Jeu drôle

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Jeu drôle
S O M M A I R E /
ÉVÉNEMENT
Kosovo : la boîte de Pandore
E D I T O
du 1er au 15 mars 2008
FENÊTRE SUR LE MONDE
p.4
LE COURRIER
p.20
PAGES ARMÉNIENNES
p.5
VOUS
p.6
ACTUALITÉ
Economie : Moscou et Erévan misent sur le
boom de leurs relations commerciales p.7
Russie : L’assassin d’un Arménien acquitté p.7
Brèves
p.8
Procès Dink : Une affaire qui s’enlise
p.8
Etats-Unis : La mort de Tom Lantos, un allié
de dernière heure
p.8
Energie : Nabucco, Paris va-t-il
déchanter ?
p.9
Chypre : Le communiste Demetris Christofias
élu président
p.9
Brèves
p.10
Propagande : Ankara-Bakou-Tel Aviv,
la trilatérale anti-arménienne
p.10
Irak du nord : Ankara envisage de lancer
une offensive terrestre anti-PKK
p.10
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DOSSIER
Rostom ou les trente glorieuses
du Dachnaktsoutioun
p.25
Les descendants genevois de Rostom
CULTURE
La pause lecture
p.29
Festival : Ethiopie, la sœur jumelle venue du
fond des âges
p.30
L’INTERVIEW
Kévork Képénékian : “Je ne suis pas
l’Arménien de service”
p.11
MAGAZINE
Présidentielle : la victoire de la rue
Vrais enjeux :la face cachée d’une élection
p.12
p.18
Brèves
p.31
SPORT
Combat nul pour Darchinyan
Début satisfaisant pour Ian Poulsen
Sport-sprint
p.32
p.32
p.32
PETITES ANNONCES
p.33
AGENDA
p.34
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93410 VAUJOURS
Tél : 01 48 60 49 49
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Jeu drôle
Leader charismatique du mouvement de libération nationale,Lévon Ter Pétrossian avait rapidement pris de l’embonpoint façon Lech Walesa en
accédant au pouvoir,multipliant les «casseroles»,
muselant l’opposition. Puis, détroussant son ancien complice Vazken Manoukian d’une probable victoire électorale, il avait, pour finir, fait
dépêcher l’armée contre son peuple.Dix ans plus
tard,le voilà blanc comme neige à la tête du mouvement de contestation face à Serge Sarksian.
Certes, son leadership et ses harangues ne manquent pas de panache,mais il faudrait être frappé
d’amnésie pour ne pas voir dans les récentes arrestations d’opposants une filiation politique qui
nous ramène à la première présidence de la République.
Le plus drôle dans ce jeu de rôles, c’est qu’il
semble contenter tout le monde – spécialement en
diaspora. Le pays n’a-t-il pas besoin d’un capitaine pour remettre de l’ordre dans l’opposition,
entend-on, autant qu’il a besoin d’un chef d’Etat
fidèle à l’axe arméno-russe ? A croire que Sarksian et Ter Pétrossian forment le nouveau couple
idéal, assurant à eux deux l’improbable synthèse
entre stabilité et démocratie – une combinaison
que le pragmatisme arménien pourrait une fois
de plus faciliter en propulsant les leaders contestataires du moment à des postes clefs.
Ce bras de fer entre gouvernement et opposition
nous ferait cependant presque perdre de vue la
question essentielle :pourquoi ces élections du 19
février ont-elles avant tout profité au clientélisme
et à la démagogie ? Parce que, comme dans le
reste de l’espace post-soviétique, les inégalités demeurent si criantes qu’elles rendent inaudible tout
contenu programmatique cohérent.A croire que,
faute de classe moyenne, la démocratie reste introuvable.
Mais à qui la faute ? Etrangement,c’est de France
qu’émane une partie de la réponse. Interrogé par
France-Arménie, un candidat aux élections municipales de Lyon, le docteur Kévork Képénékian, rappelle les rendez-vous ratés par les
grandes institutions telles que le FMI. Quid des
pays de l’ex-espace communiste et de l’équilibre
mondial, s’interroge-t-il en substance, si un plan
Marshall avait été consacré à redresser leurs systèmes de santé et d’éducation ? Au contraire,
l’abandon économique de cette zone s’est doublé
d’une voracité de l’OTAN,qui a surtout contribué
à nourrir la paranoïa russe – limitant au passage
la marge diplomatique de l’Arménie.
Ainsi, on peut épiloguer sans fin sur l’immaturité
présumée de l’Arménie en matière de démocratie.
Le mieux est encore d’être lucide face aux mécanismes qui verrouillent le pays, tant sur les plans
national qu’international.
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Varoujan Sarkissian
FranceArménie / du 1er au 15 mars 2008
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