l`echo de la mitraille
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l`echo de la mitraille
150950 2e Année 1er Août 1917 N° 12 L'ECHO DE LA MITRAILLE et du Canon de ?7 Journal Poilu et pas du tout littéraire de la ïre C. M. du 23e R. I. ADRESSES Relié aux lrM lignes par fils longs, spéciaux et barbelés. PRIX : O . -lO FR Abonnement minimum : 5 fi?, jusqu'à la fin de la (Sueppe. télégraphique, téléphonique et postale 23« R. I. 1™ C. M. S. P. 194 W W )A< )W )%H m W W W W W W ^WWWWWWWW )A< W W W W M nos Lecteurs Appel aux Marraines L'Echo de la Mitraille a fait paraître son premier numéro au mois de Novembre 1916. Il s'est humblement présenté au régiment en qualité d'organe de la lre Compagnie de Mitrailleuses, Allait-il pouvoir vivre? L'audace et la ténaciié de ses fondateurs le sergent Champly et le caporal Maillet ont été récompensées par l'accueil qu'a reçu dans toutes les compagnies le jeune journal. Ces temps derniers les abonnements nous sont parvenus en grand nombre. L'Echo paraît maintenant sur quatre pages. Mais son extension est devenue telle qu'il ne peut plus rester le journal d'une compagnie : il sera dorénavant l'organe du 1er Bataillon. Le concours de tous nos camarades nous y est assuré et nous sommes convaincus que grâce à eux TEcho de la Mitraille deviendra plus grand encore et sera lu avec plus d'intérêt que jamais. Nous aimons autant le dire tout de suite. La Rédaction de l'Echo de la Mitraille accepte — pour un temps — d'être une " Agence " à la disposition des marraines qui demandent des filleuls et des filleuls qui réclament des marraines. Nous avons d'abord hésité. Mais les lettres de nos charmantes abonnées se sont depuis si longtemps donné rendez-vous, ici, avec les prières de méritants poilus, que nous n'avons pu résister à la tentation de satisfaire ceux-ci en faisant appel à celles-là. Marraines de toute sorte! Marraines qui vous ennuyez parce que vous êtes seules ! Marraines qui vous sentez le besoin de prendre plus directement contact avec ceux qui se battent! Marraines que hante le désir d'être utiles, écrivez! Il est des soldats qui s'ennuient. 11 en est qui ne demandent qu'à vous envoyer de jolies lettres sentimentales. Il en .est qui souffrent au moral comme au physique et que le réconfort de vos beaux gestes apaisera. Et vous, poilus, n'hésitez pas à venir à nous ! Nous sommes, pour l'instant, les dispensateurs dévoués des mille sourires qui, de loin, de l'intérieur, s'envolent vers tous ceux d'ici et qui s'adresseront à nous pour mieux vous parvenir. Et ce sera de toute utilité. A celles qui n'avaient personne au front et qui ne voyaient l'avenir qu'à travers la banalité des communiqués et la philosophie des héros de l'intérieur, nous aurons donné l'occasion de s'intéresser plus directement aux grandes choses qui sont l'histoire, parce que s'intéressant au poilu qui LA RÉDACTION. S. — Prière d'adresser toute correspondance au Sous-Lieutenant LABAT, C. M. I, 23" R. I. W W W fait l'histoire ; de mieux vibrer à la grandeur des événements, parce que s'intéressant au poilu qui y risque sa vie ; — de vivre, en un mot, parce que ce poilu vit d'une vie intense et que, tout naturellement, elles partageront leurs peines et leurs joies. Quant à vous, poilus, mes amis, je sais par expérience quel prix vous attachez à ce petit carré de papier parfumé qui vient d'une femme, enfermant dans ses plis comme un murmure de mots très doux et parfois comme un frisson de caresse très tendre, avec quelle angoisse délicieuse vous l'attendez aux heures impatientes où passe le vaguemestre, et de quel réconfort il vous soutient le long des interminables jours où vous veillez, dans la tranchée. Et c'est pourquoi je vous le dis, en vérité : Tant qu'il y aura chez nous des poilus courageux et des marraines tendres, l'œuvre sera utile de ceux qui s'entremettront pour mieux les rapprocher ! La Rédaction. Lettres à l'Aimée Programme. Je te dirai les nuits passées dans la tranchée Quand je ne suis plus qu'un soldat qui t'ai chassée De ma pensée, et qui surveille, et qui tient bon. Je te dirai les chants multiples du canon. Le bruit que fait la pluie en tombant sur les plantes Et la boue qui colle aux souliers, molle et gluante. Je te dirai l'incertitude de l'instant Le corps qui se raidit et l'esprit qui se tend Le besoin de grandir. Le mépris des souffrances. Et, parmi tout le reste, intacte, l'espérance. Je te dirai mon existence de lutteur Son humbU servitude et, pourtant, sa grandeur! Et toi, tu me diras les potins de la ville. Tout l'essaim clair de belles choses inutiles, L'Eeho de la Mitraille Le chapeau merveilleux que tu viens d'acheter. Tu me teras cette surprise de rester Tout simplement celle que j'aime, hardie et tendre. Tu voudras demeurer coquette pour m'attendre Et tu m'inventeras de nouveaux mots d'amour. Il faut que tu m'écrives une fots par jour Tu me diras ton cœur et ta chair et ton âme. Tu sauras ne rester jusqu'au bout qu'une femme, Je saurai jusqu'au bout demeurer un soldat. Et ce sera très bieu, mon amour, n'est-ce pas ? SVLYIAN. R mes Lteetriees La nouvelle orientation de notre journal nïayant fait confier les fonctions de secrétaire, j'ai vu sur nos livres que nous avions beaucoup de Dames récemment abonnées. Je m'excuse de leur dédier aujourd'hui mon article. Lectrices blondes, Lectrices brunes, Lectrices de : (de quelle nuance soient vos cheveux, vous êtes toujours jolies). Donc, jolies Lectrices, à la lecture de ce numéro vos cœurs ont peut-être tressailli ; vous vous êtes senti un besoin irrésistible de devenir marraines ; notre talentueux et si délicat collaborateur Sylvian vous a fait un appel si pathétique en faveur de nos Poilus que vous vous préparez à nous écrire. Eh bien !... jolies Lectrices, moi, le Doyen de la Rédaction, je me dresse sur la brèche et je vous crie : « Halte-là, ne faites pas ça, ne venez pas ici ! » Les lettres parfumées, les paroles ardentes qui donnent du courage au Poilu, les poésies délicatement tournées pour le filleul lointain, il faudra que ce soit moi, secrétaire, qui en fasse la répartition aux Poilus qui n'ont pas de marraines, il faudra que je vous réponde quand le soldat en question sera illettré ou qu'il aura la flemme, il faudra que je vous dépeigne son cafard ; je serai cause si vos lettres ne sont pas aussi fréquentes qu'il pourrait le désirer Eh bien, tout ceci est au-dessus de mes forces, ça me ferait par trop de besogne, et, comme chez nous tout est gratis, de grâce, épargnez-moi ce nouveau et méticuleux travail. La Rédaction sera bien épatée, mais ne saura pas qui lui a joué ce tour. Et maintenant, une toute petite prière : Faites connaître autour de vous notre journal, dénichez-nous des abonnés, nous avons une grosse caisse de secours à fonder. Et aussi, une demande personnelle : comme tout le monde veut des marraines, il n'en restera point pour moi,.. Alors connaissez-vous quelqu'un dans le sexe fort qui se sente une âme de parrain? Dites-lui qu'il m'écrive bien vite. Avec moi, pas de lettres parfumées, pas de poésies, pas de sonnets, pas d'encouragements non plus : quelques billets de cinq francs que je verserai à notre caisse (sauf bien entendu ceux qui resteront accrochés au comptoir, à la Coopé), et ensuite m'erivoyer aussi, au lieu de journaux illustrés, comme c'est l'usage, du bon insecticide bien violent pour tuer les totos et un solide piège à rats avec un bon ressort pour t»cher de nous débarrasser un peu des charmantes bestioles qui habitent nos cagnas. Vous le voyez, Mesdames, je ne suis pas exigeant ; je compte sur vous pour me trouver ce parrain paternel et rêvé, et la Lectrice qui me le décrochera aura droit à toutes les bénédictions de : TOINE, Secrétaire de /' «J5c/io». Nous sommes heureux d'en offrir la primeur à nos lecteurs : Lorsque je veux gagner une bataille, ai-je dit à Wilson, c'est toujours un quart de pinard qu'à mes braves poilus Joffre Maréchal de France. Donnez du pinard au poilu et il aura du cran, de l'allant, de l'allure, de la Touche Général de Diuision. Comment fat gagné la Fourragère ? En ne buvant jamais de l'eau et en ne laissant jamais ingurgiter à mes hommes un Brindel Colonel. Au 3e Bataillon, en fait de pinard, ils ne touchent que de l'eau de Vais Cfie/'deBalatlZort. Mieux que la Foi, c'est le pinard qui Sauve Capitaine, Mélancolie Le ciel est sombre et triste, en ce pays d'Argonne. Il faudrait seulement, pour chasser mon ennui, Un rayon de soleil si bon pendant l'automne. Le ciel n'a pas changé, le soleil n'a pas lui ; L'heure s'écoule, hélas ! très lente et monotone. Remplissez de bon pinard le bidon de deux litres de mes poilus et ils feront facilement hO kilo Maître Capitaine. Au bon temps de la Paix, j'aimais cette saison Pour son charme alangui, pour sa beauté profonde. La Nature exhalait, dans une pâmoison, Les ultimes parfums de sa grâce féconde. Ravissant tous nos sens par cette floraison. Qui nous donnera la victoire? Le pinard et non pas d'une fontaine les Florence Capitaine. J'ai toujeurs ressenti de la mélancolie Au spectacle charmant de tous ces ors rouilles. Rien ne vient relever, ici, l'âme aveulie; Les arbres, les buissons, partout sont effeuillésl ... Je voudrais voir, des ors, la gamme si jolie I Et pourtant, dans mon cœur, sommeille un douxespoir Malgré tout mon ennui, et la tristesse immense. Le froid, la pluie, la boue et malgré le ciel noir. Nous l'avons tous, cette forte et douce espérance ; C'est le boche dompté, la Paix! Sachons vouloir! G. B. Salomon voulant distinguer un poilu d'un scélérat de boche leur présenta du pinard et de l'eau. Naturellement le poilu but le vin et le scélé Rabuel Capitaine. Le pinard donne du sang et de l'énergie au poilu tandis que la flotte Labat Sous-Lieu/enant. tao pinapd jugé par les Huiles. Commeut se désaltérer après une longue marche? Par le pinard et jamais Parrot Tout a été dit jusqu'ici sur le pinard. Cependant comme tout journal qui se respecte, 1' « Echo de la Mitraille » ne pouvait négliger un sujet aussi important. Nous avons donc demandé l'opinion des principales compétences militaires de l'Armée. Sous-Lieutenant. Le Pinard on le boit, l'eau on la pose, le lait on le U Escallier Lieutenant. L'Echo de la Mitraille Tandis que je suis ravi de voir le pinard remplir mon quart, je ne puis y tolérer Sadot Porte-Drapeau. Et comme la mitraille doit toujours avoir son dernier mot : Le vrai poilu de France aime le pinard, c'est un vrai poilu Lèehevin C la C. M. 2. LANOUILLE A PARIS Lanouille, soldat de lre classe au ...e régiment d'infanterie, a été désigné pour faire partie de la délégation accompagnant le Drapeau pour la Fête Nationale à Paris. Il décrit en ces termes à un de ses camarades de pays, poilu du 23e, ses impressions sur la capitale. Le destinataire de cette lettre ayant bien voulu nous autoriser à la publier, nous le faisons avec plaisir, en respectant le style et l'orthographe, et y ajoutons les précisions nécessaires. La Rédaction. X..., le 17 juillet 1917. Mon cher Zidore, Quelques mots pour te faire assavoir que je suis revenu enchanté de mon court séjour à Paris. Nous sommes arrivés à la gare de l'Est, et nous étions attendus, tu peux m'en croire, non seulement par les Parisiens, mais aussi par des Anglais, des Américains, des Russes, des Belges, des Italiens, des Portugais, des Serbes, des Monténégrins, des Grecs, des Japonais et même des Annamites (1); on a été logés à la caserne de l'Epée Pinière (2), et le jour du 14 Juillet nous avons été nous rassembler à la Cour de, Vincennes, bien plus grande que celle du quartier ; il y passe même le tramway. J'ai vu le Président de la République, un chic type celui-là; il disait bonjour à tout le monde, et a remis des décorations; puis, le défilé a commencé, ceux qui étaient en tête sont partis devant et nous avons suivi ; j'ai vu la place du « Rhône », mais au lieu du fleuve il y a un bassin, la colonne de la « Pastille » avec « l'Eugénie » dessus (3) ; à ce moment je pensais à ma payse, car à la (1) Preuve irrécusable que la aux Français 1!! voir si haut perchée, j'aurais craint qu'elle ne tombe ; nous avons traversé la Seine sur un pont, et pris les boulevards des « Seins à Germain et Michel», que je n'ai pu découvrir (1), pour finalement arriver devant le Lion de Belle-Forms, dont le dompteur, paraît-il. est mobilisé au 133e !!! Une chose que je ne croyais pas. c'est d'être connu par mon nom à Paris ; beaucoup de gens me montraient du doigt, en disant : « Regarde « La Nouille. » Très flatté, je répondais : « C'est moi » et saluais ; même une « amie dinette » m'a demandé de me conserver (2). Bref, je me suis bien amusé en même temps qu'instruit, et te souhaite à ton tour d'y aller l'année prochaine (3). Je te serre cordialement la main, Ton ami, LANOUILLE. Pour copie conforme : A. M. E5a:i>ilîacjes Vous avez tous lu dans les journaux que la Grande-Bretagne interdisait dorénavant l'exportation des tissus Les élégants sont dans de beaux draps ! Comment s'habillerontils et à quel prix ? Un de nos grands tailleurs parisiens me confiait l'autre jour qu'il allait être obligé de fermer sa maison, mais qu'il continuerait cependant à satisfaire sa clientèle. Pour cela il vient d'acheter en effet d'importants vignobles, et c'est là en effet une belle spéculation, car, avec la rareté des vêlements, il est évident que le prix de la feuille de vigne va augmenter rapidement. Le père Adam doit avpir le fin sourire et éprouver une certaine fierté de voir qu'après plusieurs dizaines de siècles, les descendants des arrière-petits-enfants des petits-enfants de ses arrière-petits - enfants vont enfin adopter la mode pratique innovée par lui... * * Quant à la mère Eve, elle doit se payer la tête des descendantes de ses arrière...étc...petites-filles si elle peut les zieuter de son cantonnement de (1) Le contraire m'eut étonné 1!I France appartient (2) Rivale sans doute de celle de Damoclès. (3) Nom de la fiancée de notre héros. repos ! Evidemment elle doit approuver le raccourcissement des jupes qui paraît motivé par la crise du drap ; mais elle doit se demander pourquoi la même mesure ne s'applique pas à leurs godasses ! Le cuir devenant rarissime, pourquoi ces bottes jusqu'à mi-jambes ? Certes, chères et aimables lectrices, je me garderais bien de dire que vos chevilles n'en sont pas plus aguichantes, mais cette mode, qui serait charmante en temps de paix, est peu recommandable à l'heure actuelle. Sacrifiez donc vos tiges interminables, et le pays s'en trouvera bien. L'héroïsme est à la portée de tous : il ne consiste pas seulement à charger à la baïonnette, mais à s'imposer de petits sacrifices dans l'intérêt général et à les accepter sans récriminations. Soyez donc à la hauteur de la situation! C'est sans doute pourvous y élever que vous augmentez tous les jours les échafaudages gigantesques que vous appelez des talons et qui vous donnent une démarche que la mode appelle élégante !... (2) Conserves de Pâtes alimentaires (Spécialité de la maison Amieux frères. (3) Nous pensions que le monopole de présager la fin des hostilités appartenait aux disciples de Mme de Thèbes. Je ne doute pas, cependant, du patriotisme ardent de nos gracieuses Parisiennes, et je me suis réjoui à entendre la façon courroucée dont elles parlent des embusqués. C'est que ceux-ci pullulent ! Je reconnais que beaucoup de gens qualifient à tort d'embusqués (ce qui est pire que « boche ») tous ceux qui conduisent des autos ou griffonnent des paperasses dans les bureaux. Nous ne devons pas oublier qu'après trois ans de guerre, de nombreux militaires blessés ou tombés malades aux tranchées portent comme les autres le chiffre ou les insignes d'une section de C. 0. A. Mais ce que je déplore, c'est de voir que les autorités militaires de la Place de Paris tolèrent à tant de bureaucrates ou de chauffeurs des tenues d'un luxe aussi insolent ! Nos poilus qui reviennent du front font pitié auprès de ces messieurs et, bien que l'usure ou la souillure de leurs effets soient des certificats de gloire, la morgue des embusqués aux mains blanches et au visage poudré, voire même maquillé est un peu une insulte à leurs souffrances. La tenue horizon grossièrement taillée revêtue par le poilu est assez belle, assez glorieuse pour qu'elle soit adoptée par tous les mobilisés et que les militaires de l'arrière ne rougissent pas de la porter. La tenue du Poilu a été ennoblie et immortalisée par le sacrifice de nos héros ! L'Echo de la Mitraille C'est le seul uniforme digne d'un Français. Au diable donc ces livrées grotesques de jeunes hommes efféminés à l'épiderme et au cœur sensibles ! JIM. NOS AMIS Tâche ardue et bien ingrate que celle de présenter celui qui s'enorgueillit d'être le premier Caporal de France (14 ans de grade, s. v. p.) sans avancement, pardon, je m'oublie, mais le fait pour notre collaborateur Toine, d'être passé de la section de Tir à l'échelon de la Compagnie, constitue pour lui, si modeste, l'avancement à la mode des écrevisses, c'est-à-dire vers l'arrière. Tout le monde ne peut faire un cabot d'échelon ! L'origine y est pour beaucoup : il naquit sur un montant d'échelle, car le Barreau n'est accessible qu'à un licencié ou un docteur en droit, et la profession civile de notre ami (Boucher à Lyon... et non à l'émeri) n'a aucune ressemblance avec celle qui permet d'exercer l'octroi de l'un de ces deux parchemins. Adversaire de la cavalerie, témoin ses disputes continuelles avec notre maréchal des logis, il a plus de sympathies dans le monde de ses inférieurs à quatre pattes que dans celui de ses conducteurs, car, tel Buffon, il se targue d'être l'ami des Bêtes! Sans doute que c'est pour cette raison qu'il est le mien. A bout d'arguments, il octroie le qualificatif de « cornards » à ses quatre sous-ordres, mais dernièrement l'un d'eux, à la langue aussi déliée que la sienne, lui répliqua : « Qu'étant gradé, il se devait à lui-même de donner l'exemple et payer de sa personne ». Il sut se tirer d'une façon élégante de cet incident : « Je comprends mon rôle, dit-il, et si ce malheur me frappe, c'est que je suis marié et qu'il ne faut pas faire à autrui, ce A. M. Echos lf>ÎA/ens La publicité intense faite dans nos derniers numéros sur le nom d'un Professeur de culture physique nous a valu sa protestation indignée... Je ne savais pas, nous dit-il, que j'étais affecté au « Bavitaillement » de votre Journal. A un passage à niveau, la GardeBarrière refuse de laisser passer un de nos camarades et lui ferme la porte au nez... et même à la barbe puisque c'est un Poilu... Nullement émotionné, celui-ci entonne les premières strophes du Chant du Départ La Victoire en chantant Nous ouvre la Barrière,... et il traverse quand même sous l'œil furibond de l'employée, stupéfaite de voir la suppression du personnel aussi vite opérée. Qu'en pense la Cie P. L. M. ?? Réflexion de tranchée : Quand donc ces « cochons » de Boches seront-ils « des truies »?? On achèterai vieille grue d'occasion en bon état pour remonter le moral du Rédacteur en Chef... (N. D. D.) — Le Directeur de l'Echo de la Mitraille a l'honneur d'iuformer les lecteurs du journal qu'il n'a rien de commun avec le Rédacteur en Chef. JIM. — « Je ne pense pas, fut-il répondu par un érudit, mais il est certain qu'ici, on fait des cadavres avec des explosifs. » C'est là l'orgueil de nos artilleurs qui font tant de mal aux boches à distance. Ils savent que leurs obus sont redoutés de Fritz. A ce sujet il m'a été rapporté que la terreur la plus épouvantable se lisait sur le visages des soldats allemands dès que dans un tir de barrage français ils reconnaissent les éclatements superétourdissants de nos obus de 37 m/m. A la distance de 25 centimètres du point d'arrivée d'une salve de deux obus une sentinelle boche a failli avoir le tympan crevé ! ! Enthousiasmé par ces résultats surprenants, notre confrère Ch.rl.s H.mb.rt a poussé un nouveau cri d'encouragement : « Des Canons ! Des Munitions ! !» Et pour donner plus d'extension à l'artillerie lourde de 37 m/m, il a ouvert une souscription nationale pour l'achat de saucisses d'observation(drachen), destinées à régler le tir de ces monstres d'acier. Tous les charcutiers de France et de Navarre ont présenté de nouveaux modèles. Il est aussi question de..., mais chut ! ne dévoilons pas les secrets car mon excellent confrère qui dirige l'artillerie lourde du 23e d'Infanterie me dirait encore que je piétine ses barbelés et ne voudrait pas m'accepter comme observateur aérien ! JIM. Petite Correspondance a). Bon. — Tu n'as qu'à employer le Jubol. BOUT-DE-ZAN. — Vous avez raison et vous devriez même forcer la dose. B. 2. — Pour ça, il vous a bourré le crâne! On a droit à la palme que lorsque le texte de la nomination à l'ancienneté l'indique... JIM. La terreur de Fritz J'entendais dernièrement poser la question : «Est-ce vrai qu'en Allemagne on fait des explosifs avec des cadavres? Imprimerie, J. Vernag, 2, R. du Plat, Lyon (1) Service gratuit à la disposition des lecteurs.