Préparation des opérations de montage levage

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Préparation des opérations de montage levage
Principes d’organisation
d’une opération de
construction d’ouvrage
en éléments préfabriqués
(métal, bois ou béton)
faisant ou non intervenir
plusieurs entreprises
et dans laquelle
la prévention est
normalement intégrée.
Préparation des
opérations
de montage levage
Les activités de montage-levage consistent généralement à manutentionner
des éléments préfabriqués et à les assembler, le plus souvent en élévation.
Les personnes occupées à ces travaux sont en permanence exposées à des
risques.
PRINCIPAUX RISQUES
Risques concernant à la fois la construction et le personnel
•• effondrement d’une partie ou de la totalité de la structure par défaut de dispositif
de stabilisation entraînant l’écrasement ou la chute du personnel (inexistence ou
insuffisance de contreventement, sous-estimation des forces mises en jeu lors du
montage ou résultant de circonstances atmosphériques défavorables, insuffisance
de liaisons en phase de montage, de réglage, etc.) ;
•• renversement intempestif de pièces instables (profilés, fermes, éléments ou sousensembles préassemblés) en cours de manutention ou de stockage ;
•• basculement d’engins de levage installés sur des appuis insuffisamment résistants,
ou utilisés sans précaution spéciale.
Chutes du personnel
•• lors de ses déplacements verticaux ou horizontaux pour atteindre le poste de travail,
•• lors des travaux proprement dits : à la suite d’un déséquilibre accidentel, d ’une
fausse manœuvre, d’une bourrasque, d’une surface d’appui insuffisante ou glissante, de l’utilisation d’outils portatifs non immobilisés, etc.,
•• à la suite de la rupture inopinée d’éléments porteurs sous-dimensionnés, constitués
de matériaux fragiles, incomplètement assemblés, etc.
Heurt, coincement ou cisaillement
Sur la personne d’un travailleur lors d’une opération de manutention, de levage ou d’assemblage.
Retombée de la charge
Consécutive à la défaillance d’un appareil de manutention, pouvant entraîner le renversement ou l’effondrement d’installations et l’écrasement de personnel.
Chutes d’objets ou de matériaux
Sur le personnel opérant autour d’une machine ou à un poste de travail.
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Contact ou amorçage
Avec des lignes électriques sous tension, heurt et destruction partielle de conduites de transport de gaz dangereux, etc.
RÔLE DU SERVICE D’ÉTUDES
Il y a le plus grand intérêt à effectuer l’étude d’exécution
de l’ouvrage en liaison avec le service ou l’entreprise extérieure chargé du montage, et avec l’ingénieur de sécurité
s’il existe dans l’entreprise. Ce dernier peut ainsi exercer
un rôle de liaison sous l’aspect de la sécurité entre les services d’études et le chantier.
Assurer la stabilité de l’ouvrage dans toutes
les phases d’exécution
Le bureau d’études, qui détermine en fonction de la destination de l’ouvrage la quantité et la qualité des appuis
en tenant compte des effets climatiques (Règles neige et
vent) et de la résistance du sol, doit vérifier que, pendant
chacune des phases de la construction, ces conditions
jointes aux effets des actions de montage ne risquent pas
d’entraîner la ruine totale ou partielle de l’ouvrage en cours
d’exécution.
Cette condition garantit en même temps la sécurité de
l’ouvrage et celle du personnel chargé de la mise en œuvre.
La tâche du bureau d’études comporte la définition précise des dispositifs de stabilisation nécessaires (plans
d’exécution détaillés phase par phase) ainsi que la programmation correspondante de leur mise en place et de
leur retrait (temps de séchage des scellements, retrait des
haubans provisoires, etc.).
Les efforts transmis aux massifs de fondation et aux ancrages doivent être déterminés dans les hypothèses les
plus défavorables.
Définir le procédé de mise en œuvre
Dans les travaux de montage-levage effectués sans précaution spéciale, l’exposition des exécutants au risque
de chute de hauteur est permanente, et sa durée proportionnelle au nombre et à la complexité des assemblages
à exécuter.
Ces conditions difficiles n’incitent pas le personnel à rechercher la perfection lors de l’exécution de sa tâche, ce
qui peut laisser craindre, dans le temps, l’apparition de
désordres nuisibles à la bonne tenue de l’ouvrage.
Pour remédier à ces inconvénients, le service chargé des
études a intérêt à prévoir des assemblages réalisables
dans de bonnes conditions. à cet effet :
•• préférer le plus souvent possible le préassemblage au
sol de la plus grande partie de l’ossature levée en un ou
plusieurs éléments importants ;
•• mettre en place, avant levage de l’ensemble, des dispositifs susceptibles de réduire l’exposition du personnel au risque de chute ;
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•• prévoir les points d’ancrage ou d’amarrage pour les
haubanages et manutentions ;
•• concevoir des plates-formes ou des passerelles de travail protégées permettant d’exécuter les tâches sans
aléa et en appui franc sur les éléments d’ossature déjà
stabilisés (ces passerelles seront de toute façon nécessaires pour réceptionner les sous-ensembles préfabriqués au sol) ;
•• préciser les accrochages des échelles et passerelles
d’accès aux différents postes de travail, lorsque la possibilité d’utiliser l’équipement définitif de l’ouvrage en
phase provisoire n’existe pas ;
•• déterminer les points d’accrochage et les supports
de mise en œuvre des filets de protection en cas de
chute, pour exécuter les travaux en élévation, ainsi que
les points d’ancrage nécessaires à l’utilisation d’équipements individuels de protection contre les chutes,
utilisables lorsqu’une protection collective ne peut être
installée et pour des travaux de courte durée.
Ces points d’accrochage doivent rester utilisables après
montage afin d’assurer la protection du personnel exécutant les travaux de second œuvre sur la toiture et dans
les combles (couverture, éclairage, chauffage, ventilation,
incendie...) ainsi que tous travaux d’entretien.
En résumé, le procédé de montage doit être pensé lors
de l’établissement des plans d’exécution. Un projet
d’ossature calculé et dessiné sans avoir étudié et défini
les conditions de montage est un travail irrationnel, une
source certaine d’incidents et d’accidents, et il en résulte
souvent un prix de montage élevé.
RÔLE DES SERVICES
D’ORGANISATION
Le service chargé de l’organisation des chantiers élabore
la méthode de montage en collaboration avec le service
études qui en contrôle la compatibilité avec les caractéristiques du projet.
Détermination du matériel de montage
La mise en application des procédés de montage choisis, nécessite la détermination du matériel nécessaire aux
travaux. Ce matériel, défini en tenant compte de la nature
des travaux à exécuter, doit également être conçu pour
assurer la sécurité des travailleurs.
Selon les circonstances, il peut être choisi dans le parc
de l’entreprise ou conçu et réalisé spécialement ; dans ce
dernier cas, la participation d’un bureau d’études qualifié
est nécessaire pour réaliser les plans d’exécution tandis
que la construction sera confiée à un personnel compétent.
Si le matériel est acheté par un service différent de celui
qui en a fait l’étude, ce service doit respecter scrupuleusement le cahier des charges établi à cet effet.
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Repérage des pièces, colisage et transports
Les services d’organisation (ordonnancement, lancement
ou préparation, etc.), participent à l’effort général de prévention lors de l’accomplissement normal de leur tâche,
en définissant avec précision :
•• le repérage des pièces,
•• l’ordre de livraison ou d’expédition de tous les éléments
(escaliers définitifs, caillebotis, etc.), le programme
d’intervention des sous-traitants (peinture notamment),
•• le colisage qui doit indiquer le poids, la position du
centre de gravité des colis et leurs points d’élingage,
des élingues à usage unique peuvent avantageusement équiper les colis,
•• l’organisation matérielle des transports et la définition
des dispositions nécessaires aux chargements en atelier, au conditionnement pour le transport et aux déchargements sur chantier,
•• les conditions de stockage ou d’entreposage.
Cette étude doit permettre notamment de définir les caractéristiques des voies d’accès et des allées de circulation de la zone de stockage ou de prémontage.
Instructions relatives au procédé de
montage
Le programme de montage est établi en tenant compte
à la fois des conditions du marché et des possibilités de
l’entreprise.
Il doit être complété de documents explicitant de façon
détaillée à l’usage des exécutants les procédés utilisés
(modes opératoires, fiches de préparation, notes cinématiques, schémas des phases successives, plans de levage, etc.).
Dans le cas où l’entreprise réutilise un matériel particulier
spécialement mis au point pour assurer la protection du
personnel et utilisable sur plusieurs chantiers (plate-forme
de travail amovible, échelles à crinoline d’un modèle standard pour l’entreprise, etc.), les fixations doivent être définies par le service de préparation qui peut demander également l’exécution d’un montage à blanc en atelier.
Lorsque l’utilisation d’équipements individuels de protection contre les chutes se révèle indispensable, le service
d’organisation doit déterminer avec précision les conditions d’utilisation de ces dispositifs (énumération des
postes de travail concernés, définition des points d’attache des câbles et des longes des harnais, etc.).
Établissement du plan particulier SPS en
cas de co-activité
ce double but, y compris celles demandées par le maître
d’œuvre dans le plan général de coordination PGC SPS
pour l’ensemble des entreprises du chantier. Les services
d’organisation doivent participer, en liaison avec le responsable des travaux sur le site, le coordonnateur et
l’ingénieur de sécurité de l’entreprise, à son établissement
bien avant le début des travaux.
CONTRIBUTION DE L’ATELIER DE
FABRICATION OU DE L’USINE DE
PRÉFABRICATION
Conformité aux plans d’exécution et
contrôle d’exécution
L’atelier exécute les travaux d’usinage qui lui sont confiés
en parfaite conformité avec les plans d’exécution qui lui
ont été remis, ce qui nécessite un contrôle soigneux :
•• des approvisionnements en quantité et en qualité
(acier, agrégats, ciment) ;
•• de la qualité de l’exécution (contrôle de soudage, de
serrage, de perçage, de taillage ; de dosage et de mise
en place pour les structures en béton, etc.) ;
•• de la bonne adaptation au procédé de montage des
éléments réalisés (conformité des pièces, des moules,
contrôle de la précontrainte, etc.) ;
•• de la qualité du travail effectué dans l’atelier par des
entreprises sous-traitantes (par exemple : à l’application correcte de la peinture au voisinage des zones
éclissées dans les cas d’utilisation de boulonnerie
haute résistance, etc.).
Ordre de livraison des pièces
Il doit être conforme aux indications du bureau d’études
ou du service des méthodes, et, dans les cas exceptionnels non prévus lors de l’étude préalable, faire l’objet d’un
accord avec le responsable des travaux de montage. Dans
ce but, des contacts doivent être pris avec les différents
services ou entreprises intéressés.
Formation du personnel de chantier
L’atelier constitue par destination la charnière entre les
services d’études et les services de montage. Il peut donc
contribuer en permanence à la formation du personnel de
chantier, dès que celui-ci, inemployé sur le terrain, revient
à la fabrication (personnel polyvalent, en cas d’intempéries, etc.). à ce titre, des mesures de sécurité identiques à
celles qui sont demandées au personnel de chantier doivent être appliquées à l’atelier.
Il faut aussi vérifier que l’ensemble des mesures prises à
tous les niveaux de la hiérarchie de l’entreprise sont susceptibles d’assurer à chaque instant la sécurité de l’ouvrage en cours d’exécution et la sécurité du personnel des
autres entreprises du chantier dans toutes les activités.
On y parvient, en établissant, une fois terminée la phase
de préparation, le « plan particulier SPS » qui doit décrire
de façon exhaustive toutes les dispositions prises dans
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PART DE PRÉVENTION INCOMBANT
AU CHANTIER
Aptitude, instruction et information du personnel d’exécution
Contrôle d’aptitude
Pour être efficace, la préparation préalable d’un chantier nécessite l’emploi de personnel qualifié, parfaitement bien informé des instructions précédemment
établies.
Les responsables de l’exécution doivent donc :
•• contrôler l’aptitude physique du personnel de l’entreprise déplacé sur le chantier,
•• s’assurer de la qualification et de l’aptitude médicale du personnel embauché sur place, ou faisant
l’objet d’une prestation de service, conformément
aux dispositions du Code du travail.
Instructions relatives à l’exécution des travaux.
Ces instructions doivent être adaptées aux connaissances que les exécutants possèdent, des difficultés
à surmonter lors de l’exécution de leur tâche et des
moyens mis à leur disposition.
Le rôle des représentants du chef d’entreprise sur les
lieux de travail est alors déterminant pour établir ces
consignes dont les objectifs essentiels sont notamment :
•• de servir de guide d’exécution,
•• d’interdire toute possibilité d’interprétation erronée
des plans et documents de montage,
•• de préciser les mesures particulières de prévention
et de permettre le contrôle de leur application
Information du personnel
Les documents utilisés normalement dans ce but (règlement intérieur de l’entreprise, notes de service de
diffusion générale) doivent être complétés par un règlement particulier au chantier, des consignes particulières, etc., qui peuvent être établis à ce niveau et portés à la connaissance de tout le personnel concerné.
Ces documents doivent fournir également les renseignements suivants relatifs à la sauvegarde du personnel :
•• liste nominative des secouristes présents sur le site,
•• emplacement des coffres à pharmacie, civières,
moyens d’extinction, infirmerie dans le cas de
chantiers importants,
•• adresses et numéros de téléphone : pompiers, gendarmerie, hôpital, clinique, ambulancier...,
•• conduite à tenir en cas d’accident corporel, en cas
d’incendie, etc.
Contrôle du matériel utilisé
Lorsque le matériel est arrivé à pied d’œuvre, le responsable du chantier doit vérifier qu’il est approprié aux travaux et aux risques auxquels le personnel est exposé. Il
s’assure de sa conformité aux dispositions réglementaires
et qu’il peut l’utiliser en respectant la notice d’instructions.
Les installations électriques provisoires de chantier, les
installations et les appareils de levage doivent faire l’objet
de vérifications effectuées dans des conditions prévues
par les règlements.
Ainsi, les équipements de travail utilisés pour le levage
de charges doivent être soumis aux vérifications définies
dans l’arrêté du 1er mars 2004.
Ces vérifications doivent être effectuées par des personnes
qualifiées compétentes dans le domaine de la prévention
des risques et connaissant la réglementation afférente. Le
résultat de ces vérifications doit être consigné sur le registre de sécurité du chantier. Si le rapport est établi par
une personne n’appartenant pas à l’établissement, le rapport de vérification doit être annexé au registre de sécurité.
Application du programme de montage et
du plan particulier PPSPS
Le responsable des travaux, qui connaît dans le détail les
méthodes d’exécution et les modes opératoires, assure
le bon déroulement des travaux en procédant à différents
contrôles. Il s’assure notamment du respect de l’ordre
de livraison, de la conformité aux plans, de l’application
stricte du programme de montage.
Mais il vérifie aussi que les dispositions prévues par le
plan particulier SPS à l’établissement duquel il a participé
étroitement avant le début des travaux sont effectivement
mises en œuvre sur le chantier.
Un tel suivi nécessite la mise à jour périodique du plan
particulier SPS en fonction des variations des conditions
d’exécution de l’ouvrage et notamment des nécessités de
coordination avec les autres intervenants.
Le plan particulier SPS, exigé dès lors qu’il y a co-activité,
permet de s’assurer à chaque instant que la sécurité de
l’ouvrage et celle du personnel sont effectivement assurées. Il constitue donc un élément essentiel du tableau de
bord du responsable des travaux.
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