unité 3 la liberté

Transcription

unité 3 la liberté
É3
UNIT
UNITÉ
É
LA LIBERT
LIBERTÉ
Liberté et autorité
Autorité
éhension et production écrites
Compr
Compré
Liberté conditionnelle
Plus de réflexion
"Plus les hommes seront éclairés, plus ils seront libres."
Voltaire
"Que préfères-tu, celui qui veut te priver de ton pain au nom de la liberté ou
celui qui veut t'enlever ta liberté pour assurer ton pain ?"
Camus
"La liberté n'est rien si elle ne respire pas dans le corps et l'esprit de l'homme,
de tous les hommes, sans distinction ethnique, religieuse ou géographique."
Tahar Ben Jelloun
"L'homme est libre, mais il trouve sa loi dans sa liberté même."
Simone de Beauvoir
"Peut-on dire que les hommes naissent libres et égaux devant les médias ? "
Serge Moscovici
é
Libert
Liberté
Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les
arbres
Sur le sable de neige
J'écris ton nom
Sur les pages lues
Sur toutes les pages
blanches
Pierre sang papier ou
cendre
J'écris ton nom
Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes raisons réunies
J'écris ton nom
Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom
Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Paul Eluard, extrait de Poésies et vérités, 1942
Plus de définition
É, substantif. féminin.
LIBERT
LIBERTÉ
Prononciation : [libεrtε]
Étymologie et Historique :
Du latin "libertas", état de celui qui n'est pas esclave, début XIIIe siècle : ne subir aucune
contrainte, 1355 : degré le plus élevé d'indépendance reconnu à un groupe social, 1748
liberté politique, 1753 liberté de la presse
Mots de la même famille : libre, libéral, libéralisation, libéraliser, libéralisme, libéralité,
libérateur, libérer, libération, libertaire, libertin, librement
A. Sens
1. C'est l'état de celui, de ce qui n'est pas soumis à une ou des contrainte(s) externe(s). La
condition de celui, de ce qui n'est pas soumis à la puissance contraignante d'autrui, qui
n'appartient pas à un maître, qui n'est pas retenu prisonnier, qui n'est pas détenu.
En droit : liberté sur parole, liberté provisoire, liberté surveillée
Par analogie
analogie: état d'un animal qui ne vit pas en captivité, des animaux en liberté
2. C'est le pouvoir que le citoyen a de faire ce qu'il veut, sous la protection des lois et dans
les limites de celles-ci.
À la base de notre civilisation, il y a la liberté de chacun dans sa pensée, ses
croyances, ses opinions, son travail, ses loisirs (De Gaulle)
é est le pouvoir qui appartient à l'homme de faire tout ce qui ne nuit pas aux
Donc la libert
liberté
droits d'autrui; elle a pour principe la nature, pour règle la justice, pour sauvegarde la loi; sa
limite morale est dans cette maxime :
Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'il te soit fait.
és proclamés dans la
3. "Chacun peut se prévaloir de tous les droits et de toutes les libert
liberté
présente déclaration, sans distinction aucune, notamment de race, de couleur, de sexe, de
langue, de religion, d'opinion politique ou de toute autre opinion, d'origine nationale ou sociale,
de fortune, de naissance ou de toute autre situation."
Déclaration universelle des droits de l' Homme, 1949, art. 2
4. C'est l'état d'un pays, d'une nation qui n'est pas sous une domination étrangère.
5. C'est l'état d'une personne ou d'une chose dont l'action ne rencontre pas d'obstacle.
6. C'est une absence d'entraves.
B. Sens familier
Au pluriel, prendre des libertés c'est ne pas se gêner.
Emplois : combattre (lutter) pour, être dévoué à, préparer le règne de, faire triompher la
liberté / ennemi de la liberté / hymne de la liberté / terre de (la) liberté / crime contre la liberté,
défendre, maintenir, respecter, violer les libertés / privation des libertés / Commission
Informatique et Libertés / liberté d'aller et de venir ou liberté de circulation, liberté
d'association, liberté de conscience, liberté d'enseignement, liberté de la presse, liberté
économique, liberté du travail, liberté syndicale / aimer, profiter de, avoir sa liberté / respecter
la liberté des autres, liberté sexuelle
Expressions : demander la liberté de, prendre la liberté de, en toute liberté
Synonymes : indépendance, disponibilité, permission, audace, franchise, aisance,
émancipation, sûreté
Antonymes : esclavage, servitude, captivité, dépendance, contrainte, entrave, oppression
éhension et production écrites
Compr
Compré
é conditionnelle
1. Libert
Liberté
mots : 860
La crise actuelle de l'autorité, dans la société moderne, induit des bouleversements majeurs
dans le monde de l'éducation. Un enseignant en position d'autorité indique des normes
communes, des balises, des limites identitaires et sociales propices au développement d'un
élève. Le brouillage des repères de sens et de valeurs qui caractérise nos sociétés
contemporaines n'est pas sans lien avec cette crise. Une logique moderne du développement
de l'autonomie du sujet a même favorisé la surenchère des volontés individuelles. Épris par le
progrès, par la fuite en avant, on en vient à penser que les contraintes scolaires aliènent
l'élève. Cependant, la surenchère de l'individualisme et de l'autonomie personnelle l'empêche
de pouvoir se projeter dans un avenir prévisible et heureux. L'errance de nombre de jeunes
dans la société actuelle, errance dans la rue et errance psychique, manifeste un symptôme
de cette modernité qui efface les figures d'autorité, entame les liens de filiation et exalte la
jouissance pour le présent.
Comment l'enseignant peut-il faire reconnaître son autorité par les élèves ? L'autorité est un
processus d'interaction, elle est relation, mise en scène. Pour la majorité des enseignants,
leur autorité se construit à travers la violence de l'affrontement, l'indifférence, le défi et la
frivolité des élèves. Une pratique de résistance n'est pas en soi un acte de déni de l'autorité.
Elle marque plutôt le désir d'un élève de prendre sa place, d'exprimer son amour, de
demander une reconnaissance et d'affirmer son autonomie. Ces actes de résistance sont
calqués sur la relation parents-enfants. Toutefois, l'enseignant ne peut réagir comme les
parents. Ce qui fait autorité, dans la classe, n'est pas de l'ordre de ce qui fait autorité à la
maison. Il y a un décalage entre la maison et la classe, surtout en ce qui concerne le lien
affectif et l'arbitraire d'une décision, que les élèves ne comprennent pas toujours très bien.
La culture première, principalement héritée de la famille, est le lieu du sens donné à l'avance,
donc des habitudes spontanées, de la coutume, des traditions, des règles acceptées sans
questionnement. La culture seconde est le lieu du savoir réfléchi, questionné, mis en doute,
mis en question, problématisé, intellectualisé. L'éducation scolaire a le mandat d'initier les
élèves à la culture seconde, instaurant ainsi un écart propice à la pensée. L'enseignant est
justement autorisé à créer cet écart, ce décalage, et à l'entretenir afin d'amener l'élève à
exercer sa fragile liberté. Il ne faudrait pas considérer que la liberté est une donnée naturelle
de l'être humain. Il n'y a rien chez un individu qui le rend aussi libre que l'adhésion volontaire
aux normes de sa culture. Dans la classe, il y a des règles à respecter pour être libre et des
apprentissages qui tissent la voie à la liberté. La classe est un lieu d'exercice de la liberté des
élèves. C'est pourquoi, elle doit être orientée et encadrée par un enseignant en position
d'autorité qui en montre la valeur et la pertinence. C'est pourquoi également la liberté est
conditionnelle à une obéissance consentie aux règles dont l'autorité a le devoir de les
rappeler au besoin.
Dans la classe, l'enseignant assume une autorité politique. Il est responsable devant la loi de
la scolarisation et de la socialisation de ses élèves. Son rôle et son titre lui confèrent un
pouvoir d'intervention dans la classe. En tant que représentant de l'institution scolaire,
l'enseignant a le mandat, en plus de celui d'évaluer et de sanctionner les élèves, de
transmettre des valeurs, de contribuer à la construction des identités et de proposer des
grappes de sens cueillies dans le monde social, religieux, politique et littéraire.
L'autorité est une fonction essentielle dans la structuration identitaire de l'enfant. Elle répond
au besoin vital de la confrontation à des limites, à des interdits et à des balises repérables.
Éduquer un enfant, c'est l'influencer, c'est exercer sur lui un pouvoir qui lui permettra d'être
plus libre, de devenir humain, en fait, d'être l'auteur de sa propre vie. L'autorité doit savoir dire
non à un enfant, savoir lui résister, le confronter afin qu'il intériorise les limites de son milieu
de vie.
Cela signifie que pour l'enfant, tout n'est pas possible, tout n'est pas permis, tout n'est pas
autorisé. Grandir, c'est accepter les limites que nous donnent nos parents, puis celles des
enseignants. Cela ne signifie pas qu'on ne peut permettre à un élève d'émettre une opinion,
un avis, un argument, une prise de position. Ils devront intérioriser les normes familiales,
scolaires et sociales avant d'avoir la liberté de les critiquer, de les choisir et de lutter pour
transformer le monde dans lequel ils vivent. Dans la classe, la relation pédagogique entre un
enseignant en position d'autorité intellectuelle et un élève encouragé à exercer sa liberté
constitue la condition essentielle au désir d'apprendre. Même la liberté s'apprend, comme
l'hygiène, la lecture et le nom des fleurs.
L'enfant qui ne rencontre pas un autre que lui-même, un autre qui le limite, parvient
difficilement à faire le passage à la vie adulte. Le passage par l'altérité est la condition
d'apprentissage et du devenir adulte. Il faut cesser de réduire la relation éducative à une
relation pédagogique, et la réinvestir de l'épaisseur intellectuelle, morale et politique qu'elle
implique.
D'après Denis JEFFREY, Éducation et francophonie, Volume XXX, No 1, printemps
2002. Faculté des sciences de l'éducation, Université Laval, Québec, Canada.
é
2. Autorit
Autorité
mots : 666
La crise de l'autorité est devenue, aujourd'hui, un lieu commun et semble à l'origine de tous
nos maux. À tort et à raison. À tort, parce que, depuis toujours, les adultes se sont plaints de
l'arrogance des jeunes générations: les plus vieux textes écrits dont nous disposons
déplorent le manque de respect des jeunes envers leurs aînés... Mais à raison aussi: parce
que nous ne sommes plus, en France, dans une société théocratique. Le ciel n'est peut-être
pas vide, mais, de toute évidence, il est muet : il n'existe plus de parole morale qui s'impose à
tous ; chaque parent, chaque éducateur, se retrouve, un jour ou l'autre, devant des situations,
plus ou moins difficiles, plus ou moins dramatiques, pour lesquelles il ne dispose pas de
réponse toute prête : refus du travail scolaire, conduites de transgression qui mettent en péril
l'intégrité psychologique ou physique d'un jeune, pression d'un groupe ou d'un clan qui
s'empare d'un enfant et lui font perdre toute autonomie, comportements sexuels précoces et
désordonnés, emprise abusive de la télévision, etc…Face à ces difficultés, les éducateurs
adoptent diverses attitudes. Certains se durcissent et jouent la fermeté absolue. Parfois avec
succès, parfois en suscitant, chez le jeune, la révolte, le mutisme, quand ce n'est pas le
conflit irrémédiable, voire la fugue. D'autres veulent paraître modernes et se laissent aller au
laxisme: " Après tout, c'est ta vie, ce n'est pas la mienne et si tu veux la gâcher, c'est ton
problème. Je ne peux pas réussir ta vie à ta place ! " Mais, la plupart du temps, nous
oscillons entre des sursauts d'autoritarisme et le constat de notre impuissance: " Tu ne
regarderas plus la télé qu'un jour par semaine et je vérifierai ton travail tous les soirs... "
Mais nos enfants savent bien qu'on ne tiendra pas dans la durée et que nous en rabattrons
très vite : " Oh ! Finalement, fais ce que tu veux ! Et tant pis pour toi ! " Car nous savons bien
que nous autres adultes, nous sommes constamment menacés par cette oscillation infernale
entre " je reprends tout en mains " et " fais comme tu veux ! ". Rien n'est pire que cette
oscillation qui déboussole complètement les enfants les plus fragiles et laisse les autres
perplexes...
C'est pourquoi, il ne faut surtout pas croire les spécialistes du " y a qu'à... " et du " je sais tout
". Ceux qui prétendent qu'il suffirait d'un bon rappel à l'ordre pour résoudre toutes nos
difficultés sont des imposteurs. Nous aurons peut-être un moment de tranquillité, mais ça ne
durera pas. En entrant dans le rapport de force avec nos enfants, nous engageons même
une partie de bras de fer qui se retournera immanquablement contre nous: nous légitimons la
force comme fondement de notre autorité, nous nous décrédibilisons. Au bout du compte, la
véritable autorité ne se reconstruira que si les adultes savent montrer que ce qu'ils imposent
aux jeunes leur permet de grandir et de réussir leur vie. Un enfant finit toujours par respecter
l'adulte qui l'aide à surmonter un échec, à comprendre le monde et à exister dans ce monde
sans avoir à s'imposer par la violence. L'autorité de l'adulte n'est crédible que s'il ne contredit
pas, par l'exemple qu'il donne, les prescriptions qu'il énonce. S'il n'impose pas des règles qu'il
transgresse lui-même allègrement. Et, finalement, l'autorité des parents et des enseignants
ne sera véritablement acceptée que si elle est porteuse de sens: si les enfants et les élèves
en comprennent la fécondité, si on prend le temps de leur faire entrevoir les satisfactions
futures et le bonheur possible qui les attendent, au-delà des frustrations inhérentes à tout
acte éducatif. Ne nous trompons pas: les jeunes d'aujourd'hui sont prêts à sacrifier leur plaisir
et leur intérêt immédiat. Ils aiment le travail et l'effort... Mais à condition que le monde que
nous leur proposons en vaille la peine. La balle est dans notre camp.
Philippe MEIRIEU, www.meirieu.com
é
3. La libert
liberté
mots : 290
La liberté n'est pas la possibilité de réaliser tous ses caprices, elle est la possibilité de
participer à la définition des contraintes qui s'imposent à tous. Ces contraintes sont,
notamment, exprimées par des lois. Il ne s'agit pas de leur obéir passivement, mais de les
respecter et, au besoin, de les faire évoluer lorsqu'il apparaît qu'elles ne correspondent plus
au bien collectif. La loi permet à l'ensemble des individus de constituer une structure
organisée qui, en tant que structure, dispose de pouvoirs que ne possède aucun de ses
éléments. Simultanément, deux causalités sont à l'œuvre: par les liens qu'ils créent entre eux,
les individus créent une communauté plus complexe que chacun d'eux, donc riche de
potentiels qu'aucun d'eux ne possède, cette structure fait émerger en chaque individu la
conscience d'être, le besoin de devenir, l'obligation d'orienter l'aventure collective. Les
individus font de la collectivité un peuple, la collectivité fait de chaque individu une personne.
C'est là la meilleure démonstration de la capacité d'auto construction des structures
intégrées. La démocratie réalise cette auto-construction par l'instauration de réseaux
auxquels tous les individus sont conviés. La dictature attend d'un homme, ou d'un petit
groupe, qu'il constitue une société conforme à sa propre volonté. La dictature est
évidemment beaucoup plus efficace dans l'immédiat, face à un problème, elle peut réagir
aussitôt. Mais elle n'est pas capable d'accepter le besoin individuel de liberté; sa logique la
conduit à détruire les personnes, à éliminer les opposants, elle ne règne bientôt que sur un
groupe soumis. Notre culture, en prenant comme critère l'efficacité, fait pénétrer
sournoisement dans les esprits l'idée qu'une "bonne dictature" serait meilleure que le "bordel
ambiant". C'est exactement le même processus que la tentation du recours à la drogue face
au manque d'espoir.
Albert Jacquard, Petite philosophie à l'usage des non-philosophes, 1997
Plus d'apprenTISSAGE
Reconna
Reconnaîître un canevas
Pour reconnaître le plan d'un texte, vous devez le lire en entier et observer le découpage en
paragraphes. Lorsque vous ne pouvez pas comprendre les mots inconnus par le contexte,
consultez le dictionnaire. Ensuite, tenez le texte à l'écart et essayez de retrouver son contenu,
reformulez-le dans votre propre langage, ainsi vous vous assurerez que vous avez bien
compris le texte et vous vous l'approprierez.
Revenez au texte pour contrôler, compléter, rectifier si besoin et prenez des notes.
Dégagez le thème principal et les grandes parties, appuyez-vous sur la division en
paragraphes. Un paragraphe comporte généralement une idée principale et une seule
présentée au début. Cette idée principale est accompagnée d'idées complémentaires qui la
développent, la justifient, l'illustrent.
Détectez les mots-clés, ce sont souvent des noms, des verbes, des mots qui apportent une
information et qui sont indispensables à la compréhension du texte. Sans eux, le texte n'a
aucun sens.
Utilisez la fiche proposée dans l'unité précédente pour votre étude de plan du Texte 1:
é et autorit
é
Libert
Liberté
autorité
Plus d'application
Comprendre par le contexte
é et autorit
é
1. Exercice sur le texte 1: Libert
Liberté
autorité
1. Définissez personnellement ce qu'est pour vous la liberté, l'autorité. Complétez ensuite
votre définition par l'article du dictionnaire sur la liberté donné au début de l'unité.
2. Retrouvez dans le second paragraphe une définition de l'autorité.
3. Relevez dans le texte des mots qui se rattachent à l'autorité, comme "loi, règle…"
4. Essayez de comprendre ces mots par leur contexte (sinon consultez le dictionnaire) :
a) la crise induit des bouleversements
induire c'est ici : � enduire � conduire à � tromper
b) les limites sont propices au développement d'un élève
� propice porte un sens négatif : nuisible � propice porte un sens positif :
favorable
ère des
c) la logique du développement et de l'autonomie a favorisé la surench
surenchè
volontés
la surench
ère de l'individualisme)
individuelles (la
surenchè
� la surenchère est une évaluation au-dessous d'un prix, d'une offre, d'un acte
� la surenchère est une évaluation au-dessus d'un prix, d'une offre, d'un acte
d) l'errance des jeunes, errance dans la rue et errance psychique
� ce mot a une relation avec : l'erreur
� ce mot n'a pas de relation avec : l'erreur
e) la modernité entame les liens de filiation
� entailler
entamer se rapproche de : � entasser
� entacher
f) la résistance n'est pas un déni de l'autorité
� dénier a un rapport avec : dire non
� dénier n'a aucun rapport avec : dire
non
és sur la relation parents-enfants
g) les actes de résistance sont calqu
calqué
� on peut dire aujourd'hui : phocopier, copier-coller
� on peut dire aujourd'hui : photographier
h) l'éducation scolaire a le mandat d'initier les jeunes à la culture/ l'enseignant a le
mandat de transmettre des valeurs ; le mandat c’est :
� un pouvoir � un mode de
� un ordre
paiement
i) il y a un décalage entre la maison et la classe / l'enseignant est autorisé à créer
cet écart,
ce décalage
� 2 choses se trouvent dans une même position
� 2 choses se trouvent dans une position distante
j) la liberté est conditionnelle à une obéissance consentie aux règles
� c'est-à-dire sous condition: réserve
� c'est-à-dire sous conditionnement : emballage
� c'est-à-dire sous le conditionnel donc : l'hypothèse
Plus de réalisation
Épreuves d'examen
1. Exercice
En vous aidant du travail que vous avez déjà réalisé avec la fiche dans plus de confection,
é et autorit
é : en 200 mots environ. N'oubliez pas de bien
présentez le plan du texte 1 Libert
Liberté
autorité
dégager le thème principal, les différentes idées présentées, la façon dont l'auteur les met en
relation, ainsi que la conclusion à laquelle il parvient.
é et autorit
é
Proposition de plan du texte 1: Libert
Liberté
autorité
mots:
192
L'auteur attribue la crise actuelle de l'autorité à la surenchère de l'autonomie et des volontés
individuelles de la société moderne. L'autorité est définie comme une fonction essentielle
dans la structuration identitaire de l'enfant et la liberté comme quelque chose qui s'apprend.
L'auteur développe ensuite une différence à faire entre deux univers qu'il met en parallèle.
Un élève doit apprendre dans un cadre d'autorité, à la maison, la culture première, familiale et
à l'école, la culture seconde, le savoir. Les deux lieux d'enseignement sont distincts et
l'enseignant doit garder son rôle de passeur de connaissances ayant une autorité
intellectuelle en exigeant l'obéissance des élèves. L'obéissance ne les prive en aucun cas de
liberté d'expression mais est la condition nécessaire au respect des autres afin que les élèves
deviennent adultes.
La thèse personnelle de l'auteur : non seulement la liberté s'apprend, mais elle a aussi des
limites.
La conclusion est faite justement sur ce besoin de 'passage à l'altérité" pour devenir adulte et
sur l'élargissement du problème : il ne s'agit plus de réduire la fonction enseignante à la seule
transmission pédagogique mais également à la transmission de valeurs civiques, morales,
politiques et intellectuelles.
2. Exercice
Pour le second exercice, il vous est demandé de rédiger un article de 500 mots environ, en
suivant des consignes :
é
Vous donnerez une appréciation critique des textes que vous venez de lire : texte 1. Libert
Liberté
é, texte 2. Autorit
é et texte 3. La libert
é
et autorit
autorité
Autorité
liberté
Vous présenterez dans un texte personnel, clair et cohérent, le phénomène de la crise
d'autorité dans votre société en développant certains de ces éléments :
- le développement de l'individualisme et des libertés individuelles
- le refus de contraintes
- le conflit des jeunes contre l'autorité parentale
- le conflit des jeunes contre l'autorité des professeurs
- la démission parentale
- la nécessité de limites
Vous formulerez des propositions pour essayer de trouver des alternatives à la "bonne
dictature" ou au "bordel ambiant" qu'évoque Albert Jacquard, dans votre système scolaire,
dans votre société, dans vos rapports humains.
Proposition
mots: 350
Il est vrai que la crise actuelle de l'autorité et les bouleversements dans l'éducation, dans ma
société, sont aussi conséquents du brouillage de valeurs. Il n'y a plus d'église, de grandsparents ou de parents, de structures pour transmettre des valeurs morales ou simplement
civiques. Un désir de liberté absolue s'affirme chez chacun. Les individus réclament avidement
leurs droits mais ne s'engagent pas dans leurs devoirs. La liberté semble être sans limites et à
sens unique, "moi je veux être libre et les autres ne me concernent pas trop". On constate cette
attitude également en classe avec le refus de travailler et le manque de respect envers les
professeurs, comme si pour afficher sa liberté, il fallait avoir une conduite provocante, que ce
soit par la révolte ou le mutisme. C'est par ces attitudes équivoques que s'affrontent les jeunes à
leurs parents ou à leurs professeurs. Les parents ont de quoi être désorientés et très souvent
"démissionnent" devant l'ampleur des murs d'incompréhension ou des changements de caprices.
On peut qualifier de "capricieuse" l'attitude de certains, étant donné que les jeunes ne sont pas
encore capables de comprendre le monde, mais qu'ils veulent se l'approprier au plus vite et que
leur liberté à critiquer est trop facile. Néanmoins, certains jeunes souffrent de manque de
dialogue et expriment par leur refus de limites leur malaise. C'est pourquoi un "bras de fer" entre
les jeunes et les parents ou les professeurs est la pire des solutions. L'autorité ne doit pas être
basée sur la force, mais sur la compréhension. Il faut faire comprendre que les règles
permettent le travail scolaire, garantissent les liens sociaux, maintiennent le respect, assurent le
développement d'une personnalité. Les limites n'entravent pas les désirs de liberté et il est vrai
que, par ailleurs, la liberté demande un apprentissage.
C'est peut-être en faisant
l'apprentissage de la liberté, pour laquelle les hommes se sont toujours battus, que l'on évitera
d'avoir des comportements marginaux chez les jeunes et que l'on trouvera une solution
meilleure que la liberté totale qui mènerait, comme le dit Albert Jacquard à un regrettable
"bordel ambiant"…
Plus de confection
ées
Tisser des id
idé
Comment trouver des idées sur un thème ? Comment présenter ces idées ?
Il s'agit de dévider les fils de vos pensées, dans une "tempête de cerveau" ("brainstorming") sur
un thème donné. Vous allez mobiliser vos idées. Vous pouvez écrire le thème sur une feuille
blanche, au centre, et noter tout ce qui vous vient à l'esprit par des mots simples sans vous
préoccuper de règles d'orthographe ou de grammaire. Déroulez tous les fils de votre pensée,
sans limites, sans restrictions. Laissez votre inspiration préparer les matériaux de votre ouvrage.
Lorsque votre inspiration se tarit, relisez le thème.
Plus d'outils
Le métier à tisser
Tout lecteur s'attend à trouver, dans un écrit, des
informations claires sur: ce dont il question, où et
quand cela se passe…Le texte répond à ses
attentes et définit le thème, la problématique, la
délimite dans l'espace et le temps, la justifie
également. Le texte répond à des questions
simples de compréhension qui correspondent à
la méthode journalistique américaine dite des 5
W en anglais, "who, what, where, when, why",
ou QQOQCCP en français (ce qui correspond à
la première lettre de chaque question) ! Vous
pouvez utiliser cette méthode très pratique et en
faire votre métier à tisser des textes en lui
ajoutant quelques éléments supplémentaires.
VOTRE MÉTIER Á TISSER :
Qui : les personnes concernées
Quoi : en quoi consiste le thème
Où : la localisation spatiale
Quand : la localisation temporelle
Comment : les procédés
Pourquo
Pourquoi : les intentions, les buts
COMPARAISON / OPPOSITION : entre les arguments
AVANTAGES / INCONVENIENTS : le pour et le contre
LES EXEMPLES : pour illustrer
1. Exercice
Lisez ce texte et répondez ensuite aux questions.
"Je m'adresse aux esprits honnêtes, il y en a ici ; je m'adresse aux âmes généreuses, il y en
a ici. Oh! Puisque vous êtes puissants, soyez fraternels; puisque vous êtes grands, soyez
doux. Si vous saviez ce que j'ai vu! Le genre humain est un cachot. Il y a des êtres qui vivent
dans la mort. Il y a des petites filles qui commencent par la prostitution à huit ans et qui
finissent à vingt ans par la vieillesse. Quant aux sévérités pénales, elles sont épouvantables.
Pas plus tard qu'hier, moi qui suis ici, j'ai vu un homme enchaîné et nu, avec des pierres sur
le ventre, expirer dans la torture. Qui est allé à Newcastle-on Tyne ? Il y a dans les mines des
hommes qui mâchent du charbon pour s'emplir l'estomac et tromper la faim. Savez-vous que
les pêcheurs de harengs de Harlech mangent de l'herbe quand la pêche manque ? Á Pen
Ckridge en Coventry, dont vous venez de doter la cathédrale et d'enrichir l'évêque, on n'a pas
de lits dans les cabanes, et l'on creuse des trous dans la terre pour y coucher les petits
enfants, de sorte qu'au lieu de commencer par le berceau, ils commencent par la tombe. J'ai
vu ces choses-là. Mylords, les impôts que vous votez, savez-vous qui les paie ? Ceux qui
expirent. Vous augmentez la pauvreté du pauvre pour augmenter la richesse du riche. C'est
le contraire qu'il faudrait faire."
D'après Victor Hugo, L'homme qui rit.
Le texte a-t-il satisfait vos attentes de lectures ? Répondez à ces interrogations :
1. Qui parle et à qui ?
2. De quelle époque s'agit-il ?
3. De quel problème est-il question ?
4. Comment l'auteur évoque-t-il ce problème ?
5. Pourquoi en parler ?
6. Quelle opposition est évoquée ?
7. Les arguments sont-ils illustrés d'exemples ? Lesquels ?
Réponses:
1. Le narrateur qui parle est au Parlement, ou à la Chambre du gouvernement anglais car il
parle à des gens qui votent des impôts et qui sont puissants et qui sont aussi "des esprits
honnêtes" et des âmes généreuses".
2. Nous sommes au siècle dernier, les mines de charbon sont évoquées et la misère des gens
de cette époque.
3. Le narrateur expose le problème de la très grande pauvreté.
4. L'auteur fait appel aux sentiments de ceux qui l'écoutent et il les implore "je m'adresse aux
esprits honnêtes", "puisque vous êtes grands, soyez doux".
5. Il faut parler du problème de la misère car la situation est dramatique.
6. Les pauvres sont opposés aux riches.
7. Le drame de la pauvreté est évoqué avec la prostitution d'une jeune fille, la sévérité des
peines avec la torture d'un homme enchaîné, les gens affamés avec le mineur, le pêcheur
et le jeune enfant qui dort à même le sol.
Plus de fabrication
ère de
…
Á la mani
maniè
de…
1. Exercice
Observez comment Didier Decoin, dans Trois milliards de voyages, (1975) a su répondre à
chacune des interrogations qui placent le thème sur le métier à tisser. De quoi parle-t-il ? De
qui ? Quelle(s) époque(s) évoque-t-il ? Pourquoi les hommes éprouvent-ils le besoin de
voyager ? Ce phénomène est-il comparé à une époque antérieure ? Quels exemples sont
fournis ?
"Lorsque son voyage ne lui est pas imposé, qu'est-ce donc qui appelle l'homme moderne à
se mettre en route vers un ailleurs ? Les traversées anciennes étaient le plus souvent
entreprises dans le désir de s'approprier une richesse, d'acquérir des honneurs, de maîtriser
un nouveau territoire. Le voyage est alors une quête. Le voyageur moderne est un être qui
s'enfuit: pour lui, voyager n'est pas tant gagner un mieux que s'écarter d'un pire. Il semble
que le voyage contemporain soit une forme mal déguisée de l'évasion. Les panneaux
publicitaires qui invitent au départ le disent : ici tout est gris… là-bas tout est blanc.
Aujourd'hui, pour échapper à la cellule quotidienne, que l'on supporte de plus en plus mal: il
faut aller loin et y aller vite. Il nous semble que l'accumulation des kilomètres nous rendra
enfin inaccessibles, nous délivrera. Les anciens Grecs tenaient la peine d'exil pour une demimort; nous n'avons de cesse de nous l'infliger et nous ne la regardons non plus comme une
demi-mort mais comme une demi-naissance. Notre liberté est au bout du monde."
Réponses:
L'auteur parle du besoin de voyager. Il explique à quoi correspond le besoin de voyager chez
l'homme moderne et l'intérêt du voyage autrefois. D'après lui le voyage est aujourd'hui une
quête de liberté qui répond à un désir de fuite alors qu'il était considéré comme une demimort.
2. Exercice
Á la manière de Didier Decoin, rédiger un court texte en reprenant une phrase interrogative
pour débuter :
"Lorsque la loi lui est imposée, qu'est-ce donc qui incite l'homme moderne à lui désobéir ? "
Vous pouvez suivre le modèle des paragraphes : "Les lois autrefois… L'homme
moderne….Aujourd'hui…" et donner un exemple de punition à celui qui manquait à la loi…
Proposition:
"Lorsque la loi lui est imposée, qu'est-ce donc qui incite l'homme moderne à lui désobéir ?
Les lois autrefois étaient le plus souvent promulguées dans le désir d'assurer l'ordre, de
maintenir les classes sociales et de maîtriser les soulèvements. Il semble que les lois
contemporaines ne représentent que des interdictions à faire disparaître. L'homme moderne
se veut libre, détaché de toute entrave. Aujourd'hui on est prêt à tout pour échapper à
l'autorité. Il nous semble qu'échapper à la police en cas d'infraction et très malin. On parle
même de "griller" un stop avec un certain plaisir… plaisir défendu… Alors qu'autrefois les
peines étaient physiques, aujourd'hui elles sont financières. Mais les amendes, de plus en
plus élevées, dissuadent-elles vraiment ?"
Plus de HAUTE-couture
Les liens logiques
Les liens logiques correspondent aux mécanismes du raisonnement. La ponctuation, comme
le point- virgule, les deux points, suffit parfois à marquer l'existence d'un lien logique. Les
termes de liaison les plus usuels: mais, où, et, ni car, donc, en effet, ainsi…La langue offre
beaucoup de procédés de coordination, de subordination, des prépositions, des locutions,
des verbes…
Vous pouvez varier les liens logiques pour exprimer:
L'analogie : et, aussi, soit, de même, de plus, c'est-à-dire, par exemple, comme si, d'autant
plus que, d'autant moins que, non sans que, sans compter que, à ceci s'ajoute que, ceci est
compatible avec, ceci se rapproche de, ceci évoque, ceci rappelle, ceci fait penser à, ceci est
semblable à, ceci revient au même que…
La disjonction : sans, hormis, excepté, sauf, ou, ni, soit…soit, sauf que, si ce n'est, excepté, à
moins que, ceci exclut, ceci diffère, ceci annule, ceci n'est pas compatible avec…
L'opposition : mais, or, néanmoins, cependant, toutefois, pourtant, en revanche, inversement,
au contraire, contre, en dépit de, loin de, à moins de, malgré, tandis que, alors que, au lieu
que, bien que, même si, quoique, quel que, qui que ce soit qui, avoir beau, ceci s'oppose à,
ceci contredit, ceci empêche, ceci interdit…
La cause : car, en effet, parce que, à cause de, en raison de, à la suite de, au nom de, du fait
que, étant donné que, puisque, comme, du moment que sous prétexte que, d'autant que, ceci
découle de, ceci résulte de, ceci dépend de, ceci provient de…
La conséquence : donc, par conséquent, en conséquence, aussi, c'est pourquoi, au point de,
afin de, pour, dans l'intention de, de telle sorte que, de manière que, si bien que, au point que,
afin que, de peur que, pour que, ceci implique, ceci entraîne, ceci provoque, amène, cause,
produit, suscite, incite, pousse à
1. Exercice
1. Observez le texte suivant :
Hommes ou démons, qui que vous soyez, oserez-vous justifier les attentats contre ma liberté
naturelle par le droit du plus fort ? Quoi ! Celui qui veut me rendre esclave n'est point
coupable ? Il use de ses droits ? Où sont-ils ces droits ? Qui leur a donné un caractère assez
sacré pour faire taire les miens ? Je tiens de la nature le droit de me défendre; elle ne t'a
é celui de m'attaquer
donc pas donn
donné
m'attaquer. Si tu te crois autorisé à m'opprimer, parce que tu es
plus fort et plus adroit que moi, ne te plains donc pas quand mon bras vigoureux ouvrira ton
sein pour y chercher ton cœur; ne te plains pas, lorsque, dans tes entrailles déchirées, tu
sentiras la mort que j'y aurai fait passer avec tes aliments. Je suis plus fort ou plus adroit que
toi; sois à ton tour victime ; expie maintenant le crime d'avoir été oppresseur.
Mais, dit-on, dans toutes les régions ou dans tous les siècles, l'esclavage s'est plus ou moins
généralement établi.
Je le veux bien: mais qu'importe ce que les autres peuples ont fait dans les autres âges ?
Est-ce aux usages du temps ou à sa conscience qu'il faut en appeler ? Est-ce l'intérêt,
l'aveuglement, la barbarie ou la raison et la justice qu'il faut écouter ? Si l'universalité d'une
pratique en prouvait l'innocence, l'apologie des usurpations, des conquêtes, de toutes les
sortes d'oppressions serait achevée.
Mais les anciens peuples se croyaient, dit-on, maîtres de la vie de leurs esclaves; et nous,
devenus humains, nous ne disposons plus que de leur liberté, de leur travail.
Il est vrai. Tous les codes, sans exception, se sont armés pour la conservation de l'homme
même qui languit dans la servitude. Ils ont voulu que son existence fût sous la protection du
magistrat, que les tribunaux seuls en pussent précipiter le terme. Mais cette loi, la plus sacrée
des institutions sociales, a-t-elle jamais eu quelque force ? L'Amérique n'est-elle pas peuplée
de colons atroces, qui usurpant insolemment les droits souverains, font expier par le fer ou la
flamme les infortunées victimes de leur avarice ? Je vous défie, vous, le défenseur ou le
panégyriste de notre humanité et de notre justice, je vous défie de me nommer un des
assassins, un seul qui ait porté sa tête sur un échafaud.
Supposons, je le veux bien, l'observation rigoureuse de ces règlements qui à votre gré
honorent si fort notre âge. L'esclave sera-t-il beaucoup moins à plaindre ? Eh quoi ! Le maître
qui dispose de l'emploi de mes forces ne dispose-t-il pas de mes jours qui dépendent de
l'usage volontaire et modéré de mes facultés ? Qu'est-ce que l'existence pour celui qui n'en a
pas la propriété ? On dirait que les lois ne protègent l'esclave contre une mort prompte que
pour laisser à ma cruauté le droit de le faire mourir tous les jours. Dans la vérité, le droit
d'esclavage est celui de commettre toutes sortes de crimes.
Je hais, je fuis l'espèce humaine, composée de victimes et de bourreaux; et si elle ne doit
pas devenir meilleure, puisse-t-elle s'anéantir !
Denis Diderot, Contribution à l'Histoire des deux Indes de l'abbé Raynal (1780)
2. Répondez à ces questions :
a) Qui parle ? Á qui ? S'agit-il d'un dialogue ?
b) L'auteur annonce tout de suite sa thèse : "Je tiens de la
nature le droit de me défendre ; elle ne t'a donc pas donné
celui de m'attaquer" qu'il oppose à une thèse adverse.
Laquelle ?
c) Que marque le mot de liaison "mais" ?
d) La ponctuation participe-t-elle à construire la logique du
raisonnement ? Donnez un exemple.
e) Quels sont les mots qui marquent une concession faite à
l'adversaire ?
f) Citez un passage où l'auteur laisse croire qu'il accepte
l'argument adverse avant de le réfuter.
g) Montrez comment les arguments sont de plus en plus
convaincants.
h) Quel est le ton de l'écrit ?
Réponses :
a) Le philosophe s'adresse aux hommes, ou "démons", "qui que vous soyez "sous la forme
d'un dialogue où le vouvoiement, sous l'effet de la colère passe au tutoiement : "elle ne t'a
pas donné le droit", "ne te plains pas", "je suis plus fort ou plus adroit que toi".
b) La thèse adverse défend le droit de réduire les humains à l'esclavage selon la loi du plus
fort.
c) Le mot de liaison "mais" marque une opposition forte : il faudrait accepter l'esclavage sous
prétexte qu'il a toujours existé.
d) La ponctuation, comme les points d'interrogation, participe à construire la logique du
raisonnement en relançant le débat.
e) Les mots qui marquent une concession faite à l'adversaire : "je le veux bien", "il est vrai",
"supposons, je le veux bien ".
f) Passage où l'auteur laisse croire qu'il accepte l'argument adverse avant de le réfuter : "Je le
veux bien: mais qu'importe ce que les autres peuples ont fait dans les autres âges ? Est-ce
aux usages du temps ou à sa conscience qu'il faut en appeler ? Est-ce l'intérêt, l'aveuglement,
la barbarie ou la raison et la justice qu'il faut écouter ?"
g) Les arguments sont de plus en plus convaincants après les concessions faites pour mieux
critiquer. D'abord l'argument de la force est le premier "démonté" par un "je suis plus fort que
toi": la force n'est fondée que sur une déclaration. Le second argument, en tout temps et en
tout lieu, il y a eu des hommes pour exploiter les autres n'a emmené que des atrocités faites
par des criminels. Le dernier argument étant celui du droit de tout individu à disposer de sa
vie s'il n'est pas respecté alors il vaut mieux que l'humanité disparaisse...
h) Le ton de l'écrit est sarcastique.
2. Exercice
Les phrases du texte ci-dessous semblent placées l'une après l'autre, essayez de marquer plus
fortement le lien logique du raisonnement par un mot choisi dans les liens logiques.
La liberté est une invention humaine, comme la dignité, les droits ou l'amour. Elle n'en fait pas
moins partie de la réalité que nous construisons depuis que nous avons conscience d'être. C'est
à nous de hiérarchiser nos valeurs. Une société démocratique fait un choix collectif définissant
cette hiérarchie: Liberté, Egalité, Fraternité, ou bien Travail, Famille, Patrie. La liberté n'est pas
un donné. Son exercice est facilité par un minimum de ressources, il est possible mais difficile
d'être libre avec le ventre creux. Les lois sont là pour protéger les libertés, mais elles ont souvent
été obtenues par ceux qui ont osé transgresser les lois antérieures. La liberté ne peut être définie
que par référence à la construction de chacun par lui-même avec l'aide des autres. Elle est sans
rapport avec la possibilité de faire n'importe quoi pour la seule raison que l'on a de le faire. Cela,
c'est le caprice. La liberté, c'est la possibilité de tisser des liens avec ceux qui nous entourent.
Elle n'est pas un exercice solitaire. La célèbre formule : "ta liberté s'arrête là où commence celle
de l'autre", nous trompe. Il faut être au moins deux pour être libre; plus exactement pour mettre
en place, jour après jour, des règles de vie en commun satisfaisantes pour chacun. La liberté
n'est jamais définitivement acquise; elle n'est pas une conquête qu'il suffit de défendre. Il faut en
permanence la définir, la mettre en place, l'adapter aux conditions d'un monde changeant.
Seule peut-être la création est un acte solitaire mais aussi constructif. Le poète est solitaire, il
n'est guère soumis aux contraintes de la vie en commun. Le poète, le peintre, n'ont pas à
défendre leur droit à écrire ou à produire ce qu'ils désirent. Notre société se donne la bonne
conscience de les avoir laissés libres de produire, tout en les enfermant dans la Bastille de la
misère…Je dirais volontiers, à la suite de François Mitterrand : "Le respect pour les créateurs est
le baromètre des libertés".
D'après Albert Jacquard, Petite philosophie à l'usage des non-philosophes, 1997
é avec des liens logiques:
Texte reconstitu
reconstitué
La liberté est une invention humaine, de même que la dignité, les droits ou l'amour. Elle n'en fait
pas moins partie de la réalité que nous construisons depuis que nous avons conscience d'être.
équent c'est à nous de hiérarchiser nos valeurs. En effet une société démocratique fait
Par cons
consé
un choix collectif définissant cette hiérarchie : Liberté, Egalité, Fraternité, ou bien Travail, Famille,
Patrie. D'autant que la liberté n'est pas un donné. Son exercice est facilité par un minimum de
ressources, il est possible mais difficile d'être libre avec le ventre creux. Les lois sont là pour
protéger les libertés, mais elles ont souvent été obtenues par ceux qui ont osé transgresser les
lois antérieures. Néanmoins la liberté ne peut être définie que par référence à la construction de
chacun par lui-même avec l'aide des autres. Elle est donc sans rapport avec la possibilité de
faire n'importe quoi pour la seule raison que l'on a de le faire. Cela, c'est le caprice. C'est
pourquoi la liberté, c'est la possibilité de tisser des liens avec ceux qui nous entourent. Elle n'est
à-dire que la célèbre formule : "ta liberté s'arrête là où
donc pas un exercice solitaire. C'estC'est-à
commence celle de l'autre", nous trompe. En effet, il faut être au moins deux pour être libre; plus
exactement pour mettre en place, jour après jour, des règles de vie en commun satisfaisantes
pour chacun. Ceci implique que la liberté n'est jamais définitivement acquise; puisqu' elle n'est
pas une conquête qu'il suffit de défendre. Au contraire
contraire, iI faut en permanence la définir, la mettre
en place, l'adapter aux conditions d'un monde changeant. Seule peut-être la création est un acte
solitaire mais aussi constructif. Par exemple le poète est solitaire, il n'est guère soumis aux
contraintes de la vie en commun. Le poète, le peintre, n'ont pas à défendre leur droit à écrire ou à
produire ce qu'ils désirent. Mais notre société se donne la bonne conscience de les avoir laissés
C'est pourquoi je dirais
libre de produire, tout en les enfermant dans la Bastille de la misère…C'est
volontiers, à la suite de François Mitterrand : "Le respect pour les créateurs est le baromètre des
libertés".
Plus de STYLE
êtà-porter, pr
êtà-penser
Pas de pr
prê
t-à
prê
t-à
Pour votre écrit, évitez les idées que tout le monde aura et les arguments que tout le monde
connaît ! Évitez les banalités ! Essayez l'originalité !
Pour vous entraîner, voici des idées simples:
Premièrement, inscrivez la problématique dans un cercle, au centre d'une feuille blanche, de
cette manière :
Les journalistes sont-ils libres de s'exprimer ?
Deuxièmement, faites ressortir de ce cercle central les idées qui s'y relient. Formulez ces
idées simplement. Supprimez les idées trop courantes. Cherchez des idées inédites. Gardez
six idées intéressantes maximum.
Troisièmement, numérotez vos idées, ce sera leur ordre de passage dans le texte, accordez,
par conséquent, des priorités.
Quatrièmement, établissez un raisonnement, sachez clairement, en quelques mots que vous
notez, où vous voulez en venir, quel sera le but de votre réflexion.
Cinquièmement, trouvez des liens logiques entre les idées, afin de bâtir votre raisonnement.
Proposition de plan:
Premièrement, la problématique :
Les journalistes sont-ils libres de s'exprimer ?
Deuxièmement, Troisièmement
1. la liberté de s'exprimer varie géographiquement, selon les régimes politiques
2. dans le monde en 2006, 70 journalistes assassinés
3. l'information est préparée et ajustée pour garantir la stabilité sociale en Chine
4. il y a des informations "retenues"
Quatrièmement, le but de la réflexion : il n'y a pas aujourd'hui de liberté de la presse partout
Cinquièmement, des liens logiques entre les idées : puisque, en effet, on peut se demander,
on peut comprendre, ainsi, il est inconcevable, c'est aberrant, on ne peut tolérer…
Proposition de texte :
mots : 300
Á une époque où nous n'avons jamais été aussi informés, où les moyens d'information
constituent un véritable pouvoir; où les techniques de transmission de l'information sont si rapides
qu'on peut vivre des événements en temps réel, on peut se demander si les journalistes sont
vraiment libres de s'exprimer.
Même s'il y a pléthore de l'information, est-ce que celle-ci se passe, toujours et partout, dans les
meilleures conditions d'objectivité ?
On peut comprendre qu'autrefois, toute vérité n'était pas bonne à dire. Souvent les régimes
politiques maintenaient l'ignorance et assuraient ainsi l'obéissance des peuples. Certains pays
ont même détourné la vérité pendant de trop longues années, comme les pays de régime
communiste. De nos jours, l'information n'est pas libre encore dans certains pays pour des
raisons idéologiques. Ainsi, en Chine, l'information est préparée, "ajustée" pour garantir la
stabilité sociale.
Autre caractéristique de notre époque, certaines informations sont "retenues", c'est-à-dire qu'elles
ne sont pas révélées au grand public. Les expressions "on ne le saura jamais", ou "on
l'apprendra dans cinquante ans" concernant des événements graves, assassinats de
personnalités, attentats terroristes, le prouvent.
C'est cela qui est aberrant
aberrant, à l'heure de l'hyper-information; de l'information sur tout et à tout
moment, nous sommes sous-informés. L'information qui nous parvient est celle qui a reçu
l'approbation du pouvoir politique puisque l'information est prisonnière des régimes en place. En
effet, elle n'appartient ni au peuple ni aux journalistes qui sont parfois menacés de mort. En 2006,
70 journalistes ont été assassinés dans le monde.
Voilà qui devrait nous mobiliser sur le rôle des journalistes, comme contre poids politique et
comme porte-parole de chacun, partout dans le monde afin que le journaliste puisse continuer de
transmettre la plus belle part de la mondialisation : la connaissance des hommes.
Plus de toile
www.france-libertes.fr
www.liberte.ch
www.liberte-dinformer.info
www.liberte-egalite-fraternite.net
www.libertepolitique.com

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