Séance du 7 mars

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Séance du 7 mars
Séance du 7 mars
Séance du 28 février :
introduction à la psycholinguistique 2
– Variation et universaux
– Langue/discours
– Théories, modèles, représentations
– Données atypiques comme instance de validation
Psycholinguistique du discours
– Du lexique au texte : du simple au complexe
– Qu’est-ce qu’un discours ?
– Comment segmenter un texte en unités de discours ?
– Indices de cohésion textuelle
Anaphores et chaînes de coréférences
Possibilités pour l’interlocuteur de faire des inférences à partir du calcul de liens
logiques
05/03/2014
Séance du 7 mars
• Qu’est-ce qui construit la cohérence: bilan
• Liaison entre faits et continuité référentielle
• Pragmatique de la communication
• Expressions référentielles, anaphores et chaînes de
coréférence: les différents modèles
05/03/2014
Bilan : qu’est-ce qui construit la cohérence ?
(1/2)
• Question : discours rend-t-il possible le calcul d’opérations
inférentielles, i.e. inférences de liaison basées sur
– Contenu du donné discursif
– Situation dans laquelle il est communiqué
– Connaissances d’arrière plan des sujets
05/03/2014
Bilan : qu’est-ce qui construit la cohérence ?
(2/2)
• Marqueurs du discours mais aussi :
– Indices contextuels (mimiques, accents, données sur
environnement physique)
– connaissances générales des sujets, capacités de
raisonnement, habileté à développer des associations
• Albert siffla. Un lièvre détala
• Albert siffla. Un coup de tonnerre retentit
• Albert siffla. De la fumée monta à l’horizon.
== Connotations causales ?
05/03/2014
Connexions conceptuelles
•
Hume D. (1748) : Enquête sur l’entendement humain,
Paris, Flammarion
– liaisons que nous percevons entre les états de choses ne sont pas
dans le monde sensible mais dans notre esprit qui les interprète
– 3 principes de connexion entre les idées : cause, ressemblance,
contigüité
1.
2.
3.
4.
5.
6.
05/03/2014
Paul glissa. Un vase tomba
Paul glissa. Sophie tomba dans les pommes
Léon faisait la sieste. Sophie regardait la télé
Max rentra dans un café. Sa femme fila au supermarché
Marcel perdit 500F au loto. Marie se cassa la jambe en sortant de la
messe
Marcel perdit 500f au loto. Marie rencontra l’homme de sa vie
Liaison entre faits et continuité référentielle
•
Le plus important pour la compréhension d’un
énoncé ?
a) Référence à des entités introduites dans le modèle mental
: continuité référentielle
b) Description d’états de choses susceptibles d’être reliés
inférentiellement : plausibilité événementielle
•
Hy : textes peu plausibles plus difficiles à
comprendre et à mémoriser
05/03/2014
Exercice
• Principe : corrélation entre temps de lecture d’un énoncé et sa
compréhension
• Consigne : soit l’énoncé suivant
– Le lendemain, son corps était couvert de bleu
Selon vous, quelle sera la vitesse de lecture (du plus rapide 4 au plus lent
1) selon qu’il suit l’un ou l’autre des énoncés suivants :
–
–
–
–
05/03/2014
Le grand frère de Joe n’a pas cessé de le battre.
En descendant de la côte, Joe est tombé de sa bicyclette.
La mère de Joe était furieusement en colère contre lui.
Joe est allé joué chez les voisins.
Notion de pertinence
• Grice H.P. (1975) : « Logic and Conversation », in P. Cole
and J.L. Morgan (ed.) : Syntax and Semantic, vol 3 : Speech
acts, New-York Academic Press, 41-58.
• Sperber S. & Wilson D. (1989) : La pertinence, Paris,
Minuit.
– Continuité référentielle + plausibilité événementielle
(cotexte/contexte)
 Discours  pertinent
– Contexte : co-construit et non donné
05/03/2014
Les théories pragmatiques de la communication
Voir poly cours-3-mars-bis
05/03/2014
Expressions référentielles,
Anaphore et chaîne de coréférence
• Unités linguistiques qui en reprennent d’autres
– Unités interprétables à partir d’autres unités du cotexte/contexte
• * Elle est aux anges.
• Marie a réussi son concours d’orthophonie. Elle est aux anges.
– Ces autres unités réfèrent à une entité précise dans le modèle mental
des sujets
• Approches psycholinguistiques des phénomènes
anaphoriques
– Approche textuelle
– Approche cognitive : modèles d’accessibilité référentielle
05/03/2014
Approche textuelle (1/2)
• Angle d’attaque linguistique
– Objet peut avoir deux lieux d’existence : en
discours/hors discours
– Indices pour interprétation du message
• Contexte purement linguistique pris comme espace de
référence
Marie a réussi son concours d’orthophonie. Elle est aux anges.
Quand elle a réussi son concours d’orthophonie, Marie était aux
anges
• Espace situationnel dans lequel on l’énonce
Eh vous là-bas !
 Opposition anaphore/deixis
05/03/2014
Approche textuelle (2/2)
Référence
(modèle mental des interlocuteurs)
Exophore situationnelle
Endophore textuelle
anaphore
05/03/2014
cataphore
Comment accéder à sa source référentielle ?
• Règle d’accord en genre/nombre ?
– Le loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la
mangea
– Paul a acheté une Mercedes parce qu’elles sont solides
– Au splendide, ils m’ont embauché
• Plusieurs candidats sources : principe de proximité ?
– Marie a offert un sac Vanessa Bruno à Charlotte pour
ses 18 ans. Elle s’en souvient encore
– Paul a traité Marc de sale sarkoziste et il l’a insulté
05/03/2014
Approche cognitive (1/4)
• Critère textuel  critère de saillance cognitive
• Référent saillant = se trouve déjà dans la mémoire
immédiate de l’interlocuteur, i.e. la
représentation mentale de la situation
• Parce qu’il est déjà saillant ou manifeste au
moment de l’énonciation, le référent n’a plus
besoin d’être porté à l’attention de l’interlocuteur
05/03/2014
Approche cognitive (2/4)
• Anaphore/deixis  contexte/cotexte
• Marie a offert un sac Vanessa Bruno à Charlotte
pour ses 18 ans. Elle s’en souvient encore
• Marie a offert un sac Vanessa Bruno à Charlotte
pour ses 18 ans. Celle-ci s’en souvient encore
• Focus shift vs anaphore
•  deixis
05/03/2014
Approche cognitive (3/4)
Anaphore
Déjà mise en focus
Mention
antérieure
dans le texte
05/03/2014
Elément saillant
d’origine
extralinguistiqu
e
Deixis
Nouvelle focalisation
Déjà mentionné
dans le texte
mais pas encore
saillant
Non mentionné
et pas dans le
contexte
extralinguistique
Approche cognitive (4/4)
• L’accord n’est plus un problème
– Le loup se jeta sur le petit chaperon rouge et la
mangea
• S’il y a un changement de genre, alors qu’il
satisfasse au principe de pertinence
05/03/2014
Modèles d’accessibilité référentielle (1/4)
M. Ariel, théorie du centrage (1990, 1996)
• Accessibilité élevée –
0<réfléchi <marque d’accord <pronom atone < pronom
accentué< accentué + geste <démonstratif < prénom
<nom de famille <description définie brève <description
définie longue <nom complet <nom complet +
modifieur<nom propre
• Accessibilité réduite
05/03/2014
Modèles d’accessibilité référentielle (2/4)
M. Ariel (1990, 1996)
• Rapport accessibilité-marque formelle
– Informativité
– Rigidité
– Degré d’atténuation
05/03/2014
Modèles d’accessibilité référentielle (3/4)
M. Ariel (1990, 1996)
1.
2.
3.
4.
4’.
La journée était belle, Marc était excité à l’idée
d’essayer son nouveau voilier. Il voulait qu’Antoine se
joigne à lui pour l’essayer.
Il l’appela à 6 heures du matin
Il ne pouvait attendre plus longtemps
Antoine était malade et furieux d’être réveillé si tôt
Il était malade et furieux d’être réveillé si tôt
Centre d’attention du segment de discours = Marc =
personnage principal  pronom clitique, 3ème personne
(marque accessibilité élevée du référent)
05/03/2014
Modèles d’accessibilité référentielle (4/4)
Chafe (1987, 1994)
• Accessibilité référentielle > activation
– Actif/accessible/ semi-actif/inactif
• Lambrecht (1994) : notion de marque
05/03/2014
Bilan: ce dont-il faut se souvenir (1/2)
• Traitement du focus multiparamétrique
• Construction du focus  modèle de discours
que les partenaires à l’échange aurons coconstruit (scripteur-lecteur; locuteur-auditeur)
05/03/2014
Bilan: ce dont-il faut se souvenir (2/2)
• Accessibilité du référent :
– plus la distance entre l’expression anaphorique
et son antécédent est grande, moins le référent
est accessible
– Caractère plus/moins connu de l’entité (statut
de thème ou de rhème)
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Bibliographie complémentaire (1/2)
Théories citées
• Ariel M. (1990). Accessing noun phrases antecedents, London, Routledge
• Chafe W. (1987) : « Cognitive Constraints on Information Flow », Coherence
and Groun-ding in Discourse, R. Tomlin (éd.), Amsterdam, Benjamins, 21-51.
• Chafe W. (1994) : Discourse, Consciousness and Time. The flow and placement
of conscious expérience in speaking and writing, Chicago, University of
Chicago Press.
• Lambrecht K. (1994) : Information Structure and Sentence Form, Cambridge
University Press.
Autres théories
– Grosz B.J., Joshi A.K., Weinstein S. (1995). « Centering: a framework for
modeling the local coherence in discourse », Computational Linguistics,
21-2, 203-225.
– Gundel J.K., Hedberg N., Zacharski R. (1993). « Cogntive status and the
form of refering expressions in discourse, Language, 69, 2 (mode de
donation du référent)
– Sanford A.J., Garrod S.C. (1994). Selective processing in text
understanding,in M.A. Gernsbacher (ed.). Handbook of pPycholinguistics,
Academic Press, 699-719 (Théorie du focus en mémoire)
05/03/2014
Bibliographie complémentaire (2/2)
• Quelques mots sur la théorie du centrage (Grosz & al.,
Ariel)
– Question : manière dont la référence contribue à la cohérence locale
d’un discours; comment les énoncés s’accordent-ils entre eux pour
former un tout/discours cohérent
• Comment la structure et la cohérence d’un discours sont-elles influencées
par la manière dont les énoncés font référence à des entités communes
– Deux types de cohérence : globale vs locale
• C. globale : calculée en mettant en rapport les différents segments du
discours
• C. locale cohérence entre les énoncés d’un même segment
 Reste à définir ces notions de segments et d’énoncés : quelles unités ?
05/03/2014