Eva Joly

Transcription

Eva Joly
Eva Joly
L’ancienne magistrate, juge d’instruction, Eva Joly est une
figure de la lutte contre la délinquance financière, tout comme ses
confrères magistrats Eric Halphen, Philippe Courroye, Renaud Van
Ruymbeke entre autres. Eva Joly n’est pas membre d’Anticor mais
elle est une source d’inspiration pour Anticor de part ses combat,
son engagement.
Née en Norvège le 5 décembre 1943, de nationalité franconorvégienne, Eva Joly passe son enfance à Oslo avant d’être
successivement fille au pair, secrétaire chez Eddie Barclay, styliste
de mode. Elle épouse un étudiant français en médecine.
Elle devient conseillère juridique de l’hôpital psychiatrique
d’Etampes mais c’est en 1981 qu’Eva Joly entre réellement dans le
monde du Droit en étant nommée substitut du procureur de la
République à Orléans (centre de la France) à 38 ans. Le procureur
est un magistrat du parquet soumis à l’autorité verticale de son
ministre de tutelle, le Garde des Sceaux.
Juge d’instruction
En 1990 Eva Joly est nommée juge d’instruction (magistrat du
siège, le ministre de la Justice ne peut lui ordonner de laisser trainer
une enquête, ce qui lui garantit une certaine indépendance) au pôle
financier au Palais de Justice de Paris.
C’est pendant les années 90 que les enquêtes sur des affaires
de délinquance financière se multiplient et Eva Joly va instruire sur
plusieurs d’entre elles, dont certaines très en vue médiatiquement :
l’affaire VA/OM avec Bernard Tapie, l’affaire Elf, celle des frégates
de Taïwan, l’affaire Dumas-Deviers-Joncours.
D’ailleurs, plusieurs affaires politico-financières sont plus ou moins
mêlées les unes aux autres et il n’est pas rare que l’on retrouve les
même noms dans plusieurs dossiers, dont ceux d’hommes et de
femmes politiques, qui par leur protection politique (immunité
parlementaire, chef d’Etat …) ont retardé ou échappé à un jugement
: rentre en jeu la prescription qui assure l’impossibilité pour une
personne physique de se voir inculpé pour des faits trop anciens.
Son retour en Suède
Eva Joly se met en disponinilité de la magistrature pour
devenir conseillère du gouvernement norvégien dans la lutte contre
la corruption et la délinquance financière internationale, déplorant
au passage la complaisance en France pour les nombreuses
malversations financières. Elle a expliqué son retour en Norvège
pour se protéger car dit-elle : « J’ai quitté la France. Je suis partie
car je ne voulais laisser à personne les moyens et le temps de se
venger ».
Eva Joly est la fondatrice, avec l’aide du Ministère des Affaires
Etrangères (norvégiennes, pas françaises !) le « Network » : un
réseau discret, privé de juges et d’enquêteurs réputés pour leur
intransigeance dans la lutte contre la corruption.
Entrée en Politique
En mai 2005 dans le journal français Aujourd’hui en France
elle déclarait « qu’il y avait un décalage terrible entre les images
que les français ont d’eux même et l’image qu’ils inspirent dans le
monde. Ils ne s’en rendent pas compte, mais toutes les affaires
judiciaires laissées en suspens, non traitées, étouffées, ont toutes
un prix en matière de réputation internationale ».
Elle n’hésite pas à critiquer la politique judiciaire de Nicolas Sarkozy,
Président de la République, qui souhaite supprimer le juge
d’instruction pour transférer son domaine de compétences au
Parquet, soumis à l’autorité de sa hiérarchie : le Gouvernement par
l’intermédiaire du Ministre de la Justice. Bien que le statut de juge
d’instruction ait été la proie de nombreuses critiques et qu’un large
consensus se soit dégagé par tous les parlementaires de modifier
son statut, l’actuelle réforme fait dire à certains, dont des
magistrats et certains très hauts placés, que cela pourrait empêcher
la poursuite de personnes suspectées de délits financiers.
En Juin 2009 Eva Joly est élue députée européenne sur la liste
d’Europe Ecologie.
Eva Joly, le 28 mai 2009 lors d'un meeting dans le cadre de la campagne
européenne d'Europe Ecologie. (AFP Frank Perry)