DIPLOME d`OSTEOPATHE (DO )
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DIPLOME d`OSTEOPATHE (DO )
L'Institut Dauphine d'Ostéopathie INSTITUT DAUPHINE D'OSTEOPATH I E en partenariat avec le Federal European Register of Osteopaths Promotion 2014 MEM01RE n ° 74 présenté et soutenu publiquement le ........................... à Paris par Mlle PELOILLE Floriane, née le 06/05/1989 à Lagny-sur-Marne (77). Pour l'obtention du DIPLOME d'OSTEOPATHE (D.O.) Prise en charge des enfants présentant des Troubles et Déficits de l'Attention avec Hyperactivité (TDAH) en ostéopathie :étude de 5 cas Membres du jury Président Assesseurs Directeur du mémoire :Sophie AFON50, Ostéopathe D.O. L'Institut Dauphine d'Ostéopathie en partenariat avec le Federal European Register of Osteopaths Promotion 2014 MEM01RE n ° 74 présenté et soutenu publiquement le ........................... à Paris par Mlle PELOILLE Floriane, née le 06/05/1989 à La~ny-sur-Marne (77). Pour l'obtention du ,. DIPLOME d'OSTEOPATHE (D.O.) Prise en charge des enfants présentant des Troubles et Déficits de l'Attention avec Hyperactivité (TDAH) en ostéopathie :étude de 5 cas Membres du jury Président Assesseurs Directeur du mémoire :Sophie AFONSO, Ostéopathe D.O. Note aux lecteurs Ce mémoire a été réalisé dans le cadre de l'obtention du diplôme d'ostéopathe (D.O.)à l'Institut Dauphine d'Ostéopathie, à Paris. Toute reproduction ou utilisation de ce mémoire requiert l'autorisation préalable de son auteure et de l'Institut Dauphine d'Ostéopathie. Remerciements Je tiens avant tout à remercier Adrien, Tanguy, del,Iliès et Gaspard, sans qui ce mémoire n'aurait pas pu exister. Merci pour votre très grande coopération et pour tous ces moments partagés ... Merci également aux parents qui ont accepté que leur enfant participe à cette étude, qui m'ont fait confiance et accueillie chez eux, et qui ont tous rempli les questionnaires avec beaucoup de sérieux. Vous m'avez beaucoup apporté en partageant avec moi votre vécu, votre connaissance et votre expérience des Troubles et Déficits de l'Attention avec Hyperactivité. Je remercie bien sûr les enseignants de Gaspard, Iliès, Tanguy, Axel et Adrien, qui ont également accepté de remplir les questionnaires. Je remercie tout particulièrement Sophie Afonso, ma maître de mémoire, qui m'a conseillée et orientée afin de mener cette étude au mieux. Merci à tous les enseignants de l'Institut Dauphine d'Ostéopathie. Merci à Sophie Deloisy qui m'a permis d'entrer en contact avec mes patients. Enfin, je remercie ma famille, mes amis et mes camarades de l'IDO qui m'ont soutenue et aidée au cours des cinq dernières années, et particulièrement cette année. Sommaire Remerciements....................................................................................4 Sommaire.............................................................................................5 INTRODUCTION...............................................................................6 1. OBJECTIF :...............................................................................................6 2. DEFINITION DES TDAH :......................................................................9 3. EPIDEMIOLOGIE DES TDAH :............................................................9 4. SYMPTOMATOLOGIE DES TDAH:....................................................9 5. ETIOLOLOGIES DES TDAH :.............................................................15 6. MODES D'EVALUATION ET DE DIAGNOSTIC DES TDAH :.....18 7. PRISE EN CHARGE DES TDAH :.......................................................22 8. EVOLUTION DES TDAH :...................................................................30 9. PRISE EN CHARGE DES TDAH PAR LES THERAPIES MANUELLES AUJOURD'HUI :...................................................................31 MATERIEL.......................................................................................33 1. 2. 3. MODE DE RECRUTEMENT :..............................................................33 POPULATION :.......................................................................................34 CRITERES D'EVALUATION :.............................................................35 METHODE........................................................................................39 1. 2. 3. 4. ORGANISATION DES SEANCES:.....................................................39 DEROULEMENT DES SEANCES :.....................................................39 DISTRIBUTION DES QUESTIONNAIRES DE CONNERS :..........63 RELEVÉ DES RÉPONSES AUX QUESTIONNAIRES :...................64 RESULTATS.....................................................................................65 1. RÉSULTATS DES DYSFONCTIONS OSTEOPATHIQUES TROUVEES:...................................................................................................65 2. RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES :...........................................65 DISCUSSION....................................................................................71 1. ANALYSE DE LA POPULATION :.....................................................71 2. ANALYSE DES DYSFONCTIONS OSTEOPATHIQUES PRESENTES:..................................................................................................77 3. ANALYSE DES RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES :...............80 4. ANALYSE DES LIMITES DE CETTE ÉTUDE :...............................85 5. CONCLUSION :......................................................................................88 ACRONYMES...................................................................................89 BIBLIOGRAPHIE............................................................................90 TABLE DES MATIERES................................................................92 ANNEXES..........................................................................................95 E INTRODUCTION 1. OBJECTIF Le Trouble et Déficit de l'Attention avec Hyperactivité, communément appelé TDAH ou hyperactivité, est de plus en plus évoqué afin d'expliquer le comportement difficile de certains enfants, leur manque d'attention et leur agitation permanente, en famille ou à l'école. Il y aurait douze millions d'enfants diagnostiqués TDAH dans le monde. Le TDAH touche 5% de la population française. 1 Le TDAH est un syndrome, un trouble, répondant à certains critères bien précis, et pouvant nécessiter un traitement médicamenteux loin d'être anodin, puisqu'il s'agit de psychostimulants appartenant à la classe des stupéfiants. Ces médicaments sont constitués à partir d'une molécule, le méthylphénidate, et le plus connu d'entre eux porte le nom de Ritaline~. Ainsi, il est primordial de bien identifier la limite entre un enfant présentant un TDAH et un enfant présentant une agitation motrice un peu supérieure à la normale, ou des difficultés de concentration, mais non pathologiques. Le TDAH entraîne une souffrance considérable, tant pour l'enfant luimême que pour son entourage, familial ou social. L'enfant subit les conséquences psychologiques, scolaires et sociales de ce trouble. Il ressent sa différence, se sent rejeté par tous, mis à l'écart, il devient souvent la "bête noire" de sa classe. Il souffre de difficultés d'apprentissage dues à son manque de concentration, ce qui peut entraîner des retards, voire des situations d'échec scolaire. Il rencontre de grandes difficultés d'intégration car son impulsivité et ses crises de colère font qu'il ne respecte pas toujours les consignes et ne sait pas s'arrêter quand on le lui dit :ses camarades peuvent avoir tendance à ne plus l'accepter dans leurs jeux, ou à se moquer de lui à cause de ses difficultés 'http://www.has-sante.fr/portaiUupload/docs/application/pdf/2013-02/trouble-de-]attention-delenfant note_de_cadrage.pdf consu]té le 17/04/2014 0 scolaires. Il a tendance à avoir une faible estime de lui-même. Il lui arrive de se mettre en danger par ses réactions impulsives, ne réfléchissant pas aux conséquences de ses actes. Les parents doivent apprendre à gérer cet enfant "agité" ils sont confrontés au regard des autres qui jugent souvent que c'est un enfant "mal élevé", ils doivent surveiller leur enfant en permanence car il peut à tout moment mettre sa vie en danger, et ils sont parfois jugés responsables de l'état de santé de leur enfant. Ils font face aux difficultés d'apprentissage de leur enfant, à ses échecs scolaires, ils consacrent tout leur temps à l'accompagner chez différents spécialistes: pédopsychiatre, psychologue, orthophoniste, psychomotricien, etc: La fratrie doit quant à elle apprendre à grandir avec ce frère ou cette soeur différent(e), accepter cette différence et le regard des autres. Le TDAH peut être à l'origine d'une mésentente familiale si l'enfant est mal toléré, s'il ne respecte pas les limites de chacun. On peut également être confronté à des jalousies entre frères et soeurs si l'enfant attire toute l'attention de ses parents et accapare tout leur temps libre. Enfin, au sein de sa classe, l'enfant est souvent stigmatisé par l'enseignant qui le punit fréquemment car il est trop agité, ne tient pas en place, dérange ses camarades, parle tout le temps, s'oppose a~ consignes. De plus, il est considéré comme un mauvais élève car il présente de nombreuses lacunes dans l'apprentissage, liées à son manque d'attention. Ses camarades quant à eux peuvent rejeter l'enfant qui est identifié comme "l'élément perturbateur" de la classe, car il les dérange, il ne connaît pas ses limites notamment dans les jeu, et est souvent puni. Il peut également présenter un trouble psychomoteur qui le dérange dans des activités de la vie quotidienne. Pour l'ensemble de la classe, les conditions de travail peuvent s'en trouver fortement perturbées. A l'âge adulte, ces personnes présentant un TDAH durant l'enfance peuvent devenir des personnes "instables", tant sur le plan personnel que professionnel. En effet, nombreux d'entres eux divorcent, changent fréquemment d'emploi car ils ne supportent pas les ordres, présentent des troubles attentionnels. 7 Le TDAH est donc un réel enjeu de santé publique, tant par les effets néfastes qu'il a sur les patients et leurs entourages, que par les coûts des différents traitements mis en place (médicaments, psychiatre, psychologue, orthophoniste, psychomotricien...), et par les conséquences que cette maladie a sur les patients une fois adultes. Un rapport de l'INSERM établi en 2001, sur le dépistage des troubles mentaux en France, considère la prise en charge du TDAH parmi les plus lourdes en termes de santé publiques. Le TDAH n'a pas d'étiologie spécifiquement reconnue, et différentes hypothèses sont aujourd'hui émises. Nous nous sommes demandés si certaines dysfonctions ostéopathiques pouvaient être retrouvées fréquemment dans ce trouble. La prise en charge des personnes ayant des TDAH est pluridisciplinaire médicamenteuse, psychologique, psychomotrice, orthophonique. Aelles-toutes, ces thérapies parviennent à améliorer les conditions de vie des enfants souffrant de TDAH, ainsi que celles de leur entourage, mais le trouble reste malgré tout encore présent et relativement envahissant. Aujourd'hui, de plus en plus de médecins préconisent aux enfants atteints de TDAH d'avoir recours à l'ostéopathie en complément de tous les autres aspects de leur traitement. C'est pourquoi nous nous sommes interrogés sur l'effet que l'ostéopathie pouvait avoir sur des enfants souffrant de TDAH, non pas afin de soigner totalement ce trouble, mais au moins de soulager les effets de celui-ci :améliorer l'attention et donc l'apprentissage ?Diminuer l'hyperactivité et l'impulsivité afin qu'il s'intègre mieux dans son environnement familial et social ? C'est ce que nous avons cherché à comprendre grâce à cette étude, en prenant en charge cinq enfants souffrant de TDAH. IZ n ÿ a pas de réussitefacile ni d'échecs définitifs. - Marcel Proust Vaut mieux construire un enfant que de réparer un adulte - Louise Paquette, orthopédagogue 'Wodon I., Déficit de l'attention et hyperactivité chez l'enfant et l'adolescent, Mardaga,2009, p 12 8 2. DEFINITION DES TDAH TDAH signifie Trouble et Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité. Il est également appelé syndrome hyperkinétique de l'enfant, mais on parle plus communément d'enfants hyperactifs. C'est un trouble du développement qui associe une hyperactivité motrice à un comportement impulsif et à un trouble de l'attention. 3. EPIDEMIOLOGIE DES TDAH Ce trouble touche 5%des enfants d'âge scolaire 1 : le diagnostic est le plus souvent posé entre six et douze ans, car les troubles de l'attention se dévoilent lors de l'entrée au CP. Il y a une nette prépondérance masculine : de deux à quatre garçons pour une fille dans la population générale, et neuf garçons pour une fille dans la population qui consulte. Les filles seraient sous-diagnostiquées car elles présenteraient un sous-type inattention, alors que les garçons présenteraient plus souvent un sous-type mixte ou hyperactif-impulsif, ce qui rend leur trouble plus "bruyant", et amène les parents à consulter 2. 4. SYMPTOMATOLOGIE DES TDAH: "L'enfant atteint de ce syndrome ne tient pas en place. Il s'agite perpétuellement sur sa chaise, ne peut rester assis à table, se lance dans des activités physiques dangereuses, a des gestes maladroits. Chez lui comme à l'école, il a un comportement généralement impulsif et indiscipliné, n'attend pas son tour dans les jeux. Il passe rapidement d'une activité, qu'il laisse inachevée, à une autre, se montrant incapable de fixer longtemps son attention et de se concentrer durablement sur une tâche. Il est mal toléré par son entourage en raison de ses 'http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-02/trouble-de-lattention-delenfant note de cadrage.pdf consulté le 17/04/2014 Z Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 39-40 E fluctuations d'humeur, de son intolérance aux frustrations, de ses accès de colère. Les troubles débutent généralement avant l'âge de quatre ans et durent pendant toute l'enfance, s'atténuant souvent à la puberté. Ils s'accompagnent dans certains cas de problèmes spécifiques d'apprentissage tels que la dyslexie ou la dysorthographie." ~ Les symptômes prédominants sont regroupés en différentes catégories et forment la triade de diagnostic selon les critères de l'échelle DSM-IV 2 • l'inattention; • l'hyperactivité; • l'impulsivité. Les symptômes vont s'exprimer de façons différentes en fonction de l'âge, et peuvent se modifier dans le temps. On peut observer différents sous-types cliniques de TDAH • sous-type inattention ; • sous-type hyperactif-impulsif; • sous-type mixte(symptômes d'inattention et d'impulsivité-hyperactivité). Initialement, c'est l'hyperactivité qui alarme les parents et les enseignants de maternelle. Ce sont des enfants qui courent partout et ne s'arrêtent jamais. Puis à l'entrée en CP, leurs troubles de l'attention peuvent être responsables de troubles de l'apprentissage. D'autres symptômes et troubles peuvent être associés à cette triade de diagnostic dans plus de 50% des cas. 41. L'inattention L'inattention est le passage rapide d'une activité à une autre, et est marquée par une grande distractibilité. Les enfants se lassent vite, et éprouvent des ~ Larousse Médical, édition 2009, p. 918 Z Revue ANAE - Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l'Enfant - numéro spécial L'enfant avec Hyperactivité et Déficits associés, septembre 1996 10 difficultés à effectuer les tâches demandées, à l'école ou à la maison. Ils sont rêveurs et perdent ou oublient leurs affaires.~ Les critères de l'échelle DSM-IV concernant l'inattention sont a) L'enfant échoue à poser une étroite attention pour des détails ou fait des fautes d'inattention pour les devoirs, au travail, ou dans d'autres activités. b) Il a souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux. c) Il a souvent l'air de ne pas écouter ce qu'on lui dit. d) Il a souvent du mal à se conformer aux directives venant d'autrui, n'arrive pas à finir ses devoirs de classe, les corvées ou les tâches à son travail (non dû à un comportement oppositionnel ou à un manque de compréhension). e) Il a souvent des difficultés à organiser son travail et ses activités. fl Il évite souvent, n'aime pas ou se retient d'entreprendre des travaux qui nécessitent un effort mental soutenu (devoirs à la maison). g) II perd souvent des objets nécessaires à son travail ou à ses activités (jouets, crayons, livres, outils). h) Il est facilement distrait par des stimuli externes. i) Il est souvent négligent dans ses activités quotidiennes. 4.2. L'hyperactivité L'hyperactivité est l'incapacité et la difficulté à rester en place dans une situation où il y a une contrainte. Cette agitation permanente est désorganisée, sans but. 2 Les critères de l'échelle DSM-IV concernant l'hyperactivité sont a) L'enfant agite souvent ses mains et ses pieds ou se tortille sur sa chaise. b) Il a souvent du mal à rester assis quand on le lui demande (à l'école). 'Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperactif?, Odile Jacob, 2007, p. 31-32 2 Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 30 11 c) Il court souvent çà et là ou saute exagérément dans les situations où cela n'est pas approprié (chez les adolescents ou les adultes, ce signe peut se limiter à un sentiment subjectif d'agitation). d) Il a souvent du mal à jouer ou à avoir des loisirs en silence. e) Il est souvent sur la brèche et agit souvent comme "dirigé par un moteur". fl Il parle souvent trop. 4.3. L'impulsivité L'impulsivité est l'intolérance à l'attente, la difficulté à penser le temps, les successions d'actions, la difficulté à planifier. Ces enfants n'anticipent pas le danger et les conséquences négatives, d'où la mise en danger possible. Ils nécessitent une surveillance permanente.' Les critères d'impulsivité selon l'échelle DSM-IV sont a) L'enfant se précipite souvent pour répondre a~ questions sans attendre qu'on ait terminé de les poser. b) Il a souvent du mal à attendre son tour. c) Il interrompt souvent autrui ou impose sa présence (fait irruption dans les jeux ou les conversations). 4.4. Autres manifestations et troubles associés:2 A l'âge scolaire, deux enfants hyperactifs sur trois présentent au moins un autre trouble psychiatrique associé. La présence de ces autres troubles va influencer le comportement de l'enfant, le pronostic quant à l'évolution du TDAH, mais également sa prise en charge. • Les Troubles Oppositionnels avec Provocation(TOP) C'est un ensemble de comportements d'opposition, de désobéissance, de provocation, et d'hostilité envers les adultes et ses camarades. Ils touchent 3 à ~ Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, ~31 Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 32-34 et p.56-60 12 50% des enfants atteints de TDAH contre 1 à 9 % de la population générale. Les enfants souffrant de TOP refusent les compromis et ont des difficultés à respecter les règles de vie en groupe, ils nient la responsabilité de leurs actions et parfois reportent la faute sur les autres. Ils ont des crises de colère fréquentes et prolongées, semblent prendre plaisir à agacer et provoquer les autres, sont intolérants à la frustration et facilement susceptibles. • Le trouble des conduites Ce sont des comportements agressifs (bagarres, menaces, intimidations) au sein de la famille et de l'école. On note de la cruauté envers les gens ou les animaux, la destruction délibérée, le vol, la fraude, jusqu'à des blessures graves. Les personnes souffrant de ce trouble sont impatientes, susceptibles, imprévisibles, et acceptent mal la critique. Ils expriment peu de remords ou de culpabilité. L'association du TDAH avec le TOP et le trouble des conduites est plus fréquente chez les garçons que chez les filles, et a plus souvent lieu dans le soustype hyperactif-impulsif. Ces troubles engendrent d'importantes difficultés relationnelles, et leur présence aggrave le pronostic de guérison du TDAH. • Les troubles de l'apprentissa Ils touchent 10 à 92 %des enfants souffrant de TDAH,contre 2 à 5% de la population générale. Ils correspondent à un trouble du développement ✓ du langage oral: difficultés syntaxiques, de planification, d'organisation du discours ; ✓ du langage écrit: difficultés d'acquisition de la lecture (dyslexie), de l'orthographe (dysorthographie), de l'écriture (dysgraphie) à cause d'un contrôle du geste moteur de mauvaise qualité responsable d'un graphisme altéré ; ✓ de l'arithmétique: troubles spécifiques du calcul (dyscalculie). • Les troubles de l'humeur Il s'agit généralement d'un trouble dépressif, touchant jusqu'à 38 %des enfants atteints de TDAH, contre 3 %dans la population générale. L'enfant est 13 triste, a tendance à s'isoler. Il y a une chute des résultats scolaires, une modification du sommeil et de l'appétit. • Les troubles arixieux Ils touchent 25 %des enfants atteints de TDAH, contre 5 %dans la population générale. Différents troubles ax~ieux sont observés l'angoisse de séparation (des personnes auxquelles l'enfant est particulièrement attaché); ✓ l'ar~iété généralisée (souci excessif ou non réaliste pour les évènements futurs). • Les troubles du sommeil Il peut y avoir une agitation motrice durant le sommeil, pouvant conduire à des difficultés d'endormissement et à une altération du sommeil. • Les tics Ils peuvent être moteurs ou vocaux, soudains, rapides, récurrents. Ils peuvent être exagérés par le stress et atténués par des activités absorbantes (lecture,jewc). • L'intolérance à la frustration L'enfant souffrant de TDAH éprouve des difficultés à se plier aux demandes des adultes, à suivre les règles. II a un comportement dominateur et essaie toujours d'imposer sa volonté. Il est autoritaire avec ses parents et avec les autres enfants. Si on lui refuse quelque chose, il se met immédiatement en colère. • Une réactivité émotionnelle forte C'est un enfant "à fleur de peau", qui exprime une réactivité émotionnelle particulièrement forte. Il est hypersensible, avec des fluctuations d'humeur imprévisibles, parfois extrêmes. Il est très sensible a~ remarques d'autrui et pleure facilement. 14 • Les difficultés avec les autres L'enfant souffrant de TDAH a souvent des difficultés de communication avec les autres. Il éprouve des difficultés à reconnaître les sentiments des autres et à se mettre à leur place, notamment dans les conflits. Il en résulte une insertion sociale difficile et des difficultés relationnelles. Il a souvent peu de copains et est rarement invité aux anniversaires. • Un manque d'estime de soi Il a une mauvaise image de lui-même, notamment à cause des remarques négatives émises par son entourage, parents, enseignants, camarades. 5. ETIOLOLOGIES DES TDAH "Ce syndrome procède à la fois de facteurs liés au développement (prédisposition génétique, facteurs anténatals) et de facteurs environnementaux (notamment psychologiques)." ~ En effet, dans la littérature médicale, différentes étiologies sont évoquées pour expliquer les Troubles et Déficits de l'Attention avec ou sans Hyperactivité. 5.1. Origine cérébrale Des études IRM mettent en évidence des anomalies de structure dans plusieurs régions cérébrales, ainsi qu'un volume cérébral réduit de 4 à 5%,ce qui appuie l'hypothèse d'un trouble précoce du neuro-développement. 2 De plus, il y aurait au niveau cérébral un trouble des mécanismes de régulation ou de contrôle qui permettent une adaptation optimale du comportement de l'individu à son environnement. Les individus souffrant de TDAH auraient un faible tai des neurotransmetteurs en jeu dans ce système de régulation la noradrénaline et la dopamine. Cela entraîne un trouble des ~ Larousse Médical, édition 2009, p. 9l8 Z Purger-Ouakil D. et al., Le trouble déficitaire de l'attention-hyperactivité(TDAH)chez l'enfant et l'adolescent, Annales médico-psychologiques 164, 2006, p.70 15 fonctions exécutives permettant l'anticipation, la planification et le contrôle des impulsions.l Ainsi, chez l'enfant atteint de TDAH, il n'y a pas de sélectivité de l'information :les voix, les bruits de règles tombant sur le sol, les bruits extérieurs, arrivent au "même niveau" dans son cerveau. L'enfant ne parvient pas à trier ces différentes informations et à se concentrer sur un but précis. De plus, le système de contrôle de l'activité motrice se situerait dans la même zone du cerveau, ce qui explique que l'inattention et l'hyperactivité soient dei symptômes associés. Il en est de même pour l'impulsivité qui est liée à un court-circuit du traitement de l'information. 2 Certains de ces enfants présenteraient une perturbation dans le cortex frontal et dans les parties basales du cerveau, or cette région du cerveau est essentielle pour la mémoire de travail et pour le contrôle volontaire des mouvements.3 5.2. Combinaison de facteurs génétiques et environnementaux • Facteurs génétiques Les TDAH présentent une forte vulnérabilité génétique. L'héritabilité (ressemblance d'individus apparentés, pour un caractère donné, due à des causes génétiques ou environnementales) est estimée à 80 %,et les gènes de vulnérabilité enjeu seraient ceux impliqués dans le fonctionnement dopaminergique. 4 Ce trouble est cinq fois plus fréquent chez les apparentés au premier degré d'une personne souffrant de TDAH que dans la population générale. 5 'Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 78 z Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 82 3 Lagercrantz H.,Le cerveau de l'enfant, Odile Jacob, 2005, p. 204 4 Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, ~79 Purper-Ouakil D. et al., Le trouble déficitaire de l'attention-hyperactivité(TDAH)chez l'enfant et l'adolescent, Annales médico-psychologiques 164, 2006, p.70 16 • Facteurs environnementaux : 1 Il existe également d'autres facteurs de risque potentiels, mais aucun n'est une condition nécessaire ou suffisante pour développer un TDAH. Il s'agit de ✓ une grossesse compliquée ou un accouchement difficile un âge avancé de la mère, une toxémie gravidique, un travail long ou une détresse néonatale sont souvent retrouvés dans l'historique des enfants atteints de TDAH ; ✓ un conflit familial chronique ou un manque de cohésion familiale cela favoriserait la survenue de troubles psychiatriques mais ce n'est pas spécifique des TDAH. Combinaison de facteurs eg'nétiques et environnementaux • Il semblerait qu'on trouve une combinaison de facteurs héréditaires et environnementa~ à l'origine du TDAH, par exemple une mère qui fume pendant la grossesse et un antécédent familial de TDAH.2 Des études montrent également que l'interaction de mécanismes psychosociaux avec le génotype favoriserait l'apparition des TDAH. 3 En conclusion, deux points de vue s'affrontent quant à l'étiologie des 1 t.. • le point de vue américain qui considère que le TDAH est dû à une anomalie neurologique, et qui préconise donc une prise en charge médicamenteuse quasiment systématique ; • le point de vue européen qui considère que le TDAH est principalement dû à des facteurs environnementaux, essentiellement psychologiques. 'Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 79-80 z Lagercrantz H., Le cerveau de l'enfant, Odile Jacob, 2005, p. 204 3 Nigg J., Nikolas M., Burt S.A.,"Measured gene-by-environment interaction in relation to Attention-Deficit / Hyperactivity Disorder"; Journal ofthe American Academy ofChild and Adolescent Psychiatry; Volume 49, numéro 9, septembre 2010, p. 863-873 17 6. MODES D'EVALUATION ET DE DIAGNOSTIC DES TDAH "Afin d'éviter l'échec scolaire et l'inadaptation sociale, il est nécessaire de faire examiner l'enfant au plus tôt par une équipe médicale spécialisée (pédopsychiatre, psychologue pour enfants, orthophoniste). Celle-ci évaluera l'importance du handicap en fonction d'un bilan global (existence éventuelle de troubles associés)." 1 Le plus souvent, c'est le comportement de l'enfant à la maison et à l'école qui incite les parents à consulter un professionnel de santé. Différents signes peuvent les alerter :les difficultés de concentration de l'enfant, ses problèmes d'attention, son agitation permanente,"comme un moteur", son impulsivité. Le diagnostic est difficile à poser car pris indépendamment, de nombreux symptômes peuvent se retrouver chez des enfants non-atteints de TDAH. De plus, le comportement de l'enfant peut varier d'une situation à une autre, et souvent plusieurs consultations chez un pédopsychiatre sont nécessaires avant que celui-ci puisse conclure au diagnostic de TDAH. Le pédopsychiatre évaluera l'intensité du trouble, et la présence de troubles associés, afin de prescrire une prise en charge adaptée à l'enfant. Le diagnostic repose sur un examen clinique, mais aussi sur des bilans complémentaires. 6.1. Evaluation clinique : ~ Celle-ci se fonde sur les entretiens avec les parents, avec l'enfant lui-même, et sur les observations des enseignants. Cela apporte des données différentes mais néanmoins complémentaires sur le comportement de l'enfant dans différentes situations. L'entretien avec les parents permet de connaître l'intensité, la fréquence et la chronologie des symptômes. Il renseigne également sur le retentissement de ce trouble sur la famille. Larousse Médical, édition 2009, p. 918 z Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 43-45 18 L'entretien avec l'enfant renseigne principalement sur la façon dont l'enfant vit ses difficultés. Parfois, cet entretien est difficile car l'enfant éprouve des difficultés à verbaliser ses problèmes. De nombreux enfants souffrant de TDAH n'ont pas conscience de leur trouble, et ne comprennent donc pas pourquoi leurs parents les amènent en consultation. L'observation de l'enfant est souvent trompeuse :généralement, lors du premier entretien, l'enfant est posé car il se trouve dans une situation nouvelle et intéressante. Les symptômes sont donc peu visibles. C'est pourquoi plusieurs consultations sont parfois nécessaires avant de poser un diagnostic. Les informations données par les enseignants renseignent sur le comportement de l'enfant à l'école, où les symptômes se trouvent souvent exacerbés. De plus, leurs observations sont souvent objectives car ils observent dans les mêmes circonstances des enfants du même âge et de même sexe. Ainsi, leurs remarques prennent en compte un comportement de référence. Ils peuvent évaluer les capacités d'attention et d'apprentissage de l'enfant, mais également son comportement avec des enfants de son âge et avec les adultes. 6.2. Echelles d'évaluation de Conners: ~ Le Docteur C. Keith Corners est un médecin américain s'étant beaucoup intéressé aux TDAH et autres troubles de l'enfance. Les échelles d'évaluation de Corners sont un complément de l'examen clinique et permettent de quantifier la fréquence et l'intensité des symptômes. Elles ont été développées et validées aux USA, traduites en français et sont fréquemment utilisées pour évaluer les TDAH. Il existe un questionnaire pour les parents et un questionnaire pour les enseignants, ce qui permet de connaître le comportement de l'enfant à un moment donné dans différentes situations (maison, école). Chaque questionnaire est composé de différents items illustrant des situations de la vie quotidienne, et la personne évaluant l'enfant cote chaque item de 0 à 3 en fonction de la fréquence à laquelle celui-ci est vrai pour l'enfant ~ Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 45-46 19 • 0 pour "jamais" ; 1 pour "un peu vrai, à l'occasion" ; • • 2 pour "moyennement, assez vrai" ; • 3 pour "souvent, très vrai". Chaque item est rattaché à un symptôme du TDAH ou à un trouble associé, et la moyenne de toutes ces notes permet d'établir un score pour chaque symptôme et donc de le quantifier. Il existe différentes versions de chaque questionnaire, plus ou moins longues, selon les versions (première version en 1978 avec un questionnaire de 48 items pour les parents, deuxième version en 1997 avec un questionnaire de 80 items pour les parents). Pour chacune de ces échelles, un regroupement de dix items permet de quantifier un index d'hyperactivité ou index de Corners. 1 D'autres échelles d'évaluation telles que l'ADHD Rating Scale ou les Echelles de situation de Barkley sont moins validées, et utilisées principalement pour la recherche clinique. 6.3. Echelle DSM-IV : 2 Le diagnostic de TDAH peut être posé par un pédopsychiatre au travers des critères de l'échelle DSM-N si • il existe au moins six des critères d'inattention (répertoriés en 4.1.) ou au moins six des critères d'impulsivité-hyperactivité (répertoriés en 4.2. et 4.3.) depuis au moins six mois à un niveau inadapté et incompatible avec le niveau de développement ; • des symptômes d'hyperactivité-impulsivité ou d'inattention responsables de la détérioration étaient présents avant l'âge de sept ans ; • des conséquences de ces symptômes sont présents dans deux situations ou plus (par exemple à l'école, au travail et à la maison); 'http://tdahbe.files.wordpress.com/2013/02/snap_french.pdf consulté le 12/02/2014 ' ANAE - Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l'Enfant - numéro spécial L'enfant avec Hyperactivité et Déficits associés, septembre 1996 20 • il existe une détérioration clinique évidente dans le fonctionnement social, scolaire ou professionnel ; • les symptômes ne sont pas secondaires à des troubles envahissants du développement, à une schizophrénie ou à d'autres troubles psychotiques, et ne peuvent pas être expliqués par un autre trouble mental (trouble de l'humeur, a~iété,trouble dissociatif ou trouble de la personnalité). 6.4. Le bilan psvcholo~ique : ~ Ce bilan est réalisé par un psychologue et apprécie le fonctionnement cognitif de l'enfant. Différentes échelles sont utilisées : WPPSIR pour les enfants de 4 à 6 ans, et le WISC-IV pour les enfants de 6 à 17 ans. Le WISC-IV est réparti en quatre indices • l'indice de compréhension verbale (ICV) évaluant le raisonnement, la compréhension, la conceptualisation ; • l'indice de raisonnement perceptif (IRP) évaluant le raisonnement perceptif et l'organisation ; • l'indice de mémoire de travail (IMT) évaluant l'attention, la concentration, la mémoire de travail ; • l'indice de vitesse de traitement (IVT) évaluant la vitesse de traitement au niveau intellectuel et au niveau graphomoteur. 6.5. Les tests d'attention :z Ils objectivent les déficits cognitifs dans des conditions standardisées, mais sont principalement utilisés dans un but expérimental et de recherche, et plus rarement dans un but de diagnostic. 'Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, 54 Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 54 21 6.6. L'examen orthophonique Cet examen permet de diagnostiquer la présence de troubles de l'apprentissage associés qui sont présents chez 10 à 92 %des enfants atteints de TDAH. Il permet de rechercher des difficultés au niveau de l'attention visuelle ou auditive, de repérer un trouble spécifique du langage tels que la dyslexie ou la dysgraphie, et d'évaluer le retentissement de ce trouble. 6.7. L'examen psychomoteur : ~ Cet examen recherche des difficultés praxiques, c'est-à-dire dans la coordination normale des mouvements. Il permet de distinguer des problèmes de régulation comportementale et gestuelle fréquents chez les enfants souffrant de TDAH des difficultés de coordination des mouvements,comme la dyspraxie. 7. PRISE EN CHARGE DES TDAH Le traitement des TDAH est pluriel il repose à la fois sur une psychothérapie, de l'enfant et de sa famille, et sur la possible mise en place d'un traitement médicamenteux (il s'agit d'un psychostimulant dont la molécule active est le méthylphénidate). Acela peuvent s'ajouter des rééducations orthophoniques et psychomotrices selon les troubles associés au TDAH. La prise en charge thérapeutique doit être adaptée à chacun en tenant compte de l'âge, de la sévérité des symptômes et de l'impact sur l'environnement familial et scolaire. L'enjeu de la prise en charge est à la fois de diminuer les symptômes, mais aussi de permettre à long terme un meilleur fonctionnement adaptatif social. Selon un rapport de l'INSERM établi en 2009, le TDAH est une des pathologies pour lesquelles le dépistage précoce permet la mise en place rapide de stratégies thérapeutiques, dont les effets à moyen et long terme sont prouvés. Z ~ Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, 56 http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2013-02/trouble-de-lattention-delenfant note_de_cadrage.pdf consulté le 17/04/2014 22 7.1. Recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé Une étude a été menée sur une population d'enfants chez qui a été posé le diagnostic de TDAH, afin de comparer les interventions pharmacologiques (atomoxétine qui est un inhibiteur de recapture de la noradrénaline, méthylphénidate et dexamphétamine) par rapport à un placebo, et d'un médicament par rapport à l'autre "Les prestataires de soins non spécialisés au niveau secondaire doivent envisager de commencer l'éducation / la formation des parents avant de débuter le traitement médicamenteux pour un enfant souffrant de trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH). Les premières interventions peuvent inclure une thérapie cognitivo-comportementale et un apprentissage de la sociabilité, selon les possibilités. La prise de méthylphénidate (commercialisée sous le nom de RitalineOO) peut être envisagée, si le médicament est disponible, après une évaluation approfondie de l'enfant, de préférence en consultation avec le spécialiste pertinent, et la prise en compte des préférences des parents et des enfants. Les enfants prenant du méthylphénidate doivent faire l'objet d'un suivi clinique étroit pour noter l'amélioration des symptômes et prévenir les effets secondaires. Les parents doivent bénéficier de soins et d'un soutien, si nécessaire." ~ 7.2. Prise en charge psychologique La prise en charge individuelle psychologique est indispensable avant la mise en place d'un traitement médicamenteux. La durée et la fréquence des séances dépendent du type de psychothérapie mise en place. Les consultations avec le pédopsychiatre sont fondamentales afin d'établir le diagnostic de TDAH, le pédopsychiatre doit en effet avoir plusieurs entretiens avec l'enfant, et avec ses parents. Puis le suivi peut être effectué par un psychologue, qui mettra en place diverses thérapies, afin d'aborder avec l'enfant ses troubles anxieux, son agressivité, ses troubles de l'humeur, ses difficultés sociales, ... 'Site internet de l'Organisation Mondiale de la Santé: http://www.who.inUmental_health/mhgap/evidence/child/q7/fr/index.html (consulté le 11/11/2013) 23 Une prise en charge psychologique de la famille peut éventuellement être mise en place, selon le retentissement du TDAH sur l'équilibre familial. 7.3. Prise en charge médicale et pharmacologique :prescription d'un psychostimulant Il existe actuellement trois médicaments à base de méthylphénidate et pouvant être prescrits en cas de diagnostic de TDAH en France : la Ritaline~, le ConcertaOO et le QuasymOO. • Le méth~lphénidate Le méthylphénidate est un "psychostimulant connu depuis plus de 60 ans, mais commercialisé en France seulement depuis 1995. C'est un dérivé amphétaminique soumis à une prescription très contrôlée il a montré son efficacité à court terme au sein d'une prise en charge multimodale chez l'enfant souffrant de TDAH. L'AMM (Autorisation de Mise sur le Marché) du méthylphénidate en France concerne le TDAH chez l'enfant à partir de six ans sans limite supérieure d'âge."~ "Le méthylphénidate augmente la concentration de dopamine dans la fente synaptique par l'intermédiaire du blocage du transporteur de la dopamine (DAT). L'un des mécanismes possibles de l'action thérapeutique du méthylphénidate serait donc lié à l'augmentation extracellulaire de dopamine qui diminuerait l'activité de base aléatoire des neurones striataux et permettrait aux afférentes corticostriatales liées a~ stimuli pertinents d'être plus efficaces. L'effet serait donc celui d'une diminution du bruit autour du signal et serait assez diffus. Pour le méthylphénidate àlibération immédiate (LI), la concentration sérique m~imale est atteinte en deux heures et diminue de moitié delix heures plus tard. Les effets cliniques sont maxima au pic de concentration puis diminuent progressivement, ce qui explique que deux à trois prises quotidiennes 'Le Heuzey M.-F., "La prescription actuelle du méthylphénidate (Ritaline~)", Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, volume 57, numéro 7-8, octobre 2009, p 621-622 24 soient nécessaires avec le méthylphénidate LI pour assurer une efficacité de huit à douze heures. Le délai d'action est de vingt à soixante minutes et la durée de l'effet thérapeutique est de trois à six heures après une prise unique." 1 Ainsi, ce psychostimulant, le seul commercialisé en France pour les TDAH, inhibe la recapture de la dopamine, qui est l'un des neurotransmetteurs présents en quantité insuffisante chez les enfants atteints de ce trouble. L'augmentation du taux de dopamine permet au système de contrôle de fonctionner normalement. Ce médicament permet à l'enfant de pouvoir porter son attention sur une tâche précise, en faisant abstraction des facteurs extérieurs qui pourraient attirer son attention et le déconcentrer de son but initial : il l'aide à "faire le tri" dans les différentes informations arrivant à lui et stimule sa vigilance. Il réduit les principaux symptômes, comme l'inattention, l'impulsivité, l'opposition, l'agressivité, améliore le plan cognitif(améliore le temps de réaction, la vigilance, la mémoire à court terme), et aide à la mise en place des autres interventions thérapeutiques, telles que l'orthophonie, la psychomotricité, ... Son efficacité a été démontrée à environ 70 %.2 Appartenant à la liste des stupéfiants, sa prescription est très contrôlée: sa prescription initiale doit être hospitalière, et réservée aux services de psychiatrie, pédiatrie et neurologie, sur une ordonnance sécurisée et valable un an maximum, pouvant être renouvelée par un médecin libéral pour une durée de 28 jours. L'adaptation de sa posologie est rapidement adaptative par paliers. Néanmoins, malgré des accusations émises à son encontre, la prise de méthylphénidate durant l'enfance n'augmente pas les risques de tabagisme, d'alcoolisme ou d'abus de substances durant l'adolescence. 3 1 Le Heuzey M.-F,"La prescription actuelle du méthylphénidate (Ritaline~)", Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, volume 57, numéro 7-8, octobre 2009, p 622 2 Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 85 3 Le Heuzey M.-F,"La prescription actuelle du méthylphénidate (Ritaline~)", Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, volume 57, numéro 7-8, octobre 2009, p 623 Au contraire, la prise de méthylphénidate serait un facteur protecteur à l'adolescence et chez le jeune adulte envers l'abus de substances (tabac, alcool, drogue). ~ • La Ritaline~ La Ritaline0 existe en libération immédiate (LI) et en libération prolongée (LP). La Ritaline LIS a une durée d'action de quatre heures environ et agit vingt à trente minutes après sa prise; deux à trois prises sont donc nécessaires par jour. "La Ritaline LP~ a une durée d'action de huit heures; elle mime la double prise à quatre heures d'intervalle de Ritaline LIDO avec des fluctuations journalières des concentrations plasmatiques moindres.i2 Ce médicament est généralement le premier prescrit par les pédopsychiatres, quand le diagnostic de TDAH est posé. Les autres médicaments seront utilisés en remplacement ou en complément de la RitalineOO si celle-ci ne correspond pas à l'enfant, n'apporte pas d'amélioration significative de son comportement ou entraîne chez lui des effets secondaires. Les effets secondaires les plus fréquemment observés et décrits par les médecins de l'Hôpital Robert Debré sont :3 ✓ une insomnie d'endormissement, ✓ une diminution de l'appétit avec ou sans perte de poids, ✓ une irritabilité, ✓ des douleurs abdominales, ✓ des céphalées. ~ Purper-Ouakil D. et al., Le trouble déficitaire de l'attention-hyperactivité(TDAH)chez l'enfant et l'adolescent, Annales médico-psychologiques 164, 2006, p.71 Z Le Heuzey M.-F, "La prescription actuelle du méthylphénidate (RitalineOO)", Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, volume 57, numéro 7-8, octobre 2009, p 622 3 Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 83 26 D'autres effets secondaires sont évoqués par certains pédiatres : 1 ✓ cardio-vasculaires :palpitations, hypertension artérielle, tachycardie, arrêts cardiaques, arythmie, douleurs thoraciques ; ✓ neurologiques :psychose avec hallucination, convulsions, somnolence, confusion, tics, compulsions, dépression, retrait social, diminution de l'affect et de la spontanéité "Zombie like" ; ✓ gastro-intestinaux :anorexie, nausée, vomissement, constipation, altération des tests hépatiques, douleurs et crampes gastriques ; ✓ endocriniens /métaboliques : dysfonctions hypophysaires (perturbation de l'hormone de croissance et de la prolactine), perte de poids, retard de croissance, perturbation de la fonction sexuelle ; ✓ autres :vertiges, hypersensibilité, perte de cheveux, anémie, leucopénie, énurésie, fièvre inexpliquée, douleurs articulaires, sudation inhabituelle. Le traitement médicamenteux est généralement arrêté pendant les vacances scolaires, et parfois même pendant le week-end, car sa prescription est principalement destinée à aider les capacités de concentration de l'enfant à l'école. Cependant, sa reprise le lundi matin ou après les vacances peut être marquée par l'apparition de céphalées ou d'autres effets secondaires du traitement. Le sevrage de ce médicament est dangereux et peut être marqué par un "effet rebond" des symptômes. • Le Concertai "Le Concertai LP a une durée d'action de douze heures et il a été conçu pour générer un profil cinétique ascendant avec une prise quotidienne unique."Z Ses effets secondaires sont les mêmes que ceux de la Ritaline ~. Ce médicament est généralement prescrit à l'adolescence, en remplacement ou en complément de la Ritaline~. 'Berthoud F., Hyperactivité et Déficit d'Attention, Comprendre plutôt gue droguer, Editions Testez, 2007, p. 16-18 2 Le Heuzey M.-F,"La prescription actuelle du méthylphénidate (Ritaline~)", Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, volume 57, numéro 7-8, octobre 2009, p 622 27 • Le Quasi Le Quasym ~ LP peut être prescrit en remplacement de la Ritaline~ si celle-ci n'est pas tolérée, ou en complément de celle-ci, généralement pendant l'enfance. Il a les mêmes effets secondaires que la Ritaline~ et que le Concerta. 7.4. Prise en charge pluridisciplinaire Le traitement médicamenteux est purement symptomatique palliatif et ponctuel c'est pourquoi une prise en charge complémentaire, non médicamenteuse, est nécessaire. • L'orthophoniste De nombreux enfants diagnostiqués TDAH (10 à 92 %) présentent des troubles d'apprentissage tels que la dyslexie, la dysgraphie ou la dysorthographie. Ils présentent alors des lacunes scolaires pouvant être assez importantes, ce qui peut les mener à redoubler un ou plusieurs niveaux scolaires. Ils peuvent donc consulter un orthophoniste afin de traiter ces troubles de l'apprentissage. La difficulté de la prise en charge des enfants diagnostiqués TDAH par un orthophoniste demeure le déficit d'attention et l'impulsivité, qui font que l'enfant éprouve des difficultés à rester assis suffisamment de temps afin que l'orthophoniste puisse correctement travailler avec lui. Toutefois, les parents comme les enseignants constatent de réels progrès grâce à la prise en charge orthophonique de l'enfant. • Le ~sychomotricien Les enfants souffrant de TDAH peuvent fréquemment présenter des problèmes de régulation comportementale et gestuelle. Mais ils peuvent également présenter des troubles dyspraxiques. La prise en charge par un psychomotricien leur permet de mieux appréhender leur corps et leurs gestes, mais aussi de mieux appréhender leur environnement. Cette rééducation apporte 28 aux enfants des méthodes de contrôle efficaces :cela leur apprend à mettre en place des techniques pour contrôler leurs actions, à attendre avant de répondre de façon impulsive, à gérer le temps et le rythme.l • L'er othérapeute Certains enfants ne peuvent pas suivre correctement les cours en classe, et ont notamment des difficultés à prendre des notes. Certains utilisent donc un ordinateur en classe, le plus souvent à partir du collège. Ils peuvent recourir à l'aide d'un ergothérapeute afin d'optimiser l'utilisation de cet outil de travail et de gagner un maximum de temps en classe. • Dossier MDPH (,Maison Départementale des Personnes Handicapées Le TDAH est reconnu comme un handicap par la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. Article 2: a Art. L. 114. - Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. » 2 Ace titre, les parents d'enfants atteints de TDAH peuvent déposer un dossier à la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) afin d'obtenir une AEEH (Allocation d'Education de l'Enfant Handicapé) permettant de payer tous les soins nécessaires à leur enfant et n'étant pas remboursés par la Sécurité Sociale (ergothérapeute, psychomotricien). Le dossier MDPH permet également de décider de la mise en place d'une AVS (Auxiliaire de Vie Scolaire) auprès de l'enfant si cela est nécessaire pour le suivi des cours. 'Sabouret Cécile et Neveux Cécile, Echanges TDAH,numéro 2, septembre 2012, p.3 Z http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000809647&dateTexte= &categorieLien=id (consulté le 06/05/2014) 29 Une commission se réunit alors afin de décider si la MDPH reconnaît l'enfant comme étant handicapé, et donc d'accorder la mise en place de l'allocation ou non. La décision de cette commission est effective pendant un an, délai au-delà duquel la famille doit déposer un nouveau dossier de demande et est soumise à une nouvelle commission. 8. EVOLUTION DES TDAH De la même manière qu'il existe différentes manifestations des TDAH, il existe une variabilité dans l'évolution des TDAH. 8.1. A l'adolescence A l'adolescence, le TDAH s'exprime principalement par les troubles attentionnels et il peut en résulter des difficultés scolaires. L'adolescent a en effet plus de facilités à contrôler son hyperactivité que pendant l'enfance :elle est remplacée par une impression de nervosité et d'agitation, avec une incapacité à rester en place et à faire longtemps la même activité. L'impulsivité chez l'adolescent peut être la cause de bagarres, de colères explosives. D'autres troubles sont fréquemment associés, tels que des troubles émotionnels (anxiété, dépression) ou des troubles comportementaux (abus de substance, trouble des conduites). On peut noter l'apparition de conduites à risque à cet âge-là. ~ 8.2. A l'âge adulte :2 Parfois, l'ensemble des difficultés disparaît au cours de l'adolescence ou au début de l'âge adulte. Cela concerne 30 à 40% des enfants atteints de TDAH et suivis jusqu'à l'âge adulte. Cela se fait progressivement, c'est pourquoi lorsqu'un enfant est pris en charge pour TDAH,il est primordial d'effectuer un suivi régulier afin de réévaluer systématiquement la nécessité d'une prise en charge Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 37-38 Z Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperact~, Odile Jacob, 2007, p. 34-35 30 médicamenteuse. Des résultats scolaires corrects, l'absence de troubles attentionnels et une bonne insertion sociale sont les témoins d'une résolution de ce trouble. Chez environ 50% des personnes atteintes de TDAH pendant l'enfance, certains troubles persistent à l'âge adulte. Ils ont des difficultés de concentration, sont impulsifs, irritables, et éprouvent des difficultés dans les interactions sociales. Ils présentent une instabilité sociale, professionnelle et affective. 1 Enfin, 10 à 20 %des enfants atteints de TDAH développent des complications à type de troubles émotionnels (troubles anxieux, dépressions, troubles bipolaires) et/ou des comportements antisociaux avec abus de substances (alcool, drogues) une fois adultes. Néanmoins, cette évolution négative a tendance à diminuer grâce à la prise en charge précoce des enfants atteints de TDAH. 9. PRISE EN CHARGE DES TDAH PAR LES THERAPIES MANUELLES AUJOURD'HUI Plusieurs médecins, pédiatres, préconisent comme alternative aux médicaments le recours à l'ostéopathie 2 • Dr Andrew Weil, professeur de médecine à l'université d'Arizona, propose un programme d'amélioration des troubles du comportement en dix points: parmi les solutions proposées, il y a le recours à l'ostéopathie, aux massages, à l'homéopathie ; • Dr Mary-Ann Block, médecin et ostéopathe américaine, dans son livre No more ADHD (Fini les diagnostics d'hyperactivité), Aider votre enfant à améliorer son déficit d'attention et ses problèmes de comportement SANS médicament, en 10 leçons, propose différentes alternatives au méthylphénidate. Parmi ces propositions, la huitième leçon s'intitule Klein R.G., Mannuzza S., Ramos Olazagasti M.A., Roizen E., Hutchison J.A., Lashua E.C., Castellanos F.X., Clinical andfunctional outcome ofchildhood Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder 33 years later, Archives of General Psychiatry, volume 69, numéro 12, décembre 2012 Z Berthoud F., Hyperactivité et Défrcit d'Attention, Comprendre plutôt que droguer, Editions Testez, 2007, p. 20 et p. 96-99 31 "dégager la tête" par l'ostéopathie :les techniques ostéopathiques libèrent l'énergie et Mary-Ann Block les enseigne a~ parents qui les utilisent quotidiennement avec succès. Malheureusement, actuellement nous ne disposons pas de beaucoup de littérature sur la prise en charge des enfants atteints de TDAH en ostéopathie. Il existe quelques études sur la prise en charge en chiropr~ie des enfants souffrant de TDAH. Un rapport sur l'étude des prises en charge des enfants diagnostiqués TDAH par des chiropracteurs a été établi aux Etats-Unis et en Australie et a été publié en 2010. Il est dit que 68 %des parents d'enfants atteints de TDAH consultent pour des thérapies alternatives aux médicaments, dont des chiropracteurs. Cependant, les résultats de ces différentes études sont insuffisantes pour justifier scientifiquement de l'efficacité de la prise en charge chiropraxique sur les enfants atteints de TDAH. 1 'Karpouzis F., Bonello R., Pollard H., "Chiropractic care for paediatric and adolescent AttentionDeficit / Hyperactivity Disorder: A systematic review", Chiropractic and Osteopathy, 2010, http://www.chiromt.com/content/18/1/13 consulté le 19/03/2014 32 MATÉRIEL 1. MODE DE RECRUTEMENT 1.1. Annonce de présentation du proiet Afin d'entrer en contact avec des parents dont les enfants sont atteints de TDAH, et voulant éventuellement participer à cette étude, différents centres d'Ilede-France accueillant ces enfants ont été contactés :des Centres Médicaux Psychologiques(CMP)et des Instituts Thérapeutiques, Éducatifs et Pédagogiques (ITEP). Malheureusement, intégrer ces établissements afin de mettre en place cette étude sur la prise en charge des enfants diagnostiqués TDAH fut impossible. Des annonces ont donc été distribuées dans des mairies, des écoles, des crèches, et différents établissements périscolaires. Cette annonce précisait que les enfants recherchés devaient être • diagnostiqués TDAH ; • âgésde6à18ans; • intéressés pour participer à cette étude. Il était précisé que les techniques ostéopathiques utilisées seraient des techniques crâniennes, fasciales, viscérales et TOG. 1.2. Lettre d'information et consentement éclairé des parents ANNEXE 1 Les patients participant à cette étude étant mineurs, nous devions nous assurer que les parents (ou représentants légaux) étaient bien informés du déroulement de l'étude, et nous autorisaient bien à pratiquer des techniques ostéopathiques sur leurs enfants. 33 Une lettre d'information destinée aux parents a été rédigée. Elle expliquait les conditions dans lesquelles se déroulerait cette étude :nombre, fréquence et durée des séances, lieu des consultations, type de techniques utilisées. Après signature du consentement éclairé, les parents (ou représentants léga~) autorisaient leurs enfants à participer à cette étude, et s'engageaient à remplir un questionnaire avant la mise en place du protocole, puis avant chaque nouvelle séance, afin d'évaluer les effets du traitement ostéopathique sur l'enfant. Evidemment, les parents comme les enfants étaient libres de se retirer de cette étude à tout moment. 2. POPULATION Pour rechercher des enfants atteints de TDAH et souhaitant participer à cette étude, une annonce a été déposée dans différentes structures. Cinq familles ont répondu à cette annonce. La population étudiée est composée de cinq garçons, âgés de 6 à 14 ans. 2.1. Critères d'inclusion Nous avons pris en compte pour participer à cette étude des enfants • acceptant de participer à cette étude ; • dont les parents ont accepté de participer à cette étude en signant le consentement éclairé ; • âgés de plus de 6 ans car c'est à partir de cet âge que le diagnostic est généralement posé ; • âgés de moins de 18 ans ; • de sexe indifférent ; • diagnostiqués TDA ou TDAH par le corps médical ; • souffrant ou non d'hyperactivité ; • prenant un traitement médicamente~ ou non. 34 2.2. Critères d'exclusion Nous n'avons pas pris en compte les enfants • n'étant pas dans la tranche d'âge des critères d'inclusion ; • n'étant pas diagnostiqués TDA ou TDAH ; • souffrant d'un trouble envahissant du développement (TED) tel que l'autisme, la schizophrénie, ou d'autres troubles psychotiques ; • étant actuellement suivis par un autre ostéopathe ; • dont le traitement médicamenteux a été modifié entre la première et la dernière séance de traitement. 3. CRITERES D'EVALUATION Les principaux critères observés chez les personnes diagnostiquées TDAH et composant la triade de diagnostic sont • l'inattention ; • l'impulsivité ; • l'hyperactivité. Des troubles associés peuvent également être présents, dont les plus fréquents sont les TOP et les troubles de l'apprentissage. Tous les critères ne sont pas forcément présents chez chacun des enfants. Afin d'évaluer les différents effets du traitement ostéopathique sur les enfants lors de cette étude, les parents, ainsi que les enseignants, ont répondu aux questionnaires de Corners avant la première séance, puis trois semaines après chaque séance, afin d'évaluer le comportement de l'enfant dans différentes situations suite à chaque séance d'ostéopathie. Les questionnaires utilisés pour réaliser cette étude sont disponibles sur un site belge consacré au TDAH ~. Sur ce site se trouvent une version parents et une version enseignants de ce questionnaire, avec des questions adaptées 'http://www.tdah.be/tdah/tdah/168-Guestionnairedeconners(consulté le 26/12/2013) 35 spécifiquement à chacun. En effet, parents et enseignants ne côtoient pas l'enfant dans les mêmes conditions et ne sont donc pas confrontés aux mêmes difficultés. 3.1. Questionnaire de Convers pour les parents ANNEXE 2 Le questionnaire de Convers pour les parents utilisé pour cette étude est composé de 80 items. La grille de notation du Docteur Hervé Caci 1, pédopsychiatre à Nice, a été utilisée ~n de rattacher chaque item de ce questionnaire à un critère d'évaluation du TDAH :inattention, impulsivité-hyperactivité et TOP • 20 items pour évaluer l'inattention (items 2, 9, 10, 12, 19, 20, 22, 29, 30, 37, 38,41,45,48, 50, 56,63,69, 71, 79); • 15 items évaluent l'impulsivité - hyperactivité (items 3, 18, 23, 28, 32, 39, 42,49, 52, 55, 59,62,66, 76, 80); • 11 items évaluent les TOP (items 1, 5, 8, 11, 31,40,47, 57,61,67, 70). Dans ce questionnaire, il y a également des questions relatives à l'axixiété, aux TOC (Troubles Obsessionnels Compulsifs), aux phobies, au trouble explosif intermittent, à la sociabilité, aux difficultés scolaires, qui ne sont pas des critères d'évaluation du TDAH. Ces 34 questions ne se rattachant pas à un critère d'évaluation du TDAH, les réponses n'ont donc pas été prises en compte pour évaluer l'effet du traitement ostéopathique. Les parents cotent chaque item de 0 à 3 en fonction de la fréquence à laquelle celui-ci est vrai pour leur enfant • 0 pour "jamais" ; • 1 pour "un peu vrai, à l'occasion" ; • 2 pour "moyennement, assez vrai" ; • 3 pour "souvent, très vrai". ~ http://tdahbe.files.wordpress.com/2013/02/snap_french.pdf consulté le 12/02/2014 36 Puis, pour chaque critère d'évaluation du TDAH, la moyenne des différentes cotations obtenues pour tous les items entrant en compte a été calculée. Cela permet d'obtenir un score pour l'inattention, un score pour l'impulsivité hyperactivité et un score pour les TOP. Ainsi, l'évolution de ces scores a pu être observée après chaque séance de traitement. 3.2. Questionnaire de Conners pour les enseignants ANNEXE 3 Le questionnaire de Corners pour les enseignants utilisé ici est composé de 28 items, ce qui en fait une version courte par rapport à d'autres questionnaires existants. Ils sont ainsi plus rapides à remplir (cinq à dix minutes en moyenne), ce qui rend la demande auprès des enseignants d'y répondre après chaque séance moins contraignante. Comme pour le questionnaire de Corners utilisé pour les parents, chaque item a été rattaché à un critère d'évaluation du TDAH selon la grille d'évaluation du Docteur Hervé Caci • 7 items pour évaluer l'inattention (items 1, 4, 14, 16, 19, 25,26); • 12 items pour évaluer l'impulsivité - hyperactivité (items 3, 5, 7, 9, 11, 12, 17, 21,23,24,27,28); • 5 items pour évaluer les TOP (items 2,6, 10, 15, 20). Les items 8, 13, 18, 22 évaluent la qualité du travail scolaire de l'enfant et n'entrent pas en compte dans les critères d'évaluation du TDAH. Les réponses à ces quatre questions n'ont donc pas été utilisées pour cette étude. Comme les parents, les enseignants cotent chaque item de 0 à 3 en fonction de la fréquence à laquelle celui-ci est vrai pour l' enfant(voir page 36). Puis, les moyennes de ces trois séries d'items ont été calculées afin d'établir des scores d'inattention, d'impulsivité - hyperactivité et de TOP après chaque séance, permettant ainsi de suivre l'évolution des enfants à l'école. 37 3.3. Evaluation de leur propre évolution par les enfants Enfin, le dernier moyen d'évaluation des effets du traitement ostéopathique sur les enfants diagnostiqués TDAH est de demander aux enfants eux-mêmes d'expliquer ce que cela avait changé pour eux, à la maison ou à l'école. Il leur a été demandé si cela avait changé leur attention, s'ils avaient plus de facilités à rester concentrés en classe ou quand ils faisaient leurs devoirs, s'il se sentaient plus ou moins agités, s'ils avaient l'impression de faire autant de colères auprès des adultes, etc. Mais ce moyen d'évaluation reste difficile à mettre en place car les enfants n'ont pas toujours conscience de leur comportement, ils éprouvent des difficultés à juger leurs actions, car leur comportement habituel est leur seule référence. De plus, la moyenne d'âge des enfants suivis dans cette étude reste relativement jeune car elle est de huit ans, ce qui complique encore plus cette auto-évaluation. Néanmoins, il nous semblait indispensable de demander leurs avis aux enfants car ils sont les premiers concernés par cette étude. 38 METHODE 1. ORGANISATION DES SEANCES Les séances mises en place pour cette prise en charge ostéopathique sont au nombre de trois, durent en moyenne une heure chacune et ont lieu toutes les trois semaines, au domicile des patients, en présence d'au moins un parent. Il est admis que les séances d'ostéopathie durent en moyenne quarante-cinq minutes. Compte tenu de l'histoire médicale et psychologique de chaque enfant, il était impossible d'envisager une séance si courte car il a fallu tout d'abord procéder à une longue anamnèse afin de bien connaître l'enfant, ses antécédents médica~, sa prise en charge médicale et pluridisciplinaire. De plus, les enfants souffrant de TDAH sont souvent anxie~ et éprouvent plus de difficultés que les autres enfants à accorder leur confiance. Il était donc nécessaire d'établir à chaque séance une relation de confiance et de privilégier la qualité relationnelle soignant /soigné. C'est pourquoi le temps conventionné de quarante-cinq minutes n'a pas pu être respecté. 2. DEROULEMENT DES SEANCES 2.1. Anamnèse La première étape de la prise en charge de chacun des enfants fut une longue anamnèse en présence de l'enfant et de ses parents. Différents éléments de leurs vies ont été investigués. ➢ Etat-civil: • Nom et prénom ; • date de naissance ; • coordonnées de l'enfant. 39 ➢ Vie sociale • niveau scolaire de l'enfant, comportement à l'école et relations avec ses camarades et enseignants ; • situation familiale, comportement à la maison et relations entre l'enfant et ses frères, soeurs et parents ; • activité extrascolaire et comportement. ➢ Prise en charge du TDAH • éléments ayant amené les parents à soupçonner un trouble chez leur enfant et à consulter un professionnel de santé ; • date de diagnostic du TDAH ; • présence d'un évènement concomitant qui aurait pu perturber l'enfant décès d'un proche, perte d'un animal de compagnie, déménagement, changement d'école, ou toute autre modification de son cadre de vie ; • méthodes d'évaluation utilisées :échelle de Corners,DSM - IV, autre ; • symptômes présents :inattention, hyperactivité, impulsivité, TOP ; • professionnels de santé soignant l'enfant :pédopsychiatre, psychologue, orthophoniste, psychomotricien, autre ; • traitement médicamente~ mis en place :nom du médicament, dosage, posologie, date de début, améliorations et effets secondaires observés. ➢ Antécédents • traumatiques ; • médicaux ; • chirurgicaux ; • familiauaL ; • le déroulement de la grossesse : y a-t-il eu un stress pour les parents pendant la grossesse ? Un traumatisme physique ou psychologique ? Etait-ce un bébé agité dans le ventre de sa mère ? ; • la naissance :l'enfant est-il né à terme ?L'accouchement a-t-il été déclenché ? Y a-t-il eu utilisation de forceps ou autre instrumentation pour aider à la mise au monde de l'enfant ?Combien de temps a duré le travail ?Comment l'accouchement a-t-il été vécu par les parents ? ; • la première année de vie était-ce un enfant calme ? Pleurait-il beaucoup ?Souffrait-il de RGO, otites fréquentes, coliques, ou autres ? Avait-il une plagiocéphalie ? A-t-il consulté un ostéopathe ? ; • la petite enfance était-il turbulent ? Violent ? Présentait-il des difficultés d'apprentissage ou d'attention ? A-t-il des angoisses particulières, des peurs ?Présente-t-il des troubles du sommeil tels que des difficultés d'endormissement, des cauchemars, des troubles de somnambulisme ? ➢ Etat de santé général de l'enfant • système crânien céphalées, vertiges, troubles auditifs, troubles ophtalmiques, bruxisme, rhinites, sinusites ; palpitations, constrictions, asthme, • système cardio-pulmonaire dyspnées,toux ; • système digestif :douleurs abdominales, troubles du transit, dyspepsies, ballonnements, reflux gastro-oesophagiens, nausées, vomissements ; • système uro-génital :douleurs, troubles fonctionnels urinaires ; • systèmes ostéo-articulaire et musculo-ligamentaire :douleurs, troubles de la motricité ; • sommeil :troubles de l'endormissement, cauchemars, réveils nocturnes, somnambulisme ; • psychologique :troubles de l'humeur, colères, angoisses, peurs. 2.2. Observation L'observation est un temps primordial de la consultation ostéopathique elle nous permét de voir comment se tient le patient, sa posture. La posture est le maintien et l'organisation des rapports des différents segments corporels. Une bonne posture peut être définie comme celle qui ne doit requérir qu'un minimum d'énergie pour être maintenue et ne doit ni engendrer, ni favoriser l'apparition de douleur somatique.' 1 Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005, p. 153-154 41 La posture est régulée par l'intégration d'informations issues de différentes sources • les extérocepteurs :informent de la situation du corps par rapport à son environnement ; • les intérocepteurs :informent sur les contraintes appliquées sur les éléments nobles de l'organisme (viscères, organes, vaisseaux, nerfs,...) ; • les propriocepteurs :informent sur la position des différentes parties du corps par rapport à l'ensemble ; • les centres supérieurs :traitent les données issues des différentes sources d'information, les intègrent et déterminent la meilleure réponse posturale. ~ Mais la régulation de la posture est aussi dépendante du psychisme car c'est une des expressions visibles de notre manière d'être. L'état d'esprit, la volonté, les orientations de la personnalité et l'émotivité sont déterminants dans la réponse posturale. Une personnalité extravertie et une personnalité introvertie auront des postures très différentes malgré des conditions mécaniques identiques. 2 La biotypologie étudie les rapports entre la personnalité et la forme physique. Elle se fonde sur l'observation statique et dynamique des individus. 3 Il existe deux orientations de la personnalité • l'extraversion : la personne a besoin de présence et de contacts, est bien insérée dans la société, suit les règles, et extériorise ses sentiments ; • l'introversion :cette personne vit à l'intérieur d'elle-même et ne se lie pas au monde extérieur, elle est peu sociable et souvent révoltée, et n'extériorise pas ses sentiments. 4 Selon certains morphopsychologistes, la forme du vivant exprime l'adaptation de l'organisme à son environnement. Deux possibilités s'offrent à lui • la dilatation : en milieu favorable, la forme humaine se dilate, l'instinct d'expansion s'épanouit ; le type dilaté est plutôt doté d'une personnalité extravertie ; 'Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005, p. 159 2 Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005, p. 159 Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005, p. 179-180 4 Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005, p. l93 42 • la rétraction en milieu hostile, la forme humaine se rétracte, se recroqueville sur elle-même ; le type rétracté est principalement de personnalité introvertie 1. Une personne qui a des difficultés à exister vis-à-vis d'elle même et vis-à-vis des autres se tient les épaules rentrées, les membres supérieurs en rotation interne, les muscles thoraciques perdent de leur extensibilité et cela peut gêner la respiration 2. Nous avons également regardé si l'enfant avait une attitude scoliotique, s'il était particulièrement lordosé ou cyphosé, s'il présentait une plagiocéphalie ou une autre déformation crânienne, afin de savoir si un de ces critères était particulièrement présent chez les enfants atteints de TDAH. L'observation peut ainsi orienter le praticien dans sa prise en charge thérapeutique le système crânio-sacré peut être particulièrement important à investiguer s'il y a une déformation du crâne ou si le patient adopte une posture asymétrique; le système viscéral peut être intéressant à tester si le patient est replié sur lui-même, s'il est en attitude de protection autour de son abdomen. Nous pouvons nous intéresser au système musculo-squelettique si le patient présente une attitude scoliotique, ou s'il se tient de façon asymétrique. Evidemment, l'observation ne demeure qu'un indice permettant d'orienter la consultation plus particulièrement vers un ou plusieurs systèmes du patient, crânio-sacré, viscéral, ou musculo-squelettique. Mais l'être humain est un tout, et le principe de Globalité est un des piliers de l'ostéopathie. Ainsi, lorsque l'on s'intéresse à un patient, on s'intéresse à lui dans son intégralité physique et psychique. "Le Tout est supérieur à la somme de ces parties."Aristote 2.3. Tests ostéopathiques Respectant le principe de Globalité fondant l'ostéopathie, nous avons testé tous les systèmes de nos patients : crânio-sacré, viscéral et musculo-squelettique. ~ Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005, p. 198-200 Z Barral J.-P., Le thorax, manipulations viscérales, 2e édition, Elsevier, 2005, p.17 43 En effet, chaque système peut être influencé par un autre, mais aucun n'est supérieur aux autres. 2.3.1. Tests crânio-sacrés Tout d'abord, tout le système crânio-sacré des patients a été testé. Ces tests sont ceux appris en cours de Fascia et de Crânien au cours de l'année de CSO. • Test de traction du crâne en prise globale longitudinale Le patient est en décubitus dorsal, les pieds sur la table, les jambes décroisées. Le praticien est assis à la tête du patient, les coudes reposant sur la table. Il place ses mains en coupe sous l'occiput, les mains dans l'aa~e longitudinal, les pulpes des doigts au contact de CO-C1. Le praticien effectue une traction légère en direction céphalique. Une attirance longue, vers le bas du patient, l'oriente vers une perturbation de la dure-mère rachidienne, voire une dysfonction sacrée, selon le niveau de l'attirance. A l'inverse, une attirance haute oriente plutôt le praticien vers une dysfonction crânienne. Prise de la voûte crânienne (à quatre doits)selon W.G. Sutherland : ~ Le patient est en décubitus dorsal, les pieds sur la table, les jambes décroisées. Le praticien est assis à la tête du patient, les coudes reposant sur la table. Le praticien place ses mains de chaque côté de la tête du patient, de la façon suivante ~ LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p.379-380 44 ✓ les index sur les grandes ailes du sphénoïde de chaque côté, en arrière du rebord orbitaire latéral ; ✓ les majeurs en avant des oreilles, sur les os temporaux ; ✓ les annulaires en arrière des oreilles, sur les os temporaux ; ✓ les auriculaires sur les côtés de l'occiput, au niveau des astérions ; ✓ si possible placer les pouces en contact l'un avec l'autre sur le sommet de la tête, ce qui sert de point fixe externe. Mettre en place la densité, la tension, et laisser le mouvement s'imprimer. Etudier la symétrie, la fréquence, l'amplitude, la sensation terminale, le désengagement naturel, la compression naturelle, la facilité et la force des mouvements et des tensions. Il faut percevoir des aspects comme l'expansion et la rétraction rythmiques du crâne. II faut se demander dans quelles régions du crâne ces mouvements sont efficaces, et s'il existe des régions du crâne dans lesquelles ces mouvements sont diminués ou modifiés. Une fois familiarisé avec les mouvements d'expansion et rétraction du crâne, le praticien peut percevoir les phases d'inhalation et d'exhalation de la base du crâne dans la région de la synchondrose sphéno-basilaire (SSB). Les mouvements suivants ont été décrits pour les phases d'inhalation ✓ les grandes ailes du sphénoïde se déplacent vers le bas, en avant et latéralement ; ✓ les parties latérales de l'écaille occipitale se déplacent vers le bas et en avant ; ✓ la partie crânienne de l'écaille occipitale se déplace vers le bas et l'arrière. En phase d'exhalation, les mouvements suivants sont observés ✓ les grandes ailes du sphénoïde et l'os occipital se déplacent vers le haut et en arrière ; ✓ la partie crânienne de l'écaille occipitale se déplace vers le haut et l'avant. 45 Ce test permet au praticien de connaître la densité du crâne du patient ; si celle-ci est trop élevée, cela peut amener le praticien à suspecter une dysfonction osseuse, articulaire. trop Il permet aussi d'évaluer l'état de tension du crâne du patient. Un crâne tendu oriente le praticien vers une dysfonction membranaire, des MTR (Membranes de Tensions Réciproques) constituées de la faux du cerveau, de la faux du cervelet et de latente du cervelet. Une inertie du crâne oriente le praticien vers un trouble liquidien, un trouble de la vitalité du patient, et la conduite à tenir est une correction des dysfonctions osseuses, puis des dysfonctions membranaires, et enfin une technique de CV4(Compression du 4ème Ventricule). • Test de rotation des temporaux via les articulations occipito-mastoïdiennes Le patient est en décubitus dorsal, les pieds sur la table, les jambes décroisées. Le praticien est assis à la tête du patient, les coudes reposant sur la table. Il place ses pouces sur les mastoïdes, les pulpes au niveau de l'apex de la mastoïde. Il se déporte d'un côté, puis de l'autre, en appuyant sur une mastoïde puis sur l'autre, ce qui emmène un os temporal puis l'autre en rotation externe. Une restriction de mobilité d'un temporal indique qu'il y a une dysfonction de l'articulation occipito-mastoïdienne correspondante. t LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p. 405 • Ecoute du sacrum :~ Le patient est en décubitus dorsal, les pieds sur la table, les jambes décroisées. Le praticien se place sur le côté du patient, en regard du sacrum. Sa main caudale se place à plat sous le sacrum, l'index et l'annulaire chacun dans un sulcus, tandis que le majeur se place en regard des épines sacrées. Le coude prend bien appui sur la table. Son avant-bras céphalique se place en avant du bassin du patient, la main au contact de l'EIAS controlatérale, et le coude au niveau de l'EIAS homolatérale. Le praticien sent les différentes informations pouvant arriver à sa main ✓ si le sacrum présente une densité trop importante, cela correspond à un sacrum intra-osseux ; ✓ si le sacrum présente une tension trop importante, cela correspond à une dysfonction membranaire de la dure-mère sacrée ; ✓ si sa main postérieure est attirée vers le haut, correspondant à une dysfonction des disques intervertébraux lombaires ou du rachis lombaire si l'attirance est courte, et à une dysfonction du pôle supérieur de la dure-mère ou du crâne si l'attirance est longue ; ✓ si sa main postérieure est attirée vers le bas, cela indique une dysfonction du coco si l'attirance est courte, ou une dysfonction du plancher pelvien si l'attirance est longue ou du pubis si les EIAS rentrent en dedans ; ✓ si sa main est attirée vers un côté, cela indique une dysfonction de l'articulation sacro-iliaque si l'attirance est courte, et une dysfonction de l'articulation coxo-fémorale si l'attirance est longue ; ~ LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p384 47 ✓ si sa main postérieure est attirée obliquement en bas, cela oriente vers une dysfonction de l'articulation sacro-iliaque si l'attirance est courte et une dysfonction du membre inférieur si l'attirance est longue ; ✓ si sa main postérieure est attirée obliquement en haut, cela indique une dysfonction des massifs articulaires lombaires si l'attirance est courte et une dysfonction viscérale ou de la cage thoracique si l'attirance est longue ; ✓ enfin, si sa main postérieure est attirée en avant, cela indique une dysfonction des viscères du petit bassin. Le praticien ressent également les mouvements du sacrum lors des phases d'inhalation et d'exhalation du MRP ✓ lors de la phase d'inhalation, la pointe du sacrum se déplace vers l'avant tandis que la base du sacrum se déplace vers l'arrière ; ✓ lors de la phase d'exhalation, la pointe du sacrum se déplace vers l'arrière tandis que la base du sacrum se déplace vers l'avant et le bas. • Test de l'axe crânio-sacré :~ Afin de tester la totalité de l'axe crânio-sacré, nous pouvons tester la synchronisation du crâne (plus spécifiquement de l'os occipital) et du sacrum lors des phases d'inhalation et d'exhalation. Le patient est en décubitus latéral, ou bien il peut se placer en procubitus. Le praticien se place derrière le patient si celui-ci est en décubitus latéral, ou latéralement au patient s'il est en procubitus. Il place la main céphalique sur l'écaille occipitale, les doigts pointant crânialement. La main caudale se place à plat sur le sacrum, les doigts pointant caudalement, les épines sacrées doivent être entre le majeur et l'annulaire. ~ LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p.383 D Lors de la phase d'inhalation, les mouvements suivants sont décrits ✓ l'écaille occipitale se déplace vers le bas et l'arrière ; ✓ la base du sacrum se déplace vers le haut et l'arrière. 2.3.2. Tests musculo-squelettiques ➢ Tests articulaires Nous avons testé la colonne cervicale, dorsale et lombaire, ainsi que les articulations lombo-sacrées et sacro-iliaques de nos patients à l'aide des Tests Ostéopathiques Articulaires(TOA)appris en cours en PCE02 et PCE03. La mobilité normale de la colonne vertébrale et des os du bassin est indispensable à la dynamique de l'~e crânio-sacré. ➢ Tests musculaires • Les muscles paravertébraux Les patients présentaient souvent d'importantes hypertonicités musculaires et se plaignaient de douleurs. Ces enfants sont en effet souvent nerveux, stressés, ar~ieux, et leur tonicité musculaire en est un bon reflet. • Le diaphragme thoraco-abdominal La mobilité du diaphragme thoraco-abdominal a été testée :d'après A.T. Still, quand le diaphragme thoraco-lombaire est le siège d'une tension anormale, ou si ses insertions sont mal positionnées, il peut être à l'origine de plus de 'LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine,2010, p.383 49 maladies que toute autre partie de l'organisme ~. De plus, le diaphragme est le muscle inspirateur principal et les modifications de la respiration sont une des premières manifestations du stress et de l'axixiété. Le diaphragme peut influencer tous les systèmes du corps humain ✓ le système viscéral car le diaphragme thoraco-abdominal est responsable de toute la mobilité viscérale, et il est relié à de nombreux organes par leurs enveloppes fasciales (coeur, foie, poumons, etc); ✓ le système musculo-squelettique par les insertions des piliers du diaphragme sur les vertèbres lombaires hautes et les insertions des coupoles diaphragmatiques sur les côtes basses, et ainsi sur tous les muscles s'insérant sur les lombaires et sur les côtes ; il influence également l'activité des muscles inspirateurs accessoires, comme les muscles scalènes ou le petit pectoral. Toute dysfonction diaphragmatique peut donc être la cause de dysfonctions cervicales et costales hautes (par insertion des muscles scalènes) ou de dysfonctions scapulaires (par insertion du muscle petit pectoral sur l'apophyse coracoïde de la scapula); ✓ le système crânio-sacré les trois "diaphragmes" horizontaux Z (le diaphragme thoraco-abdominal, le "diaphragme" pelvien ou périnée et le "diaphragme" crânien ou tente du cervelet) fonctionnent ensemble, formant le système de régulation et d'harmonisation le plus important du corps (système de pompe veineuse et lymphatique, maintenant les pressions dans les différentes parties du corps) 3. Ils travaillent en complémentarité avec l'axe crânio-sacré qui se trouve dans un plan vertical. Ces systèmes se trouvant dans un plan horizontal et dans un plan vertical s'influencent l'un et l'autre. Toute restriction d'un des diaphragmes transversaux doit être levée avant de mettre en place le traitement des membranes de tensions réciproques 4. ~ Still A.T., Philosophy ofosteopathy, hème édition, 1986, p.122 Z Frymann V., The Core-link and the three diaphrams paru dans le Year Book de l'AOA, édition 1968 3 http://www.osteocie.ca/articles/details/IS (consulté le 18/05/2014) 4 Liem T., Ostéopathie crânienne - Manuelpratique, Maloine,2010, p. 502 50 2.3.3 Tests viscéraux Les viscères sont importants à tester car ils sont en rapport avec tous les autres systèmes chez l'Homme ✓ ils sont situés juste en avant de la colonne vertébrale cervicale, dorsale et lombaire, sur laquelle s'attache le péritoine pariétal postérieur contenant l'ensemble des viscères ; ✓ ils sont en rapport avec la colonne dorsale par leur innervation sympathique (de la septième racine cervicale à la deuxième racine lombaire); ✓ ils sont en rapport avec le système crânio-sacré par leur innervation parasympathique issue du nerf vague (Xe paire de nerf crânien) et passant par le faramen jugulaire entre l'occiput et le temporal, et par le plexus sacral(de S2 à S4)passant par les foramens sacrés antérieurs ; ✓ ils forment une frontière entre notre milieu interne et le milieu extérieur constitué par la nourriture ingérée ; ✓ ils permettent l'apport d'énergie au corps entier par la digestion ; ✓ ils sont en rapport avec les membres inférieurs via la vascularisation par l'aorte abdominale qui se divise ensuite en deux artères iliaques vascularisant le bassin et les membres inférieurs ; ✓ ils sont des cibles émotionnelles importantes et relayent ainsi les influences mentales ~. Ainsi, une dysfonction viscérale peut avoir des conséquences sur n'importe quel autre système du corps humain. Les organes viscéraux se testent de deux manières différentes • leur mobilité, qui est due à l'abaissement du diaphragme lors de l'inspiration et à sa montée lors de l'expiration ; • leur motilité, qui est un mouvement intrinsèque de l'organe ;deux hypothèses peuvent expliquer ce mouvement :une des hypothèses explique qu'il serait dû au mouvement embryologique de l'organe ~ Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, 2e édition, Elsevier, 2004, p.18 51 lors du développement embryonnaire, la seconde hypothèse explique que la motilité des organes serait due au MRP (Mécanisme Respiratoire Primaire). ➢ Tests de mobilité viscérale Pour tester les viscères des patients, afin de déterminer s'il y avait des dysfonctions ostéopathiques, le protocole viscéral vu en cours de Viscéral Mécanique en PCE04 a été utilisé. Ce protocole permet de tester la mobilité des organes digestifs un à un, selon un ordre précis. Il est composé de quatorze tests • test de la tonicité de l'estomac ; • test de la mobilité respiratoire de l'estomac ; • test de la mobilité respiratoire du duodénum et du fascia de Treitz ; • test de la mobilité respiratoire de la deuxième portion du duodénum ; • test d'ouverture de l'angle duodéno-jéjunal; • test de la tonicité de l'intestin grêle ; • test de translation des anses grêles ; • test de la fixité de la racine du mésentère ; • test de la tonicité du côlon, du caecum au sigmoïde ; • test de la mobilité respiratoire du côlon, du caecum au sigmoïde ; • test d'ouverture des angles coliques droit et gauche ; • test de la fixité de la racine du mésosigmoïde ; • test de hauteur du foie par percussion ; • palpation du bord inférieur du foie. Ces quatorze étapes permettent donc de déterminer s'il y a des dysfonctions de mobilité respiratoire d'un des viscères, mais également des dysfonctions d'hypertonicité viscérale, des dysfonctions de ptose (particulièrement pour l'estomac et le foie), des dysfonctions d'élévation (pour l'estomac dans les phénomènes de hernie hiatale) ou des dysfonctions de congestion (pour le foie). 52 Tests de motilité viscérale La motilité de certains organes a également été testée, en utilisant les références de Jean-Pierre Barral que nous avons étudiées en cours de Viscéral Fluidique en CSO • le oie :nos patients sont pour la majorité sous traitement médicamenteux, ils prennent donc des psychostimulants tous les jours, depuis plusieurs années pour certains. Leur foie est donc soumis à un important travail de détoxification. De plus, le foie est l'organe du "moi" profond et de la colère profonde, que le bébé ou le tout jeune enfant peut déjà avoir au fond de lui ;c'est une colère où la personne en veut àelle-même et aux autres, et qui génère un déséquilibre émotionnel cyclothymique 1. Or, les enfants atteints de TDAH sont souvent colériques, particulièrement lorsqu'ils présentent des TOP. Il nous a donc semblé important de tester et traiter cet organe. • la vésicule biliaire :cet organe est l'organe de la contrariété ;c'est l'un des premiers organes à réagir lorsque "quelque chose ne va pas" 2, ce qui est souvent le cas chez les enfants atteints de TDAH car ils peuvent être rapidement frustrés. • le médiastin : le thora, contenant le médiastin et les deux poumons, est le devenir émotionnel de l'être physique qui doit se développer pour que la personne "existe" vis-à-vis d'elle-même (que le corps physique soit bien présent), et vis-à-vis des autres (le bon développement physique permet de se confronter a~ autres et d'être mieux avec eux, sans agressivité, sans arrogance, sans besoin de dominance). La personne qui n'a pas ce développement physique harmonieux n'occupe pas son territoire, se tient les épaules rentrées, et petit à petit les muscles du thorax perdent de leur 'Barral J.-P., Manipulations viscérales 2,2e édition, Elsevier, 2004, p.121 Z Barral J.-P., Manipulations viscérales 2,2e édition, Elsevier, 2004, p.142 53 extensibilité et peuvent gêner la respiration ~ . Les enfants atteints de TDAH se sentent souvent mal à l'aise avec les autres, s'intègrent difficilement dans leur environnement. La manipulation du thorax permet au patient de mieux affronter la vie par la suite. 2.4. Traitement ostéopathique Il n'y a pas eu de protocole type ou préétabli mis en place pour tous les patients. En effet, nous avons préféré mettre en place un traitement spécifique à chacun, en traitant les éléments trouvés dysfonctionnels lors des tests. Toutefois, il a été décidé de n'utiliser que des techniques qu'il était possible de pratiquer sur tous les patients. C'est pourquoi la pratique de l'HVBA a été exclue du traitement car le patient le plus jeune est âgé de six ans. L'ostéopathie permet d'agir sur le corps dans son ensemble en régulant la circulation des liquides corporels et de l'énergie, en ayant une action directe sur les différentes structures organiques, musculaires, squelettiques. Le traitement ostéopathique permet à la structure d'être la plus physiologique possible, notamment en levant les tensions au niveau ostéo-articulaire, et donc en libérant la circulation des fluides, garantissant ainsi un fonctionnement optimal du corps humain. En effet, "l'interrelation structure /fonction" est un autre fondement de l'ostéopathie la forme suit la fonction, mais la forme influence également la fonction. "La maladie résulte d'anomalies anatomiques suivies de désordres physiologiques. Pour guérir la maladie, les parties anormales doivent être ajustées vers le normal." 2 Ainsi, la forme physiologique retrouvée permet au corps d'exprimer ses propres capacités d'autorégulation afin que l'équilibre se fasse et que l'homéostasie soit respectée. Les traitements ostéopathiques mis en place étaient constitués de techniques ~ Banal J.-P., Le thorax, manipulations viscérales, 2e édition, Elsevier, 2005, p.17 2 Still A.T, Ostéopathie, recherche et pratique, traduction de Pierre Tricot, Sully, 2009, p.23 54 ✓ fasciales, ✓ crânio-sacrées, ✓ viscérales mécaniques, ✓ viscérales fluidiques, ✓ TOG (Traitement Ostéopathique Général). Il y a toutefois certaines techniques qui ont été plus fréquemment utilisées au cours de notre étude, selon les dysfonctions les plus courantes • Technique de déroulement global du crâne La position est la même que celle de la prise de la voûte crânienne selon W.G. Sutherland. Le patient est en décubitus dorsal, les pieds sur la table, les jambes décroisées. Le praticien est assis à la tête du patient, les coudes reposant sur la table. Il place ses mains de chaque côté de la tête du patient, de la façon suivante ✓ les index sur les grandes ailes du sphénoïde de chaque côté, en arrière du rebord orbitaire latéral ; ✓ les majeurs en avant des oreilles, sur les os temporaux ; ✓ les annulaires en arrière des oreilles, sur les os temporaux ; ✓ les auriculaires sur les côtés de l'occiput, au niveau des astérions ; ✓ si possible placer les pouces en contact l'un avec l'autre sur le sommet de la tête, ce qui sert de point fixe externe. Puis il met en place le paramètre de densité afin d'avoir dans ses mains la même densité que celle du crâne du patient. Il met ensuite en place le paramètre de tension en exerçant une contraction isométrique des doigts, jusqu'à avoir dans ses mains la même tension que celle présente dans le crâne du patient. Enfin, il laisse les mouvements du crâne se mettre en place et se dérouler, jusqu'à sentir le Still-Point, qui est un temps d'arrêt des mouvements du crâne, avant de sentir une expansion puis une rétraction de celui-ci qui marque le retour 55 du mouvement physiologique exprimant l'inhalation puis l'exhalation dues au MRP. • Technique de compression du 4ème ventricule ou CV4 : 1 Le patient est en décubitus dorsal sur la table, les jambes décroisées. Le praticien est assis à la tête du patient et garde ses coudes posés sur la table. Il place ses mains légèrement en creux l'une par-dessus l'autre, les extrémités de ses pouces se touchant pour former un "V". Il positionne ainsi ses mains sous la tête du patient, les éminences thénar au niveau de l'écaille occipitale et les pulpes de l'index et du majeur approximativement en regard des processus épineux de la de~ième et troisième vertèbre cervicale. Le praticien doit veiller à bien se placer en arrière de l'articulation occipito-mastoïdienne, sous peine de provoquer des nausées et des vomissements. Dans cette technique, le praticien sert de "fulcrum", de point d'appui au patient, et laisse le crâne dérouler seul. La technique est longue à se mettre en place, il faut tout d'abord détendre les structures osseuses, puis membranaires, avant d'atteindre les structures liquidiennes. A la fin de cette technique, le praticien peut sentir de la chaleur se dégager du crâne de son patient, ou la sensation de Still-Point, une diminution du tonus musculaire, le patient est détendu, serein, voire il s'endort, et il respire de façon plus profonde, plus calme. Cette technique a des effets hémodynamiques et systémiques sur le corps entier. En effet, la compression des parties latérales de l'occiput se répercute ~ LIEM T., Ostéopathie crârriehne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p397 - 401 56 ensuite sur la tente du cervelet s'insérant dessus, exerçant ainsi une pression sur le quatrième ventricule. Il y a alors une augmentation de la pression intracrânienne, ce qui augmente le mouvement et les échanges du LCR (Liquide CéphaloRachidien). Le LCR s'écoule ainsi dans les gaines des nerfs et des vaisseau sanguins, dans les fascias et dans les espaces extracellulaires et intracellulaires. Il y a donc un meilleur apport aux cellules, une régénérescence des tissus, et une stimulation globale de tous les échanges corporels. Cela permet également de normaliser le rythme crânio-sacré. Les effets du CV4 sont ✓ une stimulation du système nerveux parasympathique ; ✓ une mise au ralenti du moteur, donc il est indiqué chez les personnes agitées ; ✓ une libération des dysfonctions secondaires ; ✓ une révélation des dysfonctions primaires ; ✓ une action de pompe lymphatique ; ✓ une diminution de la fièvre de 2°C ; ✓ des effets périphériques sur la circulation sanguine et la respiration pulmonaire ; ✓ une diminution des céphalées de tension ; ✓ une diminution des oedèmes par congestion veineuse et autres troubles liés aux congestions liquidiennes. Cette technique permet au patient de se réorganiser, de se ré-harmoniser. • Technique sur les membranes de tensions réciproques (MTR ou pôle supérieur de la dure-mère Les membranes de tensions réciproques sont constituées de quatre parties différentes, et elles renferment les sinus veineux du crâne permettant le drainage veineux du crâne ✓ la faux du cerveau, contenant le sinus sagittal supérieur et le sinus sagittal inférieur ; ✓ la faux du cervelet, contenant le sinus occipital ; 57 ✓ la tente du cervelet, contenant les sinus caverneux, les sinus pétreux supérieurs, les sinus transverses, le sinus droit ; ✓ latente de l'hypophyse. La technique sur les membranes de tensions réciproques est à mettre en place lorsque le test de la prise de la voûte selon W.G. Sutherland indique une tension excessive du crâne, avec une sensation de "ballon gonflé" ou une sensation de mains aspirées vers le centre du crâne. Elle peut également être mise en place lors de symptômes tels que les céphalées de tension, le stress, l'arixiété, l'hyperactivité. Le patient est en décubitus dorsal, les jambes décroisées. Le praticien est assis à la tête du patient, les coudes en appui sur la table. Cette technique se déroule en quatre temps permettant de libérer les différentes parties des MTR, donc les différents sinus veineux, afin de permettre un meilleur drainage du crâne t) Travail sur la fazrx du cervelet Le praticien place ses doigts sous la partie inférieure de l'écaille occipitale, les auriculaires sous l'inion, et les autres doigts en projection du reste de la faux du cervelet, dans un aace longitudinal. Il met en place les paramètres de densité (en rapprochant ses dei mains afin de rapprocher les insertions de la faux du cervelet), de tension (en exerçant une contraction isométrique des doigts), puis il laisse le mouvement s'afficher et le laisse dérouler jusqu'au Still-Point. Cette première partie de la technique permet de libérer la faux du cervelet et le sinus occipital compris en son sein. z~ Travail sur la tente du cervelet Le praticien place ses doigts en projection de la tente du cervelet, c'est-àdire les auriculaires en regard de l'inion, et les autres doigts dans un plan 58 transversal, jusqu'à la mastoïde. Il peut placer ses pouces au niveau de bregma, afin d'exercer une pression dans l'aa~e du sinus droit, se situant à l'intersection de la tente du cervelet et de la far du cerveau. Ce temps de la technique sur les MTR permet donc de libérer la tente du cervelet, et ainsi de libérer les sinus contenus par celle-ci, notainrnent le sinus droit. De plus, cette technique permet de libérer et donc de rééquilibrer le fulcrum membraneux de Sutherland qui se situe à la moitié antérieure du sinus droit. 3) Travail sur lafar du cerveau Le praticien place ses pouces de part et d'autre de la suture longitudinale, au niveau de lambda. Il rapproche ses pouces, afin de rapprocher les insertions de la faw~ du cerveau. Il met donc en place les paramètres de densité et de tension, jusqu'à sentir un relâchement dans les tissus. Il répète la même procédure en différents points, environ tous les deux ou trois centimètres le long de la suture longitudinale,jusqu'à bregma. a Puis, à partir de bregma, le praticien travaille sur la far du cerveau par son insertion sur la suture métopique. Il place ses doigts de part et d'autre de la suture métopique, les index en avant de bregma et les auriculaires en regard de l'apophyse crista-galli. Il rapproche ses doigts afin de rapprocher les insertions de 1 LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuelpratique, Maloine, 2010, p.493 z LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuelpratique, Maloine, 2010, p.493 59 la faux du cerveau, ce qui met en place le paramètre de densité. Puis, il met en place le paramètre de tension jusqu'au relâchement des tissus. i Le travail sur la faux du cerveau permet également de travailler sur les sinus contenus par celui-ci, à savoir le sinus sagittal supérieur, qui draine le crâne de l'apophyse crista-galli au confluent postérieur des sinus, au niveau de l'inion, et le sinus sagittal inférieur, qui draine le sang veineux de l'apophyse crista-galli au sinus droit. 4) Travail sur l'apophyse crista- ale l~svnthèse du crâne Enfin, le quatrième et dernier temps de la technique permet au praticien de travailler sur l'apophyse crista-galli, qui est l'extrémité antérieure de l'insertion de la faux du cerveau, et donc l'insertion la plus proximale de la dure-mère. Pour cela, le praticien place une main sous l'occiput, et il place la tête du troisième métatarsien de l'autre main au niveau de la glabelle, en regard de l'apophyse crista-galli, en gardant les doigts de cette main en extension. Les deux bras du praticien sont tendus. Le praticien met en place les paramètres de densité en rapprochant ses dei mains, puis de tension en effectuant une contraction isométrique des doigts, puis il laisse les mouvements du crâne se mettre en place jusqu'au relâchement des structures. Il pose tout d'abord son attention sur l'apophyse crista-galli, puis lorsque le travail sur cette zone est terminé, il pose son attention sur le crâne globalement afin d'en faire la synthèse. ' LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p.494 •1 • Technique de libération de l'articulation occipito-mastoïdienne Le patient est en décubitus dorsal sur la table, les jambes décroisées. Le praticien est assis à la tête du patient, les coudes sur la table. Il place la main controlatérale à l'articulation dysfonctionnelle transversalement sous l'occiput, tandis qu'il prend contact avec le temporal du patient avec sa main homolatérale à la dysfonction ✓ il prend l'apophyse zygomatique du temporal entre pouce et index, ✓ il place le majeur dans le conduit auditif externe du patient, ✓ il place l'annulaire et l'auriculaire sur l'apophyse mastoïde. 0 Puis il met en place le paramètre de densité en amenant le temporal en dedans et en arrière, vers l'occiput, afin d'amener l'articulation occipitomastoïdienne dans sa position de confort. Il met en place le paramètre de tension en serrant son poing autour de l'oreille, et enfin il laisse le mouvement se mettre en place,jusqu'à sentir une libération de l'articulation. Une autre technique existe pour traiter l'articulation occipito-mastoïdienne, il s'agit de la technique de V-Spread. Cette technique utilise le transfert d'énergie d'un point situé à l'opposé du crâne vers l'articulation dont la mobilité est restreinte. Le praticien place son index et son majeur en "V" de part et d'autre de la suture à traiter. De l'autre main, il place son index sur le point du crâne situé à l'opposé de l'articulation occipito-mastoïdienne, au niveau de l'éminence frontale, et dirige son doigt vers l'articulation restreinte. ~ LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p.597 61 [~ Le praticien exerce une pression de son doigt vers la suture à traiter, et il laisse le mouvement de l'articulation se mettre en place entre son index et son majeur,jusqu'à libération de la suture. Technique de libération de l'articulation sphéno-pétreuse • Le patient est en décubitus dorsal sur la table, les jambes décroisées. Le praticien est assis latéralement à la tête du patient, du côté opposé à l'articulation à traiter. Il place sa main céphalique sur l'os temporal du patient: il tient le processus zygomatique du temporal entre pouce et index, place le majeur dans le conduit auditif externe et l'annulaire et l'auriculaire sur le processus mastoïde. Il place sa main caudale au contact de l'os sphénoïde: il place l'auriculaire dans la bouche, en arrière de l'arcade dentaire supérieure, au contact de l'apophyse ptérygoïde, et le majeur et l'annulaire au contact de la grande aile du sphénoïde, en externe. z Le praticien met en place le paramètre de densité en amenant les mains l'une vers l'autre afin de mettre l'articulation dans la situation de plus grand confort, puis il met en place le paramètre de tension, et il laisse le mouvement se dérouler jusqu'à libération de la suture. ~ LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p.581 Z LIEM T., Ostéopathie crânienne - Manuelpratique, Maloine, 2010, p. 60l 62 D'autres techniques ont été utilisées selon les dysfonctions trouvées, mais ne sont pas décrites ici. Ce sont des techniques apprises en cours de fascia, crânien, viscéral et TOG. 3. DISTRIBUTION DES QUESTIONNAIRES DE CONVERS Lors de la première séance de traitement, au cours de l'anamnèse, les parents ont rempli le questionnaire de Corners qui sert de référence pour évaluer l'évolution des enfants tout au long de la prise en charge ostéopathique. Les parents ont également remis aux enseignants le questionnaire de Corners qui sert aussi de référence par rapport au comportement de l'enfant en classe. Ces deux questionnaires étaient à remplir en prenant en compte le comportement de l'enfant avant la première séance d'ostéopathie. Puis à la fin de chaque séance, un questionnaire de Corners pour les parents et un questionnaire de Corners pour les enseignants ont été remis aux familles. Ils étaient chacun à remplir juste avant la séance suivante, en prenant en compte le comportement de l'enfant entre les deux séances. Ces questionnaires nous ont permis de suivre l'évolution de l'enfant après chaque séance. Afin de rendre les résultats de ces questionnaires les plus fiables possibles, bien que les réponses restent assez subjectives car elles dépendent beaucoup de l'état d'esprit dans lequel se trouve la personne qui y répond, nous avons demandé à ce que ce soit toujours la même personne qui remplisse les questionnaires (le père ou la mère, ou les deux parents à chaque fois, et toujours le même enseignant si l'enfant a plusieurs instituteurs ou plusieurs professeurs). Les questionnaires de Corners nous ont été rendus avant chaque nouvelle séance. Ainsi, chaque nouveau questionnaire a été complété par les parents et les enseignants sans qu'ils aient en référence leurs réponses aux questionnaires précédents. Ils ne sont donc pas influencés par les résultats précédents, et répondent réellement en fonction du comportement de l'enfant à ce moment donné, ce qui permet de rendre l'étude plus objective. 63 4. RELEVÉ DES RÉPONSES AUX QUESTIONNAIRES Une fois tous les questionnaires de Corners en notre possession, les différentes notes ont été classées dans des tableaux en fonction du critère d'évaluation du TDAH auquel elles se rattachaient. Ainsi, un score pour chaque critère, à savoir l'inattention, l'impulsivité-hyperactivité, et les TOP, a été calculé, avant le traitement, après la première séance, après la deuxième séance et après la troisième séance, pour les parents et pour les enseignants de chaque enfant. Cela permet d'évaluer l'évolution de chaque critère au cours de notre prise en charge, et donc de voir si le traitement mis en place avait un impact sur le comportement de l'enfant, et si oui sur quel critère d'évaluation majoritairement. Afin de mieux visualiser cette évolution, des courbes ont été réalisées pour chaque critère, avec les scores avant traitement, puis après chaque séance. Ainsi, pour chaque enfant et pour chaque critère d'évaluation du TDAH, dei courbes existent : la première réalisée à partir des scores obtenus avec les questionnaires de Corners pour les parents, et la seconde avec les scores obtenus avec les questionnaires de Corners pour les enseignants. Pour chaque enfant et chaque critère, le pourcentage dont le score avait diminué ou augmenté pour le même questionnaire, parents ou enseignants, après la troisième séance, a été calculé. Cela permet, bien qu'aucune étude statistique n'ait été menée car la population étudiée ne comptait que cinq personnes, de comparer l'impact de ce traitement ostéopathique sur les trois critères d'évaluation du TDAH. 64 RESULTATS 1. RÉSULTATS DES DYSFONCTIONS OSTEOPATHIQUES TROUVÉES: Les dysfonctions les plus récurrentes trouvées lors de la première consultation chez chacun des cinq patients ont été répertoriées. ô 6 v ô 5 ~° 4 = R 3 C N 2 ~ .~ L Q 1 c a~ ~ 0 a ~ ~ vii ~ ~ U N ~ ~ ~ ~ ~ .~ Û ô ° ~ ~ Û v ~ d û N ~ •~ Ç G ~ o o ~ ~ ~ ~ ~ d Ô c .~ -ô ~ ~ a o ~ o ami a. °' ~ ~ ~ ~ ~ Û ~ `~ 0 O ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ,~ ~- ~ ~ ~ ~ `~ ~ ~ V 0 ô ~ o.~ ~ <c~ ~ ~ô ÿ ¢ Û U ~ ' ~ ô O V Û ~ ~ Q O ~ ~ y N ~ <~ ~ ~ ~ ¢ ~ ~ .~ ~ ~ r~ ~C ~ '~ ~ U 2. RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES Pour chaque patient, les scores d'inattention, d'hyperactivité - impulsivité, et de TOP, pour les parents et pour les enseignants, avant traitement, puis trois semaines après chaque séance, ont été répertoriés. La différence, pour chaque score et chaque observateur, entre avant le traitement et après la troisième séance, a été calculée. 65 2.1. Résultats de Tanguy IMPULSIVITEHYPERACTIVITE parents enseignant arents ensei nant TOP INATTENTION Avant traitement Après la lèreséance Après la 2ème séance Après la Sème séance Différence avant/après traitement Pourcentage de différence avant/après traitement arents ensei nant 2,95 1,86 2,77 0,92 1,09 1 245 2,14 1,93 1,58 0,45 0,6 2 229 1,27 1,58 0,55 1,2 2~1 2,29 1,87 1,58 0,82 1,2 - 0,85 + 0,43 - 0,9 + 0,66 - 0,27 + 0,2 - 29% + 23% - 32% + 71% - 25% + 33% Résultats de Tanguy (parents) 3,5 3 ~ 2,5 -~ Inattention --~- ImpulsivitéHyperactivité ô 2 ~ 1,5 1 0,5 0 --TOP avant traitement après la 1ère séance après la 2ème séance après la Sème séance nombre de séances Résultats de Tanguy (enseignant) -~-Inattention 2,5 2 --i-- ImpulsivitéHyperactivité ~ 1,5 0 v ~ TOP 0,5 0 avant traitement après la 1ère après la 2ème après la Sème séance séance séance nombre de séances 2.2. Résultats d'Adrien IMPULSIVITEHYPERACTIVITE arents ensei nant arents ensei nant TOP INATTENTION Avant traitement Après la lère séance Après la 2ème séance Après la Sème séance Différence avant/après traitement Pourcentage de différence avant/après traitement arents enseignant 2~~ 0,57 2,1 0,75 2,14 0,2 1,53 Pas rendu 1,5 Pas rendu 1,18 Pas rendu 1,5 Pas rendu 1,4 Pas rendu 1,45 Pas rendu 1,75 1,14 1,6 0,5 1,55 0,4 - 0,95 + 0,57 - 0,5 - 0,25 - 0,59 + 0,2 - 35% + 100% - 24% - 33% - 28% + 100% Résultats d'Adrien (parents) 3 -~-Inattention 2,5 ~ 2 fImpulsivité Hyperactivité `p 1,5 U ~ 1 TOP 0,5 0 avant traitement après la le séance après la 2e séance après la 3e séance nombre de séances Résultats d'Adrien (enseignants) 1,2 1 ~ 0,8 L ~ O,6 ~ 0,4 0,2 0 -~-Inattention fImpulsivité■ Hyperactivité TOP avant traitement après la le séance après la 2e séance nombre de séances après la 3e séance 2.3. Résultats d'Axel IMPULSIVITEHYPERACTIVITE arents ensei nant arents ensei nant TOP INATTENTION Avant traitement Après la lèreséance Après la 2ème séance Après la Sème séance Différence avant/après traitement Pourcentage de différence avant/après traitement arents Ensei nant 2,95 2 57 ' 2,93 2,75 2,32 2 1,53 2,71 1,57 2,5 1,18 2,4 1,5 2,43 1,2 1,92 0,91 1,8 1,95 1,86 1,03 1,17 1,36 1 -1 - 0,71 -1,9 - 1,58 - 0,96 -1 - 34% - 28% - 65% - 57% - 41% - 50% Résultats d'Axel (parents) 3,5 3 2,5 ~ 2 ~ 7,5 ~ 1 0,5 0 ~Inattention -E-ImpulsivitéHyperactivité TOP avant traitement après la le séance après la 3e séance après la 2e séance nombre de séances Résultats d'Axel (enseignant) 3 2,5 ~ 2 ~ 1,5 ~ 7 0,5 0 --♦- Inattention ~-ImpulsivitéHyperactivité TOP avant traitement après le séance après 2e séance après 3e séance nombre de séances •: 2.4. Résultats d'Iliès INATTENTION arents ensei nant Avant traitement Après la lère séance Après la 2ème séance Après la Sème séance Différence avant/après traitement Pourcentage de différence avant/après traitement IMPULSIVITEHYPERACTIVITE arents ensei nant TOP arents enseignant 1,85 1,71 1,07 1,5 0,45 0 1,48 1,57 0,9 1 0,36 0 0,85 1,14 0,4 0,64 0,09 0 2 1,14 1,53 0,55 0,45 0 + 0,1 - 0,57 + 0,46 - 0,95 0 0 + 5% - 33% + 43% - 63% 0% 0% Résultats d'lliès (parents) 3~ 2 ~Inattention --~— Impulsivité Hyperactivité TOP 0,5 0 avant traitement après la le séance après la 2e séance après la 3e séance nombre de séances Résultats d'lliès (enseignant) 2 ~Inattention ~ 1,5 L 0 1 fImpulsivité Hyperactivité TOP ~ 0,5 ~ avant traitement après la le séance après la 2e séance nombre de séances .• après la 3e séance 2.5. Résultats de Gaspard IMPULSIVITEHYPERACTIVITE arents enseignant arents ensei nant TOP INATTENTION Avant traitement Après la lèreséance Après la 2ème séance Après la Sème séance Différence avant/après traitement Pourcentage de différence avant/après traitement arents ensei nant 295 1,57 1,27 2 1 0,6 205 1 1 0,83 0,82 0,4 1,65 1,86 0,8 0,92 0,73 1,2 1,35 1,14 0,73 0,75 0,82 0,6 - 1,6 - 0,43 - 0,54 - 1,25 - 0,18 0 - 54% - 27% - 43% - 63% - 18% 0% Résultats de Gaspard (parents) 3,5 3 ~ 2,5 L 2 N 1,5 1 0,5 0 —~Inattention —FImpulsivitéHyperactivité TOP avant traitement après la le séance après la 2e séance après la 3e séance nombre de séances Résultats de Gaspard (enseignant) ~Inattention 2 --f— ImpulsivitéHy peractivité ô 1,5 v ~ TOP 0,5 0 avant traitement après la le après la 2e séance séance nombre de séances 70 après la 3e séance DISCUSSION 1. ANALYSE DE LA POPULATION La population participant à cette étude est composée de cinq enfants. 1.1. Analyse de la population selon le sexe Tous les patients de cette étude sont de sexe masculin. Cela peut s'expliquer par le faible nombre de patients de cette étude, ainsi que par la prépondérance masculine de cette maladie (de six à neuf garçons pour une fille). 1.2. Analyse de la population selon l'âge Le plus jeune patient de cette étude, Tanguy, est âgé de six ans, ce qui représente 20% de la population. Il est en classe de CP. Le plus âgé, Iliès, a quatorze ans, ce qui représente également 20% de la population. Il est scolarisé en classe de 4ème et a redoublé son CE1 suite à des problèmes d'apprentissage rencontrés en CP. Les trois patients restants, Adrien, Axel et Gaspard, sont âgés de huit ans, et représentent 60% de la population de cette étude. Deux d'entre eux sont en classe de CE2 et le troisième est en classe de CE1; aucun d'entre eux n'a redoublé. Répartition par âge ■ 6 ans ■ 8 ans ❑ 14 ans 71 1.3. Analyse de la population selon la prise en charge médicamenteuse Sur les cinq enfants participant à cette étude, quatre sont sous traitement médicamenteux, ce qui représente 80% de la population. Avec traitement médicamenteux ■Sans traitement médicamenteux Le seul enfant n'étant pas sous traitement médicamenteux est diagnostiqué TDA et non TDAH, ce qui signifie qu'il présente des troubles de l'attention, mais n'est pas diagnostiqué hyperactif. Parmi les quatre patients sous traitement médicamenteux • deux patients sont sous QuasymOO, • un patient est sous RitalineOO, • le dernier patient est sous RitalineOO depuis ses six ans et sous ConcertaOO depuis ses neuf ans. 72 1.4. AnalVSe de la population selon la prise en charge pluridisciplinaire Iliès ~ O p cC~ >, ,~ ,~ a~ ~~ Û ~ ~ O ~ ~ ~ Ritaline~ Quasym0 Quasym0 RitalineOO et Concerta ✓ ✓ ✓ ~ Gaspard TOTAL Pourcenta e ~ ~ ~. ~ Tanguy Axel Adrien ~ ~ 4/5 80% a ✓ 5/5 100% P-~ ✓ ~ ° ✓ ✓ ~ â ~ -~ °~ Q ~~ p -~ ~ ~ ~ N O U O ~ W ✓ ~ ✓ 3/5 1/5 1/5 1/5 20% 60% 20% 20% z Refusée ✓ ✓ ~ 2 3/5 60% 100% de notre population est suivi par un pédopsychiatre: c'est généralement lui qui établit le diagnostic, et décide ou non de la prescription d'un médicament. Un seul de ces enfants est actuellement suivi par un psychologue, ce qui représente 20% de notre population. Mais Adrien et Gaspard en ont déjà consulté un dans le passé. Trois enfants sont suivis par un orthophoniste au moment de l'étude, donc 60% de notre population. Il faut noter cependant que les deux autres enfants en ont également consulté un dans le passé, mais n'en ont plus besoin à présent. Un seul enfant consulte un psychomotricien au moment de notre prise en charge, ce qui représente 20% de notre population. Cependant, trois des enfants ont été suivis en psychomotricité dans le passé. Il s'agit de Tanguy, Gaspard et Adrien. Un seul patient est suivi par un ergothérapeute, ce qui représente 20% de la population également. Ce faible taux s'explique par le fait que c'est notre patient le plus âgé qui le consulte, afin d'optimiser son utilisation d'un ordinateur portable en 73 2 4 1 2 classe, alors que les autres patients, étant plus jeunes, suivent leurs cours de façon classique. Trois enfants reçoivent une aide de la MDPH. Celle de Tanguy a été refusée et ses parents vont faire appel de la décision. Paxmi les enfants ayant droit à cette aide, aucun d'entre e~ n'a d'ANS (Auxiliaire de Vie Scolaire) actuellement. Les parents d'Axel en ont fait la demande, et ceux de Tanguy souhaiteraient également qu'il en ait une si leur dossier est accepté. Cependant, on peut noter qu'Adrien, qui n'est suivi aujourd'hui que par un pédopsychiatre et qui est sous traitement médicamenteux, aurait besoin de consulter également un psychologue et un psychomotricien, d'après le diagnostic de son pédopsychiatre. Or, il a cessé de consulter ces professionnels de santé depuis peu car il ne s'entendait pas avec e~ et a refusé de continuer à travailler avec. Ses parents essaient de trouver un psychologue et un psychomotricien acceptant de suivre Adrien, et acceptés par lui. De même, Tanguy a dû arrêter son suivi en psychomotricité pour des raisons financières, bien que ces séances se soient avérées bénéfiques pour lui d'après ses parents. En effet, leur dossier MDPH a été refusé et ils ne peuvent plus se permettre cette dépense. Le nombre de patients constituant notre population est insuffisant, et les prises en charge thérapeutiques sont très hétérogènes. Cela ne permet pas de tirer de conclusion quant à l'impact des différents traitements sur la prise en charge ostéopathique. T 1.5. Analyse de la population selon les conditions de naissance Tanguy Instrumentation A Avant Accouchement Péridurale Césarienne déclenché (forceps,ventouse) terme terme ✓ del Adrien Iliès ✓ Gaspard Total Pourcentage ✓ 2/5 40% ✓ ✓ ✓ ✓ 3/5 60% 1/5 20% ✓ ✓ 2/5 40% 1/5 20% 0/5 0% Nous ne pouvons pas noter de réelle prépondérance d'un facteur lié à la naissance comme la césarienne, l'utilisation d'une instrumentation médicale aidant à l'expulsion comme les forceps, les ventouses ou les spatules, ou la mise en place d'une péridurale, chez les enfants atteints de TDAH composant notre population d'étude. 1.6. Analyse de la population selon les autres troubles présents Plagiocéphalie Tanguy A~cel Adrien Iliès Gaspard Total Pourcenta e Dyslexie/ Dysgraphie/ Dysphasie ✓ ✓ ✓ 3/5 60% Bru~~isme/ clenching ✓ ✓ ✓ ✓ ✓ 1/5 20% 4/5 80% Onychophagie ✓ 3/5 60% Nous pouvons noter une réelle prépondérance du bruxisme (grincent des dents la nuit) et du clenching (serrent les dents au cours de la journée) chez les enfants composant notre population. Cela touche en effet 80% d'entre eux. Cela peut s'expliquer par le fait que ce sont des enfants présentant souvent des angoisses. De plus, ils ressentent sans arrêt le besoin de bouger, voire se mettent en colère rapidement. Ainsi, lorsqu'ils doivent se contrôler ~n de ne pas bouger, comme lors d'un cours en classe, ou lorsqu'ils essaient de maîtriser leur crise de colère, ils sont souvent amenés à serrer des dents. 75 De plus, le serrage excessif des dents peut entraîner des tensions des muscles masticateurs tels que les masséters, les temporaux, les ptérygoïdiens latéraux et médiaux, ce qui peut engendrer ou maintenir des dysfonctions ostéopathiques crâniennes. Nous pouvons noter également que 60% d'entre eux souffrent d'onychophagie, ce qui signifie qu'ils mangent leurs ongles, et ont tendance à porter les objets à la bouche. Cela reflète également des angoisses chez ces enfants. Au cours des anamnèses, les parents nous ont révélé que leurs enfants portaient beaucoup d'objets à la bouche, et qu'ils mangeaient parfois leurs gommes et tubes de colle. Trois de nos patients présentent une plagiocéphalie, plus ou moins importante selon les patients. Il existe une concomitance entre la plagiocéphalie, le bruxisme et l'onychophagie qui sont présents chez trois de nos patients :Tanguy, Axel et Adrien. Un seul de nos patients est diagnostiqué dyslexique, dysgraphique et dysphasique. Il a donc suivi des séances d'orthophonie de l'âge de 6 ans à l'âge de 13 ans. Il n'en a plus besoin aujourd'hui, mais l'écriture reste tout de même très difficile pour lui. C'est pourquoi il utilise un ordinateur en classe. 1.7. Analyse de la population selon les conditions environnementales Les cinq enfants participant à cette étude sont scolarisés dans un cadre normal. Aucun d'entre eux ne bénéficie de l'aide d'une AVS au moment de notre prise en charge. Seul l'un d'entre eux bénéficie d'une adaptation du travail : il s'agit d'Iliès, qui est au collège. Il prend ses cours par ordinateur, et bénéficie d'une adaptation lors de ses contrôles (les réponses sont plus courtes à rédiger que pour ses camarades). 76 Aucun des enfants n'a de parents divorcés, ni de situation familiale particulièrement difficile. Tous vivent avec leur père et leur mère, et tous ont des frères et soeurs. Dans les fratries, seul cet enfant est diagnostiqué TDAH, les autres présentent un développement dit "classique". 2. ANALYSE DES DYSFONCTIONS OSTEOPATHIQUES PRÉSENTES Nous pouvons noter une certaine récurrence dans les dysfonctions ostéopathiques trouvées lors des premières consultations avec chacun de nos cinq patients. Le protocole de tests était le même pour chaque patient et à chaque consultation. Les dysfonctions les plus fréquemment présentes sont • compression de la Synchondrose Sphéno-Basilaire, • dysfonction de l'occipito-mastoïdienne, • dysfonction d'une coupole diaphragmatique, • désynchronisation crânio-sacrée, • tension des muscles para-vertébraux cervicaux, • dysfonction de la sphéno-pétreuse, • tension des Membranes de Tensions Réciproques. Nous pourrions interpréter cette récurrence de dysfonctions ostéopathiques • Compression de la Synchondrose Sphéno-Basilaire(SSBL La synchondrose sphéno-basilaire est considérée comme le moteur du crâne :elle unit en effet le sphénoïde, qui est l'os moteur de la sphère antérieure du crâne, et l'occiput, qui est l'os moteur de la sphère postérieure du crâne. C'est le fulcrum osseux du crâne. La compression de la SSB entraîne donc un blocage de l'ensemble du crâne, ainsi qu'un blocage du MRP (Mécanisme Respiratoire Primaire), donc de la circulation de l'énergie. 77 Par toutes les insertions musculaires et fasciales sur la base du crâne, la SSB devient le reflet de l'organisme entier. Chez le jeune enfant en particulier, du fait de sa mobilité persistante à cause de son ossification tardive durant l'adolescence, ses dysfonctions sont cliniquement significatives. Les dysfonctions de la SSB peuvent être la cause de difficultés d'apprentissage, de troubles psychologiques plus ou moins sévères, et de troubles neuropsychiatriques'. • Dvsfonction de l'occipito-mastoïdienne et de la sphéno-pétreuse Les dysfonctions de la base du crâne peuvent être la conséquence ✓ de traumatismes (lors de la naissance ou après une chute sur la tête), ✓ d'hypertonie des muscles cervicaux (par leur insertion sur l'occiput et par les tensions fasciales), ✓ de tensions durales intracrâniennes (insertion des MTR sur le sphénoïde et l'occiput, diminuant la mobilité de la SSB en cas de tensions), ✓ d'une restriction suturale des os du crâne, pouvant ainsi bloquer la SSB, ✓ d'accidents et chutes sur le sacrum et le cocc}~ (dysfonction transmise à la SSB via la dure-mère spinale, ce qui influence la synchronisation de l'axe crânio-sacré), ✓ d'une dysfonction viscérale (par les tensions fasciales), ✓ d'une dysfonction ostéo-musculaire (par les connexions fasciales également). • Dvsfonction d'une coupole diaphragmatique Le diaphragme thoraco-abdominal est le muscle inspirateur principal. Toute situation de stress pour le patient influence sa respiration, et donc le fonctionnement de son diaphragme. Ce muscle fait le lien entre les systèmes cardiaque, respiratoire et digestif. Z ~ T. LIEM, Ostéopathie crânienne - Manuel pratique, Maloine, 2010, p. 539-540 ' Ducoux B., "Lien ostéopathique entre le système digestif et respiratoire chez le nourrisson", http://www.osteo-chartrons.net(consulté le l 1/06/2014) 78 Le diaphragme thoraco-abdominal permet, avec les dei autres "diaphragmes" horizonta~ (le périnée et latente du cervelet), d'assurer la stabilité de l'organisme en travaillant dans un plan horizontal. Ils travaillent en complémentarité avec l'axe crânio-sacré qui se trouve dans un plan vertical. La perturbation d'un des trois "diaphragmes" peut influencer la dynamique de l'axe crânio-sacré, et inversement. Ainsi, une dysfonction diaphragmatique peut être la cause d'un mal-être général et bloquer la circulation d'énergie dans le corps entier. Le diaphragme peut refléter des problèmes d'ordre émotionnels :les fixations émotionnelles du diaphragme sont bilatérales et limitent son amplitude, l'empêchant de réaliser de grandes inspirations. Cela est souvent observé chez les sujets arixieua~. 1 • Désynchronisation crânio-sacrée La dynamique de l'axe crânio-sacré est influencée par le mouvement involontaire du sacrum entre les iliaques et par la physiologie crânienne. La perturbation de l'un ou de l'autre peut donc désynchroniser cet axe. L'axe crânio-sacré est en lien avec tous les fascias du corps, et reflète ainsi l'état global de celui-ci. Il est le garant de la verticalité et travaille en complémentarité avec les trois diaphragmes horizontaux. Quand l'axe crânio-sacré est centré, relâché et harmonieux dans sa dynamique, la santé peut s'exprimer de façon optimale. A l'inverse, une désynchronisation de cet ~e empêche l'expression de l'homéostasie. De plus, le système crânio-sacré interfère avec la croissance de l'encéphale, de la moelle et des organes des sens ;les acquisitions psychomotrices dépendent donc de l'intégrité de sa fonction. 2 • Tension des Membranes de Tensions Réciproques MTR~ Les Membranes de Tensions Réciproques s'insèrent sur toutes les sutures crâniennes, et sur certains reliefs crâniens tels que l'apophyse crista-galli ou le 'Barral J.-P., Le thorax, manipulations viscérales, 2e édition, Elsevier, 2005, p.164 z Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005, p.17 79 pourtour du foramen magnum. Elles contiennent entre les deux feuillets de duremère les sinus veineux permettant le drainage veineux du crâne. Les MTR sont en continuité avec la dure-mère dont l'insertion terminale se trouve sur le sacrum, en S2. Ainsi, les MTR sont en lien étroit avec le crâne et avec le sacrum, donc avec l'axe crânio-sacré dans sa totalité. " La membrane de tension réciproque est le facteur dominant de la structure crânio-sacrée, et le fascia est le facteur dominant de la structure du corps."1 Les dysfonctions de MTR peuvent survenir en cas de dysfonction de l'aa~ecrânio sacré, mais également suite à une forte et brutale émotion. Les enfants atteints de TDAH sont particulièrement sensibles avec un émotionnel fort, ont souvent une faible estime d'eux-mêmes et sont très réceptifs a~ remarques qu'ils reçoivent de la part de leurs parents et de leurs enseignants. 3. ANALYSE DES RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES 3.1. Analyse des résultats de Tan~uv Les résultats de Tanguy sont intéressants à observer car il existe une réelle différence entre les résultats des parents et ceux de l'enseignant. Pour les parents, il y a une diminution des trois critères d'évaluation entre les scores avant traitement et après la troisième séance, tandis que pour l'enseignant il y a une augmentation de ces trois mêmes critères. Pour les parents, il y a une diminution de l'inattention et de l'impulsivitéhyperactivité après les première et deuxième séances, et une diminution des TOP après la première séance seulement. Après la deuxième séance, il y a eu une augmentation des TOP. Et après la troisième séance, les scores nous montrent une légère augmentation des trois critères d'évaluation, mais ceux-ci restent inférieurs aux scores avant traitement. ~ Becker R. , La vie en mouvement, Sully, 2012 :1 Cependant, il n'y a pas toujours de corrélation entre les scores obtenus et les observations des parents au début de chaque séance. Pour exemple, après la première séance, la mère de Tanguy l'a trouvé plus agité, colérique, alors que les scores obtenus indiquent le contraire. Nous pouvons en déduire que la façon dont les gens répondent aux questionnaires dépend beaucoup de leur état d'esprit du moment, ils peuvent être plus ou moins tolérants envers les troubles de leur enfant, et donc le noter plus ou moins sévèrement. A noter que l'augmentation des scores après la troisième séance serait liée selon ses parents à l'anniversaire du petit frère de Tanguy, qui a eu lieu une semaine après la séance. En effet, il est possible que Tanguy ait mal supporté que l'attention soit centrée sur son frère et non sur lui. Ce phénomène de jalousie au sein de la fratrie est assez fréquent chez les enfants souffrant de TDAH,car ils ont l'habitude que l'attention de la famille soit posée sur eux. Pour l'enseignant, il y a une augmentation de tous les scores entre avant et après la prise en charge ostéopathique, surtout au niveau de l'impulsivité hyperactivité qui a augmenté de 71%. Seul le score des TOP a légèrement diminué après la première séance. Nous avons enfin demandé à Tanguy s'il avait trouvé que la prise en charge ostéopathique avait changé quelque chose pour lui, mais il a des difficultés à exprimer son ressenti par rapport à ses traitements en général. 3.2. Analyse des résultats d'Adrien Pour Adrien, nous n'avons pu obtenir que le questionnaire enseignant avant traitement, et celui après la troisième séance. De plus, ce dernier a été rendu avec trois semaines de retard, ce qui signifie que l'enseignante a évalué Adrien six semaines après le dernier traitement au lieu des trois semaines demandées. L'interprétation de l'évolution d'Adrien en classe est donc difficile et peu significative ;les questionnaires enseignants pour évaluer l'effet de la prise en charge ostéopathique sur Adrien n'ont pas été pris en compte. Cependant, Adrien n'a pas été exclu de la population de cette étude car les questionnaires de Corners 81 remplis par les parents ont bien été rendus, ce qui permet malgré tout d'évaluer l'évolution d'Adrien à la maison. Pour ses parents, il y a une diminution des scores de tous les critères d'évaluation du TDAH entre avant traitement et après la troisième séance, plus particulièrement pour l'inattention qui a diminué de 35%. Tous les scores ont diminué après la première séance, ce qui correspond à ce que les parents d'Adrien nous ont dit lors de l'anamnèse de la deuxième séance. Ils ont trouvé Adrien plus attentif, il faisait ses devoirs seul, surtout les deux premières semaines. Il parvenait à rester seul au calme pendant dix minutes, ce qui était impossible pour lui auparavant. Adrien lui même s'est senti plus calme. La troisième semaine a été plus difficile. Après la deuxième séance, l'inattention et l'impulsivité ont diminué, tandis que les TOP ont augmenté. Les parents ont à nouveau noté une amélioration de son comportement, plus marquée au cours des deux premières semaines. Enfin, tous les scores ont augmenté après la troisième séance, mais ils restent inférieurs aux scores avant traitement. Les parents d'Adrien l'ont en effet trouvé plus agité qu'après les première et deuxième séances. D'ailleurs, Adrien a changé de traitement environ un mois après notre dernière séance. Il est désormais sous Ritaline~, ce qui semble mieux lui correspondre. Adrien a dit se sentir plus calme, plus posé, et avoir plus de facilités à poser son attention pour travailler, à l'école comme à la maison. 3.3. Analyse des résultats d'Axel Pour Axel, il y a une diminution de tous les scores d'évaluation du TDAH pour les parents et l'enseignante, entre l'évaluation avant traitement et l'évaluation après la troisième séance. La plus grande diminution de score s'observe pour l'impulsivité- hyperactivité puisqu'il y a une diminution de 65%pour les parents et de 57%pour l'enseignant. Pour les parents, l'impulsivité - hyperactivité a diminué après chaque séance. L'inattention et les TOP ont diminué après les première et deuxième séances, mais ils ont augmenté après la troisième séance. D'après les courbes, on 82 observe que l'effet de l'ostéopathie a été plus marquant après la première séance, puis les résultats se sont stabilisés après les séances suivantes. Cela correspond aux observations que les parents nous ont apportées au début de chaque séance. Après la première séance, ils ont noté une très grande amélioration : Axel était plus calme, plus attentif, plus posé, surtout les dei semaines suivant la séance. Puis, au cours de la troisième semaine, il est redevenu plus agité. Il en était de même après la deuxième séance : il avait plus de facilités à poser son attention, à faire ses devoirs, et faisait moins de colères. Après la troisième séance, en revanche, son comportement s'est améliaré pendant une semaine, puis il y a eu une période où il faisait plus de colères :les parents rattachent cela à l'anniversaire de son petit frère qu'il aurait mal vécu,jaloux que l'attention ne soit pas centrée sur lui. Pour l'enseignante d'Axel, l'impulsivité - hyperactivité a diminué après chaque séance, comme pour les parents. L'inattention et les TOP ont légèrement augmenté après la première séance, puis ont diminué après les deuxième et troisième séances. L'effet de l'ostéopathie s'observe essentiellement après la dew~ième séance. del a dit que les séances d'ostéopathie avaient surtout amélioré son attention, qu'il avait plus de facilités à se concentrer, à la maison comme à l'école. 3.4. Analyse des résultats d'Iliès Pour Iliès, les résultats sont très différents entre ses parents et son enseignante. Pour ses parents, après les première et deuxième séances, il y a une diminution de tous les scores, particulièrement de celui de l'inattention. Puis, après la troisième séance, il y a une augmentation de tous les scores d'évaluation du TDAH, et les scores d'inattention et d'impulsivité - hyperactivité deviennent supérieurs aux scores correspondants avant traitement. Le score d'évaluation du TOP revient à la même valeur qu'avant traitement. Cependant, ces résultats après la troisième séance ne correspondent aux observations que les parents d'Iliès et qu'Iliès lui-même nous ont apportées lors du bilan. En effet, après chaque séance, les parents d'Iliès le trouvaient moins rêveur, plus attentif, plus calme, plus posé, particulièrement les deux semaines suivant la séance d'ostéopathie, puis lors de la troisième semaine il redevenait un peu moins attentif. Pour son enseignante, il y a une diminution de tous les scores après chaque séance d'ostéopathie, particulièrement de celui de l'impulsivité - hyperactivité qui diminue de 63% entre avant traitement et après la troisième séance. Le score des TOP reste à zéro car à l'école Iliès ne présente pas d'opposition envers les adultes, c'est un adolescent assez obéissant. Son TDAH ne se manifeste qu'au travers de son inattention et de son impulsivité à l'école. Iliès dit se sentir plus détendu, plus calme, après chaque séance d'ostéopathie, et cela pendant une à deux semaines. Mais sa concentration et sa capacité d'attention dépendent beaucoup de sa volonté, selon l'intérêt qu'il porte à ce qu'il doit faire, et selon la présence ou non d'éléments perturbateurs tels que la télévision ou la radio. 3.5. Analyse des résultats de Gaspard Pour Gaspard, les résultats montrent une diminution de tous les scores d'évaluation du TDAH, entre avant traitement et après la troisième séance, pour ses parents comme pour son enseignante. Pour ses parents, il y a une diminution de tous les scores après les première et deuxième séances. Après la troisième séance, il y a une faible augmentation du score des TOP, et une diminution des scores d'inattention et d'impulsivité hyperactivité. Globalement, l'effet de nos séances s'est plus ressenti sur l'inattention de Gaspard qui a diminué de 54% et sur son impulsivité hyperactivité qui a diminué de 43%. Pour son enseignante, on note une diminution des scores d'inattention et d'impulsivité - hyperactivité entre avant traitement et après la troisième séance. Le score des TOP subit des variations au cours de notre étude, mais reste identique au final. Après la première séance, il y a diminution de tous les scores d'évaluation du TDAH. Après la deuxième séance, il y a augmentation de tous ces scores. Enfin, après la troisième séance, on observe à nouveau une diminution de tous les scores, et ceux de l'inattention et de l'impulsivité - hyperactivité sont inférieurs aux scores correspondants avant traitement. Pour l'enseignante de Gaspard, notre 84 traitement s'est ressenti principalement sur son impulsivité - hyperactivité qui a diminué de 63%. Gaspard dit se sentir plus posé, plus attentif, à l'école et à la maison pour faire ses devoirs. 4. ANALYSE DES LIMITES DE CETTE ETUDE L'étude que nous avons menée ne permet pas de montrer significativement un effet de l'ostéopathie sur les Troubles et Déficits de l'Attention avec Hyperactivité. En effet, les résultats obtenus sont différents d'un patient à un autre, et d'un observateur à un autre. • Le nombre de patients de cette étude est insuffisant afin d'établir des données statistiques sur l'effet de l'ostéopathie sur les enfants souffrant de TDAH. Il faudrait mener cette étude sur un plus grand nombre de patients, afin de réellement évaluer l'effet d'un traitement ostéopathique sur les différents critères d'évaluation de ce trouble. Cela permettrait de mettre en place un groupe traité et un groupe placebo non traité, afin de savoir si c'est le traitement ostéopathique qui est responsable de l'évolution de l'enfant. • Bien que nous ayons établi des critères d'inclusion et d'exclusion pour sélectionner les enfants pouvant participer à cette étude, notre population reste relativement hétérogène. En effet, les patients âgés de six à quatorze ans. Or, entre ces deux âges, le comportement de l'enfant est très différent, surtout à l'école. L'enfant âgé de 14 ans a appris à se contrôler en classe, tandis que l'enfant âgé de 6 ans n'a pas encore de réelles limites. Ainsi, l'enseignant de primaire peut être amené à rencontrer plus de difficultés que les professeurs de collège. De plus, les exigences en terme d'attention et d'apprentissage ne sont pas les mêmes selon l'âge de l'enfant. Ainsi, les conséquences de l'inattention et de l'hyperactivité de l'enfant varient en fonction de son âge et de son niveau scolaire, ce qui influence les réponses de l'enseignant aux questionnaires. Pour le patient le plus âgé, par souci de confidentialité des patients, seul le :~ professeur principal a connaissance du trouble d'Iliès. Il a donc été choisi pour être le référent du questionnaire de Corners pour enseignant. Or, au collège, les professeurs côtoient beaucoup moins l'enfant qu'un enseignant de primaire car ils n'ont que quelques heures de cours avec lui. Ainsi, il éprouve plus de difficultés à juger et noter le comportement de l'enfant que l'enseignant de primaire qui côtoie l'enfant six heures pax jour. Nous pourrions mener cette étude sur une population avec des limites d'âge plus restreintes, en ne prenant en compte que des enfants âgés de 6 à 11 ans en classe de primaire, ou que des enfants âgés de 11 à 18 ans et étant au collège ou au lycée. Ainsi, les conditions d'évaluation des enseignants seraient quasiment identiques pour toute la population. • Les patients de cette étude ont des prises en charge thérapeutiques très différentes également. Cette étude pourrait être menée en ne prenant en compte que des enfants ayant la même prise en charge, tant médicamenteuse que pluridisciplinaire. Mais cela s'avère difficile à mettre en place, car les enfants sous traitements médicamente~ sont souvent amenés à changer de médicament et de posologie, afin de trouver ce qui leur convient le mieux. De même, ils peuvent consulter un très grand nombre de thérapeutes (orthophoniste, psychomotricien, psychologue, etc), en fonction des troubles associés au TDAH, ce qui rend difficile la constitution d'une population totalement homogène. • Cette étude pourrait être menée en collaboration avec d'autres professionnels de santé. Les psychologues pourraient ainsi évaluer l'effet du traitement ostéopathique à l'aide d'autres tests comme l'échelle DSM -IV. Les orthophonistes pourraient évaluer l'impact de ce traitement sur leur prise en charge, et ainsi relever en quoi l'ostéopathie peut optimiser les progrès de l'enfant. Il en est de même pour une collaboration avec les psychomotriciens. • Il a été difficile de sensibiliser les enseignants à cette étude, et d'obtenir de leur part un investissement total. Les parents ont souvent rencontré des difficultés afin de récupérer les questionnaires. Pour Adrien par exemple, les 86 questionnaires après les première et deuxième séances n'ont jamais été rendus. Le faible investissement de certains enseignants dans des études de ce type est un frein à leur bonne réalisation et à leur interprétation. Ce qui est regrettable car cela ne permet pas d'observer l'évolution de l'enfant au sein de sa classe, qui peut être différente de son comportement en famille. • Les questionnaires de Convers restent relativement subjectifs et ne reflètent pas toujours le ressenti des parents sur l'évolution de leur enfant. Bien qu'ils permettent d'évaluer le comportement de l'enfant dans des situations précises et concrètes, et ainsi d'obtenir des scores pour chaque critère du TDAH, les réponses aux questions ne correspondent pas toujours à ce qui est décrit par les parents lors de l'anamnèse de début de séance. Cette différence entre le discours des parents et les résultats des questionnaires peut s'expliquer par le fait que les parents n'ont pas accès aux questionnaires précédents, afn de remplir chaque nouveau questionnaire en toute objectivité, sans être influencés par les scores précédents. De plus, les réponses aux questionnaires dépendent beaucoup de l'état d'esprit dans lequel se trouve la personne qui le remplit à ce moment-là : en effet, les parents et l'enseignant peuvent se montrer plus ou moins tolérants envers les troubles de l'enfant, et ainsi le noter plus ou moins sévèrement. Cela montre que les résultats de notre étude, bien qu'ils soient objectivés par un questionnaire scientifique et quantitatif, peuvent ne pas refléter l'évolution de l'enfant telle qu'elle est décrite et ressentie par ses parents ou son enseignant, ou par lui-même. Pour évaluer l'évolution d'un enfant à l'aide du questionnaire de Convers, il faut absolument comparer entre eux les questionnaires remplis par la même personne. L'évaluation d'un enfant au même moment dépend de la personne qui répond aux questions et du contexte dans lequel il côtoie l'enfant. :l 5. CONCLUSION En conclusion, afin de mieux objectiver l'effet d'un traitement ostéopathique sur des enfants diagnostiqués TDAH, une nouvelle étude pourrait être menée, et correspondre aux critères suivants une population plus nombreuse, comptant au minimum 20 patients, afin d'obtenir des résultats significatifs et de mettre en place différents groupes de patients (traités et non traités) ; une population répartie sur une tranche d'âge plus restreinte, par exemple de six à dix ans, car à cet âge-là les enfants sont à l'école primaire, et leurs enseignants peuvent donc observer et noter leur comportement plus aisément que les professeurs de collège ; une population soumise au même traitement, médicamenteux et pluridisciplinaire ; un travail en collaboration avec d'autres professionnels de santé, tels que les orthophonistes et les psychomotriciens :ils pourraient évaluer l'enfant à l'aide d'un bilan orthophonique et d'un bilan de psychomotricité, afin de connaître l'impact d'un traitement ostéopathique sur leur propre prise en charge. Nous pouvons noter que pour la majorité des enfants traités en ostéopathie au cours de cette étude, les parents et les enseignants ont pu constater une diminution de l'inattention, de l'impulsivité - hyperactivité et des TOP. Cette différence entre avant le traitement et après la troisième séance est variable d'un patient à un autre. La plupart des parents ont également remarqué que les effets de notre prise en charge étaient réellement notables sur les deux semaines suivant une séance, mais qu'au cours de la troisième semaine l'enfant recommençait à s'agiter et à redevenir plus inattentif. L'efficacité de notre traitement est donc limitée dans le temps. Il aurait été intéressant de mener une étude plus longue, car les enfants souffrant de TDAH ont un passé médical et thérapeutique important et nécessitent une prise en charge thérapeutique continue. ACRONYMES ADHD = Attention-Deficit / Hyperactivity-Disorder AEEH = Allocation d'Education de l'Enfant Handicapé AMM = Autorisation de Mise sur le Marché AVS = Auxiliaire de Vie Scolaire CMP = Centre Médice-Psychologique CV4 = Compression du 4ème Ventricule DSM = Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders = Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux EIAS = Epine Iliaque Antéro-Supérieure ITEP = Institut Thérapeutiques, Educatifs et Pédagogiques LI = Libération Immédiate LP = Libération prolongée LCR = Liquide Céphalo-Rachidien MDPH = Maison Départementale des Personnes Handicapées MTR = Membranes de Tensions Réciproques RGO =Reflux Gastro-~sophagien SSB = Synchondrose Sphéno-Basilaire TED = Trouble Envahissant du Développement TDA = Trouble et Déficit de l'Attention TDAH = Trouble et Déficit de l'Attention avec ou sans Hyperactivité TOC = Trouble Obsessionnel Compulsif TOP = Trouble Oppositionnels avec Provocation WPPSI-R = Wechsler Preschool and Primary Scale of Intelligence (= Echelle d'Intelligence de Wechsler pour la période Préscolaire et Primaire -forme Révisée) WISC = Wechsler Intelligence Scale for Children :' BIBLIOGRAPHIE ANAE - Approche Neuropsychologique des Apprentissages chez l'Enfant numéro spécial L'enfant avec Hyperactivité et Déficits associés, septembre 1996 Arbuckle B.E., Ostéopathie crânienne pour le nouveau-né et l'enfant, Sully, 2005 Barral J.-P., Le thorcr~c, manipulations viscérales, 2e édition, Elsevier, 2005 Barrai J.-P., Manipulations viscérales 2,2e édition, Elsevier, 2004 Berthoud F., Hyperactivité et déficit de l'attention de l'enfant.• comprendre plutôt que droguer, Testez éditions, 2007 Croibier A., Diagnostic ostéopathique général, Elsevier, 2005 Hermansen M.S., Miller P.J.,"The lived experience of mothers of ADHD children undergoing chiropractic cane: A qualitative study", Clinical Chiropractic, 2008 Karpouzis F., Bonello R., Pollard H., "Chiropractic care for paediatric and adolescent Attention-Deficit / Hyperactivity Disorder: A systematic review", Chiropractic and Osteopathy, 2010, http://www.chiromt.com/content/18/1/13 Klein R.G., Mannuzza S., Ramos Olazagasti M.A., Roizen E., Hutchison J.A., Lashua E.C., Castellanos F.X., Clinical and functional outcome of childhood Attention-Deficit/Hyperactivity Disorder 33 years latex, Archives of General Psychiatry, volume 69, numéro 12, décembre 2012 Lagercrantz H.,Le cerveau de l'enfant, Odile Jacob. 2005 Larousse Médical, édition 2009 Le Heuzey M.-F., "La prescription actuelle du méthylphénidate (Ritaline~)", Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, volume 57, numéro 7-8, octobre 2009 Le Heuzey M.-F., Vergnaud S., Mouren M.-C., "Traitements médicaux de l'enfant hyperactif à propos des deux nouvelles formes de méthylphénidate commercialisées en France", Archives pédiatriques 2006 Liem T., Ostéopathie crânienne - Manuelpratique, Maloine, 2010 Nagel B.J., Bathula D., Herting M., Schmitt C., Kroenke C.D., Fair D., Nigg J.T., "Altered white malter microstructure in children with AttentionDeficit/Hyperactivity Disorder", Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry; volume 50, numéro 3, mars 2011 • 1~ Nigg J., Nikolas M., Bort S.A., "Measured gene-by-environment interaction in relation to Attention-Deficit / Hyperactivity Disorder"; Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry; Volume 49, numéro 9, septembre 2010 Rérolle J., Etude de 12 cas sur les difficultés de concentration des enfants, Mémoire en vue de l'obtention du diplôme d'ostéopathe (D.O.), 2011 Saiag M.-C., Bioulac S., Bouvard M., Comment aider mon enfant hyperactif?, Odile Jacob, 2007 Still A.T, Ostéopathie, recherche et pratique, traduction de Pierre Tricot, Sully, 2009 Still A.T.,Philosophy ofosteopathy, hème édition, 1986 Swanson J., Gupta. S., Lam A., Shoulson I., Lerner M., Modi N. et a1.; "Development of a new once-a-day formulation of methylphenidate for the treatment of attention-deficit/hyperactivity disorder : proof-of-concept and proofof-product studies"; Archives Gen Psychiatry 2003 Wodon I. ,Déficit de l'attention et hyperactivàté chez l'enfant et l'adolescent, Mardaga,2009 Ressources en lune: http://tdahbe.files.wordpress.com/2013/02/snap_french.pdf http://www.has-sante.fr/portail/uploadldocs/application/pdf/2013-02/trouble-delattention-de-lenfant note_de_cadrage.pdf http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT00000080964 7&dateTexte=&categorieLien=id http://www.osteocie.ca/articles/details/15 http://www.osteo-chartrons.net http://www.tdah.be/tdah/aide-soutien http://www.tdah.be/tdah/tdah/168-questionnairedeconners http://www.who.int/mental health/mhgap/evidence/child/g7/fr/index.html (site de l'OMS) 91 TABLE DES MATIERES Remerciements....................................................................................4 Sommaire.............................................................................................5 INTRODUCTION..............................................................................6 1. OBJECTIF :...............................................................................................6 DEFINITION DES TDAH :......................................................................9 EPIDEMIOLOGIE DES TDAH :............................................................9 SYMPTOMATOLOGIE DES TDAH:....................................................9 4.1. L'inattention :........................................................................................10 4.2. L'hyperactivité :....................................................................................11 4.3. L'impulsivité :........................................................................................12 4.4. Autres manifestations et troubles associés ......................................12 5. ETIOLOLOGIES DES TDAH :.............................................................15 5.1. Origine cérébrale :................................................................................15 5.2. Combinaison de facteurs génétiques et environnementaux :...........16 6. MODES D'EVALUATION ET DE DIAGNOSTIC DES TDAH :.....18 6.1. Evaluation clinique :............................................................................18 6.2. Echelles d'évaluation de Conners :.....................................................19 6.3. Echelle DSM-IV :.................................................................................20 6.4. Le bilan psychologique :......................................................................21 6.5. Les tests d'attention ...........................................................................21 6.6. L'examen orthophonique :...................................................................22 6.7. L'examen psychomoteur ...................................................................22 7. PRISE EN CHARGE DES TDAH :.......................................................22 7.1. Recommandations de l'Organisation Mondiale de la Santé :...........23 7.2. Prise en charge psychologique :...........................................................23 7.3. Prise en charge médicale et pharmacologique :prescription d'un psychostimulant:.........................................................................................24 7.4. Prise en charge pluridisciplinaire :.....................................................28 8. EVOLUTION DES TDAH :...................................................................30 8.1. A l'adolescence :....................................................................................30 8.2. A l'âge adulte :.......................................................................................30 9. PRISE EN CHARGE DES TDAH PAR LES THERAPIES MANUELLES AUJOURD'HUI :...................................................................31 : : : 2. 3. 4. MATERIEL.......................................................................................33 MODE DE RECRUTEMENT :..............................................................33 1.1. Annonce de présentation du projet :...................................................33 1.2. Lettre d'information et consentement éclairé des parents :..............33 2. POPULATION :.......................................................................................34 2.1. Critères d'inclusion :.............................................................................34 2.2. Critères d'exclusion :............................................................................35 3. CRITERES D'EVALUATION :.............................................................35 3.1. Questionnaire de Conners pour les parents :.....................................36 3.2. Questionnaire de Conners pour les enseignants :..............................37 1. 3.3. Evaluation de leur propre évolution par les enfants :.......................38 METHODE........................................................................................39 ORGANISATION DES SEANCES :.....................................................39 DEROULEMENT DES SEANCES :.....................................................39 2.1. Anamnèse :............................................................................................39 2.2. Observation :.........................................................................................41 2.3. Tests ostéopathiques :...........................................................................43 2.3.1. Tests crânio-sacrés :........................................................................44 2.3.2. Tests musculo-squelettiques :.........................................................49 2.3.3 Tests viscérac~ :...............................................................................51 2.4. Traitement ostéopathique :..................................................................54 3. DISTRIBUTION DES QUESTIONNAIRES DE CONNERS :..........63 4. RELEVÉ DES RÉPONSES AUX QUESTIONNAIRES :...................64 1. 2. RESULTATS.....................................................................................65 1. RÉSULTATS DES DYSFONCTIONS OSTEOPATHIQUES TROUVEES:...................................................................................................65 2. RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES :...........................................65 2.1. Résultats de Tanguy :...........................................................................66 2.2. Résultats d'Adrien :..............................................................................67 2.3. Résultats d'Axel :..................................................................................68 2.4. Résultats d'Iliès :...................................................................................69 2.5. Résultats de Gaspard :..........................................................................70 DISCUSSION....................................................................................71 ANALYSE DE LA POPULATION :.....................................................71 1.1. Analyse de la population selon le sexe :..............................................71 1.2. Analyse de la population selon l'âge :.................................................71 1.3. Analyse de la population selon la prise en charge médicamenteuse ........................................................................................................................72 1.4. Analyse de la population selon la prise en charge pluridisciplinaire ........................................................................................................................73 1.5. Analyse de la population selon les conditions de naissance :............75 1.6. Analyse de la population selon les autres troubles présents :...........75 1.7. Analyse de la population selon les conditions environnementales :.76 2. ANALYSE DES DYSFONCTIONS OSTEOPATHIQUES PRESENTES:..................................................................................................77 3. ANALYSE DES RÉSULTATS DES QUESTIONNAIRES :...............80 3.1. Analyse des résultats de Tanguy :.......................................................80 3.2. Analyse des résultats d'Adrien :..........................................................81 3.3. Analyse des résultats d'Axel :..............................................................82 3.4. Analyse des résultats d'Iliès :...............................................................83 3.5. Analyse des résultats de Gaspard :......................................................84 4. ANALYSE DES LIMITES DE CETTE ÉTUDE :...............................85 5. CONCLUSION :......................................................................................88 1. ACRONYMES...................................................................................89 93 BIBLIOGRAPHIE............................................................................90 TABLE DES MATIERES ................................................................92 ANNEXES..........................................................................................95 ANNEXE 1 : LETTRE D'INFORMATION ET CONSENTEMENT ECLAIRE DES PARENTS.............................................................................95 ANNEXE 2:QUESTIONNAIRE DE CONNERS POUR LES PARENTS ............................................................................................................................96 ANNEXE 3:QUESTIONNAIRE DE CONNERS POUR LES ENSEIGNANTS...............................................................................................98 94 ANNEXES ANNEXE 1 PARENTS LETTRE D'INFORMATION ET DE CONSENTEMENT DES Objet :Lettre d'information sur le déroulement de l'étude sur la prise en charge des'enfants diagnostiqués TDAH en ostéopathie, menée par Floriane Péloille, dans le cadre de son mémoire Madame, Monsieur, Par la présente je vous informe du protocole mis en place dans le cadre de mon étude sur la prise en charge des enfants souffrant de Troubles et Déficits de l'Attention en ostéopathie. Le traitement comportera 3 séances, d'une heure chacune, espacées de 3 semaines, et auront lieu à votre domicile, en votre présence. Lis _techniques utilisées seront des techniques ostéopathiques crâniennes, fasciales, et viscérales. La prise en charge se fera à titre gracieux, car elle entre dans le cadre de mes études. Vous remerciant par avance de la confiance que vous m'accordez, Cordialement, Floriane Péloille Noussoussignés..................................................................................................... parents de l'enfant........................................................ né(e)le ...../....../..........., déclarons avoir pris connaissance du déroulement du protocole de traitement mis en place par Melle Floriane Péloille, étudiante en Sème année d'Ostéopathie, à l'Institut Dauphine d'Ostéopathie de Paris, dans le cadre de son mémoire sur la prise en charge des enfants souffrant de TDAH en ostéopathie. Nous en acceptons les termes. Nous certifions avoir signalé à Melle Floriane Péloille tous les problèmes médica~, paramédicaux, les traitements, et les antécédents de notre enfant, ou tout ce qui est lié à l'état de santé de celui-ci. Le..... /....... /........ à ..................... Signatures précédées de la mention manuscrite "lu et approuvé, bon pour accord" 95 ANNEXE 2: QUESTIONNAIRE DE CONVERS POUR LES PARENTS Échelle d'é~-alnarion Convers pour lzs parents,~enion re`-isée (lonQUe) 199' Nom de l'enfant:....................................................................Qarcon ............fille.,....... Date de naissance:.......................................âge:..............niceau acadéu~ique:......... _ ..... Compiléepar....................................•• - .............date:........................... Donnez une cote de 0(jamais), 1 (nn peu}, 2(mo~-ennement),3(sou~•ent). L'enfant: cotation 1- Est colcrique et rancunier............................................................... '- a des difficultés â faire ou compléter ses devoirs.................................. 3- Bouge tout le temps ou s~uble motorisé............................................. 4- Est tiiuide. rite effrayé................................................................... ~- Refisse carrément tout compromis. chw_eurent....................................... 6-N'a pas d'aini(e)s........................................................................ ?- Souffre de maux d'estoinac.............................................................. S- Se ba~aire.................................................................................. 9- Voudrait fuir. renâcle. ou a des difficultés à débuter et soutenir un effort mental (tra~-aux en classe ou devoirs â la maison).................................. 10-r1 de la difficulté â se concentrer dans ses travaux ou ses jeux.................... 11-Discute les propos des adultes...............• - •....................................... 1?-3~fe réussit pas â terminer c~ qu'il doit faire........................................ 13- A des comportements difficiles à gérer dans les magasins....................... 1~-Est craintifface aux nouvelles personnes............................................ 15-3~fe cesse de vérifier ses affaires........................................................ 16-Perd rapidement ses camarades........................................................ 17- Souffre de divers malaises. de douleurs................................................ 18-Est agité ou ùcs actif........................................................................ 19-A de la misère à se concentrer à l'école................................................. 20- Semble ne pas écouter ce qiion lui dit............................................... 21-En crise de colère. perd le contrôle..................................................... 22-Doit a~ou une surveillance continue pour tenuiner une tâche...................... '3-Court partout ou grimpe sans retenue dans les endroits dangereux................ ?~- Craint les nou~-elles situations ........................................................... 25-Est tatillon dans ses habitudes de proprzté................................................ ?6-Ne sait pas comment se faire des ami(e)s............................................ 27- Cominarce â presenter certains malaises. dcs doulturs ou maux d'estomac a~-ant de partir pour l'école.............................................................. 28-Est facilement e~ccitable et impulsif................................................... .'.9-~Te respecte pas les consignes et ne réussit pas â temtiner â temps ses tra~-aux scolaires (sans lien avec l'opposition ou la compréhension des dircctices)... 30-A des dûfieultés d'organisation datts ses travaux ou ses activités................ 31-Est nritable............................................................................... 32-~1e cesse de se tortiller .................................................................. 33- A peur de rester seul..................................................................... 34-Doit toujours faire les choses de la même façon ................................... 35-M'est pas intiité chez les camarades................................................... 36- Souffre de maux de tète................................................................. 37-?~T'arri~e pas à teiyuiner ce qu'il commence......................................... 38-Est inattentif ou se laisse distraire facilement ....................................... 39-Parle trop................................................................................. 44-Défie ou~-ertement l'adulte ou refuse de respecter ses demandes................ •~ 0 1 _ .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ... ... .... .... ... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .,.. .... .... .... .... .... .... .... ..., .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .. . ... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ..... .... .... .. . .. . .. . .... .... .... .... .. . #1-~'e se préoccupe pas des dr'tails ou fait des erre~u~s d'inatteutiou dans ses del-oirs. tàches cru autre activités.................................................... ~'-\l'aime pas attendre son tour dans les files. les jeun. les acti~-~tzs de groupe -~â- Présents de nombreuses peurs.......................................................... ~-Souffre d~ certains rituels qu'il se doit d'accoiuplir............................... 3~- Se laisse rite distraire. ou ne reste pas longtemps ~tu une tâche.................. ~E- Se dit malade. mie quand il est en parfaite santz................................ ~'-?► dis accës dz colèr~................................................................ ~l~- Se laisse disu~ire alors mënie quand il a reçu une consigne précise............ X39- S'ingère ou eu~-ahit les affaires des autres (la con`-ersation ou les jeux....... ~0-Est étourdi. irréflzchi dans les acti~-ités du quotidien.............................. ~1-A des difiFicultés en ivathëinatiques.................................................. ~'- Se met ~ courir entre deus prises de nourriturz....................... ?~-?, peur du noir. des anûuaux ou des insectes........................................ ?4-Se fixe des objectifs très életi-és........................................................ =5-Bouge des niaius. des pieds ou se tortille. sur la chaise............................ ~6-3rTe se concentre pas lon~teuips......................................................... {?-Est susceptible ou facilement uiécoutent face aux autres......................... ~8-Aune écriture në=ligée................................................................. ~9- a des difficultés à s'amuser. ou poursuivre ses loisirs dans le calme............ 60-Est résen•é. en retrait des autres....................................................... 61-Rend les autres responsables de ses fautes ou de ses comportements........... 62-~Te tient pas en place.................................................................... 63-Est brouillon ou mal organisé et ordonné à la maison ou l'école................. 6~-Ne supporte pas qu'un autre touche ses affaires.................................... 6~- S'accroche â ses parents ou autres adultes.......................................... 66- Dérangz les autres rnfants.....................•••..................................... 67-Agace délibérément pour ennuyer..................................................... 68-Exige une réponse inuuédiate aux demandes,sinon rite frustré................. 69-Ale fait attention qu'â ce qui l'intéresse vraiment................................... 70- Se montre rancunier. ~-indicati£........................................................ 71-Perd le matériel nécessaire à son trat-ail ou à la poursuite de ses activités (det~oirs scolaires, crayons, lii-res. outils. ou jouets............................... 72- Se dé~-alorise par rapport aux aunes................................................. 73- Setuble tout le temps fatigué ou fonctionner au ralenti............................ ~~-Est faible en orthographe.........................••-.................................. ?S_Eclate vite en sanglots................................................................. ?6-Quitte son siëge en classe ou autres situations quand il doit rester assis...... 77-Change d'humeur de maniére subite et radicale.................................... '8-Dezient facilement frustré dans ses efforts.......................................... z9- Est facilement distrait par ce qui l'entoure.......................................... 80-Répond sur l'impulsion du moment avant même la fin de la question......... 97 .... .... .... .... .... .... ....... .... .... .... ..., - --. .... .... .... .... .... ... .. . ... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .. . ... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ~, .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... .... ANNEXE 3 : QUESTIONNAIRE DE CONVERS POUR LES ENSEIGNANTS Questionnaire de C'onners pour les enseignants CTRS-R:S (convers r~aehers R~tmg scato-Re~ised =short) Nom de l'enfant Seae : TI F ~ Date du test mue; École Classe Date de nazssaac~ Nom de l'enseiQpante Àge : _ans _mois Voici une liste de problèmes couranu que les élèves pensent présenter â l'école. Veuillez coter cUaque item selon le comportement de l'élèse durant le demiet mois. Pour chaque énoncé_ demandez-cous « À quel point était-ce un problème durant le dernier mois ? ». puis encerclez la réponse la plus adcquate. Si le probl~me ne s'est pas présenté ou trés rarement_ encerclez 0; s'il s est très sou<<mt ou sou~•mt présenté. encerclez 3. Encerclez 1 ou 2 dans les as intemiédivres. ~EL'II.,LEZ RÉPONDRE À TOUS LES II~iONCÉS_ A4erci 1. Inattentif facilement distrait 2 Provoquant 3. N'ffirëte pas de bouger, ¢igote, se tortille 4. Oublie ce qu'illelle a déjâ appris 5. Dérange les autres enfants 6. S`oppose activement ou refuse de se conformer aux demandes de l'adula 7. Toujours en mouvement, agit comme s'il était propulsé par un moteur 8. Faible en orthographe 9. Incapable de rester immobile 10. Rancunier ou vindicatif 11. Quitte son siége chas ta classe w dans d'autres situations oû il dei7ait rester assis 12. Gigote des mains et des pieds ou se tortille sur son serge P?1S VRAI DU TOUT L1V PEU T'RP,I eASSEZ VRAI (jamais, (à (sonvrntj (très 2 souvent) 3 tuement) l'occasion) 0 1 0 l 0 1 0 1 2 2 ? TRÉS L'RAI 3 3 3 3 0 0 1 2 1 2 0 0 1 1 0 0 0 1 1 1 2 2 2 2 2 3 3 3 3 3 3 0 1 2 3 13. ~1e lit pas aussi bien que 1a moyrnne des infants de sa classe 14. Courte c~aciti d'adenhon 0 0 1 1 2 2 3 3 15. Réplique, s'obstine arec les adultes 16. Porte attmhon seulement ~ ce qui l'intéresse vraiment 0 0 1 1 ? 2 3 3 17. A de la difficulté â attendre son tour I8. 1Vlanque d'iaterét pcnn le urateail scolaire 0 0 1 1 2 2 3 3 19. Distractn7té ou douée d'attention problématique 20. Cases de colère, comportemrnt explosif imQrévisibk 0 0 1 1 2 2 3 3 21. Court partout ou grimpe de façon excéssn-e dans des situations où cela n'est Pas aPProPné 22. Faible en arithmétique 23. Interrompt annal ou s`impose(ie. fait im~phon dans la conversation ou les jeux d'autrui) 24. A de la difficulté â jouer ou à s"embarquer dans un loisir calmement 25. N'azrive pas à terminer ce qu'il a commencé 26. Ne suit pas les consignes jusqu'au bout et n'acrice pas à tern►iner ses deroirs (cela n'est pas dû à tw comportement oppositionnel ni à une incapacité de comprendre les consignes) 27. Excitable, impulsif 28. Agité,tou~onrs en mou~emmt 0 1 2 3 0 0 1 1 2 2 3 3 0 0 1 1 2 2 3 3 0 1 2 3 0 0 I 1 2 3 2 3 9ô Résumé Les Troubles et Déficits de l'Attention avec Hyperactivité (TDAH) concernent près de douze millions d'enfants dans le monde, et 5 %des enfants d'âge scolaire en France. Ils se traduisent principalement par une inattention, une hyperactivité et une impulsivité. Ces troubles perturbent la vie de l'enfant, son apprentissage, son évolution scolaire et sociale, mais également la vie de famille et la vie de classe. Nous nous sommes demandés si l'ostéopathie pouvait améliorer la prise en charge et le quotidien de ces enfants en diminuant les symptômes de ce trouble, et être intégrée à sa prise en charge médicamenteuse (psychostimulants tels que la Ritaline O) et pluridisciplinaire. Nous avons procédé à l'étude de cinq cas. Des soins ostéopathiques ont été prodigués à cinq enfants, âgés de six à quatorze ans, souffrant de TDAH. Afin d'évaluer l'impact de notre prise en charge sur le comportement de l'enfant, les parents et les enseignants de chaque enfant ont rempli des questionnaires de Corners, avant la mise en place de notre traitement et après chaque séance. Cette étude permet d'évaluer les effets de l'ostéopathie sur des enfants souffrant de TDAH. Mots clés :ostéopathie, enfant, TDAH, inattention, hyperactivité, impulsivité, Ritaline OO ,questionnaire de Corners. Summary Attention-Deficit / Hyperactivity-Disorder(ADHD)concerns about 12 million of children all around the world, and 5 % of school-age children in France. The main symptoms are attention disorders, hyperactivity and impulsivity. These disorders affect the children's life, their learning, academic and social development, but also family and school life. We wondered if osteopathy could improve the care and the children's life by reducing symptoms of this disorder, and if osteopathy could be associated to the drug (psychostimulants such as Ritalin O)and multidisciplinary therapy. We conducted a study of five cases. Osteopathy Gare was provided to five children, aged six to fourteen, with ADHD. To assess the impact of our treatment on the child's behaviour, parents and teachers completed Corners Scales before the establishment of our treatment and alter each session. This study evaluates the effects of osteopathy on children with ADHD. Kev words osteopathy, child, ADHD, inattention, hyperactivity, impulsivity, Ritalin OO ,Corners Scale. ►! •