de demandes claires.
L’analyse des Jeux permet de repérer les différentes composantes et étapes et
conduit à trouver pour chacune des étapes des options de sortie positives, où l’Etat
du Moi Adulte est aux commandes.
Trois formules d’analyse existent :
La formule « J » de Berne :
Un attrape-nigaud + point faible = réponse + coup de théâtre + stupeur = bénéfice
négatif. L’attrape-nigaud ou appât est la transaction cachée où la personne fait
semblant de demander. Le point faible est l’idée que le récepteur se fait du rôle qu’il
doit jouer, ce qui entraîne sa réponse. Le coup de théâtre est une réponse
inattendue (changement de position) qui provoque la surprise (stupeur) ; en ce
moment de surprise est le moment de confusion et amène un sentiment de malaise =
bénéfice de sentiments parasites.
Le triangle dramatique de KARPMAN :
Il avance que toutes les fois que les gens jouent des jeux, ils adoptent l’un des trois
rôles scénariques suivants : Persécuteur, Sauveur ou Victime. Ces rôles sont non
authentiques (personnes réagissent au passé plutôt qu’à ici et maintenant).
Généralement quand quelqu’un joue un jeu, il part d’une position et passe ensuite à
une autre. Le coup de théâtre a lieu lors du renversement des rôles.
Les Etats du Moi :
Mise en jeu d’états du moi négatifs.
Un jeu peut avoir 3 degrés d’intensité :
Premier degré : socialement acceptable.
Second degré : les partenaires préfèrent le dissimuler au public.
Troisième degré : il se termine au tribunal, en salle d’opération, prison, morgue…
Le traitement des Jeux :
Il est du domaine de la thérapie. Au niveau social, lorsque le repérage est effectué, il
est possible de prendre une position « méta » et d’écouter, donner des signes de
reconnaissance positifs ou pratiquer l’humour sain.
Quelques dénominations de Jeux :
« regarde ce que tu m’as fait faire »
« oui …mais »
« cette fois je te tiens… »
« donnez-moi des coups de pied »
« Schlemiel »
Etc.
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LE SCENARIO DE VIE
Par Christine de SAINT PIERRE T.S.T.A - C
Le concept de scénario de vie est un concept fondamental en analyse transactionnelle.
Tous les concepts y sont reliés. Eric Berne y a consacré un livre intitulé « Que ditesvous après avoir dit Bonjour ? » (1)
C’est un concept que je vais décrire ici en y introduisant des éléments apportés par Bob
et Mary Goulding chefs de file de l’Ecole de Redécision.
DEFINITION DU SCENARIO
Eric Berne définit le scénario comme « un plan de vie en voie de réalisation, conçu par
le petit enfant sous la pression parentale. Il constitue la force psychologique qui pousse
la personne vers son destin, qu’elle le combatte ou qu’elle le présente comme émanent
de sa volonté ». (2)
Pour illustrer cette citation de Berne, je raconterai l’histoire d’une femme hospitalisée
dans mon service pour coups et blessures donnés par son ami et qui me disait avec
découragement « je ne comprends pas pourquoi je tombe sur des hommes qui me
battent ! J’aimerais en trouver un différent, mais je n’y arrive pas ». Cet aspect répétitif
et inéluctable me fit penser que cette personne continuait à suivre inconsciemment un
scénario construit antérieurement. En effet, en explorant son passé, il apparut qu’elle
avait grandi auprès d’un père alcoolique qui, selon ses propres dires, « l’aimait
beaucoup mais la battait ». La petite fille puis l’adolescente avait associé amour et
violence dans sa relation à un homme et la femme, qu’elle était aujourd’hui, continuait
malgré elle à rechercher et à vivre amour et violence, dans sa relation avec les hommes
qu’elle aimait.
Bob et Mary Goulding ont contribué de façon importante au développement de la
théorie du scénario en y intégrant le concept de responsabilité de la personne dans le
choix de ses décisions ; pour eux : « chaque enfant prend des décisions en réponse à
des messages réels ou imaginaires. De la sorte il « détermine » lui-même son
scénario ». (3)
ORIGINE DU SCENARIO DANS LES EXPERIENCES DE L’ENFANT
Dans les premiers temps de sa vie, le petit enfant n’a pas les moyens de répondre seul
à des besoins, ce sont ses parents ou les personnes qui l’entourent qui ont cette charge
et ces personnes, même si elles ont beaucoup de bonne volonté, peuvent ignorer un
besoin de l’enfant ou y répondre de façon inappropriée ou incomplète.
Or l’enfant pour vivre à essentiellement besoin d’amour, de protection, de cohérence. Si
ces besoins ne sont pas satisfaits, il entre en état de souffrance émotionnelle et de
déstabilisation psychique et physique.
Pour sortir de cet état, il interprète alors les situations vécues avec sa logique de petit,
(à partir de A1) (4) pour leur donner un sens acceptable.
Par exemple : Pierre a une maman distante ; lorsqu’il s’approche pour lui demander un
câlin, elle le repousse en lui disant que « ce n’est pas le moment ». Alors l’enfant
interprète l’attitude de maman « elle ne m’aime pas, je ne suis pas important pour
elle ». Pour survivre psychologiquement malgré cette interprétation, il décide « je n’ai
besoin de personne ». Il refoule alors la conscience de son besoin d’amour et adopte
un comportement de distance qui lui permet d’éviter le contact avec la souffrance.
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Les exemples ci-dessus illustrent la façon dont l’enfant construit un plan de vie ou
scénario à partir de ses expériences, de l’interprétation qu’il fait des événements vécus,
des décisions qu’il prend en fonction de ces interprétations et pour répondre à son
besoin immédiat de protection et de cohérence.
COMPOSITION DU SCENARIO
Le scénario se construit à partir de 4 éléments principaux illustrés par les matrices de
scénario ci-dessous. Ce sont : l’injonction, la contre-injonction, le programme, la
décision de survie.
Les injonctions sont des messages donnés sous forme d’interdits, non verbalement,
souvent avant 6 ans (préœdipiens), à partir de l’état du moi Enfant des parents. Elles
n’ont un effet que si l’enfant les accepte. Elles sont alors enregistrées dans P1.
Bob et Mary Goulding ont répertorié les 13 injonctions suivantes : (5)
« n’existe pas » ; « ne sois pas toi-même » ( « ne sois pas de ton sexe ») ; « ne sois
pas un enfant » ; « ne grandis pas » ; « ne réussis pas » ; « ne fais pas » ; « n’aie pas
de valeur » (« ne sois pas important ») ; « n’aie pas d’attache » ; « ne sois pas intime » ;
« ne sois pas sain (d’esprit ni de corps) ; « ne réfléchis pas (à tel sujet) » ; « ne pense
pas ce que tu penses (pense ce que moi je pense) » ; « ne sens pas (telle chose : peur,
colère, joie, tristesse etc…) ».
Gysa Jaoui a ajouté l’injonction « ne sache pas » (6)
Les contre-injonctions sont des messages donnés verbalement, souvent à un âge
post-œdipien, sous forme des préceptes moraux, à partir de l’état du moi Parent des
parents et figures parentales. Ces messages sont enregistrés dans l’état du moi Parent
P2 lorsque l’enfant a accepté de s’y conformer.
Taibi Kalher nomme cinq contre-injonctions (driver) (7) : « fais-moi plaisir » ; « sois
fort(e) » ; « fais effort » ; « sois parfait(e) » ; « dépêche-toi ».
Mary Goulding en ajoute une sixième « fais attention » qui accompagne dit-elle
l’injonction « ne fais pas » (8)
Le programme ou modèle technique parental indique à l’enfant comment faire pour
réaliser son scénario. Il est souvent enseigné par le parent du même sexe, à partir de
l’état du moi Adulte.
Lorsque l’enfant accepte, il est enregistré dans l’état du moi Adulte. L’enfant peut aussi
choisir son programme chez ses héros ou héroïnes favoris (personnages de lectures,
films, etc…)
La décision est l’élément déterminant du scénario. Elle est prise par l’enfant pour
survivre le mieux possible dans le monde qui l’entoure et malgré les injonctions. Les
décisions sont donc le résultat d’une adaptation. Elles restent fixées à l’âge ou l’enfant
les a prises et lui semble définitive alors qu’elles sont seulement appropriées sur le
moment. Elles vont plus tard limiter la personne dans ses comportements, pensées ou
sentiments.
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CONCLUSION
L’étude et l’analyse du scénario de vie permettent d’aider une personne à prendre
conscience des décisions prises à un moment de sa vie et qu’elle continue à suivre
même lorsqu’elle ne le veut pas.
Je trouve pour ma part intéressant dans ce travail de recherche d’aider le client à
découvrir la logique suivie dans la construction de son scénario et aussi quelles
compétences il a mises en place pour élaborer. Il peut alors utiliser ces compétences
de façon appropriée et puissante pour changer les décisions qui ne lui conviennent plus
et construire un nouveau plan de vie répondant à ses besoins actuels hors des limites
de son scénario, accédant ainsi à l’autonomie.
LA MATRICE DE SCENARIO
Figure parentale X
Figure parentale Y
P
P
A
A
E
P
E
A
E
Moi
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BIBLIOGRAPHIE ANALYSE TRANSACTIONNELLE
Les cycles de l’identité
Pamela Levin, Inter éd. Paris 1986, 254 p.
Naître gagnant
Muriel James, Inter. Ed. Paris 1979, 310 p.
L’Analyse Transactionnelle
Vincent Lehnardt, Retz. Paris 1980, 190 p.
Des Jeux et des Hommes
Eric Berne, Stock. Paris 1980, 215 p.
Que dites-vous après avoir dit
Bonjour ?
Eric Berne, Tchou. Paris 1977, 370 p.
Manuel d’Analyse Transactionnelle
Ian Stewart et Van Joines, InterEditions.
Coacher avec l'Analyse Transactionnelle Daniel Chernet, Eyrolles
Transactions
Gysa Jaoui et Marie-Claude Gourdin, InterEditions
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