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© Le Temps; 19.02.2009
Suisse
Berne légifère sur le diagnostic préimplantatoire
Le gouvernement met en consultation des règles pour l’analyse des embryons
obtenus in vitro. Débat sensible en vue. Le PDC s’oppose
«Faire un enfant, c’est prendre une terrible responsabilité; ne pas tout faire pour que cet
enfant ait toutes les chances de son côté, c’est une terrible façon de ne pas assumer ses
responsabilités.» Les propos de Luc Recordon (Les Verts/VD) avaient fait forte impression,
ce jour de juin 2005, au Conseil national.
A la fin de cette année-là, le parlement demandait au Conseil fédéral d’autoriser le
diagnostic préimplantatoire (DPI), pour des couples qui redouteraient de transmettre à
leur enfant une maladie génétique grave. La modification, en ce sens, de la loi sur la
procréation médicalement assistée a été présentée mercredi. Ouvrant un débat qui
s’annonce sensible.
La Suisse autorise déjà le diagnostic prénatal, pratiqué pendant la grossesse, si l’embryon
est suspecté de porter une maladie génétique. Le DPI consiste à analyser les embryons
obtenus in vitro pour repérer d’éventuelles anomalies.
Dans son projet, le Conseil fédéral met l’accent sur les garde-fous avec lesquels il veut
encadrer cette autorisation. Le DPI ne pourra être appliqué que s’il existe un «danger
concret de voir le couple se trouver dans une situation intolérable», parce que l’enfant
présenterait la «forte probabilité d’une maladie héréditaire grave». Outre la notion de
«gravité», les conditions sont que la maladie devrait se manifester, avec aussi une «forte
probabilité», avant l’âge de 50 ans, et pour autant qu’il n’existe pas de thérapie «efficace et
appropriée».
Le cadre proposé, juge le gouvernement, exclut toute forme d’analyse systématique des
embryons («screening»), de dépistage d’anomalies pouvant survenir plus tard comme dans
le cas de la trisomie 21, ou avec l’intention d’un traitement de la fertilité dans le cas de
mères d’âge avancé. L’argumentaire du projet mentionne bien les «dangers» potentiels,
notamment le risque d’un «pouvoir de disposition eugénique illimité sur les descendants».
Mais il assure que les règles retenues sont assez strictes.
Cela n’empêchera pas les oppositions de s’élever rapidement. Le PDC dit d’emblée non,
annonçant que, si une telle disposition passe, «la vie sera soumise à un contrôle de
qualité».
Le président du parti, Christophe Darbellay, fait le distinguo avec le diagnostic prénatal:
«La situation n’est pas la même dans le cas de l’embryon dans le ventre, ou s’il y a six
embryons à disposition.» A ses yeux, le potentiel de dérapages dans la pratique médicale
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ordinaire est trop grand: «Il y a un très grand risque de sélection, d’autant que la société
disposera de moyens toujours plus puissants en termes d’analyses génétiques.»
Le petit parti traditionaliste, l’UDF, entrera aussi dans la bataille. Pour son secrétaire
romand, Maximilien Bernhard, l’Etat, censé préserver la dignité humaine, «manque à son
devoir», privant les personnes handicapées «d’un ayant droit à la vie». C’est une «porte
ouverte à l’eugénisme», dénonce ce député au Grand Conseil vaudois, qui dit «apprécier
Luc Recordon», mais lui rétorque que «la vie fait son chemin». Si l’UDF ne s’est pas
formellement prononcée, il ne doute pas que son parti lancera un référendum lorsque la loi
aura été approuvée par les Chambres.
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