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RAPPORT DE FIN DE SEJOUR ERASMUS – BOURSE EXPLORA SUP’ Nom : Galléan Margaux Pays : Allemagne Ville : Heidelberg Cursus : Médecine (3 e année) Durée : 1 semestre (hiver) : début septembre 2015– début février 2016 I) VIE PRATIQUE 1) Logement Pour ma part, je souhaitais dès le début louer une chambre meublée dans une colocation avec 2 à 4 autres étudiants (allemands ou internationaux) pour une durée de 5mois (du 1er septembre au 7février) et si possible située soit dans le quartier de ma fac (Neuenheim), soit dans le centre de la vieille ville (Altstadt). L’université d’Heidelberg propose des chambres dans une des nombreuses résidences étudiantes (la plupart étant situées directement sur le campus scientifique). Il nous suffit de remplir une fiche de choix (en fonction notamment du nombre de personnes avec qui on souhaite partager l’appartement, du prix, …etc.) envoyée par email quelques mois avant la rentrée. Cependant il est bien précisé qu’il n’y aura pas de places pour tous (« premier arrivé, premier servi. ») et qu’un email de confirmation ou non de la chambre nous sera envoyé début juillet (il me semble). Pour ma part, m’y prenant un peu tard, j’ai obtenu une réponse négative et je me suis alors retrouvée à devoir chercher un appartement par mes propres moyens à moins de deux mois de mon départ. En Allemagne (et notamment à Heidelberg), plusieurs sites internet de recherche de colocations (« WG » en allemand) existent mais un site simple à utiliser est particulièrement réputé : WWW.WG-GESUCHT.DE . 1 Ce site de référence en Allemagne est vraiment bien fait est très riche en annonces. De plus, beaucoup d’étudiants allemands sous-louent leur chambre (ce qui est légal en Allemagne) lorsqu’ils font par exemple un stage à l’étranger et le fait de ne vouloir louer que pour un semestre ne m’a pas vraiment posé problème dans mes recherches. J’ai alors envoyé des dizaines de mails par jour pendant l’été à de nombreuses annonces mais ayant eu très peu de retours j’ai finalement choisi une première colocation dans laquelle une allemande me sous-louait sa chambre (dans un appartement partagée avec deux autres allemandes de mon âge, située en plein centre de la vieille ville) pour le mois de septembre uniquement. Puis, pendant le mois de septembre, j’ai continué mes recherches de colocation (toujours sur WG-GESUCHT) pour la période d’octobre à février. Le fait d’être cette fois-ci sur place a été bien plus simple pour choisir car je pouvais alors visiter, rencontrer les autres colocataires et me rendre compte des distances par exemple. Finalement, j’ai trouvé ma seconde chambre mi-septembre, dans le même quartier que la première, dans un appartement partagé avec trois allemandes et j’y suis restée d’octobre à février. Enfin, au niveau des prix, il faut savoir qu’à Heidelberg les loyers sont assez élevés (je payais 420euros par mois) mais par contre je n’ai eu besoin d’acheter aucun matériel (meubles ou autres) supplémentaires et l’appartement était vraiment de qualité et très agréable à vivre : chambre de plus de 20 m²), le matériel (meubles :lit double, bureau, placards, commodes, tables.., matériels de cuisine, de ménage, lave-vaisselle, lave-linge, sèche-linge, … à disposition), l’emplacement de l’immeuble en plein centre de la vieille ville (« Altstadt »), à 50mètres de la Hauptstrasse (la plus grande rue piétonne d’Heidelberg),ce qui me permettait de faire beaucoup de distances à pied tout en étant à 3minutes à pied des bus qui me conduisaient à la fac de médecine(15minutes de trajet) et surtout la bonne entente avec mes trois autres colocataires allemandes qui m’ont de suite très bien accueillie. 2) Argent Je m’étais renseignée avant de partir sur les conditions de ma banque française et de mes paiements en Allemagne et j’avais alors décidé d’ouvrir un compte allemand sur place afin de faciliter les virements (des loyers par exemples) et de pouvoir retirer sans frais supplémentaires. Dès mon arrivée, j’ai alors ouvert un compte gratuitement à la SPARKASSE (comme la grande majorité des autres étudiants ERASMUS qui voulaient ouvrir un compte allemand) et durant tout mon séjour je n’ai alors utilisé que ma carte bancaire allemande. 3) Santé J’étais affiliée à la SMERRA comme sécurité sociale en France et bien que celle-ci propose des offres « Pack santé à l’étranger », je n’avais pas pris d’assurances supplémentaires. Néanmoins, il nous était obligatoire de demander notre Carte Européenne d’Assurance Maladie avant notre départ, afin de pouvoir notamment « payer » sur place d’éventuelles consultations/hospitalisations. 4) Télécommunications Arrivée en Allemagne, j’ai enlevé ma carte SIM française et je suis allée souscrire à un abonnement allemand (opérateur CONGSTAR) où j’étais prélevée tous les mois de 9,99euros, 2 cette somme me permettant d’avoir 100minutes d’appels, 100 sms mais surtout internet en continu sur mon téléphone. Sinon, beaucoup d’autres étudiants choisissaient de s’acheter des cartes prépayées (disponibles dans les supermarchés) et d’en racheter tous les mois. 5) Vie universitaire L’université d’Heidelberg propose vraiment un large panel de formations et de ce fait on trouve dans la ville différents campus étudiants comprenant chacun une bibliothèque ainsi qu’une « mensa » (sorte de restaurant universitaire de très bonne qualité et bon marché) pour la plupart. Etudiante en médecine, mes cours avaient lieu sur le campus scientifique situé dans le quartier de « Neuenheimer feld ». Cet immense campus regroupe toutes les formations de sciences (médecine, biologie, physique, chimie, mathématiques, …), une grande bibliothèque, une « mensa » en plein cœur du campus (avec notamment de nombreux petits cafés ou supérettes ), l’hôpital, de nombreuses résidences universitaires ainsi qu’un grand complexe sportif fait de plusieurs gymnases, piste d’athlétisme, stades,.. Au niveau des dates de cours, il faut savoir que les semestres sont décalés par rapport à ceux de ma faculté (Lyon Sud) et que mon semestre d’hiver s’est déroulé du 12 octobre jusqu’au 5 février (alors qu’à Lyon, le semestre avait lieu de septembre à janvier, je suis donc revenue à Lyon pour mon second semestre avec déjà cinq semaines de retard à rattraper). L’université d’Heidelberg propose pour 300 euros aux étudiants étrangers un stage d’allemand (que j’ai suivi et que je recommande vivement !) sur les quatre premières semaines de septembre. Ce stage nous permet non seulement de nous remettre à la langue allemande dans des petits groupes de niveau (d’environ 10 personnes) grâce à des cours de 4h environ tous les matins enseignés par un professeur allemand, mais surtout de rencontrer (presque) tous les autres étudiants étrangers de toutes nationalités. De plus, ce stage est reconnu par ma faculté et m’a permis de valider 8 ECTS sur les 30 à avoir pour valider le semestre. Enfin, le fait de n’avoir cours que les matins nous a aussi permis de profiter pleinement du mois de septembre pour visiter la ville, s’installer correctement tout en s’occupant des nombreuses démarches administratives et voyager un peu avant le début du semestre (Frankfurt, Stuttgart, l’oktoberfest à Munich, Würzburg, Berlin,… en sachant que toutes ces villes sont accessibles par des cars au départ d’Heidelberg , à des tarifs vraiment intéressants, ainsi l’aller/retour Heidelberg/Berlin nous a coûté moins de 50 euros par exemple). A la fin de ce stage, nous avons eu une semaine de « vacances » puis les cours ont débuté le 12 octobre. Etudiante en 3e année de médecine, j’avais choisi de passer trois matières à la suite (bacterio-viro-parasitologie les quatre premières semaines, puis pathologie les quatre semaines suivantes et pharmacologie les quatre dernières semaines), avec à la fin de chaque « bloc » de quatre semaines l’examen portant sur la matière, et pour mes deux dernières semaines j’avais décidé de faire un stage (« Rotation ») dans un service de chirurgie afin de pouvoir obtenir suffisamment de crédits (ECTS) pour valider mon semestre. 3 Bien qu’en étant étudiante en Erasmus, les cours m’ont quand même demandé beaucoup d’investissement. En effet, tous les cours (théoriques ainsi que travaux pratiques) sont en allemand, sont obligatoires (fiches de présence à signer tous les jours) et la note que je devais obtenir à chaque examen (60%) est la même que celle que doivent avoir les élèves allemands (en bref, il ne faut pas croire que le fait d’être en Erasmus rend plus facile la réussite des examens.) Bien que mon premier bloc fut assez difficile au début (le vocabulaire médical allemand mais aussi le fait d’être la seule étudiante Erasmus dans une classe de 70 étudiants allemands pendant les quatre premières semaines), j’ai quand même réussi à m’adapter assez vite, d’une part car la totalité des cours sont disponibles sur le site de la faculté et qu’une de mes colocataires, étudiante en 6e année de médecine, avait gardé ses anciens cours qu’elle m’a passés, et d’autre part car les étudiants se sont montrés très accueillants et m’ont bien aidée au début ; de plus, pour mes deux blocs suivants, je me suis retrouvée avec 4 autres étudiants Erasmus, ce qui m’a rassurée pour les blocs suivants. Enfin, l’université propose vraiment de nombreux loisirs aux étudiants ; ainsi toute l’année, des excursions par la fac sont organisées , généralement sur un ou 2 jours et pour souvent moins de 20euros ( Marchés de Noël de Nuremberg, Carnaval de Cologne, Munich,…) . De plus, l’université propose des sports toute l’année, tous les jours, à moindre coût, voire gratuits pour la plupart (zumba, danse, basket, football, course, natation, step, musculation, gymnastique, handball, badminton,…) et sans inscription préalable (il suffit juste de présenter sa carte étudiante et des chaussures propres) avant le début du cours. 6) Vie quotidienne Heidelberg est réputée pour être « la ville la plus chaude d’Allemagne » (ce qui m’avait un peu rassurée avant mon départ) et il est vrai que le climat ne m’a pas semblé tellement différent de celui de Lyon, et ce même en plein hiver. Ainsi, comme dans beaucoup de villes allemandes, la majorité des Allemands se déplacent à vélo (toute la ville comporte des pistes cyclables) toute l’année. En outre, la ville est très bien desservie par les nombreuses lignes de Bus ou tramway (et l’université propose aux étudiants des tarifs pour le semestre ; on peut alors pour 155euros acheter le « Semesterticket » qui nous permet d’utiliser en illimité toutes les lignes pendant six mois et donne aussi accès à des réductions sur de nombreux billets de train. Pour ma part, j’avais choisi d’acheter ce semesterticket, mais beaucoup d’autres étudiants Erasmus se sont achetés des vélos sur place et n’utilisaient alors quasiment pas les bus. De plus, il est très agréable de se balader dans la ville (vieille ville surtout) qui est connue pour être « LA ville Romantique » ; en effet les points de vue du vieux château, du « Philosophenweg », ou du Königstuhl ) que l’on peut atteindre en empruntant un ancien funiculaire)donnant sur le vieux pont, par exemple, ne laissent personne indifférent ! Enfin, la ville (et surtout la « Hauptstrasse ») dispose de tous les magasins nécessaires, typiques ou non, ainsi qu’une multitude de restaurants, cafés, bars,… (notamment dans la « untere Strasse » qui est le point de rendez-vous des Allemands lorsqu’ils sortent le soir). 4 Pour finir, voici un exemple d’une de mes journées types : lever vers 8h, trajet de 15minutes en bus, cours à la faculté de 9h jusqu’à 13h( plus ou moins), repas à la mensa du campus, retour chez moi ou bien dans une des bibliothèques de la ville (à savoir que la grande bibliothèque située à « Uniplatz » est vraiment exceptionnelle et vaut le coup d’œil !), puis généralement en fin d’après-midi je retrouvais des amis Erasmus et on passait le reste de la journée ensemble (ou bien avec mes colocataires). II) BILAN ET SUGGESTIONS Je voulais dans tous les cas partir en Allemagne, mais le choix de la ville s’est fait vraiment par hasard ; j’ai en effet pris contact avec une des seules étudiantes en médecine de ma faculté à être partie récemment en Allemagne qui m’a conseillé Heidelberg et m’a apporté toutes les informations nécessaires utiles avant mon départ(choix des cours, ville, documents importants, organisations,..). Pour avoir discuté avec beaucoup d’autres étudiants (en médecine ou non) partis en Erasmus, je pense sincèrement qu’Heidelberg est l’un des meilleurs choix à faire pour un séjour Erasmus; en effet, l’université y est la plus ancienne d’Allemagne et réputée mondialement (pour la médecine, les sciences, la littérature, la philosophie, etc..). Elle compte presque 30000 étudiants (faisant de la ville une véritable ville universitaire) dont 18% sont étrangers. De ce fait, on rencontre vite beaucoup d’autres étudiants Erasmus (français mais aussi italiens, espagnols, anglais, hollandais, belges, suisses, polonais, danois, suédois, et même hors accord Erasmus : américains, chiliens, chinois, coréens, japonais, …) et l’ambiance multiculturelle est vraiment ressentie. De plus, étant habituée à recevoir des étudiants étrangers, Heidelberg dispose de plusieurs organismes (tels que l’AEGEE ou bien l’ESN), tenus par des étudiants allemands, qui sont là pour nous aider dans nos recherches de logements, nos questions ainsi que pour organiser des évènements toutes les semaines (sortie, barbecue, randonnées, soirées, repas, visites,…). Si je devais donner quelques conseils pour « améliorer » ce semestre, je pense qu’il faut vraiment préparer ses choix de cours (« learning agreement ») quelques mois à l’avance (contrairement à ce que j’ai pu faire), histoire ne pas être perdu(e) quant aux choix et correspondances des cours avec ceux en France. Ensuite, il ne faut pas penser qu’en tant qu’étudiant Erasmus, les cours seront beaucoup plus simples qu’en France. Les cours du semestre demandent quand même pas mal de travail et de temps, et ce aussi car il faut d’abord comprendre les cours en allemand avant de pouvoir les apprendre. De plus, si je devais le refaire, je pense qu’il vaut mieux partir un an complet ; en effet la départ au bout d’un semestre arrive vraiment vite et le fait de recommencer directement les cours en France (avec du retard) n’a pas été simple. Concernant le niveau d’allemand, il n’y a pas besoin d’être bilingue mais le fait d’avoir étudié l’allemand au collège ou lycée reste évidemment un avantage majeur ! Au niveau du coût du séjour, cela n’a jamais été un problème, notamment grâce aux bourses reçues qui couvrent largement une grosse partie des frais. 5 Enfin, au niveau administratif (car oui, il faut savoir qu’il y a de nombreux documents à remplir avant, pendant et après le séjour), je ne me suis jamais sentie perdue , notamment grâce au soutien des coordinateurs français comme allemands qui se sont vraiment montrés disponibles lorsque j’avais besoin d’aide, et d’autre part grâce à l’aide des autres étudiants. En conclusion, je peux dire que ces quelques mois à l’étranger resteront l’une des meilleures expériences de ma vie : je pense être devenue beaucoup plus autonome, indépendante, moins mal à l’aise dans les situations d’inconfort (car la vie à l’étranger nous pousse à nous adapter au nouvel environnement) et surtout beaucoup plus sociable. Pourtant, même si quelques semaines avant mon départ, j’ai eu des hésitations quand à « l’utilité » de ce semestre et surtout la peur de me retrouver seule (j’étais la seule étudiante de ma fac à partir en Allemagne) dans un environnement inconnu, dans un pays où je ne parlais pas couramment la langue, je ne regrette absolument pas mon choix d’être partie. De plus, les efforts pour apprendre des cours de médecine dans une langue étrangère n’ont pas servi à rien puisque j’ai réussi à valider toutes mes matières sans rattrapage. Enfin, j’ai surtout rencontré énormément de gens et noué beaucoup de liens avec d’autres étudiants (allemands, français, ou autre) avec qui nous avons déjà prévu de nous revoir aux prochaines vacances. En dernier mot, je ne peux que conseiller à tous les autres étudiants intéressés par cet échange de ne pas hésiter à contacter les étudiants déjà partis et surtout de sauter le pas dans l’aventure Erasmus !! 6