Abrika - Erudite
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Abrika - Erudite
Modalités, rôle et mobilisation des sources de financement informelles des entreprises du bâtiment en Algérie : cas de la wilaya de Tizi-Ouzou Bélaid Abrika1, Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou , Algérie Résumé L’article conclut sur la prédominance du recours des entrepreneurs au mode de financement des réseaux familiaux particulièrement lors du démarrage de leurs activités. Le papier développe l’ensemble des caractéristiques spécifiques aux différents types de la finance informelle. Aussi, il synthétise les avantages et les inconvénients de la finance informelle, en tirant les leçons dans la perspective d’apporter des réponses aux souhaits et attentes exprimés par les entrepreneurs du secteur d’investigation, notamment l’intégration de la finance informelle dans le secteur financier formel par la mise en place de mécanismes en faveur de l’institutionnalisation de la microfinance solidaire au niveau local. Mots clés : réseaux, finance entreprises. informelle, facteurs de production, petites JEL: O 17, D13, D24, E44, H81. The informal business resources of the Algerian building sector: a case study of Tizi-Ouzou Abstract This article deals with the predominant use of the financial method of the entrepreneur’s familiar networks, especially, when starting their business. The article develops the set of characteristics which are specific to the different types of informal finance. It also, summarizes the advantages and disadvantages of the informal finance, by drawing lessons from the perspective in order to bring answers to the wishes and expectations of the entrepreneur’s investigation. And, it includes the integration of informal finance in the formal financial sector by putting some mechanisms in favor of the institutionalization of microfinance appropriate to the local level. Keywords: networks, informal finance, factors of production, and small businesses. Faculté des sciences économiques et de gestion. Email : [email protected] 1. Introduction Les modes de financement dans le secteur du bâtiment se singularisent par le recours aux mécanismes relevant de la finance hors institution qui contribuent à l'émergence et au développement de l'activité des micros, petites et des moyennes entreprises. Une meilleure connaissance des sources informelles d'épargne et de crédit permet de prévoir progressivement leur intégration aux circuits de financement de l'activité de production. En effet, ce n'est que lorsque les marchés financiers formel et informel seront mieux intégrés et plus libres que l'on pourra répondre efficacement aux besoins financiers évolutifs des petites entreprises. L’analyse d’une politique de développement des pays en développement basée sur des réalités exige d'abord la reconnaissance puis l'étude des pratiques de financement dans leurs diversités. Prenant en considération l'hypothèse de l'existence de relations tissées entre le marché financier officiel et les différents types de la finance informelle. Un ensemble de questions d'ordre purement théorique se pose d'elles - mêmes à l'égard de la place et du rôle qu'occupe et joue le secteur de financement formel et informel. L’objet de la présente proposition consiste en la présentation des modalités, du rôle et la mobilisation des sources de financement des entreprises du bâtiment en Algérie nécessaire à la réalisation d’un certains nombre d’opération relevant du secteur du bâtiment en partant d’une enquête de terrain réalisée dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Ainsi, il sera question du traitement de la problématique du financement des entreprises du bâtiment en Algérie particulièrement de la place qu’occupe la finance informelle. Il est question d’aborder les origines des moyens financiers dans le secteur du bâtiment et le rôle joué par la finance informelle; les motivations poussant à recourir au marché financier informel et les causes du développement et de création de mécanismes de la finance informelle ; les types et les caractéristiques de la finance informelle; d’énumérer les inconvénients, avantages; et enfin, les leçons traduisant les souhaits résultant de nos investigations afin de proposer un code de conduite au système de financement officiel au niveau local vis-à-vis du marché financier informel, dans la perspective de lancer la réflexion sur les mécanismes adéquats à mettre en place pour faire fonctionner de nouvelles institutions légales durables au niveau local similaires à celle de la microfinance solidaire. 2. Origines des moyens de financement Le financement dans le secteur du bâtiment répond à une logique très complexe. Il ne peut être défini en dehors des relations et des comportements inter individus. En fonction du rôle et de la place qu'occupent les individus dans leur environnement et leur milieu naturel, on peut définir l'origine des moyens de financement dans le secteur du bâtiment. Le milieu social façonne le comportement des individus et défini les limites des prêts et des dons destinés au financement des investissements. L'accès au financement de l'habitat populaire exige l'existence au préalable d'un rapport vis-à-vis des réseaux mobilisateurs de capitaux financiers, en termes du rôle et de la place qu'ils occupent dans l'environnement proche. Cette situation, les prêts ou les dons proviennent surtout des parents et des amis. L'accord entre la personne et son environnement (les emprunteurs) ne nécessite pas un engagement écrit, par contre l’exigence de la présence de deux témoins, du même réseau, lors des négociations est indispensable. Des prêts n’impliquant pas nécessairement un intérêt financier immédiat. C'est un facteur qui renforce implicitement les liens du groupe et qui détermine le traitement réciproque, lors de la demande de soutien par un autre membre du réseau dans l'avenir. Le remboursement de la dette de l'emprunteur, qui est discutée au préalable peut se faire par des moyens financiers ou matériels. Dans le premier cas, ils s'accordent sur un mode et un échéancier de remboursement du prêt. Dans le second cas, il s'agira de fournir un certain travail à un ou plusieurs membres du réseau ou de céder une partie de ses biens en contre partie. 2.1. Le financement sur fonds personnels Le montant moyen d'un investissement diffère du statut et du corps de métier de chaque entreprise dont l’apport personnel ou individuel n’est pas négligeable. Certaines activités n'exige pas la mobilisation d'un capital risque alors que d'autres exigent la mobilisation de capitaux plus ou moins important comparativement aux grandes entreprises équipées disposant de grands moyens financiers. Les sources personnelles des moyens financiers mobilisés par les entrepreneurs lors du démarrage des activités proviennent de deux catégories. La première concerne ceux qui ont travaillé déjà dans le secteur formel ou informel, dans un des corps de métiers du bâtiment leur permettant d’accumuler des fonds pour le financement des fonds propres de l’entreprise; la deuxième peut résulter d’un héritage. L'une des sources à l'origine du financement des entreprises familiales en Algérie est l'héritage2, qui se transmet de génération en génération (du père au fils), qui est entre les mains de l'ancienne bourgeoisie, formant les grandes familles à Tizi-Ouzou et les notables de l'administration française; et de la nouvelle bourgeoisie d'Etat qui s'est constituée après l'indépendance, investissant les postes d'administration de l'appareil de l'Etat. 2.2. Le financement sur fonds familiaux et amicaux Le recours aux fonds familiaux pour le financement du capital de départ des activités des entreprises du bâtiment est prépondérant. L'entrepreneur bénéficie, en plus des fonds dégagés, de nombreux avantages familiaux, entre autre par le soutien moral, l’orientation de la clientèle et le suivi du projet lors du démarrage. L'importance des fonds mobilisés dépend de trois facteurs à savoir la place qu'occupe l'entrepreneur dans le réseau familial; le statut socioprofessionnel du responsable du réseau familial; et la place ainsi que l'importance du réseau familial, selon ces capacités en plus des possibilités à répondre à la demande de l'entrepreneur nouveau. Contrairement aux réseaux familiaux, les réseaux amicaux ne sont que rarement sollicités. Il est remarqué que généralement le recours aux réseaux amicaux n’intervient qu’après la création de l'activité. On leur fait appel lorsqu’il y a un déficit ou dans l’éventualité d’une extension d'activité et des besoins de financement à court terme en fonds de roulement. Alors que le financement par le biais des réseaux amicaux ne ce fait que dans le cas où les réseaux familiaux n'arrivent plus à répondre a la demande des entrepreneurs. Nonobstant les transferts de fonds des émigrés dans la région de Kabylie. L'épargne provenant de l'émigration est injectée, généralement, sur marché du change parallèle, puis investie dans le secteur de l’immobilier destiné à l’amélioration du bien être de leurs familles, ou bien, en particulier, consacrée au financement d’investissements productif. Ainsi l’essentielle de l'épargne en provenance de cette communauté constitue une source essentielle de la finance informelle orientée vers le secteur du bâtiment. Les différents modes de financement des entreprises du bâtiment peuvent être combinés dans le capital de départ. Cependant, les résultats des investigations montrent la prépondérance à la combinaison des fonds provenant des réseaux familiaux associés aux fonds propres résultant des économies antérieurs des entrepreneurs. 2 Appelé par les Kabyles "tassemt taqdimt": en français l'ancienne graisse. Au moment de la création de l'activité, correspondant au long processus précédent le début de l'activité, les finances informelles jouent un rôle important et significatif pour le financement de l'investissement initial. En effet, durant les premières années du début de l'activité, la finance informelle est seule à jouer le rôle du financement pour la réussite de l'investissement, il ne se limite pas uniquement à la finance des équipements nécessaires pour le démarrage de l'activité, il est prolongé durant l'exercice de l'activité. Le schéma évolutif des besoins de financement diffère d'une entreprise à une autre, selon l'ordre de grandeur et l'importance du projet. Les sources de financement informelles impulsent les entreprises du bâtiment, à travers les fonds mobilisés, lui attribuant un rôle dans la dynamique de la création d'entreprises et le développement du secteur privé. Ce qui permet de garantir une autonomie et de préserver leur caractère indépendant vis-àvis du secteur financier formel. Le comportement des entrepreneurs du secteur du bâtiment est orienté généralement vers l'extension de l'activité, en se basant sur l’autofinancement. La majorité des entreprises commencent l'activité avec le strict minimum permettant la réalisation de certaines taches, en recourant beaucoup plus de main d'œuvre que de capital fixe. La capitalisation par le choix de l’autofinancement oriente le surplus prélevé à l’extension les activités informelles exercées. Toute fois, les capacités d'autofinancement du secteur du bâtiment sont très variables. Elles dépendent du capital investit et du créneau de l'activité exercée. Il est clair que ce surplus dégagé orienté vers le même secteur d'activité constitue un facteur déterminant de l'expansion et de l'amélioration des conditions de production. Dans le cas contraire cette épargne est orientée vers des activités relevant de la sphère informelle des secteurs juteux souvent localisées dans marché de l’immobilier. Les dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour la création d’entreprises en faveur de l’emploi des jeunes en particulier n’excluent pas l’implication du secteur financier formel. Même si le secteur bancaire ne semble pas rivalisé ou offrir les avantages comparables à ceux du secteur financier informel. 3. Le recours au marché financier informel : motivations et causes Comment faire face à un système de crédit institutionnel qui n'embraye pas et à un système informel qui offre des avantages et simplifie les opérations de prêts? C'est un paradoxe, pour un système bancaire qui ne fait que collecter les fonds des épargnants, sans se soucier de prêter ces fonds pour le financement des investissements, qui permettront aux banques de faire face aux frais financiers de gestion des affaires courantes et de stimuler la concurrence sur le marché financier. Le recours au marché financier informel trouve sa justification dans l’incapacité du secteur financier bancaire formel à jouer ce rôle d’intermédiaire institutionnel. Aussi, les causes à l’origine du développement et de la création des mécanismes en faveur de la finance informelles sont motivés par sa praticabilité et son opérationnalité. A côté des capitaux provenant des fonds mobilisées par les réseaux familiaux, nous distinguons d'autres réseaux de financement tel que: le réseau des amies des relations personnelles; les capitaux alloués par des commerçants aux industriels et aux spéculateurs; les prêts débloqués par des banquiers usuriers; et des financements de coopératives, regroupés en deux types: le premier type est composé par des associations souscrivant des apports multiples et disposant d'un savoir faire. Le deuxième type concerne le financement par le biais des coopératives traditionnelles, tel que les tontines très répondues en Afrique. La plupart des agents économiques qui ont recours au marché financier informel ne peuvent pas répondre aux conditions exigées par les institutions financières bancaires. Les transactions qui se déroulent sur le marché financier informel s'effectuent entre les deux parties, les prêteurs et les emprunteurs, en présence des personnes du réseau porteur de la caution morale une sorte garantie en faveur de l'emprunteur. La prudence est la première règle, qui intervient chez les prêteurs informels, l'intermédiaire qui présente le nouveau client au prêteur est porté responsable en cas de non remboursement. Quant l'emprunteur ne peut pas assurer ses engagements, il devrait céder la contre partie de la garantie ou bien contracter un autre prêt en multipliant le taux d'intérêt initial. L’évaluation de la contre partie dépend de plusieurs paramètres, elle varie de 10% à 120% selon l’importance et la durée de l’emprunt. 3.1. Le secteur formel motive le recours à la finance informelle La réticence des banquiers transforme les institutions financières en un système opérant des sélections de la clientèle, justifiant l'existence du marché financier informel. L’analyse de la législation formelle relevant du domaine secteur financier bancaire classe le comportement en fonctions de deux grandes catégories. La première obéi à la règle de la prudence au niveau de la gestion des affaires des banques, basée sur la nécessité de maintenir une viabilité permanente des comptes financiers au niveau d'une banque face aux risques de perte ou de faillite, des projets d'investissement. Le secteur du bâtiment en Algérie est classé comme une activité à haut risques. Puis, en seconde, il y a la réglementation économique destinée au renforcement de l'appareil de production nationale, obéissant à des directives de la politique économique et des exigences du plan, qui a durée plusieurs décennies. Ces deux règles délimitent le champ d'intervention des responsables des structures des institutions financières, une prudence face aux risques trop excessive. Les bénéficières de prêt bancaires, ne disposant pas d’appuis font souvent appel au service des intermédiaires. Ces derniers sont bien introduits dans le dispositif d'emploi des jeunes. Ils parasitent les circuits des procédures de financement des projets destinés aux jeunes chômeurs, en manipulant les pratiques de gestion bureaucratiques et clientélistes. Les conséquences de ces interférences entrainent des retards ou le non remboursement des prêts contractés au niveau des banques. Ces pratiques se sont développées dans le secteur financier formel. Par conséquent, l’exploitation de leurs faiblesses et le contournement de la législation bancaire permet de satisfaire une demande exprimée par les divers agents économiques et de d’engranger illicitement des profits orchestrés par des intermédiaires. En effet, la majorité des entrepreneurs ne peuvent pas fournir un dossier complet répondant aux exigences des banques. Cet arsenal de garanties dissuade la majorité des entrepreneurs à emprunter aux banques, ce qui les oblige à rompre avec le système financier formel en sollicitant le réseau des emprunteurs informels, n'exigent pas la constitution de dossier. Ces relations vis-à-vis du marché financier informel ont abouti à un modèle de financement autonome et indépendant dans le secteur du bâtiment, face au système de crédits institutionnel. Cela n'exclue pas l'existence de capitaux considérables dans entreprises du bâtiment. Un certains nombre d'entrepreneurs qui jouissent d'une réputation importante, bénéficient d'un financement pour les fonds de roulement, qui proviennent des fournisseurs ayant développé des rapports de confiance avec leur clientèle. A cet effet, Liedholm (Lubell, 1991, 111) souligne que " outre les prêteurs, les petites et micro entreprises trouvent des sources de crédits informels dans les avances en matériaux ou en espèces accordés par les clients, le crédit fournisseur et la sous traitance". 3.2. Rôle et importance du secteur financier informel Les prêteurs de la finance informelle n'aiment pas donner des informations sur la nature et l'organisation de leurs activités, certains sont impossibles à approcher, ils sont prudent et très réservés, ils ont peur est ce que leurs activités soit porté au grand public, permettant au pouvoir public d'intervenir pour les contrôler et les imposer. L'impact du rôle joué par le secteur financier informel relève du fait qu'ils ne cherchent pas à évaluer les risques de pertes de l'investissement, il suffit de présenter des garanties de remboursement tangibles, pour matérialiser la transaction. Le secteur financier informel a ses avantages. Il mobilise des fonds mis à disposition rapidement dans tous les milieux, il n'est pas nécessaire d’effectuer un déplacement vers les grands centres urbains pour réaliser une transaction, les débiteurs et créditeurs se connaissent bien, ils sont souvent, issus du même milieu. La souplesse, la rapidité et la disponibilité du secteur financier informel attribuent un rôle de premier ordre aux intermédiaires, devenus incontournable. Le dernier rôle joué par les intermédiaires financier informel et particulièrement dans le secteur du bâtiment, relève du fait qu'il offre une multitude de choix par apport aux modalités de remboursement que l'on peu regrouper en quatre modes. Le premier se fait après l'échéance en liquide, y compris les intérêts; le second implique l'association dans le projet d'investissement des intermédiaires financiers informels, sans figurer officiellement dans les statuts de l'entreprise, réalisant ainsi des rentes supplémentaires en faisant des transactions immobilières sans aucune déclaration; le troisième conduit à céder une partie du capital de l'investissement, fructifiant son capital financier; et le dernier mode de remboursement se fait en deux parties: la première partie en liquide et la deuxième partie en nature, ce qui permettra à l'intermédiaire financier de récupérer son capital financier en liquide, après les échéances et de réaliser des bénéfices en réalisant des transactions immobilières. Dans tout les cas de figure possibles, du contrat engagé entre les deux parties, l'idée du rapprochement entre le client le prêteur est renforcée, de nombreux investissements ont eu lieu grâce à ce mode de financement dans le secteur du bâtiment. Le système financier bancaire ne dispose pas d'une diversité dans les modes de remboursement, tel qu'il se fait chez les prêteurs informels. Ce constat caractérise l'ensemble des économies des pays en développement, Dhifllah (1990) en étudiant le cas de la Tunisie illustre cette conclusion dans l'enquête mené au prés d'un échantillon de la ville de Sfax qui " semble confirmée les résultats de la plupart des enquêtes effectuées dans de nombreux milieux urbains du tiers monde à savoir l'absence ou la faiblesse des liens quand aux modalités de financement avec le secteur bancaire". 4. Types et caractéristiques de la finance informelle 4.1. Types de financement informel La variété des types de financement informel provient de la demande importante en besoins de financement et de l'existence d'une multiplicité d'entreprise très hétérogène, d’où la difficulté de classification des différents types de financement informel. Tableau 1 : Modes de financement informels Modes de financement L’autofinancement Réseaux familiaux et amicaux Financement associatif Prêts sur hypothèque prêteurs professionnels Les crédits commerciaux Typologies, origines, natures et manifestations Revenus provenant des activités antérieures ; dividendes tirées en dehors des métiers du bâtiment ; activités spéculatives lors des situations de pénuries ; surplus dégagé du non respect des normes de production ; Traficotages dans les dosages et le choix de la qualité de la matière utilisée. Le recours à ce mode majoritairement ; son ampleur dépend des capacités de financement du réseau d’appartenance des entrepreneurs ; Maximise les avantages ; n’exige pas de contre partie ou d'intérêts, ne cherche pas garantie de solvabilité et souples pour les délais de remboursement. L'associe est souvent étranger à l'activité du bâtiment ; ils jouissent d'une liberté à choisir d'arrêter ou de continuer l'activité de la production de la même entreprise. Présentation de gages, de garanties; exercées occasionnellement ; le domicile constitue le lieu des transactions. Les prêteurs professionnels activité principale sur fonds propres ; les prêteurs semis professionnels qui agissent selon les opportunités dans les activités spéculatives, appliquent des taux d’intérêts élevés ; les prêteurs à temps partiel composés d’individus qui ont un revenu régulier (enseignant, fonctionnaire ou salarier), accèdent facilement aux sources de financement institutionnelles, ils opèrent dans un espace géographique restreint. Activité dissimulée dans les techniques de vente et des liens entretenus avec la clientèle connue. Les prêts banquiers et des intermédiaires Basés sur des relations personnelles avec des banquiers ; ils profitent de leur pouvoir discrétionnaire ; accordent des crédits en faveur d'une clientèle recherché. Les intermédiaires financiers Activités des courtiers qui s'interposent entre la personne excédentaire cherchant à fructifier ses capitaux et celle dans le besoin de financement ; touchent particulièrement les flux des émigrants. Source : synthèse des résultats de nos investigations. Le secteur financier informel prend la forme d’un emprunt ou d’un don provisoire, se déroulant dans la sphère non officielle par opposition au système financier formel. Il s'agit de fonds constitués lors du début de l'activité. Pour expliciter ce mode de financement et ses formes systémiques le tableau 1 synthétise les types, la nature et les manifestations de financement informel que nous avons recensés. 4.2. Caractéristiques de la finance informelle La multiplicité des types et des modes de la finance informelle recensée entraine la diversification des caractéristiques du secteur de financement informel. Nous allons exposer dans ce qui suit un ensemble des caractéristiques propres aux typologies déjà développées dans les points précédents. Dors déjà, nous anticipant sur l’existence d’un ensemble de similitudes en termes d’avantages qu’offres les institutions de la finance solidaire. 4.2.1. La faiblesse du coût en capital L'une des premières caractéristiques reconnue aux activités du secteur informel est liée à la faiblesse du coût du capital qu’exigent les investissements de départ. La faiblesse de ces coûts se trouve adapter aux moyens et à la politique que les entrepreneurs prônent lors du début de l'activité et que leurs développements ne trouvent pas d'obstacles majeurs, les activités de petites dimension ont des capacités inestimables d'adaptation en matière de financement et de reproduction. Cette caractéristique permet de multiplier le nombre d'équipement utile ou même de changer de créneau d'activité, sans craindre une perte du capital investi. 4.2.2. Facilité d'accès La faiblesse des coûts en capital facilitent l'accès aux activités du secteur informel, se caractérisant par le libre accès, sans aucun obstacle. Cette caractéristique engendrée par la faiblesse du coût du capital, permet à la finance informelle de se substitué au rôle des institutions bancaires qui ne s'intéressent pas à cette catégorie d'entreprises. 4.2.3. Petites transactions La finance formelle s'occupe généralement des transactions plus volumineuses, qui sont souvent fondées sur des règles de solvabilité et de faisabilité, contrairement à la finance informelle qui s'occupe des petites transactions, accordées par les relations de personnes. Le volume faible de la transaction de la finance informelle minimise les risques de pertes de capitaux des différents d'emprunteurs. La flexibilité de ses mécanismes de financement s’adapte facilement au changement de politique économique. 4.2.4. La durée des prêts informels La caractéristique de la durée des prêts formels se distingue par la langueur du temps accordé pour le remboursement des prêts à moyens et à long terme, les emprunteurs informels ne prêtent qu'à court terme, en nombre de jours qui leur permet de maximiser le taux d'intérêt à chaque fois que le nombre de jours se trouve réduit. 4.2.5. La vitesse de recouvrement L'une des principales leçons à tirer de la finance informelle est la vitesse avec laquelle cette dernière recouvre le montant du prêt. Par crainte de voir les intérêts exigés multiplier, pour chaque journée de retard. Les emprunteurs peuvent parfois même contracter d'autres prêts pour recouvrir le premier emprunt. Cela n'exclue pas qu'il y est une souplesse dans le traitement de la clientèle, par les différents types d'emprunteurs lorsqu'il y a une défaillance exceptionnelle. 4.2.6. La flexibilité des emprunteurs La caractéristique fondamentale de la finance est la flexibilité totale des prêteurs, lors de la prise de décision pour l'accord de prêts et ca reconduction, en rallongeant la durée du prêt. Cette caractéristique distinctive se manifeste par la responsabilité individualisée et la capacité d'évaluer les risques en matière de garanties et de la variation du taux d'intérêt exigé, dépendant des relations personnelles tissées avec chaque client, ce qui permet de prévoir et de minimiser les risques de défaillance. 4.2.7. Capacité d'adaptation Contrairement aux banques qui ne sont pas flexible et qui exige de remplir toute une liste de critère pour l'accès aux crédits, le secteur financier informel s’adapte à la demande des entrepreneurs, il peut simplifier et assouplir les conditions nécessaires pour l'accord d'un prêt à un client. D'ailleurs, l’assouplissement en 2011 des modalités d’octroi de crédit dans le cadre du dispositif d’emploi des jeune en simplifiant la procédure et les mesures au niveau du secteur financier formel pour l’encouragement des petites entreprises, n’a pas déstabilisé le secteur financier informel, qui recel et développe des capacités innées d'adaptabilité vis-à-vis des nouvelles exigences du marché financier local et des entrepreneurs locaux. 4.2.8. Transformation des crédits fournisseurs en capital fixe Le financement par les moyens des fournisseurs (commerçants) qui ont des durées, parfois, supérieure au prés financier directe, intégrant graduellement le capital fixe que l'entrepreneurs gère, du coup par coup, en procédant au remboursement global du crédit accordé par les fournisseurs, jouissant ainsi des flexibilité en matière de crédits nécessaires provenant des résultats des relations de dépendance entre les fournisseurs et la clientèle. 4.2.9. L'autofinancement Lune des caractéristiques de l'autofinancement est qu'une partie des entrepreneurs choisissent délibérément le financement par leurs propres fonds, provenant essentiellement des résultats réalisés lors de l'exercice de leurs activités. Dans le secteur du bâtiment le choix de l'extension de l'activité par l'autofinancement dépend de la clientèle. La réticence de certains entrepreneurs à procéder à des opérations d’autofinancement est liée à l’instabilité conjoncturelle des activités du secteur du bâtiment. 5. Inconvénients et avantages de la finance informelle 5.1. Les inconvénients L'inconvénient majeur qui revient essentiellement dans la finance informelle est lié au taux d'intérêt jugé trop élevé et à la durée du prêt qui est très courte, comparativement au secteur financier formel, prêtant à moyen et long terme et à des taux d'intérêts accessibles. Les aléas relatifs aux conditions de réalisation d'ouvrage dans le secteur du bâtiment sont multiples, ils génèrent des surcoûts dans le processus de production, rendant difficile l’estimation du coût du projet, ce qui oblige les entrepreneurs ou les promoteurs immobiliers à contracter de nouveaux prêts au niveau du marché financier informel. Des prêts qui entrainent des coûts supplémentaires imputés comme des charges lors du processus de la production. La multiplication des prêts avec les intérêts y afférent est à l’origine de la mise en faillite de certaines entreprises. Et enfin, des conséquences dangereuses que génèrent certains accords de prêts entre des prêteurs et emprunteurs poussent certains prêteurs à la violence, lorsque l'emprunteur ne respecte pas les termes du contrat et s'il dispose d'un contrat notarial ou d'un cheque de garantie, il traduit l'emprunteur en justice. 5.2. Les avantages Le premier avantage reconnu à la finance informelle, provenant surtout des réseaux familiaux et amicaux, est celui de l’entretien du principe de réciprocité. Tous ceux qui ont emprunté considèrent l'action du prêt comme étant une obligation à honorer dans le futur pour les réseaux. Cet avantage est basé sur le renforcement et la consolidation des liens d'appartenance à une communauté dans le cadre des relations de proximité. La facilité d'accès aux crédits informels est le second avantage que procure la finance informelle, contrairement à celui des prêts formels qui exigent des demandeurs de prêts de remplir une suite de critères contraignants et difficiles à remplir. La procédure exigée pour les entrepreneurs informels n'est pas compliquée, ce qui facilite et rend l'obtention du prêt très rapide, alors que celui du secteur bancaire exige le respect d'une procédure très lourde et longue pour avoir droit à l'accès aux crédits. Les exigences en termes de garanties sont plus souples chez les prêteurs informels. Alors qu’au niveau du secteur financier officiel, les banquiers réclament des cautionnements ou des hypothèques. Les modalités sont très flexibles, adaptable en fonction de la demande des emprunteurs, en ce qui concerne le montant, la destination de prêt et la durée du prêt qui peut être révisée en cas de nécessité, en jouant sur le taux d'intérêt. Enfin, les prêts accordés par la finance informelle sont considérés comme étant un privilège non pas comme un droit, tel qu'il est conçu par la clientèle dépositaire de fonds dans des banques. De ce fais les emprunteurs ne peuvent pas exercer des pressions sur les prêteurs. 5.3. Perspective d’institutionnalisation de la micro-finance En général, le premier souhait des entrepreneurs dans le cadre du financement de leur activités est lié au rôle que devraient jouer les institutions financières bancaires qui consiste à faciliter l'accès aux prêts, surtout, en situation de crise, lors des retards de payement. Ce qui est recherché c’est la prise en considération de leurs contraintes notamment celle inhérente à la fourniture de garanties aux institutions financières formelle. N’est-il pas temps de tirer des leçons du système de la finance informelle perpétué depuis longtemps. Un système qui s’est adapté et transformé aux évolutions des nouvelles conjonctures économiques et aux exigences des entrepreneurs qui non pas le choix entre l'abondons de leurs activités et la continuité. La finance informelle apporte des solutions aux problèmes financiers que le système financier formel n'arrive pas à résoudre. Il y a plusieurs leçons qu'il faudra tirer du rôle de la place et des avantages que ces types de financement informels offrent dans une perspective d’institutionnaliser formellement des mécanismes en faveur de la mise en place de la microfinance solidaire. La première leçon qui est la plus importante à tirer, concerne le type d'entreprise auquel la finance informelle offre ses services. Elle touche à toutes les activités modernes et traditionnelles. La qualité des services qu'elle offre, contribue à la baisse des tensions et à maintenir aussi certaines activités en vie, qui emploi une main d'œuvre considérable. Les prêteurs informels professionnels s'occupent des transactions qu'ils passent avec leur client durant tout le long du prêt, car ils n'empreintes qu'à base des connaissances des possibilités de solvabilité de leurs clientèles. Les cas de non remboursement sont très rares contrairement aux banquiers qui se plaignent du non respect de l'échéancier. En mettant en valeur ces leçons et avantages de la finance informelle, le secteur financier algérien à intérêt à faire des comparaison à travers des études avec les mécanismes régissant le fonctionnement des différents types de la finance formelle, pour tirer des leçons et prévoir à l'avenir comment intégré la masse de la monnaie dans le système financier officiel et de l'orienter beaucoup plus vers le développement local, puisque, par nature les réseaux de prêteurs informels, excluant les réseaux maffieux, ne dépassent pas le milieu local du vécu quotidien. D'où la nécessité de penser dans l’urgence à un code de conduite du système financier officiel au niveau local, intégrant les capacités relevant du secteur informel de financement, en faveur de la microfinance locale solidaire. 6. Conclusion L'un des traits caractérisant la micro entreprise dans le secteur du bâtiment est qu'elles sont entreprises par des personnes dépourvus de capital financier important. Ce qui a repoussé un bon nombre de salarier à recourir à la solution de l'indépendance, face aux manques d'emplois et d'autres à ce maintenir dans le statut de salarier par faute de moyens minimums. Pratiquement l’ensemble des entrepreneurs qui signalent qu'ils n’ont pas pu obtenir des crédits au niveau du système financier formel sollicitent les fonds personnels familiaux et parfois amicaux pour les besoins de financement, au moment du lancement de l'entreprise et à d'autres réseaux de financement pour compléter le manque du capital nécessaire à l'investissement. Nos investigations révèlent que les entrepreneurs subissent une exclusion du système financier formel et l'une de leurs suggestions consiste en l'intervention des pouvoirs publics pour leur faciliter l'accès aux crédits financier institutionnel. Même s'il semble que le système de financement informel, vecteur porteur d’une dynamique et d’une dimension alternative adaptée à la réalité économique du pays, répond mieux que le système formel aux besoins de financement des entreprises privées en général, cela ne voudrait pas dire que le système financier institutionnel est inutile ou moins important. Afin d’atteindre un niveau de développement qualitatif et efficace, l'intégration de la petite entreprise dans le marché financier national officiel est indispensable, car le système de la finance informelle ne peut pas soutenir seul un projet développement national. Il s'agit de réfléchir sur les voies et les moyens à mettre en œuvre pour l'intégration du marché financier informel dans les institutions financières officielles, en prenant en considération les services qu'il offre. Tel que l'écrit Liedman (DALE et Delbert 1994) " ce n'est que lorsque les marchés financiers formel et informel seront mieux intégrés et plus libres que l'on pourra répondre efficacement aux besoins financiers évolutifs des petites entreprises". D'où la nécessité et l'urgence à créer une banque spécialisée pour prêter aux artisans, organisés sous forme d'entrepris, afin d'exploiter les fonds qui leurs seront destinés, comme ceux de FONAPRAM de la Tunisie ou d'autres institutions de crédits proches de celles qui ont la forme traditionnelle (informelle). En guise de conclusion, nous dirons qu'il ne s'agit pas de rejeter le système de financement informel, y compris ses mécanismes de gestion, mais de réfléchir sur les mécanismes qui permettront la création d'un cadre institutionnel adapter à la politique économique, qui prendra en considération dans l'avenir les besoins des petites entreprises. Elle aura à prendre en charge les services et les avantages qu’offrent ses divers réseaux du secteur financier informel. L’institutionnalisation de mécanismes privilégiant la microfinance solidaire au niveau local peut constituer une alternative pratique à mettre en valeur pour fortifier l’action à mener en faveur du développement local. Elle constitue une perspective capable de contribuer à la lutte contre la pauvreté, en améliorant les conditions de production des microentreprises prenant en charge les contraintes auxquelles elles sont confrontées en matière de financement. Bibliographie Adams, D. W. et Fitchett D.. A. (1994). Finance informelle dans les pays en développement. Presses Universitaires de Lyon. Archambaut, E. et Greffe, X, (1984). Les économies non officielles.- Paris La Découverte, Bachelard, P, (1993). Les acteurs du développement local. Paris l'Harmattan. Bernard, C, (1991). Nouvelles logiques marchandes au Maghreb. Paris CNRS. Bessis, J, (1988). 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