les Piscines « Naturelles
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les Piscines « Naturelles
Les piscines naturelles Exposé complet et techniquement pertinent. Trop technique : une démarche + didactique, + synthétique aurait facilité la compréhension globale. On regrette l'absence de palette végétale. CONCEPTS Le concept de piscines dites écologiques ou naturelles s’est développé depuis une vingtaine d’année en Autriche, Hollande, Allemagne et Australie. Les premières réalisations françaises sont beaucoup plus récentes. Ce concept se base sur la volonté d’accorder au mieux un espace de baignade à son environnement, aussi bien d’un point de vue visuel que biologique et chimique. Le but est donc de créer un écosystème aussi autonome que possible permettant d’obtenir une eau de baignade saine. A l’inverse des piscines traditionnelles, le milieu ne sera pas abiotique. L’architecture globale d’une piscine est constituée d’un bassin de baignade, d’un ou de plusieurs bassins de filtration et/ou de régénération de l’eau et d’un circuit hydraulique permettant l’oxygénation et la circulation de l’eau (voire la filtration de l’eau par intégration de filtres). Les bassins Le bassin de lagunage Son rôle est double et capital : favoriser la décomposition et la minéralisation de la matière organique (endogène ou exogène) essentiellement par l’action de bactéries, ainsi que l’élimination des minéraux obtenus grâce à l’action des végétaux. p. 1/15 N. Courcelle - G. Tromeur Les deux éléments essentiels d’un lagunage seront le substrat constituant le support pour la colonisation des bactéries et la plantation des végétaux et le circuit hydraulique permettant la circulation de l’eau dans ce « filtre naturel ». Le pouzzolane est souvent choisi comme substrat pour sa grande porosité et donc la surface colonisable par les bactéries. D’autres substrats peuvent être envisagés : l’argile cuit Aquaclay, les zéolithes, etc.… On optera dans tous les cas pour deux couches de granulométries différentes, une épaisse dans le fond recouverte d’une plus fine. D’un point de vue hydraulique, l’eau doit traverser ce « filtre naturel ». Sa circulation se fera donc de haut en bas (par gravitation) ou de bas en haut (par pompage). Dans notre étude, nous choisirons le premier cas car, en inversant le sens de circulation de l’eau, il permet de nettoyer le substrat d’un éventuel surplus de sédiments. Etant donné le grand nombre de paramètres déterminant la performance de ce lagunage, il est difficile de déterminer précisément la taille minimale de ce bassin par rapport à la zone de baignade. L. Frank estime cette surface à un tiers de celle de baignade pour une profondeur de lagunage de 1 à 1,5m. Si l’espace disponible n’est pas suffisant, il faudra opter pour l’ajout de compléments de traitement des eaux (skimmers, filtres, stérilisation UV….) Le ou les bassins de régénération L’objectif de cette partie de notre piscine est aussi double. Placée au(x) bord(s) de la zone de baignade, elle permet d’intégrer la piscine à son environnement par une zone de transition végétale et minérale. De plus, elle participe aux actions de lagunage. Son profil peut avoir différentes formes (plus ou moins différenciées) : - plane. Ceci facilitera l’empierrement qui sera alors stable. - en forme d’entonnoir vers le fond de la zone de baignade. La circulation de l’eau sera favorisée. Nous choisirons cette solution afin d’éviter au maximum les eaux mortes. - en « escalier ». Les deux atouts précédents sont plus ou moins cumulés et cette configuration permettra de bien délimiter les différentes profondeurs adaptées aux différents types de végétaux. La faible profondeur de cette zone en périphérie du bassin de baignade apporte en outre de la sécurité pour les enfants ou animaux tombant dans l’eau. Le bassin de baignade L’architecture générale de cette zone est assez libre. On s’attachera tout de même à respecter quelques règles : - profondeur minimale de 1,5m afin de limiter le réchauffement global de l’eau (réchauffement favorisé par les bassins de lagunage et de régénération peu profonds, réchauffement favorisant le développement des algues) - profondeur minimale de 2,5m pour pouvoir plonger du bord du bassin. Le choix de la profondeur sera donc fonction du réchauffement voulu et de l’utilisation envisagée. - Parois verticales sur tout ou partie de la périphérie du bassin afin de permettre au baigneur éventuellement en difficulté de s’accrocher au bord. La structure des bassins La ou les zones de régénérations sont généralement réalisées par une couche de liner pris en sandwich entre deux couches de feutre géotextile, le tout posé sur un lit de sable. Concernant le lagunage et la zone de baignade, le choix est par contre très large. Le tableau ci-dessous résume les différents choix : p. 2/15 N. Courcelle - G. Tromeur Structures à étancher Structures étanches Structures industrialisées Etanchéités Les panneaux : - Métalliques - Plastiques - Cheminées enduites de PVC - En béton armé Liners classiques La feuille déroulée simple Lames Liners « sandwich » Les résines polyesters Bois Structures bétonnées Bâche EPDM Les coques Coffrage traditionnel, treillis Enduits étanches et de métalliques finition Coffrage polystyrène Coffrage polyester Les agglos à bancher Les parpaings avec chaînage Le gutinage En italique : Les techniques les plus utilisées en baignade biologique. Source : « Les baignades biologiques », L. Frank, 2006, éditions « jardins et décors aquatiques » Sans rentrer dans un comparatif exhaustif, nous pourrons retenir : - la liberté de conception et le rendu final excellent des résines polyesters ; leur pose, obligatoirement sans le moindre défaut, nécessite un savoir-faire très spécifique. - La robustesse et la mise en œuvre aisée des structures bétonnées. - La possibilité de profiter des offres de plus en plus nombreuses des piscines en bois classiques, qui peuvent s’adapter à la piscine naturelle. Une telle structure permet en outre de se passer du radier en béton pour le fond de bassin. Un lit de sable peut suffire. De plus, si le site implique une construction semi-enterrée, le rendu ne sera que meilleur. Concernant l’étanchéité des structures bétonnées ou en bois, l’EPDM est un élastomère économique aux propriétés intéressantes, mais de couleur noire. Il est posé sur ou collé à la structure. Les « liners » composites sont des associations de plusieurs polymères permettant d’obtenir des propriétés mécaniques très intéressantes. Ils sont collés ou thermo-soudés. Dans notre étude, nous choisirons le Sarnafil, pour son choix de couleurs notamment. La biocénose Dans le cas d’une piscine naturelle, on évitera d’introduire volontairement des animaux. Les bactéries seront introduites au bassin de lagunage grâce à des cultures commerciales de variétés complémentaires. Concernant les végétaux, pour notre étude technique, il convient de noter qu’il faut adapter la profondeur d’eau des bassins de lagunage et de régénération aux espèces choisies, et inversement. Le système hydraulique Le principe même de la piscine naturelle repose sur la circulation de l’eau. M. Hamelin (PDG de Sirev, partenaire de Bioteich) nous dit que le volume total d’eau des bassins doit passer 2 fois par jour dans le bassin de lagunage. Cette donnée permettra de dimensionner la pompe p. 3/15 N. Courcelle - G. Tromeur (en fonction du débit nécessaire, mais aussi en fonction de sa position et des hauteurs d’aspiration et de refoulement). Pour que cette circulation soit optimale, l’eau sera récupérée en surface et au fond du bassin de baignade à l’aide de bondes de fond et de skimmers (skimmer qui permet d’ailleurs de filtrer les « impuretés » de surface). Le circuit hydraulique comportera obligatoirement un système d’oxygénation de l’eau (cascade, ruisseau, venturi…). Un système de mise à niveau automatique peut être nécessaire. Par exemple, M. Hamelin nous donne une perte de 3 à 4mm/m2/jour par évaporation et évapotranspiration dans la zone d’Angers. L’ajout de filtres et autres stérilisateurs ne doit en théorie pas être utile si la conception de cet « écosystème » est efficace. On peut cependant prévoir des branchements et espaces pour ajouter certains de ces éléments si la pratique montre un problème… Enfin, une colonne de décantation peut-être intégrée au lagunage afin de sédimenter les matières organiques les plus lourdes. Coupe schématique du circuit hydraulique : Eaux pluviales Eau de ville Pompe Cascade Lagunage Skimmer Baignade Décanteur Mise à niveau automatique Bonde de fond Vannes 1/4 de tour Ce schéma hydraulique répond à différents besoins : Fonctionnement usuel : pompage du lagunage vers la cascade et circulation par gravitation du skimmer et de la bonde vers le décanteur Remise à niveau automatique : De l’eau de veille vers la régénération ou de la régénération vers les eaux pluviales Vidange : pompage depuis la chambre de décantation vers les eaux pluviales Décolmatage du lagunage ou remplissage initial des bassins : pompage de l’eau de ville vers le lagunage Le système électrique Une installation électrique est nécessaire pour l’alimentation de la pompe ainsi que d’un éventuel éclairage (à prévoir dès la phase de conception, notamment en cas d’éclairage immergé…). Un tableau électrique secondaire est préconisé pour les circuits du jardin. D’autres équipements peuvent être ajoutés : crépusculaire, horloge, télécommande, détecteur… p. 4/15 N. Courcelle - G. Tromeur RÉALISATION Coupes schématiques Régénération Complexe d’étanchéité Skimmer Baignade Support du bassin Substrats minéraux Complexe d’étanchéité Fosse pour enfouissement du complexe étanche Bassin pin autoclave Sable ou terre fine Fondation béton Bonde de fond cimentée Couche drainante Sable compacté Canalisation pour remise à niveau Remblai en terre ou tmatériaux drainants Arase bois sur bord du bassin + complexe étanche + poutre bois collée Lagunage 0-30 cm suivant plants 1,5m Fosse pour enfouissement du complexe étanche Granulométrie fine Grosse granulométrie Complexe étanche Canalisations vers aspiration pompe Chambre de décantation Canalisation venant du skimmer et de la bonde de fond Canalisation pour vidange Le terrassement Au préalable, les emplacements des bassins, de(s) fosse(s) technique(s) (pompage et électricité) et des tranchées pour les canalisations ont été implantés. La position des bassins se fait en fonction de l’exposition (ensoleillement), mais surtout de l’environnement : arbres à une certaine distance (feuilles mortes à éviter, racines qui pourraient endommager la structure ou l’étanchéité), adéquation du circuit hydraulique et du relief, aspect esthétique (lagunage avec plantes plutôt hautes qui ne gène pas la vue…)… Ensuite, le décaissement est effectué suivant les niveaux déterminés. p. 5/15 N. Courcelle - G. Tromeur Il faudra faire en sorte d’éviter les éboulements sur les parois des tranchées et bassins. Pour cela, les parois seront inclinées de 10% minimum. M. Hamelin conseille même fortement de blinder les parois des tranchées. Toutes les surfaces terrassées seront compactées. Suivant le résultat des études de sol et sous-sol, il pourra être utile de prévoir un système de drainage efficace pour éviter l’endommagement de la structure. On pourra par exemple installer une couche drainainte associée à une tranchée drainante sous et autour de la structure (entre le fond de forme obtenu par terrassement et la structure du bassin). Une couche de gravier 15/25 de 12cm d’épaisseur pourra ainsi être réalisée, avec une tranchée d’environ 40x40cm et un drain annelé. Le système hydraulique Les canalisations sont réalisées en pvc ou polyéthylène (pe). Le pe nous est conseillé par M. Hamelin car il procure une plus grande flexibilité, ce qui facilite la mise en place et les assemblages. De plus, ce matériaux peut-être électro-soudé, ce qui procure des assemblages d’une qualité bien supérieure aux assemblages mécaniques ou collés du pvc (toujours d’après M. Hamelin). Si certains éléments du circuit ne sont disponibles qu’en pvc, les liaisons pe-pvc seront assurées par assemblage mécanique et joint caoutchouc. M. Hamelin insiste fortement sur la nécessité d’un savoir-faire de qualité pour assurer des liaisons fiables dans le temps, de bonne qualité (respect des pentes…), car beaucoup de ces canalisations ne seront plus du tout accessibles pas la suite… Le diamètre des canalisations devra être déterminé en fonction du débit nécessaire et des pertes de charges du circuit (canalisations, raccords, vannes, hauteur de refoulement et d’aspiration…). Les photos que M. Hamelin nous laisse supposé que des tuyaux pe de diamètre 40 ont été utilisé sur leur chantier (à 10 bars et 1,5m/s : 7,7 m3/h maxi). Si nous supposons un bassin de baignade de 32m² (par 1,5m de profondeur => 48m3) un bassin de régénération de 12m² (par 0,3m => 3,6m3) et un lagunage de 12m² (par 1,5m => 18m3), nous obtenons 70m3 à braser 2 fois par jour soit un débit constant de 3m3/h. Les canalisations de diamètre 40 devrait convenir, une étude plus précise serait tout de même utile. Ces canalisations seront positionnées dès le terrassement fini ou plus tard suivant leur position par rapport aux autres éléments de notre construction. La bonde de fond et la canalisation qui la relie au décanteur seront notamment mise en places et maçonnées au plus tôt, ainsi que les canalisations reliant le décanteur et le lagunage à la pompe. Les photos du chantier de M. Hamelin nous montrent qu’il peut être utile et prudent de prévoir plusieurs tuyaux entre le lagunage et la pompe, ce qui permet d’aspirer sur tout le fond de ce bassin et de contourner un éventuel problème de colmatage. Concernant la pompe, si nous prenons par exemple une pompe de la gamme 5p2r de la marque Sta-Rite, les calculs de pertes de charges cumulées nous permettront de choisir le modèle grâce aux courbes suivantes en s’approchant au mieux du débit théorique : p. 6/15 N. Courcelle - G. Tromeur source : www.piscines-center.net Exemple de bonde de fond (débit maxi 13m³/h) et de skimmer (débit maxi 7m³/h) source : www.piscines-center.net La structure du bassin de baignade Les bassins en bois sont généralement en pin ou sapin traité à l’autoclave classe 3 (sans chrome ni arsenic). Ce type de structure permet une bonne intégration de parties de parois non immergées, en cas de bassin semi-enterré, ainsi qu’une meilleure qualité à retenir la chaleur que d’autres matériaux. De plus il permet de se passer de béton pour le fond du bassin, nous avons choisi de ne faire qu’un lit de sable compacté (2cm mini d’épaisseur). Ce bassin doit donc être mis en place dans l’excavation réalisée à cet effet suivant les recommandations du constructeur. Quelques fondations en béton seront sans doute nécessaire pour supporter des « équerres » ou autres systèmes de maintien du bassin. Exemple de bassin en bois, L. Franck p. 7/15 N. Courcelle - G. Tromeur Quelques aménagements seront à effectuer : « encoche » pour accueillir le skimmer, abaissement du niveau supérieur de certaines parois pour la liaison avec le ou les bassins de régénération, arase plane à ce niveau pour permettre le positionnement du complexe d’étanchéité, aménagement des parties supérieures non immergées (liaison à une terrasse, à un accès à la piscine…) La structure des bassins de régénérations et de lagunage Ces bassins n’auront pas de structure à part entière. Ils seront le résultat des travaux de terrassement, mais il faudra veiller à ce qu’aucun élément saillant ne risque d’endommager le complexe d’étanchéité. Si besoin, une couche de sable (ou terre fine pour une meilleure accroche dans les pentes, voir de béton maigre comme le montre la photo suivante) sera mise en place pour éviter tout risque. En périphérie de ces bassins, un petit talus (10 –20 cm de haut) suivi d’une fosse seront aménagés (30-40 cm de profondeur). Le complexe d’étanchéité passera par-dessus ce « talus » et sera enfoui dans la fosse. Il sera ainsi fixé et remplira son rôle d’étanchéité. Exemple de lagunage, L. Franck. Un aspect du lagunage est tout de même à préciser : la chambre de décantation. Elle assure la sédimentation des matières organiques les plus lourdes provenant du bassin de baignade par un ralentissement du débit d’eau, ralentissement assuré par une brusque augmentation de la section de passage d’eau (tuyau pe diam.40 => structure diam.500 environ). Le niveau supérieur de ce décanteur sera juste inférieur au niveau d’eau voulu. Malheureusement, il est difficile ou impossible de trouver des détails techniques sur cette partie de l’ouvrage car ce principe, ou sa réalisation, est breveté par la société Bioteich. Il faut retenir que cet élément doit être étanche de l’intérieur vers l’extérieur et inversement, qu’il faut pouvoir le lier au complexe d’étanchéité. D’après différentes photos, on peut penser que la partie inférieure, située sous le niveau du complexe d’étanchéité est réalisé en pe, afin de pouvoir le thermo-souder à la membrane d’étanchéité. Ensuite une structure, sans doute une buse béton sur un support maçonné, est construite par-dessus le géotextile supérieur. On peut cependant imaginer réaliser ce décanteur avec un tube en polyéthylène, de gros diamètre, que l’on fermerait dans sa partie inférieure et permettrait l’électrosoudure de la canalisation du bas, ainsi que la thermosourdure de la membrane. Un autre aspect reste assez « secret » : la manière d’aspirer l’eau au fond du substrat de lagunage. Il faut en effet aspirer l’eau de manière la plus homogène possible dans le niveau inférieur de ce lagunage. Nous pensions à des drains annelés afin de répartir l’aspiration au mieux. D’après les photos de M. Hamelin et de l’ouvrage de L. Frank, le fait de faire un bassin étroit en bas et d’y mettre plusieurs tuyaux d’aspiration permettrait d’obtenir de bons résultats. p. 8/15 N. Courcelle - G. Tromeur L’installation électrique La référence, à respecter impérativement, est la norme NF C15.100 (13 mai 1991). On peut retenir quelques éléments : Dans les bassins (volume 0), ainsi que dans le volume 1 (en gros, 2m de large par 2,5 de haut autour des bassins) seuls les appareils en 12V alternatif sont acceptés, avec des transformateurs hors des zones 0, 1 et 2. Dans le volume 1, les socles de prises et locaux techniques sont acceptés sous certaines conditions (disjoncteur 30mA, protection IP x 5, …). Le volume 2 enveloppe le volume 1 sur 1,5m de large et 2,5m de haut. Certains appareils électriques sont acceptés sous certaines conditions… Par ailleurs, il est vivement conseillé d’installer un tableau électrique secondaire pour le jardin, il sera relié par un disjoncteur au tableau principal. Les différents câbles électriques seront bien évidemment posés dans les règles de l’art : - écran de protection avec mise à la terre ou protection par gaine renforcée, voire canalisation préfabriquée. - A 60cm sous terre mini, distances les plus courtes possibles, chambres de visite si besoin Pour les consommateurs, on prendra comme hypothèse une pompe de 500W, 6 appliques de 75W chacune pour l’éclairage du bassin et une prise 220V en cas de besoin. Le schéma électrique sera celui-ci : - la prise 20A sera reliée à la pompe par du fil de 2,5mm² (le disjoncteur, ou fusible, associé sera évidemment de 20A). - la prise 16A (et son fusible de 16A) sera lié à un socle prise par du fil de 2,5mm² aussi. - la troisième portion de circuit alimentera les 6 appliques par du fil de 1,5mm². - le disjoncteur différentiel acceptera 40A et sa sensibilité sera de 30mA. - il sera branché au tableau secondaire de classe 5, calibre 40A et sensibilité 500mA. p. 9/15 N. Courcelle - G. Tromeur Le complexe d’étanchéité Les produits choisis viennent de la société Sarnafil. Le « manuel de mise en œuvre » disponible sur leur site internet nous a guidés dans cette étape. Tous les propos mis entre parenthèses par la suite se réfèrent à ce manuel. Les photos sont elles aussi issues de ce document. Dans chaque bassin, un premier géotextile (Sarnafelt S 800, polypropylène thermolié gris/marron de 800g/m²) est positionné en premier afin de protéger la membrane d’étanchéité de tout poinçonnement, ce géotextile, ou feutre, est thermo-soudé (soudure manuelle à 200°C et marouflage au gant). Ensuite vient la membrane d’étanchéité, ou liner, (Sarnafil MCG 760-13 ) dont les lés seront thermo-soudés (soudure à air chaud à l’aide d’un automate de soudure X84 ou soudure manuelle, entre 320 et 360°C et marouflage au rouleau de pression en Téflon ou silicone). Un moyen de premier contrôle visuel de la soudure est l’apparition d’un léger reflux de matière en lisière du joint. Les soudures manuelles de la membrane et du géotextile sont réalisées à l’aide d’un chalumeau à air chaud de type Leister Triac PID à réglage et affichage électronique de température. Enfin une autre couche de géotextile (Sarnafelt S800) sera mise par-dessus dans les zones de régénération et de lagunage afin de protéger le liner des risques dus aux substrats employés dans ces zones. « Malgré cette précaution obligatoire, les matériaux (pierre, terre, substrat, plantes,…) doivent être posés avec délicatesse. » Pour information, la membrane et le géotextile font 2m de large, la longueur du rouleau standard de ce feutre étant de 25m. Il faut prévoir un taux de chute d’environ 15% pour le géotextile et 25% pour la membrane. Quelques principes de mises en œuvre : • « - Sur talus, dérouler de haut en bas pour faciliter la mise en œuvre et minimiser la dégradation du support non lié. - Sur talus, positionner la ligne d’assemblage suivant la ligne de plus grande pente […]. » - « Prévoir un débordement de 40cm autour du bassin. » • « Avant application de la solution d’ancrage retenue, le complexe d’étanchéité devra impérativement être maintenu provisoirement […]. Le rôle de ce maintien temporaire est double : - éviter, lors de sa mise en œuvre, le glissement du complexe d’étanchéité encore non ancré, - éviter les éventuelles prétensions préjudiciables lors du lestage du complexe (ndr : lors de la mise en eau). » - Dans notre cas où la fixation définitive est assurée par enfouissement du complexe d’étanchéité, la fixation temporaire sera assurée par un enfouissement sommaire. • Toutes les soudures entre la membrane étanche et les accessoires (skimmer, bonde de fond, chambre de décantation…), ainsi qu’entre deux lés de membrane, ne pourront être effectuées sans avoir au préalable nettoyer la membrane et l’accessoire (produits Tclean et Tprep dans la gamme Sarnofil). On veillera à respecter les largeurs minimales de recouvrement : 6cm pour la membrane étanche et 10cm pour le géotextile. Les accessoires et canalisations qui devront être soudées seront nécessairement en polyéthylène. Sinon, ils devront comporter un système de joint. Dans le cas où aucune de ces solutions n’est possible, il faudra assurer l’étanchéité grâce à la membrane homogène T6615D. p. 10/15 N. Courcelle - G. Tromeur « Croisement (points triples) toujours confirmés par pièces additionnelles (chevauchement minimum de 75mm) » Exemple d’étanchéité mécanique par joint pour le skimmer • Avant soudure, les différents lés de membrane et géotextile sont maintenus provisoirement. « Maintien sur le support par collage avec colle Sarcol T660, collage par point et de part et d’autre des joints » (pour la membrane). « Possibilité de remplacer le collage par la fixation avec des clous Hasko (tous les 50 à 100cm) » Lorsque la membrane est fixée par des clous, des pastilles de membrane seront découpées et soudées par-dessus afin d’assurer l’étanchéité. Les grandes étapes de mise en œuvre en photos (Se reporter au « manuel de mise en œuvre » Sarnafil disponible sur www.sarnafil.com pour les détails) 1. Le bassin de lagunage Pose du géotextile Pose de la membrane étanche p. 11/15 N. Courcelle - G. Tromeur 2. Les bassins de baignade et de régénération Pose du géotextile dans le fond du bassin de baignade (Dans le manuel de mise en œuvre Sarnafil, un feutre différent du précédent, plus fin, est utilisé, très certainement du fait de la structure béton du bassin de baignade et de sa surface plus lisse. Comme nous avons choisi un bassin bois avec un fond en sable, nous préfèrerons garder le géotextile S800.) Pose du géotextile dans le ou les bassins de régénération Pose de la membrane étanche p. 12/15 N. Courcelle - G. Tromeur Les minéraux dans les bassins de régénérations et de lagunage Ces minéraux sont primordiaux par leur rôle d’abri des bactéries qui permettront la minéralisation des matières organiques, mais aussi dans leur capacité à permettre un enracinement de qualité des végétaux. Avant toute pise en place de minéraux, il est utile, voire impératif, de les rincer afin d’éliminer le maximum de poussières qui pourraient troubler l’eau. Le plus communément utilisé pour le lagunage est le pouzzolane. Deux couches de granulométrie différente seront mises en places : grosse granulométrie en bas, plus fine en haut. L. Franck conseille des granulométries de 2/12 et 8/16. Mais on aperçoit sur les photos des chantiers Bioteich des granulométries bien plus importantes dans la couche inférieure (voir photo ci-dessous). Il ne fait aucun doute qu’une telle taille permet de limiter les risques de colmatage. Il faudra toutefois y associer une profondeur de lagunage suffisante pour éviter que le « filtre minéral » ne joue pas son rôle. Un minimum de 1,5m est à retenir. Exemple de substrat dans le lagunage, L. Franck. Concernant les bassins de régénération, l’aspect esthétique devient prépondérant pour le choix des minéraux, il faudra toutefois éviter les calcaires pour leur impact sur le pH de l’eau et conserver des « fosses de plantations » d’une granulométrie suffisamment fine pour l’enracinement des végétaux. De plus, il est nécessaire de s’assurer que ces minéraux ne « glisseront » pas dans le bassin de baignade. Une manière efficace et esthétique est de mettre en place des «poutres » en bois (exotique ou traité autoclave classe 3) sur l’arase du bassin de baignade. Elles seront collées directement à la membrane étanche. Il faudra aussi trouver un moyen d’exercer une pression p. 13/15 N. Courcelle - G. Tromeur sur ces poutres pendant le temps de séchage de la colle (tout en évitant impérativement l’endommagement de la membrane dans la baignade…). Les chambres techniques Une chambre technique sera réalisée pour le système de pompage (pompe et nourrice de canalisation) avec des éléments préfabriqués en béton de 40x40 par exemple. Le système de mise à niveau automatique sera lui réalisé dans une « cuve » en pe, préfabriquée ou non (on peut imaginer un morceau de grosse canalisation avec un système de bouchon à une extrémité), d’un diamètre d’environ 30-40cm. Cette cuve sera maintenue en position grâce à une fondation en béton. Le trop plein sera réalisé grâce à un tuyau de diamètre 30-40 positionné à l’intérieur de la cuve, verticalement, traversera la cuve pour être raccordé au réseau d’eaux pluviales. Il sera prévu un peu plus long que prévu puis ensuite encoché à la bonne côte de niveau d’eau voulu. Le système de remplissage sera assuré par un simple robinet de chasse d’eau. En reprenant l’exemple pris dans le paragraphe sur les canalisations, une superficie totale de 56m², et la valeur maxi d’évaporation + évapotranspiration (fournie par M. Hamelin) de 4mm/m²/j, on obtient une perte maxi de 224L/j soit 0,15L /min, ce que peut largement assuré un robinet de chasse standard. Végétalisation et aménagements La lagune et le bassin de régénération seront végétalisés avec des plants adaptés aux profondeurs, aux besoins d’absorption de m.o., aux besoins esthétiques... Ensuite, les abords de cette piscine naturelle seront aménagés, terrasses, cheminements, parterres de végétaux, en prenant soin aussi à la réalisation de la cascade ou du ruisseau qui acheminera l’eau de la canalisation de refoulement de la pompe au bassin de baignade (côté opposé au skimmer afin de favoriser la circulation de l’eau), son rôle sera primordial pour l’oxygénation de l’eau. Remplissage et mise en route Les bassins seront remplis de préférence à l’eau de ville, à moins de disposer d’une autre « source » de bonne qualité (puits, eaux de pluie…). Après remplissage, le complexe d’étanchéité ayant pris sa place définitive, il sera fixé définitivement. Afin de faire « démarrer » notre écosystème, il sera obligatoire d’introduire des cultures de bactéries adaptées. L’astuce de M. Hamelin est de récupérer une cinquantaine de litres d’un plan d’eau proche (rivière, étang, lac… eau non croupie bien sûr) et de l’ajouter à l’eau des bassins. Les bactéries présentes dans le milieu naturel prélevé ont toutes les chances d’arriver dans la piscine d’une manière ou d’une autre (animaux par exemple) et elles présentent déjà un équilibre entre elles. p. 14/15 N. Courcelle - G. Tromeur BIBLIOGRAPHIE « Les baignades naturelles, Principes de fonctionnement et de construction », Léopold Franck, éditions « Jardins et décors aquatiques » « Baignades naturelles®, Manuel de mise en œuvre », document pdf disponible sur le site www.sarnafil.fr www.passion-bassin.fr www.bioteich.fr www.piscine-center.net … Contact professionnel : M. Hamelin, PDG, société SIREV. p. 15/15 N. Courcelle - G. Tromeur