Citations - Fondation Joseph Ki Zerbo

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Citations - Fondation Joseph Ki Zerbo
1984 : LES
IDENTITES CULTURELLES
AFRICAINES
(Conférence du 5 décembre 1984 à l’Institut universitaire
d’Etudes pour le Développement, IUED1)
DEUXIEME CONFERENCE JOSEPH KI-ZERBO
UNESCO : MARDI 28 MAI 2013
Il ne faut pas confondre culture et nation puisqu’il y a des cultures
plurinationales et des nations pluriculturelles. C’est le cas de la Suisse.
En Afrique, l’Etat et la nation sont pour gestation aujourd’hui. En Europe,
l’Etat et la nation se sont pour ainsi dire épaulés mutuellement. (….)
Le processus africain est largement différent. (…) Trois étages culturels
profondément imbriqués se présentent à nous : à la base l’étage ethnique ;
plus haut l’étage l’état national et enfin, plus haut encore l’étage sous-­‐
régional et continental.
Nos identités culturelles sont des ressources plus importantes que nos
ressources minières et autres, parce que ce sont des ressources vivantes,
créatrices de toutes sortes d’autres ressources.
2004, A quand l’Afrique, p. 142
La personnalité africaine contient beaucoup plus que les performances de
la croissance économique : il y a les langues africaines à promouvoir,
l’histoire à recouvrer, l’environnement à sauver, notre image dans le
monde à soigner et à restaurer.
Citations
du Professeur Joseph Ki-Zerbo
1 Lire Repères pour l’Afrique, Ed. Panafrika, p. 62 et suiv.
« LES
ARBRES DES
ETATS
AFRICAINS NE DOIVENT PAS
NOUS EMPECHER DE VOIR LA FORET
AFRIQUE »
LES CERCLES CONCENTRIQUES : FAMILLE,
VILLAGE, NATION, FEDERATION CONTINENTALE
A quand l’Afrique, p. 93
L’État africain digne de ce nom pour le XXIe siècle devrait être un État fédéral,
sans doute à partir des États actuels. Je pense qu’un jour, il faudra remettre à plat
le problème territorial africain. Au lieu de substituer et gérer le legs colonial, il
s’agit de réaliser la production de l’espace optimal. Nous ne pouvons pas rester
éternellement prisonniers des frontières que les colonisateurs ont installées. Il
faut d’une manière ou d’une autre une refondation de type fédéral avec à la base
une décentralisation maximale pour des entités réellement authentiques. Ces
entités ou collectivités représenteraient le mieux les intérêts et la culture des
différentes entités à la base. Et entre les deux, il peut y avoir une autorité
moyenne qui serait déjà elle-même une petite fédération. La grande fédération
aurait autorité pour traiter avec l’extérieur. Elle aurait le pouvoir des affaires
étrangères, des finances, de l’armée. L’État actuel, instance moyenne, serait une
fédération des pouvoirs opérants à la base et correspondant aux réalités concrètes.
Il faudrait donc non pas détruire les frontières actuelles mais les dépasser.
Comment tenir compte par exemple du fait sénoufo, haoussa ou sonraï dans le
réaménagement de l’Afrique de l’Ouest ? C’est difficile de gérer certaines
réalités où, actuellement, il y a des tensions. Or, il faut essayer de rendre les
frontières actuelles le plus légères possible, en faire des pointillés au lieu de murs
en béton, et les transformer de structures belligènes en foyers de prospérité et
locomotives des nouvelles configurations.
Réédition de « A quand l’Afrique»
par le Collectif des éditeurs indépendants,
avril 2013.
1958 : MANIFESTE DU MOUVEMENT
NATIONALE (MLN)
DE LIBERATION
Certaines structures sociales de base, comme la famille et le village seront
dotées d’une force suffisante pour servir à la personne vivante
de milieu d’épanouissement et de défense contre l’arbitraire. Mais il est
indispensable d’établir aussi des structures plus amples de dépassement qui
garantiront et cautionneront les structures de base ainsi que
l’épanouissement individuel.
La première de ces structures de dépassement sera la nation africaine
libérée et puissante grâce au socialisme africain. Nous répudions donc
la thèse selon laquelle « la véritable indépendance est l’indépendance
individuelle à l’égard de la faim, du besoin etc… » La route de l’indépendance
individuelle des personnes africaines passe par l’indépendance de tout notre
peuple. C’est pourquoi nous proposons
les ÉTATS-­‐UNIS d’Afrique Noire comme idéal collectif moteur pour
l’ensemble des Africains. C’est le seul moyen pour eux de réhabiliter leur
personnalité collective longtemps opprimée et d’entrer à nouveau comme
acteurs dans l’Histoire universelle.