Reussir sa plantation.indd - Chambre d`agriculture de l`Aude
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Chambagri.CONSEIL Chambagri. CONSEIL Pôle Viticulture-Oenologie RÉUSSIR SA PLANTATION OHVGLII©UHQWHV©WDSHV F cus Formalités administratives Pour aller plus loin consulter le Memento règlementation viticole sur notre site internet http://www.aude. chambagri.fr/accompagnermes-productions/viticultureoenologie/reglementaire.html • Déclaration d’intention de plantation auprès des centres CI-VITI des douanes 1 mois minimum avant la date prévue de plantation. Valable jusqu’au 31 juillet de la même année après validation du Service. • Déclaration de Fin de Travaux à renvoyer aux centres CI-VITI des douanes • Respect des cahiers des charges de l’appellation souhaitée (encépagement, densité plantation) PREPARATION DU SOL L’objectif est de favoriser l’enracinement vertical en profondeur et de permettre aux jeunes plants de se développer de façon optimale, sans rencontrer d’obstacle majeur. La préparation du sol permet d’ameublir et d’augmenter le volume de terre exploitable par les racines. Les techniques mécaniques seront différentes en fonction : * du précédent cultural * de la nature et profondeur de sol Avantages et inconvénients des différents outils de préparation du sol nSans précédent vigne ou vigne arrachée depuis plus de 8 ans Proscrire un charruage profond qui viendrait bouleverser les horizons du sol et bloquer l’activité d’une partie de la matière organique en profondeur. Charrue multisoc «Ripper» bull avec dent «Ripper» 3 dents «Chisel» cultivateur lourd pulvérisateur Ameublir, émietter Enfouir un couvert végétal Eclater en profondeur Eclater à une profondeur moyenne. Ameublir Eclater superciellement Ameublir Avantages Enfouit les amendements de fonds Respecte la structure du sol. Fracture les horizons très compacts et caillouteux. Permet un drainage naturel pendant les premières années d’installation du système racinaire du plantier. Ameublit le sol sur une profondeur équivalente à la charrue en respectant mieux la succession des horizons et la structure du sol Permet de gagner du temps Reprise semi profonde avant plantation. Eclate la croûte de battance et les compactages superciels.Respecte la structure du sol. Inconvénients Bouleverse la succession des horizons que sur une faible profondeur Dangereux en sous-sols salés et encroûtements calcaires Coûteux et à raisonner à la parcelle N’est pas intéressant sur parcelle ne présentant pas d’obstacle à réduire en profondeur. Peut créer des lissages sur sols argilo limoneux ou limons autour du passage de la dent. Coûteux et inefcace sur les obstacles. Peut induire la remontée de blocs aux dimensions importantes. Profondeur de travail limitée. Travail peu profond Profondeur de travail 30 à 40 cm maxi 80 cm environ 60 cm Conditions A réaliser dans les sols homogènes, à bonne structure, A effectuer au cours de l’automne précédant la plantation. Dans les terrains sableux et battants, il peut être réalisé un mois avant la plantation an d’éviter un tassement trop rapide du sol. Objectifs A utiliser sur parcelle avec des enrochements, bancs rocheux, dalle calcaire… Possibilité de croiser les passages sur certains sols. Peut être utilisé quelque soit le précédent cultural. Toujours suivi d’un labour léger ou d’un « chisel ». 30 cm oSur précédent vigne L’extraction d’un maximum de racines doit être réalisée. Bien que présentant quelques inconvénients, un charruage profond est nécessaire. Charrue monosoc Objectifs Avantages Ameublir le sol Emietter Enfouir un couvert végétal Permet d’extraire les racines de vignes Enfouit les amendements de sols Inconvénients Bouleverse la succession des horizons Peut remonter de la terre stérile en surface A l’inverse peut bloquer l’évolution de la matière organique de surface en l’emprisonnant en profondeur Peut lisser (« plancher de défoncement ») selon la texture du sol et les conditions d’humidité lors du travail Profondeur de travail 30 à 40 cm maxi Conditions A réaliser dans les sols homogènes, à bonne structure, ne présentant pas de cailloux, de calcaire en profondeur susceptibles d’être ramenés à la surface Il pourra être suivi d’un ripper ou d’un « chisel ». A effectuer au cours de l’automne précédant la plantation. Dans les terrains sableux et battants, il peut être réalisé un mois avant la plantation an d’éviter un tassement trop rapide du sol. Tout travail doit être effectué sur un sol ressuyé ou sec mais friable. Un travail sur sol humide crée généralement des lissages, freinant le développement racinaire et la circulation de l’eau dans le sol. Le passage successif de la charrue et du chisel fait remonter une partie des racines à la surface. pDans tous les cas Le plus près possible de la plantation, remise à plat du labour, an d’émietter la zone d’enracinement et de facilité la cohésion entre le plant et la terre. Un travail superciel juste avant plantation avec herse rotative pour éliminer les adventices qui ont levées. Dans des sols plus lourds possibilité de faire un passage supplémentaire avec un rotobêche, pour émietter la terre. La préparation nale est à raisonner en fonction du type de sol, de son risque de battance, des conditions climatiques. Repérer l’emplacement des futurs rangs an d’éviter le compactage des passages de roues TNT - Essai Oïdium - Aout 2013 CHOIX DU MATERIEL VEGETAL Une fois l’aménagement de la parcelle effectuée (écoulement des eaux,drainage…), Le choix du porte greffe s’effectuera en fonction de : • la tolérance au calcaire actif en fonction de la teneur du fer assimilable et de l’indice de pouvoir chlorosant (IPC) • l’objectif de rendement souhaité • la fertilité du sol • la sensibilité du sol à la sécheresse • du cépage souhaité, certains portegreffes sont antagonistes, le Porte-Greffe ne doit pas accentuer les défauts du cépage (vigueur, rendement, sensibilité au calcaire actif) • Sur une parcelle hétérogène, il est souvent judicieux et nécessaire d’utiliser 2 à 3 porte-greffes adaptés aux différences de texture des sols. • Le choix des clones doit se faire en fonction des objectifs de production LA FUMURE DE FOND La fumure doit s’appuyer sur une analyse physico-chimique du sol, complétée par l’examen d’une fosse pédologique. Cette analyse de sol, réalisée par un laboratoire agréé par le Ministère de l’Agriculture, sert également à choisir le porte-greffe. Une fosse pédologique permet de préciser la préparation du sol et de déceler des accidents culturaux et/ou des obstacles à l’enracinement. Avant plantation, c’est la période idéale pour réaliser, si nécessaire, des apports de correction importants. Pour tous les critères, un apport n’est envisagé que lorsque l’analyse indique des teneurs inférieures aux teneurs souhaitables. Pour le phosphore, cet apport éventuel permet de ne plus intervenir pendant la durée de vie de la vigne. Aucun apport d’engrais azoté n’est réalisé avant plantation. Un apport en oligo-éléments lors de la fumure de fond est rarissime. Cet apport est à raisonner sur vigne en place en fonction des observations au vignoble ou d’une analyse foliaire. Contact le Laboratoire d’Analyses de la Chambre d’agriculture ou votre conseiller de secteur. TABLEAU DES FUMURES DE FOND Critères pH eau Matières organiques Phosphore Préconisation en cas de teneurs insufsantes Date et mode d’apport pH impérativement supérieur à 5.5 Chauler à hauteur de 3 à 7 t de carbonate de calcium/ha selon le pH et le pouvoir tampon du sol (CEC) pour éviter les risques de toxicité aluminique A apporter plusieurs mois avant la matière organique pour régénérer un équilibre microbiologique avec les nouvelles conditions de pH. Enfouir (charrue ou chisel lourd). 1 à 1.5 Utiliser des amendements organiques d’origine végétale et non des engrais organiques. Ne pas dépasser environ 10 t/ha de matière sèche.Sur sol acide privilégié de produits bien compostés Au moins 3 mois avant plantation. Incorporer superciellement et sans retourner. Eviter de faire ces apports sur sol humide. Selon méthode d’analyse Si teneur faible, apport maximum : 15 unités/ha de P2O5. En sol calcaire, préférer des produits de type « superphosphates ». En viticulture biologique, il est recommandé d’incorporer des phosphates naturels au fumier avant le compostage. Teneurs souhaitables Potassium 3 - 4 de la CEC Ne pas dépasser 40 unités / ha de K2O. Utiliser un produit à base de chlorure ou de sulfate de potassium. Eviter la forme chlorure sur sol salé. Magnésium 6 - de la CEC Apport maximum de 30 unités/ha de MgO. Préférer les formes sulfates en sol calcaire carbonates en sol acide. A enfouir par labour ou chisel lourd. Eviter de faire ces apports sur sol humide pour ne pas tasser et ne pas enfouir en conditions humides an de limiter les semelles de labour. Apport possible dès le printemps précédent jusqu’à la plantation. Source : Note interrégionale Rhône Méditerranée fertilisation de la vigne 2013-2014 LA PLANTATION Manuel ou machine Outre les traditionnelles plantations manuelles, propices à générer des bons souvenirs entre amis ou tendre vers le cauchemar en situation d’intempéries, il existe la possibilité de mécaniser cette opération. Cette technique est beaucoup moins gourmande en main d’œuvre et n’impose pas dans certains cas l’irrigation de la parcelle. Par contre, elle nécessite un calibrage des plants, notamment de la longueur du porte greffe an de pouvoir régler correctement la profondeur de plantation. • Machine à pales 1 seule personne pour le chantier Plantation possible en sol humide Utilisation de plants racines courtes Pas de création d’un sillon qui pourrait limiter le développement racinaire Peu adaptée aux sols pierreux ou trop sableux Nécessite une irrigation des plants • Machine Wagner Enn, avantage ou inconvénient s’il en était, les plants sont très bien alignés entre rangs mais peuvent présenter un décalage transversalement (plantation en fausse équerre, aspect esthétique, difculté de croiser lors du travail du sol). Utilisation de plants à racines longues Plantation tardive possible Ne nécessite pas d’irrigation Deux types de machines sont disponibles actuellement Main d’œuvre plus conséquente (3 personnes minimum) A réserver aux sols secs, pierreux, sableux. Globalement le coût de plantation varie de 0.18 euros à 0.25 euros / plant. La fourchette est justiée par les possibles options : arrosage, désherbage, utilisation d’un laser ou d’un GPS. FAUT-IL ARROSER UN PLANTIER ? Dans le terme arrosage nous ne prenons pas en compte le premier arrosage (le calcage) qui suit la plantation. La remarque : « plus un plantier souffre mieux il va s’implanter » ne se justie pas dans tous les cas. Le système racinaire doit essayer de « plonger » rapidement pour que les racines aillent chercher l’eau en profondeur. Maintenir une humidité constante autour des racines en surface n’inciterait pas le système racinaire à plonger. Les arrosages (un toutes les trois semaines) sont nécessaires lors de printemps et d’été secs pour un bon développement du plantier. Les arrosages par l’intermédiaire du goutte à goutte sont un bon moyen. La facilité d’utilisation du système goutte à goutte peut amener à fournir trop d’eau au plantier en cas de non surveillance et favorise un enracinement superciel CALENDRIER DES INTERVENTIONS A REALISER Source Guide Rhône Méditerranée LES ERREURS À EVITER UNE PLANTATION EST UN INVESTISSEMENT COÛTEUX QUI DEMANDE UN TRAVAIL SOIGNE Eviter de : • Réaliser une plantation dans de mauvaises conditions : mauvaise préparation du terrain, régime hydrique du terrain stressant, date de plantation,... • Installer du matériel de mauvaise qualité : vérification de la qualité des plants : solidité du point de greffe,diametre du porte greffe suffisant, conservation dans des conditions optimales avant plantation et à l’ombre, réhydratation 24h avant, racines fraîchement coupées, distribution au dernier moment.. • Ne pas mettre d’engrais dans le trou du plant • Vérification des étiquettes bleue, les conserver DESHERBAGE DES JEUNES VIGNES Les adventices qui s’installent dans un plantier, n’apparaissent pas subitement lors d’une plantation ou d’une replantation. Elles sont la suite logique d’une présence sur l’ancienne culture, soit sous forme végétative (chiendent, cirse, liseron, …) soit sous forme de graines (stock semencier plus ou moins enfoui). La mise ou remise en culture après préparation du sol favorise le développement de certaines d’entre elles avec un gradient de priorité: graines mises en conditions de germination optimum, fractionnement d’organes de reproduction (rhizomes, bulbes, stolons, ...). Stratégie année N-1 Il convient donc d’anticiper ces infestations en amont de la plantation, en année N-1. La destruction d’un maximum de mauvaises herbes, dans «la vieille parcelle» que ce soit mécaniquement (fauchage ou travail du sol avant montée à graine) ou chimiquement (application d’herbicides de post levée sur vivaces comme chiendent, liseron, prèles, ...) doit être mise en place. Cette action est d’autant plus importante que les herbicides utilisés sur cette parcelle en N-1 ne pourront pas forcement l’être sur la future jeune vigne sans risque de phytotoxicité (homologation de la spécialité commerciale utilisée). Cuves de vinification - Domaine de Cazes naturel important sur les vivaces en empêchant leur développement. Stratégie année N L’idéal est de pouvoir faire appel, prioritairement, à un entretien mécanique du sol, en limitant au maximum l’emploi des herbicides de prélevée. Dans le cas (de moins en moins fréquent) ou un palissage ne sera installé qu’en année N+1, le fait de pouvoir labourer/croiser la parcelle reste la meilleure solution. Le travail du sol inter rang doit être la priorité afin de favoriser l’enracinement des plants, la pénétration des pluies et la gestion de la majorité des adventices. L’emploi d’herbicides de prélevée ne peut être réalisé que sous certaines conditions : 1- Utilisation de produits homologués pour cet usage (vignes de moins de 4 ans) 2- Application dans les 48h suivant la plantation pour limiter les risques de phytotoxicité Stratégie alternative année N-2/N-1 3- Localisation sous le rang, sur une bande la plus étroite possible. Lorsque la parcelle est arrachée 1 ou 2 ans avant sa replantation, la mise en place d’un couvert végétal dense, limite le développement des adventices par étouffement et concurrence. Le semis en Phacélie ou Luzerne, outre l’apport direct pour le sol, effectue un nettoyage 4- La majorité des herbicides de prélevée nécessitent une lame d’eau (pluie) pour être correctement positionnés dans le sol. Des plantations tardives (fin avril) hypothèquent les pluies nécessaires. Directeur de publication : P. Vergnes Chambre d’Agriculture de l’Aude Z. A. de Sautès à Trèbes 11878 CARCASSONNE Cedex 9 [email protected] Tél : 04.68.11.79.79 - Fax : 04.68.71.48.31 Responsable de la rédaction : E. ROUCHAUD Rédacteurs : N.Sourd - J. Sendrous - F. Granger - S. Bennamane Mise en page : Sandrine Galy Photos© CA11 - Photothèque des Chambres d‘agriculture Edité par la Chambre d’Agriculture de l’Aude - Janvier 2014 La Chambre d’agriculture de l’Aude est agréée par le Ministère en charge de l’agriculture pour son activité de conseil indépendant à l’utilisation de produits phytopharmaceutiques sous le n° IF01762, dans le cadre de l’agrément multi-sites porté par l’APCA. Le présent bulletin tient compte du BSV en vigueur (s’il existe) disponible sur le site internet de la Chambre d’Agriculture ou sur demande. Lorsqu’aucune alternative à l’utilisation de produits phytosanitaires n’est indiquée, c’est qu’il n’en n’existe pas de suffisamment pertinente pour la situation décrite. Pour le respect des bonnes pratiques et des conditions réglementaires, veuillez vous référer au ‘Guide des Vignobles’ qui vous a été remis en début d’année.