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Barrières à l’eau, à la lumière et aux gaz Emballages plastiques destinés aux denrées alimentaires Bob Vander Beke | [email protected] Les plastiques présentent une très grande flexibilité de forme (des films ultraminces aux conteneurs rigides). Ils constituent donc un élément incontournable des emballages et sans eux notre vie quotidienne serait devenue quasi inconcevable. En outre, les emballages plastiques sont solides, légers, étanches et ils se prêtent aisément à la fonctionnalisation. Il n’est donc pas étonnant de constater que 36% de la totalité des emballages sont produits à partir de matières plastiques. Les plastiques sont surtout destinés aux emballages et au sein de cette catégorie, l’alimentation constitue sans aucun doute la première application. Les propriétés barrière des emballages plastiques alimentaires garantissent en effet le maintien du goût naturel des aliments tout en offrant une protection contre les contaminations externes. Les plastiques permettent en outre une diversité des formes, propriété qui est exploitée de manière optimale dans diverses applications, à savoir les films pour les produits frais à base de viande, les bouteilles en plastique pour les boissons rafraîchissantes, huiles, vinaigres et vinaigrettes, les petits pots pour le yaourt ou les barquettes de margarine, etc. Emballages ultralégers Plus de 50% de toutes les marchandises européennes sont emballées dans des matières plastiques. Toutefois, le plastique ne représente que 17% du poids total de l’emballage. En outre, les dix dernières années, le poids a encore diminué de 28%. Les emballages ultralégers permettent également de réduire les charges et le nombre de poids lourds nécessaires au transport d’un nombre identique de marchandises. Tous ces éléments conduisent à une baisse de la consommation énergétique dédiée au transport, à une réduction des émissions de CO2 et à une diminution des frais de transport. Ils contribuent également à réduire les quantités de déchets produits. Applications de plastiques Fonction barrière des emballages Le but de l’emballage consiste à former une barrière entre le contenu et les facteurs agressifs de l’environnement extérieur. L’emballage permet donc de garantir la qualité du produit et de prolonger la durée de conservation et de vente des denrées alimentaires, boissons, médicaments, produits cosmétiques, composants électroniques, etc. Principaux matériaux d’emballage Une fonction barrière adéquate requiert généralement un agencement complexe composé de plusieurs couches de polymères et d’enduction. Prenons comme exemple un tube de dentifrice. Le dessin révèle que le dentifrice est protégé des influences du “monde extérieur” par un ensemble de six couches différentes ! champs d’applications d’emballages en plastique 2014 - 07 | Centexbel INFO | page 3|16 Emballage des produits alimentaires : créer une barrière contre l’humidité, la lumière et les gaz Photo: Kjell J. Merok Copyright: Nofima Dans le secteur alimentaire, les propriétés barrière sont essentielles dans le cadre de la sélection d’un emballage plastique adéquat. 1. Barrière à la vapeur d’eau Les aliments frais dessèchent lorsqu’ils restent longtemps à l’air libre sans emballage. Les aliments déshydratés s’agglomèrent en grumeaux et les produits surgelés (les snacks par exemple) perdent leur croquant lorsqu’ils absorbent l’eau de leur environnement. Une barrière adéquate à la vapeur d’eau est donc indispensable pour protéger les aliments contre une perte d’eau et pour éviter qu’ils n’absorbent l’eau de leur environnement. Les propriétés barrière diffèrent d’un polymère à l’autre et dépendent en outre de l’épaisseur de la matière. En règle générale, les polyoléfines, notamment le polyéthylène et le polypropylène, présentent d’excellentes propriétés barrière à la vapeur d’eau (< 10 g/m2 • jour, mesure à 23°C et 90% HR) contrairement aux polymères plus sensibles à l’humidité tels que le polyamide et l’éthylène-alcool vinylique (> 40 g/m2 • jour, mesure à 23°C et 90% HR). La plupart des produits alimentaires sont conditionnés dans des emballages laminés qui se composent de différents types de polymères dont généralement le polyéthylène assure “l’étanchéité”. La plupart des emballages plastiques offrent donc d’excellentes performances dans ce domaine. Pour les produits qui sont particulièrement exigeants en matière de protection contre l’eau, les producteurs ont recours à des couches laminées métallisées ou à des couches laminées à base d’aluminium. Les barrières telles les films métallisés et les couches d’enduction à base d’oxydes de silicium et d’aluminium permettent de diminuer la perméabilité à l’humidité et à l’oxygène des feuils flexibles. Ces couches d’enduction sont déposées à l’aide d’un processus d’évaporation sous vide. D’autres enductions barrière telles que les enductions à base de PVDC (Chlorure de PolyVinylidène) sont appliquées par des processus d’impression en héliogravure. Il existe également des films flexibles où la barrière est incorporée dans le film par extrusion. C’est le cas notamment pour l’EVOH (Ethylène-Alcool vinylique) et le PVDC. 2. Barrière à la lumière Certaines substances alimentaires s’oxydent sous l’effet de la lumière, ce qui conduit à une odeur et à un goût désagréables. Les vitamines A, B et C disparaissent et les pigments perdent leur couleur. Les produits laitiers, la viande, les charcuteries, les graisses et les huiles sont les produits les plus sensibles à l’oxydation. A tout moment, le client préfère voir concrètement ce qu’il achète. C’est pourquoi, les grandes surfaces utilisent de l’éclairage spécial pour séduire le client et l’inciter à consommer plus. Hélas, c’est précisément cette lumière qui détériore les produits. NOFIMA, le centre de recherche norvégien de l’industrie agro-alimentaire, a analysé différents produits alimentaires et y a identifié les substances présentant une grande sensibilité à la lumière. Ces connaissances pourraient conduire à la documentation et à la rédaction des exigences nécessaires à imposer aux emballages alimentaires. Différentes formes de barrières à la lumière incorporées dans l’emballage peuvent empêcher une perte de qualité des aliments. La lumière et les produits laitiers : Sur base de spectroscopie de fluorescence aux rayons X, d’analyses sensorielles et d’analyses avancées des données, les chercheurs de Nofima Mat ont découvert que, outre la riboflavine (connue aussi sous le nom de vitamine B2 ou de lactoflavine), les produits laitiers contenaient au moins cinq substances sensibles à la lumière, notamment la chlorophylle a et b, la protoporphyrine, l’hématoporphyrine et des substances chlorées. Selon l’étude, ces substances semblent conduire à une photo-oxydation accrue par rapport à la riboflavine. La lumière et les viandes tranchées : Les pigments présents dans les charcuteries telles que le jambon cuit (pure viande) et le saucisson de jambon (mélange à base de viande) sont ultrasensibles à la lumière lorsque l’emballage contient de l’oxygène. Lorsque le produit est exposé à la lumière, la teneur en oxygène résiduel dans l’emballage doit s’élever à <0.2% pour éviter toute décoloration. C’est surtout la combinaison de l’oxygène et de la lumière qui est néfaste pour la charcuterie. Dans un délai de 6 à 8 heures dans le comptoir réfrigéré, la couleur vire du beau rose au gris lorsque le produit est exposé à une quantité suffisante d’oxygène et de lumière. Le problème des tranches de viande décolorées se serait encore aggravé au cours des dix dernières années car les producteurs passent davantage aux emballages sous atmosphères modifiées au détriment des emballages sous vide. 3. Barrière à l’oxygène Les matières qui composent l’emballage doivent garantir que les gaz non désirés (O2) soient tenus à l’écart du produit et que des gaz protecteurs (CO2 et N2) ne s’échappent pas de l’emballage. En règle générale, la transmission du gaz CO2 contenu dans l’emballage est nettement plus rapide que celle de O2 ou N2. Le rapport entre les teneurs en N2, O2 et CO2 est de 1: 4: 20. Les barrières à l’oxygène sont exprimées en OTR (Oxygen Transmission Rate). Les tests mesurent la transmission de l’oxygène à travers l’emballage. La présence d’oxygène détériore en effet la qualité des produits et conduit à une prolifération microbiologique non désirée, une rancidité, une décoloration et une perte de nutriments. L’exposition à la lumière accélère encore ces processus indésirables. 2014 - 07 | Centexbel INFO | page 4|16