le prophete mouhammad

Transcription

le prophete mouhammad
LE PROPHETE
MOUHAMMAD
(P.S.L.)
c
Par Serigne Saam MBAYE
traduit et transcrit par Papa SALL
Collection
Les Grandes Conférences de Serigne Saam MBAYE
www.serignesam.com
Serigne Sam MBAYE
Né à Louga vers 1922, de parents dignes et respectés qui ont
fondé une famille réputée par son érudition et sa vertu religieuses,
SERIGNE SAM fût baptisé MAME MOR DIARRA frère utérin de
KHADIMOU RASSOUL CHEIKH AHMADOU BAMBA.
Son père AHMADOUL MOUKHTAR, plus connu sous le nom de
AHMADOU SAKHIR , fût un savant émérite, un grand adorateur
pétri de dons et de miracles. Sa mère, SOKHNA FATOU THIAM,
fervente musulmane très vertueuse, avait coutume de donner de la
nourriture à son entourage et aux nécessiteux.
Elle était une femme dévouée corps et âme à son époux et se
distinguait également par son intelligence rare.
L’Homme : son cursus à la fleure de l’âge, c’est d’abord chez le
marabout MBAYE TOURE que SERIGNE SAM fut initié au SAINT
CORAN avant d’être envoyé à COKKI par son père chez son propre
disciple CHEIKH AHMAD SAKHIR LO, pour parachever ce qui lui
restait du Coran.
En un temps record, SERIGNE SAM mémorisa le saint Coran à
la surprise de son maître qui lui enseigna le Droit Islamique, la
grammaire et beaucoup d’autres disciplines.
Serigne Sam voyagea ensuite vers Saint-Louis où il étudia auprès
d’éminents savants parmi lesquels Serigne Diakhaté à Guet Ndar
qui enseignait de célèbres disciplines. .
Serigne Sam MBAYE
(1922 - 1998)
Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
PRÉFACE
Mon très jeune frère Papa SALL m’a fait un insigne honneur en
me demandant de préfacer cette première série des « Grandes
Conférences Islamiques de Serigne Sam MBAYE ». Je suis d’autant
plus fondé à l’accepter que Pape m’a impliqué très tôt dans son projet
en me faisant lire au fur et à mesure ses traductions des différentes
Conférences Religieuses de son distingué maître. L’œuvre entreprise
avec enthousiasme par Papa SALL mérite d’être encouragée et
soutenue. D’importants thèmes comme l’entraide, la prise de
conscience par rapport à la mort, le soufisme, l’orthodoxie, etc.…, y
sont passés en revue avec une érudition rarement égalée. Ceux qui
auront le privilège de lire « Les Grandes Conférences Islamiques de
Serigne Sam MBAYE » en tireront un profit incommensurable. Ils
verront leur pratique religieuse et leurs comportements s’améliorer
notablement. S’ils comprennent correctement le message du maître,
ils deviendront, à coup sûr, de meilleurs musulmans. Ils auront
évidemment besoin, pour cela, de faire par moment de gros efforts
surtout pour ceux d’entre eux qui ne comprennent pas bien la langue
de KOCC BARMA*.
En effet, le message du maître, profond, exprimé dans une langue
exquise et illustré de citations très à propos du Coran et des hadîts,
n’est pas facile à traduire en français. Certaines expressions sont
d’ailleurs carrément intraduisibles et Papa pour ne pas trahir la
pensée du maître, les rend telles qu’elles sont exprimées en arabe.
De nombreuses autres, pour les mêmes raisons, sont traduites
littéralement, de sorte que les éventuels lecteurs qui ne pratiquent
pas correctement le wolof auront du mal à s’en tirer parfois.
Les difficultés que voilà exceptées, la lecture des « Grandes
Conférences Islamiques de Serigne Sâm MBAYE » est captivante.
Elle éclaire le lecteur sur la vie du Prophète (PSL), sur celle des
SAHABA** et d’illustres saints comme Khadimou Rassoul***. Elle l’aide
à mieux cohabiter avec ses semblables, à mieux entretenir sa famille
et surtout à mieux traiter l’autre quelles que soient par ailleurs ses
* Sage Wolof (ethnie du Sénégal)
** Les compagnons du Prophète (PSL)
*** Cheikh Ahmadou Bamba : fondateur du mouridisme
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
conditions.
Papa SALL a donc été bien inspiré, très bien inspiré d’avoir entrepris
cette œuvre immense. Je le remercie en tout cas de m’y avoir très
tôt associé et d’avoir sollicité ma modeste contribution. Je souhaite
que le Tout Puissant l’assiste et l’aide à poursuivre l’immense travail
entrepris en éclairant son chemin de sa limpide et infaillible lumière.
Qu’il répande sur sa famille, sur ses proches et sur lui-même sa divine
bénédiction.
Enfin, que les nombreux « yiw * » qu’il ne manquera pas de tirer de
son entreprise profitent largement à nos défunts pères et mères qui
étaient, Ahmad Jamâl, de leur vivant, des amis inséparables. Amen.
Mody Niang,
inspecteur de l’enseignement
à la retraite
* Bienfaits
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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
AVERTISSEMENTS
« Assalâmu anleykum » Chers lecteurs,
« Les grandes conférences islamiques de Serigne Sâm MBAYE » est
une série de conférences que ce dernier a tenues à travers le monde.
Les thèmes traités sont aussi nombreux que varié. Ces conférences
embrassent la totalité des principes fondamentaux de la religion
islamique (Tawhid*, Fiqh**, Tasawwuf ***) ainsi que les règles les plus
simples de bonne conduite qui harmonisent la vie en société.
Le présent document est un essai de traduction de ces conférences
dont la richesse et l’intérêt sont sans conteste. Ces importantes
conférences ont eu jusqu’à présent comme seuls support les cassettes magnétiques. Elles ne sont donc pas connues du grand public
et surtout pas des intellectuels qui n’ont pas le temps de les écouter.
C’est pour atteindre en particulier ce milieu, cette cible que Serigne
Sam m’a proposé de faire ce travail de traduction.
Je suis conscient de la difficulté qui réside dans la conversion d’une
idée d’une langue donnée à un autre. C’est pour cette raison que je
voulais me limiter, au départ, la transcription simple de la conférence telle qu’elle est dite dans la cassette ; le marabout m’en a dissuadé et m’a encouragé à la traduction directe. Celle-ci ne peut donc
être que littérale compte tenu de la richesse de la langue wolof ****que
le marabout a utilisé pour exprimer ses idées.
C’est une tâche redoutable pour moi pour des raisons multiples :
1°) je ne pourrai jamais traduire en bon français, accessible à tous,
la richesse des conférences de Serigne Sam MBAYE. Je ne me fais pas
d’illusion là-dessus ;
2°) je ne suis même pas certain de bien comprendre moi-même
l’idée du conférencier ;
3°) mon niveau d’expression française n’est pas des meilleurs.
A ces raisons s’ajoutent d’autres, strictement personnelles que je
suis obligé de taire.
* Théologie : Science qui enseigne l’Unicité de Dieu
** Jurisprudence islamique
*** Soufisme : perfection spirituelle
**** Langue nationale la plus parlée au Sénégal
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
De plus, je connais très bien le conférencier, son itinéraire, son
orientation, je ne pourrai jamais relater exactement ce qu’il ressent.
Non. Ce que je peux traduire c’est l’idée que je me fais de la conférence. J’espère seulement que vous ne serez pas trop déçus de mon
essai.
Je voudrais, avant de terminer, solliciter des prières pour moi, ma
famille et surtout pour ma mère et mon père.
Le traducteur : Papa SALL,
Môôm Bay Sam*
* Papa SALL, disciple de Serigne Sam MBAYE
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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
Invité une seconde fois sur le plateau de TGP par
Babacar DIAGNE, journaliste, directeur de la Télévision Nationale, Serigne Sam Mbaye expose sur Le
Prophète MUHAMMAD (P.S.L.).
L’émission date du 23 Novembre 1997
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
Babacar DIAGNE (B.D) : Mesdames et Messieurs bonsoir, nous recevons Serigne Sam MBAYE pour la deuxième fois. La première fois,
nous avions parlé avec lui du message Coranique. Vous nous avez
manifesté votre satisfaction en nous écrivant et en nous téléphonant.
Nous avons bien apprécié cela et c’est la raison pour laquelle nous
sommes revenus ici à Louga pour rencontrer Serigne Sam MBAYE
une deuxième fois et parler avec lui, cette fois-ci, du Prophète Mouhammad (P.S.L.*).
Serigne Sam, notre émission d’aujourd’hui, nous allons la faire sur
Seydina Mouhammad (P.S.L.).
Serigne Sam MBAYE (SSM) : Oui, d’accord ....comme vous voulez.
Merci. Après avoir remercié Dieu et prié sur son Prophète (P.S.L.),
je vous salue, vous souhaite la bienvenue et vous manifeste ma satisfaction sur vous. Je suis très content du thème que vous proposez
aujourd’hui : Mouhamadou Rassouloul Lahi Anleyhi Salaatou wa salaam** ; un grand personnage. Mais le sujet en question est largement
traité ici à plusieurs reprises car c’est avec lui que nous animons nos
causeries de Gamou***, et les cassettes enregistrées à cette occasion
circulent à travers le pays. Nous essayerons, par conséquent de faire
de sorte que ceux qui écoutent les cassettes puissent se servir de la
causerie de ce soir.
Mouhammadou-r- Rassoul Lahi (P.S.L.) est le sujet que nous traitons ce soir.
Qu’est-ce que Mouhammad (P.S.L.) ? Un prophète.
Qu’est-ce qu’un prophète ?
Qu’est-ce qu’un ange ?
Qui a envoyé les prophètes ? C’est une chose qu’il faut connaître,
c’est cela l’origne de tout.
C’est notre Seigneur (TWT****) qui a envoyé les prophètes. Il a créé les
créatures et n’a pas l’intention de les laisser dans l’obscurité. Quant à
notre Seigneur, Il n’agit pas par contrainte (pour une cause donnée).
* P.S.L. : Paix et Salut sur Lui
** P.S.L.
*** Célébration de la naissance du Prophète (P.S.L.)
**** Tabâraka wa Tahanlâ (TWT)
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Il est au dessus du «ila» : la cause. Nul ne lui demande de compte.
(Il y a beaucoup de choses que nous ne pourrions pas comprendre si
on nous l’avait dit) Il a donc créé les créatures par sa seule volonté
contrairement aux pensées de certains philosophes qui disent que le
fait de créer les créatures relève de la nature de Dieu, Il ne pouvait
pas ne pas le faire à l’instar du soleil qui dès qu’il se lève ne pourra
plus empêcher ses rayons de briller. Le soleil ne peut pas ne pas avoir
de rayons. Ce sont des illustrations de cette sorte qu’ils donnent. Ils
disent également que la fumée ne dépend pas de la volonté du feu ;
dès qu’il y a feu il y aura nécessairement de la fumée. Notre Seigneur,
quant à Lui, a créé ce qu’Il a créé par sa seule volonté.
On se demande également pourquoi Il est resté pendant des moments sans rien créer et s’est mis par la suite à créer alors que «son
rien» n’a de commencement. Cela relève également de l’ignorance ;
notre Seigneur n’est ni dans le temps ni dans l’espace. Puisqu’il en
est ainsi, c’est Lui qui a créé tout milieu quel qu’il soit et Il est resté
comme Il était avant de le créer ; Il ne s’est pas transformé. Donc
notre Seigneur a transcendé, Il est au dessus de tout cela. Il n’a besoin de rien.
Notre Seigneur veut éclairer les créatures et, le fils d’Adam est composé de chair et de sang uniquement. Il ne peut même pas supporter
un ange à plus forte raison notre Seigneur (TWT) Soi-même. Il devra donc créer une transition. Par exemple, quand les générations
antérieures voulaient allumer de grosses branches ils prenaient de
la paille, du pétrole ... qu’ils mettaient au contact de ces branches. La
paille le pétrole étant inflammables, sont donc faciles à allumer et
s’ils sont au contact des branches finiront par leur faire prendre feu.
L’ange et le prophète ont donc cette mission-là.
L’ange ne peut pas être supporté par un homme simple parce qu’il
est composé d’esprit (ruh) uniquement et l’esprit s’il se mélange avec
un corps fait de chair et de sang, perd beaucoup de ses qualités. Il ne
sera plus comme il était auparavant, il ne pourra plus ce qu’il pouvait
auparavant, il ne verra plus ce qu’il voyait, il ne connaîtra plus ce
qu’il connaîsait.
Il doit donc exister un homme semblable aux autres hommes sur le
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
plan exotérique (zaahir) capable de communiquer avec les anges et
de revenir pour parler aux hommes.
B.D : unhun ! unhun !
SSM : Donc si nous posons d’abord les questions qu’est-ce qu’un
prophète ? Qu’est-ce qu’un ange ?.....
L’ange est un esprit. Il a certes une âme qui le fait vivre car l’ange
meurt mais, l’ange est un esprit (ruh), nos yeux-là ne peuvent pas le
voir car ils sont matériels.
B.D : Ha bon ! l’ange meurt ?
SSM : Il meurt.
B.D : unhun !
SSM : Le jour où on soufflera dans la trompe, tout disparaîtra sauf
sept choses qui sont : «Lawhul makhfûz» = la tablette gardée, la
Plume, le Paradis, l’Enfer, les âmes, «arash» = le Trône de Dieu, le
Piedestal («Kursiyu»).
Les anges vont mourir de la même façon que les humains. C’est leur
âme qui restera. Vous savez que l’âme «An nafsu laa tamuutu», ne
meurt pas. Elle est immortelle. Maintenant..... l’ange.... le voilà.
Le Prophète est un fils d’Adam qui ressemble (en apparence) («zaahir») aux autres fils d’Adam. Mais notre Seigneur l’a façonné d’une
telle sorte qu’il peut quitter son humanité pour rejoindre les horizons des anges.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Si le temps l’avait permis, nous expliquerions comment il
quitte son humanité et les souffrances qui s’y rapportaient au début... mais, il finira par avoir l’habitude de sorte qu’il pouvait le faire
sans que personne ne s’en rende compte. Salal Laahu anleyhi wa salama, à chaque fois qu’il recevait la révélation apparaissait très fatigué (précisons qu’il existe une différence entre un texte révélé et un
texte inspiré, le CORAN est un texte révélé ; aussi bien la lettre que le
message proviennent de Dieu. On n’ y a rien changé, augmenté ou diminué. Il est différent des textes inspirés qui sont comme «al hadissul
khutsi» qui ressemble aux autres livres à l’exception des «10 commandements» qui sont gravés sur la pierre, tous les autres sont inspirés ;
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c’est le prophète qui s’exprime dans sa langue pour transmettre le message.) Le CORAN était très lourd. Comment se faisait sa descente ?
On avait demandé au Prophète (P.S.L.) comment se faisait la révélation et il a répondu : «de deux façons : la première est comme une
cloche qui sonne très haut et qui fait «cla ! cla ! cla !»» très fortement
(Il n’y a que lui qui l’entend). Il ajoute : «je comprends après tout le
message. C’est cette forme qui est la plus pénible pour moi.» Les prophètes qui ne sont pas des envoyés (ce qui ne veut pas dire qu’ils ne
parlent pas aux créatures, mais ils n’apportent pas un livre nouveau ;
ils reprennent le livre des prophètes qui les ont précédés pour l’éclaircir
car les hommes y auront introduit des nouveautés, ils les auront travestis ou en auront oublié une partie. C’est cela qu’ils vont rénover). Pour
ceux-là, c’est comme ça que se faisait la révélation pour eux. C’était
très pénible. C’est pourquoi Seydatouna Aïcha (R.A.*) a dit que quand
le froid était à son comble, le Prophète (P.S.L.) transpirait fortement
quand il recevait la révélation.
«Dans la deuxième forme de révélation, l’ange vient sous la forme
d’un fils d’Adam, me parle distinctement et je le comprends parfaitement». Vous voyez que dans cette deuxième forme l’oeil participe
à la réception de la révélation. Il regarde l’ange. De même l’oreille
y participe ainsi que tout son corps. C’est ce qui la différencie de la
première forme dans laquelle, il n’y a que l’oreille qui reçoit tout le
message. Cela était pénible pour le Prophète (P.S.L.) à cause du fait
que ce phénomène qui consistait à sortir de l’état humain normal
pour épouser celui angélique se produisait uniquement au niveau de
l’oreille ; les autres parties du corps semblaient s’écraser.
B.D : Malgré le fait qu’il était le messager de Dieu auprès des
hommes, avait-il des difficultés par rapport à sa mission ?
SSM : Les difficultés qu’il avait rencontrées étaient nombreuses.
Vous savez que notre Seigneur éprouve ceux qu’Il a choisis. De tous
les prophètes, c’est lui qui a connu le plus de difficultés et de peines.
Tu entends dire que des fois quand Noh** (A.S.***) se mettait à précher
on donnait à un enfant une pierre de plus de 20 kilogrammes pour
* R.A. : Raddiyallahou Anhou, Que DIEU l’Agréé
** le prophète Noé
*** (A.S. ) = Anlayhi-s-salâm, Que le Salut soit sur Lui
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Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
qu’il le frappe sur la tête. Il s’écroulait et on le croyait mort mais,
le soir, dès que la brise lui souffle dessus, il se relevait. Il avait une
longue vie. Il a vécu plus de 1000 ans et n’avait même pas perdu la
moindre dent.
B.D : unhun !unhun !
SSM : On dit que Yahya (A.S.) a été égorgé, Zakaria (A.S.) a été scié
et découpé en 2 parties.
B.D : unhun !unhun !
SSM : La mission de ces prophètes était courte. Ce qui est le plus
pénible c’est le «khrognognal»* dont il faisait l’objet en permanence
; qui devait durer toute la vie. On démolit tout ce que tu construis
; tout comme si Dieu avait dressé tous les hommes contre toi pour
t’éprouver pour voir comment tu endures et comment tu te perfectionnes. Ces épreuves n’étaient pas destinées à Salal Laahu anlayhi
wa salama uniquement mais aussi à sa famille et à ses compagnons
(les sahaaba), des épreuves indescriptibles : des fois la femme se
met à cuisiner et on déverse du sable dans sa marmite ou quelqu’un
vient y vider le contenu de l’estomac d’un animal qu’on vient de tuer.
Quand tu passes devant eux ils se mettent à t’insulter et à insulter
ce que tu adores. Plus grave encore, ils brûlaient et faisaient noyer
certains dans l’eau. Seydina Bilal** (R.A.) rapporte : «Ils avaient un
jour allumé un feu, me déshabillèrent et me mirent en bandoulière
au dessus de ce feu et rien si ce n’était ma propre graisse ne l’avait
éteint. Vous voyez que cela est très douloureux.
B.D : Oh ! c’est très douloureux.
SSM : On t’étouffe dans l’eau... c’est ainsi qu’on a tué Soumayr, la
mère de Amar Ibn Yassir, de même que son père Yassir. Ceux qui n’ont
pas été tués ont connu des peines indescriptibles. Vous savez que
les arabes ont de la considération pour les tribus. Ils protégeaient
donc ceux qui appartiennent à leurs tribus mais s’il s’agissait d’un
étranger ou d’un esclave, personnne ne s’occupe de lui. C’est pour
* Expression woloff qui désigne malmené
** Bilal Ibn Rabbah fut l’un des premiers compagnons du prophète de l’islam,
Mahomet, et le premier muezzin de cette religion. Il aurait été le premier noir et
le premier esclave à se convertir à l’islam après son affranchissement par Abou
Bakr
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cette raison qu’ils souffraient le plus, ils souffraient tous. Mouhammad (P.S.L.), au début, quand il ne leur avait pas dit que les dieux
qu’ils adoraient n’avaient aucune valeur, ils le regardaient avec une
grande considération. S’il passait devant une assemblée on disait
: «voilà l’enfant d’Abdoul Mouttalib, c’est à partir du ciel qu’on lui
parle». Mais dès qu’il commença à condamner leurs divinités, ils lui
déclarèrent la guerre.
B.D : Pourtant lui, il appartenait à une tribu très puissante : les
khouraïches.
SSM : La tribu puissante....c’est-à-dire... khouraïchine comprenait
beaucoup de tribus. Celle à laquelle il appartenait c’est Banu Hachime... tout le monde n’était pas avec lui.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Car lui, il a amené une chose inédite, que personne ne connaissait auparavant. Si l’homme amène une chose de cette sorte avec l’intention de l’imposer, les notables vont nécessairement réagir.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Les conservateurs vont réagir. Ceux de sa tribu qui rivalisaient entre eux en disant : nous avons ceci ... vous avez cela, nous
avons fait ceci-... vous avez fait cela..... Ils vont pouvoir dire : nous
avons un prophète et vous non... Il y avait égalament tous les égarés que l’on poussait sur lui. Un jour, pendant qu’il priait, Abou Jahlil
(c’est lui Oumar Ibnoul Hicham) prit l’estomac complet d’un chameau, attendit qu’il se prosternât pour le poser entre ses épaules.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Il ne s’était pas encore redressé de la prosternation.... Ils éclatèrent de rire. Contents ! C’est Fatima, une fille de 11 ans qui l’enleva
et les injuria violemment. Ils ne se sont pas contentés de cela. Ils sont
allés jusqu’à leur faire sortir du village pour les amener dans une
vallée au milieu de la brousse. Personne ne leur adressait la parole,
personne ne leur vendait d’aliments, personne n’achetait leurs marchandises, personne ne leur vendait rien du tout. Ils s’affaiblirent
et rencontrèrent d’énormes difficultés. Ils se mirent à manger des
feuilles d’arbres à cause de la faim.
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
B.D : Il y avait des musulmans ?
SSM : Lui et les musulmans qui étaient avec lui.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Khadija* est décédée à cette époque. Ils vécurent cela d’une
façon telle que... une nuit, quelqu’un est sorti pour pisser. Les urines
tombèrent sur une peau sèche et il interrompit aussitôt son acte et
récupéra la peau, la lava, la fit tremper dans de l’eau pour la griller
ensuite en vue de la manger.
B.D : A cause de la faim seulement ?
SSM : Oui, à cause de la faim qui était très pénible.
B.D : Ils étaient, en ce moment, derrière la Mecque ,
SSM : Oui dans une vallée qui était de l’autre côté. Ils ont vécu toutes
sortes de souffrances là-bas. Vous voyez donc qu’ils étaient très fatigués.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Mais Mouhammad (P.S.L.) avait des qualités extraordinaires.
Le monde n’a jamais connu un homme pareil. Notre Seigneur (TWT)
l’a préparé sur tous les plans pour qu’il puisse supporter cette mission. Car la mission qu’Il lui avait confiée était plus difficile de toutes
les missions parce que ceux qui l’ont précédé avaient des missions
limitées dans le temps. Vous savez que l’humanité a évolué, les premiers livres sont venus au moment où l’humanité était à son enfance,
les autres sont venus quand elle a atteint l’adolescence, l’Islam est
venu à l’âge mûr. Il correspond à l’enseignement supérieur. Maintenant l’histoire est écrite, tout est clair, les hommes sont devenus très
intelligents et ont beaucoup de moyens. C’est une religion que la vie
du fils d’Adam ne pourra jamais dépassée. On y a tout prévu, comme
notre Seigneur a tout prévu dans la terre au moment où il l’a créée.
Cela jusqu’à la fin des temps.
B.D : Est ce qu’il faisait des miracles, lui Seydina Mouhammad
(P.S.L.) ?
SSM : Oui. le miracle ! ... C’est le temps qui est limité mais le miracle
mérite d’être débattu. Mouhammad (P.S.L.) faisait-il des miracles ?
* Khadija Bint Khouwaylid, première épouse du Prophète (P.S.L.)
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de Serigne Saam MBAYE
On a vu certains écrivains dire que Mouhammad (P.S.L.) n’a fait de
miracle que le CORAN.
B.D : unhun !
SSM : Et ils ont reconnu le phénomène.
B.D : unhun !
SSM : Ils l’ont accepté ! Ha ! parce qu’ils l’ont reconnu pour les autres
prophètes et notre Seigneur (TWT) en a parlé dans le CORAN. Pour
quoi ont-ils donc pensé que Mouhammad (P.S.L.) n’en a jamais fait ?
Bien ! Le miracle est une aide (un appui) que notre Seigneur (TWT)
apporte à son envoyé.
B.D : unhun !unhun !
SSM : C’est comme si tu écrivais une lettre et y apposais ton cachet
avant de la remettre à ton homme de confiance. C’est cette lettre
qu’il va montrer.
B.D : unhun !unhun !
SSM : «Fa mue ji zaatu huu ka khaw li hii wa bara sadakha hàzal
Abdu fii kulli Khabar» : le miracle est comme ça. Car, il s’accompagne avec «tahadi» c’est-à-dire un défi;
B.D : unhun !unhun !
SSM : Qui peut en faire autant ? Montrer que cela vient de Dieu.
Personne ne peut le faire. Personne n’y parviendra jamais. Il s’accompagne donc avec un défi et de plus, puisque celui qui apporte
le miracle y croit et joint à ses paroles des actes concrets, et c’est
un homme modèle ... alors... en plus de ce miracle... Mais on dit qu’il
existe un prophète qui n’a pas besoin de faire des miracles même
s’il en apporte, il n’en a pas besoin. Mais ce sont les hommes qui le
poussent à l’utiliser car, il en existe qui ne croient que quand un miracle est réalisé sous leurs yeux.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Il faut que tu fasses une chose extraordinnaire pour montrer
que tu es un envoyé de Dieu.
B.D : unhun !unhun !
SSM : C’est celui à qui tu demandes des preuves
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
B.D : unhun !unhun !
SSM : Celui qui vient te dire qu’il est envoyé par le Président doit te
montrer la preuve qui soutend cela.
B.D : unhun !unhun !
SSM : Mais on dit, par exemple, 3 personnes sont venues dire chacune avoir mémoriser le CORAN. Tu demandes à chacune d’elles de
te donner une preuve.
B.D : unhun !unhun !
SSM : La première te dit : «Regarde ce diplôme, il m’a été décerné
par le Maître très connu qui enseigne le CORAN dans ce pays». Tu
constates le fait, regardes le diplôme en question, le touches avec tes
mains propres et es convaincu que c’est bien réel.
La deuxième te dit : «Non seulement j’ai mémorisé le CORAN mais je
suis un saint («waliyu»), j’ai des «karaama»». tu lui dis «qu’est ce qui
me le prouve ?» Elle transforme la pierre en or et le bâton en serpent.
B.D : unhun !unhun !
SSM : et te dit : «voilà»
B.D : unhun !unhun !
SSM : Tu dis à la troisième personne : «Ces deux ont apporté leurs
preuves. Quelle est la tienne ?». Elle te répond : «Fais venir quelqu’un
qui a mémorisé le CORAN et donne lui un livre Coranique et je vais
réciter sous son contrôle tout le texte sans le regarder».
Quelle est la personne qui a donné la meilleure preuve ?..... Celle qui
a récité, sans aucun doute.
B.D : Mais oui !
SSM : Parce que la première personne peut avoir volé le diplôme
d’un autre.
B.D : Oui.
SSM : Elle peut corrompre quelqu’un pour l’obtenir, elle peut l’imiter également.
B.D : unhun !unhun !
SSM : La seconde également peut avoir fait de la magie...
B.D : unhun !unhun !
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SSM : Oui, en effet, il peut faire de la magie. Quant à celle qui a récité, aucun doute n’est plus possible. Seydina Mouhammad (P.S.L.) est
comme ça. Il n’a besoin de preuve que pour certains qui ne peuvent
avoir la foi que quand des preuves leur sont apportées.
Si nous retournons au miracle dont vous parliez
B.D : unhun !
SSM : Parmi les savants de la dernière génération qui ont subi l’influence de l’Occident ou qui ont une grande imagination, il en existe
qui ne croient pas à certains miracles et apportent des arguments
qui ne tiennent pas du tout. Exemple : quand on dit qu’on avait ouvert la poitrine de Salal Laahu anleyhi wa Salama.....
B.D : unhun !
SSM : on ouvrit le coeur, y enleva une chose noire qu’on jeta au loin...
Cela s’est passé chez Halimatou As-Saaddiyya* qui était sa nourrisse.
Un jour, un matin, il se rendit derrière la maison en compagnie d’un
autre enfant du même âge. Quelques instants après, celui-ci revient
à la maison en courant et s’écria : «Accourez au secours de Mouhammad (P.S.L.), mon parent khouraychite, deux hommes l’ont attrapé et
l’on fait couché par terre, ils sont en train de lui ouvrir la poitrine et
le ventre. On accouru, le trouva assis, calme, il y avait du sable sur
le visage mais il était serein. On lui demanda ce qui s’était passé et
il répondit : «Nous étions en train de surveiller les troupeaux quand
soudain j’aperçus deux formes blanches qui volaient vers moi. Je les
pris d’abord pour des oiseaux mais arrivés à ma hauteur ils descendirent et marchèrent vers moi. L’un dit à l’autre : «Est-ce bien lui ?» et
il répondit : «En effet c’est lui». Ils me firent coucher sur la montagne,
m’ouvrirent ici (la poitrine) prirent mon coeur qu’ils ouvrirent, y
prélevèrent quelque chose de noirâtre et le lancèrent au loin. Halimaeut peur qu’un malheur lui arrivât et le retourna auprès de sa
mère. (Certains parmi les écrivains disent : on a parlé de la première
fois que Halima l’avait retourné auprès de sa mère et d’une autre fois...
et Halima ne l’a ramené chez lui qu’à 2 reprises donc cette 3ème fois n’est
pas possible. Ce n’est pas possible pour eux ; ils ont compris cela comme
* Halima As-Saaddiyya, nourrice du Prophète (P.S.L.), elle est de la tribu a Bani
Saad ibn Bakr, fille d’ Abi Thouwayb dont Ie mari etait AI-Harith ibn Abdil-Ozza
connu par Abou Kabcha et appartenant a la même tribu
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
si c’était un acte chirurgical qu’on ferait en prenant une bistouri (couteau) pour ouvrir le coeur d’un homme. Or, ils ne savent pas que ce n’est
qu’un symbole). Ce qu’on appelle réalité a 5 degrés. Cela existe mais
comment existe-il ? Il y a cinq degrés reconnus par tout le monde.
1°) «Al Wujuudul hissiyyu»
2°) «Al Wujuudul Khayaa li yu»
3°) «Al Wujuudul Mae na wiyu»
4°) «Al Wujuudul shabahiyu»
5°) «Al wujuudul haqiqiyu»
Si on te rapporte une chose et que tu lui donnes une valeur parmi
ces 5, tu n’as pas réfuté son existence.
Cela veut dire : Al wujuudul Hissiju est ce que tu ressents et que les
autres ne ressentent pas. Tu peux l’avoir vu ou entendu et les autres
non ; mais cela n’est pas venu jusqu’à toi. Par exemple le Prophète
(P.S.L.), à l’occasion d’une prière de l’aprés-midi (takussaan*), il prononça la formule du Takbiir (kabar) et vit le Paradis à travers le mur
qui se trouvait devant lui. Il le regarda et fit même un pas pour cueillir un fruit. Il déclara après la prière : «Si j’avais cueilli un seul fruit,
cela suffirait à tous les habitants de la ville de Médine». Il a dit : «Uridat aliyal janati fil urdil hazal haa yikhi» : «on m’a montré le Paradis
sur l’espace de ce mur». Cela s’est produit sur le «hissu» du Prophète
(P.S.L.), sur sa vue, son goût mais il n’y a rien sur le mur.
B.D : «Eskey» ! oui ! oui !
SSM : Cela c’est la réalité relative aux sens de l’homme. Il existe «Al
wujudul ma e na wiyu» qui n’est rien d’autre que le sens logique (la
signification). Exemple : si je fermais la main et déclarais : «ce que j’ai
dans la main est plus grand que la maison». On vérifie et trouve des
perles en diamant dont la valeur est 5 fois plus importante que celle
de la maison. Cela c’est le sens logique.
B.D : C’est le sens seulement.
SSM : Oui, «Al wujudul shabahi» : on dit «yawmal qiyâm» on égorgera la mort au-dessus du mur qui sépare le Paradis et l’Enfer. Ceux
pour qui la mort est une chose immatérielle, cela signifie qu’on leur
* expression woloff qui désigne l’aprés-midi ; al Casr en arabe
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de Serigne Saam MBAYE
montrera simplement que la mort n’existe plus ; on ne meurt plus :
elle est comme une chose morte.
B.D : unhun !
SSM : «Al wujuudul khayaaliyu» : c’est une imagination. Une chose
que tu connaissais et dont tu ramènes l’image pour la regarder.
Exemple : le Prophète (P.S.L.) lorsqu’il disait : «C’est comme si j’avais
le Prophète Younouss en face de moi. Je le vois sortir du ventre du
requin et se met à la plage.
B.D : unhun !unhun !
SSM : L’arbre pousse pour lui donner de l’ombre. Il est habillé
d’un grand-boubou vert et glorifie notre Seigneur. Les montagnes
et les vallées lui répondent et notre Seigneur lui dit «Labayka yaa
Younouss». Cela s’est produit des centaines et des centaines d’années
avant la venue du Prophète (P.S.L.) mais, c’est parce qu’il connaissait
l’histoire d’une façon telle qu’il avait l’impression de la revoir. C’est
pourquoi il a dit : «Ka anni...» : «c’est comme si....»
Ce fait d’ouvrir le ventre du Prophète (P.S.L.) pour y soustraire
quelque chose de noirâtre montre tout simplement qu’il n’y a au niveau de son coeur aucun défaut qui se dresse entre lui et Dieu ou
entre lui et les hommes qui permette de le condamner sur quoi que
ce soit ; on le leur a montré de cette façon-là.
B.D : Lui... oui... allez-y
SSM : De même, lorsqu’il disait qu’il a fendu la lune... c’était un phénomène semblable ; c’est le wujuudul qissiyu. C’est la même chose
que lorsqu’il avait dit on m’a montré le Paradis dans le mur, un autre
ne peut pas le voir mais lui, il l’a vu véritablement à partir de son
hissu. Tout le monde a vu que la lune était fendue. Le CORAN a dit
: «Ikhtarabatish shaa catu Wa an shaakh’khal khamaru wa in
yaraw aayatan yuhriduu wa yaquuluu sicrun m’mustamirrun»
(S.54-V.1) si tu vois comment le CORAN l’a expliqué, tu verras que
ce sont ceux qui ont dit que cela est vrai qui se basent sur quelque
chose de sûre. Ceux qui soutiennent le contraire ont dit tout simplement que cela n’était pas possible. Ce n’est pas possible sur la base
sur laquelle il jugeait le phénomène. Or cela ne correspond pas à ce
qui s’est produit.
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
On dit également qu’il existe des moments pendant lesquels un
nuage se mettait au-dessus de sa tête pour lui donner de l’ombre
quand il marchait. Cela c’est ce qu’on appelle «Irhass». Avant d’envoyer les prophètes, notre Seigneur (TWT) leur montre qu’ils sont
des privilégiés auprès de Lui, Il a de la considération pour eux et qu’Il
va leur chargés d’une mission ; ils sont donc différents des autres
hommes. De ce fait, les hommes qui verront cela se diront que ceuxlà sont des hommes particuliers et si demain ils font certaines déclarations, les hommes diront : «ha ! cela est possible car..... ceci....
cela....» On appelle cela «Irhass».
Mais en dehors de cela, il faisait des miracles.
B.D : unhun ! Il en faisait ?
SSM : Oui. Parce que.... l’eau qui coulait de ses doigts est confirmée
par l’histoire et il existe des témoins oculaires. Et ceux, qui nient une
chose qui s’est produite il y a mille ans.... cela n’a aucune signification. On n’y comprend rien, ce n’est pas une science, ce n’est pas une
sagesse.
B.D : Lui, comment l’eau s’écoulait-elle de ses doigts ?
SSM : On avait très soif...
B.D : Oui
SSM : mais il avait de la pudeur (soutoura) pour toute chose. Par
exemple : il touche à une petite quantité de nourriture et des groupes
d’hommes viennent par la suite pour manger sans que la quantité
ne diminue. De même, il peut tenir une gourde entre ses mains et
un nombre considérable de personnes que dix gourdes de la même
quantité ne pourraient pas suffire, viennent se désaltérer et il restera beaucoup d’eau dans la gourde...
B.D : unhun ! Oui ! Est-ce que les hommes voyaient le nuage qui lui
donnait de l’ombre lorsqu’il marchait ?
SSM : Ce phénomène de nuage qui se mettait au dessus de sa tête
pour lui procurer de l’ombre, je vous ai dit que c’est le «irhass» avant
qu’il ne soit envoyé. Cela ne se produisait pas tout le temps. Comme
je vous l’ai dit, «Irhass» c’est pour attirer l’attention des autres sur
cet homme-ci, ce qu’il peut devenir, ils sauront qu’il peut devenir un
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grand homme. C’est cela sa signification. Mais celui qui l’accompagnait, l’«agir » qui... il n’avait pas encore épousé Seydatouna Khadija(R.A.). Elle avait loué ses services pour qu’il l’accompagne à Sham*
pour vendre des marchandises. En cours de route, cet «agir» l’avait
bien remarqué. De même les bornés se demandent pourquoi lors de
son hégire de la Mecque vers Médine, arrivé aux alentours de Médine, assis à côté de Aboubacar (R.A.), et que les juifs les avaient
aperçus les premiers et que les habitants de la ville accoururent et
trouvèrent deux personnes qui avaient presque le même âge et ne
pouvaient pas les distinguer, Aboubacar (R.A.) se leva pour donner
de l’ombre au Prophète (P.S.L.) en étalant sa couverture au-dessus de
sa tête, ils se demandent où se trouvait donc le nuage qui lui donnait
de l’ombre ? Ils ne savent pas que cela n’est pas pour tout le temps ;
c’était pour cette époque uniquement.
B.D : unhun ! unhun !
SSM : Ils ne savent pas faire la différence et c’est pourquoi ils font
beaucoup d’erreurs.
B.D : Les musulmans avaient de la considération pour lui. Comment
étaient les non musulmans à son égard ? Avaient-ils de la considération pour lui ?
SSM : Ils avaient de la considération et du respect pour lui. Ils ignoraient ce qu’il avait apporté et avaient honte de laisser tomber l’héritage que leur avaient laissé leurs grands parents pour adopter ce
que Mouhammad (P.S.L.) avait apporté. Parce que, je vous l’avais dit,
tant qu’il n’avait pas critiqué leurs dieux, ils avaient de l’estime pour
lui, à l’exception de certains tel que Abou Lahab. Abou Lahab était
son oncle paternel mais il n’essayait même pas de masquer la haine
qu’il avait pour le Prophète (P.S.L.). Il faisait le tour des assemblées
pour prêcher, leur faire connaître l’Islam. Il le suivait aux marchés,
quand il finissait de parler à un groupe, Abou Lahab arrivait à sa
suite pour leur dire : «Méfiez-vous de celui-là. N’écoutez-pas ce qu’il
vous dit. Quiconque suit ce qu’il ordonne sera maudit. C’est un..., il ne
dit pas la vérité....etc...etc» et tant de mauvaises choses sur son dos.
Vous savez que deux de ses fils avaient pris femme chez le Prophète
(P.S.L.), il leur demanda de les répudier. Sa femme, Oumou Jamil, ....
* actuel Syrie
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
c’est à cause d’elle que le verset «Tabat yadaa» est descendu. La haine
qu’elle avait pour le Prophète (P.S.L.) est indescriptible. Elle mettait
des épines sur son chemin. Un jour, elle jura, elle était une poétesse
d’ailleurs, elle avait pris un caillou jura de le frapper sur la bouche du
Prophète (P.S.L.). Ce dernier était assis à côté de Aboubacar (R.A.),
ne pouvant pas le voir, elle demanda à Aboubacar (R.A.) : «Où est ton
gars ?», celui-ci ne lui répond pas. Elle rebrousse chemin et dit «si je
l’avais trouvé, je lui mettrai ça sur la bouche pour lui arracher toutes
les dents». Elle commença ensuite à chanter pour l’insulter. Elle ne
l’appelait pas Mouhammad, elle disait Muzammam ; Mouhammad
veut dire l’heureux et muzammam le malheureux.
B.D : Muzammam ha ! ha ! ha !
SSM : Celui-là....
B.D : Donc les non-croyants avaient de la considération pour Seydina Mouhammad (P.S.L.) ?
SSM : Oui, à cause de sa grandeur. Vous savez que toute chose a
un commencement, progresse, se développe, atteint un apogé... vous
savez que ceux qui étaient avec lui, qui le croyaient, se trouvaient à
la Mecque uniquement. Les faibles, les étrangers et les gens de cette
sorte étaient les premiers à avoir la foi. Il en est ainsi pour chaque
prophète. Car pour les nantis, c’est la richesse et l’amour de ce bas
monde qui les empêchent de suivre un autre ou alors, ils ne le feront que quand la vérité deviendra évidente et qu’ils n’y pourront
plus rien. Mais, les habitants de Médine finirent par reconnaître la
Prophétie (nubuwa) et l’acceptèrent et, cela se répandit. Les juifs lui
causaient d’énormes problèmes. Il y avait également des hypocrites
à Médine. Des hypocrites qui voulaient gâcher la religion. Ils complotèrent avec les juifs et leur faisaient connaître tous les secrets qu’ils
découvraient chez les musulmans. Ils cherchaient à affaiblir la religion à tout moment et à tout point de vue. C’est cela qu’ils recherchaient à tout moment. Mais puisqu’ils n’avaient pas l’aide de Dieu, ils
se découvraient honteusement au fur et à mesure jusqu’au moment
où on sortit les juifs....c’est très long et le temps limité, mais disons
simplement que lorsque les uns furent chassés et les autres ayant
abdiqué, les hypocrites existaient toujours mais ils n’avaient plus la
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force. Mais la mission ne s’arrête pas là, vous savez que le Prophète
(P.S.L.) avait appelé tous les rois du monde à se convertir à l’Islam.
Aprés son rappel à DiEU, Aboubacar (R.A.) prit la relève. Il a fait des
guerres. Vous savez que toutes les batailles de l’Islam sont des combats d’auto-défense.
B.D : Comme la bataille de Badr.
SSM : Oui.
B.D : qui.....
SSM : Seydina Aboubacar (R.A.) n’a pas vécu longtemps après le
Prophète (P.S.L.). Seydina Oumar (R.A.) qui l’a remplacé a beaucoup
duré sur le khilâfa. Ce qui a le plus étonné les étrangers, les plus intelligents, c’est ce Sahara désertique qui n’a rien, qui n’est proche
d’aucun centre culturel, commercial ou de civilisation complètement fermé sur lui-même, coupé du reste du monde, habité par un
peuple «sauvage» qui menait une vie très rudimentaire.... comment
quelqu’un est-il parvenu à y former des généraux plus forts que n’importe qui sur le plan de la guerre, qui ont connu une réussite que
personne n’a jamais pu obtenir..... Cela, les occidentaux ne peuvent
toujours pas se l’expliquer. Cela les étonne encore aujourd’hui.
B.D: Donc lui, a pu former des hommes comme font les guides aujourd’hui avec leurs «Mouqaddam» ? A-t-il fait cela ?
SSM: Exactement ! Sur tous les plans. Comme je vous l’avais dit,
notre Seigneur (TWT) l’a préparé sur tous les plans de telle sorte
qu’il était parfait à tout point de vue. Khalid Ibn Walid...
B.D. : Khalid Ibn Walid ?
SSM : On n’a jamais vu quelqu’un d’aussi fort en matière d’élaboration de plans de guerre. Même Napoléon n’est pas comme lui. Oumar
Ibnoul Ass de même, Saad Ibn Abi waqass....
B.D. : En matière de guerre ?
S.S.M : En matière de guerre, plans de guerre, conquête etc... L’empire que l’Islam avait mis en place n’est comparable qu’à celui des
mongoles et ceux-ci l’ont conquis après l’Islam et il n’y a presque plus
de trace de cet empire, c’est fini.... tandis que la grandeur de Mouhammad (P.S.L.) se montre par le fait que son empire s’étend de la
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
frontière de l’Inde jusqu’en Europe et en Afrique. Et jusqu’à présent...
peut-être les espagnoles ne sont plus des musulmans mais les traces
de l’Islam y sont demeurées, les vestiges des musulmans sont toujours là-bas. C’est un empire qui ne cesse de se développer. Il a réussi à unir des peuples et des Nations qui n’avaient rien de commun.
Des peuples et des Nations qui avaient des langues différentes et à
qui il a apporté la langue arabe comme langue de communication.
Il a trouvé des hommes qui n’avaient aucune culture car, les arabes
ne connaissaient pas l’écriture, ils ont appris l’écriture chez les persans. A l’époque de Mouhammad (P.S.L.), il n’y avait qu’une dizaine
d’arabes qui pouvaient écrire mais, c’est grâce à Mouhammad (P.S.L.)
que tous ces livres que vous voyez et tous les livres des autres bibliothèques du monde ont été édités.
De même, si nous considérons les sciences, personne n’a contribué
autant que lui dans la progression du savoir (xam-xam). Ce sont eux
qui ont traduit la science des grecs. C’est au moment où les arabes
avaient conquis l’Espagne, le Portugal.... que les européens l’ont
prise. C’est Averose, Ahmadoul KINDI, Avicen, Ghazali...etc... qui l’ont
créée. C’est Ibn Khaldoun qui a créé la sociologie. Ce sont les musulmans formés par Mouhammad (P.S.L.) qui ont apporté les sciences
dans le monde, les autres les ont développées. L’astrologie, les grecs
la connaissaient mais les européens n’y connaissaient rien. C’est
grâce aux arabes qu’ils y ont eu quelques notions et sont parvenus
à la développer et y sont devenus très forts de nos jours. C’est Maamoun qui avait construit «Daaroul Hikma» : «la maison du savoir».
C’est là-bas qu’ils ont traduit toute la science des autres pays et l’ont
développée. A l’époque de Rachid, lorsqu’il avait envoyé une montre
à Charlemagne, les blancs ont pris la fuite quand il l’ont vue. Il la
prenait pour de la magie ou pour une bombe qui va exploser sur eux,
pour les conquérir ..... tellement il était en avance sur eux. Les boussoles : ce sont, peut-être les chinois qui les ont inventées mais ce sont
les arabes qui les ont améliorées.
BD : On dit que le CORAN est le premier livre de cette nature.
S.S.M : Oui.
B.D. : En langue arabe ?
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SSM : Parce que les arabes ont connu 4 prophètes parmi eux
mais ceux-là n’ont pas laissé de livres. Le CORAN est le livre le plus
énigmatique au monde.... on peut dire un livre authentique qui est
comme il était au moment où on l’écrivait il y a 1400 ans. Il n’y a que
le CORAN qui est comme ça. Il n’y a pas un autre livre sur terre à
part lui qui est comme ça. Les auditions.. les chansons de geste.... les
écrits d’Oman... etc... ont beaucoup changé. Quant au CORAN on ne
peut rien y apporter. Le CORAN est venu pour qu’on le récite, pour
l’entendre car les arabes ne connaissaient pas l’écriture (je vous l’ai
dit tantôt), ils avaient une tradition orale. C’est pourquoi lorsque le
CORAN est venu, il a comporté des expressions qui ont un effet sur
celui qui les comprend bien plus que ne le ferait la lecture elle-même.
Il existe parmi les anciens de ce pays quelques uns qui avaient deux
«waqaf» ; celui qu’ils lisaient eux-mêmes et celui qu’ils demandaient
à un autre de lire pour qu’ils l’écoutent. C’est pourquoi, lorsque Mouhammad (P.S.L.) récitait le CORAN, quiconque l’entendait se convertissait à l’Islam. Jean Jacques Rousseau a dit : «Nombreux sont ceux
qui renient Mouhammad (P.S.L.) et qui se convertiraient à l’Islam
s’ils l’avaient écouté dans sa récitation du CORAN».
B.D: Et Lamartine ?
SSM: Ce que Lamartine a dit «Tubaarkala» mêmes les musulmans
ne l’ont pas dit.
B.D : Ah oui ?
SSM : C’est comme si notre Seigneur a préparé la langue arabe pour
exprimer les sentiments religieux. Tu prends un texte religieux écrit
en arabe et le traduis, celui qui le lit dans la traduction ne sent pas la
même chose que celui qui lit le texte écrit en arabe. Je ne sais pas si
c’est notre Seigneur qui a préparé la langue arabe de la sorte parce
que Mouhammad (P.S.L.) et le CORAN s’exprimeront en Arabe ou
alors c’est la baraka du CORAN qui a procuré cela à la langue arabe.
Donc le CORAN, quand il descendait, cela s’est produit selon de nombreuses circonstances. Comme je vous l’avais dit...de façon orale....
des fois, notre Seigneur raconte au Prophète (P.S.L.) comme si ... tu
étais assis avec ton ami au bord du feu..... les toubabs* disent au bord
* toubabs signifit blancs en langue woloff
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
de l’âtre pour vous réchauffer. Vous causez intimement (tu à toi) et il
lui raconte l’histoire des prophètes antérieurs pour le rassurer, calmer son coeur et lui faire plaisir. D’autres fois, les versets viennent
pour le gronder, l’avertir, le menacer, lui promettre des châtiments
à venir pour ceux qui accomplissent de mauvaises choses, les négligents, les étourdis. D’autres fois encore, il parle des choses qui se
produiront «yawmal qiyâm» : le jour ultime. Des fois, la seule valeur
littéraire du texte devient étonnante. Je vous ai dit qu’au début de la
révélation, les versets étaient lourds pour le Prophète (P.S.L.) qui les
recevait, c’est pour cette raison que les versets révélés à la Mecque
sont très courts. C’est après qu’il a eu l’habitude et pouvait en recevoir sur le dos de sa chamelle sans que les autres ne s’en rendent
compte. Tu as vu par exemple un très long verset descendre sans
que personne ne s’en rende compte. Le verset qui traite l’affaire des
dettes dans la sourate Baqara (la vache) vers la fin, est très long.
D’ailleurs lorsqu’il partait de Médine pour la Mecque sur le dos de sa
chamelle Qaswaa, il a reçu presque la totalité de la sourate «Tawba»
en ce moment et personne ne s’en est rendu compte. C’est différent
de l’époque à laquelle, s’il se trouvait sur le dos de la chamelle, si des
versets descendaient, la chamelle se couchait car elle n’arrivait plus
à le supporter et risquait de se fracasser les pattes si elle ne se couchait pas rapidement. Donc le CORAN est une chose étonnante. Et
celui qui a le coeur le plus pur (propre), découvre à chaque nouvelle
lecture du CORAN, une chose qu’il n’avait jamais vue, et cela jusqu’à
sa mort, il en sera toujours ainsi.
B.D : On rapporte que Seydina Mouhammad (P.S.L.) avait une
grande capacité d’endurance.
SSM : Quant à sa patience (endurance), elle était au dessus de celle
de tous les hommes. Il endurait la faim ; il restait si longtemps sans
manger que l’on se demandait s’il était un fils d’Adam. On rapporte
qu’il restait de nombreux jours sans qu’un feu ne soit allumé chez lui
(pour cuisiner). Il ne se nourrissait pendant ces longs moments que
de dattes et d’eau. Il n’a jamais accepté de prendre deux boissons
différentes à la fois. Il considérait l’eau comme une boisson, le miel
comme une boisson, le lait également..., il ne les prenait jamais en
même temps.
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B.D : unhun ! unhun !
SSM : Il ne mélangeait jamais deux aliments différents : ce qu’on appelle «ndawal*» ou «reund», lui ne le prenait jamais en même temps
que le repas principal. Il ne s’est jamais rassasié dans sa vie.
B.D : unhun !
SSM : Quand il devait se coucher, il se mettait sur un objet très dur
ou étalait le pan de son manteau à même le sol. Un jour Seydatouna
Aïcha (R.A.) s’étant rendu compte du manque de confort qu’il y avait
sur sa couchette, avait plié le manteau pour le doubler à la couverture, à son arrivée, il se fâcha et le déplia. Il se couchait sur un objet
si dur qu’il laissait des traces sur son corps.
B.D : «Soubhanal Lah»
SSM : C’est de la même façon qu’il était endurant, qu’il avait de la retenue. C’est un homme à qui Dieu avait donné de la pondération. Un
jour, un juif est venu le trouver et lui dit : «Vous les enfants d’Abdoul
Mouttalib, vous ne payez jamais vos dettes» et l’étrangla. Seydina
Oumar (R.A.) sortit son arme et lui dit : «Donnes moi l’ordre de le
tuer». Le Prophète (P.S.L.) sourit. Il ne riait jamais que de cette façon
et lui dit : «Oumar, ce que nous attendons de toi (lui comme moi) ce
n’est pas cela». Oumar lui demande «Qu’attendez-vous de moi ?» Il
lui dit : «lui que tu lui montres la plus belle manière de réclamer le
paiement de ses dettes et quant à moi, de me montrer la meilleure
façon de payer mes dettes». Il se retourna ensuite vers le juif et lui
dit : «Mais toi, l’échéance de ta dette c’est demain ; tu t’es trompé».
Avez-vous vu ce calme ?
B.D : «Eskey !»
SSM : C’est de la même façon qu’il avait une perspicacité qui étonnait tout un chacun. «Soul’hul Houdaïbiya», le Prophète (P.S.L.) fit
un jour un rêve..... vous savez que lorsqu’ils avaient quitté la Mecque
pour venir à Médine, ils étaient si dépaysés («atumouranké»). Ils ne
connaissaient pas très bien la ville de Médine. L’espace, l’atmosphère
ne correspondaient pas à leur tempérament....etc... ils tombaient malade (paludisme) assez souvent. Salal-Lâhu anlayhi wa salama** fit le
* viande
** Serigne Sam fait içi référence au Prophète (P.S.L.)
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
rêve de se rendre à la Mecque et faire le tour de la Kaaba. Il en parla
aux sahabas qui pensèrent que cela devait se réaliser immédiatement. Salal-Lâhu anleyhi wa salam fit ses prépartifs. Ils passèrent par
des chemins détournés pour se rendre à la Mecque. Les mecquois
apprirent leur voyage, les arrêtèrent et déclarèrent : «Mouhammad
n’entrera jamais dans notre ville malgré nous». Ils envoyèrent des
médiateurs pour négocier .... pour abréger un peu... ils envoyèrent
Souhaylu Ibn Amr. Un pacte fut signé selon lequel :
1°) cette année Mouhammad (P.S.L.) n’entrera pas à la Mecque. (Au
moment de la rédaction du pacte Mouhammad (P.S.L.) lui dit d’écrire
: «Ceci est la convention entre Souhaylu Ibn Amru et Mouhammadou
Ibn Abdalah». Quand il dit «Bismil Lahir Rahmanir Rahim» (c’est Seydina Alioune (R.A.) qui écrivait), il lui dit, je ne connais pas la formule
«Rahmaanir Rahim, écris Bismi kalaa huma» et il écrivit cela. Il lui dit
«écris ceci est le pacte signé entre Mouhamadour Rassoul Laahi et...»
il le coupa et lui dit : «Si j’avais accepté que tu es l’envoyé de Dieu, je ne
te ferai pas la guerre ; écris ton nom et celui de ton père : Mouhammad
Ibn Adal Lahi»)
2°) l’année prochaine, quand vous reviendrez, vous n’amènerez avec
vous qu’une arme dans son étui ; nous sortirons alors de la Mecque
pendant 3 jours et vous laisserons seuls,
3°) si un des nôtres venait se convertir à l’Islam, vous le renvoyerez,
vous n’accepterez pas sa conversion alors que nous, nous garderons
les vôtres qui viendraient chez nous.....
Voilà grosso-modo les termes vraiment étonnants de ce pacte. Mais
ce qui était le plus inacceptable pour eux... «vous n’entrerez pas à la
Mecque cette année». Ils étaient tous bouleversés, étonnés. Cela leur
déplut beaucoup. Oumar vint trouver Aboubacar (R.A.) et lui dit :
«Ne sommes-nous pas dans la voix juste ?» Il lui répondit :
«Si» Il lui dit :
«Ne sont-ils pas dans l’erreur ?» il lui dit
«Si» Il lui demande :
«pourquoi donc, se mettent-ils au dessus de nous dans ce pacte ?»
Aboubacar (R.A.) lui dit «Je témoigne que celui-là est l’envoyé de
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Dieu». Il lui dit «Moi aussi je témoigne cela». Non satisfait, il alla trouver le Prophète (P.S.L.) et lui dit : «Ne sommes-nous pas dans la voix
juste ?» Il lui dit «Oh que si !» Il lui demande : «N’est-ce pas que ce
sont eux qui sont dans le néant ?» Il lui répondit : «en effet» Oumar
lui dit : «pourquoi acceptons-nous de signer un pacte qui les favorise
eux et...» Le Prophète (P.S.L.) lui dit : «Oumar, si Dieu et son Prophète
prennent une décision tu n’as pas le droit de t’y opposer».
Seydina Oumar (R.A.) eut si peur que tous ses membres se mirent à
trembler. Il transpirait abondamment. Il raconte par la suite que depuis cette date, il ne cesse de se repentir et de multiplier ses prières,
ses actes d’adoration pour obtenir le pardon de notre Seigneur.
Ils s’arrêtèrent. Tous les musulmans perdirent la raison. Le Prophète (P.S.L.) leur dit : «Immolez vos «haddiyu». Ils firent comme s’il
n’avait rien dit. Il le répéta et n’obtint aucune réaction. Il immola le
sien et les autres se précipitèrent pour en faire autant. A leur retour,
fut révélé la sourate : «Innaa fatakhnaa lacka fat’han mubînan
li yakh firal-lakal-Laahu maa taqaddama min zanbika wamaa
ta’akhara...» pour montrer qu’ils venaient de faire une conquête
très importante. Les sahabas s’interrogèrent sur la conquête et se
dirent : «Nous voulions entrer à la Mecque et cela nous a été interdit
; où se situe donc la conquête dont parle le verset».
B.D : Donc ils ne sont pas entrés à la Mecque pour fêter la Tabaski* ?
SSM : Ce n’était même pas la Tabaski. Il s’agissait du petit pélerinage («umra») uniquement.
B.D : Ah ! bon ! c’était le petit pélerinage.
SSM : En effet, ce n’était que cela... voyez-vous ? Maintenant, ou
se situe la conquête ? Ils ne savaient pas qu’il y avait dans le pacte
une close qui disait que pendant 10 ans ils ne leur feraient pas la
guerre. Ils ne savaient pas que pendant ces 10 ans, puisque ce sont
les mecquois qui rassemblaient les tribus pour attaquer Mouhammad (P.S.L.), cela ne se produira plus. Ils auront donc la possibilité de
répandre la religion vers d’autres régions pendant ces 10 ans.
B.D : Parce que pour eux... ils avaient échoué alors que le verset dit
: «inaa...» cela les a étonnés.
* Aïd el kébir, en langue wolof on dit tabaski
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : Voilà ! Pourquoi cela ?
B.D : Ou est la victoire ?
SSM : Ils ne savaient pas que la victoire se trouvait là.
B.D : «Eskey !»
SSM : 2°) maintenant qu’ils ont la possibilité de se diriger ailleurs
tout en sachant qu’ils ne seront pas attaqués par les mecquois....
c’était cela la plus grande victoire.
Ils lui demandèrent : «pourquoi devons nous renvoyer ceux qui
viendront se convertir à l’Islam ? Pourquoi devrons-nous accepter
cela ?» Il répondit : «s’ils sont sincères, si nous les renvoyons, Dieu
prendra soin d’eux. Quant à ceux qui nous ont quittés, ce sont ceux
qui n’ont jamais eu la foi ; ils ne croient pas en Dieu. Au lieu de rester
parmi nous et faire échouer nos plans, ils feraient mieux de partir et
nous laisser en paix».
B.D : Absolument !
SSM : Le verset devint donc très clair pour eux maintenant. Voilà la
perspicacité dont je vous parlais tout à l’heure.... Il voit loin, très loin.
B.D : Si si car, plus tard, ils verront que c’est une victoire effectivement.
SSM : C’est ça !!! Presque toute sa vie était comme ça. S’il faisait
une chose qui les étonnait, s’ils lui demandèrent des explications, ils
verront après....
B.D : Parce que quand les gens venaient se cacher derrière lui et il
les renvoyait chez les mécréants, c’était quand même douloureux.
SSM : En effet, c’était douloureux... car, sur le champ, le nommé Abu
Bachir, le fils de celui-là qui signait le pacte avec le Prophète (P.S.L.)
s’est présenté avec ses menottes, avec sur le corps les traces des
coups qu’il avait reçus, avec ses blessures. Le Prophète (P.S.L.) lui
dit : «Nous avons fini de signer le pacte avec les gars, il faut nécessairement que tu retournes.» Il dit à l’endroit des musulmans : «Oh
, musulmans, vous me regardez repartir comme ça entre les mains
des mécréants, dans cet état, qui vont continuer à me torturer, à me
battre..... et je suis un musulman». Ils lui répondirent : «Vas- y, Dieu
ne te laissera pas tomber.» Comme il l’avait dit, c’est le temps qui est
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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
très court mais... aussi bien lui que les autres ont tellement posé de
problèmes aux mecquois que ces derniers n’avaient plus qu’un seul
souhait : se débarrasser d’eux.
Seydina Oumar (R.A.) est passé par là. C’est d’ailleurs par cette occasion qu’il s’est converti. Il était parti pour le tuer. Omay Ibn Wahbu, était allé à Médine, Seydina Oumar (R.A.) était très perspicace,
dès qu’il l’a vu, il s’est écrié : «Ha ! voilà Oumay Ibn Wahbu, le grand
bandit ; il n’est venu que pour faire un malheur». Il dit : «je suis venu
rendre visite au Prophète (P.S.L.).» Seydina Oumar (R.A.) demanda
à un sahaba de l’accompagner et d’être vigilant car c’est un bandit.
Non confiant, il le devança auprès du Prophète (P.S.L.) et lui dit : Oumay Ibn Wahbu arrive, c’est un grand bandit. Il n’est venu que pour
faire un malheur». On lui demande «pourquoi es-tu venu ? Quel est
l’objet de ta visite ?» Il répondit : «Je suis venu parce que j’ai une fille
parmi les prisonniers de guerre capturés à l’issue de la bataille de
Badr, je voudrais que vous m’indiquiez le montant que je pourrais
verser pour recouvrer sa liberté». Le Prophète (P.S.L.) lui répondit
: «Non ! ce n’est pas vrai cela n’est pas l’objet de ta visite, tu mens.
Vous vous êtes réunis dans la cour de la Kaaba avec telle autre personne et vous vous êtes souvenus de ceux qui ont été tués à Badr. Tu
as dit qu’il valait mieux mourir que de rester en vie ; si ce n’était pas
à cause de mes enfants qui risquent de devenir très malheureux, si
je venais à mourir, j’irai assassiner Mouhammad, mais je sais que
si je le tue, je serai tué mais quand-même cela voudra la peine pour
moi. Celui-là te répondit «vas-y, je les réunirai avec ma famille, ils ne
connaîtront ni la faim ni la soif, je ferai pour eux ce que je ferai pour
mes enfants et tu lui a dis donc je m’en vais le tuer..... et tu dis quoi ? Il
ouvrit la bouche, garda le silence pendant un moment et dit : «Je suis
maintenant convaincu que tu es l’envoyé de Dieu car, il n’y avait pas
le moindre témoin lors de cet entretien et je suis le premier à partir
de l’endroit où nous tenions la réunion pour venir directement ici. Il
se convertit aussitôt à l’Islam.
Douhsoûr ! le Prophète (P.S.L.) revenait d’une bataille et ses habits
étaient trempés. Il se déshabilla, accrocha ses habits sur une pierre
pour les sécher et se coucha à l’ombre d’un arbre. Douhsour arriva lentement, prit l’arme du Prophète (P.S.L.) et lui dit : «Mouhamwww.serignesam.com
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
mad qui peut te sauver aujourd’hui ? Qui peut t’épargner le coup de
coupe-coupe ?» Il lui répondit : «Dieu»
B.D : Ah oui !
SSM : calmement ! comme si rien ne s’était produit. Une sorte de
frayeur s’empara de Douhsoûr qui se mit à trembler de tout son
corps, le coupe-coupe tomba, le Prophète (P.S.L.) s’en saisit et lui
dit «et toi... qui peut te sauver ?» Il lui dit «personne». Le Prophète
(P.S.L.) lui dit : «Je te pardonne pour la seule face de Dieu. Vas-t’en
mais passes par là sinon les sahaba te tueront s’ils te verront. Celui-ci se convertit immédiatement à l’Islam.
La nuit qu’il quittait la Mecque pour se rendre à Médine (Hégire) ils
voulaient le tuer. Ils avaient dit que si une seule personne se chargeait de le tuer, elle sera tuée à son tour par la tribu Banou Hachim
pour se venger alors que si on prend un représentant de chaque tribu, s’ils l’attaquent à la fois, on ne pourra pas dire que c’est tel qui
l’a tué. Banou Hachim ne pourra pas déclarer la guerre à toutes les
tribus en même temps. Il sera obligé de demander des dommages et
intérêts.
B.D : C’est quand il partait en compagnie de Aboubacar (R.A.) vers
Médine ?
SSM : Oui.
B.D : et avait laissé Alioune dans la chambre ?
SSM : Voilà ! C’était en ce moment ! Ils ont essayé de l’assassiner à
plusieurs reprises. La juive qui avait empoisonné la viande ... vous
savez que le Prophète (P.S.L.) a vécu longtemps après cela mais...
pourqu’il soit un martyr... car vous savez que cela est un grade très
élevé «Yawmal qiyâm» et Dieu ne veut pas le priver du moindre grade
(tout se trouve en son sein) mais pour qu’il soit un martyr, il atendu
de remplir sa mission... il le fit connaître à «Hajjatul wadâa» quand il
déclarait «je ne sais pas si je vous reverrai à part aujourd’hui ou non
? C’est pour cette raison qu’on l’appelle le pélerinage d’adieu.
En ce moment, il a fait un sermon qui montrait qu’il avait accompli
toute la mission que notre Seigneur lui avait assignée. «Vous ne vous
égarerez jamais si vous suivez ceci». Il avait fait ses adieux, en un
mot, et pourtant il n’était pas encore malade.
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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
B.D : Donc, ses enseignements avaient une grande importance ?
SSM : Oui, ses enseignements étaient extraordinaire.
B.D : Il ne se reposait jamais ?
SSM : Il n’a jamais connu de repos. Il était un personnage très fatigué. Qui n’est pas prophète n’est pas en mesure de supporter ces
peines-là. Il cumulait plusieurs fonctions :
- il était «nabi» : quelqu’un qui ne se séparait jamais de son Seigneur un seul instant. Aucune créature ne peut supporter la façon
avec laquelle il sentait Dieu et aucune de ses actions, ou actes d’adoration ne l’empêchait jamais de faire un autre acte.
- il était l’Imam qui dirigeait la prière à la Mosquée à tout moment,
à jamais, chaque instant.
- c’était un professeur qui donnait des cours à tout moment, il ne
s’asseyait ni ne se reposait jamais.
- c’était le «qâdi» (juge) qui assurait tous les procès, à tout moment ; c’est lui qui traitait tous les litiges.
- c’était également lui qui dirigeait toutes les prières funèbres,
pour tous les morts.
- c’était un conférencier qui préchait à tout moment, n’importe où,
où il se trouvait. Il avait dit aux sahaba «si vous pouviez vous maintenir dans l’état dans lequel vous vous trouvez quand vous m’écoutez précher, vous parviendrez à saluer les anges et à échanger des
propos avec eux ; ils seront pour vous comme des humains et vous
parleraient» ; et cela, certains sahaba y étaient parvenus.
B.D : «Eskey !!»
SSM : - En plus de cela, il était un général de guerre.... il a élaboré
des plans que Napoléon, 1000 ans après, quand il les a appliqués,
croyait que c’est lui qui les avait inventés alors que c’est Mouhammad (P.S.L.) qui les avait inventés il ya plus de 1000 ans. Et pourtant,
il n’a jamais fréquenté une école de guerre, il n’a jamais fait d’entraînement, il n’a jamais fréquenté un champ de tire.... rien.....
- il était également «un mufti», un savant qui éclairait les gens,
qui départageait tous ceux qui discutaient sur un quelconque «mas
a la».
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
- il était en plus un chef de famille au même titre que tous les
autres, qui faisait face à l’ensemble de ses obligations familiales.
- il jeûnait plusieurs jours d’affilée, sans interrompre (couper)
son jeûne... il jeûnait beaucoup, des fois on se demandait même, s’il
allait arrêter de jeûner.
- il se tenait debout la nuit pour prier jusqu’à en avoir les pieds
enflés.
- Quelqu’un qui ne dormait ni la nuit, ni le jour, qui ne se reposait
jamais, qui endurait en plus la faim et la soif, la fatigue, le chagrin et...
d’énormes problèmes à n’en plus finir....
- il avait la charge de tout l’univers...responsable de tous les
musulmans, la cible de tous les mécréants qui cherchaient tous,
à tout moment, à le liquider et à démolir son oeuvre et lui n’acceptait
jamais de repos parce qu’il voulait remplir pleinement la mission que
Dieu lui avait confiée.
- il a enduré, auprès des créatures, des souffrances que les
montagnes les plus grandes ne pourraient supporter... cela est
extraordinaire et malgré tout, l’expression de son visage ne changeait jamais à cause de ce qu’on lui faisait.
- il ne se fâchait jamais pour des raisons personnelles. A chaque
fois qu’il se fâchait, c’était pour la face de Dieu mais non pour sa
propre personne. Il disait : «le brave n’est pas le cavalier qui défend
son honneur le jour de l’affrontement quand la bataille bat son
plein, mais c’est celui qui sait se retenir quand il se fâche», il n’y a
que lui qui est comme ça. Ceux qui l’ont imité, sont allés très loin sur
ce chemin mais nul ne peut atteindre le niveau auquel il se trouvait.
- il préchait sur les adversités du jour ultime («yawmal qiyâm»)
(je pense que ce sera très long... le temps ne nous le permettra pas),
il disait à tout moment que l’homme s’il entre dans la tombe... c’est
Abdoullàhi Ibn Mas’houd qui, le premier, lui a demandé «quelle est la
première épreuve de la tombe ?» Il lui répondit : «Tu m’as demandé
une chose que personne ne m’a jamais demandée. Avant la venue des
anges chargés d’interroger le mort, c’est un ange qui s’appelle Rûhmane qui vient en premier lieu. C’est Rûhman qui dit au mort : écris
tout ce que tu as fait depuis ta naissance jusqu’à ta mort. Il répond :
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de Serigne Saam MBAYE
je n’ai pas d’encre». Il lui dit : tes salives te serviront d’encre. Il lui dit
: je n’ai pas de plume. Il lui répond : ton indexe te servira de plume. Il
lui dit : je n’ai pas de papier. Il lui dit : ton linceul... Il commence alors
à écrire. S’il finit de tout écrire, il le plit et le lui accroche au niveau
de la poitrine. Il sera ressuscité avec, le jour ultime (Yawmal qiyâm).
Cela est différent des actes que chaque homme a réalisés et qui sont
notés dans un livre qu’il porte autour de son cou. «Wa kullu insaanin alzam naahu taa i ru huu fii cunukhuhi wa nukhriju lahuu
yawmal qiyâmati kitaaban yalkhaa hu mansouran» (S.17-V.13)
personne ne peut expliquer la souffrance à l’intérieur de la tombe.
L’âme est à «Barzaq*», la tombe est ici, il existe entre elles un mécanisme comparable aux fils électriques de sorte que si on plonge
l’âme dans des «canaris de feu» elle ressent la chaleur au niveau
de la tombe, même si cette dernière a fini de s’aplanir . Tout ce que
l’homme fait, parmi les recommandations de notre Seigneur, s’il ne
le fait pas convenablement (exemple la prière), cela sera comme de
vieux habits sales, déchirés.... l’acte s’envole et dit : «Seigneur, celui-là
m’a négligé, faites autant avec lui. Celui-là m’a déshonoré, déshonorez-le. Il m’a manqué de considération, faites en autant avec lui.....»
Nul ne pouvait supporter de l’entendre précher ces choses-là. C’est
pourquoi, personne ne peut égaler les sahaba sur le plan de la bonté.
Personne ne peut craindre Dieu autant qu’ils le craignaient. On dit
d’ailleurs que chacun des 4 sahaba (Aboubacar, Oumar, Ousmane et
Alioune -(R.A.)) avait 40 fois le grade de «khutbul qawsu» que les
soufis appellent le Chef de l’univers en plus d’autres grades que les
hommes ne connaissent pas. Ils ont plusieurs avantages sur nous. Je
ne mentionne pas le fait de s’accompagner avec le Prophète (P.S.L.),
la fatigue...le fait d’échanger tout contre Dieu... mais, ils entendaient
des choses que nous n’entendrons jamais car, on n’a pas écrit tous
les évènements qui se produisaient et auxquels ils assistaient. On ne
peut pas écrire tout cela car, on n’a commencé à rédiger les hadiths
du Prophète (P.S.L.) 120 ans après sa mort ; ce qui veut dire qu’on
a dû en perdre beaucop. De nombreuses circonstances leur apprenaient beaucoup de choses que nous ignorons car nous n’avons pas
vécu ces circonstances pour les connaître. De plus Dieu les avait
* l’au delà
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
éveillés d’une façon telle que le Prophète (P.S.L.) disait «As sahabi
kem....» Mes compagnons sont comme les étoiles qui servent de repères aux voyageurs de nuit égarés. Chacun d’eux est un modèle.
B.D : Cela montre qu’il avait lui, Seydina Mouhammad (P.S.L.), laissé
un enseignement extraordinnaire vraiment.
SSM : Oui... Il était très modeste, il se rabaissait toujours car, il avait
à tout moment la grandeur de notre Seigneur en permanence présente dans son coeur de sorte qu’il ne voyait rien qui le concernait
personnellement. Malgré la place que lui a réservée notre Seigneur,
qu’il connaissait très bien, il n’a jamais accepté de se mettre au dessus de quelqu’un. Il disait «laa tu fadnii alaa Younouss Ibn Mataa
(Jonas fils de Mathieu)», il était prophète, alors qu’il s’exprimait ainsi par ce qu’on appelle «at-tawriya» ; c’est-à-dire que les gens auront
une façon de comprendre ce qu’il disait alors que le vrai sens c’est ce
qu’il sous-entend. ... Ne me mettez pas au dessus de Younouss alors
qu’il est meilleur que Younouss... cela est sans conteste.
B.D : N’est-ce pas lui qui avait dit «Laa il Laaha ilaa anta subhan
naka inni kuntu minna zaalimina» ?
SSM : Oui, oui. Il voulait montrer que Younouss, lorsqu’il se trouvait
dans le ventre du requin au fond de l’océan et disait : «Laa il Laaha
ilaa anta subhânaka inni kuntu minna zaalimina» ... lui Mouhammad (P.S.L.) n’était pas plus proche de Dieu que Younouss lors de son
«Mihrâj» et se trouvait à Hadratul quts où on lui a donné les cinq
prières. Là où nulle autre créature à part lui n’a jamais atteint... Il a
dit que cet endroit n’est pas plus proche de Dieu que ne l’est l’endroit
où se trouvait Younouss. Il a voulu montrer que notre Seigneur n’a
pas de place ; on ne peut pas dire qu’Il est ici ou là. Il est omniprésent.
Il y ajouta sa propre modestie et dit «ne me mettez pas au- dessus de
Jonas» c’est-à-dire : si je suis allé là-bas c’est la seule volonté de Dieu
et son désir mais, il pouvait avoir le même grade et se trouver à un
lieu aussi profond que celui où se trouvait Jonas.
B.D : Eskey ! Eskey !
SSM : Il a voulu montrer que les deux sont l’oeuvre de Dieu. Une
femme perdit son enfant alors qu’il était encore tout petit et dit «Ah
! je ne vais pas pleurer. C’est un «walakh jaanu ajana» (larve du Pa- 37 -
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Les grandes conférences islamiques
de Serigne Saam MBAYE
radis). Il lui dit : «Qui vous a dit cela ? Moi, je suis un Prophète envoyé par notre Seigneur auprès des hommes mais, je ne sais pas où
il m’aménera demain».
B.D : «Eskey !»
SSM : Il voulait seulement que les hommes laissent tout avec Dieu,
sans rien jurer, à plus forte raison une chose qui ne s’est pas encore
produite, à venir. Personne n’est entré dans la tombe de son semblable pour connaître ce qui s’y passe. Ce qu’il a dit «Je ne sais pas
où Il m’aménera demain» a un sens (mahanâ) très élevé. Exemple : Je
ne sais pas s’il m’aménera à un lieu plus haut que le Paradis dont on
parle. On dit que ceux qui seront au Paradis verront notre Seigneur...
peut-être bien qu’il m’aménera à un endroit où je Le verrai en permanence car, Avec «Al maqâmal Mahmoûd» que lui a octroyé notre
Seigneur, s’il dit «je ne sais pas où il me conduira» cela peut signifier
: je ne sais pas où il m’aménera dans la distinction.... mais, il a voulu
montré aux hommes que nul ne connaît sa destination à l’avance. Nul
ne sait où Dieu l’aménera. De même, un jour quelqu’un lui dit «Yaa
khayral khakhil Lahi» : toi le meilleur de toutes les créatures... Il lui
dit «Celui-là c’est Ibrahima !». Il a accepté de céder cette place à Ibrahima (A.S.). Il disait également : «Ne dites pas que je suis meilleur
que Moussa (A.S.) car, au 2ème souffle dans la trompe, ma tombe
s’ouvrira, je me léverai pour me tenir debout, je verrai Moussa (A.S.)
accoudé au rebord du Trône ; je ne sais pas s’il a été ressuscité le
premier ou alors si c’est le fruit de son évanouissement au Mont Sinaï
quand il demandait à voir notre Seigneur. Mais malgré tout, le jour
où les sahaba ont voulu avoir quelque chose de sûre.... quand on lui
demande sérieusement, il répond clairement... on lui dit : «C’est toi
le meilleur ou c’est Ibrahima qui est le meilleur ?» Il eut honte de répondre et garda le silence jusqu’au soir avant de dire : «Anaa awalu
shafii wa awalul mushafii» : «je suis le premier intercesseur, celui
qui recevra le premier l’ordre d’intercéder. Ce shifaa atul kubra
m’est destiné. Depuis Adama, tous les prophètes envoyés seront
sous mon drapeau «yawmal qiyâm». Je suis le Maître (sangu) de
tous les fils d’Adam le jour ultime mais, je ne m’en vante pas.
B.D : Al Hamdou lil Laahi. Eskey !
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
SSM : C’est à lui qu’on a décerné le «maqqâma Makhmoud», le Paradis est prohibé pour n’importe qu’elle créature tant que Mouhammad (P.S.L.) n’y est pas encore entré.
B.D : «Eskey ! Eskey !»
SSM : C’est un homme que notre Seigneur (TWT) «Alaahu laa yas
..hii minal hakhi ... walaa kin...»... Il l’aime, Il a de la considération
pour lui, Il a honte de lui, Il l’a élevé, Il l’a instruit au point qu’il est
au-dessus de tous. On dit que Salal Laahu anlay hi wa salama a rapporté que lors de son «ragnaan»*, il est allé jusqu’au niveau d’une
sorte d’arbre, ils se reposaient seydina Djibril et lui, ils y virent deux
espèces de cages. Seydina Djibril s’assit sur l’une et lui sur l’autre,
«Ar rafraful ahlaa» s’envola vers eux et seydina Dibril s’évanouit.
Lui, ne bougea même pas. En ce moment, a-t-il ajouté, je savais que
Djibril avait plus de connaissances que moi car, il reconnaissait ce
qui venait vers nous et moi non.
B.D : «Eskey ! Eskey !»
SSM : Pourquoi ? «Salala Laahou anlayhi wa salama» a eu trois natures différentes pendant cette nuit du «ragnaan».
- Tant qu’il était sur la terre, s’il voyait une chose qu’il ne connaissait pas, c’est à Djibril qu’il le demandait. Cela juqu’au niveau du 3ème
ciel.
- Après le 3ème ciel, il connaissait au même titre que Djibril tout ce
qu’il voyait.
- Jusqu’au niveau où il connaissait mieux que Djibril ce qu’il voyait...
jusqu’au point où ce dernier ne pouvait plus continuer parce que menacé d’être abîmé par les lumières. Mouhammad (P.S.L.) continua
jusqu’au niveau où nulle autre créature n’a jamais pu atteindre.
B.D : «Eskey !». Sa mort avait certainement bouleversé le monde ?
SSM : Beaucoup d’ailleurs ! Le Prophète «Anleyhi Salaatu wa salaam», sa mort était extraordinaire car, tous les sahaba avaient perdu la raison. Ils étaient devenus comme fous. Oumar qui était le plus
terrible haranguait les hommes et disait : «Qui a dit que Mouhammad (P.S.L.) est mort ? Cela est faux. Il a fait comme avait fait Moussa,
* expression wolof qui désigne le voyage nocturne (Al Isrâ wal Mihrâj) du Prophète (P.S.L.)
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il est allé rencontrer son Seigneur Qui lui a donné Rendez-vous. A son
retour, on coupera les jambes et les mains à ceux qui disent qu’il est
mort....» il disait des choses insensées. Seydina Alioune (R.A.) s’assit,
il avait perdu le contrôle de ses jambes à cause de la frayeur. Seydina
Aboubacar (R.A.) était absent. A son arrivée, il traversa la foule, le
trouva, souleva la couverture, l’embrassa et lui dit : «Je témoigne que
tu es effectivement mort par la volonté de Dieu». Il vint trouver Oumar (R.A.) et lui : «Oumar, doucement, écoute-moi, fait doucement».
Oumar (R.A.) ne fit pas attention à lui. Il le laissa et se retourna vers
la foule. Il leur dit : «Quiconque adorait Mouhammad, qu’il sache que
Mouhammad est mort. Quant à celui qui adorait Dieu, Dieu Lui est vivant, Il ne meurt jamais. N’avez-vous pas lu dans le CORAN : « wa maa
Muhammadun ilaa rassuulun khad khalal min khablihii russulu
afaa in-maata aw qutila an khalabtum anlaa ahqaabikum wa
man yanqalib anlaa anqibayhi falan ya durral-Laaha shay’an wa
sayajril Laahush’shaakiriina» (S.3. V144) : Mouhammad n’est qu’un
messager, des messagers sont passés avant lui. S’il mourait, donc, ou
s’il était tué, retourneriez-vous sur vos talons ? Quiconque retourne sur
ses talons ne nuira en rien à Allah, et Allah récompensera bientôt les
reconnaissants». (S.3. V144). N’avez-vous pas lu : «Inna ka mayyitun
wa inna hum mayyituuna : (S.39- V. 30) En vérité, tu mourras et
ils mourront eux aussi» (S.39- V. 30). Dès que Oumar (R.A.) entendit
cela, il perdit le contrôle de ses jambes et tomba, comme avait fait Seydina Alioune (R.A.). Ce jour-là, les musulmans étaient comparables
à des moutons égarés pendant une nuit d’hivernage sous la pluie ,
personne ne savait plus où donner de la tête. Ils avaient perdu leur
guide et leur raison. Ce fut un grand évènement qui avait fait que les
musulmans eux-même ne songeaient plus à rien.... Aboubacar (R.A.),
lui, avait gardé ses esprits malgré la grandeur de l’évènement.... (il y
a parmi les arabisants quelques uns qui traitent Aboubacar (R.A.) de
«Ndongo», ils ne savent pas que Oumar n’avait de considération que
pour Aboubacar (R.A.), à chaque fois qu’il avait le moindre problème
c’est à lui qu’il s’adressait. Je pense que Oumar et Mouhammad avaient
plus de considération pour Aboubacar (R.A.) que pour n’importe qui.
Le Prophète (P.S.L.) se référait toujours à Aboubacar (R.A.) quand il
se trouvait devant une difficulté. Vous avez vu cela à l’occasion de la
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
bataille de Badr. Il avait sollicité les reflexions de Alioune, Saad Ibn
Mouhâz, Oumar et Aboubacar (R.A.). C’est l’idée de Oumar qui était la
bonne ; c’est sur elle que notre Seigneur était d’accord. Oumar avait dit
qu’il fallait tuer tous les prisonniers. Aboubacar (R.A.) avait proposé de
leur demander une rançon quant à Saad Ibn Mouhâz, il avait proposé
de les brûler). Mais, peu après la mort du Prophète (P.S.L.), les sahaba
retrouvèrent leurs esprits, mais, les autres pays ... vous savez que
le Prophète (P.S.L.) avait préparé une armée qui devait se rendre à
Bizance. Un autre évènement se produisit également ; certains pays
du Sud avaient refusé de donner la Zakat car disaient-ils, il n’y a que
le Prophète (P.S.L.) qui était chargé de la récupérer. Seydina Aboubacar (R.A.) était donc confronté à ces deux problèmes. Pour les uns,
comment va-t-on faire la guerre à ceux-là qui prient et jeunent, qui
n’ont refusé que la Zakat ? Comment peut-on mettre un adulte de 22
ans à peine à la tête d’une armée dans laquelle se trouvent Oumar,
Abou Oubaydata, Saad Ibn Abi waqaas ... ainsi que les autres grands
tel que Ousmane .... Aboubacar (R.A.) n’a pas hésité devant ces problèmes. Il a aussitôt décidé d’aller se battre contre les gens du sud
mais sans revenir sur la décision qu’avait prise le Prophète (P.S.L.)
de son vivant. Il confia donc la direction des opérations à Oussâma
qui gagnât la bataille. Aboubacar (R.A.), n’a pas, pendant les 3 ans
qu’il a vécu comme Khalif, après la mort du Prophète (P.S.L.), changé
quoi que ce soit dans la façon de gérer du Prophète (P.S.L.). L’Empire
se développa quand-même....
B.D : Il est resté Khalif pendant 3 ans ?
SSM : Oui à peu près ; un peu plus ou un peu moins, peut-être!
B.D : Unhun !
SSM : C’est Seydina Oumar (R.A.) qui y a duré. Le Prophète (P.S.L.)
l’a bien formé, surtout en politique. Il était si fort.... il y a une américaine qui a écrit un livre «les cents» dans lequel elle a classé les
hommes les plus influents au monde. Elle a mis Mouhammad (P.S.L.)
en tête : «Mouhammad = «Number one», elle a cité Oumar...
B.D : Seydina Oumar (R.A.) ?
SSM : Oui, Seydina Oumar (R.A.), elle l’a cité parmi les hommes les
plus influents au monde. Après Mouhammad (P.S.L.), elle a cité en
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deuxième position, Isac Newton, elle a mis le Prophète Insa (Jésus)
en 3ème ou 4ème position... Karl Marx et Napoléon se situent un peu
loin dans sa classification.... Je l’ai..
B.D : Nous allons donc nous arrêter-là. Par où voulez-vous conclure
?
SSM : Ma conclusion, c’est retourner tout simplement au Prophète
(P.S.L.) et son enseignement qui constitue les valeurs du fils d’Adam.
Quiconque les possède a une grande valeur, qui ne les a pas n’a rien ;
n’a aucune importance. Ces valeurs sont :
1°) la crainte de Dieu : craindre Dieu et Le Connaître.
2°) une éducation islamique : une éducation islamique c’est :
a.- avoir de la pitié : la pitié est une chose que le Prophète (P.S.L.) a
beaucoup enseigné, il avait donné beaucoup d’importance à la pitié.
Il disait : «Quiconque a de la pitié ne serait-ce que pour un oiseau
étranglé, Dieu aura de la pitié pour lui»... «Ayez pitié de ceux qui se
trouvent sur le sol et Celui qui se trouve au ciel (notre Seigneur) aura
de la pitié pour vous».
b.- la générosité : il était un homme généreux. Il donnait tout ce
qu’il possédait, il ne gardait rien. La générosité fait partie de ce qui
sert les créatures et les sauve. Quant à servir les hommes , notre Seigneur a dit : “Al màlu màlii, wal ahniyà i hu kalàyì, wal fuqarà hu iyàli.
Fa in bakhi lahu kalàyi anlà iyàlì, akhazta hum nakàlì walà ubàlì” :
Toutes les richesses qui sont sur la terre m’appartiennent. Les riches
constituent mes dépositaires et les démunis, ma famille. Si mes dépositaires se montrent avares par rapport à ma famille, Je les jetterai
demain, en Enfer et Je ne me préoccuperai point de leurs pleurs.
c.- éviter d’offenser ses semblables : il a enseigné comment on doit
cohabiter avec ses semblables. Eviter d’offenser Dieu.
d.- l’indulgence ......
e.- l’intégrité («mandu») : l’individu ne doit pas s’occuper de ce qui
ne le regarde pas.
f.- la retenue : beaucoup de châtiments ont pour cause le manque
de retenue. Dieu peut pardonner, Il peut pardonner n’importe quelle
chose mais, le manque de retenue et d’intégrité est très grave. Il te
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Thème : LE PROPHÈTE MOUHAMMAD (P.S.L.)
Transcription et traduction : Papa SALL moom Baay Saam MBAYE
pousse à la calomnie. Rien n’est pire que la calomnie. Elle fait partie
des plus grands péchés car, elle abîme les bonnes oeuvres.
g.- éviter l’orgueil : l’orgueil est un grand défaut, il gatte l’action du
fils d’Adam. C’est l’orgueil qui avait sacrifié Ibliss..... (ce n’est qu’une
conclusion, beaucoup de choses n’y trouveront pas de place..)
h.- éviter le mensonge : l’homme doit éviter le mensonge. Il a pour
cause un coeur sec, dont le propriétaire cherche à obtenir quelque
chose. On dit que l’homme ne ment que dans 3 cas : par orgueil, par
peur ou par amour.
Celui qui craint Dieu convenablement se débarrasse de ces défauts,
il ne dira donc que la vérité. C’est l’homme sincère, qui sera l’ami de
Dieu car quelles que soient tes qualités, si tu n’es pas sincère, tu n’as
plus aucune valeur car le manque de sincérité entachera les autres
qualités.
i.- aider les hommes : l’homme doit aider les autres, dans la mesure
du possible, son parent en particulier
j.- pardonner : le fait de pardonner a beaucoup de bienfaits (touyaba). On dit que si tu ne peux pas pardonner et préfères te vanger
alors soit juste dans ta revanche, infliges à l’agresseur, une punition
égale au tort qu’il t’a fait car le CORAN dit : «Wa in caa qabtum fa
haqibuu bi mishli maa cuuqibtum bihi wa lâ in sabartum lahuu
khairun l’lis’saabiriina» (S.16-V.126)
k.- La pire des choses c’est se préoccuper des défauts d’un autre :
l’homme doit se préoccuper de ses propres défauts. Il se pourrait que
tu as plus de défauts que celui dont tu cherches à dévoiler les défauts
et qui connait très bien les tiens et n’en dit rien. Tu as donc réuni 2
défauts : les tiens, et le fait de se préoccuper de ceux des autres pour
les exposer ; cela est très vilain.
l.- le fait de dire des mauvaises choses à quelqu’un soit en sa présence ou pendant son absence : cela peut être de la calomnie ou alors
du «yabéél» ou encore de la haine. Tout cela relève d’un coeur malade.
Car cela introduit de la haine entre 2 hommes et Dieu maudit tout individu qui cherche à éloigner des musulmans. Celui qui cherche à les
rapprocher est quelqu’un qui fait le «jihaad», il sera ressuscité auprès
des Prophètes, des siddiqûna et des shuhada».
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Donc ce qui est plus important c’est que nous devons éviter de nous
préoccuper de notre vie terrestre uniquement de sorte à laisser tomber tout ce qui la rend difficile ou désagréable, si bonne soit-elle et
suivre tout ce qui la facilite, si mauvaise soit-elle.
Nous devons nous souvenir de la mort à tout moment. Elle est inéluctable. Chacun de nous sera seul «à vivre son agonie, chacun de
nous sera seul à vivre sa mort, chacun de nous sera seul dans sa
tombe et rien si ce n’est ses propres oeuvres ne le trouveront à l’intérieur de cette tombe. Quand on sera ressuscité pour rencontrer le
Seigneur dans la cour du jugement, qui n’a pas de bonnes oeuvres
pour monture, portera en charge ses péchés. L’attente du jugement
durera 50000 ans sous une chaleur indescriptible....
L’homme doit donc être conscient de sa faiblesse, de son insuffisance et se retourner vers Dieu pour lui demander pardon en permanence... Assalàmu anleykum war Rahmatul Lah.
B.D : MBAYE, nous vous remercions beaucoup, «Shukran Jazir
, Shukran Jazir». Mesdames et Messieurs, Rendez-vous dans
quinze jours pour un autre TGP./Traduction achevée le 7/07/1998 : Papa SALL moom Baye SAM
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