La Ville de Besançon mobilise les employeurs pour lutter
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La Ville de Besançon mobilise les employeurs pour lutter
La Ville de Besançon mobilise les employeurs pour lutter contre les discriminations 180 employeurs publics et privés du bassin de Besançon se sont engagés aux côtés de la Ville pour lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité des chances en signant en 2007 la charte de la diversité. C’est au sein du "club de la diversité" créé à cette occasion que des actions concrètes se mettent en place, sous la responsabilité d'Annie Ménétrier, Conseillère municipale. Petites et grandes entreprises se sont mobilisées C’est en 2006 que la Ville de Besançon a adopté un plan d’actions municipales pour lutter contre les discriminations et promouvoir la diversité sur le bassin de Besançon. Un plan qui s’applique en interne à la Ville en tant qu’employeur mais surtout un plan qui a pour ambition de mobiliser d’autres employeurs publics et privés pour combattre collectivement les discriminations et rechercher la diversité. En janvier 2007, 60 employeurs ont répondu favorablement à cette initiative et se sont engagés en signant la charte de la diversité. Mai 2007, ils étaient 80 aujourd’hui ce sont 180 employeurs ce qui représente 1/3 de l’emploi actuel. "C’est un beau succès qui s’explique par le fait que c’est une collectivité qui est à l’origine de cette mobilisation, précise Mustapha Kharmoudi, chargé de mission "Prévention des discriminations" à la Ville de Besançon. Nous avons à la fois des petites entreprises artisanales, notamment des employeurs des zones franches urbaines mais aussi de grosses entreprises telles que l’Hôpital de Besançon ou encore l’entreprise Bourgeois découpage". Un travail d’information et de sensibilisation pour faire évoluer les représentations des uns et des autres Aujourd’hui, Il y a des discriminations qui sont avérées et pour celles-ci il faut faire évoluer les mentalités et faire appliquer la loi. Pour d’autres, elles peuvent être involontaires. Spontanément, un employeur peut discriminer sans le vouloir en pensant que pour tel métier, il vaut mieux recruter un homme plutôt qu’une femme. Il s’agit là de discriminations inconscientes d’ordre culturel, qui relèvent des représentations et aussi par méconnaissance de la loi. 18 critères de discriminations sont prohibés par la loi à savoir l’âge, le sexe, l’origine, la situation familiale… d’où l’intérêt de bien connaître la loi et les pratiques discriminatoires illégales. En 2008, ce sont près de 40 responsables de recrutement qui ont été formés sur l’application de la loi et les pratiques illégales. Des rencontres sont également organisées, dans les quartiers, avec les jeunes et les employeurs. Elles permettent d’échanger sur les discriminations et l’égalité des chances. Elles sont très positives dans l’évolution des mentalités des uns et des autres. (suite) Efigip Franche-Comté • La ville de Besançon mobilise les employeurs pour lutter contre les discriminations • juin 2009 Pierrick Poirier, Directeur de l’entreprise de transports publics Kéolis Besanço [ Pour lutter contre les discriminations, nos devons changer nos méthodes de recrutements ] "Notre entreprise a pour vocation de transporter des personnes diverses, nous avions donc dès le départ la volonté de diversifier nos recrutements et de donner une image reflétant notre public. La signature de la charte nous a permis d’aller plus loin et notre objectif était d’être dans l’opérationnel. Aujourd’hui, c’est le cas. Quelque soit l’entreprise, les méthodes de recrutements doivent changer. Nous ne devons plus faire de sélections pour un poste à partir des cv mais plutôt à partir des compétences. À Kéolis, nos pratiques ont changé en ce sens. Nous recrutons nos futurs salariés sur leurs compétences à partir de grilles spécifiques que nous avons élaborées. Ces grilles permettent d’avoir une traçabilité sur un poste et surtout permettent de prouver en cas de plainte qu’il n’y a pas eu de discriminations lors du recrutement. Notre travail pour lutter contre les discriminations c’est aussi de sensibiliser les autres acteurs comme nos sous-traitants et de les amener à signer la charte de la diversité". La Ville de Besançon mobilise les employeurs pour lutter contre les discriminations La diversité, un facteur de progrès pour l’entreprise ? La charte de la diversité engage les entreprises signataires à favoriser et à rechercher la diversité au travers de leurs recrutements et de la gestion des carrières. Elle prévoit de travailler sur les représentations notamment en sensibilisant les dirigeants d’entreprise et leurs collaborateurs sur les questions de pluralisme. La diversité au sein de l’entreprise est un facteur qui contribue à son progrès, à son efficacité et à son image auprès de sa clientèle. L’employeur qui s’est engagé doit appliquer, respecter et promouvoir le principe de non discrimination. Ce point là signifie que les entreprises doivent mettre en place des outils pour éviter de discriminer au sein de leur entreprise. Des méthodes de recrutement existent comme celle de Pôle emploi "méthode de recrutement par simulation". 80 entreprises ont pu découvrir cette méthode au cours d’une présentation par Pôle emploi. "Quand notre société est composée de moitié de femmes et de moitié d’hommes, que celle-ci est cosmopolite, il faut veiller à refléter cette diversité dans les entreprises, précise Mustapha Kharmoudi. Les employeurs qui ont signé cette charte sont conscients qu’il faut changer les pratiques et trouver les méthodes, les outils qui permettront d’avancer sur ce champ là". Efigip Franche-Comté • La ville de Besançon mobilise les employeurs pour lutter contre les discriminations• juin 2009 (suite) Le club de la diversité, un lieu d’échanges et d’élaboration d’outils Lieu privilégie pour les échanges, le "Club de la diversité" rassemblent régulièrement les entreprises signataires de la charte. Les dirigeants réfléchissent ensemble aux outils à mettre en place pour lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité des chances mais aussi pour échanger sur leurs pratiques. Ce club fonctionne avec un comité de pilotage et des groupes de travail. Deux de ces groupes ont produit des outils concrets comme par exemple deux plaquettes qui s’intitulent "comment recruter sans discriminer" et "comment offrir des stages sans discriminer". Un autre groupe a également travaillé sur une brochure pour faire connaître les métiers de la fonction publique auprès des personnes issues de l’immigration et les inciter à passer les concours. Un club de la diversité qui doit évoluer Pour faire face au nombre important d’employeurs signataires de la charte, ce club doit se réorganiser et retrouver un nouveau souffle. Un bureau sera créé avec quelques employeurs pour étudier les propositions et voir comment mettre en pratique concrètement les outils. Une réflexion est également portée sur la création d’un portail collaboratif pour que les adhérents puissent y échanger et y déposer des contributions.