MEMOIRE du Diplôme d`Université Formateurs à l
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MEMOIRE du Diplôme d'Université Formateurs à l'enseignement de la médecine sur simulateur Année 2015-2016 Titre: LA SIMULATION MEDICALE EN MILIEU AERONAUTIQUE Docteur SABOUREAU Stéphane Centre Médical des Armées de VILLACOUBLAY Base Aérienne 107 Route de Gisy 78129 VILLACOUBLAY AIR PLAN INTRODUCTION page 3 RAPPEL SUR LA PHYSIOLOGIE AERONAUTIQUE page 4 LA SIMULATION EN MILIEU AERONAUTIQUE page 5 Généralités L'environnement de formation Place du mannequin dans la simulation aéronautique Elaborations des cas cliniques Les formateurs LE CREW RESOURCE MANAGEMENT page 13 Généralités Le CRM appliqué à la médecine La mise en situation interprofessionnelle Le travail multitache La saturation mentale des équipages CONCLUSION page 17 BIBLIOGRAPHIE page 19 2 INTRODUCTION Qu'il s'agisse du milieu civil comme du milieu militaire, l'évacuation et le rapatriement sanitaire par voie aérienne représentent une activité particulièrement d'actualité. Dans le domaine militaire, l'évacuation sanitaire est un maillon indispensable de la chaine logistique de soutien des militaires projetés outre mer et en opération. Dans le domaine civil, la disparition des petits hôpitaux et l'hyperspécialisation des structures nécessaires à la prise en charge de patients gravement blessés ou malades a entrainé la montée en puissance du système de transfert par voie aérienne en particulier héliporté qui reste le moyen de transport le plus rapide excepté pour les courtes distances. Les études montrent que les patients blessés de guerre transportés par les équipes médicales militaires américaines sont de plus en plus grave. Le Injury Severity Score (ISS) était en 2008 en moyenne de 20 pour les blessés provenant d'Afghanistan et d'Iraq dont 57% étaient ventilés mécaniquement [1]. Une autre étude de 2013 montre que les blessés en Afghanistan avaient un ISS de 25 [2]. Ceci implique que les soins durant le vol doivent être de haut niveau et qu'il existe un fort taux de survenue de complications durant le vol. C'est pour cela que des Critical Care Air Transport team (CCAT) ont été crées. Elle sont composées de trois personnels (un médecin, une infirmière et un technicien de ventilation). Il a été montré une augmentation de la survie à 48 H et une amélioration significative des constantes vitales après la medevac chez les patients pris en charge en Afghanistan par des CCAT expérimentées et entrainées en comparaison avec des CCAT classiques [2]. Une étude canadienne a analysé la survenue d'événements critiques lors de transport aérien régionaux en milieu civil. Les auteurs ont conclut qu'une meilleure évaluation initiale de l'état clinique du patient et donc d'une bonne mise en condition avant le transport était la meilleure garantie pour éviter la survenue de complications [3]. Cela met donc en évidence le besoin de formation et d'entrainement mais aussi d'expérience des équipes médicales pour améliorer la survie des patients transportés. La simulation médicale permet des mise en situations très réalistes, sans risque pour le patient et pouvant être répétées jusqu'à ce que les étudiant atteignent le niveau requis et obtenir une expérience suffisante [4]. De plus, l'erreur humaine et un défaut de compétence non techniques sont une menace pour le patient et la sécurité de l'aéronef. C'est pour cela que le Crew Resource Management (CRM) a été inventé [5]. Ce concept permet de travailler sur la sécurité, la gestion de l'erreur pour augmenter l'efficacité des équipages. Depuis les années 1990, le CRM a été transposé à la médecine. La simulation médicale permet de travailler simultanément sur les compétences techniques et non techniques. Le but de notre étude est de montrer par une revue de la littérature, la faisabilité et les modalités de l'implémentation de la simulation dans la médecine aéronautique et puis son intérêt pour la formation des équipes médicales au CRM appliqué à un travail dans le milieu extrême qu'est le transport sanitaire de patients graves. 3 RAPPELS SUR LES CONTRAINTES AERONAUTIQUES L'environnement aéronautique est particulièrement difficile. Le haut niveau de bruit et les vibrations de l'hélicoptère conduit à un stress supplémentaire pour le patient et les équipes médicales. Le bruit représente un obstacle majeur à la communication orale et il est nécessaire d'utiliser des protections auditives associées à un système de communication. De plus le haut niveau sonore gène considérablement l'auscultation des patients même avec des stéthoscopes électroniques et rend inaudible des alarmes sonores des appareils électroniques embarqués ce qui peut entrainer un retard à la détection de ces alarmes. Bien que les vibrations n'affectent pas la performance cognitive des personnels, elles peuvent être gênantes pour les manipulations fines telles que la réalisation de gestes médicaux[6]. Le transport sanitaire aérien nécessite que le praticien soit toujours en alerte et qu'il soit capable de gérer les évolutions du patient avec les contraintes d'un environnement hostile dont il n'est pas habitué [7]. Les effets physiologiques tels que les complications liés à l'attitude, l'hypoxie, le dysbarisme et le stress du vol ne sont retrouvés que lors des vols. Le stress du vol ou stress of flight est communément utilisé pour des conditions et des effets physiologiques dans lequel le patient et les membres d'équipages sont placés durant le vol [8]. Les neufs paramètres de stress en vol ont été définis par Blumen et all en 1995 [9] et sont les suivants: l'hypoxie la pression barométrique les différences de température la déshydratation le bruit les vibrations les forces de gravité l'espace restreint la fatigue Les accélérations et les décélérations associés aux changements de pression dans la cabine ont une influence significative sur le statut hémodynamique du patient et de ce fait sur les soins pratiqués aux patients. Pour minimiser les effets physiologiques extrinsèques dus au transport, le praticien doit être bien entrainé à ces conditions de travail et ainsi pouvoir anticiper ces effets. 4 LA SIMULATION Généralités L'European Aeromedical Institut (EURAMI) est une structure européenne qui promeut la qualité pour le transfert de patient à bord des hélicoptères et des avions. Ils prônent que la sécurité, l'éthique et la qualité des soins deviennent la norme. Une de ses activités principales consiste à accréditer les sociétés de transport. Cet audit vraiment complet insiste particulièrement sur la qualité de la formation des équipages médicaux. Une formation initiale puis régulière dans le domaine de la médecine aéronautique est exigée pour tous les personnels participants à cette mission. De plus, un point souvent négligé par les transporteurs est la connaissance des procédures de sécurité aéronautique adaptées aux aéronefs utilisés [10]. La littérature est relativement pauvre concernant la formation spécifique des personnels médicaux navigants. Une analyse de 2003 a montré qu'il existait seulement 20 formations pour les "médecins navigants" aux Etats Unis d'Amérique [11]. Leur programme est vraiment très disparate tant sur le contenu que sur les objectifs d'apprentissage. Le travail en milieu aéronautique avec le bruit, la limitation de l'espace, l'impossibilité d'accéder à l'ensemble du corps sont des contraintes pas toujours enseignées. Seulement trois centres de formation offrent des vols en doublures. Le nombre de vols en tant qu'observateur pour être accoutumé à ce milieu n'a jamais été défini mais il représente un atout indéniable pour exercer le métier de flight surgeon. Contrairement à l'apprentissage de la médecine d'urgence qui se fait au lit du malade et pour lequel un médecin sénior peut intervenir à tout moment [12], le secours héliporté du fait des contraintes d'emport des machines ne permet pas d'emporter du personnel en plus de l'équipage défini, c'est pour cela que 78% des centres envoient les étudiants seuls mais accompagnés d'un paramedic ou d'un infirmier. La supervision se fait par radio. Les élèves se sont plaints de ce manque d'accompagnements et ont rapportés que la plupart des connaissances acquises au lit du malade provenaient du personnel non chargé de l'enseignement ou du personnel paramédical. L'enseignement théorique de l'environnement aéronautique, de la découverte du matériel et des check-lists n'est présent que dans la moitié des programmes [11]. La plupart des personnels effectuant les missions d'évacuation médicales ne possèdent pas une expérience suffisante et régulière des pathologies rencontrées au cours des vols. Dans le cadre de la formation initiale et continue des critical care air support team, Lamb recommande d'utiliser la simulation dans un environnement aéronautique pour permettre d'acquérir à tous les membres de l'équipe une solide expérience et de les entrainer à travailler ensemble [4]. La formation des équipes médicales au transport de patients graves est essentielle. En effet, il ne peut y avoir d'improvisation et de découverte du milieu aéronautique lors du transport de patients réels. Les contraintes physiologiques qui se passent en altitude peuvent modifier l'état clinique. Les connaissances et l'expérience 5 des transporteurs doivent leur permettre d'appréhender ces risques et surtout de les anticiper. Le concept de faire de la simulation médicale dans un environnement réaliste et adapté à l'exercice professionnel est utilisé par de nombreuses armées. Elles ont un important besoin de formations pour leurs personnels qui sont exposés à de très difficiles situations de travail [4, 13]. De telles simulations permettent d'augmenter les compétence pour les missions actuelles et d'augmenter le niveau de soin. L'environnement de la formation Pour être productive, la simulation doit se rapprocher le plus possible de la réalité afin de placer l'étudiant dans une véritable mise en situation. Ainsi en 2004, le concept de Synthetic Natural Environment ou de milieu artificiel a été créé. C'est l'application d'une situation en grandeur nature d'un environnement spécifique. Il s'agit donc de recréer tous les éléments de la situation qui sont perçus par l'étudiant [14]. La simulation haute fidélité ne se limite pas à utiliser des mannequins haute fidélité mais à utiliser des artifices pour augmenter la réalité du scenario comme le bruit, l'environnement. Cela permet de créer des exercices multidimensionnels qui permettent un apprentissage dans un environnement sécurisé [7]. Pour reproduire un vol, rien n'est plus réaliste qu'un vol réel dans lequel les apprenants seront mis en situation grâce à des mannequins. Cette solution idéale n'est malheureusement peu répandue car elle engendre le cout des heures de vols qui n'est pas négligeable et aussi et surtout la non disponibilité du vecteur pendant la période d'entrainement si l'aéronef est un moyen opérationnel. De plus, certaines procédures peuvent compromettent la sécurité du vol si les acteurs ne sont pas accoutumés avec le vol comme par exemple, ne pas être attaché durant les phases d'atterrissage et de décollage ou laisser échapper du matériel médical qui pourrait être aspiré par le rotor et l'endommager. Il faut aussi ne pas négliger que l'emport de passagers est limité du fait de la contrainte de poids et de place notamment dans les hélicoptères légers. La présence d'au moins un formateur pour gérer le mannequin est souvent impossible et apporte souvent un manque de réalisme à la mise en situation et surtout une non évolution du cas clinique même si on utilise de la vidéo pour le débriefing. Une équipe norvégienne a utilisé de véritables aéronefs pour former les candidats au métier de flight surgeon. Pour pallier au manque de place à l'intérieur de l'hélicoptère et pour prévenir les risques liés au vol, les simulations ont été réalisées au sol avec la mise en route de l'hélicoptère afin de reproduire l'environnement hostile avec les vibrations, l'odeur du kérosène et le bruit. Même si cela ne reproduit pas exactement les conditions réelles du vol, cela place les candidats dans un environnement réaliste et inconfortable afin de mettre en œuvre les compétences recherchées [6]. 6 Le simulateur de cabine d'aéronef apparait donc comme le meilleur compromis. Les simulateurs aéronautiques mis à disposition des équipages et largement répandus ne sont pas adaptés à la formation des équipes médicales. En effet, la plupart de ces merveilles de technologies sont limités au cockpit dans lequel n'évolue normalement pas l'équipe médicale (figure 1). Les seuls simulateurs que proposent l'industrie pour les équipes médicales sont des simulateurs en 2 dimensions qui peuvent être utiles à l'acquisition de procédure de sécurité comme le treuillage (figure 2) ou les procédures d'urgences en cas d'amerrissage (figure 3). Figure 1: simulateur hélicoptère NH 90 Figure 2: simulateur de treuillage (copyright agence shrfi) Figure 3: simulateur d'immersion pour procédure d'urgence CESSAN 7 En adoptant les locaux de simulation à peu de frais, on peut facilement reproduire les contraintes environnementales du vol telles que le rythme circadien, les variations de températures, le bruit, l'espace limité et la durée réelle de la mission qui sont des facteurs de fatigue. Pour étudier la saturation des équipages, l'armée américaine a réalisé des simulations dans un environnement reproduisant les différents aspects du vol à bord d'une maquette de KC 135. La faible luminosité de la cabine, le bruit de l'avion, la reproduction de la cabine ont permis une mise en situation très réaliste des apprenants [1]. Deux projets très novateurs ont récemment vu le jour pour améliorer la réalité des environnements de simulation en reproduisant les mouvements et les vibrations : La Case Western Reserve University in Cleveland OHIO, a mis en place un programme particulièrement intéressant pour la formation des flights nurses [15]. Il repose sur le fait que l'entrainement avec la simulation haute fidélité en équipe multidisciplinaire augmente les compétences par la qualité et la sécurité du patient et qu'il faut plusieurs années pour les acquérir dans le monde réel. En 2013, ils ont donc acquis un simulateur de vol d'une valeur de 600 000 dollars pour la formation des équipages. Il s'agit d'une cabine d'hélicoptère Sikorsky 76 montée sur une plateforme mobile. Des vérins hydrauliques permettent de mobiliser la cabine sur 2 axes avec une amplitude maximale de 11 degrés et de produire des vibrations. L'intérieur de la cabine a été aménagé complètement avec des sièges, des ceintures de sécurité, des équipements radios et un équipement médical complet. Un système de contrôle du son et de la lumière permet de reproduire le bruit et les médiocres conditions lumineuses d'un vol avec un grand réalisme. Les hublots latéraux ont été équipés d'un système de production d'images permettant de projeter des vues réelles au cours des scénarios comme l’atterrissage, le décollage et toutes les autres phases du vol. Cet outil novateur permet vraiment aux étudiants de pouvoir travailler en toute sécurité dans l'environnement particulier de l'aéronef afin d'acquérir les compétences et l'expérience nécessaire à une bonne prise en charge du patient. En Allemagne à Hanovre, une unité de secours héliporté de la police s'est dotée d'un simulateur du même type avec une maquette de BK117 sur une plateforme mobile sur 2 axes (figure 4). Cette maquette est intégrée au sein du centre de simulation "center arena" qui regroupe des lieux de simulation comme les accidents domestiques, les accidents de la circulation. Une interaction des équipages avec les autres acteurs du secours est ainsi possible. Les cours de CRM adaptés aux équipages médicaux sont dispensés. Ainsi ils ont pu montrer que l'entrainement dans un simulateur permet d'améliorer la technique et la communication pour prévenir les accidents. Cela donne la possibilité de travailler la conscience de la situation, la prise 8 de décision, la communication et d'autres comportements qui permettent de sauver des vies [16]. Figure 4: simulateur BK 117 Saint Christophe HANNOVRE Les entrainements devraient être pratiqués durant des simulations en vols afin de devenir une seconde nature. Toutefois, durant une simulation au sol avec un haut état de stress et d'anxiété, les bonnes mesures peuvent être prises et permettent d'améliorer le pronostic de la victime à condition que la formation spécifique au milieu aéronautique ait été délivrée de façon théorique [4]. Ces projets technologiques sont très couteux mais ils semblent bien adaptés à la formation des personnels médicaux navigants. Ils offrent une large palette de scénarios permettant de développer les compétences techniques mais aussi les compétences non techniques. Il ne reste plus qu'a évaluer si l'entrainement sur ces simulateurs peut réellement remplacer le véritable vol. De plus, deux autres éléments sont à prendre en compte pour simuler une mission aéronautique de façon très réaliste: la durée de la mission qui représente une fatigue importante pour l'équipage. Il est difficile de réaliser une simulation qui dure au moins une dizaine d'heure pour des raisons de logistique. Ceci pourrait permettre d'aborder la fatigue et sa gestion au niveau de l'équipe en tant que CRM l'hypoxie d'altitude est une composante importante à prendre en compte surtout dans l'utilisation d'un avion. En effet, pour simuler l'hypoxie d'altitude, il faudrait utiliser un caisson hypobare pour réaliser la simulation à l'intérieur qui impliquerait une logistique mais surtout un cout d'utilisation important. On pourrait aborder ce problème avec une formation théorique adaptée associée à un passage en caisson hypobare pour sensibiliser les candidats à ce problème important en médecine aéronautique comme le fait l'armée française pour former ses médecins spécialistes en médecine aéronautique. 9 Place du mannequin dans la simulation aéronautique La simulation médicale n'a plus besoin d'être reléguée dans un laboratoire discret mais elle peut être amenée dans les environnements spécifiques ce qui permettra d'acquérir les compétences, le savoir et le savoir être nécessaire à la pratique. Les étudiants apprécient de pouvoir travailler à bord d'un aéronef sur des mannequins de simulation haute fidélité [6]. Le niveau de haute fidélité n'est pas simplement l'implémentation d'un mannequin dans la simulation. C'est plutôt une progression de la simulation en utilisant de la technologie et des artifices pour augmenter le réalisme de la simulation en recréant l'environnement souhaité. La haute technologie peut aider la pédagogie mais le réalisme de la mise en situation est certainement le plus important [7]. Une université américaine a étudié en 2006, la faisabilité de faire de la simulation haute fidélité dans un hélicoptère rotor tournant au sol. Le mannequin, un Laerdal SimMan® était à l'intérieur de la cabine et contrôlé par un ordinateur à l'extérieur de l'hélicoptère relié par l'intermédiaire d'un câble passant à travers un hublot. Tous les composants étaient alimentés par des prises électriques du fait du cout prohibitif des batteries [6]. La technologie ayant évolué depuis, les mannequins sont maintenant alimentés par des batteries rechargeables et contrôlés à distance par des tablettes utilisant une technologie sans fil. Ceci apporte une amélioration du réalisme des scénarios et permet de plus facilement mobiliser le patient pour les phases d'embarquement et de débarquement. Les vibrations gênent le fonctionnement des simulateurs médicaux et aussi les mannequins de simulation qui sont remplis d'électronique. Dans une étude à bord d'hélicoptère BK117, un hélicoptère de nouvelle génération réputé pour son faible niveau de vibration, 2 simulations sur 12 ont été interrompues pour des problèmes techniques du mannequin [6]. Elaboration des cas cliniques Bien que les praticiens soient des professionnels expérimentés pour le management et la prise en charge des urgences, l'expérience et le vécu aéronautique sont difficiles à acquérir pour des raisons logistiques et la faible occurrence des missions aéronautiques [7]. C'est pour cela que les cas cliniques simulés doivent reposer sur les cas difficiles rencontrés lors de véritables missions afin de pouvoir donner de l'expérience à l'ensemble de l'équipe. Cela implique de pouvoir recueillir les problèmes rencontrés lors des vols dans le cadre de séances appelées after review où un collège d'expert analyse les événements imprévus survenus durant la mission. Une étude canadienne préconise que la formation initiale et continue des personnels médicaux navigants repose sur l'expérience. Elle peut être obtenue grâce à de nombreuses 10 mises en situation par le biais de la simulation sur les pathologies rencontrées en vol au cours de la formation initiale et continue [3]. Les scenarios de simulation doivent être basés sur des cas cliniques qui ont été rencontrés au cours de véritables missions. Les scenarios contenaient des événements critiques pré définis comme l'aggravation d'une hypotension, l'hypoxie, l'extubation accidentelle ou l'arrêt cardiaque [1]. Ces pathologies sont des pathologies fréquentes en médecine d'urgence mais les contraintes aéronautiques augmentent leur incidence et surtout leur gravité du fait de la configuration de la cabine. De plus, la simulation doit apporter un réalisme de la situation adapté au milieu d'exercice. Ainsi un pneumothorax non cliniquement parlant au sol peut avoir des conséquences graves à 10 000 pieds cabine en devenant compressif. Grâce à la simulation, l'équipe peut gérer des scénarios très réalistes, auxquels ils sont rarement exposés dans leur pratique clinique. Cela garanti en plus à tous les personnels d'être impliqués dans des cas standardisés [4]. La simulation peut être couplée à des événements critiques spécifiques du milieu aéronautique comme la procédure d'urgence "feu et fumée". Ce scénario rare survient lorsqu'un problème de moteur produit des fumées qui viennent dans la cabine. On peut aussi proposer des incidents liés au matériel médical comme par exemple une panne de ventilateur mécanique qui est une panne récurrente du fait de l'hypobarie. Les formateurs La littérature est très pauvre concernant les compétences exactes nécessaires pour être un bon formateur. Cependant dans la plupart des publications, la notion de formateurs expérimentés est évoqué [5, 7, 17, 18]. Une autre étude définie le formateur idéal comme un expert en soins d'urgence et de pédagogie médicale [1]. Il est évident que pour enseigner le transport de patients graves en milieu aéronautique, il faut qu'au moins un des formateurs ait une expérience significative dans ce domaine. La connaissance pratique est essentielle mais elle doit être renforcée par des connaissances théoriques de physiologie appliquée à l'aéronautique afin de pouvoir lors du débriefing, argumenter les procédures et les effets physiologiques survenus lors de la simulation. En France, seule la Capacité de Médecine Aéronautique pour les civils et le Brevet de Médecine Aéronautique et Spatiale pour les militaires apportent de bonnes connaissances fondamentales en physiologie aéronautique. D'autres formations plus courtes comme les Diplômes Universitaires de rapatriement sanitaire ou de transport et soins intensifs en milieu aéronautique permettent d'avoir des connaissances suffisantes. Il faut aussi que les formateurs soient aguerris à la médecine d'urgence plus particulièrement à l'urgence pré-hospitalière d'autant plus que le niveau des étudiants est élevé dans ce domaine. 11 Au Royaume Uni, on utilise le terme moulage pour parler des scénarios de simulation qui sont basés sur de cas réels en utilisant les mannequins comme patient. Les formateurs sont désignés sous l'appellation facilitateur. Ces médecins ou infirmiers expérimentés supervisent les scénarios et ajustent l'évolution du patient en fonction des gestes effectués par les apprenants. Ils ont reçus une formation informelle de la part de personnels de l'aéronautique pour acquérir les notions de travail d'équipe, et de prise de décision [18]. La notion qui revient le plus fréquemment dans la littérature est que le formateur soit un expert en pédagogie médicale [5, 19, 20]. Les formateurs doivent être capables de procéder à un débriefing afin que la simulation soit productive. Ainsi à travers un feedback intrinsèque (vécu de la situation par les apprenants), les facilitateurs peuvent évaluer la compréhension des apprenants. C'est un processus dynamique et informel qui complète l’enseignement. Les évaluateurs en retour apportent par le feedback extrinsèque (vécu de la situation par les observateurs) un ajustement des connaissances [18]. Si on veut travailler sur le CRM, il faut adjoindre à l'équipe de formation des pilotes et des spécialistes de la communication [21]. Selon Randy MAINS, de nombreux cours de CRM sont improductifs car les formateurs non médicaux ne comprennent pas les objectifs des équipes médicales et donc n'arrivent pas à intéresser les médecins en leur montrant des photos d'accident d'avions. Il préconise de recruter plutôt d'anciens militaires car ils sont les mieux formés aux techniques de débriefing ou d'avoir des formateurs ayant acquis de solides bases de CRM interdisciplinaire dans le cadre de formation de formateur [22]. Une étude américaine a montré que le manque de connaissance du mannequin LAERDAL et de son moniteur de contrôle par le formateur gênent le déroulement de la simulation. Elle préconise que les formateurs soient rompus à l'utilisation des mannequins et de leurs interfaces pour ne pas gêner le déroulement des simulations [6]. Une autre étude a mis en avant que les formateurs même convaincus par l'intérêt de la simulation n'étaient pas très à l'aise avec la manipulation des mannequins et que cela pouvait compromettre la qualité de la formation [20]. Il est évident que pour faire de la formation en général et en particulier, les formateurs connaissent le matériel de simulation afin de pouvoir exploiter au mieux les possibilités et de fournir un scénario le plus réaliste possible. Une autre solution consiste à intégrer au sein de l'équipe, un technicien de simulation qui sera responsable de la gestion du mannequin. 12 LE CREW RESSOURCE MANAGEMENT Généralités Chaque année 98 000 personnes meurent d'erreur médicale aux USA. Le rapport "l'erreur est humaine" de l'American Institut of Medecine a montré que la plupart des soins aujourd'hui sont réalisés par des équipes médicales bien entrainées où les responsabilités sont individuelles et où les acteurs ne sont pas préparés à entrer dans des organisations complexes [23]. La formation et l'organisation des soins permettent d'apporter une amélioration de la sécurité du patient. Le travail en équipe multidisciplinaire, la culture de la sécurité et l'entrainement technique afin de réduire l'erreur humaine en mettant en avant les compétences non techniques ou non technical skills sont les bases du CRM [24]. L'aéronautique utilise ses ressources pour former ses équipages depuis les années 70 où de terribles accidents d'origine humaine ont défrayé la chronique. La simulation est utilisée pour former les membres d'équipages à acquérir ces compétences non techniques. Elle permet de répéter les situations rares et potentiellement dangereuses dans un environnement sécurisant, de faire comprendre les difficultés du travail en équipe. Le CRM repose sur 7 compétences non techniques : la conscience de la situation la prise de décision la communication le travail en équipe le leadership la gestion du stress la gestion de la fatigue Le CRM appliqué à la médecine aéronautique L'Air Medical Resource Management (AMRM) est l'application du CRM à la médecine aéronautique. L'AMRM regroupe les méthodes et les principes du comportement, des sciences sociales, l'ingénierie et la physiologie. En utilisant les principes du CRM, l'AMRM peut prévenir les accidents médicaux en les identifiant et les supprimant [22]. On peut utiliser indifféremment les deux termes pour désigner le travail des compétences non techniques. Le besoin de formation dans les environnements complexes comme la médecine est souvent sous-estimé en particulier dans le domaine du Crew Resource Management (CRM). Ainsi dès 2001, Gaba and coll ont montré qu'il y avait un manque d'entrainements aux CRM dans le domaine de l'anesthésie et ont mis en place une formation basée sur la simulation reprenant les principes de l'aéronautique dans le domaine du CRM [24]. Une étude 13 norvégienne a audité les connaissances et l'intérêt dans le domaine CRM des équipes de secours héliporté. Les médecins sont moins sensibilisés que les autres membres d'équipages au CRM. Les différences sont vraiment notables dans le domaine de la gestion de la fatigue où les médecins occultent complètement cette notion alors que les pilotes et les assistants de vol ayant été formés au risque lié à la fatigue appliquent avec une grande rigueur les outils appris lors des CRM notamment la durée du temps de service et la gestion mathématique de la fatigue [5]. L'aéronautique a une longue tradition d'enseignement et d'évaluation des CRM. Ils ont réagis suite à de dramatiques accidents dans les année 1970 pour changer la culture professionnelle en acceptant les limites humaines et le besoin de d'entrainement en formation. Les résistances à l'implémentation de ses principes sont fortes dans le domaine médical. Les professionnels de santé s'appuyant sur le fait que la médecine pré hospitalière ne repose pas sur des procédures définies. On ne doit pas imposer le CRM, sinon on s'expose à l'échec. Il faut montrer l'intérêt du CRM aux équipes médicales afin de les intéresser pour qu'elles deviennent convaincues et demandeuses de formation. Un auteur recommande d'initier les équipes médicales au CRM au départ par une formation théorique puis par le biais de cas cliniques et enfin de les mettre en situations réelle dans le cadre de la simulation. Il faut arriver à montrer aux apprenants que le CRM est la dernière ligne de défense pour la survenue d'un accident ou d'un incident. Cependant, le CRM étant une compétence labile, il convient selon lui de le pratiquer régulièrement à raison de deux séances par an [22]. L'American Federal Aviation préconise pour les équipes médicales aériennes deux entrainements par an sans en définir le contenu. La mise en situation interprofessionnelle L'intégration de toute l'équipe médicale (paramedicaux, médecins et les autres d'équipages) et la mise en situation dans un environnement réaliste permettent de pouvoir travailler efficacement sur les principes du CRM notamment au niveau du leadership, de la communication et du travail en équipe [21]. Une équipe médicale de secours aérien est composée de plusieurs professionnels de différentes origines dont la culture, les missions et l'expérience sont variées. Le pilote est le chef de la mission et sa première responsabilité est la sécurité du vol et la navigation. L'assistant de vol est responsable des opérations de sauvetage comme le treuillage et assiste le médecin durant les soins au sol et le pilote durant le vol. Le médecin est un médecin aguerri à l'urgence dont la responsabilité est la mise en condition du patient et sa surveillance. Ces trois personnalités sont réunies durant une courte période et doivent travailler ensemble pour le bien-être des patients transportés. L'entrainement spécifique sur les problèmes de communication apparait comme crucial entre ces professionnels qui ont des perceptions différentes de la sécurité et différentes priorités. La prévention de l'erreur 14 humaine étant source de plusieurs crash d'hélicoptère de secours est nécessaire [16]. La communication et la coordination à l'intérieur et à l'extérieur du cockpit sont deux des trois piliers de la sécurité en aviation. La performance de l'équipe affecte directement la sécurité du patient. La compréhension mutuelle du rôle respectif de chacun des membres de l'équipage a été identifiée comme la plus importante caractéristique d'une équipe performante [24]. Le médecin et l'assistant de vol prodiguent des soins au patient. Le pilote est le seul membre de l'équipe à ne pas avoir de compétence médicale, mais il est souvent impliqué dans les soins en assistant l'équipe médicale au sol ou en participant au brancardage. Ceci est aussi vrai pour le médecin qui n'a pas de compétence en pilotage, mais il est impliqué dans la sécurité durant toutes les phases du vol. La formation individuelle et la formation en équipe sont deux méthodes complémentaires et chaque personnel devrait participer aux deux pour développer le travail en équipe [24]. Cela est confirmé par l'étude norvégienne qui prouve qu'aucune simulation ne peut avoir lieu sans entrer dans le cadre d'un mise en situation multidisciplinaire de tous les membres d'équipage [5]. Une étude anglaise a étudié les relations interprofessionnelles au sein d'une CCAT [25]. Le contexte militaire ajoute une dimension à la relation médecin et infirmière. La personnalité des protagonistes contribue de façon importante à cette relation. La relation médecin-infirmière et la bonne entente sont importantes pour délivrer des soins de qualité. Il faut aussi passer outre les rapports hiérarchiques prédéfinis et laisser le leadership s'installer de façon naturelle. L'infirmière du fait de son expérience supérieure peut diriger l'équipe à condition que le médecin accepte cette situation. La simulation interprofessionnelle permet aux équipes composées d'individualités qui n'ont pas l'habitude de travailler ensemble d'apprendre à se connaître avant le départ pour une mission réelle. Le travail multitache Le praticien exerçant dans le milieu de l'urgence est par nature susceptible d'être interrompu continuellement pour de multiples raisons. Cette capacité de travailler dans ces conditions n'est pas innée et il n'existe aucun programme de formation officiel pour les acquérir. Cette notion a causé de nombreux accidents en aéronautique et fait partie de la formation de pilotes. Même si le nombre de patients transportés à bord des aéronefs est limité, le praticien est souvent interrompu dans ses taches par les autres membres d'équipages pour des motifs médicaux ou des motifs aéronautiques tels que la sécurité des vols ou la logistique du vol. La simulation d'intensité progressive permet aux apprenants de se retrouver dans une situation de travail de plus en plus complexe. La bonne connaissance des facteurs humains permet à l'apprenant d'avoir conscience de cette situation, de s'adapter et de mettre en place les parades dans l'environnement sécurisant de la simulation [26]. 15 Le but de cet enseignement pour l'étudiant est de pouvoir faire le tri dans les sollicitations tout en restant concentré sur la tache qu'il est train d'effectuer et de continuer à observer son milieu afin de pouvoir switcher lorsqu'une situation plus urgente se présente. Une fois de plus, le CRM est vraiment utile pour le praticien exerçant en milieu aéronautique. La médecine à l'instar de l'aviation doit intégrer le CRM dans la formation de ses personnels afin de limiter les erreurs. La saturation mentale des équipages La saturation cognitive ou dépassement survient lorsque le nombre ou la complexité des taches à accomplir dépasse la possibilité de les exécuter entièrement. La saturation peut augmenter avec la complexité de l'environnement du soin. Les conditions de travail des CCATT sont difficiles au sol, mais elles peuvent devenir extrêmement complexes durant le vol. Une étude américaine a souligné que les CCAT étaient saturées dans 49% des crises simulées à bord d'un avion de transport tactique. Cette saturation est due à un faible travail en équipe, une mauvaise communication et un défaut d'évaluation des performances des autres membres de l'équipe et peut entrainer une aggravation de l'état de santé des patients simulés [1]. Ainsi 50% des patients blessés de guerre transportés par l'armée américaine sont intubés et 20% nécessitent des amines vasopressives durant le vol. Le taux de survenue de complications cliniques est de 30% tandis que les problèmes de matériel médical sont présents dans 17% des vols. Ces chiffres sont comparables au milieu civil qui rapporte un événement critique survient toutes les 12,6 heures de transport [27]. Une autre étude canadienne rapporte 1 événement critique tous les 20 vols mais surtout que l'incidence de survenue d'un événement grave augmente de 2% toutes les heures de transport [3]. Ces données confirment que le risque de saturation est important et que les intervenants doivent connaitre des compétences non techniques comme le leadership, la communication et l'utilisation de ressources [1]. La performance technique associée au CRM est essentielle pour prévenir le risque de saturation des équipes médicales dans la simulation de transport de blessés grave par voie aérienne. La combinaison de patients graves, du stress du vol et du besoin d'expertise pour l'utilisation de matériel complexe expose les équipes médicales de transport aérien ou critical care air transport team à un risque de saturation de leurs fonctions cognitives durant les vols. Cela peut entrainer une dégradation des performances de l'équipe et un risque pour le patient. Cette saturation est bien connue dans le monde de l'aviation et est étudiée par le biais des CRM. Bien que la médecine d'urgence soit similaire à l'aviation dans de nombreux domaines, la prévalence et l'impact de la saturation des fonctions cognitives sont très peu étudiés. 16 CONCLUSION Le transport sanitaire de patients de plus en plus grave nécessite des équipes entrainées et bien formées pour permettre leur stabilisation, voire leur amélioration durant le vol. Or, la faible occurrence des missions et le nombre élevé d'équipes font que tous les membres d'équipages n'ont pas l'expérience nécessaire pour réagir de façon optimale aux nombreuses complications qui peuvent survenir au cours du vol. La simulation est un outil de formation qui donne la possibilité de mettre les apprenants dans des situations très réalistes [4]. La simulation doit reproduire les contraintes de l'environnement aéronautique dans lequel vont évoluer les équipes pour les placer dans une bonne situation d'apprentissage. Le vol doit être simulé pour des raisons financières et de disponibilités des vecteurs opérationnels. Le bruit, l'espace restreint, les contraintes de températures et la faible luminosité peuvent être facilement reproduits. Les vibrations et la mobilité de la cabine importantes sources d'inconfort, mais aussi de cinétose, peuvent être reproduits grâce à d'onéreux simulateurs de cabine. Ils permettent de placer les apprenants dans une situation de vols en hélicoptères très réalistes. Cependant, il reste à prouver que ces simulateurs peuvent remplacer l'expérience du vol réel. Il persiste toujours des problèmes de réalisme concernant les missions de rapatriement longue distance en avion où la grande durée de la mission et l'hypoxie ne peuvent pas facilement être simulées. Les mannequins haute fidélité peuvent être maintenant utilisés dans un environnement aéronautique du fait des progrès technologiques, mais peuvent quand même rencontrer des problèmes techniques du fait des vibrations des aéronefs [5]. Ils permettent la mise en réalisation des situations très réalistes. Les cas cliniques doivent être basés sur des situations rencontrées au cours de réelles missions [3]. Ils permettent aux équipes d'obtenir une expérience qu'il faudrait des années pour acquérir dans un environnement sécurisant favorisant l'apprentissage. Les apprenants seront exposés conjointement à des situations typiquement aéronautiques comme un dégagement de fumée ou la panne d'un respirateur médical. Pour être performants, les formateurs doivent posséder une bonne expérience de ce type de mission pour réaliser des mises en scènes réalistes, de bonnes capacités pédagogiques pour effectuer un débriefing de qualité et aussi savoir utiliser et programmer un mannequin haute fidélité. La simulation médicale est également utilisée pour former les équipes aux compétences non techniques. Elle permet de répéter les situations rares et potentiellement dangereuses dans un environnement sécurisant, et de faire comprendre les difficultés de travail en équipe. L'aviation dans les années 1970 a mis en place le CRM pour limiter les erreurs d'origine humaine. Dès les années 1990, la médecine a repris cette formation pour améliorer la sécurité du patient. La simulation en équipe permet de développer les notions de communication et de leadership. A travers le travail multitache, la saturation mentale des 17 équipages peut aussi être simulée afin de donner les outils nécessaires à la prévention de la survenue. Cependant, il existe une forte résistance des équipes médicales au CRM. La simulation permet de montrer ses bénéfices au travers des mises en situation et ainsi de convaincre les équipes à se former et à mettre en œuvre les outils du CRM lors des évacuations sanitaires. 18 BIBLIOGRAPHIE 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. 10. 11. 12. 13. 14. 15. 16. 17. 18. 19. 20. 21. 22. 23. Davis, B., et al., Effective teamwork and communication mitigate task saturation in simulated critical care air transport team missions. Mil Med, 2014. 179(8 Suppl): p. 19-23. Holland, S.R., A. Apodaca, and R.L. Mabry, MEDEVAC: survival and physiological parameters improved with higher level of flight medic training. Mil Med, 2013. 178(5): p. 529-36. Singh, J.M., et al., Incidence and predictors of critical events during urgent air-medical transport. CMAJ, 2009. 181(9): p. 579-84. Lamb, D., Could simulated emergency procedures practised in a static environment improve the clinical performance of a Critical Care Air Support Team (CCAST)? A literature review. 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