Exemple du fonctionnement d`un club astronomie

Exemple du fonctionnement d’un club astronomie
Je suis professeur de sciences physiques dans un lycée de Montluçon (Allier) et j’ai reçu
un télescope de l’opération « astro à l’école » en novembre 2011.
Le club astronomie que j’ai créé au lycée du lycée est basé uniquement sur le
volontariat, le principe est simple : aucune obligation de venir, il suffit juste d’en avoir
envie, il n’y a donc pas d’appel, seuls les internes du lycée doivent signaler leur présence
par rapport aux études obligatoires.
La participation est donc très variable, entre 3 et 15 élèves plus quelques adultes qui
viennent de temps en temps se joindre à nous, mais il y toujours des volontaires et des
habitués.
Le club se réunit environ une fois par mois, en fonction des conditions météo, les élèves
sont avertis par affichage le jour précédent la séance. Dès la tombée de la nuit, nous nous
installons dans la cour du lycée, à l’abri des lampadaires et ce sont en général les élèves
qui choisissent les cibles sur lesquelles nous travaillons, à partir du logiciel Stellarium.
La séance commence toujours par une rapide lecture du ciel à l’œil nu, les principales
étoiles et constellations visibles sont décrites, cette étape de repérage est importante car
elle permet de mieux comprendre les mouvements des objets sur la voûte céleste.
Ensuite nous commençons à travailler : mise en station du télescope, pointage et
acquisition des données.
Lorsque les données sont rapides à retraiter, nous faisons le retraitement sur place
directement à l’aide d’un deuxième ordinateur portable, pendant que le premier est en train
d’acquérir les images suivantes. Lorsque les données sont trop lourdes, nous les
enregistrons pour les exploiter en salle de classe quelques jours plus tard.
Les données sont compilées et nous réalisons un compte rendu que nous envoyons à
tous sur l’ENT, cela permet d’avoir de nouveaux arrivants dans le club ; curieux d’en
savoir plus.
En accord avec le proviseur du lycée, je me déplace également dans les collèges
environnants à leur demande, nous fixons une date en fonction de la phase de la Lune (la
pleine Lune est vraiment gênante) et qui peut être reportée si les conditions météo sont
défavorables, un collègue du collège me sert d’intermédiaire pour faire un peu de publicité
aux élèves et nous réalisons alors le même type de travail que celui fait au lycée et un
compte rendu est également réalisé.
Après un an de vie du club astro, ce que les élèves préfèrent, c’est de faire de belles
images, nous travaillons donc surtout sur le principe de la photo astronomique, avec les
images de calibration … etc ; dès qu’il y a des mesures et des calculs, c’est plus difficile,
mais j’ai toujours quelques volontaires pour essayer de mesurer la taille d’un cratère
lunaire ou la période de révolution de Jupiter.
Voici quelques essais de mesures réalisés l’an dernier, ils n’ont pas été tous très
concluants mais nous allons essayer de les refaire cette année :
- Mesure de la taille d’un cratère lunaire ;
- Mesure de la période de rotation de Jupiter
- Mesure de la température d’une étoile (spectroscopie)
- Détection d’éléments chimiques dans l’atmosphère d’une étoile (spectroscopie)
Voici d’autres pistes envisagées pour cette année :
- Mesure de la période de révolution de Jupiter autour du Soleil à partir de deux prises
de vues à 4 mois d’intervalle, pour en déduire sa distance avec les lois de Kepler.
- Je travaille également sur un projet de mesure de parallaxe d’une étoile proche
(Procyon ou Altaïr) pour en déduire sa distance ; à partir de deux prises de vue à 6
mois d’intervalle.
- Nous ne faisons pas encore d’astronomie solaire mais j’envisage aussi de mesurer la
vitesse de rotation différentielle du Soleil grâce aux tâches solaires (mais en ce
moment, il n’y en a pas beaucoup)
Pour ce qui est de la prise en main du matériel et des connaissances à acquérir ;
personnellement, j’ai beaucoup appris tout seul et je me documente beaucoup, je possède
un télescope et j’ai la chance d’avoir dans mon jardin un ciel exempt de pollution
lumineuse, j’ai donc le temps de faire des essais, jusqu’à ce que ça fonctionne et ensuite de
proposer des activités aux élèves.
Les stages proposés sont très riches d’enseignements et sont une mine d’idées et
d’informations ; de même que le forum astro pour les échanges d’idées et les conseils.