Les ports - Terre Armée

Transcription

Les ports - Terre Armée
—Le magazine du groupe soletanche freyssinet
Synergies —Une autre expertise de Soletanche
Freyssinet : l’ingénierie de projet
Soletanche Bachy — Quatre puits en parois
moulées aux dimensions inédites
Freyssinet — Un pont aux couleurs du soleil
Terre Armée — Une digue plus belle et plus
sûre à La Haye
Menard — À Gdansk, une réalisation clé
pour le développement de l’amélioration de sol
Nuvia — La radioprotection, valeur ajoutée
de l’offre logistique d’Essor
Ouvrages
&
savoir-faire
Les ports
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04
Numéro
Décembre 2012
—LE maGazinE dU GroUpE SoLEtancHE FrEySSinEt
Synergies —Une autre expertise de Soletanche
Freyssinet : l’ingénierie de projet
Soletanche-Bachy — Quatre puits en parois
moulées aux dimensions inédites
Freyssinet — Un pont aux couleurs du soleil
Terre Armée — Une digue plus belle et plus
sûre à La Haye
Menard — À Gdansk, une réalisation clé
pour le développement de l’amélioration de sol
Nuvia — La radioprotection, valeur ajoutée
de l’offre logistique d’Essor
Ouvrages
&
savoir-faire
Les ports
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01 Une autre expertise de Soletanche Freyssinet :
l’ingénierie de projet Page 2
02Radioprotection pour
la centrale EDF de
Dampierre-en-Burly Page 24
03Tour Odéon : fondations
d’exception pour la tour phare
de la Principauté Page 28
01
02
04
numéro
juin 2012
Sommaire
Édito
­_ Jérôme Stubler
— Décembre 2012
Directeur général
de Soletanche Freyssinet
03
02
Groupe / Synergies
resonance Le magazine du Groupe
Soletanche Freyssinet. Direction de la
Communication : 133 boulevard National
92500 Rueil-Malmaison - France.
Directeur de la publication : Jérôme Stubler.
Directrice de la rédaction :
Marine d’Anterroches.
Rédaction : Jean-Marc Brujaille, Delphine Goater,
William Mengebier.
Comité éditorial : Guillaume Billaroch,
Stéphane Cognon, Isabelle Mennesson,
Stéphane Monleau, Jennie Osborne.
Conception-réalisation : Idé Édition.
Photogravure : Arto.
Impression : Sira.
Crédits photos : Luc Benevello, Chasingmoments/Fotolia, Cyrille Dupont, Cédric
Helsly, Idé, Annuar Martinez, Bob Peters,
François Roig, Francis Vigouroux,
photothèques Soletanche Bachy, Freyssinet,
Menard, Nuvia, Terre Armée, DR.
Bien que Soletanche Freyssinet s’efforce
de ne fournir que des informations aussi
exactes que possible, aucun engagement
ni aucune responsabilité d’aucune sorte ne
peuvent être acceptés de ce fait par les
éditeurs, leurs employés ou leurs agents.
Désireux de s’incrire dans une démarche
de développement durable, le Groupe
Soletanche Freyssinet fait imprimer son
magazine par un imprimeur « Imprim’Vert »,
sur du papier certifié PEFC, issu de forêts
gérées durablement.
02 Une autre expertise
de Soletanche Freyssinet :
l’ingénierie de projet
04Nouveaux projets, innovation,
formation, acquisitions,
événements… l’actualité du
Groupe Soletanche Freyssinet
09
Chantiers
10 Freyssinet­
_ Deuxième pont de Geo Geum/
Corée du Sud
12 Soletanche Bachy­
_ Tunnels de Toulon/France
14 Nuvia
_ Programme de base de
maintenance préventive d’EDF/
France
15 Soletanche Bachy
_ Lotissement d’Al Ain/Abu Dhabi
16 Soletanche Bachy
_ Lee Tunnel/Royaume-Uni
18 Menard/Agra Foundations­
_ Nouveau magasin Ikea de
Richmond/Canada
19 Freyssinet
_ Réparation du tunnel sous
le Capitole, Washington/États-Unis
20 Menard­
_ Autoroute de contournement
de Gdansk/Pologne
22 Soletanche Bachy
_ Vincom Block A, Hô Chi MinhVille/Vietnam
23 Terre Armée
_ Boulevard de Scheveningen,
La Haye/Pays-Bas
24 Nuvia
_ Centrale EDF de Dampierreen-Burly/France
26 Menard
_ Résidence Bruckhof,
Strasbourg/France
27 Terre Armée
_ Modernisation de l’autoroute
Dinmore-Goodna/Australie
28 Soletanche Bachy
_ Tour Odéon/Monaco
30 Freyssinet
_ Pont de Rędziński, Wrocław/
Pologne
31 Soletanche Bachy
_ Métro de Seattle/États-Unis
32 Freyssinet
_ Toiture câblée du stade
gallo-romain du Puy du Fou,
Les Épesses/France
34
Expertises
34 Ouvrages & savoir-faire
Les ports
36 Parole d’expert
Paul Scherrer, directeur technique
& projets du Grand Port Maritime
du Havre
37 Menard
Une alternative compétitive
pour la réalisation des CMC
38 Une offre clés en main
de Millennium
La conception d’emballages de
transport de matières radioactives
38 Terre Armée
La gamme de renforcements
synthétiques s’élargit
39 Freyssinet-Hebetec
Une solution de levage sûre,
simple et économique
40 CSM Bessac
Les synergies de métiers
d’un industriel-entrepreneur
Dans les métiers
du sol, des structures
et du nucléaire, nous
déployons un modèle
intégré incluant une
capacité d’étude, des
machines et matériaux
développés au sein de
nos bureaux d’études,
et une capacité de mise
en œuvre sur chantier.
C’est ce modèle intégré
que nous devons
cultiver et renforcer
pour poursuivre notre
développement.
Nos performances en 2012 devraient le confirmer,
avec une progression de plus de 10 % de notre chiffre
d’affaires, qui devrait approcher 2,6 milliards d’euros :
Soletanche Freyssinet est un groupe tonique, inscrit
dans une dynamique de croissance et de développement soutenue. Cette dynamique est à l’œuvre dans
nos trois grands métiers – les structures, les sols, le
nucléaire. Dans chacun d’eux, nos expertises font référence sur des marchés stimulés par des besoins croissants en construction ou rénovation d’infrastructures
urbaines, de transport, d’énergie… Déployées dans une
centaine de pays, ces expertises se conjuguent avec le
fort ancrage local de nos entreprises pour donner naissance à des solutions qui s’adaptent aux besoins et à la
problématique de chaque client.
Amplifier cette dynamique de développement en
valorisant pleinement le potentiel de notre Groupe :
tel est notre projet. Nous le concrétisons en accélérant
notre développement international par l’intégration de
nouvelles entreprises. Zetas en Turquie, Bermingham
au Canada, Roger Bullivant au Royaume-Uni, March
en Nouvelle-Zélande ou US Wick Drain aux États-Unis,
pour les métiers du sol ; Mndeni Structural Services
en Afrique du Sud et Freyssinet CS en République
tchèque, pour Freyssinet ; Envinet dans le nucléaire
en République tchèque et Slovaquie : ces entreprises
qui nous ont rejoints récemment bénéficient de la force
d’entraînement de nos réseaux tout en élargissant la
diffusion de nos offres.
que le nouveau contrat de renforcement des bâches
PTR par lequel Nuvia et Soletanche Bachy contribuent à
améliorer la sûreté des centrales nucléaires françaises.
À l’exemple des boues polymères utilisées comme
fluide de forage, lauréat du dernier Prix de l’Innovation
VINCI, les nouveaux produits, procédés et matériels
développés en permanence par nos équipes nous permettent de toujours proposer le meilleur à nos clients.
Pour stimuler cette dynamique, nous lançons le second
prix Soletanche Freyssinet de l’Innovation, qui récompensera en 2013 les innovations autour de cinq thèmes
(sécurité, ingénierie, techniques et procédés, marketing et commercial, savoir-faire chantier) pour chacun
de nos métiers, ainsi que sur deux thèmes transverses
au Groupe (Resonance et développement durable). Les
propositions de chacun de nos collaborateurs, reflétant
la diversité de nos expertises, sont le creuset des idées
qui seront mises en œuvre demain.
Dans les métiers du sol, des structures et du
nucléaire, nous déployons un modèle intégré incluant
une capacité d’étude, des machines et matériaux développés au sein de nos bureaux d’études, et une capacité de mise en œuvre sur chantier. Cette intégration
de compétences nous permet d’apporter à nos clients
une solution adaptée, économique et performante. C’est
ce modèle intégré que nous devons cultiver et renforcer pour poursuivre notre développement.
Notre projet est aussi de développer le « travailler
ensemble » à travers notre programme Resonance.
En témoignent, entre autres avancées techniques
récentes, la première utilisation de tirants d’ancrage
Freyssinet sur les chantiers de Soletanche Bachy, ainsi
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 1
Groupe
RESONANCE
Les filiales d’ingénierie spécialisée du Groupe
--- Synergies
Stratégie
Une autre expertise
de Soletanche Freyssinet :
l’ingénierie de projet
_Du Groupe Soletanche Freyssinet, on connaît les grands domaines de
spécialisation (les sols et les structures), les inventions fondatrices qui ont
marqué l’histoire du génie civil spécialisé (la précontrainte, le pressiomètre
en consolidation de sol, l’Hydrofraise, la Terre Armée®…) et peut-être surtout
les procédés, produits et techniques mis en valeur par les chantiers et
régulièrement primés dans les concours d’innovation.
Cette vision essentiellement technologique ne
doit pas faire oublier un autre savoir-faire : l’ingénierie de projet, que les sociétés du Groupe
ont été amenées à développer chacune sur un
modèle propre. « Dans le métier des fondations
spéciales, explique Christian Gilbert, directeur
de l’ingénierie chez Soletanche Bachy, l’ingénierie désigne tout ce qui a trait aux études et
à la conception d’un projet ; elle a pour spécificité d’englober les méthodes, qui sont déterminantes dans le dimensionnement des ouvrages. »
Dans les deux composantes historiques de Soletanche Bachy, l’ingénierie a été liée au développement des travaux dès l’origine. Elle a pris
beaucoup d’importance dans les années 90, une
époque où, en France, l’ouverture des clients aux
variantes a fortement incité l’entreprise à développer des solutions mieux disantes qui, par la
suite, lui ont permis de conquérir le leadership
mondial dans son métier.
teur technique chez Freyssinet. Basée sur des
centres techniques répartis sur les différents
continents, elle est une composante stratégique
de notre modèle d’intégration verticale qui est un
de nos vecteurs de différenciation. » Cette expertise dans le domaine des structures – notamment des ouvrages d’art –, initiée par Freyssinet à partir de son activité historique dans la
précontrainte, trouve aujourd’hui un débouché
porteur dans l’intervention sur l’existant, la réparation et le renforcement des structures en particulier. Dans ce domaine où les conditions d’intervention sont souvent fortement contraintes,
la capacité de la direction technique de Freyssinet à mener des études d’ingénierie concourante structures-méthodes, depuis la phase de
diagnostic jusqu’à la réalisation des travaux, est
un atout de taille permettant de proposer à ses
clients les garanties de performance d’une prestation en conception-construction.
Un atout majeur pour des offres globales
Maîtriser les risques
Jérôme Racinais, responsable du bureau
d’études chez Menard, confirme la place de l’ingénierie au sein même de chaque agence. L’objectif
est de « rapprocher technique et commercial pour
garder un temps d’avance sur la concurrence ».
« Chez Freyssinet, l’ingénierie de projet s’attache à développer des solutions variantes, à partir de notre boîte à outils constituée des produits
et procédés du Groupe, tels que la précontrainte,
les haubans, les méthodes de construction spécialisées, le renforcement par matériaux composites, permettant ainsi à nos clients d’optimiser
en coût et en délai leur processus de construction, analyse pour sa part Erik Mellier, direc2 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
Plus généralement, cette volonté de remonter dans la chaîne de valeur est devenue ces
dernières années un axe stratégique, qui a
conduit le Groupe à élargir et spécialiser ses
moyens d’ingénierie (voir ci-contre), afin de
mieux répondre aux besoins de maîtrise des
risques liés aux phases de travaux et à l’exploitation des ouvrages. C’est notamment le cas
dans le secteur nucléaire, troisième métier du
Groupe, où intervient Nuvia, constitué en 2008
à partir d’opérations de croissance externe. Au
Royaume-Uni, Nuvia Ltd réalise 55 % de son
activité au travers de prestations d’ingénierie. Dans l’Hexagone, les six entités de Nuvia
01
02
L’ingénierie de projet est
devenue un axe stratégique
du Groupe, afin de mieux
répondre aux besoins
de maîtrise des risques liés
aux phases de travaux et
à l’exploitation des ouvrages.
Une composante majeure
de l’offre du Groupe
« Depuis quelques années, les études de
conception, voire de faisabilité et d’exécution,
sont de plus en plus fréquemment intégrées à
ADVITAM
Métier : prévention des risques liés
à la construction et à l’exploitation
d’ouvrages et installations industrielles
Profil et prestations : une implantation
internationale avec deux filiales spécialisées en acoustique et géophysique ;
conception de dispositifs de mesure
(systèmes Cyclops®, Centaure®,
EAR-Box®, Cylindre Électrique®…) ;
ingénierie en acoustique et vibrations ;
expertise en géophysique appliquée,
installation et maintenance des dispositifs sur site ; acquisition
et gestion des données (logiciel
Geoscope®) ; interprétation, diagnostic
et recommandations.
« Soldata » est l’abréviation de
« solution » et « data » :
- data, parce que la détection et le
monitoring en temps réel sont le
principal instrument pour évaluer et
gérer les risques tout en optimisant
les coûts ;
- solution, parce que les mesures sont
le plus souvent complétées par une
étude détaillée, une analyse et des
préconisations pour faciliter la prise de
décision.
Clients : gestionnaires d’infrastructures, industries, collectivités, villes,
entreprises générales…
Métier : inspection et surveillance
en continu d’infrastructures ; conception et intégration d’outils de suivi et
de maintenance d’ouvrages
Prestations et outils : développement
et mise en place d’outils de suivi
et de gestion d’infrastructures (suite
logicielle ScanPrint®) ; surveillance
en continu, monitoring, gestion
d’alertes (logiciel EverSense®) ; mesure
ponctuelle (outils pour la mesure
in situ de la tension dans les câbles,
les barres de précontrainte et le béton ;
outils pour la recherche de défauts
de corrosion dans les torons
et de vides dans les gaines de
précontraintes).
Clients : gestionnaires d’infrastructures
« Les outils et les solutions
packagées que nous concevons
donnent de la valeur à nos
offres. Aujourd’hui, ces solutions
répondent également à un
besoin grandissant de maîtrise
des risques, qu’ils soient
structurels, géotechniques ou
environnementaux. »
Jean-Ghislain La Fonta, directeur, Soldata
03
France – Essor, Mecatiss, Millennium, Nuvia
Travaux Spéciaux (NTS), Salvarem, Vraco –fournissent un éventail très large de prestations :
entretien, maintenance, logistique, radioprotection, démantèlement, protection coupefeu, études de sûreté… Trois d’entre elles, NTS
(génie civil nucléaire), Essor (radioprotection)
et Salvarem (assainissement, démantèlement),
initialement spécialisées dans les travaux, ont
développé ces dernières années leur capacité d’ingénierie pour faire face aux besoins
de leur activité.
SOLDATA
nos projets. Cela nous a conduits à développer
de manière importante notre capacité d’ingénierie interne », détaille Hervé Ridoux, directeur de
Nuvia Travaux Spéciaux. Quant à Rafael Teruel,
directeur régional Sud de Salvarem, il explique
que « l’ère de l’ingénierie a commencé, pour
Salvarem, au début des années 2000, avec
les démantèlements lancés à Marcoule puis
à La Hague. Nos bureaux d’études comptent
aujourd’hui près de cent ingénieurs et techniciens, qui étudient les scénarios des interventions et conçoivent les outils très spéciaux qui
permettent de les réaliser. » Différant par les
moyens et les organisations, ces ingénieries,
qui mobilisent à l’échelle du Groupe Soletanche
Freyssinet un effectif de quelque 800 ingénieurs,
sont aujourd’hui une composante majeure de
son offre, au service des projets.
01-03 Les bureaux
d’études de
Soletanche
Freyssinet, qui
rassemblent près de
800 collaborateurs,
sont une composante
majeure de l’offre
du Groupe, au
service des projets.
NECS
« Au départ, notre capacité
d’ingénierie s’est investie
dans la création de nos outils.
Aujourd’hui, elle se concentre
sur l’adaptation de nos solutions
aux projets. »
Gilles Hovhanessian, directeur général,
Advitam
MILLENNIUM
Métier : études de sûreté,
calcul scientifique, conception
Domaine d’activité : nucléaire
Clients : opérateurs nucléaires
« Nos clients sont les grands
donneurs d’ordre du secteur
nucléaire. Nous réalisons
notamment pour eux les études
de sûreté dont l’Autorité de
sûreté a besoin pour délivrer
les autorisations de construire,
de modifier ou de démanteler
les installations. »
Eric Lejeune, directeur, Millennium
Métier : simulation numérique
et calcul de structures
Domaines d’expertise : séismes,
dynamique des structures
Clients : gestionnaires d’infrastructures, industriels, collectivités,
entreprises générales…
« Notre expertise porte sur
l’évaluation de structures
au moyen de modèles et de
méthodes de calcul complexes,
souvent non linéaires, pour
évaluer la résistance, au séisme
ou à l’explosion par exemple,
d’ouvrages existants ou en
projet. »
Shahrokh Ghavamian, directeur, NECS
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 3
RESONANCE
Groupe
Acquisition
Turquie
Soletanche Freyssinet a conclu une prise de participation majoritaire dans
la société Zetas, entreprise reconnue sur le marché turc. Avec un chiffre
d’affaires de 45 M€, elle offre une palette d’expertises dans le domaine
de la géotechnique et des fondations. Zetas est également implantée
au Moyen-Orient (Émirats arabes unis, Arabie Saoudite, Liban, Qatar), ainsi
qu’en Asie centrale (Azerbaïdjan, Turkménistan, Kazakhstan).
--- Synergies
Formation
Freyssinet accompagne
l’intégration de jeunes
ingénieurs internationaux
Dans le cadre de la politique de
notre Groupe de former des ingénieurs biculturels (leur propre
culture associée à la culture française), Freyssinet a décidé de solliciter
le réseau n+i, qui offre un ensemble
complet de prestations : intégration
culturelle et linguistique, logement,
assurance, billet d’avion, mutuelle,
frais d’inscription, mise en contact
avec les étudiants étrangers…
Association créée en 2000, ce
réseau a accueilli plus de 1 800 ingénieurs internationaux de 64 nationalités différentes. Il regroupe plus
de 70 grandes écoles françaises
(Ensam, Insa, Mines de Nancy, ESTP,
EIVP, HEI…) et près de 100 universi-
tés étrangères partenaires. En septembre 2011 par exemple, un jeune
étudiant mexicain a intégré la deuxième année du cycle d’ingénieur
de l’ESTP (École supérieure des travaux publics).
En parallèle, Freyssinet a financé
les études de deux jeunes ingénieurs
russes à l’université sibérienne d’État
des moyens de communication.
Âgés de 18 ans, bilingues russe/
anglais et possédant une bonne
culture scientifique, ces derniers
peuvent ainsi suivre le cursus complet de cette prestigieuse université, Freyssinet prenant en charge le
coût de leurs cinq années d’études
supérieures.
Dans le cadre de sa démarche
d’amélioration de sa politique
sécurité, Nuvia France a décidé,
en 2011, d’élargir le champ
de ses engagements en matière
de sûreté (pour les installations)
et de radioprotection (pour
les personnes). Deux nouveaux
slogans logotypés ont été
créés et des objectifs chiffrés
ont été définis : zéro événement
significatif (en sûreté comme
en radioprotection), zéro écart
par rapport aux exigences (sûreté),
dose individuelle inférieure
à 14 mSv (radioprotection).
Ils complètent les objectifs fixés
en matière de qualité, de sécurité
et d’environnement, et font l’objet
d’un reporting mensuel.
Remise des prix
du Trophée Eugène
Freyssinet
4 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
Une convention sous le signe des synergies
Deux nouveaux
engagements QSE
pour Nuvia France
Événement
Le 16 septembre 2011, l’association
Eugène Freyssinet et la société
Freyssinet ont procédé à la remise des
prix du Trophée Eugène Freyssinet à
Paris, à la Halle Freyssinet. Ces prix
étaient destinés à de jeunes
constructeurs ayant fait accomplir un
progrès dans l’optimisation de la
matière, à l’image d’Eugène Freyssinet
inventant la précontrainte.
Avec ce Trophée Eugène Freyssinet, les
organisateurs souhaitent promouvoir
l’innovation et inciter les jeunes à se
diriger vers les métiers de la
construction. L’objectif est aussi de
faire mieux connaître l’œuvre
d’Eugène Freyssinet et le rayonnement
mondial acquis par le génie civil
français grâce à la précontrainte.
Mexico 2012
Sécurité
Les lauréats
• Premier prix : Nicolas Roussel, Guillaume Habert, Micka el Thiery
et Patrick Belin, de l’IFSTTAR, pour leurs travaux sur la captation
du CO2 dans les bétons de démolition (voir photo ci-dessus) ;
• Deuxième prix : François Olard de la société Eiffage Travaux Publics,
pour ses travaux sur l’optimisation des bétons bitumineux ;
• Grands prix : Michel Placidi et René Walther.
La prochaine édition du Trophée Eugène Freyssinet aura lieu en 2013.
Plus d’informations sur www.efreyssinet-association.com
Expertise
Nouvelle édition
du Guide technique
Soletanche Bachy
La nouvelle édition du
Guide technique Soletanche
Bachy, disponible en
français, en anglais et en
espagnol est parue.
Élaboré par les experts du
Groupe, ce guide présente
« l’état de l’art » en matière
d’équipements et matériels,
procédés et techniques
développés par Soletanche
Bachy, intégrant les évolutions mises en œuvre
ces dernières années dans
ces différents domaines. Il
constitue ainsi un véritable
outil de travail et d’étude,
fondé sur le savoir-faire
reconnu du Groupe dans
sa spécialité. Il témoigne de
son constant engagement
en R&D et Innovation pour
répondre aux enjeux de performance et de développement durable sur les chantiers, au service des clients.
Un ouvrage de référence
à destination des maîtres
d’ouvrage, maîtres d’œuvre
et bureaux d’études.
Séance plénière et kiosques ont permis de réunir les expertises des entités de Soletanche Freyssinet sur leurs marchés clés.
C’est sous le signe des synergies qu’a été placée la convention
du Groupe Soletanche Freyssinet,
organisée à Mexico en avril dernier. L’événement, seconde édition après la convention de Paris
en 2009 qui avait vu la création du Groupe, a réuni pendant
3 jours près de 300 managers des
5 entités de Soletanche Freyssinet
venus du monde entier.
Mexico : un signe fort de la
dimension internationale du
Groupe, dans une zone – l’Amérique latine et le Mexique en particulier – en forte croissance, dans
un pays qui voit se nouer de belles
synergies entre les deux filiales
locales du Groupe : Freyssinet de
Mexico et Cimesa (Soletanche
Bachy), comme pour la réparation du pont autoroutier Ameca
(cf. Resonance n°3). La convention
a été une étape clé dans le déploiement de la stratégie du Groupe pour
partager ensemble les avancées du
programme Resonance, qui vise à
développer les synergies multimétiers, dans de nombreux domaines :
techniques, géographiques, partage
de connaissances, développement
d’offres combinées.
La richesse de la palette d’exper-
tises du Groupe fait sa force et sa singularité. Poursuivre ces échanges et
la collaboration entre entités sur différents plans est un élément essentiel de son développement.
Face à la complexité croissante
des projets, les offres nées des synergies sont une réponse différenciante
pour nos clients. Elles sont le socle
de l’ambition du Groupe pour les
années à venir.
d’assainissement, de démantèlement mécanique et de gestion des
déchets. Près de 400 tonnes de
déchets ont été évacuées jusqu’à
mi-2012 pour mettre en place les
aménagements nécessaires aux
opérations de RCD du silo.
Route nationale B202 -- Allemagne
Menard VacuumTM au chevet
des routes allemandes
Le Landesbetrieb Straßenbau und
Verkehr Schleswig-Holstein (direction des travaux routiers du Land
Schleswig-Holstein) a attribué à BVT
DYNIV, filiale allemande de Menard,
les travaux de consolidation de la
route nationale B202 par la technique
de Menard Vacuum™. Sur ce tronçon
de 27 000 m2, en très mauvais état
(vitesse limitée 40 km/h), le vacuum
(consolidation atmosphérique)
sera installé en plusieurs blocs pour
ne pas interrompre la circulation.
Les travaux ont débuté en mars.
Port de Lomé -- Togo
3e quai pour le terminal
à conteneurs
Bolloré Africa Logistics a confié à
Soletanche Bachy, mandataire d’un
groupement comprenant deux autres
filiales de VINCI (Sogea-Satom et
EMCC), les études et la construction
du 3e poste à conteneurs du port.
Les travaux, d’un montant de
42,5 M€, ont débuté en mai 2012
pour 18 mois. Un mur de quai de
450 m sera réalisé en « rideau mixte »,
nécessitant 1 900 00 m3 de dragage.
Le projet permettra l’installation des
équipements de quai, des rails de
grue et de portiques.
Nouveaux projets
Site Areva La Hague -- France
Salvarem : les opérations
de RCD en bonne voie
Sur le site Areva de La Hague, la
libération de la dalle silo du bâtiment
HAO (haute activité oxyde) Sud était
une étape majeure des projets de
reprise et de conditionnement des
déchets (RCD). Commencés depuis
juin 2011, les travaux de démantèlement de la casemate et du transfert
hydraulique de l’activité du bâtiment
HAO se sont poursuivis selon un
planning ambitieux partagé avec Areva. Chaque jour, environ 20 personnes
de Salvarem étaient mobilisées sur
le chantier pour réaliser les travaux
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 5
RESONANCE
Groupe
Acquisition
Canada
Soletanche Freyssinet a conclu une prise de participation majoritaire
dans la société Bermingham, plus ancienne entreprise canadienne
spécialiste des fondations et travaux maritimes. Présente dans plus
de 40 pays pour de grands projets d’infrastructures, Bermingham
opère également dans les secteurs miniers, du transport et de l’énergie,
produit du matériel spécialisé et fournit des services d’ingénierie.
--- Synergies
Sécurité
En image
Record du monde de portée haubanée avec 1 104 mètres
Le 25 mars 2012, vers 15h (heure de Paris), les équipes
Freyssinet de Vladivostok ont achevé la pose des haubans
du pont de Russky. Les haubans les plus longs (581 m)
ont pris place en face de leurs symétriques installés deux
semaines plus tôt. Seulement 8 mois environ après le
démarrage fin juillet 2011, 3 200 tonnes de haubans ont
été ainsi installées dans des conditions encore jamais
vécues chez Freyssinet : travail 24 h/24, 7 j/7, avec des
températures ressenties allant jusqu’à -40° C. Ouverture
de l’ouvrage à la circulation : début juillet 2012.
Séminaire
Soletanche Bachy Designers Meeting
En décembre 2011 a eu lieu
la 5e édition du Soletanche Bachy
Designers Meeting, organisé par la
direction de l’ingénierie du Groupe
Soletanche Bachy, dix-huit mois
après sa dernière édition qui s’était
tenue à Paris.
Cet événement d’importance a
réuni à Budapest l’ensemble des
bureaux d’études du Groupe – services centraux et filiales –, soit plus
de 100 experts. Signe du développement international du Groupe, il a
6 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
accueilli cette année des représentants des nouvelles sociétés qui ont
rejoint Soletanche Bachy en 2011 :
Zetas (Turquie), Roger Bullivant (UK)
et Berminghman (Canada). Ont également participé les directeurs techniques de Freyssinet et de Menard,
dans le cadre des travaux de synergies développés au sein de Soletanche Freyssinet.
Ce séminaire technique de deux
jours a pour objectif de présenter les
chantiers emblématiques de l’an-
née, le développement des expertises dans différents domaines, les
retours d’expérience en termes de
techniques, méthodes et procédés. Le partage des meilleures pratiques, des connaissances et des
savoirs qu’ils soient théoriques ou
appliqués, est clé pour le développement du Groupe.
Ce séminaire technique, qui nourrit et renforce le réseau des designers du Groupe, est ainsi le creuset d’innovations futures.
Premier séminaire
HSE international
de Menard
Le premier séminaire
hygiène et sécurité du
Groupe Menard s’est tenu à
Dubaï, aux Émirats arabes
unis, les 27 et 28 février
dernier, sous l’impulsion
de la direction générale.
Organisé par David
Maltman, coordinateur
HSE du Groupe, il a réuni
une vingtaine de participants. Objectif de cette
rencontre : favoriser la mise
en réseau des managers et
le travail collaboratif pour
partager idées et pratiques.
Les groupes de travail ont
été organisés autour de thématiques clés pour l’entreprise : plate-forme de travail,
culture de la sécurité,
formation et valorisation
du travail, responsabilité,
compétences du personnel
et matériel de levage.
Ont été aussi abordés
l’application des règles
hygiène et sécurité du
Groupe Soletanche
Freyssinet et les bénéfices
de l’outil de reporting via
internet. Le séminaire a
également permis de fixer,
ensemble, des objectifs HSE
pour Menard et ses entités.
Innovation
Démantèlement : synergies autour de « Clémentine »
Un nouveau développement de
machine spéciale, mené à bien en
quelques mois, illustre le savoirfaire d’industrialisation de l’usine
de fabrication de Freyssinet au service du Groupe.
Conçue par l’agence lyonnaise
de Nuvia Travaux Spéciaux (NTS),
spécialisée en démantèlement, la
WCS 5000 alias « Clémentine » –
c’est le nom de cette machine – est
destinée au découpage des quatre
vases d’expansion de sodium des
« boucles secondaires(1) » de la centrale Superphénix. Elle répond à un
cahier des charges très rigoureux,
car l’opération de découpe s’effectue
par câble diamanté et ne doit jamais
entraîner une élévation de température supérieure à 300 °C.
Elle a nécessité de maîtriser les
savoir-faire de mécano-soudure
mais aussi d’usinage de précision
sur des pièces de grandes dimensions et d’assemblage électromécanique (motorisation, capteurs,
automatismes et hydraulique), dont
la complexité était une nouveauté
pour FPC et NTS.
Après avoir été testée avec succès dans les locaux de NTS, « Clémentine » a été transférée sur site
à Creys-Malville (Isère), où les
découpes ont commencé mi-février.
(1) C’est-à-dire l’ensemble du circuit
d’échange thermique entre le circuit primaire et les générateurs de vapeur, dont
NTS s’est vu confier le démantèlement.
Synergies
Menard Vibro voit le
jour au Moyen-Orient
Fusion réussie entre Menard et
Soletanche Bachy, avec la naissance
de Menard Vibro, une entité intégrée,
dont le siège est situé à Dubaï, aux
Émirats arabes unis. Cette fusion
engendre un nouveau leader régional
dans le domaine des technologies
et du traitement des sols. Elle établit
aussi une démarche commune, socle
du futur développement de la société.
Menard Vibro va élargir son panel de
techniques d’amélioration des sols
et offrir notamment une expertise
supplémentaire pour les chantiers
comportant des sols à consolider.
Avec un effectif de 120 personnes,
Menard Vibro bénéficie de l’intégration de nouveaux collaborateurs forts
d’une riche expérience.
Deux beaux projets en cours : Das
Island Development Phase III, à Abu
Dhabi, et Yerp (Yanbu Export Refinery),
en Arabie Saoudite.
Nouveaux projets
Penly -- France
Contrat gagné pour NTS et Essor
Nuvia a remporté le contrat
pluriannuel de 7 ans de prestation
globale d’assistance chantier
(PGAC) de Penly. NTS, mandataire
du groupement, pilotera et
coordonnera les activités
d’Essor, mais aussi les activités
d’échafaudage, de calorifuge
et de propreté. Depuis le 1er
janvier 2012, 50 personnes sont
déployées sur cette centrale et
cet effectif passera à 120 pendant
les arrêts du réacteur, une fois par
an, afin d’assurer la maintenance
d’équipements et le rechargement
en combustible du réacteur.
Toutes les activités d’Essor seront
représentées : la coordination
et l’exécution des activités de
logistique, la gestion des déchets,
le magasinage, la radioprotection
avec la mise en place de zones
réglementées, la gestion et le
contrôle des transports ADR, les
contrôles radiologiques et mesures
nucléaires…
Contrat Chooz Casemates
-- France
Nuvia France poursuit
le démantèlement
Après le contrat de démantèlement
de la cuve du réacteur de la
centrale de Chooz, premier
démantèlement d’un réacteur
PWR (305 MW) en France, le
groupement Nuvia Travaux
Spéciaux (NTS) – Salvarem a
remporté le contrat des casemates,
pour une durée de 4,5 ans. Le site
étant de construction enterrée,
les casemates se situent dans
la caverne HK qui servait à
l’entreposage des effluents douteux
résultant de l’exploitation du
réacteur. Ce projet est une première
pour EDF, car les cinq casemates
présentent la particularité d’être
en zone rouge, interdisant
toute intervention humaine. Le
groupement Nuvia a proposé son
savoir-faire dans la conception
et l’exploitation d’équipements
robotisés, permettant une
intervention sans risque pour
les opérateurs. Un bras robotisé,
capable d’embarquer toute une
panoplie d’outillage, sera installé
sur un mât porteur permettant
d’accéder à tous les composants
à traiter.
Pont à Dammam -- Arabie
Saoudite
Nouveau contrat pour Freyssinet
Le 30 avril dernier, Freyssinet a
signé le contrat de construction du
pont situé le long de la route King
Faisail à Dammam. Mis en place
avec une poutre de lancement
par-dessus, selon la technique
dite « travée par travée », ce pont
aura une longueur totale de
2 300 mètres et sera composé de
714 voussoirs et de 48 travées.
Le début de la préfabrication des
voussoirs est prévu en décembre
2012 et la pose des travées
débutera en mars 2013. La fin des
travaux Freyssinet est prévue en
avril 2014.
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 7
Chantiers
RESONANCE
RESONANCE
Groupe
--- Synergies
6
Acquisition
Afrique du Sud
Freyssinet a acquis la société Mndeni. Cette société
est spécialisée dans la réparation d’ouvrages et travaille
en Afrique du Sud, au Mozambique et au Botswana.
Innovation
Boues polymères, une percée dans
les fluides de forage
L’utilisation de boues polymères
en remplacement des boues bentonitiques a fait l’objet de deux ans de
recherche chez Soletanche Bachy.
Plus d’une centaine de tests et
des dizaines d’essais ont abouti à
la sélection de familles de polymères adaptés à nos travaux. Facilement disponibles en tout point du
globe, elles répondent à la fois aux
contraintes de terrain et de matériel (excavation et traitement des
boues) des chantiers de fondations.
Leurs atouts sont autant environnementaux (destruction aisée sur
chantier) qu’économiques (réduction de 50 à 75 % des volumes à
utiliser et à évacuer) et logistiques
(réduction du temps d’installation
et de l’emprise sur chantier).
Enfin et surtout, elles offrent
l’avantage de permettre de mener
des opérations difficiles à réaliser à
l’aide de boues bentonitiques. L’utilisation de cette solution, récompensée par le Grand Prix de l’Innovation 2011 de VINCI, devrait
concerner de 20 à 60 % des chantiers d’ici cinq à dix ans.
--- Les chantiers du Groupe à travers le monde
Mine d’El Teniente – Chili
Deux tunnels pour la plus
grande mine souterraine
de cuivre du monde
VINCI Construction Grands Projets
(60 %), Soletanche Bachy Chile
(20 %) et Soletanche Bachy
International (20 %) ont été déclarés
adjudicataires par Codelco, entreprise
nationale en charge des mines de
cuivre, du contrat d’études d’exécution et de construction de deux
8 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
10
Agenda
Du 30 mai au 1er juin 2012
Bruxelles (TC 211)
Symposium international
de l’amélioration de sols
Soletanche Freyssinet a été
partenaire de l’événement
à travers ses trois entités
spécialisées dans le métier des
technologies du sol : Soletanche
Bachy et Menard (Platinum
Sponsors), ainsi que Terre Armée
(Gold Sponsor).
16
2
7
3
11
12
17
15
1
14
9
4
Du 19 au 21 septembre 2012
Séoul
IABSE Congress
Freyssinet a participé au
congrès de l’IABSE (International
Association for Bridges and
Structural Engineering) en tant
que Gold Sponsor.
13
Nouveaux projets
Port de Montevideo – Uruguay
Construction d’un nouveau quai
Soletanche Bachy, en joint-venture
avec l’entrepreneur uruguayen
SACEEM et Dredging International,
a signé un contrat avec l’administration portuaire uruguayenne portant
sur la construction du nouveau quai
Muelle C. Ce contrat comprend
le design et la construction d’une
plate-forme de 330 m de long, soutenue par des pieux forés de 7 000 ml,
la reprise et le revêtement d’un
terminal à conteneurs de 5 ha, ainsi
que le dragage du canal d’accès.
8
5
3 000 km (équateur)
tunnels, pour un montant de 400 M$.
Le contrat comprend le creusement
à l’explosif de deux tunnels de 9 km
chacun et de section moyenne de
65 m2, ainsi que deux galeries d’accès
intermédiaires de 6 km, pour un total
de 24 km. Les travaux, débutés en
octobre 2011, dureront 40 mois.
Terminal méthanier
de Dunkerque – France
Une darse et un tunnel
pour le port
Deux filiales de Soletanche Freyssinet
sont à pied d’œuvre à Dunkerque.
Menard construit une darse pour
l’accès des méthaniers au terminal.
Un talus sous-marin de 15 m sera
créé ; sa stabilité sera assurée par
un traitement des terrains contre la
liquéfaction. Deux ateliers seront mobilisés en mer, et deux sur terre, avec
un travail à deux postes. Pour sa part,
Soletanche Bachy réalisera le Sea
Water Tunnel, en groupement avec
CSM Bessac et Razel, pour le compte
de Dunkerque LNG (filiale d’EDF en
association avec Fluxys et Total). Ce
tunnel, de 5 km de long et de 3 m de
diamètre, permettra d’acheminer les
eaux chaudes du refroidissement de
la centrale nucléaire de Gravelines
vers la station de regazéification du
GNL stocké à Dunkerque. Les travaux
consistent à réaliser un puits en paroi
moulée de 16 m de diamètre, d’une
station de pompage en paroi moulée
de 29 m de diamètre et d’un radier
béton. Démarrage des travaux cet
été, pour 3 ans.
Métro de Bucarest – Roumanie
Contrat de monitoring
pour Soldata
Metrorex (RATP locale) a attribué à
Soldata un contrat de monitoring
d’une durée de 63 mois, durant la
construction de la première partie de
la ligne 5 ; celle-ci est composée d’un
tunnel bitube de 6,5 km de long et de
10 stations souterraines. Ce contrat
comprend de l’instrumentation automatique, des mesures manuelles de
nivellement et inclinométriques, du
satellite et des mesures environnementales.
Port de Nouméa
– Nouvelle-Calédonie
Construction du poste 8
Le groupement Interoute/Balineau/
ETB/Infratech s’est vu attribuer le
marché de construction du poste 8,
en prolongement du grand quai
de Nouméa. Balineau réalisera un
combi-wall (palplanches et caissons),
un rideau arrière, deux lits de tirants
passifs et la poutre de quai, le tout
sur un linéaire de 250 m et un retour
de 56 m. Début des travaux : 3e trimestre 2012, pour 2 ans.
ZAC Paris Rive Gauche – France
Aménagement d’un nouvel îlot
La SEMAPA a confié à Soletanche
Bachy, en groupement, la construction des dalles de couverture des
voies ferrées de l’îlot T7. Ces dalles
recouvriront une partie des installations SNCF du secteur Tolbiac et supporteront un immeuble R+11 et des
espaces publics. L’approvisionnement
des cages d’armatures devra se faire
de nuit, sous interruption temporaire
de circulation des trains.
Pays d’implantation des entreprises
de Soletanche Freyssinet
Les 17 projets présentés dans ce numéro
1
Corée du Sud
2e Pont de Geo Geum
2
France
Tunnels de Toulon
3
France
Programme de base
de maintenance
préventive d’EDF
4
Abu Dhabi
Lotissement d’Al Ain
5
Royaume-Uni
Lee Tunnel
6
Canada
Magasin en zone
sismique à Richmond
7
États-Unis
Tunnel sous le Capitole
à Washington
8
Pologne
Autoroute
de contournement
de Gdansk
9
Vietnam
Tour Vietcombank
à Hô Chi Minh-Ville
10
Pays-Bas
Scheveningen
Boulevard
11
15
France
Centrale EDF de
Dampierre-en-Burly
12
France
Résidence Bruckhof
à Strasbourg
13
Australie
Autoroute
Dinmore-Goodna
Pologne
Pont de Wroclaw
16
États-Unis
Métro de Seattle
17
France
Toiture câblée du
stade gallo-romain
du Puy du Fou
14
Monaco
Tour Odéon
Numéro
Numéro
04 -04
DÉCEMBRE
- juillet 2012 - 9
RESONANCE
Chantiers
1
Geo Geum
Freyssinet
­ Deuxième pont de Geo Geum/
_
Corée du Sud
Un pont aux
couleurs du soleil
04
Le second pont de Geo Geum (prononcez
« gokeum »), à ne pas confondre avec le pont
haubané de Geoga (1) inauguré fin 2010 dans la
région de Busan, est situé dans l’Est du pays. Situé
dans la zone sud – sud-ouest de la péninsule, où
les îles foisonnent (ainsi que les ponts à câbles,
dont six ont déjà été construits par Freyssinet),
ce nouvel ouvrage parachève un projet de liaison qui a commencé, voici quelques années, par
la construction du premier pont de Geo Geum,
entre la ville de Noktong, sur le continent, et l’île
de Sorok, mis en service en mars 2009.
Le second ouvrage, destiné à relier l’île éponyme, se compose d’un pont à haubans long
de 1 116 m (avec une travée centrale de 480 m)
supporté par deux pylônes de 170 m de haut,
et d’un viaduc d’accès de 912 m. Dans sa partie inférieure, le tablier, d’une hauteur de 6 m,
comprend une voie de circulation réservée aux
piétons, aux cyclistes et aux moyens de secours.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Iksan Regional
Construction Management Office
Maître d’œuvre : Soosung Engineering
Entreprise générale : Hyundai
Engineering & Construction
Entreprise spécialisée :
groupement Freyssinet
International-Freyssinet Korea
Chiffres clés
Nombre de haubans : 84 (1 140 t)
Longueur des haubans : de 58 à 250 m
Composition : 55, 61 et 75 torons
(les haubans d’un même faisceau
sont du même type)
Amortisseurs : 56 de type IHD
(Internal Hydraulic Damper) et
28 de type IRD (Internal Radial Damper),
pour les haubans les plus longs.
Une forte attente d’ordre esthétique
« La principale contrainte, indique la direction
technique de Freyssinet, était de libérer un gabarit de navigation de 210 m de large et de 38,50 m
de hauteur. »
Pour le reste, l’attente du maître d’ouvrage était
surtout d’ordre esthétique. L’ouvrage se distingue ainsi – c’est une pre­mière mondiale – par ses
douze faisceaux de sept haubans (deux fois trois
groupes nettement disjoints pour chaque pylône)
placés dans une gaine PEHD de couleur jaune,
pour évoquer les rayons du soleil transperçant
un ciel nuageux.
Freyssinet a assuré la fourniture et la mise en
œuvre des haubans, associée à celle de 84 amortisseurs. L’exigence esthétique du client a eu un
impact fort sur la conception et les méthodes de
construction. « En effet, ajoute le responsable
technique du chantier, grâce à ses haubans disposés en faisceaux, le tablier a pu être construit
10 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
01
par assemblage de grands tronçons de 72 m de
poutre treillis mixte (acier et béton), chaque tronçon étant supporté par un faisceau. »
Ces tronçons, de couleur jaune également, ont
été préfabriqués (assemblage, soudure, peinture,
bétonnage et précontrainte transversale de la
dalle supérieure) dans le port de Gwangyang.
D’un poids de 1 600 à 2 500 t, chacun d’eux était
acheminé par barge et hissé en place sur des
barges supports, conçues spécialement pour le
projet, au moyen d’une énorme grue flottante de
3 000 t de capacité. La mise en place des éléments
de tablier s’effectuait en parallèle de part et d’autre
d’un pylône, ainsi que l’installation et le réglage
des deux faisceaux de haubans associés. « Nous
devions installer quatorze haubans en dix jours.
Grâce à notre organisation et à nos équipes hautement qualifiées (chaque membre ayant été
formé et entraîné à une tâche précise) venues de
Geoga, nous avons réussi à tenir le planning
tout en portant une attention particulière à la
qualité et la sécurité », précise le directeur de
travaux du groupement Freyssinet.
Commencée en juin 2010, la construction du
tablier du pont principal s’est achevée en avril.
L’ouvrage a été ouvert à la circulation fin 2011.
01Le second pont de Geo Geum
facilite l’accès aux îles du Sud
qui sont un lieu de villégiature
apprécié des Coréens.
02Les éléments de tablier préfabriqués,
d’un poids de 1 600 à 2 500 t, ont
été mis en place à l’aide d’une grue
flottante d’une capacité de 3 000 t.
03-04 Chaque faisceau de sept
haubans soutient un tronçon
de tablier de 72 m.
(1) Projet auquel a également pris part Freyssinet, qui en
a fourni et installé les haubans et les amortisseurs.
02
03
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 11
01La complexité du sous-sol
a fait du chantier un challenge
permanent pour les équipes.
02En surface, des injections de
compensation ont été nécessaires
pour permettre le creusement
du tunnel dans une zone critique
située sous des immeubles.
03 Suspendues à des rails fixés
aux cintres de la galerie,
les machines de types « GTA »
et leurs bras télécommandés
permettent de sécuriser
les opérations au front de taille.
RESONANCE
Chantiers
Toulon
2
02
Soletanche Bachy
­_ Tunnels de Toulon/France
Un défi de taille dans
un environnement
géologique difficile
Pour les acteurs d’un chantier de tunnel, quels
qu’ils soient, le percement est toujours un moment
d’émotion particulier. Ce fut encore le cas le
3 mars 2011 à Toulon, au moment où les équipes
des fronts d’attaque Ouest et Est du tunnel Sud
firent leur jonction : celle-ci marquait l’aboutissement de mois d’efforts soutenus et, plus généralement, celui d’un projet commencé en 1993
pour le premier ouvrage et dont la réalisation s’est
heurtée à d’importantes difficultés.
« À l’origine, rappelle Patrick Rolandetti, président de Soletanche Bachy Tunnels, cotraitant du
groupement travaux en charge du tunnel Sud, il
s’agissait de construire, dans le sous-sol d’une
zone d’habitat dense de Toulon, deux tunnels à
deux voies unidirectionnelles de moins de 3 km
de long, permettant la liaison des autoroutes A50
(vers Marseille) et A57 (vers Nice). Ce projet de
taille limitée s’est révélé très difficile dès le lancement des travaux en raison de la complexité du
sous-sol, constitué de matériaux argileux de qualité médiocre et de nature très variable, issus d’un
phénomène de nappe de charriage présen­­­tant
de nombreuses anomalies. » Ces conditions ont
imposé le choix de méthodes spécifiques pour la
réalisation des deux ouvrages : creusements en
traditionnel et réalisation de présoutènements
et de soutènements de différents types et fortement dimensionnés.
Prévenir des risques du fontis
Lors de la réalisation du tube Nord, effectuée
par d’autres entreprises, les mesures adoptées
n’ont pu éviter, en 1996, un fontis sur un front
d’attaque à l’approche de la zone dite Marchand,
qui a entraîné une longue interruption des tra12 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
03
01
vaux. Le tube Sud, parallèle au tube Nord et situé
à une distance moyenne de 50 m côté mer, devait
lui aussi traverser cette zone. Difficulté supplémentaire, le tunnel devait cette fois franchir un
espace plus densément construit en surface. Cela
a conduit le maître d’ouvrage à tenir compte de
tous les retours d’expérience du premier chantier,
notamment dans la structure des profils de soutènement et dans l’expertise du bâti. Pour prévenir les difficultés, il avait aussi été décidé de réaliser un puits (en paroi moulée) à proximité de la
zone sensible, afin de créer deux attaques supplémentaires (hors chemin critique) et de réaliser
un traitement adapté à cette portion de tunnel.
Malgré cette disposition sécuritaire, les auscultations – effectuées avec une très grande précision grâce au dispositif déployé sur l’ensemble
du tracé par SolData, filiale de Soletanche Bachy
spécialisée dans l’instrumentation – ont mis en
évidence la sensibilité excessive des sols et du bâti
dans la zone. Il a donc fallu recourir à des injec-
tions de confortement et de compensation combinées (1), qui ont pu être réalisées au sein même
du groupement grâce à l’expertise de Soletanche
Bachy, et dont l’exécution parfaitement maîtrisée
a permis la résolution du problème.
Travailler en toute sécurité
Pour les opérations de forage et de soutènement,
le groupement avait retenu l’utilisation de machi–
nes spécifiques de type « GTA », sur deux fronts
de creusement (Castigneau côté Ouest et Bir
Hakeim côté Est). Ces machines de 70 t, suspendues à des rails fixés aux cintres de la galerie, ont
permis de libérer une place précieuse dans un
espace où doivent cohabiter les différents engins
de creusement et d’évacuation des déblais (pelle
excavatrice, chargeurs, camions). « Grâce à leurs
bras articulés télécommandés, ces machines ont
permis d’effectuer toutes les délicates opérations
au front de taille, dans d’excellentes conditions de
sécurité. D’ailleurs, souligne Patrick Rolandetti, la
réalisation de cet ouvrage sans accident grave, à
ce jour, est également une performance remarquable de ce chantier. »
L’exécution des travaux du tube Sud a nécessité
une prolongation des délais de 18 mois. À la fin
de l’exécution du génie civil (décembre 2011), une
année de travaux est encore nécessaire pour la
réalisation des équipements. L’ouverture à la circulation est annoncée pour mi-2013.
Le tracé des tunnels
Tunnel Nord
Gare
SNCF
Parc
des
Lices
TOULON
0
A5
Ru
eR
(1) Voir Résonance n° 3, p. 24.
Vers
Marseille
100 m
.G
uill
Bd de
em
ard
Tunnel Sud
Intervenants
Maître d’ouvrage : DREAL PACA
Maître d’œuvre : Setec TPI
(mandataire) et Terrasol
Groupement Entreprises :
Bouygues TP (mandataire),
Soletanche Bachy, Soletanche Bachy
Tunnels, Colas, Screg
Entreprise spécialisée : SolData
Puits
Marchand
Tranchée
couverte
(210 m)
Port
Strasb
ourg
Centre
ville
A57
Mairie
ev
os
r
.F
Av
Tunnels (1 600 m environ)
o
.-R
elt
Vers
Nice
Tranchée
couverte
(200 m)
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 13
RESONANCE
Chantiers
Al Ain
4
Soletanche Bachy
3
­_ Lotissement d’Al Ain/Abu Dhabi
Nuvia
­ Programme de Base de
_
Maintenance Préventive (PBMP)
d’EDF/France
NTS (Nuvia) et
Advitam font équipe
pour l’inspection
des structures
Spécialiste des travaux de maintenance et de
réparation des structures dans les installations nucléaires, NTS (Nuvia Travaux Spéciaux),
en association avec Advitam(1), réalise depuis
le printemps 2010 de nouvelles missions dans
cinq centrales d’EDF. Nicolas Box, responsable
de l’agence Île-de-France de NTS, en détaille la
nature et le contenu.
En quoi consiste cette nouvelle activité de NTS ?
Nicolas Box. – NTS et Advitam ont remporté
en avril 2010, et pour une durée de sept ans, le
marché des inspections des centrales de Flamanville, Saint-Alban, Chooz, Civaux et Paluel
(douze réacteurs au total). Ces inspections font
partie du programme de base de maintenance
préventive (PBMP) d’EDF. Ce sont des missions
importantes, à la mesure de l’enjeu majeur que
représente la maintenance des installations pour
l’opérateur, notamment dans la perspective de
la prolongation de leur durée de vie. Le partenariat avec Advitam prend ici tout son sens : à l’expertise de NTS dans le nucléaire, l’inspection et
les travaux spéciaux, s’ajoutent l’expérience et la
méthodologie d’Advitam en termes de surveillance des ouvrages. Ce partenariat s’inscrit parfaitement dans l’optique de création de synergies
d’entreprises du Groupe Soletanche Freyssinet.
Qui effectue ces missions et
quel est leur contenu ?
N.B. – Cette activité mobilise douze inspecteurs,
qui sont des techniciens génie civil formés par
compagnonnage, disposant de toutes les habilitations requises. Le principe est de constituer
des équipes mixtes NTS-Advitam, afin de maxi14 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
miser la complémentarité des compétences. Ces
inspecteurs sont chargés d’identifier, de relever
et de caractériser les différentes pathologies des
structures classées importantes pour la sûreté
des installations.
Toutes les structures des sites sont concernées :
bâtiments réacteurs, bâtiments combustible,
bâtiments des auxiliaires nucléaires, bâtiments
périphériques, aéroréfrigérants… Ces inspections,
visuelles, se déroulent selon des procédures et
à une périodicité définies par EDF, variables en
fonction des structures et des requis vis-à-vis
de la sûreté nucléaire. NTS et Advitam ont mis
en place un processus d’inspection informatisé.
Sur le terrain, les inspecteurs relèvent les dégradations – fissurations, épaufrures, traces d’humidité ou de corrosion… – directement sur des
tablettes PC équipées du logiciel ScanPrintTM (voir
encadré). Cette méthodologie permet un traitement rapide et fiable des données d’inspection, et
concourt à l’efficacité du groupement pour la gestion des défauts et l’édition des rapports de visite.
Quel est l’apport de cette activité
pour le groupement ? Et quel bilan tirezvous au terme du premier exercice ?
N.B. – Pour NTS, dont la vocation première est
de répondre aux problématiques techniques des
exploitants nucléaires sur leurs installations, ce
métier est dans la continuité logique de nos activités d’expertise génie civil et nous permet d’approfondir notre connaissance des structures.
Pour Advitam, ce marché constitue une nouvelle
occasion de démontrer l’efficacité de son logiciel
d’inspection ScanPrintTM.
À l’issue de la première année d’activité, le bilan
est très positif. Les inspecteurs évoluent dans les
centrales en complète autonomie et EDF dispose
d’un panel d’informations essentielles pour gérer
la maintenance de ses installations.
(1) Filiale de Soletanche Freyssinet, Advitam
est la société spécialisée dans la surveillance et
la gestion d’ouvrages.
À l’intérieur et à l’extérieur
des centrales, les inspecteurs
de NTS et d’Advitam consignent
les anomalies observées
sur les structures sur leur tablette PC
équipée du logiciel ScanPrintTM.
ScanPrintTM : du relevé au traitement
des données
Depuis 2000, Advitam a développé à l’attention des
propriétaires d’ouvrages et des responsables
de maintenance une palette exclusive de
procédés et d’outils de surveillance et de suivi
qui permettent d’anticiper les besoins de
maintenance et de réparation des structures.
Parmi ceux-ci, ScanPrintTM est une suite logicielle
et de services pour la gestion, les inspections et la
maintenance du patrimoine. Le module de terrain
ScanPrint InspectionTM permet notamment aux
inspecteurs de relever sur le terrain, directement
depuis leur tablette PC, les informations relatives
aux dégradations. Organisées dans une base,
les données d’inspection sont complétées au
besoin par des relevés photographiques, puis
traitées (mesure des écarts, comparaison à des
valeurs de référence, comparaison entre ouvrages
identiques…) en vue d’établir un rapport de
synthèse et de proposer des solutions. ScanPrintTM
permet d’homogénéiser les inspections de terrain,
de maximiser la fiabilité des relevés et de gagner
jusqu’à 80 % de temps sur l’analyse des données,
l’édition d’un rapport et les échanges de données
entre utilisateurs.
Étude géophysique
record pour
un lotissement
de 4 000 000 m2
Depuis 1994, l’Européenne de Géophysique
(EDG) (1) propose aux maîtres d’ouvrage un
ensemble de solutions leur permettant, entre
autres, de repérer les ouvrages (réseaux de
concessionnaires) dans les terrains destinés aux
travaux et d’éviter d’effectuer à l’aveuglette de
coûteux sondages pour déceler les cavités souterraines. Cette offre n’a pas manqué de susciter l’intérêt dans une région du monde, le Moyen-Orient,
et plus précisément les Émirats arabes unis, où
se développent aujourd’hui de gigantesques projets d’aménagement et de construction.
Arrivée dans la région en 2008, EDG y a effectué ses deux premières missions en joint-venture
avec SolData avant de se voir confier, début 2011,
un contrat d’un montant jamais vu sur le site de
Jebel Hafeet, à Al Ain, à 150 km environ à l’est de
la ville d’Abu Dhabi, à proximité de la frontière
du sultanat d’Oman. « Il s’agit, explique François
Roig, project manager, d’un projet de lotissement
de 1,3 million de mètres carrés, où la municipalité
d’Al Ain a posé comme préalable à tous travaux
la recherche, via une étude géophysique, d’éventuelles cavités souterraines, et où la technique
et le périmètre de l’étude – c’est une particularité de ce projet – ont été imposés par le client. »
01
02
01La méthode des « panneaux
électriques » mobilise
de nombreux collaborateurs. 02La résistivité du sol est mesurée
en y injectant un courant
à l’aide d’électrodes plantées
à intervalles réguliers.
Mesurer la résistivité du sol
La méthode prescrite est celle des « panneaux
électriques ». Elle consiste à mesurer la résistivité
du sol, puis à analyser la transcription graphique
des données recueillies, où certains contrastes
peuvent être l’indice de cavités, afin d’effectuer
des sondages de contrôle sur les anomalies. Dans
la pratique, elle nécessite de planter une ligne
d’électrodes (des tiges de laiton) dans le sol selon
un pas défini (tous les 2,50 m sur une longueur
d’environ 1 500 m dans le cas de Jebel Hafeet).
Un courant est ensuite injecté dans le sol, selon
un certain protocole, et l’on enregistre les données du panneau puis on déplace latéralement les
Intervenants
Maître d’ouvrage : Tourism Development & Investment Company (TDIC)
Maître d’œuvre : PAL Technologies
Entreprise spécialisée : JV SolData —
Européenne de Géophysique (EDG)
électrodes de 5 m pour réaliser une nouvelle ligne
de mesures. Sur les 130 ha de sa zone d’étude, EDG
a mobilisé une quarantaine de personnes pour
réaliser, entre février et avril 2011, quelque 270 km
de panneaux – un chiffre qui prend tout son sens
lorsqu’on le compare à la moyenne annuelle de
panneaux réalisés par EDG en France : 50 km !
Hors du commun, ce contrat ne sera pas qu’un
feu de paille, car l’entreprise est présente sur
d’autres projets dans la région et bénéficie désormais d’une forte visibilité. Sitôt rendue l’étude de
Jebel Hafeet, l’équipe d’EDG est ainsi retournée à
Abu Dhabi pour mettre en route un autre projet
pour Abu Dhabi Airport Company (Adac), dans
le cadre de l’extension de l’aéroport d’Abu Dhabi
pour un contrat de plusieurs millions d’euros, où
sera cette fois utilisée la méthode dite MASW
(Multi Chan­­nel Analysis of Surface Waves). Ce
n’est pas tout. EDG est aussi présente au Qatar
et en Arabie Saoudite, et elle accompagne l’entreprise Menard au Turkmé­nistan, où ses procédés
permettent un contrôle après coup de l’efficacité
des opérations d’amélioration de sol.
(1) Filiale de Soletanche Bachy spécialisée dans le
domaine de l’instrumentation (voir Résonance n° 1, p. 38).
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 15
RESONANCE
Chantiers
01Inspection de l’excavation
dans le puits de débordement.
02Puits de raccordement
(au premier plan) et puits
de pompage (au second plan)
en cours d’excavation.
03Réalisation de la paroi moulée
pour le puits de pompage.
Questions à…
Julian Gatward
Directeur projet
Bachy Soletanche Ltd
Londres
5
Soletanche Bachy
_ Lee Tunnel/Royaume-Uni
Quatre puits en
paroi moulée aux
dimensions inédites
À l’est de Londres, à une dizaine de kilomètres
de la City, se poursuit actuellement la réalisation
d’un projet majeur tant par ses dimensions que
pour l’enjeu environnemental qu’il représente :
le Lee Tunnel. Situé en bordure de la Tamise,
cet émissaire va en effet permettre, en 2015, de
réduire de 16 millions de mètres cubes le volume
d’eaux usées et d’eaux pluviales qui sont rejetées
chaque année dans le fleuve sans être traitées.
Il s’agit du premier volet d’un programme très
ambitieux baptisé Thames Tideway, qui prévoit ultérieurement la construction d’un autre
ouvrage d’une trentaine de kilomètres reliant
de 25 à 30 puits le long de la Tamise.
Les puits les plus vastes jamais
construits au Royaume-Uni
« Le Lee Tunnel se compose de quatre puits
monumentaux en paroi moulée – les plus vastes
jamais construits au Royaume-Uni – réunis par
un réseau de galeries réalisées à une profondeur
de 55 à 75 m, indique Julian Gatward, directeur projet chez Bachy Soletanche Ltd. Il se raccorde au nord à un grand émissaire d’assainissement par l’intermédiaire d’un premier puits,
Abbey Mills Station, et environ 6,5 km plus au
sud à trois autres puits, situés dans l’emprise
de l’usine de traitement des eaux de Beckton,
en bordure de la Tamise. En cas de fortes précipitations, ces ouvrages permettront de stocker un volume de 350 000 m3 d’eaux pluviales
et d’eaux usées en provenance de l’émissaire,
qui seront ensuite relevées et traitées dans une
extension de l’usine qui est elle aussi en cours
de construction. »
Le chantier a démarré à Beckton avec les travaux du Beckton Overflow Shaft en octobre 2010.
Proche de la Tamise, cet ouvrage lui sera relié
16 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
par une conduite destinée, comme son nom l’indique, à l’évacuation d’un éventuel trop-plein. Il
servira également de puits de départ au tunnelier
à pression de boue de 8,88 m de diamètre qui a
commencé le creusement du tunnel début 2012.
L’Overflow Shaft sera donc relié par ce tunnel au
deuxième puits, le Beckton Connection Shaft,
distant de 750 m, d’où partiront deux galeries :
la première, longue de 6,5 km, creusée au tunnelier, en direction d’Abbey Mills Station (où le
percement est prévu dans deux ans) ; la seconde,
beaucoup plus petite (30 m de long, 2,80 m de
diamètre), construite en traditionnel et aboutissant au Tideway Pumping Shaft, le plus important des puits, où seront installés les équipements de relevage permettant d’acheminer les
eaux à traiter vers la nouvelle usine.
Un chantier sous haute surveillance
La réalisation des trois puits de Beckton a dû surmonter plusieurs difficultés d’ordre géologique,
notamment la présence d’une couche de craie,
qui complique le traitement de la boue bentonitique quand elle se mélange avec elle, de silex
qui pourraient bloquer les roues de l’Hydrofraise,
enfin d’argiles dans les couches supérieures. Ces
conditions ont imposé de travailler à la benne
classique dans les couches superficielles, puis à
l’Hydrofraise. « L’exigence de verticalité de 0,3 %,
très contraignante quand on travaille sur des profondeurs avoisinant 100 m, nous a par ailleurs
amenés à utiliser un système spécial de sonde,
le koden, qui nous permettait de vérifier la verticalité des panneaux à l’aide d’images 3D », précise Julian Gatward.
L’excavation des trois puits de Beckton étant
achevée depuis fin août 2011, les terrassements
ont pris le relais, tandis qu'ont commencé les tra-
01
Quelle est l’importance de ce projet
pour Bachy Soletanche Ltd ?
L’entreprise avait déjà réalisé des
parois moulées de 1,80 m d’épaisseur
ou de 100 m de profondeur, mais
jamais encore des parois moulées
épaisses de 1,80 m et profondes
de 100 m. Les dimensions inédites
de ce projet et l’enjeu que représente
sa réussite nous ont amenés à nous
appuyer sur l’expertise du Groupe,
notamment d’équipes internationales,
qui nous ont aidés à mettre en
place le chantier et son management.
02
Le Lee Tunnel est un projet en
conception-construction réalisé
en groupement. Comment
cela se traduit-il dans l’opération ?
Ce qui est caractéristique du chantier,
qui est réalisé par Morgan Sindall,
VINCI Construction Grands Projets
et Bachy Soletanche Ltd, c’est qu’il
fonctionne comme une entreprise : en
dehors des interventions relevant de
savoir-faire spécialisés, les équipes ont
été mélangées. Cela favorise un esprit
de challenge bien adapté au projet.
Les gain share prévus par le contrat
vont dans le même sens en y associant
le client : si le coût des travaux diffère
de ce qui a été estimé, les économies
ou le coût supplémentaire seront
partagés entre lui et le groupement.
03
vaux préparatoires à l’excavation d’Abbey Mills
Station, au cœur d’un quartier résidentiel, où la
prévention des nuisances est un enjeu supplémentaire pour les équipes. « Avant que les travaux ne commencent, un relevé du “bruit de
référence” du site a été effectué, souligne Julian
Gatward, et nous continuerons à le mesurer
tout au long du chantier pour nous assurer que
nous restons dans les limites fixées par Thames
Water et prendre les mesures nécessaires en
cas de besoin. »
Les quatre puits du Lee Tunnel et leur réseau de galeries
Station existante A
Chambre de liaison
72 m
83 m
1,2 m
Conduite
de liaison
Lee Tunnel
6 km
Diam. int. : 7,2 m
Diam. ext. : 8,7 m
(double revêtement)
Intervenants
Maître d’ouvrage : Thames Water
Maître d’œuvre et travaux :
groupement MVB
(Morgan Sindall, VINCI Construction
Grands Projets, Bachy Soletanche Ltd)
Puits
déversoir
de Beckton
Diam. int. : 20 m
79 m
81,35 m
92 m
1,5m
Puits de pompage
de Tideway
(parois moulées,
38 m diam. int./
40,4 m diam. ext.)
Profondeur excavations
Station d'Abbey Mills F
Puits de liaison
en parois moulées
(parois moulées,
Puits de liaison
diam. int. 25 m/
de Beckton
27,4 m diam. ext.)
(parois moulées,
25 m diam. int./
27,4 m diam. ext. ?)
82,5 m
98 m
1,8 m
Profondeur parois moulées
90 m
1,5m
Déversoir de Beckton
0,85 km
Conduite
Diam. int. 7,2 m
de rejet
Diam. ext. : 8,7 m
de Beckton
Tunnel
(pieux sécants –
d'aspiration 30 m
pieux battus)
Diam. int. : 2,8 m
L = 430 m
Tamise
Sur cette opération,
le mélange des équipes
favorise un esprit
de challenge bien
adapté au projet.
Épaisseur
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 17
RESONANCE
Chantiers
Le traitement du sol a été réalisé
selon un maillage régulier
des colonnes ballastées de 0,90 m
de diamètre, dans lequel sont
insérés les pieux.
Question à…
Nelson Beaton
Vice-président
Geopac West Ltd
Washington
7
Freyssinet
­ Réparation du tunnel sous
_
le Capitole, Washington/États-Unis
Richmond
6
Menard/agra foundations
­ Nouveau magasin Ikea
_
de Richmond/Canada
Sols : combinaison
de savoir-faire
en prévention
du risque sismique
Au sud de Vancouver (Colombie-Britannique), le
delta du fleuve Fraser est une vaste zone alluviale dont les sols, constitués de dépôts récents
saturés, sont éminemment liquéfiables en cas de
séisme. Ce risque a dû être pris en compte par
Ikea dans la conception d’un nouveau magasin
composé d’un bâtiment sur deux étages avec parking à Richmond, dans une zone où le sous-sol est
constitué de limons argileux (sur 2 m) et de sables
alluvionnaires (sur 25 m) surmontant une couche
de limon marin profond. Les terrains superficiels n’étant pas aptes à supporter les descentes
de charges élevées du bâtiment, le cahier des
charges prévoyait un système de fondations par
pieux de type Franki de 7,50 m de profondeur,
disposés sous tous les éléments structurels. Tou18 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
tefois, la présence des seuls pieux était insuffisante au regard des exigences du code national
du bâtiment canadien, car ils restaient exposés à un risque de rupture par poinçonnement
en cas de liquéfaction du sol dans la couche de
sables alluvionnaires. Une densification des sols
est donc apparue nécessaire pour contrôler les
mouvements induits par la liquéfaction du sol
en cas de séisme et maintenir la capacité portante sous les pieux ainsi que leur soutien latéral.
Geopac, filiale canadienne de Menard, et Agra
Foundations, spécialiste des pieux, qui a rejoint
Soletanche Freyssinet depuis l’été 2010, ont réuni
leurs compétences pour proposer une solution qui
s’est finalement imposée et qui associe l’amélioration de sol par la méthode des colonnes ballastées (par voie humide) à une profondeur de 15 m,
et les fondations sur pieux. Les travaux ont été
exécutés en deux phases. Fin novembre 2010,
Geopac a mobilisé deux ateliers de colonnes
ballastées équipées de vibreurs V-23 (de Vibro
Services), avant de céder la place, avec deux
semaines d’avance sur le calendrier contractuel, aux trois ateliers d’Agra Foundations qui
ont achevé comme prévu l’exécution des pieux
mi-mars 2011.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Pivotal Projects Inc.,
Ikea Properties Ltd
Bureau d’études géotechnique :
Levelton Consultants Ltd
Entreprise générale : Ledcor Group of Companies
Entreprises spécialisées : Geopac Inc.,
Agra Foundations Ltd
Comment l’amélioration de sol peutelle prévenir les effets des séismes ?
En cas de séisme, avec les sols
granulaires du type sables et sables
limoneux lâches saturés, l’eau contenue dans le sol se met en pression
sous l’effet de contraintes de cisaillement et d’un drainage insuffisant,
si bien que les grains peuvent ne plus
être en contact. C’est le phénomène
de liquéfaction. Le sol peut perdre
temporairement ses caractéristiques
de portance jusqu’au rétablissement
d’un drainage suffisant pour permettre
la reconstitution de la structure du
sol. Dans de telles conditions, le sol
devient littéralement liquide, et les
immeubles peuvent se coucher ou
s’écrouler.
On peut prévenir ce phénomène en
densifiant le sol, c’est-à-dire en réorganisant sa structure. Plusieurs techniques sont possibles. La plus courante
est celle des colonnes ballastées (ou
« vibro-remplacement » en Amérique
du Nord). Elle consiste à introduire
des cailloux dans le sol à l’aide d’une
aiguille vibrante. Ces colonnes de matériau compacté agissent comme des
drains, resserrent le sol autour d’elles
et augmentent sa densité relative, ce
qui évitera la montée en pression de
l’eau et éliminera le risque de liquéfaction en cas de séisme. Lorsque le sol
est constitué de sable propre, on peut
se contenter d’un simple vibrocompactage.
Ces deux techniques permettent
un traitement du sol jusqu’à une
profondeur de 35 m. Le compactage
dynamique convient également pour
un traitement plus superficiel, entre
5 et 12 m. Le cas échéant, les deux
technologies peuvent être combinées,
comme cela a été le cas pour un projet
récent dans le port de Vancouver.
Une mission
à haute technicité
en environnement
sensible
Siège du Sénat et de la Chambre des représentants, le Capitole, à Washington DC, est depuis
le XVIIIe siècle un des monuments symboles des
États-Unis. Édifié au cœur d’un parc de 110 ha, le
bâtiment est relié par plusieurs tunnels à d’autres
administrations et à des bureaux annexes situés
dans les quartiers proches. Une galerie d’environ 3 km, à vocation strictement technique, relie
également le monument et d’autres bâtiments
gouvernementaux à une centrale thermique et
abrite les conduites de vapeur nécessaires à son
chauffage et à sa climatisation, ainsi que divers
autres réseaux : eau, électricité…
Modernisation et mise aux normes
Aménagés dans les années 1910, cette galerie,
certains ouvrages d’accès et leurs équipements
(éclairage, ventilation, alimentation électrique…)
devaient être modernisés et mis aux normes.
Ces travaux ont été précédés par la réparation,
menée en plusieurs phases, de la structure béton
de la galerie, dégradée sur une épaisseur de 10 à
18 cm sur une surface supérieure à 2 300 m2 en
raison des conditions de température (38 °C) et
du fort taux d’humidité (lié à des fuites de vapeur)
régnant à l’intérieur de l’ouvrage.
Le volume de travaux à réaliser excluant une
intervention de « ragréage manuel », Freyssinet
Inc. a proposé une solution par béton projeté et
protection galvanique, dont le délai de réalisation et le coût ont convaincu l’entreprise générale. « Ce chantier est resté un challenge, estime
l’ingénieur projet chez Freyssinet Inc. L’exiguïté
et l’encombrement de la galerie rendaient en effet
complexes les opérations de purge des bétons
dégradés et d’évacuation des déblais, et ne per-
01
mettaient pas d’y installer une centrale d’approvisionnement pour les projeteurs. La température devait d’autre part être ramenée à un
niveau supportable pour les opérateurs et compatible avec une bonne mise en œuvre du béton
projeté. Enfin, la situation de l’ouvrage dans une
zone sensible relevant de différentes juridictions
supposait un dispositif de sécurisation et de coordination à la hauteur des exigences de la police
du Capitole, de la police de la Cour suprême, du
département de police du district de Columbia,
des responsables des transports en commun de
Washington, des fournisseurs d’énergie locaux… »
02
Une organisation à la hauteur
des exigences
03
01Situé au cœur d’un parc,
le Capitole est construit
sur un important réseau
de galeries et de tunnels.
Les solutions de réparation
Foreva® développées par
Freyssinet ont été mises
en oeuvre sur ce chantier.
02Béton projeté réalisé
par les équipes Foreva®.
03Produits de réparation
et solutions Foreva®.
Intervenants
Maître d’ouvrage : gouvernement fédéral
Maître d’œuvre : architecte du Capitole
Entreprise générale : The Lane Construction
Entreprise spécialisée : Freyssinet Inc.
Sur le plan logistique, la solution proposée par
Freyssinet Inc. a consisté à climatiser les parties critiques de l’ouvrage, à équiper le personnel
de masques respiratoires complets et de combinaisons de protection, et à mettre en place une
organisation en travail posté pour réduire au
maximum le nombre d’opérateurs intervenant
simultanément dans la galerie. Comme il était
exclu de stocker le matériel dans le tunnel et pas
toujours possible de le faire au niveau des accès
de surface, la logistique du chantier (évacuation
des déblais, approvisionnements) a dû, pendant
un temps, être organisée en « juste à temps », et
des installations provisoires ont été aménagées
en surface pour permettre de contrôler les accès
et servir de cantonnement aux compagnons.
Toutes ces contraintes et la localisation exceptionnelle du chantier ont finalement contribué
à promouvoir l’image de marque de l’entreprise
et son savoir-faire de réparation.
À l’achèvement du chantier, fin septembre
2011, après onze mois de travaux, cette activité
de Freyssinet Inc. n’a pas connu de temps mort,
car l’entreprise a lancé les travaux d’un nouveau contrat pour la réparation de onze ponts
en Virginie. Et la réalisation des deux nouvelles
phases de réparation du tunnel était en cours
de négociation.
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 19
ReSONANCE
Chantiers
Questions à…
Jakub Saloni
Gdansk
Directeur
Menard Polska
8
MENARD
­ Autoroute de contournement
_
de Gdansk/Pologne
Une réalisation
clé pour le
développement de
l’amélioration de sol
Depuis son entrée dans l’Union européenne, en
2004, la Pologne a mis en chantier de nombreux
projets de remise à niveau de ses infrastructures. Un de ceux-ci, dont la mise en service a
coïncidé au printemps 2012 avec le lancement du
14e championnat d’Europe UEFA de football, est
la construction d’une rocade de contournement
des villes de Gdansk, Sopot et Gdynia, toutes trois
situées sur la côte balte, dans le Nord du pays.
Longue de près de 18 km, cette autoroute à deux
fois deux voies, qui se raccorde au sud à l’autoroute Gdansk-Katowice (A1), traverse des zones
de terrains humides où l’épaisseur des couches
de tourbe et d’argile compressible atteint de 6 à
25 m. Lancé en novembre 2009 et achevé en
octobre 2011, le chantier a commencé par une
importante campagne d’amélioration de sol, que
Bilfinger Berger, l’entreprise générale, a confié à
Menard Polska.
« En réponse à l’appel d’offres, se souvient Jakub
Saloni, directeur de la filiale, nous avions proposé des drains verticaux et des colonnes à
module contrôlé (CMC) en alternative à la solution de base, et ces deux techniques de Menard
se sont imposées par leur compétitivité. » Sur
les 22 mois qu’il a duré, ce chantier marquant
pour la filiale (voir ci-contre) a mobilisé environ 60 personnes, dont 50 sur le terrain, qui ont
réalisé 677 700 mètres linéaires de CMC sur
280 000 m2 (mobilisant jusqu’à cinq ateliers) et
3 175 200 mètres linéaires de drains verticaux
sur 400 000 m2 (jusqu’à quatre ateliers).
20 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
Quel a été l’impact du contournement de Gdansk dans l’activité de
Menard Polska ?
Ce projet a représenté une part très
importante de notre chiffre d’affaires
en 2010 et il a coïncidé avec une forte
augmentation de notre activité.
Sa part relative a été moins importante
en 2011, où nous sommes intervenus
sur des projets plus nombreux pour le
compte d’une douzaine d’entreprises
générales, principalement sur des
projets routiers : contournements
d’Ełk et de Jarosław, sections JarosławRadymno (autoroute A4) et StrykówKonotopa (A2)… Nous y déployons
toute la palette de techniques
d’amélioration de sol de Menard :
substitution dynamique, compactage
dynamique, colonnes à module
contrôlé, colonnes ballastées, drains
verticaux et soil mixing (DSM, Deep Soil
Mixing).
01
01-02 Pour améliorer les zones
compressibles de la rocade,
Menard a mis en œuvre
3 175 200 mètres linéaires
de drains verticaux sur
une surface de 400 000 m2.
03Réalisation des colonnes
à module contrôlé (CMC).
Intervenants
Maître d’ouvrage : Direction générale
GDDKiA (Gdansk)
Maître d’œuvre : ZBM- Inwestor Zastępczy
Entreprise générale : Bilfinger Berger
Budownictwo SA Wakoz SP. zoo
Entreprise spécialisée : Menard Polska Sp. zoo
02
03
Quelles perspectives a ouvert
la création, début janvier 2011,
de l’agence commune MenardSoletanche Bachy en Pologne ?
Elle est un point très positif pour
l’activité, car nos techniques sont
complémentaires pour l’amélioration
de sols sous remblai, et nos équipes
peuvent s’aider pour résoudre
les problèmes géotechniques.
Cette collaboration s’est d’ores et
déjà concrétisée à l’occasion de la
construction du magasin Castorama
de Wrocław. Sur le plan commercial,
cette enseigne commune contribue
également à nous donner une
meilleure visibilité auprès
des clients et elle devrait conforter
notre développement.
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 21
RESONANCE
Question à…
Minh Quang
Le Nguyen
Chantiers
De la conception à l’installation des
panneaux, Terre Armée a su s’adapter
aux contraintes techniques pour donner
corps à la proposition architecturale
retenue par la Ville de La Haye.
Directeur général
Bachy Soletanche Vietnam
Question à…
Wim Meiborg
Directeur Terre Armée B.V.
Terre Armée Pays-Bas
Quel était l’avantage de la technique
proposée en variante ?
Les barrettes injectées sont moins
profondes que les pieux normaux.
C’est donc une solution qui permet
de réduire les consommations d’acier
et de béton et la durée des travaux.
Comme c’est une technique inédite
au Vietnam, un essai de chargement
statique a été réalisé sur la première
barrette pour confirmer ce choix
constructif de Vincom B en 2008.
01
Hô Chi Minh-Ville
9
soletanche bachy
­ Vincom Block A,
_
Hô Chi Minh-Ville/Vietnam
Vitrine technique
en centre-ville
Au cœur d’Hô Chi Minh-Ville, Bachy Soletanche
Vietnam prend une part active au développe–
ment d’Eden Area, le quartier des affaires. Après y
avoir réalisé en 2008 la première phase (Vincom
Block B) d’un luxueux projet de complexe comprenant centre commercial, hôtel et parking souterrain sur six niveaux, l’entreprise y est revenue
fin 2010 début 2011 pour une nouvelle tranche
de travaux (Vincom Block A).
« Vincom, le maître d’ouvrage, qui est l’un des
principaux investisseurs privés au Vietnam, nous
a sollicités en urgence en décembre 2010 sur un
avant-projet de soutènement et de fondations »,
indique Minh Quang Le Nguyen, directeur général
de Bachy Soletanche Vietnam. Menées tambour
battant, l’étude technique et la négociation commerciale ont abouti en six jours à un accord prévoyant notamment de remplacer les pieux forés
par une solution plus novatrice de barrettes injectées (voir ci-contre) et confiant à l’entreprise une
mission d’assistance à la conception.
22 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
02
Douze jours plus tard seulement, le 18 décembre,
a commencé l’exécution des 15 806 m2 de paroi
moulée et des 72 barrettes, mobilisant trois ateliers de bennes et 140 personnes pour tenir le
délai d’exécution limité à 22 semaines.
« Ce n’était pas notre seul défi, souligne Minh
Quang Le Nguyen, car sur ce projet très en vue
– le chantier est situé juste en face de l’hôtel de
ville –, nous avons eu à cœur de réaliser une opération exemplaire sur le plan de la propreté, de
la sécurité et du respect de l’environnement. »
Tous ces objectifs ont été atteints : les ouvrages ont
été livrés le 17 mai 2011 avec 17 jours d’avance ;
en cinq mois, le chantier n’a pas eu à déplorer
d’accident grave et n’a enregistré aucune réclamation pour nuisance. Enfin la qualité de la relation avec le client permet à l’entreprise d’envisager de nouvelles collaborations mettant en œuvre
d’autres techniques inédites au Vietnam, valorisant son savoir-faire.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Vincom Joint Stock Company
Maître d’œuvre : Premier Construction
Management (PCM)
Travaux : Bachy Soletanche Vietnam Co. Ltd
Ce projet a-t-il ouvert des
perspectives à l’entreprise ?
Le Vincom Block A est une affaire
importante, car il représente presque
50 % des travaux réalisés par
l’entreprise en 2011. C’est aussi une
expérience riche d’enseignement.
L’extrême rapidité avec laquelle il a
fallu proposer une offre nous conforte
dans nos méthodes, notamment dans
l’étroite collaboration de nos équipes
opérationnelles et commerciales.
C’est un modèle que nous appliquons
aujourd’hui sur d’autres projets,
situés à Da Nang et à Hanoï,
et qui contribue, avec notre palette
de savoir-faire, à nous différencier.
01Pour ce projet en plein coeur de
la ville, Soletanche Bachy a porté
une attention toute particulière
à la maîtrise des nuisances (bruit,
poussières) liées à l’activité
du chantier.
02 Le recours aux barrettes injectées
a permis de réduire
la consommation de matériaux, ainsi que la durée des travaux.
L’un des projets les plus complexes
menés par Terre Armée
10
La Haye
terre armÉe
­ Boulevard de Scheveningen,
_
La Haye/Pays-Bas
Une digue plus sûre
et plus belle
Le boulevard de Scheveningen à La Haye, longeant une digue sur 2 km qui protège les zones
intérieures basses des inondations, a été inscrit
dans le plan de renforcement de zones côtières
du gouvernement néerlandais. Afin d’intégrer
harmonieusement ce projet de rehaussement de
deux mètres de la digue, les responsables de la
municipalité ont fait appel à l’architecte paysagiste espagnol Manuel De Solà-Morales. Sa proposition architecturale comportait 1 100 panneaux
formant la paroi de la digue côté mer, coiffée par
des rampes elliptiques. Face aux contraintes techniques – concevoir et mettre en place ces panneaux de béton d’une largeur de 1,2 m en terrain
accidenté le long du boulevard sinueux, tout en
respectant des normes de sécurité sévères –, la
Ville s’est tournée vers Terre Armée.
La première étape a consisté à couler les panneaux. Il a ensuite fallu résoudre le problème
de poids des panneaux verticaux, car le projet prévoyait de leur donner un aspect monolithique. Les règles de sécurité stipulaient que le
poids de chaque élément ne pouvait être supérieur à 700 kg pour ne pas endommager la digue
sous-jacente – au cas improbable où une tempête catastrophique détruirait le mur. Or, les panneaux ayant la taille requise étaient d’un poids
excédant celui autorisé. L’équipe de Terre Armée
a alors conçu une solution innovante : construire
chaque panneau vertical en trois éléments, avec
des joints horizontaux extrêmement étroits pour
donner l’impression d’un panneau monobloc.
Enfin, l’équipe a créé derrière chaque ensemble
des colonnes spécifiques permettant de positionner de façon précise les panneaux de béton et de
respecter ainsi les strictes tolérances d’alignement. Wim Meiborg, directeur de Terre Armée
B.V., explique que les contraintes esthétiques du
projet en font l’un des plus complexes jamais réalisés par la société (voir ci-contre). Les habitants
de La Haye profitent depuis le printemps 2012
d’un boulevard de Scheveningen flambant neuf,
du haut d’une digue renforcée et sûre.
Intervenants
Client : municipalité de La Haye, Pays-Bas
Contractant : Zeefont bv
Entreprises spécialisées : Terre Armée, Hurks Beton bv
Quel rôle a joué Terre Armée dans ce
projet ?
Dès 2008, la municipalité de La Haye
nous a demandé de la conseiller sur la
façon dont les projets de son architecte,
M. De Solà-Morales, pouvaient être
traduits concrètement. Le cahier des
charges nous a poussés à faire preuve de
créativité. Terre Armée a réussi à donner
corps aux idées de M. Morales selon des
normes extrêmement rigoureuses. Notre
travail a également consisté à gérer la
conception, assez complexe, à fournir les
matériaux, ce qui a nécessité de trouver
un nouveau fournisseur, et à assurer
un support technique sur l’installation.
Quelles sont ses spécificités ?
Le cahier des charges, alliant contraintes
de sécurité et esthétiques, a généré une
situation inhabituelle. La limite de poids
de 700 kg pour chaque élément a obligé
notre sous-traitant à concevoir des joints
pouvant se rompre sous une pression
suffisante. Or, nous ne sommes pas habitués à concevoir des choses pour qu’elles
se cassent, en général c’est exactement
le contraire. Notre fournisseur nous a
demandé de confirmer par écrit que nous
souhaitions cette fracturabilité !
Comment le poids maximum
des panneaux a-t-il été calculé ?
Cette limite répond à des niveaux de
sécurité multiples. La digue est conçue
pour résister à toutes les tempêtes,
y compris des catastrophes dont la
probabilité de survenue est d’une fois
tous les 10 000 ans. Les tempêtes moins
fortes peuvent toutefois endommager ou
détruire des structures situées à proximité de la digue, telles que le boulevard.
Les essais de sécuri té ont montré que la
digue peut résister à l’impact d’un poids
de 700 kg, soit à la limite retenue.
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 23
RESONANCE
Question à…
Sébastien Couque
Chantiers
Directeur délégué
Essor
11
Dampierreen-Burly
Essor a récemment enrichi
son catalogue de nouvelles
compétences. Lesquelles ?
La première est la mesure du radon
dans les infrastructures souterraines
(parkings, tunnels…). Elle permettra
aux employeurs de répondre à l’obligation (article R. 4457-6 du Code du
travail) qui leur est faite, dans certains
départements français, de procéder
au dépistage de ce gaz radioactif,
qui accroît le risque de cancer du
poumon (arrêté du 7 août 2008).
La seconde est la caractérisation
radiologique. C’est une activité qui
nécessite des agréments, et qui
complétera l’activité de mesure telle
qu’elle est actuellement pratiquée à
Dampierre ou Cruas sur des radioéléments connus.
Nuvia
­ Centrale EDF de
_
Dampierre-en-Burly/France
La radioprotection,
valeur ajoutée
de l’offre logistique
d’Essor
À la centrale EDF de Dampierre-en-Burly (Loiret),
le réacteur n° 1 a été arrêté au printemps 2011
pendant 12 semaines pour la « visite décennale ».
Comme les autres arrêts de tranche qui, chaque
année, rythment la vie de ce type d’installation,
celui-ci a été une période de forte mobilisation
pour Essor, dont l’effectif est passé pour l’occasion de 50 à 150 personnes. « Cette variation est
spectaculaire et caractéristique, admet le chef de
projet, mais elle n’est pas le plus important dans
la prestation fournie. »
En charge depuis 2009 du contrat pluriannuel
de logistique du site, c’est-à-dire de l’assistance
chantier, de la manutention et de la gestion des
déchets – des tâches qu’EDF confie de longue date
à des entreprises partenaires –, Essor s’est en effet
vu attribuer également par l’opérateur d’importantes missions en radioprotection, assurées pour
l’essentiel par ses techniciens radioprotection et
ses agents DI 82 (du nom de la directive interne
82 d’EDF). Lors des arrêts de tranche, lorsque les
bâtiments réacteurs sont ouverts pour les opérations de rechargement de combustible, de maintenance ou de réparation, une dizaine de techniciens radioprotection d’Essor sont présents pour
effectuer des relevés au radiamètre, définir des
mesures de protection des intervenants contre
les risques de rayonnement et de contamination,
et contrôler qu’elles soient respectées.
Présents en permanence mais en effectif renforcé
en arrêt de tranche, les opérateurs DI 82 sont pour
leur part chargés de prévenir la contamination de
l’environnement en contrôlant les flux sortants
de matériels et de déchets au niveau des zones
tampons (entre la zone contrôlée et l’extérieur).
24 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
02
01-03 Contrôle du rayonnement
sur installations nucléaires.
02L’équipe de Dampierre en zone
contrôlée.
04Contrôle de la contamination
au sol.
La caractérisation
radiologique complétera
l’activité de mesure
telle qu’elle est
actuellement pratiquée
sur les radioéléments
connus.
01
« Bien qu’ils soient totalement complémentaires
sur le plan opérationnel, les métiers de la logistique et de la radioprotection ont longtemps fait
l’objet de prestations d’entreprises différentes,
indique le chef de projet, car ils relevaient de
compétences différenciées. » Leur conjonction
chez Essor tient à l’histoire de l’entreprise, issue
du rapprochement, au début des années 2000, de
deux entités spécialisées, l’une dans les métiers
de services, l’autre en radioprotection, et d’une
stratégie visant à construire une offre « intégrée ».
L’entreprise, qui se différencie dès le départ par
ce positionnement unique, a remporté en 2008
un premier marché significatif de ce type sur la
centrale de Cruas (Ardèche).
Depuis lors, l’attribution du contrat de Dampierre
en 2009 a conforté Essor dans sa stratégie de développement et l'a conduit à élargir le périmètre de
ses compétences (voir ci-contre).
03
04
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 25
Intervenants
Maître d’ouvrage : Main Roads QLD
Chef de projet : Florent Sygall
Entreprise générale : The Origin Alliance
Entreprise spécialisée :
Reinforced Earth Pty Ltd (Australie)
RESONANCE
Chantiers
01
02
Brisbane
Pendant les travaux, l’instrumentation
mise en place a permis de vérifier
l’absence de nuisances liées au chantier.
terre armée
Strasbourg
12
Menard
­ Résidence Bruckhof,
_
Strasbourg/France
Percée de
l’activité dans l’Est
de la France
Dans le quartier du Neudorf, à Strasbourg (BasRhin), un éco-quartier est en construction sur le
site de l’ancien dépôt de bus de la Compagnie des
transports strasbourgeois. En deux phases correspondant aux deux tranches de la résidence
Bruckhof, le projet qu’y développe Eiffage Immobilier, Menard est intervenu, en 2010 puis début
2011, pour améliorer les caractéristiques de portance du sol sur une surface totale de 12 375 m2.
« La technique employée, la vibroflottation, était
dans le cahier des charges, indique Hubert Scache,
le responsable de l’agen­ce Menard de Lille, qui
a suivi le dossier. Dans un premier temps, nous
26 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
13
avons cherché des possibilités de variante et
pensé au compactage dynamique, qui aurait
permis au client d’économiser l’évacuation des
terres polluées en décharge, mais nous y avons
finalement renoncé au retour des DICT (déclaration d’intention de commencement de travaux)
en raison de la présence de réseaux sensibles
(gaz, fibre optique du tramway) sur l’emprise. »
Renversement de situation
Sans être exceptionnel par le volume ou la technicité, ce chantier n’en a pas moins une vraie
valeur pour Hubert Scache. « Depuis l’intégration
de Menard dans le Groupe en 2001, poursuit-il,
l’entreprise était rarement allée dans l’Est de la
France où les positions de la concurrence étaient
inattaquables. Or aujourd’hui, nous venons d’y
ouvrir une agence – preuve que les choses ont
bien changé et vrai motif de satisfaction. »
En dix ans, Menard a en effet parcouru beaucoup
de chemin, triplant son chiffre d’affaires global et
améliorant ses positions en France en s’appuyant
sur la compétitivité de ses techniques, telles les
CMC (colonnes à module contrôlé), de mieux en
mieux reconnues par les bureaux de contrôle.
La percée dans l’Est remonte au printemps 2010,
où Menard a remporté et réa­lisé le volet amélioration de sol d’une zone de 10 000 m2 pour la
nouvelle usine de Liebherr à Colmar. Depuis, l’activité n’est pas retombée, mobilisant en permanence une ou deux machines et contraignant à
multiplier les allers-retours entre le Nord et l’Est.
En 2010, l’entreprise a ainsi réalisé une quinzaine d’opérations, notamment pour des usines
de traitement des eaux dans les Ardennes, le
Bas-Rhin et la Moselle. Et, depuis l’ouverture
de l’agence Est en octobre 2011, 27 contrats ont
été décrochés.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Eiffage Immobilier
Maître d’œuvre : Merat Workshop
Entreprise générale : Eiffage
Entreprise spécialisée : Menard (agence de Lille)
­ Modernisation de l’autoroute
_
Dinmore-Goodna/Australie
Innovation
technique sur
un projet
de modernisation
Dans le sud de l’agglomération de Brisbane
(Queensland), le service des routes du Queensland (Main Roads QLD) a lancé en 2009 un projet de modernisation sur 8 km de l’autoroute
d’Ipswich (M2) entre Dinmore et Goodna. Afin
de mener à bien les travaux de rénovation, le
service des routes a formé un groupement baptisé « Origin Alliance ».
Ce tronçon comportant divers ouvrages de soutènement (culées d’ouvrages d’art, sections et voies
d’accès en remblai), Origin Alliance a commandé
à Reinforced Earth Company (RECo) 41 murs en
Terre Armée® (parement TerraPlus®), représentant une surface de 20 168 m2, ainsi que 11 murs
provisoires en treillis métallique (3 762 m2). « Ce
projet comportait plusieurs aspects exceptionnels, souligne le chef de projet chez RECo. Par
exemple, c’était la première fois que nous avons
dû concevoir et fournir un système englobant
les montants et les poutres de couronnement
des ouvrages. La première fois, aussi, qu’un des
murs provisoires, réalisé pour l’occasion en treillis entièrement galvanisé, a été complètement
“noyé” dans le remblai de l’ouvrage définitif. »
Les ouvrages de soutènement de la section se
distinguent également sur le plan esthétique. En
raison de l’implantation de l’autoroute en zone
urbaine, l’architecte paysagiste d’Origin Alliance
souhaitait en effet que les parements reçoivent
un traitement architectural. RECo a proposé
quatre motifs – en forme de feuille, de vague et
de rocher, ainsi qu’une composition minérale –
pour la finition des écailles de parement.
Des conditions climatiques extrêmes
Soucieux de répondre à l’objectif du cahier des
charges de ne pas perturber le trafic, RECo a proposé d’organiser les travaux en deux étapes. L’entreprise a également mis en place des contrôles
bimensuels du chantier. Malgré ce phasage et
un renforcement de l’organisation de RECo destiné à mieux maîtriser les aspects logistiques
de l’opération (les éléments fabriqués par plusieurs sous-traitants devaient être livrés sur
03
01-02-03 Des motifs architecturaux
ont été appliqués sur les 41 murs
en Terre Armée® fournis par RECo.
quatre zones de travaux), le projet a subi des
désorganisations et des retards en raison des
pluies diluviennes qui se sont abattues début
janvier 2011 sur la région, provoquant des inondations catastrophiques (26 000 habitations inondées). « Nos ouvrages n’en ont aucunement souffert, souligne le chef de projet. Notre client, en la
personne de Peter Andrews, nous a même témoigné sa satisfaction pour notre niveau de service
et la qualité de finition des panneaux a été qualifiée de « parfaite ». Nous avons maintenu le cap
d’un achèvement début 2012. »
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 27
RESONANCE
Chantiers
Les soutènements et fondations
étant réalisés, la prochaine grande
étape du chantier consistera à couler
la dalle de rez-de-chaussée. Après
quoi, les travaux se poursuivront
simultanément vers le bas (réalisation
des niveaux sous-sol) et vers le haut
(élévation des superstructures).
Tour Odéon
14
Soletanche Bachy
_ Tour Odéon/Monaco
Fondations
d’exception pour
la tour phare
de la Principauté
Avant d’imprimer sur la skyline de la Principauté
sa silhouette caractéristique à deux « pétales »
haute de 160 m, la tour Odéon aura représenté un
chantier complexe et spectaculaire de soutènements et de fondations. « Lorsque nous sommes
arrivés sur le site, en novembre 2009, retrace
Emmanuel Robert, administrateur délégué de
Soletanche Sam, filiale monégasque de Soletanche
Bachy, nous nous sommes retrouvés face à une
colline agrémentée de quelques villas. Le dénivelé entre les parties amont et aval avoisinait les
30 m. Notre premier travail a donc consisté, par
des soutènements provisoires (microberlinoise
et berlinoise), à aménager la plate-forme nécessaire à la réalisation des parois moulées, des fondations profondes et du plancher de transition à
partir duquel ont pu être lancées, début 2012 et
simultanément, la construction de la superstructure et la réalisation des dix niveaux de parking
souterrains combinée avec les terrassements. »
Des parois moulées
de 55 m de profondeur
Comme un petit chantier de montagne, ce projet
phare a commencé, dans sa partie haute, avec la
technique de la microberlinoise (voir encadré) et
des passes de terrassement limitées à 2 m 12 ;
50 m plus bas, en juin 2010, aussitôt que la plateforme a permis l’accès d’une foreuse de pieux
de plus grand gabarit, les soutènements se sont
poursuivis à plus vive allure en paroi berlinoise.
Dès ce moment ont également pu commencer
les démolitions et, en bordure du boulevard du
Tenao, l’unique point d’accès et de desserte du
chantier, la réalisation à l’Hydrofraise des parois moulées de l’infrastructure, qui descendent
jusqu’à 55 m de profondeur.
L’exécution a réservé quelques surprises. En janvier 2011, la rencontre de vides karstiques en aval
a contraint à suspendre la réalisation des parois
28 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
moulées dans cette zone et à réaliser un confortement par injection solide qui a duré de février
à mai. Autre péripétie : la présence d’une couche
de marnes altérées en amont du site oblige à
fretter le terrain à l’aide de clous de fibres de carbone. « Ces aléas ont perturbé la cinématique du
chantier car les différents ateliers (ancrages, terrassements, fondations profondes, parois moulées) devaient cohabiter sur une emprise qui ne
dépasse pas 70 m dans sa plus grande longueur,
mais tous les efforts ont été déployés afin de respecter le planning », précise Emmanuel Robert.
Il est vrai que ce type de difficultés, aussi typique des chantiers de la Principauté que les
contraintes liées à l’environnement, presque
exclusivement résidentiel (auquel s’ajoute
cette fois un collège en activité en mitoyenneté
du chantier), et au manque d’accessibilité,
n’étaient pas une nouveauté pour les équipes de
Soletanche Sam.
Questions à…
Joseph Lavisse
Expert au bureau d’études
Soletanche Bachy
Chiffres clés
Surface de l’emprise : 2 820 m2
Surface vue des berlinoises :
– microberlinoise 1 000 m2
– berlinoise à pieux 1 500 m2
Surface des parois moulées
et barrettes : 25 000 m2
Épaisseur des parois moulées
et barrettes : de 800 à 1 000 mm
Profondeur maxi : 55 m
Nombre de tirants d’ancrage
provisoires, tous soutènements
confondus : 501
Longueur des tirants : 35 à 40 m
Volume des déblais avant la réalisation du plancher de transfert :
64 000 m3
Volume des déblais à terrasser
en taupe : 75 000 m3
Intervenants
Maître d’ouvrage : groupe Marzocco
Maître d’œuvre : cabinet Giraldi,
Coyne et Bellier
Groupement travaux :
VINCI Construction France succursale de Monaco (mandataire),
GTM TP Grand Sud, GTM TP Côte
d’Azur, Triverio, Soletanche Sam,
SGTM.
Microberlinoise et berlinoise
La microberlinoise et la berlinoise
sont deux systèmes d’écrans
de soutènement variant par les
dimensions mais fondés sur le
même principe. Celui-ci associe
un système de fondation (profilé
métallique, micropieu ou pieu de
grand diamètre) constituant une
structure verticale rigide et des
éléments de blindage (béton
projeté ou banché) prenant appui
sur ces structures verticales
pour soutenir les terres. Au fur
et à mesure des terrassements,
la stabilité de ces écrans est assurée
par un système d’ancrages de forte
capacité (jusqu’à 180 t) et
de grande longueur (jusqu’à 42 m).
Qu’est-ce qui définit le mieux
ce projet, selon vous ?
Je dirais son côté hors du commun.
Celui-ci est lié aux dimensions de
la tour. Un bâtiment de près de
50 étages pèse un poids important,
et son implantation dans une zone
sismique nécessite de gérer des
efforts au niveau de l’infrastructure.
La configuration du site est également
remarquable en raison de sa pente
considérable, qui implique de réaliser
des soutènements de 70 m de
hauteur, ce que je n’ai encore jamais
vu en 36 ans de métier.
Quelles sont les caractéristiques
de sol ?
Monaco se situe dans une zone
tectonique tourmentée, caractérisée
par la présence de failles et par des
terrains très variables. De la surface
vers le sous-sol, on trouve successivement des éboulis de pente, des
terrains marno-calcaires de consistance et de compacité très variables.
Enfin, en profondeur, des calcaires
jurassiques extrêmement durs. Une
attention toute particulière a été
apportée à la reconnaissance pour ce
projet : 15 sondages ont été réalisés au
moment de l’appel d’offres et 31 sondages complémentaires par carottage
ou avec essais pressiométriques,
puis encore 33 sondages destructifs.
Comment est gérée la prévention
du risque sismique dans
la conception des fondations ?
Dans un contexte géologique de ce
type, on ne peut pas simplement
poser la tour sur un radier. Ici, la partie
inférieure de la construction s’évase
pour former un « socle » épousant
le contour du sous-sol qui occupe
l’intégralité de la parcelle. Au niveau
du plancher de transition, les charges
de la tour proprement dite sont renvoyées vers les fondations profondes,
des barrettes de 1 m d’épaisseur
ancrées dans les marno-calcaires.
À l’état définitif, l’ouvrage est
autostable et peut reprendre les
efforts de tractions en cas de séisme.
Les calculs de l’infrastructure
et de la superstructure
ont-ils été coordonnés ?
Il n’existe pas à l’heure actuelle
d’outil suffisamment puissant qui
permette d’intégrer les calculs
d’infrastructure et de superstructure.
Dans un premier temps, nous avons
donc bâti avec Terrasol un modèle
aux éléments finis 3D géotechnique
pour rendre compte du comportement des terrains et des
soutènements. Puis, nousavons travaillé main dans la main avec le bureau
d’études de VINCI Construction
France afin de réaliser des études
cohérentes. Cela nous a permis de
produire les plans d’exécution
rapidement et de limiter ensuite
les modifications aux changements
souhaités par l’architecte.
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 29
01-02 Démarrage des travaux sur
l’emplacement du parking
du stade universitaire.
Seattle
16
Soletanche Bachy
­_ Métro de Seattle/États-Unis
Première structure
permanente
en parois moulées
en zone sismique
01
Wrocław
15
FREYSSINET
­ Pont de Rędziński, Wrocław/
_
Pologne
01L’architecture
inhabituelle du pont de
Wrocław en fait déjà
un élément marquant
du paysage polonais.
02Une équipe de 90 personnes était mobilisée
pour la réalisation de
l’ouvrage.
Freyssinet construit
le plus grand pont
haubané de Pologne
La rocade de Wrocław emprunte le pont de
Rędziński, sur l’Odra, récemment inauguré ;
son architecture inhabituelle en fait déjà un
élément marquant du paysage. Fort de ses
pylônes de 122 mètres, ce pont haubané en
béton est l’ouvrage le plus long et le plus haut
de ce type en Pologne.
Deux procédés exclusifs Freyssinet
Freyssinet Polska a participé à la conception de
cet ouvrage, dont la mise en place a mobilisé une
équipe de 90 personnes.
Les travaux de suspension ont été réalisés avec
deux procédés exclusifs de Freyssinet : le système d’ancrage et câbles HD2000, et le système
de mise en tension Isotension®, breveté dans
le monde entier et déjà mis en œuvre sur plus
de 200 ponts haubanés. Le béton a été retenu
pour la construction du pont en raison de ses
30 - Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012
02
remarquables propriétés d’absorption de vibrations, de sa génération plus faible de bruit et de
sa durabilité.
Un design inédit
L’ouvrage de Wrocław comporte deux passerelles
et un pont suspendu qui surplombe le fleuve. Les
trois voies de la rocade suspendues séparément
à partir du haut des pylônes en forme de H forment deux tabliers indépendants, une solution
jamais retenue jusqu’à ce jour.
Confrontée à des délais de réalisation très
réduits, l’Autorité des ponts de Wrocław a proposé d’employer une technologie de lancement
incrémentielle pour la construction des passerelles, afin de réaliser simultanément les pylônes
et le tablier. Malgré ces contraintes, l’équipe de
Freyssinet a achevé la mise en place des 160 haubans en un temps record de deux mois.
Chiffres clés
Longueur : 1 742 m
Superficie : 70 000 m²
160 haubans, d’une masse totale
de 1 500 t
Deux travées principales de 256 m
Deux travées périphériques
de 50 m
Intervenants
Investisseur : Generalna Dyrekcja
Dróg Krajowych i Autostrad
Conception : Mosty – bureau
de recherche et de conception
de Wrocław
Entreprise générale : Mostostal
Warszawa, Acciona Infraestructuras
Sous-traitant : Freyssinet Polska
Supervision : Egis Pologne
À Seattle, sur la côte Ouest des États-Unis, l’extension d’une ligne de métro vers le nord a commencé
par la construction d’une station intermédiaire
desservant l’université de l’État : WashingtonUniversity. Celle-ci sert de point de départ à deux
tunneliers creusant l’un en direction du centreville et de la station existante, Westlake, et l’autre
vers le nord et la ville d’Everett. La réalisation
de cette station, regroupée dans le marché avec
celle du premier tunnel, a été sous-traitée à un
groupement ( joint-venture à 50-50) associant
Nicholson et Condon & Johnson. « L’ouvrage est
inédit, indique Laurent Lefebvre, executive vice
president de Nicholson, car c’est la première
fois aux États-Unis qu’on ne construira pas une
seconde structure, définitive, à l’intérieur des
parois moulées, et que celles-ci seront utilisées
comme ouvrage permanent pour une infrastructure de transport en zone sismique. » Les parois
moulées, conçues par le client, ont été dimensionnées en conséquence (épaisseur, densité de
ferraillage). Elles traversent des horizons de sols
durs (sables et graviers) pour s’ancrer dans une
couche d’argile à une profondeur de 50 m d’un
côté et de 35 m de l’autre.
Une autre particularité du chantier aura été son
phasage. La station Washington-University servant de point de départ aux deux tunneliers, priorité a été donnée dans le planning au tunnelier
creusant en direction du centre-ville. Le chantier
de la station s’est donc organisé en deux phases :
les parois moulées et les terrassements du premier puits de départ, puis l’excavation et la réalisation du reste de la structure, associée dans le
contrat au lot du tunnel nord.
Mis en chantier en septembre 2010, les travaux
ont été exécutés à l’aide de deux Hydrofraises et
de bennes à câbles. Ils ont dû être réalisés dans
le délai très court de neuf semaines pour la première phase et se sont achevés en février 2011.
Question à…
Laurent Lefebvre
01
Executive vice president
Nicholson
02
Intervenants
Maître d’ouvrage : Sound Transit Authority
Maître d’œuvre : Joint Venture
Jacobs Associates-KPFF and CH2M Hill
Entreprise générale : JV Traylor
Brothers-Frontier Kemper
Groupement sous-traitant :
JV Nicholson-Condon & Johnson
Pour quelles raisons Nicholson s’est-il
associé pour réaliser ce projet ?
L’association avec Condon & Johnson
sur ce projet résulte d’un partenariat
stratégique dans lequel nous nous
sommes engagés il y a six ans pour
le développement des colonnes ballastées sur la côte Ouest. Nous avons
ensuite étendu cette association pour
réaliser ensemble les puits d’accès
d’une autre station de métro à Seattle
(Beacon Hill). La raison de ce partenariat est très simple. Nicholson est basé
pour l’essentiel à l’est du Mississippi,
à des milliers de kilomètres de la côte
Ouest, alors que Condon & Johnson
est présent du nord au sud de la côte
Pacifique, de San Diego jusqu’à Seattle.
Les trois États de Californie, Washington et Oregon ont une population de
47 millions d’habitants et un poids économique (PIB) très proche de celui de la
France, donc le marché est important
et très specifique. L’intérêt du partenariat est mutuel. Il nous permet d’être
présents sur les projets de la zone en
bénéficiant des ressources et de l’appui
d’un « local ». Réciproquement, nous
permettons à Condon & Johnson de
développer des offres techniques de
colonnes ballastées, de parois moulées
et de Geomix®. Au printemps 2012,
nous avons remporté ensemble un
important projet : la réalisation en
sous-traitance des puits de départ et
d’arrivée et des stations intermédiaires
du métro de San Francisco (Central
Subway Project).
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 31
ReSONANCE
Chantiers
Les Épesses
17
Freyssinet
­ Toiture câblée du stade
_
gallo-romain du Puy du Fou,
Les Épesses/France
Une structure hightech pour le velum
du Puy du Fou
Enrichissant d’année en année son programme
d’animations, le parc du Puy du Fou (Vendée) est
devenu en une vingtaine d’années le quatrième
parc de loisirs préféré des Français. En 2011, il
propose à ses visiteurs d’assister aux courses
de chars et aux combats de gladiateurs organisés dans son cirque gallo-romain à l’abri d’un
immense velum, comme les Romains du temps
de Titus au Colisée. Cet équipement – unique en
France – est supporté par une structure s’apparentant à une roue de vélo de par sa forme ; elle
se compose d’une partie extérieure (anneau de
compression) reposant sur le mur d’enceinte et
d’une cerce intérieure (anneau de traction) soutenue par 288 câbles rayonnants de 17 m de longueur. La cerce extérieure ayant été réalisée en
poutres caissons métalliques, Freyssinet s’est
vu confier le montage de la structure suspendue
(cerce intérieure et câbles radiaux), des drisses et
des cabestans nécessaires à la manœuvre (motorisée) de la toile, ainsi que de 12 câbles verticaux
ancrés dans le sol de l’arène, destinés à la maintenir en cas de coup de vent.
Câbles, « noix » et bielles
« Dans cette opération, explique-t-on à l’agence
Câbles et Manutention de Freyssinet France, la
contrainte majeure était le délai très court d’intervention. Pour le respecter, il a été choisi de mettre
en œuvre la structure avec un minimum d’équipements de mise en tension. Cela impliquait de
monter la structure sur un échafaudage à 14 m
de hauteur, quasiment à son emplacement définitif. » Dans un premier temps, les quatre câbles
longs de 180 m (52 mm de diamètre) formant le
treillis de la cerce intérieure ont été déroulés,
et déposés à l’aide d’une grue mobile, sur des
32 - Numéro 04 - DÉCeMBRE 2012
04
05
01
consoles disposées tous les 3 m, avant d’être solidarisés par un système de « noix » et de bielles.
Puis les câbles radiaux (14 mm de diamètre) ont
été déployés. La mise en tension de la structure
s’est ensuite opérée en abaissant progressivement l’échafaudage, monté sur des vérins à vis.
Et les ultimes réglages ont été réalisés à l’aide de
tendeurs équipant les câbles radiaux.
« C’est un chantier que nous avons réalisé en
six semaines, car l’échafaudage devait être
démonté le 1er avril 2011 pour permettre aux répétitions du spectacle de commencer. Le délai a été
tenu. Les toiles ont bien été déployées le 13 avril
2011 pour l’ouverture annuelle du parc, et en juil-
let le stade et son velum ont eu leur moment de
gloire puisque c’est là qu’ont été présentées les
équipes du tour de France à la veille du départ
de la Grande boucle. »
Intervenants
Maître d’ouvrage : parc de loisirs du Puy du Fou
Inventeur : René Chambon
Maître d’œuvre : bureau d’études SDEI Ouest
(Cholet)
Entreprise : Freyssinet France (agence Câbles et
Manutention et agence Freyssinet Nantes)
02
03
01Début avril : ultimes réglages avant
l’ouverture de la saison.
02-04 Les câbles de la cerce intérieure
sont mis en place à leur emplacement définitif sur échafaudage.
03Un système de « noix » et de
bielles solidarise les quatre câbles
formant la cerce intérieure.
05Grâce à 36 treuils électriques,
les 6 000 m2 du velum se déploient
et se replient en une minute.
Numéro 04 - DÉCEMBRE 2012 - 33
Ouvrage
anti-houle
ReSONANCE
Ouvrages
&
savoir-faire
Jetée
Dalles
précontraintes
Protection
cathodique
Pieux
Caissons alvéolaires
Vibroflottation
Terre-plein
Colonnes ballastées
Amélioration des
sols par Vacuum
permettant de
réduire la poussée
des terres sur les
quais et de consolider le sol à l’arrière
de ce dernier.
Ports
Des infrastructures
clés en main
Le Groupe développe un double
savoir-faire dans le domaine
des travaux portuaires.
Les ouvrages intégrés dans
le sol. Il s’agit de la conception
et de la réalisation complète
d’un ouvrage : quai, cale sèche,
écluse, appontement...
Dans ce type d’intervention, c’est
avec ses moyens propres, donc
sans avoir à les sous-traiter, que
le Groupe réalise les interventions
complexes liées à la géotechnique.
Les travaux spéciaux. Grâce à une
gamme complète de technologies,
les entreprises du Groupe
exécutent tous travaux liés aux sols
et aux structures, pour des
ouvrages neufs ou des réparations.
Compactage
dynamique avant
construction
Inclusions rigides
Dalles
précontraintes
Pieux
Jet grouting/micropieux
Réhabilitation
de quais
Quai danois
Drains
Paroi moulée
à contreforts
Cale sèche
Paroi moulée
Tirants passifs
Quai en paroi
moulée
Rideau arrière
en palplanches
Quelques exemples de ports dans le monde
01Terminal à conteneurs de
Port Botany (Sydney, Australie).
02 Extension du port de Cotonou
(Bénin).
03Construction du port pour
conteneurs CMIT (Vietnam).
04 Jetée en Terre Armée® du port
de Dún Laoghaire (Dublin, Irlande).
05 Jetée Moma Sands (Mozambique).
01
34 - Numéro 04 - juillet
26
DÉCEMBRE
2012
2012
02
03
04
05
Numéro
Numéro
Numéro
04 -04
04
DÉCEMBRE
--juillet
juillet2012
2012--27
35
Expertises
ReSONANCE
ReSONANCE
Expertises
Ouvrages
&
savoir-faire
Ports Des infrastructures clés en main (suite)
--- Les métiers, les techniques, les innovations
Parole d’expert « Des projets portuaires
à dimension environnementale intégrée »
Paul Scherrer, directeur technique et projets, Grand Port Maritime du Havre, France
Dans le monde portuaire
français, les années
récentes ont été
marquées par des
tendances contrastées :
grands aménagements
avec Port 2000 au Havre,
mais aussi baisse
d’activité consécutive
à la crise mondiale
puis à la mise en œuvre
de la réforme portuaire
en France… Au cœur des
évolutions du secteur,
Paul Scherrer apporte
son éclairage et évoque
la nouvelle donne des
projets à venir.
Quelle est la tendance de
l’activité portuaire en France ?
Celle-ci doit s’analyser d’un double
point de vue : à l’échelle de
l’Europe et de la France, car le
contexte national est spécifique.
S’agissant de l’Europe, après la
crise économique qui a entraîné
une chute très importante de
l’activité en 2009, nous assistons
à une reprise d’une étonnante
vigueur puisque le recul de 2009
a globalement été effacé
sur une seule année en 2010.
En France, la situation a été
différente : la crise nous a moins
touchés en 2009 ; en revanche,
la mise en place de la réforme
portuaire initiée par la loi du
4 juillet 2008 a occasionné des
36 - Numéro 04 - DÉCEMBRE
26
juillet 2012
2012
perturbations qui ont eu un
impact sur l’activité.
Quel est l’objectif
de cette réforme ?
Son ambition est de permettre
aux ports français de disposer
de l’organisation adaptée pour
répondre aux critères de compétitivité attendus par notre clientèle
internationale et, ainsi, de reconquérir des parts de marché
et des trafics qui sont aujourd’hui
captés par les ports du Nord de
l’Europe. Pour cela, d’importants
changements ont été initiés,
comme le transfert au privé des
outils de manutention et de leur
personnel de conduite, ainsi que
la modification de la gouvernance
des ports. Je dirais que celle-ci est
maintenant une gouvernance
complète, associant un directoire,
un conseil de surveillance et un
conseil de développement (ouvert
notamment aux associations
de défense de l’environnement)
permettant d’élaborer avec l’ensemble des parties prenantes une
vraie stratégie de développement
– ce qu’illustrent bien les projets
stratégiques des Grands Ports
Maritimes sur cinq ans qui ont vu
le jour en 2009.
Ces plans prévoient-ils
de nouveaux aménagements
d’infrastructures ?
Tout à fait, car la volonté des pouvoirs publics, avec cette réforme,
est de relancer l’activité. Ces plans
se distinguent par la place très
importante faite aussi à la protection de l’environnement dans le
design portuaire, en totale cohérence avec les principes de l’Association mondiale pour les infrastructures de transport maritimes
et fluviales (AIPCN) et sa démarche
Working with Nature (Œuvrer avec
la nature). Cette approche n’est pas
vraiment nouvelle dans le cas du
port du Havre, et Soletanche Bachy
n’a certainement pas oublié le
débat public autour du projet Port
2000, le premier en France, qui a
notamment conclu à la nécessité
d’associer au projet portuaire un
véritable projet environnemental
d’amorce de réhabilitation de l’estuaire de la Seine. À l’avenir, l’enjeu
sera de plus en plus, non seulement de minimiser l’impact environnemental des opérations, mais
d’y « intégrer » cette dimension le
plus en amont possible, dans un
esprit gagnant-gagnant – socle
même du développement durable.
Comme maître d’ouvrage,
quelles seront vos attentes
vis-à-vis des entreprises ?
Les exigences restent pour
l’essentiel d’ordre technique,
parce qu’un outil suffit parfois
à faire la différence. À cet égard,
nous sommes attentifs à la
politique d’innovation de nos
partenaires. Des procédés
« protecteurs » comme le
Trenchmix® ou le Geomix®
SOLS
de Soletanche Bachy nous
semblent constituer d’importantes
avancées techniques.
Au-delà des procédés, nous
attendons aussi beaucoup de
nouvelles façons de travailler
ensemble. Je ne pense pas tant
aux partenariats public-privé
ou aux projets en conceptionconstruction, car nous gardons
une ingénierie forte, qu’aux
opportunités ouvertes à la
négociation dans les marchés
publics, qui laissent de larges
possibilités d’offres variantes
innovantes aux entreprises.
Cette opportunité me paraît un
changement radical et bienvenu
par rapport aux appels d’offres
classiques.
Quelles sont les opérations
prévues par le Grand Port
Maritime du Havre ?
À moyen terme, nous avons le
projet de terminer Port 2000, où il
reste 700 m de quai à aménager.
Nous avons d’autre part l’intention de construire un quai de
liaison entre le quai des Amériques et le quai de l’Atlantique
pour pouvoir accueillir de très
grands navires dans le port historique. La géologie difficile dans le
premier cas, la gestion des matériaux silteux dans l’autre, seront, le
moment venu, de bons sujets de
réflexion et de propositions de
variantes efficaces pour les candidats. Le projet Emerhode de
prolongement du grand canal du
Havre en direction du canal de
Tancarville, avec la création d’importants linéaires de berges en
lisière immédiate d’une réserve
naturelle, est également une
bonne illustration de ces nouvelles problématiques, avec la
nécessité absolue d’intégrer
l’environnement dès les premières
conceptions ainsi qu’une très
large concertation, tout au long
des études.
Menard Une alternative compétitive
pour la réalisation des CMC
En Amérique du Nord, les distances entre les chantiers
sont à la mesure du continent
et peuvent être un handicap
quand il faut transporter
de lourdes machines pour réaliser
de petites opérations. Ce constat
de bon sens a suscité chez
Menard l’idée d’appliquer
aux colonnes à module contrôlé
(CMC), mises en œuvre par
de lourdes foreuses, une solution
développée depuis plusieurs
années pour l’exécution des drains
verticaux. « L’idée est vraiment
simple, explique Frédéric Massé,
elle consiste à développer un outil
pouvant être installé sur les
modèles courants d’excavateurs
et transporté avec des moyens
classiques. Ainsi, il suffit de louer
une machine sur place pour être
beaucoup plus compétitif. »
Resté en suspens quelque temps,
le projet a été relancé fin 2009,
et la réalisation d’un prototype
a été confiée à Berminghammer,
un fabricant de matériel de pieux
basé à Toronto (Canada)(1).
L’outil, livré à la fin de l’été 2010,
se présente sous la forme d’un
mât de 15 t transporté avec ses
Zoom
Principales caractéristiques
techniques
Machine support :
Volvo 460 ou équivalent
Profondeur de forage :
12,50 m ; 9,45 m ; 6,40 m
Couple : 10 845 Nm
Vitesse de rotation :
16 tours par minute
Force d’appui sur l’outil : 18 t
Diamètre CMC : de 23 à 30 cm
Commandes :
Électro-hydrauliques
accessoires (rallonges, tarières,
systèmes de raccordement et de
pilotage…) sur un classique semiremorque plateau facilitant l’expédition. « Il s’adapte par un point de
fixation au bras des modèles courants d’excavateurs de 45 t, de
type Volvo 460 ou Caterpillar 345,
doit être raccordé à l’hydraulique
de la machine et son pilotage
s’effectue depuis la cabine par
l’intermédiaire d’un simple
joystick », précise Frédéric Massé.
En termes de performances,
le mât CMC se révèle un peu
moins puissant que la foreuse
Enteco, machine de base classique
pour les CMC, mais le diamètre
inférieur de sa tarière (28 à 30 cm
au lieu de 32 à 45 cm) permet de
compenser la différence de couple.
En 2011, l’outil a déjà été employé
sur deux chantiers. Le premier,
réalisé à Québec pour l’amélioration de sol d’un projet de résidence, a représenté une moyenne
de production quotidienne de
400 m sur dix jours. Pour le
second, réalisé pour le compte de
la Nasa sur la base John Glenn
(aéroport de Cleveland), 200 CMC
d’une profondeur de 5 m avaient
été initialement commandées,
mais par avenant au contrat il en a
finalement été réalisé… 870, et
l’outil a donné toute satisfaction.
En mars dernier, le mât CMC
a été présenté à la convention de
Menard à Istanbul, où il a suscité
beaucoup d’intérêt, notamment
pour les autres filiales – ce qui
pourrait peut-être aboutir à la
mise en fabrication d’un deuxième
modèle pour les besoins du
Groupe.
(1) Berminghammer (société de
Bermingham) a intégré le Groupe
Soletanche Freyssinet en 2011.
01
02
01Le mât CMC s’adapte par un point
de fixation au bras des modèles
courants d’excavateurs de 45 t
et est raccordé à l’hydraulique
de la machine.
02Un système de rallonge permet
de réaliser des CMC de trois
profondeurs.
Le mât CMC
a remporté à l’automne
2011 le prix de
l’Innovation du Groupe
Menard.
Pour Menard, présent sur le segment
des renforcements à
l’intérieur des réservoirs
pétroliers, le petit gabarit
de la machine pourrait
constituer un atout
technique supplémentaire.
Numéro
Numéro
04 -04
DÉCEMBRE
- juillet 2012 - 37
ReSONANCE
Expertises
Les emballages de transport
de matières radioactives doivent
prévenir tout risque d’irradiation
et de contamination, y compris
en cas d’incendie ou de chute.
SOLS
Terre Armée élargit sa gamme
de renforcements synthétiques
Nucléaire
Une offre clés en main
de Millennium (Nuvia)
La conception d’emballages
de transport de
matières radioactives
Tout comme leur stockage et leur
entreposage, le transport des
matières radioactives (produits
de démantèlement, déchets technologiques, sources radioactives, accessoires, outillage contaminé utilisé lors
des arrêts de tranche (1)) est une activité sensible. Il est là aussi indispensable de protéger l’environnement et
les personnes contre les rayonnements et la dissémination de la
matière radioactive (contamination),
mais il faut – en plus – prévenir des
risques comme les accidents routiers,
ferroviaires ou aériens, qui peuvent
conduire à l’endommagement des
emballages. De la même façon,
ceux-ci doivent être dimensionnés
pour prévenir les risques d’incendie
et d’accidents de criticité (avec
les matières dites fissiles). Pour mener
à bien la conception et la qualification
de tels produits, des compétences
variées et bien spécifiques sont
requises. Millennium, ingénierie
nucléaire spécialisée, exploitait deux
de ces compétences – son savoirfaire en calculs scientifiques, nécessaire à la caractérisation de la matière
à emballer et à transporter, et sa
capacité de gestion du dossier de
sûreté – pour les mettre au service
des concepteurs et des fabricants ou
de clients finaux comme l’Agence
nationale pour la gestion des déchets
radioactifs (Andra) ou le Commissariat
à l'énergie atomique (CEA). « À ces
38 - Numéro 04 - DÉCEMBRE
juillet 2012
2012
deux activités historiques, Millennium
a ajouté la conception, qui lui permet
de se positionner comme ensemblier,
de la conception jusqu’à la fabrication », explique le responsable du
bureau d’études « mécanique ». Outre
ses ressources propres, Millennium
dispose aussi du support que peuvent
lui apporter les autres entités du Groupe, tels Nuvia Limited pour les
essais de chute ou Mecatiss pour les
essais au feu ou en température.
(1) À l’exception du combustible neuf
ou usagé des centrales de production
d’électricité et des produits issus du retraitement, dont l’emballage et le transport sont
une compétence exclusive d’Areva.
En complément de ses solutions
traditionnelles (écailles de parement en béton armé, connexions
et armatures en acier), qui répondent aux besoins de la plupart des
projets, Terre Armée s’est attachée
ces dernières années à proposer
des solutions adaptées à de nouvelles contraintes d’exécution et
aux souhaits des maîtres d’œuvre.
Depuis 2010, les armatures
EcoStrap® complètent ainsi l’offre
totalement synthétique formée
par les connexions GeoMega®
associées jusqu’alors aux armatures GeoStrap®. Ainsi,
la Terre Armée® est désormais
non seulement applicable
aux atmosphères corrosives (environnement marin par exemple),
mais aussi avec des matériaux de
remblai de récupération issus de
filières de recyclage ou des matériaux de moindre qualité traités aux
liants ou à la chaux. « D’application
très large, les armatures EcoStrap®
contribueront à la compétitivité
du système ; et nous l’avons
enrichi d’une version “haute adhérence“ – HA EcoStrap® (photo) – en
aménageant une dentelure sur le
côté des bandes, qui améliore
l’interaction avec le remblai, surtout lorsqu’il est sableux ou de
granulométrie fine », souligne
Nicolas Freitag, directeur
Recherche et Développement de
Terre Armée Internationale. Terre
Armée a d’autre part mis au point
le système GeoTrel®, permettant
d’étendre l’utilisation des armatures GeoStrap® et EcoStrap® aux
parements en treillis soudés, pour
des solutions à parement minéral
ou végétalisé, actuellement très
demandées par les maîtres d’ouvrage. Ce système est proposé
depuis 2010.
03
02
01Freyssinet a effectué le levage
du réservoir du château d’eau
de Duret, à Eauze (Gers, France).
02 - 03 La structure, d’environ
1 050 t, a été mise en place
à 42 m de hauteur à l’aide
de 8 vérins d’une capacité de
140 t et d’une course de 300 mm.
Le levage a été effectué
en 6 heures, soit une vitesse moyenne de 7 m/h.
structures
Freyssinet-Hebetec Une solution de levage
sûre, simple et économique
Zoom
Les moyens de Millennium
Conception
Solidworks 2010 : CAO (compatible
avec les formats classiques AutoCad,
Iges, Step…) ; module de calculs
mécaniques par éléments finis
(prédimensionnement).
Calculs de justification
Codes pour les calculs de physique
nucléaire : MCNP (radioprotection),
Tripoli (radioprotection, radiolyse,
criticité), Scale (criticité), Cristal
(criticité).
Avec le soutien interne au Groupe
de NECS : Code Aster (mécanique,
thermique), Ansys (mécanique, thermique) ; Radioss (calculs de chutes
et de chocs).
01
Parements équipés de boîtiers GeoMega® et armatures EcoStrap®.
À partir de son métier historique,
la précontrainte, et de la maîtrise
de ses instruments, Freyssinet
s’est logiquement orienté vers
d’autres utilisations des câbles et
des vérins de forte puissance.
L’une d’entre elles, le levage,
est un incontournable partout
où le recours aux grues n’est pas
justifié ou possible (opération
unique, accessibilité, capacité).
Dans certains cas, il est aussi plus
intéressant de construire ou d’assembler une structure (tablier de
pont, toiture) au sol et de la mettre
en place une fois achevée. Tel est
le cas des réservoirs de châteaux
d’eau, dont la construction sur
échafaudage se révèle à la fois
coûteuse, complexe et risquée
à partir d’une certaine hauteur.
La solution clés en main proposée
par Freyssinet associe la conception de l’opération, la fourniture de
l’appareillage (câbles, vérins et
structure support) et l’exécution.
« Celle-ci est très spectaculaire et
constitue toujours un événement
local, souligne Jean-Luc Bringer,
directeur de l’agence Câbles et
Manutention de Freyssinet, mais
c’est aussi une opération de haute
technicité. Nous avons en effet
développé et breveté des systèmes de pilotage et de contrôle
propres à cette application : pen-
dant toute sa durée, le levage est
commandé et suivi informatiquement en tenant compte des
pressions mesurées dans les
vérins et des relevés d’altimétrie
au dizième de millimètre fournis
par une batterie de télémètres
laser installés sur la structure
à lever et sur des points fixes.
La maîtrise de tous ces paramètres permet d’éviter toute
détérioration des structures. »
Numéro
Numéro
04 -04
DÉCEMBRE
- juillet 2012 - 39
ReSONANCE
Expertises
SOLS
CSM Bessac Les synergies de métiers
d’un industriel-entrepreneur
« Le double métier de l’entreprise
s’explique par son histoire, car elle
a été fondée à une époque où
l’on s’attachait à maîtriser toute
la chaîne de l’activité, y compris
la fabrication des outils », explique
Bernard Théron, le président de
CSM Bessac.
Tout commence donc au milieu
des années 70, à Toulouse, lorsque
Michel Bessac, qui dirige une
entreprise spécialisée
dans le fonçage et le forage de
canalisations, décide de mécaniser
l’exécution des travaux et fabrique
une machine qui creuse et réalise
les soutènements de galerie.
Ce premier modèle, qui donne
son nom à l’entreprise CSM
(Creusement Soutènement
Mécanisé) Bessac, sera rapidement perfectionné pour permettre
le creusement sous nappe grâce
au confinement du front par air
comprimé (1) (à propos de cette
technique, on parlera même dans
la profession du « tunnelier type
Bessac »).
Dans les années 90, le rachat
de la société par Soletanche,
qui veut maîtriser l’ensemble
des techniques souterraines sans
dépendre d’un constructeur,
marque le passage à l’âge industriel : de nouvelles compétences
sont intégrées (automatismes,
design), des programmes de
pointe font leur entrée au bureau
d’études, l’entreprise se lance dans
la commercialisation des tunneliers et démultiplie son activité
travaux à l’international. Le chiffre
d’affaires passe ainsi de 60 MF
en 1995 à 60 M€ en 2009.
Aujourd’hui, la double casquette
d’entrepreneur de travaux publics
et d’industriel de CSM Bessac
reste un point fort pour l’entre40 - Numéro 04 - septembre
DÉCEMBRE 2012
2011
prise, car la maîtrise de l’outil est
toujours l’une des clés en travaux
souterrains, et la capacité de détacher des spécialistes sur le terrain
un réel avantage concurrentiel.
Mais l’évolution du contexte a
conduit l’entreprise à s’adapter.
« Nous ne fabriquons pas de
microtunneliers, que d’autres produisent en série, et nous ne
dépassons pas 6 m de diamètre,
dimension que nous imposent
nos installations, précise Bernard
Théron. Mais entre 2 et 6 m,
nous fabriquons tous les modèles
(à attaque ponctuelle, à attaque
ponctuelle sous air comprimé,
à pression de terre), et nous entretenons et réparons des machines
de toute catégorie. En parallèle,
nous misons fortement sur nos
moyens de conception, notre
capacité d’innovation et nos
retours d’expérience pour développer des prototypes répondant
à des besoins bien identifiés. »
Depuis que l’entreprise s’est
lancée dans cette activité, ces
machines ne passent pas inaperçues et contribuent à sa réputation. Plusieurs ont été récompensées, tels le marineur Roll & Rock
(prix de l’Innovation FNTP 2001) et
la cureuse d’égout Proccope (2)
(prix FNTP et prix de l’Innovation
VINCI 2009) – en attendant, qui
sait, qu’un nouveau prototype en
cours de finalisation dans les ateliers de CSM Bessac (voir ci-contre)
fasse prochainement parler de lui ?
01
En image
La machine
qui démantèle les
tunnels
02
(1) L’entreprise ne s’arrêtera pas là et
fabriquera également, à partir des années
2000, des tunneliers à pression de terre.
(2) Voir Résonance n° 1, p. 39.
01Sur son site de Saint-Jory
(Haute-Garonne), CSM Bessac
développe et construit des
machines répondant exactement
aux besoins des clients.
02 Dans l’activité travaux (ici,
construction de l’émissaire de
Rabat, au Maroc), la maîtrise
technique de l’entreprise
sécurise l’exécution des chantiers.
03Une belle illustration du
savoir-faire de l’entreprise :
le tunnelier à attaque ponctuelle
du métro de Toulouse.
Dans les sous-sols de Hong Kong,
l’existence d’un tunnel d’arrièregare de station fait obstacle
sur 150 m à la réalisation de
l’extension vers l’ouest de la ligne
de métro Island Line. Afin de
démonter cet ouvrage se trouvant
sous 32 m de charge d’eau, pour
permettre le passage du tunnelier
à pression de boue qui doit creuser
la nouvelle galerie, CSM Bessac,
au sein d’un groupement formé par
DTP, Maeda et Bachy Soletanche
Group, en charge du projet,
a développé un nouveau type
de machine. Dénommée TDM
(Tunnel Dismantling Machine),
elle aura une mission exactement
inverse de celle d’un tunnelier :
démonter les voussoirs (en béton
armé ou en fonte), les évacuer et
remblayer la galerie.
03
Numéro
Numéro04
04--septembre
DÉCEMBRE 2012
2011 - 41
Leader mondial dans
les métiers du sol, des
structures et du nucléaire,
présent dans une centaine
de pays, le Groupe
Soletanche Freyssinet
réunit un ensemble
d’expertises et de marques
sans équivalent dans
l’univers du génie civil
spécialisé. L’ambition de
ses 18 000 collaborateurs
est de répondre aux
attentes des maîtres
d’ouvrage, avec des
solutions qui s’adaptent
aux spécificités de chaque
projet et contribuent à
améliorer la performance
technique et la durabilité
des ouvrages.
www.soletanchefreyssinet.com

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