Groupe — Menard Bachy : Resonance pour l`activité

Transcription

Groupe — Menard Bachy : Resonance pour l`activité
gondole
centrale
Câble de
suspension inférieur
Bassin
d’orage
Dépollution : solution d’inertage
ou stabilisation chimique
Paroi étanche
la pollution
Gradins
rétractables
resonance
Le magazine du groupe SOLETANCHE FREYSSINET
Groupe — Menard Bachy : Resonance
pour l’activité Sols en Australie
Soletanche-Bachy — Travaux de fondations
pour le musée des arts de l’Islam
Freyssinet — Mobilisation de savoir-faire
sur le pont de Térénez
Nuvia — RJH : une première pour
la précontrainte non adhérente
Menard — Nouveau record
de consolidation de sol au Moyen-Orient
Terre Armee — Intégration paysagère
sur l'autoroute A89
Expertises — Systèmes et procédés
pour les stades
Numéro
02
décembre 2010
Groupe / Synergies
04 Resonance dans l’activité Sols en Australie
06 Nouveaux contrats, projets, évolutions de périmètre,
réseaux formation…, l’actualité du groupe Soletanche
Freyssinet
gondole
centrale
Câble de
suspension inférieur
Bassin
d’orage
Dépollution : solution d’inertage
ou stabilisation chimique
Paroi étanche
la pollution
Gradins
rétractables
resonance
Le magazine du groupe SOLETANCHE FREYSSINET
Groupe — Menard Bachy : Resonance
pour l’activité Sols en Australie
Soletanche-Bachy — Travaux de fondations
pour le musée des arts de l’Islam
Freyssinet — Mobilisation de savoir-faire
sur le pont de Térénez
Nuvia — RJH : une première pour
la précontrainte non adhérente
Menard — Nouveau record
de consolidation de sol au Moyen-Orient
Terre Armee — Intégration paysagère
sur l'autoroute A89
Expertises — Systèmes et procédés
pour les stades
Chantiers
Numéro
02
novembre 2010
SOMMAIRE
_ Novembre 2010
10 Menard — Villes nouvelles de Northwest
Sulibikhat et Jaber Al Ahmed/Koweït
Nouveau record historique de consolidation de sol
au Moyen-Orient.
12 Soletanche Bachy — Département des arts de
l’Islam, le Louvre/France
18 mois de chantier à guichet ouvert.
13 Freyssinet — Complexe aluminier d’Al Taweelah/
Émirats arabes unis
Première application de la précontrainte dans
l’industrie de l’aluminium.
14 Terre Armee — Autoroute A89/France
Trois motifs au service de l’intégration paysagère.
15 Nuvia — Réacteur Jules Horowitz à Cadarache/
France
Première pour la précontrainte non adhérente.
16 Freyssinet/Terre Armee — Pont de Térénez/
France
Mobilisation des savoir-faire pour un ouvrage d’art
unique.
18 Soletanche Bachy — Interceptor Tunjuelo Bajo
de Bogotá/Colombie
Achèvement d’un 3e chantier « commando » et naissance d’une filiale.
20 Terre Armee — Extension de la mine de Yandi/
Australie
Solution à valeur ajoutée en Terre Armée® et voûtes
TechSpan®.
21 Menard — Parc éolien de Fantanele/Roumanie
Un champ d’éoliennes semé de CMC.
22 Freyssinet — Pont de Phu My/Vietnam
Quatre haubans et deux tronçons de tablier tous les
cinq jours.
21
08
37
24 Soletanche Bachy — Liaison ferroviaire
Liefkenshoek/Belgique
Poursuite du chantier sur la rive droite.
25 Soletanche Bachy — Aéroport de Mascate/Oman
Consolidation de sol pour la nouvelle piste.
26 Soletanche Bachy — Express Rail Link/
Hong Kong
32 ateliers de fondations pour le terminal géant.
27 Freyssinet — Terminal GNL2K à Skikda/Algérie
Chantier vitrine dans un pays en plein aménagement.
28 Freyssinet — Pont-rail de Morigny-Champigny/
France
Mise en place en 12 heures 30.
29 Freyssinet — Stade nautique Dr SP Mukharjee à
New Delhi/Inde
Une charpente en câbles Cohestrand®.
30 Soletanche Bachy — Puits TEO à Mexico/
Mexique
Six puits profonds pour un émissaire géant.
31 Freyssinet — Pont de l’anse de l’Indian River/
États-Unis
Le nouvel atout du hauban Freyssinet
outre-Atlantique.
32 Soletanche Bachy — Barrage Howard Hanson/
États-Unis
Consolidation en urgence avant la saison des pluies.
Expertises
34 Savoir-faire
Les stades.
37 Outil
Fraise XS, l’Hydrofraise des chantiers urbains.
38 Procédé
Mars version 2 : plus d’énergie de compactage, plus
de rapidité et de sécurité dans les manœuvres.
39 Produit
Matelas coupe-feu Mecatiss, la protection
coupe-feu provisoire des planchers courbes.
40 Procédé
Transpec® 4 : des barrières sûres au droit des joints
de chaussée.
41 Métier
SolEnvironment : des techniques de confinement aux
solutions de dépollution.
42 Savoir-faire
Foreva®, les solutions Freyssinet pour maîtriser la
corrosion des armatures du béton.
resonance Le magazine du groupe Soletanche Freyssinet Direction de la Communication : 133, boulevard National, 92500 Rueil-Malmaison - France.
Directeur de la publication : Bruno Dupety. Directeur de la rédaction : Pierre Duprat. Rédaction : Jean-Marc Brujaille, Conception/réalisation : Idé Edition.
Traduction : Alto. Photogravure : Arto. Impression : Sira. Crédits photos : Photothèques Freyssinet, Soletanche Bachy, Menard, Nuvia, Terre Armee. Bien
que Soletanche Freyssinet s’efforce de ne fournir que des informations aussi exactes que possible, aucun engagement ni aucune responsabilité d’aucune sorte ne
peuvent être acceptés de ce fait par les éditeurs, leurs employés ou leurs agents. Désireux de s’inscrire dans une démarche de développement durable,
le groupe Soletanche Freyssinet a souhaité faire imprimer son magazine par un imprimeur «Imprim’Vert », sur du papier PEFC, issu de forêts gérées durablement.
2 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
ÉDITO
_
BRUNO DUPETY
Administrateur-directeur général
de Soletanche Freyssinet
Les synergies déjà à
l’œuvre ne sont qu’une
étape dans un mouvement
inscrit dans la durée, qui se
concrétisera notamment
par l’élaboration de
nouvelles offres intégrées.
Mettre en synergie les techniques, les équipes
et les ressources, en s’appuyant sur le formidable
potentiel du groupe Soletanche Freyssinet : c’est le sens
du projet Resonance, lancé dans la foulée du rapprochement Soletanche Bachy - Freyssinet. La création de
notre groupe n’a pas seulement donné naissance à un
leader mondial dans les métiers du sol, des structures
et du nucléaire. Elle est surtout une dynamique collective, un projet porteur de développements futurs.
Nos marques et nos entreprises – Soletanche Bachy,
Freyssinet, Terre Armee, Menard, Nuvia – sont à la fois
proches et complémentaires. Proches par leur culture partagée de l’excellence technique et de la performance au service du projet de chaque client. Complémentaires par leurs expertises, qui couvrent un
champ d’une étendue sans équivalent dans l’univers
du génie civil spécialisé.
La dynamique née de ce rapprochement est en
marche dans tous les domaines, comme ce deuxième numéro de Resonance en donne un aperçu. Les
synergies entre nos réseaux ont conduit par exemple, en Australie, à la création d’une nouvelle filiale
et au développement de nouvelles activités dans le
domaine des sols. Des collaborations transverses
rapprochent désormais nos bureaux d’études, nos
équipes de ressources humaines ou encore nos spécialistes des achats. Un premier séminaire a réuni
en septembre 2010 plus de 120 jeunes ingénieurs et
managers recrutés ces derniers mois dans le monde
entier, accélérant ainsi la diffusion de nos fondamentaux dans toutes nos entités. Sur le terrain, nos entreprises interviennent souvent pour les mêmes clients
et capitalisent ainsi sur leurs expériences communes, soit au fil des projets que leur confient les maîtres d’ouvrage, soit de manière plus structurée en
élaborant des offres conjointes.
Le chemin parcouru depuis un an montre que notre projet fait sens. Les synergies déjà à l’œuvre ne
sont qu’une étape dans un mouvement inscrit dans
la durée, qui se concrétisera notamment par l’élaboration de nouvelles offres intégrées. Dans le même
temps, nous resterons fidèles aux principes d’autonomie qui font de chacune de nos entreprises et de nos
marques le partenaire de proximité de ses clients.
Valoriser la créativité et l’initiative de chacun, tout
en nous rassemblant pour mieux accompagner nos
clients avec des solutions synonymes de valeur ajoutée technologique, de durabilité et de compétitivité :
c’est ainsi que nous poursuivrons notre développement et donnerons tout son sens au projet du groupe
Soletanche Freyssinet.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 3
RESONANCE
Groupe
--- Synergies
RESONANCE
DANS L’ACTIVITÉ
QUAND LES SOLS
AUSTRALIENS
« RÉSONNENT ».
Les opportunités offertes
par la création du Groupe
ont permis à Soletanche
Bachy de revenir en Australie
et à Soletanche Freyssinet
d'y structurer son activité
Sols à travers la filiale Menard
Bachy, et en rachetant
100 % de la société GFWA.
Paul McBarron, directeur
général de Menard Bachy, et
Alistair Sim, en charge de la
région chez Soletanche Bachy, reviennent sur la genèse
et les perspectives de cette
opération.
Quel est l’historique d’Austress Menard
et de Soletanche Bachy en Australie ?
Paul McBarron – Austress Menard a été créée en 2004
pour intervenir sur les projets de géotechnique et
d’amélioration des sols.
Alistair Sim – Soletanche Bachy a quitté l’Australie en
2003, pensant pouvoir suivre les gros chantiers en
commando. Bachy of Australia a été vendu au management local, qui a créé GFWA. Soletanche Bachy ayant
acheté 15 % des actions de GFWA, celle-ci est devenue
son agent pour l’Australie.
4 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
Dans quelles circonstances avez-vous été amenés
à prendre contact ?
P. McB. – En 2007, Bachy Soletanche Singapour a été
contacté pour participer à la construction de l’hôtel Hilton de Surfers Paradise, sur la Gold Coast. Ayant besoin
du support d’une entreprise locale, l’entreprise, dont la
maison mère venait de rejoindre VINCI, a proposé à
Austress Menard de former une joint-venture pour réaliser ce projet ensemble.
Alors que ce chantier était en cours, les deux sociétés
ont cherché d’autres projets pouvant valoriser la complémentarité de leurs savoir-faire. C’est ainsi qu’elles
ont développé une offre technique associant le compactage dynamique et le vibro-compactage pour le
projet d’extension de Port Botany, à Sydney.
Qu’est-ce que la création de Soletanche
Freyssinet, début 2009, a apporté de nouveau ?
P. McB. – Les échanges et la collaboration sont devenus encore plus faciles et naturels. Il nous a paru évident qu’il serait plus simple et plus économique de travailler dans une entité commune plutôt que projet par
projet dans le cadre d'une joint-venture.
La création de Menard Bachy a été décidée en décembre 2009. Début 2010, Soletanche Freyssinet a par
ailleurs racheté GFWA, implantée à Perth, pour étendre
sa couverture géographique à l’ensemble du pays.
01
Comment s’organisent les synergies entre
entités ?
P. McB. – Pour aider à remporter et à réaliser des projets de type parois moulées, deux membres seniors
de la direction de Soletanche Bachy ont été transférés
chez Menard Bachy en 2009, et le matériel essentiel au
groupe a été rapatrié à Sydney. De la même façon, les
compétences de GFWA ont été mises à contribution
pour un projet de parois moulées à Brisbane. De son
côté, Menard Bachy a transféré deux cadres seniors
au bureau de Perth pour soutenir le développement de
l’activité amélioration de sols dans la région ouest.
Quels sont les effets de ces synergies en terme
d’activité ?
P. McB. – Après le projet de paroi moulée du Hilton,
Menard Bachy a réalisé trois autres murs de soutènement à Brisbane et à Melbourne, et a remporté son premier projet d’injection par la méthode GIN (Grouting
Intensity Number) pour le barrage sur la Cotter, près de
Canberra. À Perth, GFWA a obtenu un important projet
de jet grouting en plus d’un projet de paroi moulée.
02
01 Confortement du remblai
de Port Botany à Sydney.
02 Exécution d’une paroi moulée sur un chantier d’assainissement à Melbourne.
03 Paul McBarron, directeur
général de Menard Bachy.
04 Alistair Sim, en charge de
la région chez Soletanche
Bachy.
03
04
Quels sont vos objectifs et les perspectives
ouvertes par cette organisation ?
A. S. – Nous souhaitons voir Menard Bachy et GFWA
prendre une place importante sur le marché australien, promouvoir les techniques, procédés et filiales de
Soletanche Bachy, et offrir à nos clients la gamme complète des services de Soletanche Bachy et Menard dans
le domaine du sol.
P. McB. – La demande internationale pour les pays producteurs de gaz et de minerai reste élevée en dépit de
la crise financière mondiale. Les infrastructures d’exportation étant à la limite de leurs capacités, il s’ensuit d’importants besoins en installations portuaires,
en quais et en zones de stockage. Par ailleurs, les grandes villes ont d’incessants besoins en matière de routes, de tunnels et de lignes de chemin de fer. Tout cela
constitue une excellente source de projets.
Le 29 juillet dernier, une délégation de Soletanche Freyssinet a réceptionné
la nouvelle benne à Pitesti (Roumanie).
Innovation
Freyssinet Products
Company (FPC) et
la Direction Matériel
Groupe de Soletanche
Bachy développent
un nouveau modèle
de benne
Déjà sensibles dans l’offre technique et
l’activité, les synergies se manifestent
également en interne par la mutualisation des expertises. Celle de Freyssinet Products Company (FPC) dans la
fabrication de pièces mécano-soudées
a dernièrement permis à la Direction
Matériel Groupe de Soletanche Bachy
de faire aboutir un projet de nouvelle
benne d’excavation pour paroi moulée :
« Un modèle mécanique, donc simple,
précisent Pascal Plique et Patrick
Malbrunot, responsable export et responsable méthodes service technique
de Soletanche Bachy, dont nous
voulions que les performances et la
fiabilité dépassent celles des modèles
hydrauliques dans des terrains
difficiles. » « Dès nos premières réunions “synergies”, début 2009, explique
Bruno Zaccaro, responsable achats/
technique chez FPC, il est ap-paru que
ce projet pourrait bénéficier
de notre support technico-logistique,
comme les projets développés par
Freyssinet dans le domaine de la précontrainte ou des appareils d’appui. »
Une approche industrielle du même
type a donc été mise en place, supervisée par trois jeunes ingénieurs.
Et FPC a proposé de confier la fabrication du prototype à la société roumaine
Metabet, l’un de ses partenaires fournisseurs, où une équipe intégrée de ses
techniciens assure le suivi de réalisation, la coordination et l’ensemble des
contrôles (qualité, plannings, etc.).
Après une visite des installations, destinée à valider le choix du fournisseur, et les allers et retours de la phase
d’étude, la nouvelle benne a été fabriquée en huit semaines puis testée et
expédiée au Chili. Deux nouvelles bennes sont d’ores et déjà en fabrication –
et FPC se dit prêt à traiter toute autre
commande pour Soletanche Bachy.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 5
RESONANCE
Groupe
--- Synergies
Ouverture
Début 2010, Menard a fêté l’ouverture de son agence au Koweït. Le gâteau
préparé pour l’occasion arborait le logo de l’entreprise, conforme à la charte
graphique…
Acquisition
Synergies
Soletanche Freyssinet
achète
Agra Foundations Ltd
Première réunion des bureaux d’études
du groupe Soletanche Freyssinet
Dans les 18 mois écoulés depuis la
création du Groupe, de nombreux
groupes de travail internes se sont
formés et les échanges se sont multipliés à tous les niveaux : dans les
zones géographiques, au sein des
directions techniques, à travers les
opportunités amenées par des projets. Cette dynamique a connu un
temps fort le 10 juin dernier avec
la réunion, à Paris, des bureaux
d’études de Soletanche Bachy et
de Freyssinet : 150 techniciens s’y
sont retrouvés pour la première
fois, pour approfondir la connaissance mutuelle de leurs métiers et
de leurs domaines de compétences,
et pour faire le point des collaborations techniques, qui ont été au cœur
des échanges. Certaines s’incarnent
d’ores et déjà dans l’offre du Groupe,
sous forme de packages associant
les techniques propres à chaque
entité. Tel est le cas des « parkings
poussés », où le soutènement de
6 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
l’ouvrage est réalisé en paroi moulée et où des dalles préfabriquées et
postcontraintes dans chaque phase
d’excavation sont ripées sur des
corbeaux et servent d’appui pour
la phase d’excavation suivante. Un
autre package, reposant sur l’expertise acquise dans la construction des
« quais danois » et la complémentarité précontrainte-préfabrication,
permet d’offrir des solutions durables à moindre coût dans la réalisation de ce type d’ouvrage. À un
deuxième niveau, la valorisation des
complémentarités ouvre la voie au
développement de solutions encore
plus innovantes, cumulant pérennité et intérêt économique, telle l’utilisation de la précontrainte dans les
parois moulées.
Plusieurs thèmes spécifiques mobilisent par ailleurs d’autres groupes de travail, comme la maîtrise
de la corrosion dans les ouvrages
en béton armé, où les compéten-
ces de Freyssinet peuvent contribuer à renforcer les positions de
Soletanche Bachy dans les ouvrages
portuaires, qui sont l’un de ses terrains de chasse traditionnels. « Le
rapprochement des équipes, qui a
donné le jour aux coopérations techniques présentées le 10 juin, a mis
en évidence, au sein de nos entités,
une même volonté de développer
les “résonances“ et les innovations
croisées. La complémentarité de nos
ressources et de nos moyens nous
permettra de concrétiser cette
volonté en mettant au point les nouvelles solutions que le marché attend
– et de conforter la place de leaders
que Soletanche Bachy et Freyssinet
ont déjà, chacun dans son métier »,
commentent Christian Gilbert et
Erik Mellier, représentant les directions techniques de Soletanche
Bachy et de Freyssinet, organisateurs de la réunion, qui pensent déjà
à l’édition 2011 à Budapest.
Le 25 juin 2010, Soletanche
Freyssinet a racheté Agra
Foundations Ltd., une
entreprise canadienne
spécialisée dans la réalisation de pieux et dans
l’amélioration des sols.
Basée à Edmonton, en
Alberta, l’entreprise exerce
ses activités principalement
dans l’ouest et le centre du
pays, où elle dispose de sept
implantations. Elle sera dirigée par Derek Harris,
présent dans l’entreprise
depuis 28 ans. Agra Foundations rejoint Nicholson,
Menard et Géopac et
renforce la présence de
Soletanche Freyssinet dans
le métier des sols et de la
géotechnique aux ÉtatsUnis et au Canada.
Acquisition
Début 2010, la société Vraco, spécialisée dans la conception et la fabrication
d’équipements coupe-feu pour circuits de ventilation, a rejoint Nuvia France.
Basée en Isère, Vraco a développé une gamme exclusive de produits répondant à toutes les exigences de la sûreté en milieu nucléaire et renforce l’offre
de Nuvia dans le domaine de la protection incendie.
Distinction
Sécurité
Distinction
Un quatrième
President’s Award
pour Nuvia Ltd
Affichage et témoignages :
initiatives pour la prévention
Bertrand Petit,
lauréat du deuxième
prix national
de l’ingénierie 2010
En 2010, Nuvia Ltd s’est vu décerner
pour la quatrième fois un President’s
Award de la Royal Society for the
Prevention of Accidents (RoSPA).
Cette distinction, qui n’est attribuée qu’aux sociétés ayant reçu la
médaille d’or de la RoSPA pendant
10 années consécutives, récompense les efforts mis en œuvre par
Nuvia Ltd depuis de nombreuses
années pour améliorer durablement
ses résultats dans le domaine de la
sécurité au travail et de la performance environnementale.
Le President’s Award 2010 de la RoSPA
a été remis à Dave Adams, responsable
SSE de Nuvia Ltd.
Pour que les messages sécurité
de l’entreprise ne soient jamais
oubliés, Soletanche Bachy France
a conçu une gamme d'outils – panneaux thématiques (« Information
et prévention », « Port des EPI », etc.)
et bâches « slogan » (du type « Ayons
le courage d'être prudents ») destinés à être affichés sur les chantiers.
Après avoir été mis en place sur le
chantier pilote du parking Cardinet,
ces outils sont diffusés à l'ensem-
ble des chantiers de Soletanche
Bachy France. Tous les salariés
d'EuroFrance ont par ailleurs reçu
en début d’année, joint à leur bulletin de salaire, un film sur DVD présentant des témoignages de salariés
de l’entreprise victimes ou témoins
d’un accident du travail, et des messages de la direction. Ce film a également été diffusé sur la totalité des
chantiers lors des réunions « sécurité » hebdomadaires.
Le 21 octobre dernier au
Cnit (la Défense), Jean-Louis
Borloo, ministre de l’Écologie, a remis à Bertrand
Petit, directeur d’exploitation de Freyssinet France,
et Véronique Mauvisseau,
directeur de projet Setec,
le 2e prix ex aequo de
l’ingénierie 2010. Organisé
par le ministère de l’Écologie et Syntec-Ingénierie, ce
prix récompensait les
process, logiciels et technologies de pointe mis en
œuvre à l’occasion du
chantier de réparation du
tunnel sous la Manche
réalisé fin 2008-début 2009.
Italie — Nuvia
À la suite d’un appel d’offres
international, Nuvia a remporté en
février dernier un contrat-cadre de
quatre ans pour la réalisation d’études et de travaux sur plusieurs installations nucléaires du Centre commun de
recherche nucléaire (CCR) d’Ispra*, au
nord de Milan. Dans une perspective
de pérennisation de l’activité de Nuvia
au CCR d’Ispra et, plus généralement,
en Italie, le Groupe a créé la société
Nuvia Italia, qui portera à terme l’activité nucléaire du Groupe en Italie.
États-Unis — Soletanche Bachy
Nicholson a remporté et mène
deux importants chantiers de
métro dans l’ouest et l’est du pays.
À New York, l’entreprise réalise
pour le compte du Metropolitan
Transit Authority les 19 000 m2
de paroi moulée de la station
96th Street du métro de la Second
Avenue ainsi qu’un large ensemble
de prestations ( jet grouting, paroi
d’étanchéité, butonnage, etc.).
À l’autre extrémité du pays,
l’entreprise construit les parois
moulées d'une station du métro
léger de Seattle : le projet reliera
le centre-ville et l’université de
l’État de Washington.
Canada — Nuvia
Nuvia Ltd vient d'enregistrer son
premier contrat d’ingénierie au
Canada. Celui-ci a été signé avec
Ontario Power Generation (OPG), la
principale société d’énergie nucléaire
du pays, qui prévoit la rénovation de
quatre réacteurs à partir de 2016.
Nuvia Ltd va mener avec OPG une
étude visant à définir le concept
des conteneurs les mieux appropriés aux besoins de stockage et
de transport des composants des
réacteurs qu’implique ce projet. Une
fois le concept défini, un nouvel appel
d’offres sera lancé pour la phase
construction, test et qualification du
conteneur prototype.
Nouveaux contrats
Royaume-Uni — Freyssinet
La filiale écossaise Freyssinet
Makers a remporté depuis mars
2010 trois importants contrats de
réparation comportant des travaux
de bétonnage et de protection
cathodique, dont deux intègrent une
mission de maîtrise d’œuvre.
Les deux premiers contrats
concernent les ponts de Forth Road,
construit à la hauteur d’Edimbourg,
et de Cromarty (1 500 m) sur le
Cromarty Firth. Le troisième contrat
porte sur la réparation de l’appontement d’accès à la prise d’eau
de refroidissement de la centrale
nucléaire Hunterston B, sur la côte
ouest de l’Écosse.
* Créé à la fin des années 1950 dans le cadre du
traité Euratom, le site d’Ispra comporte diverses installations arrivant en fin d’exploitation et
nécessitant des opérations d’assainissement et
de démantèlement.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 7
RESONANCE
Groupe
--- Synergies
Expert
Serge Varaksin, ancien directeur export de Menard, est aujourd’hui consultant technique et scientifique.
Après avoir donné de nombreuses conférences en Australie à l’invitation de l’association géotechnique
australienne, il a entamé cet automne un nouveau périple au Royaume-Uni, qui l’a notamment conduit
à Glasgow, Manchester et Oxford les 2, 3 et 4 novembre dernier.
Formation
Innovation
Mecatiss forme
en Chine les applicateurs
de ses produits
Premier contrat avec RTE pour le Trenchmix
Après trois ans d’études et de chantiers d’essai, la technologie du
Trenchmix développée par MCCF
(Soletanche Bachy) a été retenue par
RTE (Réseau de transport d’électricité) pour l’exécution d’un premier
chantier. Celui-ci portait sur le renforcement d’une vingtaine de pylô-
nes de la ligne Bayet (Allier) – Rulhat
(Puy-de-Dôme) et s’est dérouléentre juillet et septembre dernier.
* Développé en alternative au procédé dit des
demi-dalles, le Trenchmix consiste à réaliser des massifs de renforcement en mélange
sol-ciment au lieu de béton. Il ne produit donc
aucun déblai et ne nécessite pas d’apport de
granulats.
Développement
Création de Nuvia India Pvt Ltd
L’accélération du programme nucléaire
civil en Inde et l’encouragement des
responsables politiques à la coopération internationale ont conduit Nuvia à
créer en août dernier la société Nuvia
India Pvt Ltd. Basée à New Delhi, cette
nouvelle filiale, dirigée par Ken Jackson
et Will Phytian, disposera d’anten-
Dans le cadre des contrats signés
avec les compagnies chinoises CN123 et Huaxing, installateur électrique et « génie-civiliste » sur les sites nucléaires Ling
Ao (phase 2) et Qinshan (phase 2),
Mecatiss (Nuvia), spécialiste de la
protection passive incendie, a organisé plusieurs semaines de formation sur site à l’intention des opé8 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
rateurs chinois. Ces sessions, qui se
sont déroulées sur plusieurs semaines, ont permis de transmettre à
plus de 30 opérateurs, sur chaque
site, les règles et finesses de mise en
œuvre des produits Mecatiss utilisés pour le remplissage des trémies
(935C, 935P, 75ND) et la protection
des chemins de câbles des circuits
de sécurité (MPF).
nes régionales à Mumbai et Chennai.
Elle proposera au marché indien du
nucléaire (estimé à plus de 120 milliards d’euros) ses services d’ingénierie
et d’assistance technique ainsi qu’une
gamme de produits spécialisés, et plus
généralement l’ensemble des savoirfaire de Nuvia.
Distinction
Le 5 février 2010, Bachy Soletanche Ltd a reçu à Londres le prix 2010 du magazine
Ground Engineering, dans la catégorie travaux géotechniques de plus d’un million
de livres. Ce prix récompensait la grande technicité du chantier de la tour londonienne
The Pinnacle, réalisée en groupement avec Arup Geotechnics en 2009.
Intégration
Formation
Premier séminaire d’intégration des jeunes cadres :
100 jeunes venus des cinq métiers de Soletanche Freyssinet et de 24 pays
Une nouvelle école
Salvarem
Du 15 au 17 septembre dernier s’est
tenu en France le premier séminaire
d’intégration des jeunes cadres organisé depuis la création de Soletanche
Freyssinet. Destiné aux collaborateurs ayant entre deux et quatre ans
d’ancienneté, il a rassemblé à Paris
une centaine de participants, ingénieurs pour la plupart, hommes et
femmes d’une moyenne d’âge de
moins de 30 ans, venus de 24 pays du
monde entier.
Ce séminaire s’est partagé en deux
temps : l’un centré sur le métier,
par entité, l’autre toutes enseignes
confondues, afin d’approfondir la
connaissance du Groupe et de partager celle des métiers. Outre les
présentations des dirigeants et les
éclairages ciblés sur la politique de
prévention-sécurité, le développement durable etc., un challenge sportif et ludique organisé dans le bois de
Vincennes a contribué à démontrer l’intérêt du travail en équipe en
terme de performance – et posé les
premiers jalons d’un futur fonctionnement en réseau.
Le séminaire s’est clos, le vendredi après-midi, par un moment
d’échange avec la direction. Plus
d’une vingtaine de questions posées
à Bruno Dupety, administrateur
directeur général de Soletanche
Freyssinet, ont permis à celui-ci de
préciser sa vision et différents points
de stratégie. L’une d’elles, sur l’avenir
du Groupe à 10 ans, lui a donné l’occasion de dire sa confiance dans les
perspectives offertes par la complémentarité des métiers de Soletanche
Freyssinet et sa conviction que l’entreprise peut compter sur les trois
atouts majeurs que sont ses technologies, son assise financière et son
réseau international.
D’ici fin 2010, Salvarem
(Nuvia) ouvrira sur son
site de Pierrelatte (Drôme)
un deuxième centre de
formation pratique à la
téléopération et au démantèlement. Comme
celui ouvert à la Hague
(Manche) en 2009, ce
centre recréera l’environnement réel des chantiers,
offrant les meilleures
conditions aux salariés
pour se perfectionner et
se qualifier, aux nouveaux
embauchés pour se former
et à l’entreprise pour roder
les solutions innovantes
qu’elle développe
en réponse aux demandes
de ses clients.
contracté en début d'année la réalisation d’un parc de stationnement
de 609 places sur six niveaux situé
rue Cardinet (Paris). Construit pour le
compte de la Sa emes, société d’économie mixte du stationnement de
la Ville de Paris, en association avec
l’entreprise Cosson (terrassement
et dépollution), l’ouvrage est long de
170 m et large de 15 m.
principal. Celui-ci étend la prestation
de Menard à la zone N2, portant la
superficie à traiter de 6,8 à 9 millions
de mètres carrés.
de parois moulées). Le deuxième,
en groupement avec Chantiers
Modernes Rhône-Alpes, est la
gare souterraine des Eaux-Vives
(35 600 m2 de parois moulées,
20 000 m de tirants d’ancrage,
155 pieux et 12 500 m2 de béton
projeté). Les lots 3 et 4, attribués
dans un deuxième temps, portent
sur la réalisation des tranchées
couvertes Franck Thomas
(63 000 m2 de parois moulées)
et de la Gradelle (27 000 m2
de parois moulées). Ces deux lots
seront réalisés par Soletanche
Bachy (mandataire) et Sif Groutbor
en association avec Chantiers
Modernes Rhône-Alpes.
Nouveaux contrats
États-Unis — Terre Armee
The Reinforced Earth Company
(RECo) a récemment reçu commande d’un ensemble de murs de
soutènement en Terre Armée® et
d’éléments de revêtement représentant une surface de plus de
110 000 m2. Ce contrat, le plus
important que la société a signé
depuis sa création, s’inscrit dans le
cadre d’un projet de reconfiguration de 10 échangeurs d’autoroute
et de reconstruction de 55 ponts sur
un axe situé au sud de Salt Lake City,
dans l’Utah.
France — Soletanche Bachy
L’agence Paris Centre Est a
Koweit — Menard
Après s'être vu confié les
travaux d'amélioration de sol des
zones N1 et N3 de la ville nouvelle de Jaber Al Ahmed (voir p.10),
Menard vient de signer un accord
avec Ahmadiah, l'entrepreneur
France/Suisse — Soletanche
Bachy
Soletanche Bachy France et Sif
Groutbor (filiale de Soletanche
Bachy) ont remporté quatre lots
du projet de liaison ferroviaire
Ceva (Cornavin - Eaux-Vives –
Annemasse). Le premier, en groupement avec VINCI Construction
Grands Projets et Chantiers
Modernes Rhône-Alpes, porte sur
la construction de la tranchée couverte du Val d’Arve (12 000 m2
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 9
RESONANCE
Chantiers
MENARD
_ Villes nouvelles de
Northwest Sulibikhat et Jaber
Al Ahmed/Koweït
Nouveau record historique
de consolidation
de sol au Moyen-Orient
Depuis son retour au Moyen-Orient en 2002,
Menard se signale dans la région par des opérations d’amélioration de sol se chiffrant en
millions de mètres carrés. La série se poursuit aujourd’hui au Koweït avec la signature de
trois contrats portant sur un total supérieur à
9 millions de mètres carrés pour la création de
deux villes nouvelles au nord de Koweït City :
Northwest Sulibikhat et Jaber Al Ahmed.
Le sol rencontré est du type sebka, ou sabka
(sol argilo-limoneux, où la nappe phréatique
est toute proche de la surface), comme souvent
dans cette région. « Dans ce profil, explique
Gilles Costa, directeur de Menard Middle East,
la solution conventionnelle consiste à excaver le
sol sur trois ou quatre mètres d’épaisseur minimum – donc à rabattre la nappe phréatique –
et à remplacer le “mauvais” terrain par du bon
matériau granulaire qu’il faut ensuite compacter au rouleau. »
Cette méthode qui « prend du temps,
pose des problèmes environnementaux et
coûte cher » a conduit les autorités koweïtiennes à solliciter le conseil des spécialistes mondiaux de l’amélioration de sol avant de lancer
leur projet. « À cette occasion, Menard a pu présenter et démontrer l’intérêt de la technique
des plots ballastés, qui ramène la quantité de
matériau à substituer de 100 % à une moyenne
10 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
01
de 15 %, évite le rabattement de nappe et permet de gagner beaucoup de temps », souligne
Gilles Costa.
Soumissionnant par la suite aux appels d’offres lancés pour les travaux, Menard s’est vu
attribuer l’amélioration de sol de Northwest
Sulibikhat par Mushrif, entreprise principale
en charge du projet. Après avoir réalisé une première tranche de 744 000 m2 entre janvier et
juin 2010, l’entreprise a lancé en juillet dernier
la seconde tranche, de 1 824 000 m2, qui devra
être livrée à la mi-mars 2011. Parallèlement,
Menard s’est vu confier, à la mi-septembre 2009
puis à la mi-mai 2010, par Ahmadiah, entreprise
principale en charge de Jaber Al Ahmed, deux
contrats similaires respectivement pour l’amélioration d’une zone de voirie de 3 709 000 m2 et
2 876 800 m2 de zone résidentielle – un dernier
contrat pour l’amélioration des sols de la dernière zone résidentielle restant à attribuer.
Menés de front à quelques kilomètres seulement l’un de l’autre, ces chantiers mobilisent
21 grues de compactage et un effectif supérieur
à cent personnes travaillant jour et nuit six jours
sur sept.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Public Authority for Housing
Welfare (PAHW)
Entreprises principales : Mushrif (Northwest
Sulibikhat) ; Ahmadiah (Jaber Al Ahmed)
Entreprise spécialisée : Menard
02
Q&R
Gilles Costa
Directeur de Menard Middle East
01 - 02 - 03 Les deux vues
satellite (en haut) ont été
prises à trois mois d’écart
(mai et août), les zones
plus claires correspondent
à l’avancement de la plateforme, donc à l’avancée
des travaux d’amélioration
de sol.
Le projet « Jaber Al Ahmed »
est celui où les voiries
sont dessinées, celui de
Northwest Sulibikhat est
en bas à droite.
Le Koweït est-il devenu le nouveau
pôle d’activité du Moyen-Orient ?
Depuis la guerre avec l’Irak, en 1990,
le Koweït, qui est un grand pays producteur de pétrole, n’avait pas investi.
La situation change et l’on voit sortir
beaucoup de projets d’infrastructures,
de ports et de villes nouvelles, qui
devraient nourrir l’activité dans cette
région pour les 5 à 10 ans à venir. Les
émirats étant très touchés par la crise,
on devrait voir le centre de gravité de
l’activité au Moyen-Orient remonter
vers le nord : au Koweït, en Arabie saoudite et, d’ici quelque temps, en Irak.
03
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 11
RESONANCE
Chantiers
01
01 Les futurs espaces muséographiques se développeront sur
3 500 m2 en deux niveaux et seront
recouverts par un voile lumineux
discrètement diffusant, flottant sur
la muséographie.
02 Le chantier se déroulant dans le
périmètre immédiat d’exposition
des grandes œuvres, ses nuisances
acoustiques et vibratoires ont
fait l’objet d’une surveillance
permanente pour être réduites au
minimum.
SOLETANCHE
BACHY
_ Département des arts
de l’Islam, le Louvre/France
02
18 mois de chantier
à guichet ouvert
En faisant en 2003 le vœu de créer au Louvre
un département dédié aux arts de l’Islam,
Jacques Chirac a donné le coup d’envoi à l’aménagement d’un nouvel espace muséographique. « Comme il n’y avait de place disponible
nulle part, explique Romain Brieu, responsable
d’exploitation (Soletanche Bachy) en charge du
projet, il a été décidé de créer cet espace dans
Intervenants
Maître d’ouvrage : Direction de la maîtrise
d’ouvrage du Louvre
Architectes : Rudy Ricciotti et Mario Bellini
Directeur Général des Travaux : Gérard Le Goff
BET : Berim
Muséographes : Renaud Pierard et Mario Bellini
Entreprise spécialisée : Soletanche Bachy
12 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
le sous-sol de la cour Visconti. Le projet a donc
commencé par un important chantier de reprises en sous-œuvre et de fouilles blindées. » Cette
étape s’est achevée en juillet dernier, moment où
Soletanche Bachy a livré une fouille profonde de
12 m au niveau de la cour et de 8 m sous l’aile
Daru à Lainé Delau (VINCI Construction France),
son partenaire dans le groupement du lot 1, qui a
depuis démarré les travaux de gros œuvre.
Avant d’en arriver à cette « boîte » nette et
sèche, piquetée sur l’ensemble du radier par des
têtes de micropieux, les travaux des équipes de
Soletanche Bachy – bien qu’invisibles, puisqu’ils
se déroulaient dans le sol – se sont poursuivis
18 mois durant « sous les yeux » des visiteurs du
Louvre, qui n’a jamais fermé ses portes.
Ces travaux ont mis à contribution une bonne
partie des techniques de fondations spéciales : 400 colonnes de jet grouting, d’une hauteur
moyenne de 10 m, ont d’abord été réalisées sous
les massifs de fondations d’origine, pour reporter la totalité des charges (façades et intérieurs)
jusqu’à la couche de calcaire solide à travers la
couche superficielle d’alluvions ; 200 forages d’injection (jusqu’à 22 m de profondeur) ont ensuite
été réalisés à travers les colonnes de jet grouting pour former la « jupe » étanche qui protège le
chantier contre les venues d’eau (la nappe phréatique est présente dès le niveau – 6 m), parallèlement à des injections de régénération destinées
à consolider les fondations d’origine. Les terrassements ont ensuite pu commencer, alternant
avec les travaux d’ancrage (900 tirants et clous)
et de blindage de paroi (3 700 m2 de béton projeté), jusqu’à l’exécution des 100 micropieux de
reprise de sous-pression du radier. « Sous l’aile
Daru, souligne Romain Brieu, le chantier a été
plus complexe, car nous avons dû réaliser d’importantes poutres de transfert pour livrer l’espace sans poteaux qui nous était demandé. »
Freyssinet a fourni et mis en œuvre
1 000 t de précontrainte horizontale
sur les cinq silos du complexe.
FREYSSINET
_ Complexe aluminier d’Al Taweelah/
Émirats arabes unis
Première application de
la précontrainte dans l’industrie
de l’aluminium
Q&R
Romain Brieu
Responsable d’exploitation,
Soletanche Bachy
Quelles contraintes particulières
a dû gérer le chantier ?
Pendant toute l’exécution, nous
avons dû veiller avec une attention
particulière à ne rien faire bouger des
ouvrages existants, car les tolérances de
déplacement étaient très limitées (seuil
d’alerte à 3 mm). Le chantier a donc été
instrumenté par notre filiale SolData
(système Cyclops) et suivi pendant toute
sa durée. Les autres contraintes étaient
liées à l’exiguïté du porche d’accès, qui
nous a obligés à démonter les engins ou
à travailler avec des modèles de gabarit
réduit. Enfin, la poursuite de l’activité du
musée nous a obligés à créer de nouvelles issues de secours puisque celles de la
cour étaient condamnées.
À mi-chemin d’Abu Dhabi et de Dubaï s’est
achevée, en février dernier, la première phase de
la construction du complexe aluminier d’Emal
(Emirates Aluminium Company Limited) à Al
Taweelah, une usine qui devrait être la première du monde en terme de capacité puisqu’elle
vise un objectif de production de 1,4 million de
tonnes par an. Les travaux consistaient, entre
autres, à construire des ouvrages monumentaux en béton précontraint pour le stockage des
matières premières : trois silos pour l’alumine
(hauts de 50 m et de 43 m de diamètre) et deux
pour le coke (également hauts de 50 m mais de
28 m de diamètre). Pour le maître d’œuvre, l'entreprise indienne Petron, qui n’en était pas à sa
première conception d’une usine d’aluminium,
ce complexe intégrait tout de même une première : l’utilisation d’une précontrainte horizontale par post-tension sur l’ensemble des silos.
« Ce choix technique était justifié par le souhait
d’optimiser les quantités de matériaux tels que
les aciers passifs et le béton, explique Vincent
Bernier, responsable de l’activité génie civil pour
le Moyen-Orient (Freyssinet). Il a nécessité une
étroite collaboration au niveau du design, de
façon que nos travaux s’intègrent harmonieusement. » Le marché attribué à Freyssinet comportait donc trois volets : conception, fourniture (930
t d’acier au total) et mise en œuvre. En phase exécution, le travail n’a présenté aucune difficulté
technique. « Et comme il avait été bien préparé,
souligne Vincent Bernier, il a permis de livrer les
ouvrages avec un mois d’avance. »
Intervenants
Maître d’ouvrage : Emirates Aluminium Company
Limited (Emal)
Maître d’œuvre : Petron Emirates Contracting &
Manufacturing Co., Ltd
Ingénierie, approvisionnement et gestion de
la construction : SNC Lavalin International Inc.
et Worley Parsons Engineering Pty Ltd
Entreprise spécialisée : Freyssinet Middle East
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 13
RESONANCE
Chantiers
01 Le principal ouvrage en Terre
Armée® de la section en
construction totalise 6 200 m2 et
se compose de trois murs sur une
dénivelée de 48 m.
02 Le panneau TerraPlus® « gabion »
a été choisi pour l’habillage
du mur de soutènement aval.
TERRE ARMEE
_ Autoroute A89/France
Trois motifs au service
de l’intégration paysagère
Dans la région de Tarare (Rhône), sur le Toarc 1
Ouest, section 9.2 (Violay – Goutte-Vignole) de
l’A89, se poursuivent les travaux de la future
liaison autoroutière directe Lyon-Bordeaux, qui
doit être mise en service en 2012.
Cette section d’autoroute s’inscrit dans le
relief de petite montagne des monts du Lyonnais.
VINCI Construction Terrassement a confié à
Terre Armee France la conception, la fourniture
et l’assistance à la mise en œuvre de plusieurs
ouvrages de soutènement. Deux d’entre eux sont
achevés : le “ R184 ”, un ouvrage de 1 000 m² en
TerraTrel® végétalisable, et le mur de Chalosset,
à la sortie Est du tunnel du même nom, un
ouvrage de 2 000 m² en panneaux TerraPlus®
(panneaux rectangulaires de 1,50 m de haut par
3 m de long) à parement « gabion ».
Le troisième ouvrage, baptisé ” murs du
Chadier ”, est le plus remarquable, avec sa dénivelée totale de 48 m et sa surface d’environ
6 200 m2. Situé sur la commune de Joux, plus à
l’ouest que les autres ouvrages, cet ensemble est
constitué de trois murs superposés dans une
zone de forte pente où les voies de circulation
sont dénivelées de 4,50 m.
Le soutènement aval, actuellement en cours
14 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
01
02
de montage, est réalisé en panneaux TerraPlus®
« gabion ». Le montage du mur inférieur a commencé au début de l’été 2010. Pour les murs
intermédiaire et amont, dont les travaux commenceront à l’automne 2010, le choix du maître d’ouvrage, ASF, s’est porté sur le panneau de
parement TerraPlus® au motif « ASF », déjà utilisé sur de nombreux ouvrages de soutènement
du réseau, où ils font en quelque sorte office de
signature.
Dans le but de réduire les terrassements et
de simplifier le montage, les ingénieurs de Terre
Armee ont proposé de fonder le massif intermédiaire du Chadier en suivant un niveau de fondation en pente parallèle au profil en long de la
chaussée supérieure.
Intervenants
Maître d’ouvrage : ASF (Autoroutes du Sud
de la France)
Maître d’œuvre : Egis
Entreprise générale : VINCI Construction
Terrassement
Entreprise spécialisée : Terre Armee SAS
01 La maquette construite à
l’échelle 1 a permis de qualifier les méthodes d’enfilage,
d’injection et de remplacement des torons.
Q&R
Sébastien Diaz
Responsable Département
construction et
démantèlement, Nuvia
Travaux Spéciaux
Pourquoi fallait-il tester
l’enfilage des torons ?
Dans les applications habituelles
de la précontrainte non adhérente (haubanage, planchers
précontraints), les gaines sont
quasi rectilignes. Ce n’est pas le
cas ici, notamment pour les cerces (précontrainte horizontale), à
cause des traversées de tuyauteries et d’autres réservations dans
le génie civil qui entraînent d’importantes déviations angulaires.
Il fallait donc mettre au point un
outil et une procédure d’enfilage
permettant de ne pas abîmer le
gainage des torons.
01
NUVIA TRAVAUX
SPÉCIAUX
_ Réacteur Jules Horowitz,
Cadarache/France
Première pour la précontrainte
non adhérente
Q&R
Laurent Hujeux
Directeur de travaux,
Terre Armee France
En quoi consiste votre mission
d’assistance à la mise en œuvre ?
Nous vérifions que la totalité du
matériel est livrée au chantier pour le
démarrage des travaux, nous assurons
la formation de l’équipe d’exécution,
qui est généralement constituée de
terrassiers. Nous insistons sur les
points qui doivent être respectés
au démarrage : soin dans la mise en
œuvre du premier rang d’écailles de
parement, léger fruit (inclinaison) à
donner aux éléments pour obtenir une
verticalité parfaite après remblaiement
et compactage du remblai. Le point
important dans la mise en œuvre de la
Terre Armée®, c’est que tous les éléments doivent être libres de mouvement et qu’il faut éviter tout point dur
dans l’ouvrage. La sécurité est aussi un
volet important dans la formation, car
les éléments manipulés atteignent un
poids de 1,8 t qui impose de respecter
certaines règles.
L’arrêt prochain du réacteur d’essai Osiris,
construit à Saclay (Essonne) dans les années
1960, a conduit le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) à programmer et mettre en chantier à
Cadarache en 2009 un nouveau réacteur expérimental. Dénommé RJH (Réacteur Jules Horowitz*),
il est destiné à tester de nouveaux combustibles et
matériaux pour préparer la quatrième génération
de réacteurs électrogènes.
Son cahier des charges prévoit, entre autres
missions confiées à Nuvia Travaux Spéciaux (sur
lesquelles reviendra Resonance) de mettre en
œuvre une « précontrainte non adhérente » pour
la réalisation de l’enceinte du réacteur. « Ce changement est majeur, car la précontrainte est la clef
de voûte de la troisième barrière de sûreté qu’est
l’enceinte de confinement, souligne Sébastien
Diaz, responsable du Département construction
et démantèlement de Nuvia Travaux Spéciaux
(NTS). Il s’explique par le fait que l’on souhaite
aujourd’hui allonger la durée de vie des installations. » « L’apport de la précontrainte non adhérente sur ce plan, poursuit-il, est de permettre à
tout moment de la vie de l’installation de mesurer la précontrainte de l’ouvrage, mais aussi de la
retendre si nécessaire, et le cas échéant de remplacer ses éléments. » Contrairement à la précontrainte classique par post-tension, où les torons
nus sont directement injectés dans les conduits
après leur mise en tension, l’utilisation de torons
gainés graissés, c’est-à-dire revêtus d’une gaine
en PEHD (polyéthylène haute densité) et protégés
côté intérieur par une graisse, permet, moyennant quelques modifications de design au niveau
des ancrages, d’accéder à tout moment à l’ensemble des torons. Autre avantage : la mise en œuvre
permet d’accélérer la construction de l’enceinte
puisque les opérations d’injection peuvent se
réaliser en temps « masqué ». Avant d’être appliquée, la solution devait être testée et qualifiée,
comme c'est la règle pour tout projet nucléaire.
Des essais ont été réalisés sur une maquette à
l’échelle 1 construite sur le site de Freyssinet
Products Company (FPC) à Saint-Eusèbe. Ils portaient sur l’enfilage des torons dans les gaines et
leur injection. Ils se sont déroulés en présence
du maître d’ouvrage en juillet et octobre derniers, laissant tout le temps nécessaire pour la
qualification avant la phase opérationnelle prévue en 2013.
* Jules Horowitz (1921-1995) est, avec d'autres ingénieurs
du CEA et d'EDF, à l’origine du développement des premiers
réacteurs industriels de production d’électricité. Il a également
contribué à l’essor des grands équipements de recherche
nucléaire en Europe.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Commissariat à l’énergie
atomique et aux énergies alternatives (CEA)
Maître d’œuvre : Areva TA
Entreprise spécialisée : Nuvia Travaux Spéciaux
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 15
RESONANCE
Chantiers
FREYSSINET/
TERRE ARMEE
_ Pont de Térénez/France
Mobilisation des savoir-faire
pour un ouvrage d’art unique
Le pont de Térénez n’est pas à proprement parler un « grand » pont à haubans (515 m de long),
mais il est à l’évidence un de ceux où les contraintes environnementales et géologiques ont donné
naissance aux solutions les plus élégantes et les
plus techniques. Destiné à remplacer le pont suspendu éponyme construit dans les années 1920,
l’ouvrage a fait l’objet d’études dès la fin des
années 1990. Par la suite, le choix de la structure haubanée et d’un tracé entièrement courbe
a conduit à une réflexion poussée sur le design
des pylônes et l’implantation des haubans, afin
de respecter en tout endroit du pont un gabarit routier de 7,50 x 4,90 m et, surtout, une compression des pylônes dans un plan incliné lié à la
courbe de l’ouvrage. Après étude d’une trentaine
de configurations, le choix s’est finalement arrêté
sur le profil en lambda (ƪ) des pylônes, caractéristique de l’ouvrage.
Après le clavage de la travée de rive nord, fin juin
2010, il ne restait plus au groupement constructeur qu’à réaliser les voussoirs en sur-encorbellement du dernier tronçon de tablier, qui s’est
achevé en août. « Pour Freyssinet, résume Ronan
Bohéas, ingénieur travaux (Freyssinet), qui a
assuré le suivi du projet avec Mathieu Lemoine
(responsable de production) jusqu’en avril 2010,
cela revenait à mettre en place et en tension
40 haubans (soit 10 cycles de 4 jours), à achever
la précontrainte en sous-face du tablier et à exécuter l’ultime opération de levage – en l’occurrence la dépose de l’équipage mobile. » C’est peu
au regard d’une prestation qui a mobilisé l’entreprise depuis 2007 pour la conception, la fourniture et la mise en œuvre des 144 haubans (300 t)
et de la précontrainte (146 t). Dans les pylônes,
16 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
01
celle-ci est triplement présente. D’abord sous la
forme de tirants horizontaux joignant la jambe
et la béquille au niveau des semelles de fondations. Une précontrainte verticale a également
été mise en place, définitive (6 câbles) et provisoire (8 câbles), cette dernière devant compenser l’absence de haubans pendant la construction du tablier. « De plus, souligne Ronan Bohéas,
deux haubans de retenue de 130 m ont été disposés entre la culée et la tête de pylône afin de limiter les contraintes en pied de mât imposées par
la non-symétrie du fléau en phase de construction. » Les compétences de Freyssinet en levage
(et les vérins d’Hebetec) ont également été mises
à contribution à 16 reprises pour mettre en place
et déposer les équipages mobiles. Freyssinet
laisse enfin sa marque à travers divers équipements : 40 amortisseurs IHD (Internal Hydraulic
Damper) installés sur les haubans et deux lignes
de joints de dilatation (Multiflex S250) au niveau
des raccordements aux culées.
Intervenants
Maître d’ouvrage et maître d'œuvre :
conseil général du Finistère
Groupement constructeur :
Dodin Campenon Bernard, GTM Bretagne,
Sogea Bretagne, Freyssinet
03
02
07
Q&R
Ronan Bohéas
Ingénieur travaux, Freyssinet
Quel est le trait marquant
de ce chantier ?
Cet ouvrage de haute technicité exige
une attention permanente, car la
structure est fortement sollicitée en
cours de construction, ce qui impose
une limitation des charges et détermine leur emplacement. Cela crée un
contexte exigeant : la place est réduite
sur le tablier et les cycles de réalisation
des voussoirs sont courts. La solidarité
permanente des équipes de travaux
est soutenue par la réalisation d’un
ouvrage exceptionnel.
04
05
06
Triple parement en Terre Armée®
Contribuant eux aussi à l’intégration visuelle de l’ouvrage dans le
site, les murs des rampes d’accès
et les culées ont fait l’objet, au
stade de la conception, de la même
attention que les autres parties de
l’ouvrage. Réalisés en Terre Armée®,
ils se caractérisent par l’association
originale, sur une hauteur d’environ 15 m, de trois systèmes de
parement superposés : TerraTrel®
incliné végétalisé au niveau bas,
TerraTrel® vertical minéral au niveau
intermédiaire et, au niveau supérieur,
parement TerraSet®, dont les écailles
supérieures, de grande dimension,
forment des garde-corps. Totalisant
2 200 m², ces ouvrages ont été
réalisés en octobre 2007 rive sud et
fin janvier 2008 rive nord.
01 72 haubans (2 x 36) sont ancrés en tête de chaque pylône, d’une longueur de 35 à 149 m.
02 à 04 - 07 Réalisées dans le cadre d’une SEP
Freyssinet France Agence de Nantes –
Département grands projets, les prestations
de l’entreprise ont mobilisé pour le chantier
une vingtaine de collaborateurs.
05 Rampe d'accès en Terre Armée® et culée nord
06 Une des caractéristiques de l’ouvrage est le tracé
entièrement courbe du tablier.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 17
RESONANCE
Chantiers
01
01 En une dizaine d’années, CSM
Bessac a construit près de 30 km
d’émissaires d’assainissement
dans la capitale colombienne.
02 Après avoir introduit les travaux
sans tranchée dans le pays, CSM
Bessac y a créé en 2008 Bessac
Andina, une filiale spécialisée dans
les travaux au micro-tunnelier.
SOLETANCHE BACHY
_ Interceptor Tunjuelo Bajo
de Bogotá/Colombie
Achèvement d’un 3e chantier
« commando » et
naissance d’une filiale
Jamais deux sans trois… Après deux contrats
en conception-construction pour la réalisation
au tunnelier de collecteurs d’assainissement,
achevés l’un à la mi-2002(1), l’autre au début
2010(2), l’association Soletanche Bachy CimasCSM Bessac a remporté en 2008 une troisième
commande similaire(3) dont les travaux devraient
s’achever fin 2010. « Similaire, mais pas identique, nuance Bernard Théron, le président de
CSM Bessac, la filiale spécialisée de Soletanche
Bachy. En 2000, explique-t-il, nous avons introduit les travaux au tunnelier en site urbain dans
un pays où ils étaient totalement inconnus. La
réussite technique et commerciale spectaculaire des deux premiers contrats et le potentiel du marché que nous avons identifié dans
la région, notamment sur des travaux en petit
diamètre, nous ont convaincus qu’il était possible de développer une activité pérenne à côté
des grands chantiers “commandos”. » À l’occasion de leur troisième contrat remporté en association, l’entité locale et la filiale spécialisée ont
donc créé une filiale commune, Bessac Andina,
dédiée à la réalisation de travaux au micro-tunnelier (de 0,50 à 2 m de diamètre), dirigée par Juan
Fernando Uribe, également directeur général de
Soletanche Bachy Cimas.
L’idée a vite montré sa pertinence. Sitôt créée,
la jeune entreprise a l’occasion de soumissionner pour un collecteur sous l’Autopista Norte de
Bogotá (800 m en diamètre 1 600 mm), qu’elle
remporte. Dans le même temps, sur l’Interceptor
Tunjuelo Bajo, elle réalise au micro-tunnelier (en
diamètre 600 mm ) une galerie de 2,5 km dont la
construction était prévue initialement en tranchée. Sur ce gros chantier qui mobilisait des compétences éprouvées, la jeune filiale s’est retrouvée dans les conditions idéales pour s’aguerrir
et faire ses preuves. Parallèlement, l’entreprise
a lancé un plan de communication afin de faire
connaître la technique au-delà de Bogotá.
Au terme des premiers contrats de la filiale,
qui n’a pas deux ans d’existence, Bernard Théron
juge le bilan très positif : « Dès le premier chantier, sur l’Autopista Norte, le délai et le budget ont
été respectés, l’activité a immédiatement trouvé
des relais sur de nouveaux chantiers et des études sont en cours pour des projets à Medellín,
Cartagena, Cali… En fait, le succès dépasse nos
espérances. Pour 2010, les prévisions de chiffre
d’affaires dépassent 10 M€, ce qui est bien audessus de ce que nous avions prévu. »
1 - Interceptor Rio Bogotá
(10 km ; diamètres 2,20 m et 2,75 m ; 35 M€).
2 - Interceptor Fucha Tunjuelo
(9,5 km ; diamètre 3,75 m ; 55 M€).
3 - Interceptor Tunjuelo Bajo
(10 km ; diamètres 1,60 m, 2,45 m et 2,75 m ; 50 M€).
Intervenants
Maître d’ouvrage : Empresa de Acueducto y
Alcantarillado de Bogota
Maîtres d’œuvre : Estudios Tecnicos – IPC – CEI
Groupement adjudicataire : CSM Bessac,
Soletanche Bachy Cimas, ConConcreto
18 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
02
NUMÉRO 01 - NOVEMBRE 2009 - 19
RESONANCE
Chantiers
01
TERRE
ARMEE
_
Extension de la mine
de Yandi/Australie
Solution à valeur ajoutée en Terre
Armée® et voûtes TechSpan®
Afin d’accroître sa production annuelle de
minerai de fer de 50 millions de tonnes (pour
atteindre 205 millions de tonnes), BHP Billiton,
l’un des trois plus grands minéraliers mondiaux,
a décidé d’équiper son site minier de Yandi, dans
le nord de l’Australie-Occidentale, d’un nouvel
ensemble silo-tunnel de convoyage. Cette installation, qui forme la base d’un terril de minerai
de fer de 24 m de haut, se compose d’une structure rectangulaire de 11 m de hauteur (le silo),
et de deux tunnels rayonnant de part et d’autre
du silo, équipés de tapis convoyeurs et permettant l’acheminement du matériau à l’extérieur du
terril en vue de son traitement ou de son expédition.
Pour ce nouveau projet, BHP Billiton et son
consultant en conception et gestion, Fast Joint
Venture, ont souhaité construire le silo en Terre
Armée®, solution a priori plus économique, plus
rapide et plus facile à réaliser que des murs en
béton armé coulé en place dans une région isolée comme Yandi.
Consultée sur la faisabilité du projet, en raison notamment des déflexions prévisibles du
mur liées aux variations de charge exercées
par le terril, Reinforced Earth Company Pty Ltd
(RECo) Australia a estimé que ces déflexions resteraient admissibles et qu’il serait possible de
concevoir une solution en Terre Armée® résistant à ces charges. En juin 2009, attributaire du
marché de vérification de la conception, de fourniture et d’assistance à la mise en œuvre des
panneaux préfabriqués des murs du silo (des
éléments TerraPlus®) et des voûtes TechSpan®
des tunnels de convoyage, RECo Australia a fait
20 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
02
réaliser une analyse aux éléments finis en 3D et
un calcul de dimensionnement avec l’objectif de
maintenir les déflexions des murs sous la barre
des 30 mm. Fabriqués à Perth, à 1 350 km au sud
de Yandi, ces éléments ont été acheminés par
camion sur le site.
Dans le cadre de ce même projet, RECo
Australia a par ailleurs reçu une commande de
Laing O’Rourke pour la conception et la fourniture des constituants de deux grands murs
(4 000 m²) de concasseurs de minerai brut en système TerraMet®, la solution traditionnellement
utilisée dans ce genre d’application en raison de
son poids réduit, de ses performances techniques et de son faible coût de transport.
Sur ces deux projets, RECo Australia a fourni
son assistance à temps plein aux équipes d’exécution de la fin 2009 au début 2010.
01 Les grands murs des concasseurs
de minerai brut sont habillés de
parements TerraMet®.
02 L’isolement du site a conduit BHP
Billiton à innover en construisant
son nouvel ensemble silo-tunnel
de convoyage en Terre Armée® et
voûtes TechSpan®.
Intervenants
Maître d’ouvrage : BHP Billiton
Maître d’œuvre : Fast JV / Laing O’Rourke
Entreprise principale : Thiess
Entreprise spécialisée :
Reinforced Earth Pty Ltd (Australie)
01
01 Menard a consolidé par CMC
le sol d’embase de 103
des 240 éoliennes du parc.
MENARD
_
Parc éolien de Fantanele/Roumanie
Un champ d’éoliennes semé
de CMC
Après avoir fait reconnaître l’intérêt des CMC
(colonnes à module contrôlé) pour améliorer
la capacité des sols médiocres à supporter des
charges statiques, les ingénieurs de Menard
se sont attachés à démontrer que la technologie représente également une alternative à la
construction sur pieux quand le sol est soumis à
des sollicitations dynamiques, comme le sont les
sols de fondations d’éoliennes. « La démarche de
validation a permis d’aboutir à un premier avis
favorable, en 2007, d’un bureau de contrôle pour
un chantier de parc à Hombleux (Nord), puis
d’autres projets ont été réalisés en France et à
l’étranger », indique Cyril Plomteux, responsable
Europe chez Menard.
En Roumanie, cette solution est particulièrement mise à l’honneur dans la réalisation du
parc de Fantanele, près de Constanţa, sur la côte
ouest de la mer Noire, qui comptera à terme
240 éoliennes d’une puissance unitaire de
2,5 MW et constituera le plus grand parc éolien
onshore d’Europe. À ce jour, et après une interruption durant la période hivernale, Menard
vient d’achever les travaux de renforcement
d’une première tranche de 139 machines en
réalisant des CMC pour 103 éoliennes. « Le sol
où nous sommes intervenus est un lœss composé de 65 % de limons, de 20 % d’argiles et de
15 % de sables. 105 CMC ont été réalisées par
éolienne, précise Cyril Plomteux, à des profondeurs variant de 5 à 25 m et selon un maillage
variable du centre à l’extrémité du massif en
béton supportant l’éolienne. »
Intervenants
Maître d’ouvrage : CEZ
Maître d’œuvre : Continental Wind Partners (CWP)
Entreprise générale : joint-venture Viarom Construct
(Civil Works) et Energobit (Electrical Works)
Entreprise spécialisée : Menard
Q&R
Cyril Plomteux
Responsable Europe, Menard
Quelle est l’approche théorique de
l’amélioration d’un sol de fondation
d’éolienne ?
Pour dimensionner un réseau de CMC
sous des éoliennes, il faut réaliser
une modélisation 2D et 3D prenant
en compte les caractéristiques de sol
et les différents cas de charge. Cette
modélisation permet de vérifier que
les spécifications techniques sont respectées vis-à-vis de la portance et de
la stabilité d’ensemble de l’éolienne.
Un matelas de répartition, d’épaisseur
variable, aménagé entre la sous-face
de la semelle et la tête des inclusions,
permet d’atténuer les efforts de
cisaillement horizontaux et de revenir
à des sollicitations de type uniaxiales
en tête des colonnes.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 21
RESONANCE
Chantiers
01
01 - 02 - 04 Les compagnons présents sur le chantier de Bay Chai
en 2005 se sont retrouvés sur
le chantier de Phu My en 2008.
03 Maillon clé d’une nouvelle
rocade urbaine, le pont de Phu My
ouvre un passage supplémentaire
vers la zone portuaire.
FREYSSINET
_
Pont de Phu My/Vietnam
Quatre haubans et deux tronçons
de tablier tous les cinq jours,
un record d’efficacité !
Parmi les pays les plus dynamiques d’Asie –
près de 6,4 % de croissance prévue en 2010 –, le
Vietnam poursuit son décollage, de plus en plus
manifeste autour des grands centres urbains. À
Hô Chi Minh-Ville, ex-Saigon, un programme sur
plus de 20 ans prévoit l’extension de la ville et le
déplacement du port vers le Sud. De vastes zones
marécageuses métamorphosées en quartiers
d’habitation modernes, sont reliés par une rocade
dans le quart sud-est de la ville. Sur son tracé, le
pont de Phu My assure depuis septembre 2009 la
liaison des 2e et 7e arrondissements au-dessus de
la rivière Saigon et contribue à alléger l’intense trafic poids lourd qui n’avait pas d’autre passage vers
la zone portuaire qu’un pont situé plus en amont,
dans la zone dense de la ville.
Le projet a été réalisé dans le cadre d’une concession de 30 ans attribuée par l’État à PMC (Phu My
Bridge Corporation). Cette première concession
d’ouvrage routier du Vietnam a été montée avec
l’aide du Département grands projets de Freyssinet.
Le consortium constructeur du pont principal,
BBBH (Bilfinger Berger-Baulderstone Hornibrook)
a confié à Freyssinet la fourniture et la mise en
œuvre de la précontrainte des pylônes et du tablier,
des 144 haubans (type H2000) et des amortisseurs
de haubans IHD (Internal Hydraulic Damper) et IRD
(Internal Radial Damper). Après le lancement du
génie civil, début 2007, les équipes de Freyssinet
sont arrivées sur site en juillet 2008. « La petite
équipe d’expatriés conduite par Alain Granet y a
retrouvé les compagnons expérimentés qui étaient
déjà présents sur le pont de Bay Chai (sur la baie
d’Along) en 2005 », indique Mathieu Lemoine stagiaire à Bay Chai et revenu au Vietnam, diplôme
d’ingénieur des Ponts et Chaussées en poche,
comme technical manager responsable de la pose
des haubans.
À Phu My comme à Bay Chai, la mise en place
des haubans est allée de pair avec la construction
du tablier. Celui-ci a été construit en encorbellement par tronçons de 10 m coulés en place à l’aide
d’un équipage mobile (à l’exception des éléments de
départ, situés au droit des pylônes), chacun d’eux
recevant les chambres d’ancrage préfabriquées
des haubans. Les levages et descentes (14 en tout)
des équipages mobiles (environ 300 t) ainsi que des
voussoirs sur pile (1 200 t avec le coffrage) faisaient
également partie de la prestation Freyssinet.
« Le plus remarquable dans ce chantier, poursuit Mathieu Lemoine, aura été sa rapidité d’exécution, car cinq jours suffisaient à réaliser un
cycle complet comprenant mise en place de
l’équipage mobile, installation des éléments préfabriqués et de l’armature, connexion de la chambre préfabriquée et première tension des
haubans, bétonnage et tension finale des
haubans. » Tenu sur la durée, ce rythme a permis
de poser le dernier hauban le 19 mai 2009
avec quatre mois d’avance sur le calendrier prévisionnel !
02
03
22 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
Chiffres clés
Longueur du pont (viaducs
d’approche compris) : 2 032 m
Longueur du pont principal : 705 m
Largeur : 27 m (deux fois deux
voies auto, deux fois une voie
deux-roues, deux fois une voie
piétonne)
Hauteur des pylônes : 134,50 m
au-dessus des semelles de
fondation
Hauteur libre sous tablier : 45 m
Précontrainte : 290 t
Haubans : 1 000 t (de 26 à
80 torons)
Intervenants
Maître d’ouvrage : société concessionnaire PMC (Phu My Bridge
Corporation)
Maître d’œuvre : Maunsell
(Australie)
Consortium constructeur : BBBH
(Bilfinger Berger-Baulderstone
Hornibrook)
Bureaux d’études : Arcadis (France)
pour le pont principal ; Cardno
(Australie) pour les approches
Entreprise spécialisée : Freyssinet.
Q&R
Mathieu Lemoine
Responsable de production,
Freyssinet
Comment s’est organisée la sécurité
sur le chantier ?
« Dans le cadre de son contrat, le
groupement constructeur était tenu à
un certain nombre d’obligations, tels
le balisage des accès ou la vérification
quotidienne des garde-corps, matérialisée par un système d’étiquettes. BBBH
organisait par ailleurs un safety award
récompensant chaque mois l’équipe
qui obtenait les meilleurs résultats
sécurité ou se signalait par des efforts
particuliers. Freyssinet s’est associé à
ces actions en poursuivant sa propre
démarche : brief quotidien, consignes
de port des EPI, etc. Le message était
relayé en langue locale par un superviseur. Il passait d’autant mieux que les
40 collaborateurs locaux de l’entreprise
présents sur le chantier sont des habitués des chantiers de Freyssinet et
qu’ils sont formés à ses techniques et
aux règles de sa politique sécurité. »
04
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 23
RESONANCE
Chantiers
01
SOLETANCHE
BACHY
_ Liaison ferroviaire
Liefkenshoek, Anvers/
Belgique
Poursuite du chantier
sur la rive droite
Tandis que Fanchon et Bobette, entendons les
tunneliers Schanulleke et Wiske, poursuivent
leur course souterraine sous l’Escaut, les équipes de Soletanche Bachy et Fontec, qui se sont
transportées rive droite à la fin 2009, ont mis en
chantier les KW* 11 et 12, deux des trois derniers lots de génie civil de la liaison ferroviaire
Liefkenshoek (voir ci-contre). « Il s’agit du puits
d’arrivée (KW11) – où les tunneliers sont attendus, l’un en juillet, l’autre en septembre 2011 –
24 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
de fondations d’ouvrages d’art et de murs de
tranchées qui sont les derniers maillons du
raccordement à la gare de triage d’AnversNord », détaille Marc Van den Eynde, le responsable de projet chez Fontec. Parois d’étanchéité provisoires au coulis, parois moulées :
les travaux restant à réaliser (respectivement
40 000 et 35 000 m2 sur un total de 200 000 m2
et 120 000 m2) diffèrent peu de ceux réalisés rive
gauche, mais leurs conditions d’exécution ne
sont pas les mêmes. Ce sont d’abord les conditions géologiques qui sont différentes, car la
couche d’argile où vient s’ancrer la paroi d’étanchéité se trouve à plus de 50 m de profondeur
(au lieu de 20 à 30 m environ rive gauche), ce qui
a conduit à mobiliser trois ateliers fonctionnant
en deux postes dans la phase de travaux préparatoires. Sur le lot KW11, la géométrie et l’exiguïté
de l’emprise conjuguées à la brièveté des délais
(la livraison du génie civil en totalité est prévue
pour 2013) amènent également leurs contraintes : « Entre les différentes tâches – fondations,
génie civil des dalles de couverture, excavations
en top and down –, tout s’enchaîne sans temps
mort, note Marc Van den Eynde. Ce qui néces-
site une communication permanente au niveau
de l’entreprise générale et beaucoup de précautions pour prévenir les risques liés à la coactivité, à la circulation des camions toupies et à l’approvisionnement des cages d’armatures dans un
espace restreint. » L’environnement dense d’usines va de pair avec un maillage serré de voies de
circulation – donc de traversées –, mais aussi de
réseaux aériens (ligne haute tension) et souterrains. Tous n’ont pu être déviés. Tel est notamment le cas, sur le KW12, d’une conduite de gaz
alimentant nombre d’usines du secteur, qui
nécessitera la mise en place de procédures de
sécurité draconiennes.
* Abréviation de Kunstwerk : « ouvrage d’art » en néerlandais.
Intervenants
Concédant : Infrabel
Concessionnaire : Locorail
Groupement travaux : Locobouw
Entreprise spécialisée : Soletanche Bachy
01
01 Huit ateliers équipés de
vibreurs V23 ont réalisé
les colonnes ballastées,
la partie la plus technique
du chantier.
02 Les colonnes ballastées
ont été réalisées sur
des hauteurs de 3 à 6 m.
SOLETANCHE
BACHY
_ Aéroport de Mascate/
01 Le volume des travaux restant à réaliser
rive droite n’est pas aussi important que rive
gauche, mais leur exécution est rendue
plus difficile par les conditions géologiques
et l’exiguïté de l’emprise.
Un grand projet
en concession
Longue de 16 km dont 6,5 km
en tunnel, la liaison ferroviaire
Liefkenshœk reliera directement, à
partir de la mi-2014, les installations
portuaires de la rive gauche du port
d'Anvers et la gare principale,
située sur la rive droite de l'Escaut.
Concédé par Infrabel à la société
de projet Locorail (composée de
CFE SA, VINCI Concessions, BAM
PPP Investments Belgium), le projet
est construit par le consortium
Locobouw, qui assurera pendant
38 ans l'entretien de l'infrastructure.
Oman
02
Consolidation de sol
pour la nouvelle piste
riaux granulaires, consolidés à leur tour par la
mise en place de colonnes ballastées. « Une fois
les colonnes ballastées en place, des matériaux
de remblai définitifs et des matériaux de surcharge permettent de réduire les tassements à
long terme à des valeurs très faibles », précise
Yvan Mabed.
Au total, 81 000 colonnes ballastées ont été
réalisées sur une superficie de 365 000 m2. Leur
exécution a mobilisé jusqu’à huit ateliers utilisant des vibreurs V23 fabriqués par Soletanche
Bachy, soit 160 personnes – 350 en comptabilisant les sous-traitants chargés des terrassements (2,5 millions de mètres cubes), des travaux de rabattement et des sondages.
« Tout au long de l'opération, Soletanche Bachy
a également en charge de réaliser des investigations et essais de contrôles géotechniques au
piézocône ».
Pour répondre au développement du trafic
sur la plate-forme, l’administration en charge
de l’aéroport international de Mascate a lancé
en 2006 le projet de construction d’une nouvelle
piste et de taxiways. Or ces aménagements sont
situés, pour environ 25 % de leur surface, dans
une zone de terrain typique du relief sebkha. « Il
s’agit de terrains composés de limons, d’argiles, de sols organiques et de sables lâches qui
forment une couche d’environ 5 m d’épaisseur
susceptible de se liquéfier ou de subir des tassements notables, donc impropre à supporter une
piste d’aéroport ou des taxiways », explique Yvan
Mabed, ingénieur travaux (Soletanche Bachy)
responsable du projet.
Des travaux préalables d’amélioration de sol
s’imposaient. Confiés à Soletanche Bachy en
entreprise générale, ils sont en train de s’achever au même rythme intensif – 24 heures sur
24 et 6 jours sur 7 – qui a été le leur depuis le
démarrage du chantier, en juin 2009. L’opération
a consisté à consolider les terrains en place à
l’aide de colonnes ballastées par voie sèche, sur
une profondeur allant de 3 à 6 m. Par ailleurs,
environ 330 000 m3 de matériaux organiques ont
dû être substitués et remplacés par des maté-
Intervenants
Maître d’ouvrage : ministère des Transports et
des Communications du Sultanat d’Oman
Assistant maître d’ouvrage : ADPi (Aéroports de
Paris International)
Ingénieur consultant : Cowi-Larsen Joint Venture
Entreprise générale : Soletanche Bachy, Oman
Branch LLC ; sous traitant terrassement :
Al Sarooj LLC
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 25
RESONANCE
Chantiers
01
01 Des bennes à flèche courte
sont utilisées pour les sections
de paroi moulée situées
sous les viaducs autoroutiers.
02 Le futur terminal de l’Express
Rail Link se développera
sur 12 ha et quatre niveaux.
SOLETANCHE
BACHY
_ Express Rail Link/
Hong Kong
32 ateliers de fondations
pour le terminal géant
Au début des années 2000, Hong Kong a lancé
un vaste programme d’infrastructures ferroviaires, qui doit se poursuivre jusqu’en 2015.
L’Express Rail Link (XRL), l’un des principaux
projets, concerne la construction d’une section
de 26 km de tunnel, depuis l’ouest de Kowloon
jusqu’à la frontière entre Hong Kong et
Shenzhen. Elle fera partie de l’Express Rail Link
Guangzhou-Shenzhen-Hong Kong et se raccordera au réseau ferroviaire national à grande
vitesse de 16 000 km qui sillonne la Chine continentale. Le projet a reçu en janvier 2010 l’aval du
Conseil législatif de Hong Kong et sa réalisation
a aussitôt été lancée.
L’une des opérations prioritaires est la
construction du West Kowloon Terminus (WKT),
le terminus souterrain de la ligne, situé à l’extrémité ouest de la péninsule de Kowloon. L’ouvrage,
qui affecte la forme d’un triangle, s’étend sur
12 ha ; il sera construit sur quatre niveaux de
sous-sol, comprenant les voies ferrées souterraines – avec neuf quais pour les grandes lignes et
six quais pour la desserte locale –, les halls de
départ et d’arrivée des passagers, les locaux pour
l’administration des douanes et les services
d’immigration ainsi que des parkings et commerces. « Sur la dizaine de lots qui ont déjà été
attribués, indique Frédéric Hubert, directeur de
26 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
02
projet, la filiale de Soletanche Bachy à Hong Kong,
Bachy Soletanche Group Ltd, a remporté trois lots
directement avec MTR Corporation : le 803 A et
le 803 D à 100 %, et le 811 A en joint-venture. »
Le lot 803 A porte sur la réalisation des parois
moulées des côtés, longues d’environ 900 m et
profondes de 25 à 50 m, auxquelles s’ajoute une
déviation de route incluant six carrefours
majeurs et un pont provisoire. Le lot 803 D
englobe la paroi moulée faisant face à la mer, longue de 530 m et profonde de 24 à 55 m, ainsi
qu’une paroi au coulis provisoire de 60 m,
177 pieux (3 m de diamètre) coulés en place et
890 pieux (0,61 m) avec profilés intérieurs. Le lot
811 A représente quant à lui 200 m de tranchée
couverte (cut and cover) reliant les deux tunnels
ferroviaires au tronçon d’approche de la gare
terminus. « La difficulté de ce lot, commente
Frédéric Hubert, réside dans la traversée, au
milieu de la zone d’excavation, d’une ligne de
métro qui restera en service pendant toute la
durée des travaux. Le monitoring sera donc une
composante importante des travaux de ce lot,
afin de prévenir toute incidence négative sur les
voies existantes. »
Enfin, Bachy Soletanche Group Ltd réalisera
également deux rampes pour l’évacuation par
barge des déblais générés par le chantier du WKT
(4 700 000 m3). Sur le terrain, 13 ateliers de paroi
moulée, 19 ateliers de pieux et les équipes de
génie civil ont débuté les travaux, en attendant
l’attribution prochaine de nouveaux lots.
Intervenants
Maître d’ouvrage : gouvernement de la Région
administrative spéciale de Hong Kong
Maître d’œuvre : MTR Corporation
Entrepreneur : Bachy Soletanche Group Ltd
01
FREYSSINET
_
Terminal GNL2K
à Skikda/Algérie
Chantier vitrine dans un pays
en plein aménagement
Six ans après l’accident qui, en janvier 2004,
avait entraîné la destruction de trois des six
trains de GNL (gaz naturel liquéfié) du terminal
gazier du port de Skikda, dans le nord-est
du pays, l’Algérie a mis en chantier sur le site
une nouvelle installation, baptisée GL2K.
Sonatrach, la société d’État algérienne en charge
de la production, de la transformation et de la
commercialisation des hydrocarbures, en a
confié la réalisation à l’Américain KBR (Kellogg
Brown et Root), l’un des tout premiers acteurs du
secteur.
L’usine en construction, qui sera le plus grand
complexe gazier du pays, sera alimentée à partir
du gisement gazier de Hassi R’Mel et aura
une capacité annuelle de production de 4,5 millions de tonnes. Elle produira également du
propane, du butane, de l’éthane, de la gazoline, etc.
Attributaire en 2008 des lots conception et génie
civil, le consortium formé par VINCI Construction
Grands Projets avec Entrepose Contracting, sa
filiale Entrepose Algérie et Orascom a confié à
Freyssinet la conception, la fourniture et l’assistance à la mise en œuvre de la précontrainte
d’un réservoir de GNL de 150 000 m³ et de deux
réservoirs de butane et de propane de 66 200 m³
chacun.
« Les travaux ont commencé en mars 2009,
indique Abdelrani Mohri , le responsable des travaux (Freyssinet International & Cie), et se poursuivent en parallèle sur les trois structures. » Ils
ont consisté dans un premier temps à mettre en
place les gaines horizontales et verticales de la
précontrainte et, à partir de septembre 2010, à
enfiler les câbles (1 000 t au total), qui seront mis
en tension puis injectés au coulis après le bétonnage de la dernière ceinture des réservoirs.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Sonatrach (Société nationale
pour la recherche, la production, le transport,
la transformation et la commercialisation des
hydrocarbures)
Maître d’œuvre : KBR (Kellog Brown et Root)
Travaux : consortium VINCI Construction
Grands Projets, Entrepose Contracting,
Entrepose Algérie, Orascom
Entreprises spécialisées : Freyssinet
International & Cie (conception, fourniture et
assistance à la mise en œuvre)
02
01-02 Les travaux de précontrainte
des trois structures ne pourront
être achevés qu’après le levage
et le bétonnage des dômes.
Q&R
Abdelrani Mohri
Responsable de travaux,
Freyssinet
La participation à ce chantier
est-elle un enjeu important pour
Freyssinet en Algérie ?
Oui, car l’Algérie est un pays vierge, en
plein développement (infrastructures,
équipements), où de nombreuses
sociétés étrangères reviennent pour
investir. Pour nous, ce chantier est à la
fois une première et une référence très
importante. Nous espérons le mettre
à profit pour répondre à des appels
d’offres et développer l’activité
dans ce pays où Freyssinet s’est fait
une réputation avec de nombreuses
applications de la précontrainte
sur des ponts et de grands barrages
depuis les années 1950.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 27
RESONANCE
Chantiers
01
FREYSSINET
_
Pont-rail de MorignyChampigny/France
Mise en place en 12 heures 30
Les 5 et 6 juin derniers, à Morigny-Champigny
(Essonne), Freyssinet France SCCM a réalisé le
quatrième des 11 ripages d’ouvrages d’art inscrits à son carnet de commande pour 2010.
« Nous avons mis en place dans le talus de la ligne
SNCF Paris-Bordeaux un pont-rail de 14 m
d’ouverture doublant un ouvrage ancien en
pierre à une seule voie, qui ne laissait plus un
accès suffisant à la zone industrielle d’Étampes »,
résume Remi Laffont, ingénieur travaux
(Freyssinet). Comme pour les autres opérations
de ce type, l’ouvrage a été construit à proximité
immédiate de son emplacement définitif, sur un
radier de guidage dont les « boîtes à câbles » intégraient ici les quatre câbles 51T15 employés pour
la manœuvre. L’ouverture de la fouille devant
rester très limitée en raison de la proximité de
l’ouvrage existant, le procédé retenu a été l’Auto28 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
fonçage®. « Nous avons été contraints d’avancer
par petites passes de 1 m à 1,50 m, car le terrain
où nous sommes intervenus, du sablon, n’avait
pas une très bonne tenue au niveau des bords de
faille », souligne Remi Laffont. Le caractère friable du sol a en revanche profité aux terrassements (6 500 m³) qui se sont achevés avec une
heure et demie d’avance sur le planning, donnant le feu vert au démarrage du ripage. Lancée
à 14 h 30, la manœuvre des quatre vérins de
1 000 t s’est achevée à 3 h le lendemain matin, au
terme d’un déplacement de 41,20 m réalisé à la
vitesse moyenne de 3,05 m/h. Le relais a aussitôt été pris par les terrassiers, pour les remblaiements, et les équipes de Colas Rail pour la remise
en place des voies. La plate-forme a pu être rendue le dimanche à 10 h 40 au lieu de midi.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Réseau ferré de France
Maître d’œuvre : SNCF
Entreprise de génie civil : BEC
Entreprise spécialisée : Freyssinet
01 Construit à proximité immédiate
du talus SNCF, l’ouvrage n’a plus
qu’à y être ripé.
Q&R
Remi Laffont
Ingénieur travaux, Freyssinet
La qualité du sol est-elle un critère
de choix de la technique ?
Pas entre l’Autoripage® et l’Autofonçage®, car la répartition du poids de
l’ouvrage sur la totalité de la semelle fait
que ces deux techniques s’adaptent à
tous les sols, où la vitesse de mise en
place peut atteindre 8 à 10 m/h quand
les conditions sont bonnes. Par défaut,
notre solution de base est l’Autoripage®.
Nous lui préférons l’Autofonçage®
lorsque nous ne pouvons pas ouvrir largement une faille du fait de la proximité
d’un autre ouvrage, comme c’était le cas
à Morigny-Champigny, ou par manque
de place pour stocker les déblais. Dans
les sols à forte portance, nous proposons
en revanche une troisième méthode,
dite « sur coussin d’air », dont le premier
avantage est d’ordre économique, car
elle permet de concevoir un ouvrage sur
piles et non sur semelle et dispense de
construire un radier de guidage.
02
01
01 Après l’installation des mâts, le
dessin de la future toiture s’esquisse.
02 Dans la phase préliminaire du
chantier, les colliers supports des
mâts ont dû être positionnés très
précisément sur les câbles.
03 L’ouvrage en image de synthèse.
03
FREYSSINET
Q&R
_ Stade nautique Dr SP Mukharjee à New Delhi/Inde
Stéphane Marrec
Civil Construction Manager,
Freyssinet
Une charpente en câbles
Cohestrand®
Qu’est-ce qui a motivé le choix
du câble Cohestrand® ?
Il s’imposait, car on se retrouve
ici exactement dans son domaine
d’application, c’est-à-dire la reprise
des efforts latéraux. À la différence
des ponts à haubans, les efforts
s’appliquent ici « sur » les faisceaux
de câbles. Autre différence : la reprise
d’effort se fait sur deux ensembles de
câbles croisés perpendiculairement
solidarisés par un collier en fonte
spécialement développé par
Freyssinet pour cette application.
À l’occasion des jeux du Commonwealth, qui
se sont tenus en octobre dernier, la ville de New
Delhi a totalement rénové le stade Dr SP Mukharjee, où se sont déroulées les épreuves de natation. De l’ouvrage d’origine construit en 1982,
seules ont été gardées les structures des deux
bassins (échauffement et plongée, piscine olympique), surplombés par une enveloppe elliptique
en béton de 160 m de long et de 11 m de hauteur.
Celle-ci supporte – c’est la nouveauté – une couverture conçue par le designer allemand Schlaich
Bergermann & Partner. Complexe, elle est constituée d’une structure métallique habillée d’un
matériau synthétique, l’ensemble reposant sur
208 mâts, tous de géométrie différente pour
accommoder les positions des câbles et colliers
– et ces mâts sont supportés par un maillage
croisé de 60 câbles Cohestrand®. « Chaque mât
est connecté en pied et en tête au niveau des
intersections des câbles qui sont solidarisés par
un système de collier », explique Stéphane
Marrec, Civil Construction Manager, qui a supervisé la prestation de Freyssinet de septembre
2009 jusqu’à la livraison du chantier en mars
2010.
Chargé de la conception et de la fourniture des
haubans et de leurs systèmes de connexion ainsi
que de l’installation de l’ensemble de la structure
porteuse (haubans, colliers, mâts), Freyssinet a
dû anticiper les risques propres à la mise en
œuvre d’une structure dont tous les éléments
seront soumis à des efforts importants à l’état
final et ont dû être dimensionnés pour supporter
des efforts encore plus importants en phase
construction. L’anticipation et la précision ont
également été la règle en phase exécution, tant
dans le repérage, sur les câbles, des emplacements précis où les équipes d’exécution devaient
mettre en place les colliers que dans le calcul de
la longueur et de la tension à appliquer aux câbles
au moment de l’installation. Car tout ajustement
de tension postérieur à la mise en place des mâts
était impossible.
Assurer le travail dans des conditions de
sécurité satisfaisantes a été l’autre challenge très
important pour tous les intervenants du chantier.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Central Public
Works Department Common
Wealth Games Division
Designer : Schlaich Bergermann &
Partner
Entreprise générale : Ahluwalia
Contracts (India) Ltd
Entreprise spécialisée : Freyssinet
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 29
RESONANCE
Groupe
Chantiers
--- Synergies
02
Q&R
Salvador Martinez
Responsable qualité, Cimesa
01
SOLETANCHE
BACHY
_
01 Réalisés en paroi moulée sur les
45 premiers mètres, les puits sont
ensuite excavés en traditionnel.
Comment se sont déroulés les
travaux de réparation du puits 13 ?
En accord avec le client, il a été décidé
de couler un bouchon étanche sous
l’eau, qui permette ensuite de terminer
les travaux de génie civil. Cette opération a nécessité l’intervention de plongeurs (voir photo 02) qui ont débarrassé
le fond du puits des installations de
chantier et du sable qu’avait entraîné
la venue d’eau. En surface, l’armature
de renforcement a été réalisée de
façon à être descendue en une seule
fois. Un béton a dû être spécialement
formulé pour éviter tout délavement
lors du bétonnage sous les 13 m d’eau.
Au total, 500 m3 de béton ont été nécessaires à la réparation, et nous avons
pu commencer le pompage cinq jours
après le bétonnage.
Puits TEO à Mexico/Mexique
Six puits profonds
pour un émissaire géant
Pour comprendre l’importance du projet TEO
(Tunel Emisor Oriente), en cours à Mexico, il faut
se souvenir que la ville n’est traversée par aucun
cours d’eau et qu’elle est bâtie au fond d’une vallée jadis occupée par des lacs. Ne pouvant se
faire naturellement, l’évacuation des eaux usées
nécessite donc des aménagements spéciaux
dont l’un des principaux, un émissaire souterrain, se déverse dans le fleuve Requena à 60 km
au nord de la capitale. Construit il y a une quarantaine d’années et jamais entretenu, l’ouvrage
fait planer sur la ville la crainte d’une épouvantable inondation en cas d’effondrement de la voûte.
Cette menace, conjuguée à la volonté de relancer
l’économie par une politique de grands travaux, a
conduit les autorités mexicaines à programmer
la construction d’un nouvel émissaire. Ce projet a
été intégralement confié à des entreprises mexicaines et son coût avoisine le milliard de dollars.
Il consiste à creuser, à l’aide de six tunneliers et
à une profondeur variant entre 40 et 150 m, une
galerie de 60 km de long débouchant sur un site
30 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
où devrait être ultérieurement construite la plus
importante usine de traitement des eaux d’Amérique latine. Carso, l’un des leaders du BTP mexicain et l’un des titulaires des travaux, a confié à
Cimesa (Soletanche Bachy) la réalisation de six
des 24 puits verticaux (d’un diamètre compris
entre 12 et 20 m), dont deux sont destinés à descendre et à remonter les tunneliers. « Tous nos
ouvrages sont situés hors de la ville, explique
Alexis Behaghel, directeur des travaux (Cimesa).
La méthode de construction est identique pour
tous : réalisation du puits en paroi moulée circulaire sur les 45 premiers mètres (1 m d’épaisseur)
puis excavation traditionnelle (terrassement,
mise en place de cintres périphériques, réalisation de la paroi en béton projeté fibré) par passe
de 1 m jusqu’au niveau bas. » Si la nature du sol,
qui superpose des couches de sable, d’argile et de
limon, a permis de réaliser dans de bonnes tolérances de verticalité les travaux de paroi moulée à la benne hydraulique KS, la partie exécutée en traditionnel a réservé quelques surprises.
Au-delà de 50 m, le travail s’effectue en effet sous
le niveau de la nappe phréatique, ce qui nécessite de mettre en place des moyens de pompage
et d’assurer une surveillance permanente du
système pour prévenir toute défaillance. D’une
capacité moyenne de 50 à 350 m3/h, ces moyens
devront être surdimensionnés sur le puits 14,
dont l’excavation en traditionnel a commencé
à la mi-juin, où il faudra pomper entre 1 500 et
2 000 m3/h. Autre particularité : sur le puits 11, à
– 62 m, l’équipe rencontre une couche de basalte
de 10 m d’épaisseur qui nécessite l’emploi d’un
BRH (brise-roche hydraulique). « Ce n’était pas
une surprise, car des sondages nous avaient
permis de la détecter. En revanche, nous avons
eu une surprise sur le puits 13, souligne Alexis
Behaghel, où une venue d’eau à forte pression à
93 m de profondeur a provoqué une faille en fond
de terrassement et noyé le puits sur une hauteur
de 13 m, entraînant un retard. Si bien qu’il nous
reste à achever les puits 11, 13 et 14. »
Intervenants
Maître d’ouvrage : Conagua (Comision Nacional
del Agua)
Groupement travaux : Comissa (Constructora
Mexicana de Infræstructura SA)
Sous-traitant puits 10 à 15 : Cimesa (Soletanche
Bachy)
FREYSSINET
_ Pont de l’anse de
l’Indian River/États-Unis
Le nouvel atout du hauban
Freyssinet outre-Atlantique
À quelques kilomètres au nord de Bethany
Beach, sur la côte du Delaware, les pylônes en
H du pont en construction surplombent le court
chenal de jonction de l’anse de l’Indian River
avec l’Atlantique et le pont existant en poutrelles d’acier. « Ce dernier était condamné par l’affouillement* de ses fondations immergées et la
corrosion de sa structure – deux points qui ont
focalisé les exigences du projet, lancé en conception-construction par la direction des routes
de l’État en 2008. Ils expliquent les partis pris
constructifs du nouvel ouvrage : une implantation des pylônes sur les rives et l’utilisation de
haubans Freyssinet, dont la durabilité de 100 ans
a été un critère décisif de choix pour le client final,
donc pour l’entreprise générale », indique Fabien
Tesson, ingénieur travaux chez Freyssinet, en
charge du projet.
D’une longueur totale de 530 m, dont 290 m
pour la travée centrale, le nouveau pont est un
ouvrage à deux fois deux voies dont le tablier
en béton est soutenu par 152 haubans disposés en deux nappes. Son accessibilité depuis le
sol sur plus de la moitié de sa longueur et sa faible hauteur (le tirant d’air ne dépasse pas 4,30 m
au-dessus de l’eau) ont permis d’opter, pour la
plus grande part du tablier, pour une construction sur étaiement, et de limiter l’utilisation d’un
équipage mobile à l’exécution de la travée centrale. Les haubans sont revêtus d’une gaine coextrudée en PEHD bleu pastel – un nouveau coloris – et sont mis en place à l’avancement. La réalisation du tablier et la mise en œuvre simultanée
des haubans ont commencé au printemps 2010
après l’achèvement des pylônes. Elles se termineront au début 2011 et le nouveau pont sera
ouvert à la circulation en juillet.
* Sape des fondations d’un ouvrage due à l’action de l’eau.
Intervenants
Maître d’ouvrage et maître d’œuvre : Delaware
Department of Transportation (Deldot)
Conception : Aecom
Entreprise générale : Skanska
Entreprise spécialisée : FIC (Département grands
projets) en association avec Freyssinet Inc.
01
01 La construction du tablier du
nouveau pont s’effectue d’abord
sur étaiements et les haubans
sont mis en place à l’avancement.
Q&R
Andrew Micklus
Chief operating officer commercial & technical, Freyssinet Inc.
Quelles ont été les implications
du « Buy American Act »
pour Freyssinet sur ce projet ?
Cette disposition réglementaire
oblige à utiliser un acier fondu et
manufacturé dans le pays pour toute
construction financée par le gouvernement fédéral sur le territoire des
États-Unis.
Elle nécessite donc de disposer d’un
réseau de fournisseurs locaux, de
les qualifier et de procéder à des
transferts de technologie – ce que
Freyssinet a fait en 2004 à l’occasion de la construction du pont A.B.
Ravenel Jr, en Caroline du Sud.
Cela dit, concernant la fourniture
du toron semi-adhérent breveté
par Freyssinet, la prestation des
fournisseurs se limite à la fourniture
du toron nu. La réalisation de la
« semi-adhérence » par un procédé
exclusif de remplissage anticorrosion
et d’extrusion de polyéthylène est
réalisée aux États-Unis par l’entreprise en interne. La maîtrise de cette
technologie est vraiment un atout,
car beaucoup de projets sortent
aujourd’hui sur le marché américain.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 31
RESONANCE
Chantiers
01 - 02 Nicholson a exécuté ses
travaux à partir d’une plate-forme
aménagée sur toute la longueur
du voile à réaliser, soit 137 m.
03 La fuite identifiée au niveau
de l’appui latéral droit du barrage
a nécessité une intervention
d’urgence à la suite des
précipitations du début 2009.
SOLETANCHE
BACHY
_
Barrage Howard Hanson/États-Unis
Consolidation en urgence
avant la saison des pluies
Construit en 1962 sur le fleuve Green River,
dans l’ouest de l’État de Washington, le barrage
Howard Hanson est un ouvrage en terre dont le
remblai mesure 72 m de haut sur 206 m de long.
Depuis la mise en exploitation de l’ouvrage, en
1961, des fuites ont été constatées sur l’appui
latéral droit, dont les fondations sont constituées de matériaux hétérogènes. Surveillées
par le Corps des ingénieurs de l’armée américaine (US Army Corps of Engineers – Usace),
propriétaire de l’ouvrage, ces fuites ont donné
lieu à des travaux ponctuels qui ont toujours
permis de les contrôler. En janvier 2009, à la
suite de pluies torrentielles ayant entraîné un
remplissage exceptionnel de la retenue, l’Usace
a toutefois jugé l’ouvrage dangereux et décidé
une intervention d’urgence avant le retour de la
saison des pluies, en novembre.
Le marché de réalisation d’un voile d’injection a été remporté par Nicholson Construction
(Soletanche Bachy) en juillet, et le chantier a
commencé immédiatement par la réalisation
d’importants terrassements pour l’aménagement d’une plate-forme de travail sûre pour le
personnel. Les travaux proprement dits ont
consisté à réaliser un voile d’injection sur deux
lignes de 137 m de longueur dans l’appui latéral
32 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
droit du barrage. Ils ont nécessité 480 forages à
des profondeurs variant entre 27 et 52 m (environ 16 000 ml dans les terrains de couverture et
2 000 ml dans le substratum rocheux, soit
2 217 m3 d’injection de coulis).
Dans l’éventail restreint des techniques autorisées par l’Usace pour procéder à des forages
dans des barrages en terre, la technique retenue par Nicholson Construction a été celle du
forage sonique, en raison de son faible impact
environnemental et de son haut rendement.
Dans la pratique, des difficultés liées aux conditions d’exécution n’ont pas permis d’utiliser la
technique d’injection prévue par le marché, si
bien que deux machines de forage supplémentaires ont dû être mobilisées. Début novembre,
plusieurs essais ont conduit l’Usace à décider
un prolongement du voile d’injection entre le
barrage et l’appui latéral droit. Achevée à temps
avant l’arrivée des intempéries, l’opération a
ramené les risques d’inondation de 1 sur 3 à 1
sur 25 : un niveau très supérieur à celui attendu,
qui a valu à l’équipe de Nicholson Construction
les remerciements du colonel Anthony O.
Wright, chef de district de l’Usace.
Intervenants
Maître d’ouvrage : Corps des ingénieurs
de l’armée américaine, district de Seattle
Entreprise : Nicholson Construction
01
02
03
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 33
RESONANCE
Groupe
Expertises
--- Synergies
01
02
03
04
05
06
07
08
Savoir-faire
Outil
Procédé
Produit
Procédé
Métier
Savoir-faire
En image
Toit suspendu
Câble de suspension supérieur
Câble de
suspension inférieur
Anneau de
compression
01
Savoir-faire
Les stades
L’infographie ci-contre présente
résente
les savoir-faire des marques
ues du
groupe Soletanche Freyssinet
sinet
appliqués aux stades.
Des sols aux structures, des
fondations aux toits haubanés,
banés, en
passant par les voûtes TechSpan®
echSpan®
et les gradins rétractables,
es, la
palette des expertises dee
Soletanche Bachy, Menard,
rd, Terre
Armee et Freyssinet est ici
ci
représentée, sans toutefois
ois être
limitative ; elle offre de nombreuombreuses solutions pour s’adapter
pter aux
spécificités de chaque projet.
rojet. Une
belle illustration de nos
complémentarités et possibilités
ssibilités
de synergies (voir réalisations
i p.36).
36)
34 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
Dépollution : solution d’inertage
ou stabilisation chimique
Anneau de
tension
à câbles
Paroi étanche
la pollution
Voûte
TechSpan ®
Soutien par
Inclusions
Gradins en
Terre Armée ®
Cage
d’armature
Bassin d’orage
Paroi
moulée
Toit à haubans
gondole
centrale
Monitoring
Advitam
Haubans
Bassin
d’orage
Gradins
rétractables
Fondations
par inclusions
Parking
souterrain
poussé
précontraint
Paroi
moulée
Parking
souterrain
e
NUMÉRO
NUMÉRO0202- DÉCEMBRE
DÉCEMBRE2010
2010-- 35
RESONANCE
Groupe
Expertises
--- Synergies
01
Savoir-faire : les stades (suite)
Une sélection de stades réalisés dans le monde
Stade olympique Atatürk (Turquie) – 2001 – Freyssinet
Quatre haubans Freyssinet supportent la toiture en forme de croissant, symbole
de la Turquie.
Stade BC Place de Vancouver (Canada) – 2010/2011 – Freyssinet / Advitam
Rénovation du toit suspendu et installation de capteurs d'Advitam permettant,
entre autres, de contrôler en temps réel l'effort et les vibrations dans les haubans
de la structure et d'assurer sa pérennité.
Stade de France (France) – 1998 – Menard
Dépollution du site avec une variante du procédé de consolidation atmosphérique
Menard Vacuum. Le système est toujours en place et les pompes sont régulièrement actionnées pour éliminer les émanations d'hydrocarbures qui s'accumulent.
Stade de Messine (Italie) – 2001 – Terre Armee
Parois en Terre Armée® du stade de Messine, un ouvrage s’inspirant des méthodes de construction et de l’architecture des amphithéâtres antiques.
Stade de France (France) – 1998 – Soletanche Bachy
Parois moulées et barrettes du bassin d'orage de la Plaine et du parking P2
situés sous le stade d'entraînement.
Stade de Budapest Arena (Hongrie) – 2001 – Soletanche Bachy
Fondations pour 17 400 ml de pieux à la tarière creuse.
36 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
02
Outil
Fraise XS,
l’Hydrofraise
des chantiers
urbains
02
Depuis la révolution qu’a
représenté, voici une trentaine
d’années, la mise au point de
l’Hydrofraise, qui a rendu possible
la réalisation de parois moulées
dans les terrains durs, le procédé a
continuellement été amélioré. Des
adaptations ont vu le jour pour
réaliser les parois moulées à
grande profondeur des coupures
étanches des barrages (jusqu’à
120 m), d’autres pour des parois à
forte épaisseur (1,80 m). En sens
inverse, des machines de petit
gabarit ont été développées pour
intervenir sur des chantiers où
l’espace est limité, notamment en
hauteur. « Les voies de progrès
n’étaient pas épuisées pour autant,
observe Daniel Perpezat, chef de
projet à la Direction technique de
Soletanche Bachy. Ainsi, une
enquête marketing interne menée
en 2008 nous a permis de
constater de nouvelles attentes de
la part des opérationnels. » Deux
besoins se détachaient : celui d’une
machine compacte, qui soit
néanmoins puissante et
performante, afin de mener les
chantiers plus rapidement, et celui
d’un outil permettant de descendre
sous le seuil de 630 mm
d’épaisseur de paroi. « Quand
l’ouvrage le permet, insiste Daniel
Perpezat, réaliser des parois moins
épaisses est une source
importante d’économies en termes
de volumes de déblais et de béton,
donc d’énergie consommée en
01 Le « kelly » (mât de
guidage) de 20 m de haut
distingue au premier
coup d’œil la Fraise XS de
l’Hydrofraise.
02 Autre différence avec sa
grande sœur, la Fraise XS
permet de réaliser des
parois d’épaisseur
variable, de 500 à 800 mm.
01
production de matériaux, en
travail machine et en transport, et
cela correspond tout à fait à nos
préoccupations actuelles de
développement durable. » Ces
deux attentes clés sont donc
devenues les caractéristiques
principales d’un nouveau concept,
la Fraise XS, d’ores et déjà
opérationnelle puisqu’elle a
réalisé un premier chantier. Dans
une démarche d’innovation
comme on les mène chez
Soletanche Bachy, en associant
étroitement la Direction
technique et les entités
opérationnelles (spécialement
l’agence de Paris et le Service
matériel EuroFrance), le
développement s’est concentré
sur la sélection d’un porteur qui
soit à la fois compact, puissant et
d’un prix abordable, et sur la
création d’un outil. L’avancée
décisive a été la disponibilité sur le
marché d’un porteur, la grue
Liebherr LRB 155, équipée d’un
groupe hydraulique suffisamment
puissant (450 kW) pour alimenter
l’outil sans devoir adjoindre un
second moteur dédié. Dans la mise
au point de l’outil proprement dit,
l’équipe de développement s’est
fixé des objectifs : la Fraise XS peut
ainsi réaliser des parois d’épaisseur
comprise entre 500 et 800 mm
(qui ont nécessité de concevoir un
nouveau système de pompage). Au
lieu d’un système de suspension
par câbles, elle a opté pour un
« kelly », un mât de 20 m de haut,
qui permet de maîtriser beaucoup
mieux le guidage et la verticalité de
l’outil. « Au total, résume Daniel
Perpezat, nous avons visé une
machine qui fait moins de choses
mais les fait mieux et répond
parfaitement aux besoins des
chantiers urbains par sa compacité,
sa précision et sa maniabilité. »
Toujours en cours de mise au point,
la Fraise XS a réalisé en mai 2010
un chantier test pour un bassin
d’orage en plein centre-ville
d’Auxerre (Yonne), dans un calcaire
très dur. « Comme pour toutes les
opérations de ce type, nous avions
sur le terrain la Fraise XS et la
centrale de traitement de boue,
raconte encore Daniel Perpezat. En
constatant les progrès réalisés
avec la grue en termes de rapidité
de montage, de disponibilité
opérationnelle et de compacité,
nous avons réalisé que nous allions
pouvoir passer au deuxième volet
de notre projet, qui consiste à
développer une centrale de
traitement de boues plus
compacte elle aussi, optimisée et
dédiée aux opérations réalisées
avec la Fraise XS. »
NUMÉRO
NUMÉRO0202- DÉCEMBRE
DÉCEMBRE2010
2010-- 37
RESONANCE
Expertises
01
03
Procédé
Mars version 2 :
plus d’énergie
de compactage,
plus de rapidité
et de sécurité
dans les
manœuvres
En 2004, le chantier d’Al Quo’a, à
Abu Dhabi (Émirats arabes unis), a
été pour Menard l’occasion de
concrétiser une idée formulée cinq
ans plus tôt pour accroître
l’efficacité de son plus ancien
procédé d’amélioration de sol : le
compactage dynamique. Dans
cette technologie, qui consiste à
marteler le sol à l’aide d’une masse
lâchée de grande hauteur pour le
densifier en profondeur, le
rendement tient à deux données :
le poids de la masse et la hauteur
de chute. « Ne pouvant aller
au-delà de 35 t et de 25 m, des
valeurs insuffisantes pour atteindre
le rendement requis à Al Quo’a,
explique-t-on au Service matériel
de Menard, nous avons cherché à
éliminer tout ce qui pouvait
contribuer à freiner la masse dans
sa descente. » D’où l’idée d’un
système de pince commandée
hydrauliquement, permettant de
relâcher complètement la masse
depuis le point haut et de
supprimer du même coup les
pertes d’énergie liées au
déroulement des câbles et à
l’entraînement des treuils, très
significatives en raison du système
38 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
de moufles (poulies démultiplicatrices) installé au niveau de la pince
et de la flèche pour soulager
les forces aux treuils lors
de la remontée de la masse.
Breveté en 2004 sous le nom Mars
(Menard Automatic Release
System), le système a été remis sur
le métier en 2009 à l’occasion du
chantier de l’autoroute A71, à
Leipzig (Allemagne), et a donné le
jour à une version 2. Sans toucher
au design, qui donnait toute
satisfaction, le Service matériel de
Menard a modifié le système pour
l’adapter à un nouveau porteur, la
grue Liebherr HS 895, et a travaillé
sur l’automate de pilotage, qui fait
partie intégrante du système Mars,
et sur la fiabilité des commandes,
pour répondre aux demandes des
opérationnels.
S’agissant de l’automate de
pilotage, la grande nouveauté
concerne la gestion de l’ordre de
chute. L’opérateur garde à tout
moment la main sur la manœuvre,
mais la masse ne peut être larguée
avant que les treuils aient amorcé
leur mouvement de descente, ce
qui évite le brusque recul de la
flèche typique du fonctionnement
du système Mars version 1 et
contribue à la sécurité des
manœuvres et du matériel.
L’utilisation de la grue Liebherr
HS 895 constitue par ailleurs une
avancée très importante. À la
différence des porteurs,
mécaniques, habituellement
utilisés, celui-ci est équipé d’un
moteur très puissant (plus de
900 ch) et toutes ses fonctions
sont mues par hydraulique. Mieux,
l’énergie hydraulique disponible de
cette grue permet, via une légère
02
03
01 La pince de la version 1 a
fait l’objet d’améliorations
de détail : système de
bagues autolubrifiées au
niveau du ciseau et des
articulations de la pince,
et gestion sécurisée des
trois flexibles hydrauliques
de commande.
02 La puissance du nouveau
porteur permet d’alimenter directement le bloc de
commande hydraulique
de Menard.
03 Bloc de commande
hydraulique Menard.
04 Au poste de commande,
l’opérateur exécute la
manœuvre avec l’assistance d’un automate de
pilotage.
04
adaptation de circuit, d’alimenter
directement le bloc hydraulique de
commande Menard, ce qui
dispense d’ajouter un power pack
dédié sur la machine. La puissance
des treuils, largement supérieure à
ce qu’offrent les autres machines,
rend inutiles les systèmes de
moufles et accélère spectaculairement la remontée de la masse et la
descente de la pince, et cela
permet aux opérateurs d’éviter la
manœuvre manuelle de mise en
chute libre et de freinage de la
pince, fastidieuse et toujours
risquée pour le matériel.
Des améliorations ont par ailleurs
été apportées sur des points de
détail : système de bagues
autolubrifiées au niveau du ciseau
et des articulations de la pince, et
gestion sécurisée des trois flexibles
hydrauliques de commande, qui
continuent à mobiliser les efforts
d’amélioration du Service matériel
de Menard.
01
04
Produit
Matelas
coupe-feu
Mecatiss,
la protection
coupe-feu
provisoire
des planchers
courbes
Dans le cadre de son projet
« séisme événement », EDF mène
différentes opérations de
renforcement structurel sur son
parc de centrales nucléaires de
production d’électricité. Certains
de ces travaux portent sur les
plafonds intermédiaires des
bâtiments électricité (BL) qui sont
accolés aux enceintes des
bâtiments réacteur (BR). Connus
dans les centrales sous le nom de
« planchers courbes », ceux-ci
assurent une protection
coupe-feu. Leur démontage, indispensable aux opérations de
renforcement, suppose une
04
03
02
« rupture de sectorisation
incendie » qui implique le respect
de règles et la mise en place de
procédures de sécurité
draconiennes. « Les zones
“sectorisées”, c’est-à-dire
compartimentées, ne peuvent en
effet jamais être laissées ouvertes
sans protections provisoires
assurant “la sécurité des biens et
des personnes“ », explique
Bernard Marquez, directeur de
Mecatiss (Nuvia).
Spécialiste de la protection
coupe-feu au sein de Nuvia,
intervenant depuis 1980 dans le
parc des centrales nucléaires françaises et étrangères pour la mise
en place de protections incendies
(protections coupe-feu 1 h 30
installées sur les chemins de
câbles ; protections « Système
MPF.2000 » installées sur les
planchers courbes), Mecatiss a
conçu et développé une solution
permettant d’assurer la protection
provisoire dans les conditions
requises par EDF et les autorités
de sûreté.
« Ce sont, poursuit Bernard
Marquez, des “matelas” souples,
légers, dont l’épaisseur est limitée
à 80 mm, donc aisément
01 La protection coupe-feu
en sous-face des planchers courbes doit être
provisoirement démontée
pour réaliser les travaux
du projet « séisme événement ».
02 - 03 Pour assurer la
continuité de la protection
coupe-feu, Mecatiss a
développé un système de
« matelas » facilement
manipulables, à disposer
sur les planchers pendant
la durée des travaux.
04 Démontage de la
protection coupe-feu en
sous-face.
manipulables, qui intègrent divers
composants chimiques
développés par Mecatiss. Ils sont
installés en face supérieure des
planchers pendant la durée des
interventions en sous-face
(démontage de la protection
coupe-feu existante, interventions
structurelles des charpentiers et
des menuisiers métalliques et
remise en place du système
souple de calfeutrement
coupe-feu référencé MPF.2000
Mecatiss) et ils assurent une
protection coupe-feu “1 h 30”. »
Comme les autres produits
conçus par Mecatiss pour la
protection incendie des centrales
nucléaires, ces « matelas » ont été
développés selon le cahier des
charges établi par EDF et les
autorités de sûreté. Testés par des
laboratoires agréés, ils ont passé
avec succès les tests de
qualification aux normes
européennes ainsi que les tests
spécifiques aux normes
nucléaires.
Imaginés et développés par
Mecatiss, ces matelas coupe-feu
sont aussi installés par
l’entreprise. De mai 2009 à février
2010, les équipes de Mecatiss
sont ainsi intervenues sur les
centrales de Blayais, Tricastin,
Gravelines, Chinon, Dampierre,
Saint-Laurent-des-Eaux et Cruas
pour des opérations de
déploiement et de repli des
protections provisoires, et de
remise en place des protections
définitives, qui duraient en
moyenne six mois et mobilisaient
quatre personnes.
NUMÉRO
- DÉCEMBRE
NUMÉRO0202DÉCEMBRE2010
2010-- 39
RESONANCE
Expertises
01
05
Procédé
02
Transpec® 4 : la sécurité
au droit des joints de chaussée
En ce qui concerne les applications
des torons d’acier chez Freyssinet,
tout le monde connaît les haubans
et les câbles de précontrainte. Sans
doute moins le transmetteur
d’effort Transpec® 4. Ce dispositif
de sécurité a été conçu par
Freyssinet, en réponse à une
demande croissante des
administrations, souhaitant
améliorer la sécurité routière aux
droit des joints de chaussée. Le
problème à résoudre consiste à
assurer une continuité mécanique
en cas de choc des barrières de
sécurité de type BN4 installées au
droit des joints de chaussée. « Le
libre mouvement assuré par le joint
de chaussée pour permettre à la
structure de réagir aux sollicitations du trafic et des variations
thermiques doit se poursuivre au
niveau des barrières, et empêche
de fixer en continu les manchons
intégrés dans les lisses, assurant
leur continuité. En cas d’accident
au voisinage du joint de chaussée,
la barrière n’avait donc pas une
capacité de retenue suffisante »,
explique Philippe Salmon,
responsable développement de
produits (Freyssinet), chargé du
suivi technique du système.
La solution imaginée reprend le
40 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
fonctionnement d’une ceinture de
sécurité : deux « blocs » sont
boulonnés à l’intérieur des lisses,
de part et d’autre du joint de
chaussée. Ils sont reliés par un
câble de précontrainte d’une
capacité de 30 tonnes, de façon
fixe au niveau d’un des blocs et
librement au niveau du second
bloc, qui laisse le câble coulisser en
conditions normales, mais le
bloque en cas de sollicitation
brutale comme le choc d’un
véhicule.
Ce système a fait l’objet de
différents tests, internes et
externes (voir ci-contre). Concluants,
ceux-ci ont amené l’administration
à rendre son installation obligatoire
dans certains pays, dont la France,
pour tout joint de chaussée d’un
souffle supérieur à 200 mm, en
travaux neufs ou en réhabilitation.
Le système a déjà été installé sur
une centaine d’ouvrages.
Pour en savoir plus
Philippe Salmon, Freyssinet
(tél. : 01 46 01 84 84), Pierre Gruchy,
Freyssinet Products Company
(tél. : 03 85 73 69 00).
01 En fonctionnement
normal (en haut), le libre
jeu du toron permet aux
lisses de coulisser pour
s’adapter au jeu du joint
de chaussée. En cas de
choc (en bas), le bloc actif,
figuré en rouge, bloque le
toron.
02 - 03 Le système
Transpec® 4 peut être
installé sur tout type de
barrière à condition que
l’espace libre à l’intérieur
des lisses soit d’au moins
90 x 90 mm.
03
Une efficacité démontrée
Lors d’un essai organisé par le Setra sur le site du LIER, (Laboratoire d’essais
Inrets* pour les équipements de la route), à Lyon, deux dispositifs Transpec® 4
ont été testés sur les lisses supérieures d’une barrière de sécurité BN4.
Un camion de 16 t a été lancé sur la barrière à la vitesse de 80 km/h avec un
angle d’incidence de 20 °. Le dispositif a parfaitement fonctionné, l’ouverture
du manchon de raccordement des lisses restant négligeable.
* Inrets : Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité.
01 Récupération d'hydrocarbures flottant en fond de
fouille.
02 Mise en place d’une porte
filtrante.
03 Machine de malaxage
Mavensol.
01
06
Métier
Sol
Environment :
des techniques
de confinement
aux solutions
de dépollution
Mise en avant en 2009 par les prix
de l’innovation de la FNTP et du
groupe VINCI (pour le développement conjoint, avec CSM Bessac, de
la cureuse Proccope * et par la
signature d’un contrat de gestion
déléguée pour le traitement d’un
effluent sur un site industriel à Auby
(Nord), Sol Environment, la filiale
spécialisée dans l’environnement de
Soletanche Bachy, fête cette année
son cinquième anniversaire.
Occasion de revenir avec son
directeur, Pierre-Yves Klein, sur un
« autre » savoir-faire des sols, en
phase avec des préoccupations
environnementales très actuelles.
Comment l’entreprise en
est-elle venue à s’intéresser
à l’environnement ?
Tout naturellement, car il n’y a qu’un
pas de l’environnement de chantier
à l’environnement tout court.
L’entreprise a franchi ce pas dès les
années 1980 en réalisant des parois
étanches – des ouvrages classiques
pour bloquer les venues d’eau sur
les chantiers de fondations – afin
d’empêcher la diffusion d’eaux
contaminées autour de sites pollués
ou, en prévention, autour de
centrales nucléaires en construction. D’autres applications ont par la
suite vu le jour, avec le développe-
02
ment de matériaux capables de
retenir les polluants à l’intérieur des
parois (gamme Ecosol), de filtres
insérés dans ces parois (portes
filtrantes), de formulations capables
d’inerter les déchets dangereux,
etc., qui ont peu à peu élargi le
domaine d’intervention du
confinement à la dépollution.
S’agissait-il d’applications
expérimentales ou d’une offre
structurée ?
Au départ, il n’existait pas d’équipe
dédiée dans l’entreprise et cette
offre était portée par les agences.
Or, il est assez vite apparu que les
clients de ces applications ne sont
pas ceux du cœur de métier de
Soletanche Bachy, mais des
industriels ou des aménageurs à la
recherche d’offres globales et
relevant d’une approche spécifique.
D’où la création, à la mi-2005, de Sol
Environment, qui a pour mission de
développer les offres clés en main
attendues sur ce marché et de s’y
enraciner. En d’autres termes, notre
métier consiste à apporter des
solutions à nos clients, notamment
en prenant dans les savoir-faire des
fondations tout ce qui est adaptable
et transférable au marché de
l’environnement. Dans cette
démarche, nous nous appuyons sur
la Direction technique pour tout ce
qui est recherche et développement, et sur l’organisation de la zone
EuroFrance pour notre logistique
travaux.
Quelles techniques sont mises
à contribution dans ces offres
globales ?
Elles sont nombreuses. Les plus
prometteuses dans la période
récente sont les techniques de soil
mixing (Mavensol) ou de forage, qui
évitent d’excaver les terres et d’avoir
etc. Elles ont l’avantage de pouvoir
être réalisées avec ou sans
excavation mais sans déplacement
des terres, donc dans des délais et à
des coûts réduits. L’expertise
géotechnique et le savoir-faire de
l’entreprise pour les interventions en
zone très urbanisée ou sur des
chantiers confinés sont par ailleurs
directement transférables aux
applications environnementales et
les sécurisent.
03
à les stocker, ou encore celles de
traitement des boues, dont les
applications « environnementales »
ne nécessitent que peu d’adaptation. On peut, par exemple, avec des
machines de pieux équipées d’outils
de malaxage et d’un système
d’aération, débarrasser un sol de
certains polluants volatils (solvants
chlorés) ou faciliter la décomposition
organique naturelle des hydrocarbures en malaxant et en aérant le sol in
situ. Ces techniques ont été mises en
œuvre à différentes reprises sur des
sites de GDF (pollution au
méthanol), de Solvay (solvants
chlorés), sur les neuf hectares du
trapèze Est de Renault à Billancourt,
Quel bilan dressez-vous
du chemin parcouru ?
En cinq ans, nous avons enregistré
une forte croissance, affectée en
2009 par la crise de l’immobilier. Elle
ne remet pas nos perspectives en
question, car nous intervenons dans
un champ ouvert où apparaissent
en permanence de nouvelles
demandes. C’est un de nos points
forts que de pouvoir y répondre,
même quand cela nous entraîne
dans des développements très
spécifiques, comme le traitement
des boues industrielles du fabricant
de zinc Nyrstar, à Auby, ou des
boues de curage d’égout. Tous ces
développements sont cohérents
avec notre métier de base. Ils sont
autant d’occasions et d’opportunités de développements ultérieurs.
* Voir resonance n°1, p.39.
Principales techniques
œÔ122˜_ʽ
permettent de traiter les nappes en les laissant s’écouler.
œß˜2in situ des sols par venting sous soil mixing.
œÛ
˜2
hydrauliques.
œæ˜2®ţŢ
de profondeur.
œáÖå˜22ʽ˃
de forages.
œÛ˜2in situ par injection
d’un principe actif au moyen de forages localisés.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 41
RESONANCE
Expertises
07
01
Savoir-faire
Foreva®,
les solutions
Freyssinet pour
maîtriser
la corrosion
des armatures
du béton
Contrairement à ce que peut
laisser croire son ancienne
dénomination de « pierre
artificielle », le béton n’est pas un
matériau inaltérable. Sous l’effet de
l’humidité, de la carbonatation (1) ou
de la chloruration (2), le pH élevé et
protecteur du béton neuf diminue,
la porosité du matériau permet à
l’humidité de s’infiltrer en
profondeur, favorisant la
transformation de l’acier
d’armature en rouille, dont le
foisonnement finit par faire éclater
localement le béton.
« Quelle que soit son origine, cette
corrosion met en jeu les mêmes
phénomènes, liés au fait que l’acier
tend naturellement à retourner à
son état originel d’oxyde. Aux
endroits où le pH du béton est le
plus faible et où l’acier est en
contact avec l’humidité, une
dissolution du métal se produit.
Arraché de la surface, il se retrouve
sous forme ionique, perdant au
même moment deux électrons. La
particule ionisée va trouver dans le
milieu (anode) une association avec
l’oxygène pour former un oxyde de
fer. De façon concomitante, les
42 - NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010
02
deux électrons libérés qui circulent
dans l’armature “s’échappent” à
l’endroit où le pH du béton est le
plus favorable en créant des
espèces chimiques (OH^) qui
renforcent le pH localement. C’est
ce que les “corrosionnistes”
appellent la formation d’une
macro-pile », explique Christian
Tourneur, à la Direction technique
(Freyssinet). À l’échelle de millivolts
et de micro-ampères, l’oxydation
de l’acier fonctionne ainsi à la
manière d’une pile électrique,
l’anode (pôle +) étant représentée
par la zone qui s’oxyde et la
cathode (pôle –) par la partie de
l’armature où l’afflux d’électrons
a un effet protecteur.
Ce phénomène est le principe
même de deux classes de
procédés électroniques au sein de
la gamme Foreva®, développée par
Freyssinet pour maîtriser la
corrosion des armatures dans le
béton (voir encadré ci-contre). Toutes
deux utilisent, en surface
ou à l’intérieur du béton, le principe
de la pose d’anodes à proximité
des fers de manière à obliger
artificiellement les armatures
existantes à se comporter comme
une cathode, d’où le nom
générique de « protection
cathodique ». Deux technologies
sont basées sur ce principe. La
première, dite « protection
galvanique », met en œuvre une
anode réalisée dans un matériau
qui se corrode (ou se sacrifie) plus
facilement que l’acier. Cette
technologie ne requiert pas
d’apport de courant et représente
l’application du processus
électrochimique naturel dit effet
« galvanique ». La seconde est la
« protection cathodique par
courant imposé ». Là, au contraire,
l’anode est réalisée dans un métal
très résistant à la corrosion,
l’apport d’électrons se fait par une
source de courant continu. Cette
technologie est plus particulièrement destinée aux structures
anciennes où les vitesses de
corrosion demandent un flux
d’électrons plus important sur la
cathode. Dans la protection
galvanique, une anode d’un métal
qui s’oxyde plus vite que l’acier
(zinc, aluminium, magnésium) est
placée à proximité des armatures
et va par corrosion générer un flux
d’électrons qui, distribué aux aciers
via un fil électrique conducteur,
protège l’armature. Dans la gamme
Foreva®, deux solutions reposent
sur l’effet galvanique : Foreva® GP
Zinc (anode de surface projetée,
voir page suivante) et Foreva® GP
Guard (anode interne installée dans
des trous forés, particulièrement
destiné aux zones exposées à
l’humidité).
Dans les protections cathodiques
par courant imposé, le courant
injecté est imposé par un
générateur de courant continu
basse tension. Dans cette
catégorie, la gamme Foreva®
propose quatre solutions :
- Foreva® CP Mesh (avec treillis
anodique, pour les structures
Gamme Foreva® : un arsenal complet
contre la corrosion
Outre les procédés de protection « galvanique » et « cathodique », la gamme
de solutions Foreva® pour la maîtrise de la corrosion des armatures dans le
béton comprend d’autres procédés correspondant au degré de progression
de la corrosion. À un stade préventif, il s’agit de procédés de type revêtement,
imprégnation, etc. permettant de prolonger la durée de protection
de l’enrobage (Foreva® Epx 982, Foreva® Fuge 500, Foreva® Relastic 310).
Pour stopper un processus amorcé de corrosion, deux méthodes sont
proposées suivant les conclusions du diagnostic : l’une par application
d’inhibiteurs sur le parement béton (Foreva® Inhib 400), l’autre par dépollution
électrochimique de l’enrobage (Foreva® PH+, Foreva® Cl-).
01 Les bâtiments construits
en front de mer sont
exposés au triple effet de
l’humidité, de la carbonatation et de la chloruration.
02 Dans la protection galvanique, l’anode sacrificielle
en surface (métal projeté)
est reliée aux armatures
du béton par un système
de plaque et tige en acier
inoxydable.
fortement chlorées ou carbonatées) ;
- Foreva® CP Ribbon (dont les
anodes peuvent être placées dans
la cage de ferraillage avant
bétonnage pour des ouvrages
neufs exposés) ;
- Foreva® CP Coat (peinture
anodique conductrice d’électricité) ;
- Foreva® CP Tube (anodes internes
en titane traité logées dans des
forages).
Ces solutions proposées dans le
cadre de l’offre produit-service
Foreva® de Freyssinet sont mises
en œuvre dans l’ensemble du
réseau depuis plusieurs années et
comptent de très nombreuses
références, notamment les piles du
pont de Noirmoutier, les ouvrages
du barrage de la Rance, des
ouvrages portuaires en Australie, à
Hong Kong et, plus communément, d’innombrables bâtiments
construits en front de mer.
1. Le béton n’étant pas absolument étanche,
le CO2 de l’air réagit chimiquement avec
lui pour former du carbonate de chaux qui
l’attaque, entraîne une baisse de son pH
et rend le risque de corrosion des armatures
de plus en plus certain.
2. L’agression par le chlorure de sodium (le sel)
concerne notamment les ouvrages
exposés au climat marin et ceux situés en
bordure de routes, où sont déversés des sels
de déverglaçage en période hivernale.
Pénétrant les porosités naturelles du béton et
ses microfissures, le sel y concentre l’humidité,
favorisant l’oxydation de l’acier par piqûres.
Une armure métallisée
à l’épreuve de
l’atmosphère marine
Avec sa torche au plasma, l’opérateur de Freyssinet applique la
solution de protection galvanique
Foreva® GP Zinc sur les façades d’un
bâtiment construit en front de mer.
Avant l’opération de métallisation, la
surface du béton a été préparée par
sablage et ragréage ponctuel. Pour
que la fine couche de zinc déposée
joue son rôle d’anode, des liaisons
électriques sont réalisées de place
en place avec les armatures du
béton au moyen d’un système de
plaques et de tiges en acier inoxydable. Une couche bouche-pore est
appliquée à l’issue de la prestation
de Freyssinet et permet l’application
directe d’une finition (peinture).
Foreva® GP Zinc est conçu pour
apporter une protection supérieure
à 30 ans.
NUMÉRO 02 - DÉCEMBRE 2010 - 43
Leader mondial dans
les métiers du sol, des
structures et du nucléaire,
présent dans une centaine
de pays, le groupe
Soletanche Freyssinet
réunit un ensemble
d’expertises et de marques
sans équivalent dans
l’univers du génie civil
spécialisé. L’ambition de
ses 17 000 collaborateurs
est de répondre aux
attentes des maîtres
d’ouvrage, avec des
solutions qui s’adaptent
aux spécificités de chaque
projet et contribuent à
améliorer la performance
technique et la durabilité
des ouvrages.
www.soletanchefreyssinet.com

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