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Roman Signer EXPÉRIENCES de l’ART Pour son exposition dʼété, le Centre dʼArt et de Recherche GwinZegal accueille lʼartiste suisse Roman Signer pour une exposition dans laquelle seront projetés les enregistrements sur film super8 et vidéo de ses « actions/sculptures » et lʼenregistrement dʼune performance inédite, que lʼartiste va réaliser sur le site de lʼancienne prison de la Ville de Guingamp. Principalement connu pour ses «Actions/Sculptures » et régulièrement étiqueté comme artiste pyrotechnicien ou « artiste de lʼexplosion », Roman Signer refuse de se laisser circonscrire par lʼabondante littérature autour de son oeuvre. Le format même quʼil a inventé englobe indifféremment la performance, la sculpture, le dessin, lʼinstallation, la photographie et la vidéo, peu importe lequel de ces médiums il choisit. Il sʼagit de révéler, voire de suspendre le processus de création, afin de structurer le temps, dʼattirer le regard sur lʼ« à peine» ou le rarement visible. Roman Signer sʼévertue ainsi à reproduire ce moment magique, devenu quasiment rituel dans son travail : celui où la furtive transformation de la forme et de la matière est rendue possible, du moins imaginable. Roman Signer combine la simplicité de gestes ou dʼobjets du quotidien à la complexité de dispositifs techniques et de phénomènes physiques quʼil déclenche sans pour autant en vouloir le contrôle. Lʼaspect métaphysique et lʼaudace intellectuelle dʼune telle démarche relèvent notamment de lʼabsence de critères dʼévaluation, la réussite et lʼéchec nʼont ici aucune valeur. Les mises en scène périlleuses ou les situations absurdes parfois proches du numéro de cirque se dénouent avec subtilité, sur le fil du libre-arbitre et de lʼaléatoire. Une forme de légende de lʼartiste accompagne ce perpétuel recommencement du passage à lʼaction. Exerçant une présence physique ou auratique, Signer se retrouve tour à tour déclencheur placé hors-champ, cascadeur ou figure sisyphéenne de son propre univers. Caroline SoyezPetithomme Dans son travail Roman Signer fait sʼenvoler des tables de cuisine ordinaires à lʼaide de feux dʼartifice, il fait la course avec une fusée, il remplit un ballon avec du gaz sous la glace dʼun étang congelé jusquʼà ce que la membrane fragile de caoutchouc fende cette glace, il tire au pistolet dans des barils dʼeau... Ses « Actions/Sculptures » impliquent une préparation méticuleuse. Lʼartiste met consciencieusement en place les éléments, exécute son action, et sʼen va. Tout au long du processus Roan Signer prend des notes sur le déroulement de ses expériences. Il énumère les matériaux employés, lʼendroit de lʼexécution, les forces impliquées, la longueur de lʼaction, lʼheure à laquelle elle débute... Roman Signer a conservé un enregistrement de toutes ses « sculptures éphémères » sur film et vidéo, de sorte que ces médias constituent un aspect essentiel de son activité artistique. Ce qui a commencé comme une documentation filmée sʼest développé au début des années quatre-vingts, comme un acte artistique indépendant avec des interventions dans lesquelles lʼartiste apparaît de plus en plus comme un acteur, se soumettant lui-même aux Centre d’Art GwinZegal / 3, rue Auguste Pavie - 22200 Guingamp / www.gwinzegal.com forces naturelles déchaînées par ses actions. Les documents ainsi produits enregistrent chronologiquement le processus créatif mis en oeuvre et conservent trace du dispositif initial de ses « sculptures éphémères », de lʼétat original jusquʼà lʼétat final une fois le processus irréversible accompli. Roman Signer est né en 1938. ll vit et travaille à Saint-Gall en Suisse. Jusquʼen 1966, Il exerce le métier de dessinateur pour lʼarchitecture. Entre 1966 et 1971 il étudie à la Schule für Gestaltung à Zurich et Lucerne puis en 1971-1972 à lʼAcadémie des Beaux-Arts de Varsovie. Il présente sa première exposition en 1973. Dès la fin des années 70, Roman Signer capture ses «petits événements» sur des pellicules photos ou des films super 8. En 1987 il présente à la Documenta de Kassel «Aktion vor der Orangerie» une éphémère sculpture/performance composée de centaines de bâtons dʼexplosifs et de milliers de feuilles de papier A4. Il fait sauter les milliers de feuilles de papier pour former un mur « de pluie blanche » qui dessine une image poétique en temps réel, quelque part entre la précipitation et la dispersion lente. «On fait des choses atroces avec des explosifs. Mais cʼest aussi un matériel, une possibilité. Je me suis intéressé au fait que les explosifs peuvent pendant un moment très court former une sculpture, faire apparaître un volume ou une colonne dʼeau qui montrent leur force. Cʼest ça qui me fascine.» Au cours des trente dernières années son travail a été présenté dans de très nombreux musées et centres dʼart à travers le monde. Il a conçu le pavillon suisse de la Biennale de Venise en 1999, participé à lʼExposition Universelle de Hanovre en 2000, exposé en 2009 au Palais de Tokyo de Paris, dans le cadre du «Voyage à Nantes» en 2012 notamment. Oeuvres présentées: Quatre bidons gonflès (Weissbad, 1994) Hut (1997) Helikopter auf Brett (Sitter/Appenzell, 1998) Kajak (Rheintal, 19. Mai 2000) Kabine mit Rauch (Weissbad, 31 Juillet 2000) 4 Stühle (Weissbad, Août, 2000) Frosch (Rheintal, 2001) Bürostuhl (Weissbad, Septembre 2006) Punkt (Weissbad, Septembre 2006) Beim Radiosender Beromünster (Mars 2008) Kugel mit blaue Farbe (Shanghai Biennale 2012) Janne Lehtinen Accueilli en résidence par le Centre dʼArt et de Recherche GwinZegal, entre 2010 et 2011, Janne Lehtinen, photographe finlandais reconnu pour lʼenregistrement de mises en scène dont il est le principal protagoniste, a parcouru le territoire breton à la recherche dʼespaces, théâtre de ses performances. Se jouant des éléments — le vent, la lumière, lʼeau — de la diversité des paysages, dʼaccessoires empruntés au quotidien, il a construit une narration poétique et absurde à la fois. Pour cette exposition, le photographe présentera 22 tirages couleurs, grands formats, qui au-delà de rendre compte de ses performances, sont une réflexion sur les paysages traversés. Le vol photographique Les photographies présentées ont été réalisées entre 1909 et 1911. Elles sont issues du fond Claudius Givaudan de la collection du Musée Nicéphore Nièpce de Chalon sur Saône. Ingénieur passionné de mécanique, Claudius Givaudan (1872-1945) est l’inventeur du procédé de la photosculpture, il s’intéresse également de très près à l’aviation, et construira un aéroplane à cellules concentriques. Il organise des manifestations aéronautiques et est l’un des pionniers de la photographie aérienne. Dès 1858, Félix Nadar se propose de réaliser la première photographie aérienne depuis un ballon captif à 80 mètres du sol. Portraitiste renommé, Nadar est un expérimentateur qui participe dans les années 1850 aux «inventions» de la photographie qui en est à ses balbutiements. Nadar prévoit de fixer l’appareil orienté vers le sol et de transformer la nacelle de son ballon en laboratoire afin d’opérer au collodion humide, technologie d’une utilisation délicate mais plus sensible. Ce choix démontre l’anticipation de Nadar sur la nécessité d’opérer avec des temps de pose brefs. Nadar s’élève, déclenche, développe immédiatement l’image, mais la plaque sort des bains complètement voilée. Aucune image visible. Nadar essaie à plusieurs reprises, mais en vain. Après une dernière tentative infructueuse, Nadar décide de ne pas vider le ballon - l’appendice qui permet de libérer l’hydrogène est fermé et l’aérostat solidement amarré - pour renouveler l’expérience le lendemain. « La nacelle est vidée: j’y remonte. Le ballon s’élève de un mètre et retombe. Le gaz a perdu sa force pendant la nuit, et en outre le filet et les manoeuvres sont alourdis par la rosée et cette petite pluie fine si inopportune. Je ne veux pas désespérer. Je débarrasse la nacelle de tout ce que j’en puis retirer ... et je m’élève à 80 m environ. J’avais emporté ma plaque toute préparée. J’ouvre et je referme mon objectif, et je crie impatient, descendez ! On me tire à terre, je saute d’un bond dans l’auberge où tout palpitant je développe mon image. Bonheur!, il y a quelque chose! J’insiste et force: l’image se révèle, bien effacée, bien pâle, mais nette et certaine. Ce ne sera qu’un simple positif sur verre, très faible, tout taché, mais qu’importe! Je sors triomphalement de mon laboratoire improvisé. Il n’y a pas à nier! Voilà bien les trois uniques maisons dont se compose le tout petit village appelé le Petit Bicêtre: une ferme, une auberge et la gendarmerie ... J’avais eu raison! La photographie aérostatique était possible, quoi qu’en eussent dit pour m’en détourner d’abord, les plus sérieux de mes confrères!» De cette première tentative de Nadar il n’existe aucune preuve formelle et nous n’en connaissons que cette description écrite de sa propre main. Il faudra attendre encore plusieurs années pour que le photographe produise des clichés visibles, notamment l’Arc de Triomphe vu du bois de Boulogne de 1868. Néanmoins ce chantier ouvert par Nadar en 1858 va donner lieu à de nombreuses prouesses techniques et marque le début du renversement de la perspective centrale issue de la Renaissance. Espace François-Mitterrand/Mairie 1, place du Champ au Roy [Studio]GwinZegal 3, rue Auguste Pavie exposition présentée du 16 juin au 4 août 2013 (Entrée libre) jeudi/vendredi/samedi/dimanche de 15h30 à 18h30 & vendredi de 10h à 12h visite commentée gratuite tous les dimanches à 16h30 renseignements presse: 02 96 44 27 78/06 71 21 23 46 Exposition soutenue par lʼunion européenne dans le cadre du programme leader/pays de guingamp et par lʼinstitut finlandais - centre culturel de la finlande à paris Exposition soutenue par prohelvetia - fondation suisse pour la culture GwinZegal bénéficie du soutien de la Direction Régionale des Affaires Culturelles de Bretagne, de la Région Bretagne, du Conseil Général des Côtes d’ Armor et de la Ville de Guingamp. (XJO;FHBM DPN